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Le philosophe dans l'atelier. Sartre et Giacometti en miroir

Extraits

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Esthétique

Le philosophe dans l'atelier. Sartre et Giacometti en miroir

1941. France occupée. Deux hommes se rencontrent a la terrasse de chez Lipp, un café de Saint-Germain-des-Prés. L'un est un artiste en plein doute, héritier du surréalisme, l'autre un philosophe en devenir, sur le point de s'imposer comme une figure dominante de la pensée française. Près d'un quart de siècle plus tard, une brouille les oppose. Chacun a derrière lui une oeuvre monumentale et jouit, dans son domaine, d'une notoriété incontestable. Entre ces deux moments, une amitié profonde s'est nouée, faite de convergences, de distances et d'échanges tant personnels qu'intellectuels. La pensée et l'oeuvre qu'ils ont mûries au cours de ces années se sont réalisées en se confrontant à une même conjoncture historique et sociale et en puisant leurs armes dans une sociabilité à de nombreux égards commune. Jean-Paul Sartre et Alberto Giacometti se rejoignent sans jamais se confondre. Bien qu'ils soient deux penseurs de la liberté, de la recherche artistique et philosophique ininterrompue, de l'homme en situation, ils ne cessent de se mettre mutuellement à l'épreuve. Tous deux s'enrichissent et se singularisent dans la confrontation à l'autre. En réunissant en constellation différents concepts philosophiques qui sont propres au milieu dons lequel gravitent Sartre et Giacometti — de la contingente à l'engagement —, cet essai propose de relire en miroir deux oeuvres essentielles de la pensée du XXe siècle. Le dialogue critique qui s'en dégage offre plusieurs clefs d'analyse pour l'exercice d'une pensée philosophique, artistique et politique.

02/2021

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Beaux arts

L'atelier d'Alberto Giacometti

"Il n'est pas à la beauté d'autre origine que la blessure, singulière, différente pour chacun, cachée ou visible, que tout homme garde en soi, qu'il préserve et où il se retire quand il veut quitter le monde pour une solitude temporaire mais profonde. Il y a donc loin de cet art à ce qu'on nomme le misérabilisme. L'art de Giacometti me semble vouloir découvrir cette blessure secrète de tout être et même de toute chose, afin qu'elle les illumine". Jean Genet.

10/2007

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Philosophie

Sartre, le dernier philosophe

Sartre, le dernier philosophe ? Le dernier, en tout cas, se moquait Michel Foucault, à avoir cru que la philosophie devait " dire ce qu'était la vie, la mort, la sexualité, si Dieu existait ou si Dieu n'existait pas, ce que c'était que la liberté ". Cinquante ans après la publication de L'Etre et le Néant, l'impossibilité de concevoir un projet du même ordre fournit la meilleure approche négative de notre situation philosophique. Dernier philosophe d'un style aujourd'hui disparu, Sartre fut aussi le premier philosophe de renom dont le trajet consacra le divorce entre production philosophique et institution universitaire. S'y rattache ainsi le singulier destin qui fit de lui, après 1945, le détenteur du plus absolu magistère jamais connu jusqu'à ce jour... C'est à interroger les raisons de cette mutation, inscrites au cœur de la philosophie du premier Sartre, que s'emploie ce livre : il n'est l'œuvre ni d'un sartrien, ni d'un sartrolâtre, mais contribue à ouvrir une interrogation sur ce qu'il pourrait en être de la condition philosophique.

01/2000

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Critique littéraire

Sartre et Beauvoir, roman et philosophie

Relire et faire relire les textes narratifs de Sartre (Le Mur, Le Sursis), dans leur profondeur, leur virulence, leurs inventions formelles, voilà le premier objectif poursuivi dans cet ouvrage. Le deuxième est de faire voir l'étroitesse des liens d'écriture qui ont uni Sartre à Simone de Beauvoir, par exemple dans une pièce comme Les Mains sales, dont la richesse n'éclate que si l'on mesure sa proximité de pensée avec Le Deuxième Sexe. Proximité n'est pas identité, ce qui conduit enfin à s'interroger sur les liens, énigmatiques et souvent conflictuels, entre littérature et idées, ou plus précisément entre roman et philosophie - mais là le corpus s'élargit, et l'on se tourne vers Céline et Queneau, Aragon et Nimier, ainsi que vers le très beau et très drôle Molloy de Samuel Beckett.

10/2019

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Beaux arts

Catalogue de tableaux et dessins de l'atelier F.-H. Giacomotti

Catalogue des tableaux et dessins composant l'atelier F. -H. Giacomotti... / [expert] Georges Petit Date de l'édition originale : 1910 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

11/2020

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Beaux arts

Bacon et Giacometti en parallèle

Parmi les traits partagés par Bacon et Giacometti, il faut noter le très caractéristique isolement dans l'espace, quasi anxiogène, des figures qu'ils créaient — notamment au moyen du système de "cages" déjà évoqué. Les deux artistes tendaient à confiner leurs sujets entre les murs d'une pièce. Et si Giacometti en sortait parfois pour installer un paysage étrange et désolé, Bacon, lui, ne s'aventurait que très rarement hors de ses intérieurs claustrophobiques, étroitement verrouillés, où l'air semble manquer. Beaucoup de paysages européens ayant été dévastés par la guerre, la vie se réfugiait dans des lieux clos, avec un être humain encore plus isolé dans la vacante banalité d'un intérieur moderne.

04/2019

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Ouvrages généraux

La philosophie dans le miroir. Littérature, religion, cinéma

Sont ici rassemblés dix-sept textes qui reflètent un travail délibérément orienté sur plusieurs champs du savoir. Celui de la philosophie, ses oeuvres et ses auteurs, antiques et modernes, comme Augustin, Leibniz, Spinoza, Kant ou Derrida. Celui de la littérature, et sa critique, comme Blanchot, Duras ou Deguy. Celui du religieux, comme l'exorcisme avec le Malleus maleficarum, la cruentation avec Ranchin, le miracle avec Augustin, ou la Bible et langue hébraïque avec Spinoza. Enfin celui du cinéma, avec les voix fantômes de Duras, les spectres de Farocki, la question des genres d'Akerman, les utopies de Kluge, et la fin du monde de Bela Tarr. Tous ces textes sont philosophiques, dans leur effort de pensée, dans le but de faire l'expérience d'une écriture de la pensée, d'une invention d'un langage de la pensée ou du regard. Ils cherchent à penser le travail de la lettre, dans un livre, une croyance religieuse, un événement surnaturel, une pratique déviante, une voix narrative, la description d'un personnage, un plan-séquence, etc. Chacun d'eux se concentre sur un détail qui aurait pu passer inaperçu. En somme, ces textes proposent des argumentations précises, analysent des récrits et décryptent des séquences, dans le désir d'en poursuivre l'écriture par le seul jeu de la pensée.

02/2023

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Philosophie

La philosophie et le miroir de la nature

La Philosophie et le Miroir de la nature (1979), maître ouvrage du philosophe Richard Rorty, constitue un tournant majeur de la pensée du xxe siècle. Il propose une critique ambitieuse et audacieuse de la conception "spéculaire" de l'esprit humain, de la connaissance et de la philosophie, conception qui s'initierait à l'époque de Descartes et Locke et se perpétuerait jusque dans les principaux courants de la philosophie contemporaine, notamment dans la philosophie analytique. Penser l'esprit comme le "miroir" de la nature, la connaissance comme la production de "représentations privilégiées" du monde et la philosophie comme une "théorie générale de la connaissance", telles seraient les trois étapes d'une même tendance conduisant au "gel" de la culture occidentale et à l'oubli de la contingence des jeux de langage, de la diversité des paradigmes de la vie humaine et de la richesse des versions alternatives du monde. Repenser la philosophie comme une pratique ouverte de la conversation, de l'interprétation et de la redescription : tel est l'enjeu principal d'une interrogation sur les présupposés de la pensée "spéculaire". Richard Rorty (1931-2007) est l'une des figures centrales de la philosophie américaine contemporaine. Enseignant à l'université de Princeton, de Virginie et de Stanford, il fut à l'origine du renouveau du pragmatisme durant la seconde moitié du xxe siècle et contribua fortement à la remise en cause des principaux dogmes de la philosophie moderne et contemporaine. Traduit de l'anglais par Thierry Marchaisse Celle nouvelle édition de L'Homme spéculaire, préfacée par Olivier Tinland, restitue à l'ouvrage son titre original, Philosophy and the Mirror of Nature.

01/2017

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Notions

Giacometti et la fleur en danger

Comment penser les choses dans leur instantanéité ? Comment penser le présent du temps, et plus précisément la seule fois – épicentre d'un temps non répétitif ? Chaque chose n'est qu'une seule fois ; comme un souffle d'air ; une fleur sur le point de se faner. Et le monde ? Comme un ensemble des seules fois, ou – pour citer Giacometti – une immense "Fleur en danger". Et la pensée ? La pensée n'est que l'image de cette Fleur, de cette disparition des choses, du nuage de poussière qu'elles laissent et avec lequel elles coïncident : quelque chose donc – comme dit Deleuze – qu'il faut penser, qui doit être pensé, qui ne peut pas être pensé. L'image de l'épuisement du possible du monde ou l'image im-possible de la pensée.

03/2023

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Sculpteurs

En regardant Giacometti

"Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit." C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Editeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : "On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard". Fruits d'une remarquable faculté d'observation qui transparaît à chaque page, ces onze chapitres couronnés par un entretien sont aussi le témoignage d'une longue fréquentation et d'une écoute amicale de l'artiste. Sylvester renonçant par méthode, et peut-être par nature, à toute synthèse brillante, nous n'en ressortons pas munis d'une lecture toute faite qui nous dédouane d'un face-à-face avec l'oeuvre, mais de principes d'observation, presque de lois optiques qui nous y reconduisent mieux armé, l'oeil aguerri, débarrassés de l'aura et du discours qui la cernent, la mettent à distance, la rendent intimidante à force d'être emblématique. De l'enfance à Stampa à l'ascèse créative de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron en passant par la période surréaliste, écrits, dessins, tableaux et sculptures sont scrutés avec une telle minutie, une telle loyauté que, les abordant seuls à notre tour, il nous semble connaître de l'intérieur jusqu'à leur raison d'être.

11/2021

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Ouvrages généraux

Philosopher et cuisiner. Le Chef et la Philosophe

Philosophie et cuisine n'ont-elles rien à voir l'une avec l'autre ? Si leur mariage semble improbable, il constitue toutefois une invitation à repenser notre société avec un regard croisé plein d'espérance, de passion et d'engagement. "Une centaine de pages d'échanges passionnants.", Thuriès magazine ; "Un passionnant ouvrage autour de leur dialogue sur le thème de l'hybridation", L'Alsace ; "Un beau dialogue sur le thème de l'hybridation", Bon ; "Une savoureuse réflexion sur un mariage a priori improbable et pourtant riche de complémentarités.", Zepros.

02/2024

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Philosophie

Le toucher des philosophes. Sartre, Nietzsche et Barthes au piano

L'engagement de Sartre dans l'Histoire est connu, ses discussions avec Che Guevara, ses déclarations incendiaires contre la colonisation, ses harangues sur un tonneau de Billancourt... Sait-on qu'en pleine euphorie militante, Sartre réservait chaque jour du temps pour le piano? Il déchiffrait des partitions de Chopin ou Debussy. L'homme qui incarnait son siècle vivait des intensités et des rythmes secrets. Comment la philosophie s'accorde-t-elle à cette pratique en contrebande? Nietzsche, qui se rêvait compositeur plus que philosophe, adopta le piano comme son diapason, la table d'évaluation de ses idées, l'instrument de ses transfigurations intimes. Combattre Wagner, vaincre la lourdeur, épouser Lou, devenir méditerranéen... il joua sa vie sur le clavier, même pendant sa folie. Décider de vivre en musique engage le corps amoureux. Barthes le comprit, à l'écart des codes dont il était devenu le théoricien. Le piano lui offrit une échappée hors des discours savants. Musicien, il découvrit une autre érotique, tantôt berceuse enfantine, tantôt pourvoyeuse de pulsions. Le jeu musical transporte une gamme d'affects qui se prolongent dans la vie sociale et intellectuelle, de sorte que la pratique du piano ne laisse pas intact le reste des jours. Doigtés, allures, sensualités, tout se livre sur la touche.

10/2008

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Philosophie

Deux intellectuels dans le siècle, Sartre et Aron

Les deux philosophes, nés l'un et l'autre en 1905, furent d'abord d'inséparables "petits camarades" à l'Ecole normale supérieure entre 1924 et 1928. Le jeune Sartre, futur grand théoricien du devoir d'engagement, était alors totalement apolitique. Raymond Aron, déjà attentif à la vie politique, penchait pour sa part vers le socialisme et le pacifisme. Du séjour qu'ils firent l'un et l'autre en Allemagne, ils tirèrent des enseignements différents, mais c'est la guerre qui les conduira vers des évolutions radicalement divergentes. Aron passe à Londres, où il écrit dans la revue La France libre. S'il ne fait pas la Résistance brillante présentée par certains de ses zélateurs, Sartre subit le choc de la captivité et de la défaite, et a l'expérience de l'engagement à travers quelques actions de résistance intellectuelle. C'est lui qui formulera en 1945, dans le premier numéro de sa revue Les Temps modernes (auxquels Aron collabore quelque temps), la théorie du devoir d'engagement de l'intellectuel. L'influence de ses idées sera alors énorme. La presse de l'époque fera vite l'amalgame entre l'"existentialisme" et l'effervescence qui règne à Saint-Germain-des-Prés ; les tirages de ses livres sont élevés, ses pièces ont un succès considérable. Très vite, la guerre froide partage le monde en deux et l'intelligentsia française en ressent les retombées. Sartre, d'abord violemment attaqué par le Parti communiste, s'en rapproche jusqu'à devenir, entre 1952 et 1956, un "compagnon de route". Or ce sont précisément les intellectuels communistes et les "compagnons" que Raymond Aron dénonce à la même époque dans l'un de ses essais les plus célèbres, L'Opium des intellectuels, et au fil de sa réflexion sur le phénomène totalitaire. Sartre et Aron resteront frères ennemis tout au long des années 1960, symboles et porte-parole des deux versants antagoniques du milieu intellectuel, aussi bien sur les guerres coloniales finissantes et le conflit vietnamien qu'au moment de la crise de mai 1968 : le premier soutient le mouvement, tandis que le second devient, aux yeux de l'extrême gauche, le symbole de l'Université "bourgeoise" et du libéralisme politique honni. Mais c'est précisément ce statut de penseur libéral qui, sur le tard, conférera à Raymond Aron notoriété et influence. A partir de la seconde partie des années 1970, le milieu intellectuel français tonnait en effet une profonde crise idéologique : les modèles et les maîtres à penser de l'extrême gauche se trouvent dévalués, et le marxisme voit ses positions s'éroder rapidement. Sartre, mort en 1980, sera au cours des années suivantes souvent attaqué à titre posthume : lui qui incarna la position longtemps dominante de la gauche intellectuelle deviendra, d'une certaine façon, le responsable et le symbole des erreurs et des errances présumées de cette gauche. Dans le même temps, Raymond Aron, jusqu'à sa mort en 1983 et même après, se verra largement reconnu par ses concitoyens et porté par la vague du libéralisme.

10/1995

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Philosophie

Sartre et le mystère en pleine lumière

Nous avons tous retenu la leçon de la phénoménologie l'homme n'est pas le prisonnier de ses représentations subjectives, il est directement un "être-dans-le-monde". Toutefois, tout un chacun a, à chaque instant, à choisir le mende, c'est-à-dire à se choisir et à se fonder dans le monde comme une personne unique et singulière au sein de celui-ci. Cette idée implique l'élaboration d'une discipline complémentaire à la phénoménologie, capable de cerner l'homme dans la réalité et la singularité absolues de son projet dans le monde. Méthode que Sartre nomme, en modifiant la pensée de Freud, psychanalyse existentielle. Que la singularité de notre épreuve personnelle du monde soit tout à la fois ce qui nous est le plus accessible, et ce qui, pourtant, échappe constamment à notre connaissance, constitue un paradoxe, un "mystère en pleine lumière", légitimant la formation d'une psychanalyse, non moins paradoxale, de la conscience. Psychanalyse d'un genre nouveau dont Sartre esquisse dans de nombreux textes théoriques la méthode, qu'il mettra lui-même en application dans ses essais biographiques sur Baudelaire, Mallarmé, Genet et Flaubert. Percer l'identité du monde singulier d'un écrivain afin d'enrichir la compréhension de son oeuvre par celle de son élan unique dans le monde, tels sont les résultats auxquels la méthode psychanalytique sartrienne, permet d'aboutir, par-delà la seule méthode héritée de la phénoménologie. C'est à en dégager le sens et à en comprendre la fécondité aussi bien philosophique que clinique et littéraire que se consacre le présent essai.

01/2019

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Beaux arts

Alberto Giacometti. La vie dans le regard

Le 20e siècle, tout de guerres et de barbarie, n'a-t-il pas défiguré l'homme ? Comment l'art peut-il désormais représenter un simple visage, un simple regard ? Le dadaïsme, le cubisme, le surréalisme, l'art abstrait, chacun à leur manière, éludent la question. Alberto Giacometti, lui, veut répondre. Alors il choisit un modèle, l'installe en face de lui, et se met au travail. Il peint ou sculpte le corps et le visage humains, patiemment, ardemment, obsessionnellement. Il nous les restitue vivants. Tourmenté plus que personne, il parvient néanmoins à retrouver dans les corps, les visages et les regards cette humanité essentielle, et digne d'amour, que des millénaires de création artistique ont représentée en vérité, de Sumer à l'Egypte, des masques africains aux mosaïques de Ravenne, de Giotto à la Pietà Rondanini. Giacometti, plus que nul autre, est de son siècle ; mais de ce siècle abîmé, déchu, peu d'artistes auront, autant que lui, rétabli la grandeur.

01/2021

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Généralités

Le paysage dans l'atelier

Le Paysage dans l'atelier, par Ch. de Meixmoron Date de l'édition originale : 1891 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

12/2021

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Littérature française

L'ombre dans le miroir

Claire, étudiante, est à la recherche du monde et d'elle-même. En quête d'absolu, elle pense naïvement qu'elle pourra découvrir LA vérité ou une sorte de formule magique qui lui permettrait d'appréhender l'univers. Elle cherche d'abord dans les livres, puis dans les rencontres de hasard, enfin, c'est un voyage, décidé sur un coup de tête, qui l'emmènera vers une métamorphose...

02/2014

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Littérature française

L'écrit dans le miroir

"A un moment clé de sa vie, à bout de lui-même, la réalité se fait jour pour lui, de l'ambiguïté de son désir qui sous-tend sa vie comme son intimité. Ultime définition de soi, quand il faut affronter les âmes dont on est fait ; guidé en cela par une promesse de renaissance, débarrassée des mensonges".

01/2023

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Beaux arts

Giacometti. La rue d'un seul suivi de Visite fantôme de l'atelier

"Il existe dans la médina de Fès une rue si étroite qu'on l'appelle "la rue d'un seul". Elle est la ligne d'entrée du labyrinthe, longue et sombre. Les murs des maisons ont l'air de se toucher vers le haut. On peut passer d'une terrasse à l'autre sans effort. Les fenêtres aussi se regardent et s'ouvrent mutuellement sur des intimités. Si une seule personne peut passer à la fois, il est bien sûr exclu que les ânes, surtout chargés, puissent y trouver passage. [... ] En observant les statues de Giacometti, j'ai su qu'elles ont été faites, minces et longues, pour traverser cette rue et même s'y croiser sans peine. Il me semble même les avoir rencontrées, alors enfant. Le chien en bronze, si long, si maigre, rasait les murs, comme on dit, avec son horizontalité rigide et interminable, pendant qu'un homme filiforme marchait, la tête dépassant les terrasses, éclairées par une lumière forte. "La rue d'un seul" est devenue, grâce à Giacometti, la rue pour plusieurs et les animaux pouvaient, paresseusement, la longer comme un fil entre deux points inconnus". Tahar Ben Jelloun.

11/2006

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Littérature française (poches)

Giacometti, la rue d'un seul. Suivi de Visite fantôme de l'atelier

"Il existe dans la médina de Fès une rue si étroite qu'on l'appelle "la rue d'un seul". Elle est la ligne d'entrée du labyrinthe, longue et sombre. Les murs des maisons ont l'air de se toucher vers le haut. On peut passer d'une terrasse à l'autre sans effort. Les fenêtres aussi se regardent et s'ouvrent mutuellement sur des intimités. Si une seule personne peut passer à la fois, il est bien sûr exclu que les ânes, surtout chargés, puissent y trouver passage. [...] En observant les statues de Giacometti, j'ai su qu'elles ont été faites, minces et longues, pour traverser cette rue et même s'y croiser sans peine. Il me semble même les avoir rencontrées, alors enfant. Le chien en bronze, si long, si maigre, rasait les murs, comme on dit, avec son horizontalité rigide et interminable, pendant qu'un homme filiforme marchait, la tête dépassant les terrasses, éclairées par une lumière forte. "La rue d'un seul" est devenue, grâce à Giacometti, la rue pour plusieurs et les animaux pouvaient, paresseusement, la longer comme un fil entre deux points inconnus", Tahar Ben Jelloun.

11/2016

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Littérature étrangère

Sartre et la Citroneta

Au moment où il part à Santiago du Chili pour assister à l'enterrement de sa mère, Pablo rencontre au hasard d'une promenade Nelson, le mouchard qui l'a obligé à l'exil. Ce voyage et cette rencontre réveillent ses souvenirs de militant étudiant contre la dictature de Pinochet dans les années 80. Mauricio Electorat mêle le récit de ses années d'adolescence au difficile dialogue avec Nelson au cours d'une soirée très arrosée, où les deux déracinés qui ont partagé les mêmes expériences dans des camps opposés se retrouvent au cœur d'un pays qui n'existe plus. Pablo nous raconte les aventures cocasses des étudiants engagés dans un parti de la gauche clandestine où ils découvrent que la fameuse résistance au régime de Pinochet tient davantage de la farce tragi-comique que de l'aventure héroïque et qu'elle est très loin des idéaux de Sartre et de Camus. La réalité se charge ainsi de leur apprendre le mensonge, la trahison et l'indifférence. L'ironie dévastatrice, l'humour et la tendresse donnent le ton dans cette construction où les plans se superposent et tiennent le lecteur en haleine d'un bout à l'autre du récit. Le roman est écrit dans une langue brillante, changeante, un feu d'artifice de styles. Ce livre a reçu le Prix Biblioteca Breve 2004.

09/2005

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Beaux arts

Giacometti

Giacometti est l'exemple type de l'artiste aux prises avec les difficultés de la création. A la fois dessinateur, peintre et sculpteur, il a édifié l'essentiel de son oeuvre au cours des vingt dernières années de son existence. Bien que tragique, sa vision de l'homme n'a rien de désespérée. Ses portraits aux regards effarés et qui interrogent, ses sculptures filiformes expriment certes notre solitude, la douleur d'être, la précarité de notre condition, mais ils affirment aussi avec autorité que la vie est finalement plus forte que tout ce qui la ronge et cherche à l'abattre.

03/2019

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Philosophie

Autoportrait dans l'atelier

Giorgio Agamben est l'auteur d'une oeuvre de philosophie politique majeure, internationalement commentée. Depuis quelques années l'art semble prendre une place prépondérante dans sa réflexion : il publie en 2017 un livre consacré à la figure de Polichinelle dans les derniers travaux de Giandomenico Tiepolo (Polichinelle ou Divertissement pour les jeunes gens en quatre scènes), Autoritratto nello studio en 2017 et Studiolo (non encore traduit) en 2019. Nous publions la traduction d'Autoritratto nello studio. Voici ce qu'on pourrait lire sur la quatrième de couverture de l'ouvrage : "Le titre, Autoportrait dans l'atelier - un thème iconographique familier à l'histoire de la peinture - doit être entendu ici à la lettre : ce livre est un autoportrait, mais seulement dans la mesure où, à la fin, le lecteur pourra en déchiffrer les traits à travers le patient examen des images, des photographies, des objets, des tableaux présents dans les ateliers où l'auteur a travaillé et travaille encore. Le pari d'Agamben est, dès lors, celui de réussir à parler de soi seulement et exclusivement en parlant des autres : les poètes, les philosophes, les peintres, les musiciens, les amis, les passions - en somme les rencontres et les confrontations qui ont décidé de sa formation et ont nourri et nourrissent encore en diverses manières et proportions sa propre écriture, de Heidegger à Elsa Morante, de Melville à Walter Benjamin, de Caproni à Giovanni Urbani. Les images font donc partie intégrante de ce livre - comme dans ces rébus où des figures variées en produisent une autre, plus grande par leur juxtaposition -, elles composent avec le texte l'un des autoportraits les plus insolites qu'un auteur ait jamais laissés : non pas une autobiographie mais une autohétérographie des plus fidèles, et intemporelle". Autoritratto nello studio /Autoportrait dans l'atelier : le mot studio, en italien, signifie également bureau, tandis que l' "atelier" , en français, évoque l'art, l'artisanat, les métiers. Autoportrait dans l'atelier est un livre de philosophe sans être un livre de philosophie. Un autoportrait plus qu'une autobiographie au sens où il s'agirait d'une tentative, comme c'est parfois le cas dans l'art, de conserver au visage (ou à la figure) sa part d'énigme. Le fil indéterminé de l'ouvrage retisse en effet les liens intimes du philosophe Agamben avec les personnages et les oeuvres rencontrées, en partant de l'atelier, c'est à dire des livres, des photographies, des manuscrits, des gravures et des objets qui s'y trouvent comme autant de points de départ d'une récapitulation de sa pensée et de sa vie.

11/2020

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BD tout public

Dans l'atelier de Fournier

Barbu, grognon, sympa, un peu ogre et franchement breton, 45 ans de métier, formé par Franquin, et auteur, entre autres, de 9 tomes des aventures de Spirou, Jean-Claude Fournier est incontestablement une légende de la bande dessinée. Et c'est dans l'antre de cette légende que Joub et Nicoby ont eu le bonheur de se transformer en archéologues d'un jour, en compagnie du Maître. Une exploration inédite et pleine d'humour de l'univers de Jean-Claude Fournier, dont on (re)découvre toute la richesse à travers anecdotes, récits, dessins et documents d'archives.

03/2013

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Critique littéraire

Dans l'atelier de Cendrars

"Ce matin est le premier jour du monde." Avec le poète du Panama, toujours nous sommes ramenés à la naissance mystérieuse de tout. l a passion des origines étend son empire à tous les domaines de la vie et de la création. Rien n'est plus exaltant pour lui que partir. Mais, dans la bourlingue à la Cendrars, l'amour du voyage ne fait qu'un avec le désir d'aller à la rencontre de l'inconnu et à la recherche de soi. Partir, c'est renaître. Son univers est traversé de voyageurs hallucinés, qu'une idée fixe a jetés sur les routes : tout quitter pour se refaçonner. Se faire enfin la belle. La quête de l'élixir de longue vie ou du secret des choses dévore ces aventuriers de l'esprit. Brûlés, boiteux, rongés, manchots, ils ont lâché la proie pour l'ombre et rêvent de voir le monde surgir à l'état naissant, avec des yeux d'enfant émerveillé. Autant qu'une règle de vie, partir est un précepte d'écriture : ne jamais s'enfermer dans une formule. L'étonnante diversité des livres de Cendrars (poèmes, romans, reportages, mémoires), de même que l'inventaire des enthousiasmes qui l'ont porté vers la musique, la peinture, le cinéma, la publicité ou la radio, révèlent un créateur en mouvement perpétuel, à l'écoute du "profond aujourd'hui". Ce qui fascine dans l'atelier du poète est le refus de dissocier l'expérimentation des formes et l'expérience de soi. Sous le plaisir de rompre se relance une seule et même hantise : l'amour des commencements.

03/2014

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Littérature étrangère

Défauts dans le miroir

Il s'agit moins d'une autobiographie que d'un autoportrait : le récit ne respecte la chronologie qu'en s'accordant une assez grande liberté. On retrouve ici la démarche si souvent adoptée par le grand romancier australien dans ses ouvrages de fiction. Ainsi, cette public school dont il parle avec une amertume impitoyable est-elle en Australie, en Angleterre ? On hésite à se prononcer - puis tout s'ordonne dans la perspective de l'ensemble. Ce vagabondage de la mémoire, ces retours, ces retouches sont ceux d'un peintre (et Patrick White a toujours été passionné par la peinture, autant que par le théâtre), mais d'un peintre qui travaille longuement un coin de son tableau, quand le reste demeure à l'état d'ébauche. L'arbitraire qui peut frapper d'abord dans la place accordée à tel personnage est en soi-même un jugement. Nous voyons assez fugitivement le père, abondamment la mère, mais presque autant certains serviteurs familiers et, ce qui peut paraître soit un choix délibéré, soit un attrait irrésistible auquel cède le souvenir, se retrouve aussi bien dans les événements rapportés. Il serait naïf de s'étonner que personnes et paysages soient décrits selon l'importance relative qu'ils ont gardée dans la mémoire de cet écrivain d'humeur, ennemi du cliché. La Grèce qu'il parcourt, après la guerre, est comme vidée de tout site classique mais envahie par la vulgarité, la matière plastique et le béton. La présence humaine importe beaucoup plus pour ce promeneur du temps et de l'espace que les témoignages de l'Antiquité ; et c'est sans doute ce qui justifie la série de textes clôturant le livre, des prises de position à l'égard de la politique australienne, du théâtre, avec des portraits volontiers féroces. Règlement de comptes avec les autres et avec soi-même qui devrait passionner les lecteurs de l'ouvre romanesque en ce qu'il révèle, outre les conditions de sa naissance, les obsessions auxquelles il répond chez cet homme et qui a prêté beaucoup de lui-même à ses héros, mais sans jamais se révéler encore avec une aussi complète liberté. Franchise, intransigeance, découverte de soi à la faveur de sa propre création, finalement acte de gratitude envers la vie : une telle absence de complaisance est assez rare pour qu'on l'admire dans cette entreprise difficile qu'est un autoportrait.

03/1985

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Poésie

Brise dans le miroir

Sans doute l'une des poésies les plus ambitieuses et les plus originales du XXIe siècle : un seul poème composé de 89 chants de 33 versets. François Thiéry-Mourelet n'a jamais voulu publier d'autre poème que Brise dans le miroir et il a passé plus de 50 ans à l'écrire. Un flux d'images et d'associations sonores pour faire naviguer le lecteur dans une ambiance qui se réclame à la fois d'Homère, de St John Perse, d'Aimé Césaire ou de Dylan Thomas. Cette oeuvre mystérieuse et transparente, brutale et douce, est unique, inclassable. Un monument. Une folie.

02/2022

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Poésie

Le mur dans le miroir et autres poèmes

Célèbre, célébrée, parfois vénérée, la poésie de Yannis Ritsos est pourtant encore largement méconnue et sans doute rarement perçue dans toute son amplitude et toute sa complexité. Le passé militant de l'auteur, son combat sans défaillance, ont orienté la lecture de l'oeuvre et en ont réduit sensiblement la portée. Comme l'indique Dominique Grandmont dans une préface qui fera date, "peu de poètes ont été aussi traduits que lui à travers le monde. Peu de poètes ont comme lui connu pareille célébrité de leur vivant. Pourtant, il n'eut de cesse de dénoncer ce malentendu de la gloire dont il sait que dépend l'avenir de son oeuvre, ne serait-ce que pour lui permettre de constituer un recours au-delà de son existence propre, et de convertir en une revanche générale la dure école de l'adversité. Sans doute se doit-il de prendre position. Elle représente ce qu'il a de plus authentique à offrir. Mais il dépend de lui que cette position ne se réduise pas à une posture, s'il entend faire de la poésie une entreprise tenace et méthodique de désaliénation, Yannis Ritsos ne cessera d'opposer le poème au slogan, et restera fidèle à cet engagement personnel sous son engagement proclamé".

01/2001

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Sartre

Lire L'être et le néant de Sartre

L'être et le néant est sans doute le grand oeuvre de Jean-Paul Sartre. Ayant donné lieu à de nombreux commentaires, aucune lecture suivie n'en a pourtant été faite en langue française. Remédiant à cette lacune, chaque contribution au présent collectif aborde une thématique développée par l'un des chapitres des quatre parties de l'essai d'ontologie phénoménologique. Voulant guider les lecteurs dans leur compréhension du texte, cette étude offre également une interprétation renouvelée de celui-ci, en menant à la fois une lecture interne et un travail d'analyse des rapports entre la philosophie de Sartre et celles d'autres penseurs. Se distinguant par la singularité de sa méthode et de ses conclusions, chaque contributrice et contributeur témoigne, à sa manière et dans son style propre, de la grande fécondité de la pensée de Sartre.

03/2023

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Histoire de l'art

Giacometti. Le Nez

Parmi les chefs d'oeuvres de Giacometti, Le Nez est l'un des plus intrigants. Figure grotesque rappelant le personnage populaire de Pinocchio, ou vision de la mort comme la Tête sur tige (1947) qui en est parente, LeNez résiste à se laisser enfermer dans une signification unique. Si l'on assimile l'oeuvre de Giacometti de la période d'après-guerre au réalisme, cette oeuvre offre en fait une variété de registres. En rassemblant les différentes versions de cette sculpture iconique, vers laquelle Giacometti revient durant plusieurs années, ce livre se propose d'en élargir la compréhension. Il en déploie la richesse des significations, en soulignant son ancrage culturel multiple : Vanités, figures carnavalesques, masques de Nouvelle Guinée, etc. Il analyse aussi le rapport complexe que Giacometti entretient avec l'anatomie, révèle la place de la caricature dans son imaginaire et l'importance de l'anamorphose, apparue durant sa période surréaliste dans des oeuvres comme Pointe à l'oeil (1931-1932). Créées en écho à cette sculpture si singulière, les oeuvres marquantes des artistes contemporains internationaux Rui Chafes, Ange Leccia, Annette Messager et Hiroshi Sugimoto témoignent de son pouvoir de fascination et l'éclairent d'un jour nouveau.

10/2023