Demain sera fatidique pour les poupées vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy ou encore Ségolène Royal : le juge des référés décidera si oui ou non, la maison K&B doit retirer de la vente ses publications, au nom de droit à l'image brandi par le chef de l'État pour sa défense.
Alors que de son côté, Mme Royal a décidé de ne pas poursuivre l'éditeur, selon les propos de Me Mignard, son avocat. Nicolas Sarkozy accorderait une importance « totalement disproportionnée », estime K&B à un « projet humoristique ». Un peu comme si l'on attaquait les Guignols de l'info pour satire... Du côté présidentiel, on met en accusation l'éditeur pour « avoir diffusé, sans son autorisation, et à des fins commerciales, une poupée vaudou à son effigie », ce qui, selon l'avocat, « ne participe pas à l'existence de la liberté d'expression » pas plus qu'il « n'est justifié par aucun motif légitime d'information du public ».
Comme nous le précisions, on trouve dans ce coffret, vendu pour 12,95 € un manuel de vaudou pour les nuls, avec 12 épingles et une poupée représentant Nicolas Sarkozy. Le tirage pour cet exemplaire est de 20.000 pièces contre 12.000 pour Ségolène Royal. Le tout est accompagné d'une biographie « savoureuse avec des illustrations sur mesures », explique l'éditeur, M. Kowalski. « Grâce aux sortilèges concoctés par le spécialiste en sorcellerie Yaël Rolognese, vous pouvez conjurer le mauvais œil et empêcher Nicolas Sarkozy de causer davantage de dommages », peut-on lire.
Une parution déterminée
Auprès de l'AP, il ajoute : « Sauf décision de justice, on restera déterminé à faire vivre nos ouvrages. » Et s'il s'estime « relativement serein », il souhaite avant tout que la justice lui accorde que le principe n'est avant tout qu'humoristique. Un avis que ne partageait pas Me Thierry Herzog, avocat du président, qui rappelait dans un courrier en date du 16 octobre dernier que le droit à l'image du président était exclusif et absolu.
Le retrait de la vente sera examiné à 15 heures demain et nous tenterons de joindre l'éditeur pour en apprendre plus. Dans une autre interview, accordée au magazine L'Express, l'éditeur reprend les paroles du chef de l'État, qui, lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, préférait l'excès de caricature, à l'excès de censure.