Un auteur australien a fait paraître un livre qui flirte avec un sujet tabou : les rapports que peut entretenir un professeur et son élève. Mais pour Peter Goldsworthy, Everything I Knew est avant tout un recueil de nouvelles qui parle des relations parfois ambiguës qui se créent entre l'une et l'autre.
S'appuyant sur les souvenirs de son enfance, Peter avoue qu'il a depuis longtemps voulu explorer cette tension entre l'enseignant et l'étudiant, et ses propres fixations, durant ses études. Un livre qui interpelle alors qu'en Australie, une enseignante s'est retrouvée enceinte du fait de l'un de ses étudiants. Un vrai scandale : elle fut renvoyée de son établissement.
Peter n'a jamais 'conclu' avec l'une de ses profs, « j'aurais aimé être aussi chanceux », plaisante-t-il, mais ce livre est pour lui une manière d'analyser ce qu'il a pu ressentir. « Une prédation ou une naïveté excessive ? » Et surtout, existe-t-il deux poids, deux mesures dans ces histoires d'amour ?
Son intention n'est pas de légitimer ces relations, de même qu'il condamne sans appel les actes de pédophilies, et sa conclusion, montrant à quel point elles peuvent être catastrophiques, le démontre bien. Simplement, il faut, selon lui, accepter de parler, d'évoquer ce sujet, sans « l'indignation morale », qui caractérise le comportement actuel. « Nous vivons dans une époque où l'indignation est monnaie courante », au risque de jouer au berger qui criait au loup.
Ce livre essaye alors d'embrasser - hum - la complexité de cette relation, en sortant du clivage tout noir ou tout blanc. « Nous, êtres humains adorons être terrifiés, que ce soit par le changement climatique ou le krach boursier. Nous aimons vivre dans des films d'horreur. » Alors ces relations impossibles n'appartiennent-elles pas à une constante de la peur ?
Pour qui a traversé cette période de trouble émotionnel, il devrait être simple de comprendre que la situation n'est pas si évidente, estime-t-il.