Christine de Mazières est déléguée générale du Syndicat National de l'Edition. Elle a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions sur les désistements d'un éditeur et d'un auteur pour le Salon du livre 2008, à Paris.
Face au refus de la maison d’édition Casbah de venir au Salon du livre, comment avez-vous réagi ? Comment considérez-vous ces refus de venir participer à une réunion qui ne revêt pas de couleurs politiques particulières ?
Christine de Mazières : Un éditeur algérien s'est en effet désisté du Salon du Livre. Nous le regrettons infiniment, car, comme vous le rappelez, le Salon du Livre ne revêt aucun caractère politique. Nous mettons à l'honneur chaque année, non pas un État ou une entité politique, mais la littérature d'un pays. Il en est ainsi pour la littérature israélienne cette année, comme il en était l'an passé pour la littérature indienne ou il le sera l'an prochain pour la littérature mexicaine.
ActuaLitté.com : Quelles solutions pour le Salon et quelle réaction possibles si cela venait à se multiplier ?
Christine de Mazières : Il s'agit bien d'une fête de la littérature, des écrivains, des éditeurs, des libraires... Le Salon du Livre de Paris est un lieu de dialogue entre les cultures de différents pays. La meilleure preuve en est qu'un stand israélien y côtoie depuis des années les stands français et d'autres pays, sans que cela n'ait jamais posé le moindre problème.
« Le Salon du Livre ne revêt aucun caractère politique.
Nous mettons à l'honneur chaque année,
non pas un État ou une entité politique, mais la littérature d'un pays. »
ActuaLitté.com : Par ailleurs, on reproche çà et là de n'avoir invité des auteurs qui n'écrivent qu'en hébreu, ne prenant ainsi pas en compte le fait qu'une partie d'Israël parle également en arabe.
Christine de Mazières : Le choix des 39 écrivains israéliens est le fruit d'une discussion entre le centre national du livre, le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade d'Israël à Paris. Leur choix de l'hébreu comme trait d'union de ces écrivains d'Israël était intéressant du point de vue littéraire, dans la mesure où il s'agit d'une situation extrêmement originale d'une langue à la fois séculaire et neuve d'une certaine manière.
Le choix de cette langue n'empêche pas que des cultures diverses soient représentées. Ainsi, un jeune écrivain arabe israélien, Sayed Kashua, qui écrit en hébreu (ses deux romans sont traduits en français), sera présent.
ActuaLitté.com : Quelles sont vos attentes pour cette édition ?
Christine de Mazières : Mais nous espérons vivement que la littérature israélienne suscitera curiosité et intérêt dans l'esprit d'ouverture qui doit être celui de la culture, et que le Salon du Livre, rénové en 2008, sera à nouveau un succès populaire, incitant jeunes et moins jeunes à lire et à aimer les livres.