C'est dans les sous-sols de la bibliothèque de Condamine, cela ne s'invente pas, que sur près de 5 km de rayonnages, s'entassent des livres parfois centenaires. Soumis aux aléas du temps, aux bactéries, à la poussière, et à l'humidité génératrice de champignons, ces livres vont connaître un grand nettoyage de printemps prochainement, sous les doigts gantés de deux vacataires.
Car au 1er janvier prochain, la bibliothèque Louis-Notari fête son centenaire.
Ces derniers auront à charge de ne nettoyer que 3 km et sont dotés d'un budget de 42.000 € à investir dans le matériel pour mener à bien leur tâche. Au menu, deux « hottes aspirantes » modèles Jezet qui permettent « un microfiltrage de 99,97 % », pour le nettoyage en profondeur du livre. Même des coquilles... L'une prendra ses quartiers à Condamine, l'autre à la villa Lamartine.
Mais la machine ne fait pas tout puisque la restauration se fera également manu militari : la couverture si elle est en toile sera rincée avec une éponge tout juste humidifiée, et légèrement imprégnée de savon de Marseille. Pour les exemplaires en cuir, on a recours à l'eau de colle. « La colle en séchant, entraîne avec elle toutes les aspérités et les champignons logés dans la peau de la couverture », ensuite, on sèche, un coup de brosse pour le lustre et retour dans les étals.
La politique d'acquisition de la bibliothèque fait que la conservation est un élément primordial, « car nous continuons à acquérir des ouvrages anciens » selon Béatrice Novaretti, conservatrice, à un rythme de 500 mensuellement environ. Cela permet d'envoyer au pilon certains livres juste vieux et que l'on remplacer aisément par une édition plus récente.