Recherche

Eka Kurniawan

Rédacteurs

Dossiers

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

L'homme-tigre

Quand, à la fin du premier chapitre de ce roman impeccablement construit, les autorités interrogent le jeune Margio, de toute évidence coupable du meurtre d'Anwar Sadat, sur les raisons pour lesquelles il a sauvagement assassiné ce notable, il répond : "Ce n'est pas moi, il y a un tigre dans mon corps." Ce tigre, "blanc comme un cygne, cruel comme un chien féroce", lui vient de son grand-père. Margio sait bien que l'animal n'est pas réellement un être vivant. Et si, à diverses occasions, il l'a senti pénétrer dans son corps, il a toujours tenté de le réfréner. Personnage à part entière de ce drame qui plonge ses racines dans les croyances animistes, le tigre ne jaillira qu'au moment où le jeune homme ne pourra plus contenir la colère qu'il réprime. Pour élucider les raisons du meurtre, Eka Kurniawan revient alors sur le passé de Margio et celui de sa famille. Rien en effet dans la vie de l'inoffensif Anwar Sadat ne laissait présager une fin aussi violente : peintre amateur, il vivait aux crochets de sa riche épouse, avec qui il avait eu trois filles, et employait ses heures d'oisiveté à jouer aux échecs, regarder des matches de football et courir les femmes. Avant que le père de Margio ne se décide à gagner sa vie en ville comme coiffeur et ne trouve pour sa petite famille une "vraie maison", les premières années se déroulent paisiblement au coeur de la campagne indonésienne, où Margio, sa petite soeur et ses parents habitent un hangar de stockage de noix de coco. Leur installation dans la "maison", "guère plus jolie qu'une étable hantée", marque pour Nuraeni, la mère de Margio, le début de la désillusion. Et, pour Margio, celui de la révolte. Au fil des années et de la mésentente entre ses parents, la colère va croître en lui, envahissant tout, comme les plantes que Nuraeni sème et cultive sur leur misérable lopin de terre. Leur foyer devient une jungle étouffante, à laquelle cette femme, encore jeune et belle, essaye d'échapper en allant effectuer des travaux domestiques chez d'autres. Notamment dans la demeure d'Anwar Sadat... Dès lors se nouent les fils de la tragédie qui va irrémédiablement lier la destinée des deux familles, et provoquer le surgissement du tigre blanc.

09/2015

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les belles de Halimunda

C'est à Halimunda, petite ville imaginaire sur la côte sud de Java, que se situe l'époustouflant premier roman d'Eka Kurniawan, dont la critique internationale a beaucoup souligné la filiation avec l'oeuvre de Gabriel García Márquez : plongée épique dans l'histoire de l'Indonésie pendant la deuxième moitié du xxe siècle, il retrace le turbulent destin de trois générations de femmes et s'inscrit clairement dans une tradition de réalisme magique. Le livre s'ouvre au moment où Dewi Ayu, qui fut la prostituée la plus célèbre de la ville, sort de sa tombe vingt et un ans après sa mort. Couverte de son linceul, sa très longue chevelure flottant au vent, elle traverse Halimunda pour rentrer chez elle. Dans la véranda est assise une jeune fille d'une insoutenable laideur. Dewi Ayu comprend que son voeu a été exaucé : épouvantée par la succession de catastrophes que la beauté de ses trois filles aînées, aussi séduisantes que leur mère, avait valu à la ville, elle avait tout mis en oeuvre pour que la quatrième fût laide. La repoussante jeune femme – la description de son physique laisse à l'écrivain l'occasion de déployer toute sa veine comique – reçoit pourtant la nuit les visites d'un mystérieux prince charmant. L'identité du visiteur nocturne – et la raison pour laquelle Dewi Ayu est revenue parmi les vivants – finira par être révélée, à la faveur d'un long retour sur le passé rocambolesque de la courtisane et de sa descendance : indonésienne par sa mère et hollandaise par son père – fils d'un riche propriétaire terrien –, Dewi Ayu se retrouve orpheline à seize ans, au début de la deuxième guerre mondiale. Seule maîtresse du domaine, elle se met en tête d'épouser un homme naguère lié par un serment d'amour éternel à sa défunte grand-mère. Plutôt que de consommer cette union, l'époux malgré lui préfère se jeter du haut d'une colline – il ne disparaît pas pour autant du roman. En 1942, à l'arrivée des Japonais, les civils européens sont parqués dans un camp, et les plus belles adolescentes expédiées dans un bordel pour gradés. Au moment où les Anglais libèrent la ville, Dewi Ayu – qui a enduré ces épreuves la tête haute – choisit de ne pas quitter l'Indonésie. Elle restera prostituée, ne se remariera jamais, et ses quatre filles naîtront de pères différents. Les années passent. A trente-cinq ans, elle accorde l'exclusivité de ses faveurs au nouveau chef de la pègre locale, l'invincible Mamane Gendeng. L'harmonie de la ville est perturbée quand un ancien partisan réclame à la fois Dewi Ayu et la main de sa fille aînée... En matière d'intrigues et de rebondissements, la destinée de ses séductrices de filles n'aura rien à envier à celle de leur mère. L'aînée deviendra la femme du partisan, nommé haut responsable militaire après l'indépendance ; la cadette se mariera avec l'amoureux transi de sa soeur, chef charismatique du parti communiste local – qui survivra aux massacres de communistes de 1965 ; sa mère arrangera le mariage de la troisième, douze ans à peine, avec Mamane Gendeng le truand. Le destin ne cessera de s'acharner sur les trois filles à la beauté maudite, et sur leurs enfants. Au point que Dewi Ayu devra se lever de sa tombe pour y mettre bon ordre : Kurniawan n'hésite pas à convoquer les morts et les fantômes pour régler le compte des vivants. Et si, dans ce roman kaléidoscopique, il fait défiler comme au théâtre d'ombres ses multiples personnages en proie à leur destin individuel et collectif, jamais il ne lâche le fil de son intrigue. Dans une narration nourrie d'oralité et de légendes, il conduit au pas de charge son lecteur fasciné vers un dénouement digne des plus grandes tragédies.

09/2017

ActuaLitté

Littérature étrangère

Cash

CASH. Situé dans l'Indonésie contemporaine des voyous et des mafieux, le nouveau roman d'Eka Kurniawan est une époustouflante variation sur le thème de la vengeance. Témoin du viol d'une simple d'esprit par deux policiers, Ajo Kawir en est traumatisé au point de devenir impuissant. L'adolescent va découvrir dans la bagarre un dérivatif à sa frustration sexuelle. Précédé par sa réputation, il est bientôt engagé pour liquider un caïd local. L'affaire se corse lorsque, à l'issue d'un corps à corps d'anthologie, il tombe amoureux de la somptueuse jeune femme employée comme bodyguard par sa future victime. Quand il lui avoue son infirmité, elle déclare vouloir l'épouser malgré tout. Mené tambour battant, le récit nous transporte alors dix ans plus tard. Ajo Kawir est à présent chauffeur routier, et semble avoir trouvé, à sillonner l'Ile de Java, une forme de sagesse. Provocations, courses-poursuites, combats de boxe, rien ne l'ébranle... si ce n'est la nostalgie qui l'étreint. Sans cesse contrebalancées par le romantisme presque naïf de ce dur à cuire, les innombrables péripéties qui jalonnent son parcours vont conduire le lecteur éberlué vers un dénouement aussi inattendu que féministe, et profondément réjouissant.

04/2019

ActuaLitté

Thrillers

Ewa

Elle s'appelle Ewa. Elle est particulière. Elle ne doit jamais se regarder dans un miroir. Jamais. Son don étrange est une malédiction qu'elle ne maîtrise pas. Son passé est difficile à porter. Il lui est impossible de partager son secret. Elle ne peut faire confiance à personne. Enfermée "pour son bien" à Miedzeska, dans une pension pour filles au coeur de la Pologne, Ewa survit entre humiliations et sévices. Elle serre les dents en rêvant d'évasion, mais personne ne s'échappe de cet internat. Alors pourquoi des filles disparaissent-elles sans laisser de traces ? Que deviennent-elles ? Et surtout... qui sera la prochaine ? Ewa ne doit jamais céder à l'appel des miroirs, elle le sait. Elle a juré. Et si la vérité se cachait dans son reflet ?

06/2022

ActuaLitté

Littérature française

EVA

Une call-girl désabusée, un sportif addict à l'adrénaline, un directeur de multinationale manipulateur, un hacker aussi mystérieux que célébrissime, un cadre moyen aigri, une artiste émancipée... Grâce à une simple oreillette, ils restent connectés avec elle 24 heures sur 24. Chacun lui apporte sa vision du monde, sa composante d'humanité. Au fil des interactions, Eva se révèle dans toute sa complexité. Elle analyse les situations, repère les stratégies relationnelles, manipule et ironise, même. Les six personnages finissent par se retrouver pour une ultime expérience. Une mise à l'épreuve devant conduire à une décision cruciale. Mais le huis clos final ne va pas se dérouler comme prévu. Un roman qui touche aux mythes fondateurs de l'humanité et aux aspirations de chacun.

02/2018

ActuaLitté

Littérature française

Eva

Un soir de l'hiver 1979, quelque part dans Paris, j'ai croisé une femme de treize ans dont la réputation était alors "terrible". Vingt-cinq ans plus tard, elle m'inspira mon premier roman sans que je ne sache plus rien d'elle qu'une photo de paparazzi. Bien plus tard encore, c'est elle qui me retrouva à un détour de ma vie où je m'étais égaré. C'est elle la petite fée surgie de l'arrière monde qui m'a sauvé du labyrinthe et redonné une dernière fois l'élan d'aimer. Par extraordinaire elle s'appelle Eva, ce livre est son éloge.

08/2015

Tous les articles

ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté