La rédaction des Histoires Sans Fin ne pouvait pas passer à côté de Sublimes créatures, le petit nouveau dans l'univers des films pour ado.
Présenté comme le concurrent du fade et ennuyeux... euh... du célèbre Twilight, l'adaptation cinéma du roman de Kami Garcia et Margaret Stohl vaut-elle vraiment le coup ?
Tour d'horizon d'un film avec des vrais acteurs dedans… et qui ne scintillent pas au soleil en plus !
Le jeune Ethan Wate, lycéen dans une petite ville de Caroline du sud, menait une vie parfaitement normale et ennuyeuse avant de croiser la mystérieuse Lena Duchannes. Malgré la méfiance et les critiques incessantes de ses camarades et de l'ensemble des habitants de Gatlin, Ethan s'est rapproché de la jeune fille. Mais la lycéenne n'est pas une fille comme les autres. C'est une enchanteresse aux pouvoirs surnaturels impressionnants.
Malgré l'attirance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, ils vont devoir faire face à une douloureuse épreuve. Car comme toutes les femmes de sa famille à seize ans, Lena est sur le point d'être Appelée par les forces bienveillantes de la Lumière ou par la puissance maléfique des Ténèbres. Leur amour sera-t-il plus fort que le destin ?
L'adaptation d'un livre au cinéma est une délicate affaire sur laquelle les réalisateurs ont vite fait de s'attirer les foudres des fans excités et tendus à l'idée de voir leur univers préféré porté à l'écran. Indéniablement, les adaptations séparent les spectateurs en deux catégories : les puristes qui ne supportent pas qu'on touche une ligne du scénario original, et les plus laxistes curieux de voir ce que ça va donner.
Et Sublimes créatures ne dérogera sûrement pas à la règle. Si la trame de base – deux adolescents que tout oppose mais prêts à tout pour s'aimer malgré les dangers – est respectée, on ne peut pas passer à côté des libertés scénaristiques prises par Richard LaGravenese. A commencer par la fin dont un événement en particulier diffère de l'originale. De plus, alors que dans le roman, le dénouement nous en avait mis plein les yeux, à grand renfort d'éclairs, d'éléments déchainés et d'une Lena d'une puissance incroyable, le film ne répond malheureusement pas à notre besoin ardent de spectaculaire. D'une manière générale, on aurait aimé que Richard LaGravenese en fasse plus. Dans 16 lunes, la magie n'a rien à voir avec celle déployée dans Harry Potter. Elle est plus phénoménale, plus théâtrale. L'univers des enchanteurs a un petit côté Burton et famille Adams. On regrette ici qu'il n'ait pas été plus poussé à travers des décors qu'on imaginait plus grandioses et farfelus à la fois.
Mais malgré tout, Sublimes créatures reste une excellente surprise. Tandis que les 630 pages s'avalent difficilement, les deux heures du film passent très vite. Pas de temps mort ou de scènes qui se trainent en longueur. L'action s'enchaîne à un rythme soutenu, portée par de vrais acteurs. Et si les premières apparitions du personnage d'Ethan surprennent – désolée cher Alden Ehrenreich, vous faites plus que votre âge – les suivantes nous réconfortent bien vite. En effet, le jeune acteur, révélé en 2009 par Coppola dans Tetro, apporte une touche de fraîcheur et d'humour bienvenue. Le duo qu'il forme à l'écran avec la jeune Alice Englert fonctionne très bien et tous deux font vivre à merveille le couple Ethan/Lena, loin de toute mièvrerie adolescente. Mais c'est avant les excellentes prestations de Jermy Irons dans le rôle du charismatique oncle Macon et d'Emma Thompson dans celui de la dangereuse Serafine, associées à une image de qualité qui font de Sublimes créatures plus qu'un film pour adolescents.
On n'est certes pas face à un chef-d'œuvre du genre, mais tout de même bien loin du nanard qu'on aurait pu imaginer.