Poétique de la critique littéraire. De la critique comme littérature

Ce roman nous raconte la vie d’Astra, qui a grandi sans entraves dans une ferme isolée de l’ouest du Canada. De petite fille manipulatrice et manipulée, elle devient une femme bienveillante et indépendante.

On ne sait jamais qui est véritablement Astra, en particulier en raison de ses comportements imprévisibles pour le meilleur et pour le pire.

L’originalité de ce roman est de décrire ce personnage à travers le regard de ceux qui la rencontrent et qui en sortent changé à jamais. « J’ai découvert qu’il est plus dur de perdre ceux qui ne vous ont jamais donné assez que ceux qui vous ont tout offert. » (p.317)

En 2019, des travailleurs sans-papiers employés par l’entreprise Chronopost d’Alfortville ont mené une grève victorieuse de plusieurs mois aux côtés du Collectif des travailleurs sans papiers de Vitry et de syndicalistes, notamment de Sud PTT 94. 

Ils exigeaient leur régularisation et l’amélioration de leurs conditions de travail. Chronopost, filiale qui appartient à la Poste, abusait de l’auto-entrepreneuriat en sous traitant 75 à 90 % de ses livraisons et en profitant de la situation irrégulière et précaire de ses salariés pour les exploiter. 

Les travailleurs sans papiers étaient exposés à des conditions de travail inhumaines : journées qui durait parfois 12 heures, salaires en dessous du minimum légal, refus de payer les heures supp… 

Cette exploitation favorisée par le système opaque de sous-traitance en cascade, impliquait notamment la société Derichebourg et des agences d'intérim, telles que Mission Intérim.

Après plusieurs mois d’occupation devant l’agence Chronopost, 26 grévistes sur 27 ont été régularisés et les dossiers de 129 travailleurs sans papiers mobilisés ont été déposés. Le campement a été démonté le 16 janvier 2020. Au cours des mois suivants, 46 régularisations et celle du 27e « Chrono » ont été concédées par la préfecture.

Cette grève a donné naissance à un ouvrage détaillé porté Christian Schweyer, le porte-parole du collectif sans papiers de Vitry. Enrichi de photos, de documents, et de témoignages, ce livre révèle les interactions avec les syndicats, l'analyse de directives ministérielles ainsi que de nombreuses interviews de grévistes.

Sylvie, à presque 16 ans, est en rupture totale avec sa famille. Elle se réfugie dans son monde et passe le plus clair de son temps à lire ou à rêver.
Thomas, lui à presque 18 ans, s'entend très bien avec son père mais tente de trouver sa place dans la société et de comprendre le monde qui l'entoure.
Sylvie habite en France, Thomas à Berlin. Leurs pères sont amis. La jeune fille ira donc passer l'été chez Thomas pour se changer un peu les idées.
Nous sommes en 1973.
Roman historique et roman d'initiation, est double. Il nous entraîne dans les profondeurs de la société berlinoise des années 70 et nous montre à quoi pouvait ressembler une ville coupée en deux par un mur. Loin des clichés, le personnage de Thomas se fait guide et fait découvrir à son amie Sylvie, tout ce qui a pu faire de cette ville un endroit à part. Elle se retrouve face à une jeunesse qui parle politique, révolte, théâtre alternatif, occupation américaine, nazisme. Elle traverse le mur aussi, et rencontre des habitants de Berlin Est entre satisfaction du aux conditions de vie et regrets quant à la diminution de leurs libertés et les inégalités crées.

Mais Berlin 73 est aussi un roman sur l'adolescence, ses angoisses, ses frayeurs, ses complexes et ses espoirs. Et c'est là tout l'intérêt du roman : faire découvrir une réalité historique mais aussi des sentiments universels. L'éveil de Sylvie au monde qui l'entoure est très moderne, seuls les acteurs et les conditions ont changés.
Marie-Florence Ehret signe donc un très joli roman, plein de douceur, d'émotion et d'humanité qui permet de parcourir une page d'Histoire en compagnie de personnages attachants.

Leïla Pelfresne

: on connaît tous cette jolie comptine qu'on chante à nos enfants pour leur plus grande joie. Daniel Roode et les éditions Milan nous la donnent maintenant à voir grâce à une nouvelle collection, « Comptines en formes ».

Les plus jeunes pourront manipuler à l'envi ce petit album en carton épais découpé en forme d'une souris verte qui sort d'une petite culotte bleue (ben oui, souvenez-vous, la petite fille de l'histoire met le petit animal dans sa culotte, et le coquin y fait trois petites crottes). Ils laisseront vagabonder leur imagination en observant les illustrations fraîches et amusantes, et les mignons personnages tout en couleurs et rondeurs. Et quand ils seront lassés d'Une souris verte, ils pourront s'attaquer aux autres titres de la collection : La famille Tortue, en forme de tortue, bien sûr ; Bateau sur l'eau, et ses trois petits bonshommes sur un bateau ; le moulin à vent de Tourne, tourne petit moulin.

Une nouvelle collection « éveil » à lire, manipuler et collectionner.

Attention, non pas petite merveille, mais triple dose de merveilleux : Grun et Runberg ont signé la trilogie On Mars débutée en août 2017 et achevée en mars 2021. Pour l’occasion, la maison Daniel Maghen éditions publie l’intégrale des trois volumes de cette fresque.

Rendez-vous dans un peu plus d’un siècle, en 2132, sur une planète rouge devenue centre pénitentiaire pour celles et ceux que la Terre a condamnés aux travaux forcés. D’autant qu’avec l’épuisement des ressources, la Terre écarte volontiers les marginaux afin de préserver ses élites. 

La nécessité, c’est la survie. Un luxe que seuls les puissants s’octroient.

L'ex-inspectrice Jasmine Stanford, compte parmi les prisonniers de cet enfer, incarcérée avec des milliers d’autres pour une erreur tragique : il fallait une coupable à cette descente visant à démanteler un réseau de trafiquants de drogues… Sauf que l’une des victimes est le fils d’un de ces faiseurs, ceux qui ont le bras long et le menton qui dispose.

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Pas de chance, pour une policière : un centre de détention n’a rien d’une promenade de santé – et les travaux forcés n’en sont certainement pas le plus douloureux. 

Sur place, elle se retrouve au cœur d'un conflit entre les prisonniers, dirigés par Rojas de la Nouvelle Église Syncrétique, et les rebelles "Les Solitaires". Il faut choisir son camp pour bénéficier d’une indispensable protection. 

Alors que Rojas tente de dominer Mars, Jasmine s'allie aux Solitaires et aux forces de sécurité martiennes pour déjouer ses plans. Cette lutte acharnée dépeint une Mars où la survie et le contrôle de la colonie sont en jeu.

Délice graphique, glaçante perspective, “On Mars” joue de terraformation autant que d’évolutions technologiques, pour finalement illustrer la vanité humaine, à quelque 62 millions de kilomètres de la planète bleue. 

Ou comment l’espoir se réduit à une poussière ocre, quasi toxique…

Simon a peur de s'ennuyer pendant ses vacances en Sologne… C'est sans compter sa nouvelle amie, Lise, qui va l'entrainer dans une formidable course au trésor ! Elle n'a peur de rien et adore braconner en photographiant les animaux la nuit. Lise va faire découvrir sa région à Simon, et lui montrer le secteur des tombelles, tombes des guerriers celtes qui vécurent là il y a bien longtemps.

Les nouveaux habitants du moulin des Sarrazins, un couple de méchants personnages dévalisent les tombelles. Lise et Simon décident de les contrecarrer, en les suivant la nuit.
Au fil de leurs découvertes, Simon va vivre des vacances bien plus animées qu'il ne le pensait...
Ils vont tomber sur un trésor que les deux adultes ont volé dans les sépultures. Coûte que coûte, les deux enfants vont tout faire pour récupérer ce patrimoine, et faire arrêter les voleurs.

Les voleurs d'Histoire est une aventure palpitante au cœur de la nature. On y croise des chevreuils, des guerriers celtes, et une petite fille rousse très maligne. Adaptée d'une histoire vraie, le récit est agréable à lire, et on s'attache vite aux personnages, Simon et Lise, qui nous entrainent dans leurs escapades avec le plus grand plaisir !

Vous ne connaissez pas la différence entre une chouette et un hibou ? C'est pourtant simple : le hibou a des aigrettes, alors que la chouette n'en a pas.

Vous pensez que l'olive noire et l'olive verte sont deux variétés différentes ? Que nenni : la noire est cueillie à maturité alors que la verte est ramassée précocement.

Pour ne plus confondre le stalactite et le stalagmite, souvenez-vous que le stalagite onte et le stalacite ombe.

Ce qui différencie l'hypermétrope du presbyte ? L'un est jeune et l'autre âgé, mais les deux ont une mauvaise vision de près.

Il y a tant de choses que nous confondons, tant de termes que nous croyons synonymes alors qu'ils renvoient à des concepts bien distincts. Qui n'a jamais appelé pingouin ce qui est en fait un manchot, ou pensé manger une glace alors que c'était un sorbet ?

Afin que nous ne fassions plus ces erreurs, Emma Strack nous apprend à différencier soixante paires à ne plus confondre. Elle les a réparties en six rubriques : animaux, alimentation, géographie, mode, corps humain, ville, et nous donne pour chaque terme sa fiche d'identité, des explications, des anecdotes…

Guillaume Plantevin représente chaque objet, chaque animal, chaque chose de façon très réaliste, sur des fonds de couleurs différentes d'une page à l'autre pour nous donner à voir clairement les différences.

Chouette ou hibou ?, un documentaire ludique et instructif à picorer en famille.

Le chat de Lily a pris la poudre d'escampette. Lily part alors à sa recherche tout autour de la terre. D'abord Madagascar et ses cours d'eau infestés de crocodiles ; heureusement que Biram est là pour aider notre petite héroïne. Ensuite, un petit voyage dans les airs, parmi les oiseaux multicolores, pour atteindre la Russie, ses matriochkas et son palais du tsar. Mais le rigoureux climat russe n'est pas du goût du petit chat qui préfère partir dare-dare pour l'Inde où Shantala se joint aux deux enfants et à leur quête.

Rapidement les trois bambins sautent dans un paquebot en partance pour le Japon, entre modernité et tradition. Enfin un petit tour par le Pérou, histoire de rapporter quelques souvenirs, puis retour dans le jardin de Lily où Mia sera peut-être de retour…

embarque les enfants dans un périple plein d'aventures et de découvertes. Le petit lecteur part à la recherche d'animaux, d'objets, d'instruments de musique… cachés dans des illustrations très colorées, faites d'à-plats de couleurs, de motifs géométriques ou floraux, de paisley.

Peggy Nille a su doter chaque double page d'un univers différent : la campagne s'oppose à la ville, la jungle à un magnifique paysage enneigé, le ciel peuplé d'oiseaux à l'océan et ses animaux aquatiques, l'obscurité de l'intérieur du tronc d'un baobab à la luminosité d'un paysage indien…

De belles illustrations pour un album « cherche et trouve » qui fait voyager à travers le monde et ses diversités.

Quand Black Mirror rejoint The Social Network, on aboutit au technothriller de Zack Kaplan, dessiné par John J. Pearson : Mindset.

Lorsqu’un geek introverti de la technologie découvre accidentellement le secret d’un contrôle mental parfait, il se lance avec ses amis dans la création d’une application destinée à guérir l’humanité : toute la dépendance à la technologie, la consultation-reflexe de nos smartphones ; l’addiction aux Likes des réseaux, tout cela disparaîtra.

Cependant, des gens puissants préféreraient les voir échouer, prêts à tout pour les arrêter. Pire : à mesure que l’application Mindset devient de plus en plus populaire, elle développe son circuit fermé…

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Ben Sharp, à l’origine de cette découverte, avait prévu de libérer les utilisateurs et son intention, louable, peut-elle être retournée ?

Qui a le contrôle ?

Le scénario de Zack Kaplan rappelle les mondes qu’a développés William Gibnson, sans verser aussi profondément dans le cyberpunk. Entre éthique, philosophie et dérives technologiques, il explore la recherche de vérité… dans un monde binaire. Le tout porté par une très intéressante réflexion sur la question de l’influence, de notre rapport aux autres… et de l’image que nous entretenons.

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Quant au dessin de Pearson, il se décline avec des découpages audacieux et des images explosant les codes d’un classique gaufrier. Ses pages, prises indivudellement, sont littéralement phénoménales, mêlant des techniques traditionnelles et de la palette graphique pour rendre plus dense encore l’histoire.

Le tout avec des approches parfois à la limite de l’impressionnisme, pour trancher et explorer, avec des jeux de couleurs impressionnants…

Sidérant !

L'araignée Gipsy monte à la gouttière, mais la pluie arrive et elle tombe par terre. Le puceron Léon grimpe sur une rose, mais il se pique l'échine avec une épine... Dans cette comptine enfantine, cinq petits insectes se font mal et finissent chez le médecin-souris qui remet tout le monde en état.

On peut alors recommencer : l'araignée Gipsy monte à la gouttière... Une jolie façon de faire comprendre qu'une chute, un échec, une blessure... n'empêche pas de continuer et de persévérer.

est le 44e tome de la collection "A la queue leu leu" qui met en images les comptines de notre enfance (Fais dodo, Colas mon p´tit frère, 1, 2, 3, nous irons au bois…) ou de petites histoires tendres et amusantes (Tout le monde y va !, La Tétine…).

Les illustrations d'Aurélie Guillerey – qui fait ses premiers pas dans cette collection – sont drôles et colorées. Elles nous présentent un monde peuplé de petites bêtes (oiseaux, grenouilles, hérissons, taupes...) qui n'ont pas toujours la vie facile. Mais heureusement, tout finit toujours par s'arranger, et la vie continue. Un album plein d'espoir pour chanter avec les tout-petits.

Demain sortent les résultats du Challenge STAR de Liyah ! Pour cette raison, c'est avec un peu d'avance que je vous livre ma BD du mercredi (une initiative de Mango !)Vous connaissez Robert Crumb ? Si son nom ne vous dit rien, vous avez peut-être déjà lu les aventures de Fritz le Chat ou celles d’Aline et Bob dont les planches sont parues dans Causette. C'est une référence en matière de BD Américaine, il fut même primé au festival d'Angoulême en 1999. Mais, je dois l’avouer, avant d’ouvrir Yum Yum Book, je ne connaissais pas du tout M. Crumb (je sens à travers mon écran le regard outré de certains d’entre vous) ! Mais c’est une histoire de crapaud, c’était donc fait pour moi !Il s’agit en fait d’une des premières œuvres du dessinateur, paru en 1974 dans Pilote, mais écrite en 1962, quand il n'avait que 19 ans, pour séduire sa future femme. Alors qu'elle était tombée dans l'oubli, elle fut rééditée aux Etats-Unis en 2005 et cette année en France, format poche chez Points.Le Yum Yum Book, ou livre Miam-miam est une fable graphique mélangeant Jack et le haricot magique et la non moins connue histoire de la princesse et du crapaud ! Oggie, un crapaud vivant sur une île animalière, ne trouve aucun sens à sa vie. Un soir de cuite, son destin bascule, quand un haricot magique l’entraine dans un monde lointain. Sa vie prend une nouvelle direction quelques jours plus tard lorsqu'il fait la connaissance de Guntra, une humaine aux formes généreuses dont Oggie tombe amoureux.Je ne sais pas trop quoi vous dire. Le dessin et l’histoire sont plutôt enfantins et on y reconnait les fantasmes du jeune adolescent obsédé par les femmes.  Mais ce qui est sûr c’est que c’est totalement déjanté.Je ne peux malheureusement pas vous faire de comparaison avec les autres œuvres de Robert Crumb puisque je ne connais pas… Mais j'ai cru comprendre en farfouillant internet pour rédiger cette article que le thème de la femme géante aux formes généreuses est un thème récurrent chez Crumb.Est-ce parce qu'il est petit et se sent complexé ou est-ce au contraire pour mettre la femme sur un piédestal, un idéal qu'il ne peut atteindre ?  Je ne saurais répondre à ces questions mais vous invite à découvrir cette œuvre de l'auteur ainsi que toutes les autres.

Albin Michel Jeunesse a sorti une collection d’albums en très grand format – monstrueux, même – peuplée de créatures fantastiques. À travers les pages de ce livre, les lecteurs sont invités à découvrir des monstres de différentes cultures et époques, depuis les figures de la mythologie aux monstres modernes. « Pour frémir et pour rire », assure l’éditeur, à raison. 

C’est que le binôme Sébastien Perez pour les textes et Stan Manoukian pour les dessins poursuivent aussi une vaste entreprise, débutée en octobre 2022 par l’autrice Cécile Roumiguière, avec les illustrations de Benjamin Lacombe. Ce même mois, Sébastien Perez signait avec Bluebirdy une autre encyclopédie merveilleuse, autour des Fées. Les Monstres qu’il aborde avec Manoukian donne un peu plus de profondeur encore à cette collection. 

C’est que les monstres alimentent nos angoisses autant qu'ils fascinent par leur aspect : Méduse, dans la mythologie grecque, pétrifie les mortels par sa chevelure de serpents, la créature de Frankenstein devient odieuse au regard des humains…

Et ils sont nombreux, dans ce livre. Mais faut-il vraiment avoir peur des monstres ? Ou apprendre à les reconnaître pour s’en protéger ?

En compagnie de Lucas, qui nous accompagne, nous est proposé une expérience type Petit Prince et Renard : apprivoiser ces êtres, tirés d’imaginaires de jadis et naguère. Dans cet ouvrage visuellement époustouflant, plus que des monstres, nous découvrons les mondes et univers où ils évoluent. Avec délectation.

C'est l'histoire d'une gamine sur un skate, qui traverse la ville et sa vie en même temps. Et qui est déguisée en fantôme alors que ce n'est pas Halloween. Elle s'appelle Polly et son errance est magnifiquement mise en images et en scène par le jeune Guillaume Penchinat qui signe ici son deuxième album solo.

Les traits sont bleus ou orangés, ce sont les deux seuls couleurs qui se partagent l'album (presque) muet. Le récit est pourtant incroyablement dynamique et donne à voir, au-delà des figures et des acrobaties, la solitude et le monde intérieure d'une gamine un peu perdue.

Oserait-on dire que le fantôme de Polly roule d'une planche à l'autre ? C'est pourtant bien le cas et les lecteurs dans son sillage vivent de belles émotions.

Attention : ne vous fiez pas à la bête figurine de Smack-Up que j'ai ressortie pour l'occasion, Polly ne finira pas aux urgences après un frontal avec un mur de briques. Si vous voulez connaître le fin mot de l'histoire, filez chez votre libraire et réclamez ce tout beau livre, l'antépénultième des éditions Vide Cocagne qui refermeront bientôt leurs cartons à nouveaux projets...

Ce soir Kikekoa dort chez son ami Ornicar. Une fois les petits frères et sœurs de ce dernier couchés, son papa leur raconte une histoire pour les grands, une histoire qui fait peur. Mais après des histoires de fantômes, il n'est pas facile de trouver le sommeil... 

Non, n'est pas un précis de grammaire qui enseignera à vos enfants les pronoms relatifs et les conjonctions de coordination, mais une des séries « premières lectures » des éditions Nathan. Dans Même pas peur !, Kikekoa le koala et son copain Ornicar l'ornithorynque nous parlent de la peur. À 6 ans on a beau jouer les grands qui n'ont peur de rien, une histoire effrayante provoque des angoisses dont il est difficile de se défaire. Heureusement qu'il y a toujours un endroit rassurant où se réfugier !

Les deux petits personnages d'Arnaud Alméras sont bien sympathiques et attachants – en partie grâce au pinceau de Zelda Zonk. Et quelle bonne idée d'avoir choisi un koala et un ornithorynque (j'ai depuis mon enfance une affection toute particulière pour cet animal si étrange – grâce à un livre, d'ailleurs) ! Côté illustrations, nous aimons particulièrement la maman d'Ornicar et les belles bacchantes de son papa. Et si vous êtes à la recherche de prénoms originaux, pensez à Orline, Ornufle ou Orbert !

Sara est une petite sorcière, mais elle n'est vraiment pas douée en magie ; elle ne parvient même pas à avoir son premier examen de sorcellerie. Pas facile à assumer quand on est la fille du célèbre enchanteur Orson l'Horrible et de la belle Arabelle. Mais un jour, toute la famille, excepté Sara et son petit frère Pépin, part pour un important congrès. Restés seuls, les deux bambins s'entraînent à la magie quand ils entendent un grand BOUM ! juste devant chez eux. En sortant, ils découvrent un jeune garçon inconscient, un cobra posé sur le ventre, et près de lui, une sacoche de cuir, une flûte de cuivre et un tapis brodé de fil d'or. Et si c'était le bel inconnu dont Sara rêve tant ?

nous embarque dans les aventures d'une petite sorcière vive et pleine de malice, entourée de son petit frère Pépin qui adore la faire enrager, du beau Gali, jeune fakir amoureux d'elle, de Clarinette, jolie princesse, et de Câlin, Croac et Chapeau, les animaux de compagnie dignes d'une famille de sorciers.

Les aventures riches en magie et en péripéties de Paul Thiès, les illustrations très colorées de Maëlle Cheval, la carte de la Forêt des Sources, les « secrets d'une sorcière », le jeu-questions et le glossaire enchanteront les petits lecteurs de cette nouvelle série qui compte pour l'instant deux tomes : Le garçon tombé du ciel et Prisonnier au château.

De courts romans pour débutants qui mêlent sorcellerie, humour, amour, amitié. Après « Plume de pirate », succès assuré pour la nouvelle série de Paul Thiès…

NdR : Le tome 2 est également paru.

Une sorcière aussi espiègle que puissante contre une belle chasseuse de sorcières ? Une lycéenne qui peut voir les esprits, l'ange déchu et la succube qui lui tournent autour ?

Ce seront les flamboyantes héroïnes de ces petits one-shot de romance entre femmes sur fond de fantasy! Un recueil grand format qui nous remplit de joie avec ses histoires aussi imaginatives que mignonnes...

Des filles adorables, de l'aventure, de la romance yuri super soft, que demander de mieux ? Cerise sur le gâteau, les illustrations sont magnifiques et le grand format nous laisse nous plonger dedans à notre guise.

Joe – Hélène de son véritable prénom – a une grande passion dans la vie : lady Oscar. Mais si, souvenez-vous, cette héroïne de dessin animé japonais des années 80, capitaine de la garde royale. Joe rêve de vivre les mêmes aventures héroïques que son idole.

Elle vit dans un quartier populaire peuplé de marginaux, parfois tout droit sortis de l'asile. Parmi eux, il y a Roger, un vieux monsieur, solitaire, qui attend la mort. Entre les deux, une profonde amitié va naître.

La vie n'est pas facile. L'argent manque souvent et la petite Joe n'hésite pas à mettre la main à la pâte. Du haut de ses 8 ans, elle livre les journaux avant d'aller à l'école. Puis elle devient serveuse lors des soirées bingo. Un petit boulot difficile, mais Joe n'est pas du genre à se laisser abattre.

Et la vie suit son cours, avec son lot de malheurs : Roger doit être conduit à l'hôpital ; Margot, une des trois sœurs de Joe, se fait renverser par une voiture ; le père, professeur incapable de se faire respecter par ses élèves, sombre dans l'alcoolisme…

Et au fil des aventures de lady Oscar, Joe grandit, tandis que la mort rôde…

Alors, soyons honnêtes, il faut s'accrocher au début de , car les dialogues en québécois entre Joe et Roger ne sont pas toujours simples à comprendre pour nous autres, pauvres Français, même si un petit glossaire, en fin de roman, nous aide un peu. Mais quelle histoire tendre et touchante sur les désillusions de l'enfance ! Même si sa vie n'est pas toujours rose, Joe ne baisse jamais les bras, bien consciente qu'elle n'a finalement pas à se plaindre.

Après son succès au Québec (Mr Roger et moi a été finaliste en 2011 du Grand Prix du public Archambault, du prix France-Québec et du prix des Cinq Continents de la Francophonie), nous ne doutons pas que Marie-Renée Lavoie va séduire les lecteurs français, avant de s'attaquer à un public plus large puisque les droits cinéma ont été achetés. À suivre…

à qui nous devons est un auteur aux dents longues. Elle récidive avec Night World - Le Secret du vampire aux Editions Michel Lafon.
Le règlement du Night World est simple : Sous aucun prétexte, les humains ne doivent savoir qu'il existe. Ces membres ne doivent absolument pas en tomber amoureux.
Ils vivent parmi nous, mais nous n'en savons rien !
Ils sont vampires, sorcières, métamorphes, ils nous ressemblent…
Poppy est atteinte d'une tumeur, un cancer mortel. Pour la sauver James son ami d'enfance lui révèle son monde, sa vraie nature : Vampire ! Il lui propose donc de passer de l'autre côté, dans le Night World, là où son ancienne vie doit prendre fin pour laisser place à une autre, remplie d'inconnu et de mystères.
Poppy accepte, elle veut vivre. Vampire ou autre, c'est son désir le plus cher. Elle sait pour cela, qu'elle doit s'éloigner de sa famille et du plus important, Phil, son frère jumeau.
Night World – Le secret du vampire premier tome d'une série de dix a remporté un immense succès aux Etats-Unis.

Avec une construction similaire, les différents livres mettront en scène un ou des adolescents en proie au doute et au choix. Une des autres lignes directrices, dans ce Night World, sera la notion d' « âme sœur ». Chaque livre de la série ne suivra pas un personnage central, mais chaque personnage se retrouvera à un moment ou à un autre le héros de sa propre aventure pour que finalement la série ne fasse qu'un grand tout, une sorte de série choral.
Celle-ci a débuté en 1996 et s'achèvera aux Etats-Unis au printemps 2010. Quelques années après Anne Rice, Lisa J. Smith est l'un des premiers auteurs à qui l'on doit le phénomène « Bit-Lit » où les vampires redeviennent ces créatures dangereusement séduisantes.
Night World est assurément une future série à succès. Les thèmes de l'amour, du choix, de l'interdit et du fantastique y sont particulièrement bien menés.

Fred Ricou

fait voyager les enfants à travers le monde et l'histoire de l'art : des sculptures de l'antiquité égyptienne aux « éclaboussures » d'Howard Hodgkin, en passant par les tableaux de Velasquez ou les masques africains du siècle dernier. Les œuvres d'art sont classées par thèmes : les visages, les animaux, les histoires, le temps, les fleurs, les lieux, les motifs. Chaque peinture, chaque sculpture, est brièvement expliquée, replacée dans son contexte.

Mais ce livre d'art est avant tout ludique. Au programme, quelques petits jeux autour de certaines œuvres : Combien de fruits différents voit-on dans L'été de Giuseppe Arcimboldo ? Où est Noé dans L'entrée des animaux dans l'arche de Noé de Jan Bruegel ? À quoi ressemblerait le Mastaba – le pot de fleur géant de Jean-Pierre Raynaud – avec une énorme fleur dedans ? Et surtout des activités créatives : réaliser un hippopotame en carton à la manière de la célèbre statuette égyptienne bleue ; faire une guirlande de fleurs de style japonais ; peindre des fleurs dignes de Van Gogh… Les activités proposées sont facilement réalisables, avec du matériel qu'on a tous à la maison : papier, carton, peintures, feutres, ciseaux, colle, mais aussi feuilles d'arbres, éponge, fil, vieux magazines…

Initier les enfants à l'art et ses techniques tout en les amusant, et les occuper tout en les cultivant, ce sont les deux défis que relève Rosie Dickins avec Mes premiers pas d'artistes.

Alex et Jenny vivent à des milliers de kilomètres l'un de l'autre, l'un en Italie, l'autre en Australie. Rien ne les prédispose à se rencontrer. Pourtant ils se connaissent depuis des années. Un lien les unit depuis leur plus tendre enfance : ils communiquent par télépathie.

Lorsqu'ils décident de se rencontrer pour la première fois, ils sont persuadés de vivre une folle aventure. Ils ne pensent pas si bien dire… Pourtant, le jour de leur rendez-vous, ils sont tous les deux au même endroit au même moment mais ne peuvent se voir. Pourquoi ? Et s'il existait des univers parallèles ? Enfin comment Alex et Jenny pourront-ils enfin se rencontrer ? Autant de questions auxquelles ils devront répondre… avant la fin du monde !

Univers parallèle, télépathie et amour adolescent sur fond d'apocalypse, voici l'univers de cette nouvelle dystopie Young Adult signée . Si la lecture de est dans l'ensemble agréable, il convient cependant de pointer quelques petits défauts. L'intrigue est en effet un peu confuse et il est facile de se perdre dans les différentes dimensions, au même titre que les personnages eux-mêmes !

Malgré tout, c'est très divertissant et plutôt addictif.

Les péripéties et rebondissements inattendus s'enchaînent. Quant aux personnages, si Jenny est plus insignifiante, Alex lui est plus intéressant et complexe. Mais entre tous les personnages, le meilleur est sans conteste Marco, le meilleur ami d'Alex. Ce crack en informatique, handicapé physique depuis un grave accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents, donne une touche de "fantaisie" au roman. On regrette presque de ne pas le voir assez souvent !

Natalie Haynes dévoile, avec Les Invaincues (traduction : Manon Malais), non seulement un roman formidable, mais également un projet ambitieux : réécrire la guerre de Troie.

L’autrice tente d'apporter une touche de XXIe siècle à cette guerre antique, et propose un récit narré par les femmes des Troie. Un projet risqué car, désormais, tout roman mythologique se voit inévitablement comparé au travail de Madeline Miller, avec Le Chant d’Achille (Pocket, 2023, traduit par Christine Auché), ou encore à celui de Marine Carteron et sa trilogie Pallas (Rouergue, 2023).

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Avec Les Invaincues, Natalie Haynes nous soumet un roman polyphonique, portant les voix et les discours de celles que les aèdes ont oublié de chanter. Ainsi, nous entendons Théthis, mère d’Achille, mariée de force à un mortel, condamnée à voir son fils mourir à Troie.

Nous prenons pitié pour la veuve Laodamie, privée de son mari parti en guerre, de Pénélope, qui demeure sans nouvelles d’Ulysse depuis tant d’années, ou encore des Troyennes, femmes réduites en esclavage, instrumentalisées, victimes d’une guerre dans laquelle la mort est un destin préférable.

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Un récit vibrant d’émotion, écrit d’une plume franche et séduisante. Natalie Haynes, journaliste et historienne, nous livre un roman puissant, et nous embarque dans une épopée ponctuée d’un amour sans faille pour les héroïnes de Troie.

Mais attention, avis aux historiens confirmés : ce livre est une initiation à la mythologie. Bien qu’il requiert un socle déjà solide de connaissances sur le sujet, il faut aborder l’ouvrage d’un œil nouveau, et se laisser guider par l’imagination de l’autrice pour en savourer tous les plaisirs.

Le téléphone sonne chez chat roux et chat noir. C'est chat blanc qui les invite à fêter son anniversaire devant un bon gâteau. Les deux matous sont ravis et dévalent l'escalier pour aller prendre leur vélo. Mais un pneu est dégonflé. Ils ne pourront donc pas aller manger le gâteau. À moins de prendre la voiture ! Malheureusement, le réservoir est vide.

Après un court moment de désespoir, les deux amis se décident à prendre le bus… qu'ils ratent de peu ; puis le train… qui part sous leurs yeux. Nos deux petits héros parviendront-ils finalement à retrouver leur ami et à manger enfin cette pâtisserie tant désirée ?

Avec ce petit album, offre aux jeunes enfants un livre qu'ils peuvent lire seuls puisqu'il est constitué uniquement de dessins. Des illustrations simples et répétitives, tels une comptine. Un escalier maintes fois descendu, le cœur plein de joie, puis remonté, dans la tristesse. Jusqu'à ce que les deux matous pas très futés trouvent la solution miraculeuse : se rendre chez leur ami à pied puisqu'il habite juste en face de chez eux. Mais nos petits chats ne sont pas au bout de leurs péripéties…

Gâteau !, un petit livre rigolo qui amusera petits et grands. Et les plus petits seront si fiers de « lire » un livre à leurs parents.

Greg Heffley, pré-ado pas toujours très à l'aise dans ses baskets entame son 2ème journal de bord sous le signe de la rentrée des classes. Mais, un nuage sombre plâne au dessus de sa tête : son frère ainé connait un secret ô combien honteux sur lui et compte bien lui faire savoir très rapidement le prix du silence ...

La force de ce réside dans sa forme : entre roman et bande-dessinée, le lecteur a véritablement l'impression d'avoir entre les mains un vrai journal intime. Typographie, mise en page, dessins, papier ; tout est fait pour dégager une sensation d'authenticité.

Quant au héros lui-même, Greg semble être le chaînon manquant entre Cédric et Titeuf. Délicieusement lâche, il a tout de l'anti-héros et donc du préado moyen. Situations cocasses et parfois pathétiques s'enchaînent au fil des jours et l'on découvre bientôt que la vie d'un collégien pas toujours très courageux n'est pas de tout repos !

Gageons que ces carnets de bords plairont à de nombreux lecteurs qui se retrouveront certainement dans les (mes) aventures de Greg.