En juillet 2009, les librairies Canal BD et MobiLire s'étaient associés pour développer la bande dessinée numérique. Et pour que cela soit fait sans que les libraires soient oubliés.
En octobre 2009, une application iPhone MobiLire avait était mise en place et l'on pouvait commencer à découvrir une trentaine de titres. Cela dit Canal BD et MobiLire ne comptaient pas en rester là. Il était notamment prévu de développer des applications sur les autres smartphones mais aussi sur PC et Mac.
Aujourd'hui, ils lancent d'un catalogue d'extraits de BD sur smartphones, iPhones, PC et Mac. Les deux partenaires annoncent une centaine de titres mais il n'est pas encore possible de consulter les extraits de tous ces titres.
Contacté par ActuaLitté, le P.D.G. de MobiLire, Yannick Lacoste, affirme qu'il y a deux raisons à cela. Tout d'abord, cela permet aux visiteurs de prendre le temps de découvrir les titres et leurs extraits et ça permet d'ajouter régulièrement des extraits. Le deuxième point relève plus de contraintes techniques.
Pour MobiLire et Canal Bd, il est important que tous les contenus proposés soient validés par les éditeurs. Avec les vacances d'été, le rythme est forcement ralenti. Le P.D.G. de MobiLire nous a quand même assuré que bientôt une centaine d'extraits seraient disponibles et que les oeuvres en version numérique pourront être achetées à partir de la fin de l'année (c'est déjà le cas sur iPhone).
Les manga grands absents du catalogue
Au niveau de l'offre, on trouvera de la BD franco-belge traditionnelle bien-sûr mais aussi de l'héroïc-fantasy et de l'humour (dans toutes les déclinaisons possibles). Sur le catalogue, on peut notamment voir quelques tomes des différents Lanfeust, quelques tomes des Blondes, des Geeks et des Bidochons.
En revanche, l'offre manga n'est pas encore développée. Si, Yannick Lacoste n'a pas placé les manga dans ses priorités, c'est tout simplement parce que le marché est assez ramassé sur les bestsellers et qu'il ne représente qu'un quart du chiffre d'affaires global du secteur de la BD en France. Le P.D.G. de MobiLire n'exclut cependant pas l'idée d'intégrer les manga à son offre mais il envisage ça pour plus tard.
Une offre globale, cohérente et complémentaire
D'autre part, les deux partenaires envisagent de mettre en place une « offre globale proposant le plus grand choix de BD numériques sur tous supports ». Ils ajoutent dans un communiqué : « La prochaine étape, pour cette librairie, est de proposer la vente de BD numériques et papiers au sein d'une offre cohérente et complémentaire, en partenariat avec le réseau des libraires Canal BD ».
Précisant, l'idée d'une « offre cohérente et complémentaire », Yannick Lacoste, nous explique que plusieurs solutions ont été étudiées. Parmis celles-ci, on devrait voir se mettre en place la possibilité lorsque l'on a acheté une BD papier en librairie d'avoir la version numérique « avec ou sans coût supplémentaire ». Ce qui a le mérite de permettre au lecteur d'avoir une version transportable de sa BD. Il est aussi question de proposer aux lecteurs qui ont acheté une BD papier en librairie d'acquérir les prochains tomes en versions numériques.
Au niveau des lectures sur smartphones, des partenariats avec des opérateurs téléphoniques (dont Bouygues Télécom) sont en cours de finalisation. De plus, il devrait être possible de synchroniser ses achats sur les différentes boutiques (celle de MobiLire, celle de Canal BD ou encore celle de l'opérateur téléphonique) et sur les différents appareils.
Des BD sous DRM mais synchronisables
Ainsi, on pourra transférer une BD que l'on aura acheté sur son iPhone professionnel sur son smartphone personnel. Et une BD achetée via l'application MobiLire pourra être retrouvée sans supplément sur l'application Canal BD ou sur la boutique de l'opérateur téléphonique. Il suffira simplement de synchroniser les boutiques.
Selon le P.D.G. de MobiLire : « C'est la réponse du marché qui se met en place face aux critiques faites aux DRM ». En effet, il n'est pas question de ne pas mettre de verrous aux BD. Yannick Lacoste déclare : « Le monde sans DRM c'est un monde où l'on pirate dans tous les coins. Et après les auteurs nous tombent dessus ».
Il ajoute « on respecte le métier de chacun » et selon lui la question des DRM doit être tranchée par les éditeurs. Cela dit, il se débarrasse de la critique de la non-portabilité des oeuvres sur différents appareils à cause des DRM avec le système de synchronisation.