La coopération franco-africaine en matière de défense
Accusée d'être le "gendarme de l'Occident en Afrique", la
France est une "grande puissance africaine", le seul ancien
empire colonial qui a su préserver une influence réelle et
constante en Afrique. Qualifiée de "néocoloniale", sa politique
africaine, notamment en matière de Défense, attire pourtant
des pays situés en dehors du «pré carré» et de l'espace
francophone, en général, et même d'anciens pays
«progressistes», qui, lors de la Guerre Froide, se sont signalés
par la virulence de leur discours envers l'action de la France en
Afrique. La coopération franco-africaine en matière de
Défense constitue le pivot de la politique africaine de la
France. Elle est accusée de tous les maux qui sont censés être
ceux de la relation particulière existant entre l'Afrique et la
France. Dès qu'on l'évoque, les clichés sont mis au goût du
jour: "Afrique de Papa", "Françafrique", "réseaux Foccart",
qu'on dit "occultes", etc. Mais, pourquoi donc une coopération
critiquée attire-t-elle autant de pays, même ses détracteurs?
Quelles sont les spécificités de cette coopération? Quelles sont
les ambiguïtés de cette coopération et pourquoi est-elle si
réfractaire à la réforme? Les responsables africains sont-ils
cohérents en parlant "d'ingérence" quand la France se montre
entreprenante, et "d'indifférence" et "tiédeur" quand cette
même France se veut plus réservée, plus prudente envers un
continent marqué par le sous-développement et la belligérance
? L'Afrique a-t-elle le choix et peut-elle se passer de la France
en matière de Défense, et la France peut-elle faire le deuil de
la rente stratégique de l'Afrique? L'une face à l'autre, la France
et l'Afrique sont-elles condamnées à coopérer ? Le colonel
Abderrahmane M'Zali s'emploie à répondre à toutes ces
questions, avec lucidité et réalisme.
01/2012