Une introduction à la science physique des polymères coûte 111,50 $, mais pour ceux qui l'ont téléchargé depuis TextbookTorrents.com, la facture se chiffre plutôt en électricité. Sauf que Leslie Sperling, son auteur, ne goûte pas vraiment la boutade : après s'être rendu compte en octobre que son livre était mis à disposition gratuitement, il a aussi découvert que 5000 autres ouvrages pouvaient être récupérés par 100.000 utilisateurs enregistrés.
Avant que ne foisonne cette plaie, photocopier un livre prenait quelques heures et une cinquantaine de dollars. Aujourd'hui, tout au plus 30 minutes de téléchargement. Et ils seraient ainsi 18 sites à offrir des manuels scolaires illégalement uploadés.
Réaction à des coûts d'achats exorbitants, estiment les étudiants, Hoe Stevens, qui est en génie électrique a préféré pirater un livre et le partager avec son colocataire plutôt que payer les 140 $. « Ça ne peut pas valoir aussi cher pour fabriquer un livre », estime-t-il. Mais pour Sperling, au contraire, si les coûts visibles du papier et de l'encre ne peuvent être ramenés à des questions financières, il existe surtout l'intangible : le travail de l'auteur avec les éditeurs.
Mais 18 sites... On compte TextbookTorrents.com, en effet, mais un chiffre saugrenu apparaît également, affirmant qu'il existe sur le Web au moins 17 autres sites proposant du téléchargement de manuels scolaires. Peu importe en fait, car pour Ed McCoyd, de l'Association of American Publihsers, si les retombées pour les éditeurs sont difficilement chiffrables, ce phénomène concerne tout le monde.
Pour Jonathan Rose, agent chez l'éditeur qui a publié Sperling, on peut comprendre ainsi la réaction des pirates : « Les téléchargeurs tentent de pointer du doigt cela : le livre est trop cher et c'est mieux pour moi de les obtenir gratuitement. » Mais cela ne rend pas le téléchargement légal. Et la question : pourquoi payer plein pot quand je peux alors le récupérer gratos pourrait bien devenir générationnelle.
Car pour tous, une fois que TextbookTorrents a été coupé, d'autres ont poussé comme des champignons, pour combler le vide...