L'illustre - pour les étudiants en Histoire antique en tout cas -, maison d'édition Les Belles Lettres, sanctuaire des littératures grecques et latines, réveille l'immortel maître de la SF Isaac Asimov, qui a proposé en son temps son histoire de l'Empire romain. Descendu des astres lointains de l'imaginaire futuriste pour les colonnes majestueuses des temps du Bélier, l'auteur de Fondation partage des visions où se mêlent intrigues politiques et personnages colorés, avant que le temps les fige dans le monochrome des ruines.
Auguste et Caligula, en passant par Héliogabale, le philosophe Marc Aurèle, Constantin et Septime Sévère, Trajan, Dioclétien, Théodoric... Près de 500 ans brossés comme on faisait de l'histoire avant, à partir des statues.
Une édition de toute beauté, enrichie d'illustrations signées Benjamin Van Blancke et de cartes, qui suit le volume du même Isaac Asimov qui se concentre sur l'époque de la République romaine, publié en octobre dernier. L'auteur du Cycle des Robots se fait chroniqueur à la manière de Tacite ou Tite-Live, plus subjectif qu'il le croit, entre anecdotes, apartés ou élaboration d'une morale, tissée au moyen d'analogies avec son temps.
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Isaac Asimov guide les lecteurs, toujours avec cette approche de vulgarisateur qui le caractérise, à travers les quatre siècles de suprématie. L’Empire romain s'est élevé sur les fondations de la République romaine au premier siècle avant notre ère, lorsque Jules César franchit le Rubicon. Un geste rituel minimum pour faire advenir un futur éternel. Auguste, le premier empereur, et deux premiers siècles d'expansion des frontières jusqu'à englober une grande partie de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Le troisième siècle apporte avec lui des turbulences politiques et économiques, avec une succession rapide d'empereurs, souvent proclamés par leurs propres légions. Les incursions barbares et les guerres avec les empires perses érodent progressivement la puissance de Rome. En réponse, Dioclétien divise en 284 l’Empire en deux régions administratives pour en faciliter la gestion : l’Occident latin et l’Orient grec, prémices d'une séparation pour les millénaires.
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Le cinquième siècle est celui du sac de Rome en 410 par les Wisigoths. L'Empire romain d'Occident s'effondre en 476 avec la déposition du dernier empereur romain, Romulus Augustule, quand l'Empire romain d'Orient perdure jusqu'en 1453, conservant une partie de l’héritage romain. De cette épopée, il en reste beaucoup. « L'Empire n'a jamais pris fin », disait Philip K. Dick, repris par Pacôme Thiellement.
Que garder de la Rome des Sylla et plus tard Julien l'Apostat ? Le Satyricon de Pétrone, les vers de Virgile, les conseils de Cicéron, les histoires de Plutarque, Les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar.