Vague de générosité chez les auteurs primés ou simple évolution des coutumes, voilà qu'à nouveau un auteur annonce qu'il n'empochera pas la totalité de son prix littéraire, du moins sous sa forme monnayable, mais en reversera la moitié à l'organisme Premières nations. Cette dernière désigne et représente les peuples présents sur les terres canadiennes avant la colonisation, excluant cependant les Inuit et les métis.
Ainsi, Shane Rhodes a remporté le prix Scott Lampman, remis chaque année à un poète pour une oeuvre remarquée, dans une cérémonie qui se déroula à Ottawa. Le prix s'accompagne de 1500 $ canadiens, dont l'auteur ne prendra que la moitié, offrant à First Nations health l'autre partie.
Scott fut un employé aux affaires indiennes, en qualité de directeur et un poète, qui défendit le droit pour les enfants des Premières nations d'accéder à l'éducation et aux pensionnats scolaires. Ce système permettait selon lui de mieux intégrer les populations et de se servir de l'école comme d'un vecteur de cohésion sociale.
Et Shane a tout bonnement estimé que les sujets sur lesquels il travaille ne l'autorisaient pas à ne pas faire un geste en faveur des Premières nations, à travers le Wabano Center, en hommage au fondateur du prix et en solidarité pour les enfants qui furent assimilés dans les écoles.
En effet, le premier ministre Stephen Harper avait récemment présenté cette période comme « un triste chapitre » dans l'histoire du Canada, dut fait que les enfants d'autochtones intégrés aux établissements scolaires avaient subi de violences...
En janvier dernier, Nikita Lalwani avait refusé l'intégralité des 10.000 £ qui accompagnaient le prix Desmond Elliott, estimant que donner l'argent rentrait plus en adéquation avec l'esprit de son livre, dénonçant les périls de l'enfance pour un jeune immigré.