L’Algérie et la question de la double culture sont au cœur de la rentrée aux , à travers deux ouvrages extrêmement dissemblables (pour ne pas dire différents !), deux auteurs aux parcours opposés mais que rassemble le même amour pour l'Algérie. Sandrine Charlemagne et Jean-Louis Marçot ont en commun le déracinement. Aussi, l’Algérie, la place que tient ce pays dans leur vie, est devenu moteur d’une démarche pour chacun d’eux, littéraire pour l’une, historique pour l’autre.
Sandrine Charlemagneest née en France d’une mère française et d’un père algérien. Dans Mon pays étranger, elle nous livre le témoignage de son tout premier voyage en Algérie, en 2000, dans ce pays dont elle ignore tout, mais qui coule pour moitié dans ses veines. Ce roman est le récit de la quête sensorielle d’une jeune femme avide d’odeurs, de saveurs, d’images qu’elle porte en elle sans qu’il ne lui ait jamais été permis de les faire siennes. « Mon pays étrangerou comment un regard aigu et libre, tourmenté et bravache mais surtout avide de lucidité et prompt à la tendresse, tourne en roman une méditation sur fond de rencontres et de souvenirs, pas tous heureux. », salue Salim Jay dans un superbe papier publié dans le quotidien marocain Le Soir.
Né en Algérie en 1950, Jean-Louis Marçotfut, quant à lui, parmi les tout jeunes Pieds-Noirs forcés à l’exil (il avait alors 10 ans). La violence de la décolonisation n’a depuis cessé de le hanter. Revenant sur les origines de cette violence, il redessine, dans Comment est née l’Algérie française ?, la généalogie du projet colonial et interroge les relations que ce dernier entretient avec le socialisme. Ce travail d’historien, qui prend source dans l’histoire personnelle de l’auteur, ébranle l’idée communément admise qu’anticolonialisme et socialisme vont intrinsèquement de pair.
Mon pays étrangerest en librairie depuis le 30 août dernier ; Comment est née l’Algérie française ? paraîtra, quant à lui, le 4 octobre prochain. Leurs auteurs seront tous deux les invités des Rendez-vous de la Différence, le 7 octobre, de 11h à 13h, sur Aligre FM, pour un échange qui promet d’être fructueux.