Histoire de Miss Jenny

Les passionnés de philosophie savent que Martin Heidegger est le philosophe de “l’être”. Gallimard édite ce 1er décembre deux écrits de l’allemand, inscrits dans ses traités dits historiaux, rédigés entre 1936 et 1944.
Mise à part les Apports à la philosophie, aucun des sept textes n’avaient été traduits en français.
Le premier, l’histoire de l’estre, reprend sa grande réflexion sur l’essence de l’Homme, à partir d’une histoire qui ne vient pas de nous, mais à nous.

“Pourquoi la “philosophie occidentale” est-elle en son essence plénière (une) métaphysique? Parce qu’elle es foncièrement (une) “physique”."

Le second texte, qui découle des conclusions du premier,  est formel : le communisme n’est pas simplement un régime politique, mais bien “une constitution métaphysique régissant l’humanité des Temps nouveaux”. 

Le texte débute ainsi : “Tout le monde aujourd’hui éprouve partout et observe avec fébrilité ce qu’à “d'étrange” cette Deuxième Guerre mondiale...”

Adolescent fragilisé par la mort de son beau-père policier, Samuel souffre fréquemment de visions macabres (« Un frisson glacé lui parcourt la nuque. Chaque crise, lorsqu'il ne parvient pas à la contenir, l'emmène un peu plus loin. De l'autre côté … »).

Quand il rencontre Darius Doorman, un jeune aristocrate anglais, dans son lycée de banlieue il comprend qu'il n'est pas le seul à côtoyer ces fantômes. Plus perturbant : ensemble, les deux garçons ont des visions plus intenses et douloureuses. Darius et Samuel découvrent un étrange pendentif dans le porte-clés de Tug, son beau-père mort et accusé de corruption. Après l'apparition terrifiante du fantôme d'un jeune Tutsi, « Le guerrier, la mâchoire serrée, se jette sur lui, mains tendues, doigts griffus, prêt à lui déchiqueter le visage. » les adolescents décident de se pencher sur ce mystère et vont faire des découvertes pour les moins choquantes.

Avec , Anne Fakhouri réussit à mêler le réel à l'imaginaire. En effet, dans ce roman paru en 2013, elle évoque avec délicatesse le génocide du Rwanda « Quand j'étais bébé, une nuit, notre village a été attaqué par les Hutus. » et le problème des enfants soldats « Enfant-soldat. Il se souvient du jour où il a été arraché à son propre village qui partait en flammes autour de lui […]. ». Dans ces faits tirés de notre histoire récente, elleintroduit des passages surnaturels «  -Tu es moi, poursuit le fantôme. Tu vois avec mes yeux, tu ressens avec mon cœur. ».

L'auteure insère dans ce roman intrigant des personnages parfois drôles, effrayants, décalés et attachants : Joanna, la petite amie geek de Darius, Henri, ancien baby-sitter de Samuel et marabout réparateur d'ordinateurs, et Moses (en anglais « celui qui guide »), un marabout inquiétant.

Au fil des pages, le suspense est là, et Anne Fakhouri décide, et c'est tout à son honneur, de se consacrer à l'action, plutôt qu'à la romance qui aurait pu s'installer entre Samuel et Joanna « Samuel avance la tête et l'embrasse, en l'enlaçant. ».

Tout dans Hantés est passionnant : l'intrigue, les personnages, l'écriture, simple et efficace, ainsi que les différents sujets abordés.

La romancière utilise divers moyens pour rendre son histoire haletante. Et le pari est réussi. On ne quitte pas son livre, on est tendu, on attend la fin avec impatience, et celle-ci ne nous déçoit pas. Bien au contraire.

Elle nous prend par surprise, l'effet est assez agréable et déstabilisant.

On peut aussi retrouver l'interview vidéo réalisée par Les Histoires Sans Fin

Anne Fakhouri - L'Horloge du temps perdu & Hantéspar LesHistoiresSansFin

Parce que l’on ne voit peut-être jamais aussi bien qu’avec le coeur, avoir des yeux permet aussi de capter un peu de ce monde qui nous entoure.

L’album de Bérengère Mariller-Gobber et Clémence Sabbagh, Une histoire de regards, c’est un peu-beaucoup de tendresse, dans un monde auquel on oublie parfois de faire attention.

Car, oui, c’est intrigant, et très souvent même, ces gens qui ont les yeux rivés sur quelque chose, sans que l’on ne comprenne ce qu’ils observent. Parfois, pour le plaisir de la rêverie, on se laisse emporter, d’autres fois, ce sont les émerveillements du quotidien – la simplicité de la vie – ou ses immenses peines.

Autant d’histoires à vivre, à raconter, à imaginer…

La jeunesse de Chad n'a rien d'un conte de fée : ballotté de familles d'accueil en dortoirs sordides, il finit échoué dans un foyer suite à une fugue. Le jeune homme refuse de donner son prénom : pas question de retourner d'où il vient ! Alors qu'on lui montre le portrait d'un adolescent disparu lui ressemblant en tout point, Chad saisit sa chance de vivre au sein d'une famille normale et aimante. « Oui, je m'appelle Cassiel Roadnight », en quelques mots le destin de plusieurs personnes bascule.

Le roman de parle bien entendu d'identité. Enfant sans passé, Chad se cherche une vie par procuration. Il lui faut endosser les habitudes d'un autre et évoluer au milieu d'inconnus sous une pression croissante et palpable par les lecteurs : « je vivais chaque jour, chaque heure, chaque seconde sous un microscope ». Les rapports qu'il tisse avec les siens souffrent d'une ambiguïté dont nous seuls percevons le danger. Finalement, la question centrale n'est-elle pas : « qu'est devenu le véritable Cassiel Roadnight ? »

Seul un jeu de regard, une main un peu trop appuyée sur une épaule nous permettent de saisir rapidement que le guêpier dans lequel notre héros s'est engouffré est bien plus mortel qu'il n'y paraît. La double vie de Cassiel Roadnight aurait pu être un roman sensible sur des vies égarées prend la tournure d'un thriller aux mécanismes bien huilés dont la terrible chute ne laisse plus aucune question en suspens.

Changeons de registre avec aujourd’hui une courte nouvelle de Charles Nodier (1781-1844), auteur qui manquait encore à l’appel au sein de notre petite bibliothèque. Voici l’Histoire du chien de Brisquet(1845), tirée du recueil de nouvelles Contes de la veillée.

Cet initiateur du romantisme en France nous propose ici l’histoire de la famille Brisquet. Le père, bûcheron de son état, a eu deux enfants avec sa femme Brisquette. Tous les jours, par tous les temps, il part chercher du bois dans la forêt. Mais un soir, il tarde à rentrer…

En fin d'année 2014, le Grand Palais recevait l'exposition , célèbre peintre japonais du 19e siècle connu dans le monde entier pour ce tableau, La Grande Vague de Kanagawa, plus connue sous le nom de La Vague.

Aujourd'hui sort sur les écrans, un film d'animation japonais Miss Hokusai qui s'inspire de la vie du peintre, mais surtout de sa fille, sa troisième, qui resta toute sa vie dans l'ombre de son père.

Miss Hokusai est l'adaptation d'un manga de Hinako Sugiura, Sarusuberi. L'auteur – la mangaka – est une spécialiste du Japon de cette période, elle a d'ailleurs écrit de nombreux livres à ce sujet.

Le film a reçu le prix du jury du festival du film d'animation d'Annecy.

Plusieurs éditeurs et par conséquent plusieurs auteurs et illustrateurs jeunesse français se sont penchés par dessus l'épaule du peintre japonais. Nous avons sélectionné quelques titres pour vous familiariser avec sa peinture. À lire avant ou après avoir vu le film…

La Grande Vague

Naoki est arrivé nouveau-né un jour d'hiver et de grand vent, déposé par une vague géante sur le bateau de Taro. Depuis, sept années ont passé ; mais Naoki reste petit, tout petit. Doit-il, pour grandir, se tourner vers l'océan ? La réponse lui viendra d'un fabuleux poisson d'argent...

Véronique Massenot

Bruno Pilorget

Ed. L'Elan Vert

Sous la Grande Vague

A la suite d'un tsunami, un pêcheur et son fils sont séparés. Traumatisé, l'enfant a oublié jusqu'à son nom. Il part à la recherche de sa famille. Réussira-t-il à retrouver son père ? Quelles rencontres l'aideront à se reconstruire ? Inspiré principalement par les estampes des Trente-six vues du Mont Fuji dont Sous la grande vague, l'album rend hommage à Hokusai, le plus célèbre maître des estampes du Japon.

Hélène Kérilllis

Hokusei Katsushika

 Ed. Leon Art & Stories

Sous la vague avec Hokusai

Hokusai, le peintre des célèbres Trente-six vues du mont Fuji, ne quitta guère Edo au cours de sa vie, même s il déménagea souvent de quartier en quartier. Pourtant, l auteur de ce livre s est donné la liberté d imaginer que pour peindre le tableau le plus connu de cette série, Sous la vague au large de Kanawaga, le vieil homme, âgé de plus 70 ans, a choisi une maison isolée, d où le mont Fuji, tel un sage débonnaire, semblait veiller sur lui. Utilisant pour la première fois le bleu de Prusse, récemment introduit au Japon, Hokusai, sous les yeux émerveillés d une petite servante, crée une oeuvre qui bouleversera des générations d artistes et changera à tout jamais la vie d Akiko, venue lui apporter un flacon de la précieuse couleur. Car l'art et la vie ne font qu un... 

Christine Féret-Fleury

Oskar éditeur

Le Petit Hokusai

Voyage au pays du Soleil-Levant Découvre le Japon d'Hokusai Les Mangas, les Geishas, les Sumos... Colorie éventails, tigre, fleurs, samouraï, archers... Imagine un cerf-volant en forme de dragon ! Allume les lanternes d'Edo, l'ancienne ville de Tokyo, Grimpe le mont Fuji Poudre-toi le nez comme une geisha Et participe à la cérémonie du thé en kimono. 

Ed. Kate Art

Hokusai et le cadeau de la mer

Toute sa vie, Hokusai a attendu la vague. La vague gigantesque. Un conte sur la fragilité de l'homme et sa persévérance. 

Olivier Charpentier

Beatrice Alemagna

Ed. RMN

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