La poésie est ma façon de confronter le monde. De petites capsules de connaissances liées à mon expérience, mes amours, mes fautes à ne pas répéter. Comme des post-it dans ma mémoire. Quand je lis d’autres poètes, je n’essaie pas de comprendre l’auteur (ce serait impossible), mais de comprendre moi-même. » Le lecteur attentif remarquera que je viens de fermer des guillemets non ouverts au préalable. C’est que ces mots sont d’Amarna Miller, mais, peut-être pour la première fois depuis que j’écris, je me retrouve entièrement dans une description du travail poétique par un de mes contemporains. Et là où cette justesse, du moins à mes yeux, devient follement fascinante, un brin troublante même, c’est qu’Amarna Miller est d’abord connue... comme actrice porno.