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Pietro Citati

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Critique littéraire

Kafka

Kafka est l'un des mythes majeurs et les plus énigmatiques de notre siècle. Kafka avait le sentiment d'être un homme sans patrie ni famille, une lacune, une pure négativité, un jongleur marchant dans le vide. Aussi seul qu'un animal ou qu'un objet abandonné dans une soupente, il avait conscience d'être l'Etranger. Il vivait et écrivait dans sa geôle intérieure, tandis que la nuit glissait sur ses épaules, obéissant à la voix de l'inspiration, à la voix des démons, à la voix des ténèbres, à la voix de l'animal qui restait tapi près de son coeur. Lui qui désirait tant le bonheur, il ne pouvait pourtant pas le supporter, convaincu de devoir écouter l'angoisse et de suivre la voie qu'elle lui désignait. Davantage qu'un roman, qu'une biographie ou qu'un essai, le livre de Pietro Citati est le rêve que chacun de nous rêve et continuera de rêver autour de Franz Kafka.

10/1991

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Critique littéraire

La colombe poignardée. Proust et la recherche

L'espace de quelques brèves années, le jeune homme Proust sut être heureux. Mais il découvrit, peu à peu, qu'il était un être de souffrance, telles ces " colombes poignardées " longuement contemplées dans un jardin parisien. Dès lors, il s'abandonna à l'asthme, son " mal sacré ", dont il souffrait depuis l'enfance, et dont il fit un rituel qui transforma radicalement sa vie. Reclus dans sa chambre tapissée de liège, mais qui le protégeait comme une mère, saisi par un atroce sentiment d'échec, il comprit cependant qu'il n'était pas l'homme fragmentaire et fortuit qui, pendant tant d'années, avait fréquenté les salons parisiens. Et il prépara la dernière partie de son existence : les milliers de nuits consacrées à la Recherche du temps perdu. Dans La colombe poignardée, Pietro Citati nous conduit au plus près du mystère Marcel Proust. Alliant la sensibilité du conteur à la rigueur du critique et de l'essayiste, il nous éclaire sur le paradoxe de cet homme, tout de passivité et de douceur, mais qui dissimulait en lui un législateur, un penseur métaphysique, et l'architecte de l'une des dernières cathédrales d'Occident. Il nous emmène au cœur de l'immense édifice inachevé de la Recherche, indiquant ses détails, mais embrassant du regard son immense structure, et révélant enfin la constante unité d'inspiration qui, de Swann au Temps retrouvé a parcouru l'œuvre entière.

01/1997

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Critique littéraire

Le mal absolu. Au coeur du roman du dix-neuvième siècle

Existe-t-il un point commun, dans cette surprenante galerie de portraits, entre le hardi Robinson et la lunaire Jane Austen, entre le vertigineux Thomas De Quincey et l'enfant terrible Pinocchio, entre les yeux d'Emma Bovary, les chevaux de Leskov et les petites filles de Lewis Carroll ? Ou bien entre le rire de Dickens et ses incursions dans les ténèbres, la pitié infinie de Dostoïevski, la vitesse et la grâce parfaite de Stevenson, les labyrinthes aériens des phrases de Henry James et les descentes de Freud dans l'Hadès tout au long des nuits au cours desquelles il écrivit L'Interprétation des rêves ? Ce qui relie ces écrivains et ces personnages, parmi bien d'autres rencontrés dans ce livre, ce n'est pas seulement leur apparition au cœur d'une époque marquée par l'apogée du roman et par des bouleversements considérables. C'est aussi le regard subtil de Pietro Citati, son intérêt passionné pour les défis de l'esprit et les aspects multiples de l'existence, son aptitude à accueillir en lui la multitude des visages et des voix qui hantent les écrivains et leurs livres. C'est enfin le fil rouge qui court à travers ces pages : Balzac, Poe, Dumas, Hawthorne, Dostoïevski, Stevenson et presque tous les grands romanciers du XIXe siècle sont attirés par une image, celle du Mal absolu. Non pas le mal étriqué et monotone de la réalité quotidienne, mais le mal fascinant que semblent diffuser les grandes ailes sombres, encore imprégnées de lumière, de Satan et des anges déchus. Car ce siècle est aussi celui du retour de Satan qui séduit, corrompt et tue, aussi magnétique et irrésistible que Stavroguine dans Les Démons. Il tend à s'identifier au Tout, jusqu'à ce qu'il révèle n'être rien d'autre que le vide vertigineux et sans bornes qui hante la conscience moderne.

03/2009

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Littérature étrangère

Leopardi

Giacomo Leopardi était né à Recanati en 1798. Sa vie brève s'acheva à Naples en 1837. Il avait trente-neuf ans. Pendant longtemps, nous n'avons eu en France qu'une vision partielle et imprécise de cette figure majeure de la littérature. Au terme d'un travail considérable accompli au cours des dernières décennies, nous disposons désormais de traductions complètes des oeuvres essentielles du grand poète et penseur italien, y compris sa volumineuse Correspondance et son immense et fascinant Zibaldone. Ce livre arrive ainsi à point nommé. Après une enfance heureuse, la vie de Leopardi fut une blessure ouverte au coeur de sa jeunesse et jamais refermée. Il lui échut alors un destin sans autre miséricorde qu'une flamme intérieure portant la pensée poétique à sa force maximale et le verbe à sa plus haute perfection. Le temps où il vécut fut celui d'une stagnation et il jugea son époque "ridicule et glaciale". Après des années de réclusion à Recanati, où il se consuma dans des "études mortelles", Bologne, Pise, Florence et Naples scandèrent les étapes d'un chemin d'angoisse, de douleur, de désolation, de passion, de solitude, mais aussi d'intense création et de quête jamais renoncée du bonheur. "Il est aussi impossible d'être heureux que de jamais cesser d'aspirer, par-dessus tout, voire uniquement, au bonheur", écrivait-il. Tout en suivant avec une empathie profonde l'itinéraire humain de Leopardi, Pietro Citati nous conduit au coeur de l'oeuvre d'un poète immense et d'un penseur génial dont l'une des contradictions fécondes consista à être un Moderne détestant la modernité.

10/2014

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Critique littéraire

La pensée chatoyante. Ulysse et l'Odyssée

Lancé sur les traces d'Ulysse, "l'homme à la pensée chatoyante" , Pietro Citati nous invite à redécouvrir le héros le plus célèbre de la poésie épique occidentale. Figure complexe, peut-être faut-il pour comprendre Ulysse posséder comme Pénélope "la science des grands signes" ? Pourtant, il est plus proche de nous qu'Achille aux colères démesurées et à l'héroïsme surhumain. Il aime les choses mortelles et éprouve de la nostalgie pour sa terre, son épouse, son fils. Il endure de nombreux tourments mais ne refuse rien de la vie et accueille tout ce qu'elle lui offre avec une insatiable curiosité. De retour à Ithaque, il enseigne à Télémaque son art de vivre, l'assentiment de l'homme au sort qui lui échoit et les paroles de miel qui ont le don de transformer sa misère et l'ombre de son rêve en une construction harmonieuse. Avec autant de grâce que d'érudition, La pensée chatoyante met en lumière les infinis chatoiements du poèmes homérique. Comprendre l'Odyssée, pour Pietro Citati, cela revient au bout du compte à comprendre l'Occident, la Grèce, nous-mêmes, à interroger nos origines et notre futur, puisqu'il s'agit de lire à la fois ce chef-d'oeuvre et ce qu'il a légué pour des millénaires à la littérature.

10/2004

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Critique littéraire

La mort du papillon. Zelda et Francis Scott Fitzgerald

Francis Scott Fitzgerald fut un grand explorateur de la fêlure de l'être. C'est cette fêlure qui parcourt le livre bref et intense que Pietro Citati consacre au romancier américain et à la coquette et fantasque Zelda Sayre qui devint son épouse en 1920, l'année même où Scott publiait L'Envers du paradis. Si ce premier roman valut à Fitzgerald une immédiate célébrité, son succès ne l'empêcha pas de deviner tout près de lui l'ombre de futures catastrophes. Il pressentait que l'euphorie des roaring twenties - cette " orgie la plus coûteuse de l'Histoire " - devait un jour prendre fin. Alors que Scott observait le monde à travers sa propre fêlure, Zelda ne révélait, en apparence, aucune faille. Leur amour les rapprochait passionnément l'un de l'autre. Comment en vinrent-ils à blesser cet amour, à le déchirer, avant même d'être submergés par la folie ? Le couple ne comprit pas la raison du naufrage, pas même Fitzgerald qui représenta cette perte dans ses livres, car ses livres comprirent ce que lui ne comprit jamais. Tout en contant le pathétique destin de Scott et de Zelda, Pietro Citati évoque avec finesse et vivacité l'œuvre d'un écrivain plus sensible qu'aucun autre à la musique des choses perdues. Fitzgerald se glissait dans les interstices entre les choses. Ses mots avaient le pouvoir de rendre la réalité légère et transparente, même quand elle était faite de stridence, de tristesse et de douleur. Cette poignante légèreté qui traverse l'œuvre de Fitzgerald, Citati l'accueille dans son propre livre. II fait place à ce très vif sentiment d'une vérité de la vie qui loge au secret du cœur, à la source du style, et qui ne pèse pas plus que la poussière des couleurs sur les ailes d'un papillon.

10/2007

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