Les cinq syndicats du monde de l'édition ont marqué leur refus de prendre part à la réflexion que le SNE souhaitait lancer, malgré l'invitation de Serge Eyrolles, le président du Syndicat. Ce rendez-vous devait faire un bilan social et économique de la profession. Rappelons que dernièrement, la grille de salaire des libraires avait été revue.
La CFDT, la CFTC, la CGC, la CGT et FO refusent donc de se rendre au Salon du livre. Pour une fois, Israël n'est pas en cause. Un communiqué explique en revanche qu'ils témoignent ainsi leur insatisfaction salariale.
Alors qu'ils sont des invités traditionnels, « pour la première fois depuis des années, les syndicats boycotteront ce rendez-vous mondain pour ne pas cautionner une hypocrisie » réagissent-ils. Martine Prosper, de la CFDT, explique qu'il y a « un vrai problème de salaires dans la branche de l'édition, qui se porte bien pourtant ». Les chiffres montrent en effet que le secteur a plutôt le vent en poupe pour l'année 2006-2007.
Souhaitant « marquer le coup en espérant que le SNE entendra le message », ce refus ne passe pas inaperçu.
De son côté, le SNE se dit « surpris, d'autant plus que nous les avons rencontrés vendredi dernier ». Le Salon du livre est un lieu de rendez-vous entre professionnels durant lequel « nous retrouvons les membres des syndicats traditionnellement », ajoute-t-on. « Il ne s'agit pas d'un moment où nous prolongeons les discussions, mais plutôt d'un lieu de rencontre informel durant lequel nous retrouvons des personnes avec qui nous travaillons. »
Un petit coup de pouce de la presse pour faire pression ?
« Nous poursuivons en effet des discussions sur la revalorisation salariale, et nos propositions sont dans la moyenne du secteur. Les discussions se passent d'ailleurs bien, à ce qu'il nous semble. D'ailleurs, nous n'avons même pas été prévenus de ce communiqué et nous l'avons découvert avec étonnement. »
Cette « médiatisation » dont les syndicats profitent en mettant en avant le Salon du livre, le SNE la « regrette beaucoup » et nous précise qu'une « autre réunion est toujours prévue pour le 4 avril prochain, où les négociations se poursuivront ».