La liberté d'expression s'est détériorée plus encore depuis le début de l'année dans le pays, viennent d'affirmer trois centres du PEN, basés aux États-Unis, au Canada et en Chine. Un rapport mensuel publié fait apparaître un chiffre inquiétant : on trouve actuellement dans les prisons chinoises plus de journalistes et d'écrivains qu'il n'y en avait sept mois auparavant.
En décembre dernier, le PEN avertissait déjà d'une recrudescence d'emprisonnements et une lettre avait été envoyée au président Hu Hintao, expliquant combien cette situation serait source de critiques contre le pays. 40 écrivains se retrouvaient en effet dans les prisons chinoises, et la pétition réclamant leur libération n'a guère influencé leur situation.
Le PEN suit par ailleurs le cas de 51 autres écrivains, dont 44 sont toujours emprisonnés. Et de fait, écrivains et journalistes, qui ne subissent pas ce sort se voient de toute manière gravement restreint dans leur liberté d'expression et de mouvement sur le territoire, souligne encore le rapport.
Ce dernier préconise évidemment la libération des prisonniers, et que cessent ces détentions arbitraires. Il réclame également que le harcèlement, l'oppression et la censure prennent fin en Chine, dans le monde réel autant que sur Internet. Mais surtout, le PEN souhaite que le pays honore sa promesse « il n'y aura pas de restrictions sur les médias ni dans les déplacements des journalistes avant ni durant les Jeux olympiques ».
Pour Marian Botsford Fraser, de la section canadienne, « il est encore temps pour la Chine de mettre en place les engagements promis à ses citoyens, et à la communauté internationale ». En mai dernier, au cours de la conférence réunissant l'Union internationale des éditeurs, la Chine avait encore été pointée du doigt pour sa mainmise sur le monde de l'édition et de la publication, et plus globalement, l'UIE avait constaté que « la liberté de publier en Asie » était soumise à de très fortes pressions.