L'optimisme est de mise, aux éditions Eyrolles, qui se servent de la plateforme izibook pour proposer aux lecteurs des versions numériques de leurs ouvrages. Aujourd'hui, Marie Pic-Pâris Allavena répond à nos confrères du Journal du Net, exposant les projets de la boutique.
Depuis deux ans que les éditions ont entamé la numérisation de leur catalogue, les ventes aujourd'hui représentent 2 à 3 % des ventes. Avec la volonté de passer à 8 % l'an prochain. « Pour cela nous allons numériser tout notre catalogue, au rythme de 100 formats PDF et 100 formats Apple par mois. » iPad... tout le monde n'a plus que cela à la bouche. Oui, mais voilà : « Un quart de nos titres sont des livres professionnels qui ne sont pas toujours disponibles dans les rayons des librairies. » Alors forcément la cible, ce sont les jeunes actifs...
Et puis l'iPad, c'est aussi la possibilité de « redynamiser » une certaine gamme de livres. D'autant plus que le modèle d'Apple permettant à l'éditeur de conserver la maîtrise du prix des oeuvres, alors forcément, c'est du tout bon... Avec 10 à 25 % de tarification de moins que sur le papier. Oui, on ne peut pas tout avoir... Quant à la question d'un marché parallèle de prêt ou de vente, cela ne pose pas de problème selon elle. « Déjà, je ne pense pas qu'il y ait un véritable marché d'occasion pour le livre en général, à part pour les livres scolaires où il y a une vraie demande. »
Coûts de création d'un ePub... ça fait rire...
Le passage réellement intéressant vient après. On évoque en effet les coûts de création d'un fichier numérique : « Jusqu'à maintenant, il fallait compter en moyenne 200 euros pour numériser un livre au format e-pub d'Apple. » Avec une reproduction du fichier illimitée, voici le nerf de la guerre. Créer un fichier numérique ne coûte rien, en comparaison du moindre lancement à 1000 exemplaires d'un livre papier.
Lorsqu'il a fallu proposer un catalogue à Apple nous avons dû faire appel à un prestataire en Inde pour accélérer le mouvement, car notre prestataire français n'avait pas alors la capacité de nous livrer en temps et heure. Suivant la cadence de travail, il faut de un jour ou deux à une semaine pour numériser un livre. Enfin, en France en tout cas, il faut encore que les prestataires développent un travail de qualité pour fournir des fichiers corrects, notamment en matière de mise en page, afin d'être acceptés par Apple.
Enfin, tout le monde sera vigilant, puisque dans moins d'un mois, un entrepôt numérique estampillé Eyrolles sera lancé. Avec leurs fichiers et ceux des soixante maisons d'édition distribuées... Bel avenir...
Très loin en tout cas du discours bifide que le patron peut tenir en fonction de sa casquette....