Le directeur d'Amazon France vient de lancer un appel à la révision de la loi Lang, qui fixe le prix unique du livre, s'appuyant sur le marché anglais qui a prospéré depuis que le Net Book Agrement (le pendant de la loi Lang) a été mis au rebut en 1995.
En se basant sur les chiffres de Nielsen BookScan, ce dernier a montré que le secteur était passé de 2.200 éditeurs en 2001 à 3.200 en 2007, et que sur la même période, le prix des livres avait chuté de 7 %. D'autre part, le nombre de titres publiés était passé de 95.000 en 1994 à 115.000 l'an passé. Selon Xavier, « les mécanismes de la loi Lang devraient être examinés en détail », afin de stimuler la croissance de ce marché.
Amazon.fr qui se bat pour la gratuité des frais de port, estime que cette mesure « permet d'offrir les mêmes prix que les libraires, et n'est en aucune manière illégale ». Il s'exprimait devait une Commission à laquelle participaient des députés et des professionnels, lors d'une table ronde organisée hier à l'Assemblée nationale. La loi Lang pourrait en effet être affaiblie, suite aux pressions subies par ses adversaires, dont Amazon en tête de liste.
Riposte du SNE
Selon Serge Eyrolles, président du SNE, présent durant cet entretien, a de nouveau riposté en déclarant qu'au contraire la disparition du NBA avait eu un impact négatif sur le marché et que les libraires indépendants avaient disparu, autant que la diversité de la production.
L'amendement proposé par Jean Dionis du Séjour ne sera pas reconduit, a également précisé ce dernier. Mais il a appuyé le fait que la législation avait besoin d'un lifting. Seule une demi-douzaine de députés français était présente pour écouter la fin des débats lors de la session plénière. Un examen complet de la loi Lang sera donc au programme par le Conseil du livre, mis en place et chapeauté par Hervé Gaymard.
Incompréhension mutuelle ?
Pour Benoît Bougerol, président du SLF, le retrait de l'amendement visant à réduire la durée légale avant solde du livre (en la passant de 2 ans à un an) est un motif de satisfaction. Mais il estime également que la LME ne semble pas comprendre la fragilité de la librairie en France.