Ce mercredi, le Parlement a définitivement adopté le projet de loi sur « l’égalité réelle entre les femmes et les hommes ». Parmi les mesures phares, celle qui a pour but d’encourager les pères à prendre un congé parental. Il s’agit d’inscrire l’égalité dans le réel, alors que le principe lui-même ne date pas d’aujourd'hui et que les inégalités persistent.
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, évoque dans un communiqué des « avancées historiques pour la place des femmes dans la société, dans la vie économique et la République. »
De plus, le communiqué du ministère estime que ce projet de loi va « permettre également des évolutions majeures sur les écrans, en renforçant les garanties de juste représentation des femmes et des hommes et la lutte contre les stéréotypes sur l’image des femmes dans les programmes audiovisuels. »
En clair, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) pourra mieux lutter contre « les violences et la diffusion d’images dévalorisantes de la femme. »
LES INÉGALITÉS PERSISTENT
En effet, en 2014, les stéréotypes et les discriminations qui en découlent ont la vie dure. Malgré les excellents résultats scolaires des filles dans tous les pays de l’OCDE — pour ce qui est de la compréhension de l’écrit, les filles sont meilleures que les garçons —, les inégalités perdurent sur le marché de l’emploi. La faible représentation des femmes dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 250 salariés est souvent montrée pointée du doigt.
La faute, entre autres, à des stéréotypes mis en place dès l’enfance. Par exemple, les mathématiques et les sciences seraient davantage l’affaire des hommes. Chiffres à l’appui, le ministère de l’Éducation rappelle que : « Quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique » tandis que « Quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique ».
Ceci a un impact direct sur l’enseignement supérieur. Par exemple, les femmes comptent pour moins de 30 % des diplômes d’ingénieur. Dans le domaine des sciences, les femmes ne représentent que 38 % des diplômes. À l’inverse, les diplômes relatifs au secteur de la santé concernent des femmes à 74 %.
UN PROJET DE LOI AMBITIEUX
Le projet de loi qui vient d’être adopté couvre plusieurs domaines. Il prévoit notamment un congé parental partagé entre les deux parents, la réaffirmation du droit à l’avortement (suppression de la clause de « situation de détresse »), le paiement garanti des pensions alimentaires, la lutte contre les violences, l’extension du principe de parité et la lutte contre le sexisme.
Ce dernier point concerne à plus d’un titre le domaine culturel. Le CSA aura pour charge de s’assurer que les femmes soient mieux représentées dans les médias et devra lutter encore plus contre le sexisme et les images dégradantes.
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Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes
Najat Vallaud-Belkacem
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