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Romans, nouveautés : les livres de Patrick Deville

Voyageur insatiable et styliste hors norme, Patrick Deville fait dialoguer ses pérégrinations à travers le monde et la grande Histoire dans des romans « d’invention sans fiction », un jeu entre les différentes littératures. 

Le 23/12/2022

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Il a fait de ce genre très personnel un projet, Abracadabra, regroupant la plupart de ses ouvrages. « Gentleman-baroudeur », toujours capable d’émerveillement devant la beauté d’un monde devenu fou, il assoie ses romans sur une multitude de références littéraires et historiques afin d’embrasser les époques et les lieux peints par sa splendide prose.

Après avoir publié de nombreux livres entre 1987 et 2000, qu’il appelle aujourd’hui avec un peu d’ironie ses « cinq romans expérimentaux du XXe siècle » aux éditions de Minuit, l’écrivain part s’installer en 1993 à la Havane et entame un véritable changement de perspective en se nourrissant de nouvelles histoires et cultures.

Cela représente un chantier de dix ans durant lequel il se plonge dans l’histoire du continent latino-américain, qu’il sillonne du Cône Sud à l’isthme de Panama tout en compilant avec avidité la presse des contrées qu’il traverse.

Grand Prix de littérature de l’Académie française en 2021, l’auteur nous invite la même année en Polynésie, sur les traces de Gauguin, Melville, Stevenson ou encore Loti... Cette nouvelle pièce à son « enquête planétaire » enchante et fascine ; une exploration littéraire hybride, où se confrontent les imaginaires et l’Histoire de ces îles du Pacifique. (crédits photo © Pierre Deville ; biographie Etonnants voyageurs)

 
 

Extraits

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Littérature française

Le tapis volant de Patrick Deville. Entretien sur l'écriture avec Pascaline David

Ce que peut la littérature, c'est, en une phrase, en quelques phrases, opérer une accélération folle à partir d'un même endroit. Je sais que tous les écrivains ne travaillent pas de cette manière, mais je plonge la planète en permanence dans le temps. Patrick Deville Un long entretien approfondi pour parcourir l'oeuvre de Patrick Deville, des premiers romans parus aux Editions de Minuit au vaste déploiement au Seuil d' " Abracadabra ", suite de douze romans, dont huit ont déjà paru, qui sillonnent la planète en deux cycles de voyages. Patrick Deville se livre avec détail et précision, de son désir initial d'écrire alors qu'enfant il est immobilisé par la maladie jusqu'à l'esquisse des livres à venir, tout en dévoilant bien des éléments de la " fabrique du texte ", pour reprendre l'expression de Francis Ponge.

08/2021

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Littérature française

Fenua

La Polynésie se décline en un poudroiement d'îles, atolls et archipels, sur des milliers de kilomètres, mais en fin de compte un ensemble de terres émergées assez réduit : toutes réunies, elles ne feraient pas même la surface de la Corse. Et ce territoire, c'est le Fenua. Comme toujours chez Deville, le roman foisonne d'histoires, de rencontres et de voyages. On déambule, on rêve. On découvre les conflits impérialistes et coloniaux qui opposèrent la France et l'Angleterre, on croise Bougainville, Stevenson, Melville, puis Pierre Loti sur les traces de son frère Gustave, ou Victor Segalen et Gauguin, le peintre qui a fixé notre imaginaire de cette partie du monde, entre douceur lascive et sauvagerie. Des îles merveilleuses qui deviendront, vers le milieu du XXe siècle, le terrain privilégié d'essais nucléaires dont le plus sûr effet aura peut-être été de susciter un désir d'indépendance...

08/2021

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Anthologies

L'étrange fraternité des lecteurs solitaires

On n'écrit jamais seulement pour les contemporains, mais aussi toujours pour plus tard, pour des lecteurs qui ne sont pas nés encore. Les livres attendent dans nos bibliothèques d'être lus et relus et commentés après la mort de leur auteur : cette étrange fraternité des grands solitaires se joue des siècles et de la géographie, de l'espace et du temps.

08/2019

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Littérature française

Amazonia

Avec Amazonia, Patrick Deville propose un somptueux carnaval littéraire dont le principe est une remontée de l'Amazone et la traversée du sous-continent latino-américain, partant de Belém sur l'Atlantique pour aboutir à Santa Elena sur le Pacifique, en ayant franchi la cordillère des Andes. On découvre Santarém, le rio Negro, Manaus, Iquitos, Guayaquil, on finit même aux Galápagos, plausible havre de paix dans un monde devenu à nouveau fou, et qui pousse les feux de son extinction. Le roman remonte jusqu'aux premières intrusions européennes, dans la quête d'or et de richesses, selon une géographie encore vierge, pleine de légendes et de surprises. Plus tard, les explorateurs établiront des cartes, mettront un peu d'ordre dans le labyrinthe de fleuves et affluents. Des industriels viendront exploiter le caoutchouc, faisant fortune et faillite, le monde va vite. Dans ce paysage luxuriant qui porte à la démesure, certains se forgent un destin : Aguirre, Fitzgerald devenu Fitzcarrald, Darwin, Humboldt, Bolívar. Ce voyage entrepris par un père avec son fils de vingt-neuf ans dans l'histoire et le territoire de l'Amazonie est aussi l'occasion d'éprouver le dérèglement du climat et ses conséquences catastrophiques.

08/2019

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Littérature française

Minuit. Cordon-bleu ; Longue vue ; Le feu d'artifice ; La femme parfaite ; Ces deux-là

"Il avait dû se tromper d'avenir dans un vestiaire du temps où il faisait du sport, et repartir avec celui d'un autre sur l'épaule". D'abord, il y a le ton résolument moderne qui surprend : ce goût pour l'ellipse et les échappées, ce plaisir de la vitesse en prose. Puis, c'est le charme décousu des personnages qui opère : mélancolique et fantaisiste, chacun libère un parfum d'étrangeté à la fois déconcertant et familier. Enfin, c'est le génie de l'écrivain qui saisit : cette maîtrise de la fiction, l'insignifiant qui prend sens. Car finalement Patrick Deville, c'est surtout le jeu pur de la langue, reflet du monde fantasmatique qui traverse ses premiers écrits.

08/2017

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Littérature française

Taba-Taba

Le roman commence à Mindin, en face de Saint-Nazaire, au début des années 1960, dans un lazaret devenu hôpital psychiatrique : un enfant boiteux, dont le père est administrateur du lieu, se lie d'amitié avec un des internés, un ancien de la marine qui, se balançant d'arrière en avant, répète sans cesse la même formule énigmatique : Taba-Taba. A partir de là, Patrick Deville déroule le long ruban de l'Histoire, en variant le microscope et le macroscope. Car la France, ce n'est pas seulement l'Hexagone : le narrateur se promène autour de la planète, pour rappeler l'épopée coloniale avec ses désastres mais aussi ses entreprises audacieuses (canal de Suez, de Panamá). Cette grande fresque romanesque va de Napoléon III aux attentats qui ont ensanglanté récemment le pays, en passant par la Grande Guerre et ses tranchées, puis par le Front populaire, la Débâcle, l'Occupation, la Résistance, le Vercors, la Libération.

08/2017

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Revues

Meeting N° 14 : L'aventure géographique

Claude Lévi-Strauss écrivait il y a soixante ans que le voyage était déjà fini - jugement très excessif sans doute aux yeux des anthropologues et archéologues d'aujourd'hui qui découvrent encore des peuplades inconnues et des civilisations englouties. Quant à la littérature de l'Europe, qui depuis toujours se nourrit de l'ailleurs et de l'étranger, s'en va voir là-bas, comment en ce siècle est-elle confrontée à l'apparition de nouvelles barrières dressées devant-l'arrivée des migrants, la question n'est pas nouvelle, et Hugo déjà depuis son exil s'élevait contre les frontières ; "Etranger ? Que signifie ce mot ? Quoi, sur ce rocher j'ai moins de droits que dans ce champ ? Quoi, j'ai passé ce fleuve, ce sentier, cette barrière, cette ligne bleue ou rouge visible seulement sur vos cartes, et les arbres, les fleurs, le soleil ne me connaissent plus ? Quelle ineptie de prétendre que je suis moins homme sur un point de la terre que sur l'autre !" Comment vivons-nous, écrivains français, polonais ou italiens, ce terrible déséquilibre, nos si faciles aller-retour partout sur la planète, quand l'aller simple est interdit à tant d'autres ? L'aventure géographique nous est-elle interdite ou, au contraire, devons-nous plus encore continuer d'aller voir là-bas ?

11/2016

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Récits de voyage

A la recherche de Livingstone

"Grand explorateur de l'Afrique, David Livingstone partit en 1866 vers le lac Tanganyika en Tanzanie, dans l'espoir d'y trouver les sources du Nil. Malade et abandonné par ses porteurs, il perdit alors totalement contact avec son pays d'origine. Il se retira à Ujiji, sur les bords du lac Tanganyika, l'Europe le pensant perdu à tout jamais. En 1869, le rédacteur en chef du New York Herald envoie Henry Stanley en Afrique équatoriale, avec pour mission de retrouver David Livingstone. Retardé par d'autres affaires, ce n'est que le 6 janvier 1871 que Stanley atteint l'île de Zanzibar près de la côte orientale de l'Afrique. Il rejoint le continent et part pour l'intérieur le 21 mars, avec environ 200 hommes. Le 10 novembre de cette même année, il retrouve Livingstone, souffrant, à Ujiji, une localité proche du lac Tanganyika Cette réussite vaudra à Stanley une renommée internationale. Le récit de ce sauvetage présenté dans cet ouvrage est tiré de la revue Le Tour du Monde de 1873".

04/2015

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Revues

Meeting N° 12 : Dire la ville. Edition bilingue français-espagnol

Deux manières d'arpenter les villes, semble-t-il, nous sont offertes, la géographique et l'historique, et nous pouvons à volonté passer de l'une à l'autre dans la même journée. Si l'un des plus grands bonheurs est de marcher dans une ville inconnue et de se perdre dans l'espace au hasard des coins de rues - avec le seul viatique d'une boussole dans la poche si c'est une mégapole, un autre est de s'égarer dans le temps, et celui-là suppose à l'inverse un minutieux repérage topographique : je suis heureux ce soir d'avoir trouvé le bar de l'Algonquin dans la 44e rue, au nord de Manhattan, où planent encore les fantômes de Faulkner et de quelques autres buveurs considérables. Patrick Deville

11/2014

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Littérature française

Sic transit. Pura Vida ; Equatoria ; Kampuchéa

" Ainsi passe la gloire du monde. " La phrase latine apparaît au détour d'un de ces trois livres et dit leur projet commun - trois romans d'aventures sans fiction qui, pendant un siècle et demi, de 1860 à nos jours, entremêlent sur trois continents les vies d'hommes illustres et les vies d'inconnus : Pura Vida en Amérique, Equatoria en Afrique et Kampuchéa en Asie. Un enquêteur suit les traces des traîtres et des héros, lit les journaux, consigne dans ses carnets les horreurs de la guerre et la beauté des paysages, décrit les fleuves et les volcans, les jungles et les oiseaux. En cette année 1860, pendant qu'on fusille William Walker sur une plage du Honduras, Ferdinand de Lesseps entreprend de creuser le canal de Suez, et Henri Mouhot découvre dans les forêts du Cambodge les temples d'Angkor mangés de lianes. Après eux se succéderont les explorateurs, les colonisateurs et les décolonisateurs, et les grands rêves révolutionnaires fracassés de ce dernier siècle et demi : un claquement de doigts dans l'Histoire.

09/2014

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Littérature française

Viva

En brefs chapitres qui fourmillent d'anecdotes, de faits historiques et de rencontres ou de coïncidences, Patrick Deville peint la fresque de l'extraordinaire bouillonnement révolutionnaire dont le Mexique et quelques-unes de ses villes (la capitale, mais aussi Tampico ou Cuernavaca) seront le chaudron dans les années 1930. Les deux figures majeures du roman sont Trotsky, qui poursuit là-bas sa longue fuite et y organise la riposte aux procès de Moscou tout en fondant la IVe Internationale, et Malcolm Lowry, qui ébranle l'univers littéraire avec son vertigineux Au-dessous du volcan. Le second admire le premier : une révolution politique et mondiale, ça impressionne. Mais Trotsky est lui aussi un grand écrivain, qui aurait pu transformer le monde des lettres si une mission plus vaste ne l'avait pas requis. On croise Frida Kahlo, Diego Rivera, Tina Modotti, l'énigmatique B Traven aux innombrables identités, ou encore André Breton et Antonin Artaud en quête des Tarahumaras. Une sorte de formidable danse macabre où le génie conduit chacun à son tombeau. C'est tellement mieux que de renoncer à ses rêves.

08/2014

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Revues

Meeting N° 10 : Ca ne veut pas rien dire

Ça ne veut pas rien dire. La phrase de Rimbaud sera cette année notre emblème. Ça concernait la poésie. Qu'elle n'était pas un simple jeu, un divertissement. Que la vie se jouait là. Il écrira plus tard "utile". Cette phrase, nous l'appliquerons à tous les genres littéraires, la poésie mais aussi le roman et la nouvelle. Que ça ne veut pas rien dire et qu'il en va de notre humanité, de notre lecture du monde.

11/2012

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Littérature française

Peste et Choléra

Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d'origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C'est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier. Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l'origine de la ville de Dalat, dans l'actuel Vietnam, puis il s'installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l'hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l'Institut Pasteur créé entre-temps. La science l'absorbe, il n'aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c'est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu'il reçoit l'écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n'aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894. C'est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et les personnages autour de la figure de Yersin.

08/2012

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Littérature française

Kampuchéa

C’est le récit d’un voyage le long du fleuve Mékong, effectué entre le procès des leaders khmers rouges à Phnom Penh (2009) et la révolte des chemises rouges en Thaïlande (début 2010). Tout part, d’une certaine façon, de la découverte, par hasard, des temples d’Angkor par Henri Mouhot en train de poursuivre un papillon. Car la France est très présente. Elle est la puissance coloniale dont de nombreuses traces demeurent. Et Paris est le lieu où quelques jeunes Cambodgiens, vers le milieu du XXe siècle, viennent poursuivre de brillantes études : ils seront les « frères », numérotés par ordre d’importance, qui se retrouveront plus tard à la tête de l’inconcevable mouvement révolutionnaire des khmers rouges arrivés au pouvoir le 17 avril 1975 et qui organiseront une méthodique extermination de tous ceux qui résistent à leur système. L’auteur explore la mémoire de cette tragédie récente, dans le paysage souvent enchanteur du Mékong. La littérature n’est jamais loin, pour le meilleur (Pierre Loti, Malraux, Kessel ou encore Conrad) mais aussi pour le pire (Douch, l’un des hauts dignitaires après Pol Pot, à l’ouverture de son procès, déclame du Vigny).

09/2011

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Revues

Meeting N° 8 : Franchir la frontière

La frontière, the borderline, la frontera, est un objet littéraire fascinant. On entend bien que le mot dès qu'il est traduit se charge de connotations différentes. Elle attire ou elle suscite la peur, l'inquiétude. Frontière géographique, politique, économique, linguistique. Là où commence l'ailleurs, l'autre, l'autre langue, l'autre soi-même aussi, parce qu'on n'est jamais tout à fait le même avant et après la frontière.

11/2010

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Littérature française

EQUATORIA

Voici comment, après des mois de voyages erratiques, après avoir navigué sur le fleuve Ogooué, flâné en Angola et à São Tomé e Principe, traversé les plateaux Batékés, je me suis retrouvé, le 3 octobre 2006, à Brazza au-dessus du cercueil de Brazza, un cercueil tout neuf Fabriqué par EGPFC-Wilaya d'Alger, en compagnie du président de la République gabonaise Omar Bongo Ondimba, du président de la République congolaise Denis Sassou Nguesso, du président de la République centrafricaine François Bozizé, des ci-devants concitoyens Douste-Blazy et Kouchner, du nonce apostolique Monseigneur Andres Carrascosa Coso, et du roi des Tékés Auguste Nguempio. D'hôtels en hébergements de fortune, j'ai consigné les vies de contemporains de Brazza, celles de David Livingstone ou de Henry Morton Stanley, mais aussi celles d'Albert Schweitzer et de Jonas Savimbi. A Kigoma, sur les rives du lac Tanganyika, j'ai cherché les traces de la guerre congolaise de Che Guevara. Afin d'écrire les vies d'Emin Pacha et de Tippu Tip, je me suis rendu à Zanzibar.

01/2009

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Littérature portugaise

Jours de Faulkner. Edition bilingue français-portugais

Conrad prit le livre, visiblement contrarié, l'ouvrit à la première page, la tourna, passa à la quatrième de couverture, et sur la dernière feuille, il jeta sa signature, comme s'il s'agissait à la fois d'un cadeau et d'une pétition. En se retournant vers le jeune Faulkner, il dit avec un léger accent slave: I'm the one.

12/2008

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Littérature française

La tentation des armes à feu

La Tentation des armes à feu est le tombeau de l'amour que, pendant sept ans, le narrateur porte à une femme brune qu'il appelle en secret la Grande Infante de Castille. On y découvre le jeune Staline offrant une paire de pistolets à son ancien employeur, Baltasar Brum debout sur le pas de sa porte, à Montevideo, un revolver dans chaque main, quelques secondes avant son suicide énigmatique, les amours tumultueuses de Sergueï Essenine et d'Isadora Duncan, un duel entre deux officiers russes au sud du Caucase, un autre duel sur la pelouse du stade Charléty à Paris, une belle espionne abattue à bout portant à La Havane, la guérilla des tribus du Dhofar au sud de la péninsule Arabique... Comme si nos risibles amours étaient toujours accompagnées, en fond sonore, du claquement des armes à feu.

02/2006

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Littérature française

Pura Vida. Vie et mort de William Walker

Je suis arrivé en Amérique centrale, il y a quelques années, avec le projet d'y écrire la vie de William Walker, un aventurier nord-américain du XIXe siècle qui avait lancé une expédition assez catastrophique au Mexique, était parvenu plus tard à se faire élire président du Nicaragua, avant de finir fusillé au Honduras, et dont j'avais découvert l'existence à La Havane. Alors que je parcourais ces lieux sur les traces de son armée fantôme, il m'est apparu que cette région du monde, pendant les deux derniers siècles, n'avait pas été plus avare de héros, de traîtres et de lâches que ne l'avaient été les provinces grecques et latines de l'Antiquité. Ici aussi des hommes ont rêvé d'être plus grands qu'eux-mêmes et souvent ont échoué. J'ai commencé de consigner les vies de Simon Bolivar et de Francisco Morazan, d'Augusto César Sandino, assassiné par le premier Somoza, ou encore du Che.50, un agent double envoyé espionner le vrai Che dans la Sierra Maestra. Souvent je prends mes quartiers au fond des cantinas, des bars et des pulquerias. À Managua, j'ai noué des contacts avec d'anciens sandinistes qui me racontent leur révolution. À San Salvador, je rencontre parfois d'ex-guérilleros du Front Farabundo Marti, dont le dernier fait d'armes a été l'attaque de la capitale le 11 novembre 1989, alors que déjà les marteaux-piqueurs attaquaient le mur de Berlin. Le reste du temps, je lis avec application des quotidiens, ceux du jour et de plus anciens achetés sur internet. Et de loin en loin je reviens à La Libertad, minuscule port de pêcheurs sur la côte pacifique, où je retrouve Victor.

01/2004

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Littérature française

Ces deux-là

Ces deux-là sont en cavale et marchent au bord de la route. Ils s'aiment ou croient s'aimer encore et slaloment entre des flaques de boue. Celui-là, Andjelko, qu'on a pourtant chargé de leur filature, asse son temps auprès de Simone, un amour d'adolescence retrouvé par hasard. Quant à ces deux autres, à bord d'un grand sloop blanc toutes voiles dehors, ils composent en mer un boléro, Sorocabana, qu'ils veulent dédier à un bar à tango de Montevideo. Ces couples vont entremêler leur destin et entrecroiser leurs amours : certains bien sûr vont devoir à nouveau s'enfuir en déjouant des filatures.

09/2000

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