J-15 jours et l'étau se resserre, immanquablement autour du Salon du livre. En dépit des regrets exprimés par le SNE de voir la politique s'immiscer dans la vie littéraire, le boycott des pays arabes semble ne pas s'arrêter.
Le mouvement prend une ampleur inquiétante, étant donné que ce ne sont plus là des désistements isolés, venant d'un auteur, ou d'une maison d'édition, mais bien de pays qui appellent au boycott. Dernier en date, le Liban, qui « s'abstiendra de participer ». Et le prétexte est toujours le même : l'invitation d'Israël est intolérable.
Le ministre libanais de la Culture Tarek Mitri a annoncé d'ailleurs qu'il allait « s’abstenir de participer cette année, pour protester contre la décision des organisateurs de nommer Israël comme invité d’honneur à l’occasion du 60e anniversaire » de l'avènement d'Israël, explique-t-il directement dans un communiqué.
Et l'histoire se répète
Pourtant, l'abomination plane en constatant cette confusion que l'on peine à considérer comme fortuite, entre État israélien et littérature israélienne que l'Union des écrivains palestiniens opère actuellement.
Faris al-Saqqat, représentant de la culture yéménite avait abondé dans le sens de l'appel lancé par les écrivains de la Ligue arabe, appel repris également par Al-Moutawakel Taha, président de l'Union des écrivains palestiniens. La France était selon lui en train de « légitimer tous ses [d'Israël] agissements fascistes ». Ce dernier avait par ailleurs évoqué la Nakba, qui méritait bien plus selon lui d'être mise à l'honneur.
Nous vous l'apprenions, c'est bien évidemment depuis les premières annonces de boycott de la Foire internationale de Turin que les premiers signes de boycott sont apparus en France. Younis Tawfik, écrivain avait exprimé la voix du bon sens en se disant « plutôt partisan de faire venir les écrivains israéliens à cette foire, d'encourager le dialogue et voir ce qu'il en ressort. » D'autres écrivains, comme Amos Oz tentent pourtant de calmer la situation et de ramener tout le monde à une certaine raison.
Mais le coeur a ses raisons qui ne franchiront donc pas les portes du Salon...