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Cristina Sánchez-andrade

Rédacteurs

Extraits

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Littérature Espagnole

Andrade

Dans Andrade, le véritable protagoniste n'est pas Andrade, le véritable protagoniste c'est le langage. L'auteur lui découvre une architecture propre d'où jaillit l'ironie comme une eau de source. Une ironie très proche parente de l'humour, affutée et sensible à la fois, d'une beauté resplendissante qui permet de peindre en vert un moineau. Que l'on s'y trompe pas : sous le récit explicite d'autres se sous-tendent, de touchantes tristesses de ce que l'on a perdu, des clins d'oeil littéraires d'une grande drôlerie, des réflexions et des questions sur l'être humain et le monde, les temps du passé qui changent le présent qui les a changés et présage un futur qui deviendra passé. Alejandro García Schnetzer est capable de faire sourire la douleur avec la finesse d'un style qui atteint ce que Juan María Gutiérrez poursuivit toute sa vie : la difficile simplicité. Juan GELMAN

10/2021

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Littérature française

Cristina

"Sainte, enluminée d'un lilas, Maman pique un baiser dans l'échancrure d'une chemise, en fait voler les manches. A nos pieds, les corolles, pressées les unes aux autres, grenues, glacées, font étinceler, autour de pétales en plein ciel, la fraîcheur du couchant. Rives rassérénées d'orage, d'un pourpre achevé. Sur de petits étangs, des champs de nymphéas, lis, nénufars, filent où les prend le courant. Les carillons sonnent l'heure du goûter. Pointes, tiges effrangées du soleil reparu. Maman, criblée de lunes d'eau, en auvent à la pluie, croque un gâteau. Dans ses poches : cigares au miel, à l'amande concassée - éclats d'Orient. Un liseron de lumière court. Les lotus en peau d'ange se creusent. A la dérive, rougis comme des sexes, des nélombos au coeur écrevisse ; plus avant, jaunets en guirlandes dénouées, pâmoison des plantes." On n'explique pas la douleur. Ne raconte ni l'enfance, ni l'adolescence, ni la jeunesse, ni la vie que le sang teinte d'émois parfois tumultueux et que le seringa, le lilas ou les grappes de fruits mûrs parfument comme s'ils s'épanouissaient à l'orée même des songes. C'est là. Cela naît par bouffées, chaque séquence du livre ravivant les souvenirs de l'auteure qui, sachant que l'on ne sépare pas le sentiment de sa gangue charnelle, ressent jusqu'à les désirer plus intensément encore les instants où, dans la langue, au sein des mots et des gestes quotidiens, tout tremble, tout vacille. (Lionel Bourg)

02/2020

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Poésie

Cristina

"Cristina constitue un Portique par lequel entrer en Littérature et directement dans ses régions vitales. Il n'est donné qu'à de rares foudroyés de faire pénétrer la lumière du langage dans la nuit du crime. Les grandes douleurs sont muettes parce qu'elles ne tiennent pas à la page. L'enjeu de l'écriture n'est pas une histoire à raconter, c'est un drame indicible. Le cri part du fond de gorge - comme celui d'Artaud dans son Van Gogh, comme celui de Munch -, il surgit du tréfonds des cavernes de l'être ; mais il faut encore l'en déloger pour l'écrire". Alain BORER

06/2023

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Littérature étrangère

Quelqu'un sous les paupières

Deux vieilles dames embarquent pour un road-trip en Coccinelle à travers l'Espagne. Leur seule comparse est une mouette posée sur le toit de la voiture ; leur unique bagage, un sinistre paquet suspect ballottant au gré des coups de volant intempestifs de dona Olvido. En robe de mariée, Bruna, sa fidèle servante bourrue, l'accompagne comme elle le fait depuis plusieurs décennies. De terribles secrets semblent les lier pour toujours, à commencer par les frasques de Benigno, le défunt mari d'Olvido, acoquiné avec les sympathisants pro-indépendantistes de Galice ; puis celles de son excentrique famille. Le tout favorisé par l'isolement d'une vaste demeure, sur fond de guerre civile, de complots partisans et de tensions politiques. Dans ce qui deviendra une fuite échevelée où se succéderont incidents et rencontres hétéroclites, ces Thelma et Louise octogénaires sèmeront de nombreux cadavres, échappés du placard de leur passé et jonchant leur course folle.

04/2019

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Littérature étrangère

Pristina

Albert Drilling est un officier spécial du gouvernement du royaume des Pays-Bas. Fonctionnaire zélé, il se voit confier une mission particulière : s'assurer que les demandeurs d'asile retournent dans leur pays d'origine lorsque toutes les procédures légales d'accueil ont été épuisées. Ceci avec le minimum de désagréments pour son ministre de tutelle. C'est la raison pour laquelle il est envoyé sur une île située au large de la côte nord de la Hollande, pour rechercher une migrante demeurée illégalement sur le territoire après que le centre de détention local ait été fermé. La seule information qu'il ait en sa possession pour la retrouver est son nom : Irin Past. Réfugiée sur cette île, la jeune femme s'est parfaitement intégrée. Les habitants eux-mêmes se sont pris d'affection pour elle. Le capitaine du ferry, le maire ainsi que le plus grand entrepreneur de l'île se considèrent comme ses amis. Mais l'exemplarité de ce parcours ne détourne pas Albert de sa mission première. Une forme de fierté professionnelle le pousse néanmoins à vouloir rechercher l'environnement le plus sûr, le plus accueillant pour les demandeurs d'asile renvoyés dans leur pays d'origine. Dans le cas d'Irin, il s'agit de savoir d'où elle vient réellement. Car si son père lui a toujours assuré qu'elle avait des origines égyptiennes, il semble que cette croyance soit le pur produit de son imagination... Albert se rend pourtant au Caire, à la recherche de la maison où elle serait née. A son arrivée, il se trouve plongé dans les évènements du Printemps arabe. Il observe tout cela avec autant de distance que possible mais ne ressort pas indemne de cette expérience chaotique. Poursuivant son enquête, il finit par découvrir que les véritables racines familiales d'Irin sont à chercher du côté de la capitale du Kosovo, Pristina - son pénom en étant l'anagramme. Pour Albert, c'est un motif suffisant pour exiger qu'Irin soit renvoyée dans cette ville. Découragés, Irin et ses amis renoncent à toute tentative de résistance. A moins que, contre toute attente, les lois et les régulations gouvernementales puissent malgré tout offrir une issue. Dans ce roman, impeccablement structuré, Toine Heijmans propose une réflexion passionnante sur le mystère des origines, la solitude de celui qui cherche un asile. Par contraste, il décrit la rigidité d'un système juridique extrêmement clinique qui se fait passer pour humain.

01/2016

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Littérature Espagnole

Pedro Sánchez

- Que pensez-vous du senor don Augusto Valenzuela ? - Je le tiens, me répondit-il à l'instant, pour un grand fripon. - A la lettre ? répliquai-je. - A la lettre, insista-t-il. - Bien entendu, ajoutai-je sans la moindre intention de justifier le Manchois, vous voulez parler de l'homme d'Etat, du politique, mais non pas du... - Quel homme d'Etat ? quel politique ? interrompit Matica, avec sa franchise habituelle. Je parle de l'homme, et je n'admets pas ces distinctions inventées par nos rhéteurs à la mode pour légitimer ce trop heureux métier qui consiste à vivre aux dépens du pays. Celui qui commet une friponnerie politique est un fripon comme tous les autres , quand on n'est pas honnête dans sa vie publique, on ne peut pas l'être davantage dans sa vie privée. Est-ce que l'honneur est une statue à deux faces, ou un meuble à plusieurs usages ? Traduction de Armand de Tréverret.

02/2023

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