La Toussaint nous donne toujours l'occasion de parfaire un brin de culture, souvent défaillante. L'attribution d'un Saint à tout corps de métiers ne date pas d'hier et quoique la tradition remonte au Moyen Age, il n'était pas question que le Vatican perde une occasion de s'approprier un peu Internet. Alors qui serait donc le Saint affilié aux autoroutes de l'information ?
Eh bien figurez-vous que le sujet a fait débat. En effet, plusieurs tendances se sont affrontées pour déterminer qui aurait le patronat. Tout d'abord, il faut déterminer quelles attributions exactes doit posséder le fameux Saint, et c'est ainsi que selon certaines traditions, Nicolas, patron des navigateurs aurait tout a fait pu aspirer à cette distinction. L'internaute étant par définition un surfeur, et passant son temps à naviguer sur le web - avec un navigateur, Firefox, Internet explorer ou autres - il méritait bien l'égide de Nicolas.
Oui, mais non. Car en ce cas, c'est bien aux internautes que le saint assurerait la protection. D'autant que cette affiliation avec les voyageurs est contestée par Christophe plus souvent cité dans le cadre d'un voyage... De même, Yves pourrait pointer son nez, étant lui patron des gens de loi... et des marins.
Isidore, on t'adore
En juillet 1999, ZENIT, agence internationale dévoilait après maintes réflexions, que le Service d'Observation d'Internet du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales avait lui-même pesées qu'il était temps de dévoiler au monde celui qui protégeait les autoroutes. Ce dernier n'était autre que Saint Isidore de Séville (560-636) qui avait réalisé une somme de compilation fantastique.
Dans ses Étymologies, ce dernier avait réuni ce qui pourrait passer tout à la fois pour une incroyable encyclopédie, mais également pour une somme d'informations partant littéralement dans tous les sens. Une oeuvre que le SOI voyait bien comme comparable à ce que peut offrir la Toile. De par sa structure, très semblable à une base de données, et plus intrinsèquement dans l'organisation du système de pensée, l'effort de cohérence déployé ne manqua pas de réjouir tout un chacun. Isidore était élu, pour des Étymologies en 20 livres...
Remis en cause, ou erreur de chargement ?
Mais en 2002, semble-t-il, cette autorité fut remise en question. Sur un site italien, on proposait 2700 biographies de saints qui pouvaient devenir les nouveaux attributs internautiques. On murmura même qu'Alphonse, qui avait été diplômé de droit à 16 ans et rédigea 111 livres, était largement plébiscité... Mais pas de réaction de la part des autorités, alors pour l'heure, Isidore conserve ses attributions. Même si l'on se demande comment prier Saint Isidore...
Et question subsidiaire, alors, quand fête-t-on la Saint Glinglin ?