Les rapports entre écran et papier ont été bouleversés ces dernières années. Le phénomène des blogues est en train de se tailler une place de choix dans l’univers littéraire actuel. D’un caractère éphémère, ils sont peu à peu devenus bien plus qu’un recueil de pensées spontanées.
Certains auteurs sont sortis du milieu des blogues pour rejoindre celui de l’édition papier tandis que d’autres en viennent à créer leur blogue pour favoriser leur contact avec leurs lecteurs. Le phénomène des blogauteurs a été clairement mis en valeur par le prix qu'ils ont eux-mêmes créé.
Quelques éditeurs se sont même lancés dans l’édition de blogues. La maison d’édition québécoise Septentrion en a ainsi publié trois dans sa nouvelle collection Hamac-Carnets (hamac.qc.ca) en reprenant leur présentation d’origine. Certains commentaires des lecteurs ont également été conservés.
Des blogueurs viennent aussi avec des textes originaux auprès des maisons d’édition. C'est le cas de Prison de poupée, premier ouvrage du très iconoclaste blogueur Édouard H. Bond.
Du papier vers l’écran :
Mais le chemin inverse se retrouve aussi avec des auteurs déjà publiés qui ouvrent leur propre blogue. Le contact avec les lecteurs devient presque instantané et cela leur permet aussi d’assurer personnellement la promotion de leurs œuvres. Ainsi de Patrick Brisebois (Éd. L'effet pourpre) et Stanley Péan (Éd. La courte échelle, blogue : stanleypean.com).
Christian Mistral a même fait l'aller-retour: après avoir ouvert son blogue, il s'est «basé» dessus, dit-il, pour écrire Vacuum (Boréal, 2006). Son blogue s'appelle maintenant Vacuum 2 (vacuum2scrapbook.blogspot.com).
De nouvelles relations entre auteurs et lecteurs :
Tenir un blogue peut aussi permettre à certaines plumes de talent de se faire connaître des éditeurs. Édouard Bond avait ainsi constitué un lectorat avant d'être publié. «J'avais une centaine de lecteurs habitués qui avaient hâte de voir mon livre publié. C'est aussi grâce à mon blogue que Stéphane Dompierre et Patrick Brisebois m'ont recommandé à mon éditeur», raconte-t-il.
Les éditeurs restent encore majoritairement frileux face à ces nouvelles pratiques. Il faut dire aussi que de nombreux auteurs sont encore très éloignés de l’ordinateur, préférant l’encre et le papier au clavier… Toutefois, quelques maisons d’édition mettent progressivement en place des blogues ou des forums pour chacun de leurs auteurs.
Pourtant, les nouveaux lieux de diffusion de la critique littéraire se trouvent aussi sur le web. Ce nouveau média est très importants auprès du jeune public et permettent de faire rapidement décoller les ventes d’un ouvrage mis en avant.