Jazz semble être un adolescent tout à fait lambda. Intelligent, plutôt doux et bienveillant, il a un caractère sociable et empathique. En somme, un garçon/labrador: poil brillant, oeil vif et esprit joueur. Sauf que (il y a toujours un “sauf que”), il est aussi un “fils de”. Eh oui, son paternel est tristement célèbre: il brille pour sa carrière florissante de tueur en série. Il a à son actif une centaine de victimes et a pris soin d'enseigner à Jazz les rudiments de l'art de l'assassin.
Ce dernier lutte contre sa nature qu'il soupçonne être celle d'un prédateur et se force à la normalité. Il prend soin d'une grand-mère compliquée, laquelle ne joue pas le moins du monde son rôle de tuteur mais lui permet au moins d'échapper aux errances des foyers sociaux. Entourée de son ami de toujours et de son amoureuse, l'équilibre s'installe, précaire mais rassurant. Jazz vit en faisant attention, à ses pulsions, ses pensées, ses souvenirs, et il a raison. Bientôt, tout va basculer. Une nouvelle série de meurtres agite sa ville encore hantée par son funeste passé. Les chiens ne faisant pas des chats, l'attention se polarise sur notre héros qui n'aura d'autre choix que celui d'aider la police à retrouver le coupable. Qui mieux que lui pour le traquer: Jazz pense comme un tueur, raisonne, respire et bouge comme lui. La chasse est ouverte.
Avec , Barry Linga nous met entre les mains un très bon bouquin. Thriller psychologique bien construit, vous vous attacherez inévitablement non seulement à l'histoire, mais surtout aux personnages centraux qui n'ont ici rien de secondaires.
C'est bel et bien un trio que nous suivons, riche, étayé et un brin complexe. Le doute est permanent, les questions, légion. L'ensemble se révèle subtil, pertinent, addictif comme il se doit et réellement atypique. Une bonne trouvaille, donc, que nous sommes heureux d'avoir fait aux Histoires sans fin. En plus, excellente nouvelle: ce n'est que le premier tome d'une série qu'on espère à la hauteur des espoirs qu'on place en elle !