Cela ne pouvait venir que d’une maison d’édition indépendante, et pour cause. L’éditeur américain Tin House se lance dans une campagne « achetez un livre = sauvez une librairie ». Une annonce qui s’accompagne d’un assouplissement de leur politique de réception de manuscrits.
Les recueils de poésies, les projets d’ebooks et les épreuves ne répondant pas à un strict respect des normes d’envoi, d’ordinaires rejetés, sont aujourd’hui acceptés le temps de cette campagne.
Tout en promouvant jeunes auteurs et barons de la plume, Tin House souhaite soutenir les librairies qui diffusent ces ouvrages. Pour ce faire, du 1er août au 30 novembre, tous les manuscrits d’habitudes réservés à la corbeille seront soigneusement étudiés pourvu qu’une preuve d’achat d’un livre soit jointe à l’envoi.
En bon seigneur, Tin House daigne accepter les auteurs qui n’auront pas respecté la clause d’achat. Scribouillards appauvris, radins et ermites sans accès à une librairie pourront justifier leur situation mais pas de n’importe quelle manière. L’éditeur américain réclame un haïku (ou moins amusant, un petit billet d’une centaine de mots) pour raconter les turpitudes de la vie qui les empêchent d'honorer leur contre-partie.
Profitant de l’effet d’annonce, et il ne s'en cache pas, l’éditeur numérique Dzanc Books propose son propre évènement éditorial. Pendant le mois de juillet, tout achat d’une fiction dans un réseau de librairies indépendantes se traduira par le don d’un nouveau livre à la bibliothèque ou l'école du choix de l’acheteur. Dzanc Book précise qu’il ne doit pas forcément s’agir d’un ouvrage de son catalogue.
L’initiative est intéressante mais soyons honnête, on s’amuse plus à imaginer les haïkus d’excuse adressés à Tin House :
«
Il sucrait les fraises,
Mon achat retardé :
Décès de mon libraire.»
© Bastien Morel, pour ActuaLitté