Le tome quatrième et dernier, inachevé suite au brusque décès de la Stieg Larsson ne paraîtra pas en l'état, voire ne paraîtra pas du tout, ont décrété Erland Larsson, père de Stieg et ayant droits ainsi que le frère de l'auteur.
En dépit de l'engouement féroce qui déchaîne les foules, et fait le bonheur de l'éditeur Actes Sud, avec des ventes qui ont dépassé les deux millions d'exemplaires en Suède et le million en France, le tome ne verra pas le jour. En France, un coffret était d'ailleurs sorti, qui réunissait les trois tomes.
Le père de l'auteur est intervenu pour expliquer la position : « C'est comme si Picasso avait peint une moitié de tableau et ensuite Matisse avait peint l'autre moitié. Quel est le résultat alors ? » En l'état le livre serait complété « aux deux tiers » selon les informations détenues. Sa découverte survenue peu après la mort de Stieg, dans un classeur, par une fameuse coïncidence, n'aura donc plus que le titre d'anecdote littéraire.
Dernièrement, l'annonce faite de l'adaptation du premier tome en film pour la Scandinavie, par Niels Arden Oplev de Les hommes qui n'aimaient pas les femmes avait déjà relancé l'intérêt de cette série.
La vérité n'est pas dans les mains de qui l'affirme
Contactée, la maison Actes Sud a tenu à rectifier quelques éléments de ces premières données. Aurélie Bercoff, en charge du livre nous explique : « C'est une histoire qui n'est pas claire. Tout d'abord, on n'est pas sûrs que le frère et le père de Stieg aient réellement mis la main sur ce livre. L'histoire personnelle de Stieg est en effet assez sombre, son père ne l'ayant pas élevé. » Et d'ajouter : « Ils sont effectivement les ayant droits, car Stieg vivait avec une personne, sans être marié. Cette dernière a donc perdu tout droit sur les textes de Stieg. Mais elle serait aussi la seule à savoir réellement où se trouverait le fameux manuscrit. Qui loin d'être achevé aux deux tiers, ne compterait que 200 pages. Quand on sait que ses livres en comptaient aisément 500, on s'interroge. »
En clair, on oscille entre la tentative d'intox ou buzz fumeux, on redoute en tout cas que n'intervienne le syndrome « je finis l'oeuvre de mon père/frère/fils », déjà trop connu, et que récemment Christopher, le fils Tolkien, avait ressenti.