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François Nourissier. Portrait-vérité

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Critique littéraire

François Nourissier. Portrait-vérité

Pol Vandromme, un de nos meilleurs critiques, se soucie peu du masque de grand mandarin de la République des Lettres dont on affuble François Nourissier. Il cherche, derrière le personnage, l'homme, et il le cherche seulement à travers ses livres. Ce portrait est avant tout une lecture minutieuse, décapante, passionnée, des douze romans et de la demi-douzaine de libelles et textes autobiographiques qu'a publiés Nourissier depuis 1951. Ainsi se dessine peu à peu le vrai Nourissier : enfant de la petite bourgeoisie, orphelin précoce, Lorrain obstiné, qui de la banlieue de ses origines à Sciences Po et à l'Académie Goncourt, en passant par le Secours catholique, l'aide aux réfugiés palestiniens, l'amour des jeunes filles, l'aventure de La Parisienne, la familiarité avec le judaïsme, a suivi un itinéraire très "français" et plus complexe que l'étiquette d' "écrivain de droite" ne voudrait le faire croire. Ce portrait-vérité ménage donc pas mal de surprises. Secrétaire général de l'Académie Goncourt, critique au Figaro Magazine et au Point (des Nouvelles littéraires aux Lettres françaises, il a collaboré à bien des journaux...), longtemps éditeur, membre de plusieurs jurys, Nourissier n'est pas un notable ordinaire.

12/1993

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Rhône-Alpes

La Vérité qu'elle mérite

Combat pour une juste cause dans les ténèbres de la Ville des Lumières Marie Beauchamps, capitaine de police à Lyon, a tout perdu à cause d'un accident inexplicable en opération : l'homme qu'elle aimait, la confiance en son corps irrémédiablement blessé, la foi dans son métier. Elle fait preuve d'une telle incurie que sa hiérarchie en vient à lancer contre elle une procédure de révocation. Bon prince, son supérieur lui confie une dernière affaire avant son départ : à Villeurbanne, dans la cité du Tonkin, on a retrouvé le corps tronqué d'une femme dans une valise. Alors qu'elle est bien décidée à bâcler l'enquête, Marie se voit encombrée de deux témoins à protéger : un chien-loup qui pourrait avoir eu l'assassin pour maître et un gamin du Tonkin qui en sait plus qu'il ne faudrait. Malgré elle, la voilà entraînée dans une chasse à l'homme qui la conduira des terrains vagues de la banlieue aux salons feutrés des beaux quartiers...

03/2023

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Littérature française

François, portrait d'un absent

Une voix blanche, surgie au milieu de la nuit, annonce à Michaël Ferrier la mort de son ami François et de sa fille Bahia. Dans la dévastation, la parole reprend et les souvenirs reviennent : comment deux solitudes, jeunes, se rencontrent, s'écoutent et se répondent ; les années d'études, d'internat ; la passion du cinéma, de la radio : la mémoire se déploie et compose peu à peu une chronique de l'amitié, un tombeau à l'ami perdu.

08/2018

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Littérature française

Le maître de maison

Un homme et une femme, en automne, parcourent les routes du Midi à la recherche d'une maison. Ils en choisissent une, l'achètent, la restaurent, s'y installent. Voilà bien l'aventure la plus raisonnable. D'où vient alors qu'ils la mènent dans cette fièvre, ces incertitudes ? Autour d'eux - le village, les gens - on observe ces nouveaux venus. On se pose sur eux des questions. D'autant plus de questions que leur vie ne ressemble pas à l'idée qu'on s'en fait. Trop nocturne, peut-être ? Ou bien quelque angoisse qui sourd d'eux comme une sueur sur le visage des citadins qu'indispose la chaleur de ces pays... Un voisin parle d'eux. Agacé parfois, ou fasciné, ou dérouté, il donne forme aux chuchotements, aux racontars qui se colportent. Sa propre vie, bientôt, lui remonte aux lèvres. Les usages de parole et de liberté qu'il découvre, trop étrangers aux siens, lui tournent la tête, comme la lui font tourner ces verres d'alcool qu'on lui offre au Lossan en trop grande abondance. Entre le moment où les étrangers sont arrivés au village, sous la pluie, pour la première fois, et le drame confus où paraît se dissoudre leur histoire, une année s'écoule. Les quatre saisons des efforts vains, des travaux, des peurs, des mauvais rêves. Arracher une maison à son passé, à sa vermine, tirer de la ruine et de la léthargie ce qui aurait tellement tendance à s'y enfoncer : il y faudrait une force et une lucidité que ne paraît pas posséder le maître de maison. Loin de là. On habite sa maison comme on habite sa vie, mais celui qui n'a pas appris à vivre, comment saurait-il aménager les lieux qui se refusent à lui ?

09/1968

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Littérature française (poches)

Bleu comme la nuit

Les années d'après-guerre paraissent déjà antédiluviennes : le statut immémorial des jeunes filles, les Allemands " ennemis d'hier ", les blessures de l'Occupation et de la Libération mal cicatrisées, les écrivains " compromis " réfugiés en Suisse et impatients de reprendre leur place à Pais, la France vieillotte mais avide de vivre, un temps où l'on croyait encore, pêle-mêle , aux entreprises de séduction, au dandysme des hussards, aux lendemains qui chantent et au désenchantement... En 1958, âgé de trente ans, François Nourissier se retournait moins sur un passé encore bref qu'il ne dressait le bilan et fredonnait les chansons d'une époque et de sa jeunesse. Souvenirs amoureux, rencontres littéraires et politiques, paysages, silhouettes imaginaires ou réelles traversent, porté par une très belle langue, ce roman parfois déchirant comme un aveu. " Le temps d'apprendre à vivre, écrivait Aragon, il est déjà trop tard. " Bleu comme la nuit, c'est exactement ça : le temps d'apprendre à vivre. En d'autres termes : " un roman d'apprentissage ", à la fois source et estuaire de tout romanesque.

03/1983

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Littérature française

Les chiens à fouetter et le jeu de l'oie du petit homme de plume. Avec 1 Jeu

Plaidons coupable. A tout le moins plaidons inquiet : dans toute représentation moqueuse ou gentiment agressive d'une carrière, d'une ambition ou simplement d'un métier, on peut flairer un peu d'envie ou d'embarras, déplorer tout ce bruit pour rien. Ces sortes de farces côtoient toujours la gaffe. Attention au larbin congédié. La roture guette le malheureux caricaturiste qui s'échine à faire sourire pendant que de plus nobles que lui aiguisent noblement leur noble plume.

08/2009

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Littérature française

Eau-de-feu

"A ses débuts, un couple se vit comme stable et durable. Les partenaires ne guettent aucun changement, sauf, bien sûr, les tempêtes et ravages de la passion, inopinée et brutale. Ce n'est pas de passion qu'il est question ici, mais de l'ennui - le plus subtil des périls. Je me disais heureux, comme Reine se disait heureuse : pourquoi taquiner ces sentiments-là? Depuis quatre ans, la bataille où se débat Reine m'a laissé le loisir de me poser des questions. Je pense avoir compris combien j'avais laissé Reine s'appauvrir. "

12/2010

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Littérature française

La maison Mélancolie

Je voudrais exprimer, et si possible illustrer cette affirmation : les maisons sont les lieux du monde (de notre petit monde) où prospèrent le plus somptueusement les nourritures et les poisons de l'amour. Sa pompe et ses indignités. Les maisons sont des couveuses à regrets, remords, amertumes, autant que des refuges pour les passions de l'amour. (J'appelle passions de l'amour les flambées aussi bien que les braises, les flammes claires, la cendre.) Les maisons sont les formidables cachettes où entreposer la vraie vie.

10/2005

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Littérature française (poches)

Un petit bourgeois

En 1961, j'étais grand lecteur depuis vingt bonnes années. Une évidence s'imposa : les livres abrupts, secrets, qui nourrissaient en moi le plus d'énergie et de rêves, me constituaient aussi une famille : Montaigne, Rousseau, Constant, Michel Leiris. Les hors-la-loi de la première personne, les innocents de l'aveu. Ma résolution fut vite prise : occuper ma place, fût-elle modeste, dans cette histoire d'amour et de vacherie que l'autobiographie mène avec soi-même et avec le style, l'allure qu'exige le genre. Un petit bourgeois (1963) fut le premier d'une suite d'ouvrages qui en comptera - Dieu dispose... - sept ou huit le jour de mon départ.

05/2002

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Littérature française (poches)

En avant, calme et droit

C'est toute la société française contemporaine qui va défiler sous nos yeux, avec ses troubles et ses passions. Plus maître de sa forme que jamais, démêlant avec un scalpel infaillible les malaises de l'âme et de la société dans lesquels nous nous sommes tous empêtrés, jouant à la perfection des impostures de la morale et des élans toujours freinés vers un bonheur impossible, Nourissier poursuit, avec En avant, calme et droit, l'édification patiente d'une espèce de comédie humaine de notre temps. Jean d'Ormesson, Le Figaro Magazine. Hussard, vous dis-je, ce Nourissier. Et superbe écrivain. (...) A l'époque où les postillons fatiguent de vieux percherons épais, c'est beau de lire un roman qui a le mors aux dents. Et la grâce. Jérôme Garcin, l'Evénement du Jeudi. Nourissier est à l'apogée de sa violence intime, feutrée, avec une perfidie qui, en littérature, est du grand art. Mépris et fascination pour la bourgeoisie, hantise de la veulerie, combat perpétuel entre le mirage de la pureté et celui de la jouissance, peur du corps, peur des femmes, peur de la mort, ces thèmes qui ont bâti en sourdine l'œuvre de Nourissier sonnent ici fort et clair. Claire Gallois, Paris Match.

10/1989

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Littérature française

Neuf histoires françaises : Bleu comme la nuit. Portrait d'un indifférent. Une histoire française. Le maître de maison. Allemande. L'empire des nuages. En avant, calme et droit. Le gardien des ruines. Le bar de l'Escadrille

Allez, secouez-vous, Nourissier ! Répondez à la question posée. Neuf illustrations du "cent fois sur le métier", ça doit bien vous faire quelque chose, une pointe d'étonnement, une caresse de vanité ? Ou au contraire l'allergie, les démangeaisons, plaques rouges, incompatibilités... Le guignon ? La tentation du déni de paternité ? Vous avez aimé ça ou non ? - Jamais personne ne répond à cette question-là... - Raison de plus, essayez ! Horreur ou divine surprise ? - Eh bien, je vais vous dire (avez-vous remarqué que la formule revient dans toutes les interviews ?) : j'ai assez aimé ça. J'ai aimé la cohérence entre les formes successives du même propos : pendant quarante ans, j'avance sur la route choisie. Des "progrès" ? Rien ne se passe selon cette morale des "progrès". Mais, fresquiste par obligation autant que par choix, je reste dans mon mur, je joue le jeu. J'espère, oui, c'est le juste mot, ne pas me rendre ridicule en avouant l'espèce d'amitié que j'ai découverte et qui circule entre mes livres et moi. Ce sera mon dernier mot : amitié. Moi qui ai tant répété qu'il ne fallait pas aimer personnages, ni trop s'aimer soi-même, j'ai bonne mine ! Ce volume regroupe neuf romans, datés de 1958 à 1997. Les titres qui ont été écartés sacrifiaient à la psychologie, au roman d'analyse ; ceux qui sont rassemblés ici ont en commun mis en scène dans le décor de la société française telle que je l'ai devinée ou "habitée" de 1935 à la fin du XXe siècle. D'où le titre du volume : Neuf histoires françaises. "

03/2003

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Critique littéraire

A défaut de génie

Des Mémoires ? Certes non ! Le moins possible de grands décolletés, arquebusades, vieux maîtres bourrus. Des souvenirs ? Ce livre en est composé, comme de portraits, mais il ne cherche pas à être exhaustif, à n'oublier rien ni personne. Il procède plutôt par glissements, associations, hasards. S'il reconstitue une vie, c'est à travers des parfums, des colères, des plaisirs, des deuils et non pas des prouesses. L'auteur n'a pas cueilli un bouquet de fleurs d'index - d'ailleurs ne vous y cherchez pas, il n'y a pas d'index. En somme, une vie ordinaire : foi, agnosticisme, tristesses sociales, alliances amicales et amoureuses, peur ou lâcheté devant les crimes du siècle, tentations et dégoûts politiques. Les livres - ceux des autres, les miens - ont bâti ma vie et fini par me faire une maison. A l'heure (tardive) où j'en suis, la mémoire s'abandonne aux grandes marées intérieures et secoue mon bateau.

10/2001

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Littérature française (poches)

Une Histoire française

" On y voit un petit garçon né comme moi en 1927, Patrice Picolet, découvrir, entre le printemps 1930 et l'automne 1940, des vérités qui le blessent. Certaines touchent à son cœur, à sa famille, à la méfiante tendresse qui le lie à sa mère. D'autres, à travers l'exode et la défaite, constituent un morceau, le plus déchirant, de l'histoire de son pays. Comment ne pas reconnaître que Patrice me ressemble ? Je ne fus pas exactement ce petit garçon-là, mais je fus son frère dans l'écoeurement et la détresse. D'autres pages d'Une histoire française montrent un homme dans sa maturité, qui parle en son propre nom, ou au mien, comme on préfèrera. Il est à la fois Patrice devenu adulte et l'auteur qui regarde son enfance et sa vie. Les deux terrains et les différentes couches de leur géologie, ici, se confondent. De vrais souvenirs, une confession sans détours eussent peut-être paru plus courageux. Disons donc que, sous sa forme présente, Une histoire française constitue le dossier de tout ce qui me fait mal. " F.N. Ce roman a obtenu le prix littéraire de la Guilde du Livre et le Grand Prix du Roman de l'Académie française.

04/1979

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Littérature française (poches)

Le bar de l'Escadrille

A l'enterrement de son ami Antoine, Jos Fornerod, éditeur parisien puissant et respecté, considère avec désabusement la comédie du milieu littéraire, intellectuel, politique rassemblé autour de la tombe. Il sait bien, à l'âge qu'il atteint, qu'à travers l'autre, c'est lui qui a commencé de mourir. Les intrigues et les appétits d'un monde gagné par la fièvre financière, l'ambition, les rivalités de toujours vont hâter le moment d'une dépossession qu'il verra venir sans surprise, sachant à quoi s'en tenir sur les fidélités. L'éloignement auquel il se voit contraint, et que rendra plus cruel la disparition de sa femme, Claude, ne s'est-il pas déjà creusé en lui-même ? Au bar de l'Escadrille, dit une chanson d'autrefois, on ne pleure pas quand un ami manque à l'appel. En même temps qu'un roman du vieillissement, François Nourissier brosse un tableau sans illusions d'un Paris qu'il connaît bien, empruntant tour à tour le regard et la voix des hommes et des femmes qui s'y agitent, s'y cherchent, s'y trouvent, s'y perdent. Un grand roman balzacien, polyphonique, charriant comme un fleuve les vanités, les grandeurs, les amours, les blessures, les trahisons, où l'on retrouve la lucidité à la fois sage et amère, l'écriture vigoureuse et sans prudence, qui, de La Crève à Bratislava et au Gardien des ruines, ont fait de François Nourissier un des maîtres du roman contemporain.

10/1998

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Littérature française (poches)

Le musée de l'Homme

Un coup de soleil et de vent balaie la place du Trocadéro. Les pensées de Paul Valéry brillent en lettres d'or au fronton d'un palais républicain ; plus bas, trois mots claquent sur la pierre et m'offrent un titre : Musée de l'Homme. Je suis preneur ! Adjugé ! Le quart de siècle qui précède cette appropriation, nous avions fait, avouons-le, grande consommation de toutes les formes d'anthropologie : début de la vogue humanitaire, grand chic des " sciences humaines ", crédulités et optimismes divers. Que d'homme ! Que d'homme ! Gide l'avait compris avec sa subtilité habituelle quand son Œdipe répond au Sphinx : la réponse, c'est l'homme, quelle que soit la question. Ils ne me font pas sourire les inconnus qui murmurent : " Ah, si je vous racontais ma vie, quel livre vous en feriez ! " Ils ont raison, ces naïfs. Rien de plus émouvant qu'une vie réputée " ordinaire ", rien de plus amer, secret, étrange et étranger. Les matériaux quotidiens font la comédie humaine : une tâche sur laquelle vous saignez; une mère qui glisse à l'absence ; une femme qu'enfin vous aimez après toutes celles que vous avez désaimées, perdues ; l'âge qui arme ses fusils... L'homme total et ordinaire méritait bien son musée. Je lui ai donné l'apparence d'un carnet de croquis : onze autoportraits de M. Tout-le-Monde. Voici le narrateur en père, fils, mari, en notable et en fantôme, en écrivain et en homme au rancart. Un petit bourgeois était une confidence sournoisement subjective - une patate chaude. Ici le conservateur a repris les choses en mains, mis de l'ordre, et il propose ce catalogue de mes expositions permanentes. F. N.

10/2002

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Littérature française (poches)

Le gardien des ruines

Médecin de la bourgeoisie parisienne, Albin Fargeau est un nostalgique : il aime les vieilles idées, les vieilles demeures, les traditions, le passé. Il en vient à ne plus s'intéresser qu'aux plus âgés de ses patients, qu'il aide à affronter les épreuves du temps à mesure que lui-même les découvre. Quelle vie, quelles expériences produisent un de ces hommes qu'on baptise " conservateurs " ou " réactionnaires " ? C'est ce que nous raconte le romancier de La Crève et de La Fête des pères en nous promenant de l'avant-guerre à Mai 68, de Pétain à Mitterand, à travers la vie d'un homme, avec ses amours, ses foucades, ses batailles perdues ou désertées, et cette grande fatigue finale qui le conduit à n'être plus que le " gardien des ruines ". Le radotage supplée la pensée, les mensonges d'une vie se déchaussent soudain comme des dents, le corps s'alourdit de tous les bonheurs manqués... Cela pourrait être sordide, et c'est poignant. Jérôme Garcin, L'Evénement du jeudi. On ne sort pas détruit ni même blessé de la lecture de ce roman sans concession. Au contraire, on est comme stimulé. C'est que François Nourissier est un grand écrivain. Jean-François Josselin, Le Nouvel Observateur.

10/1994

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Littérature française (poches)

Roman volé

Roman volé est le récit d'un fait divers. C'est aussi une réflexion sur la possession, la dépossession, et la soustraction générale qui clôt toute vie. Une rupture du cours des choses produit chez le narrateur de longs échos : un vol. Quoi de plus banal, pourtant, qu'un vol ? À l'arraché, à la tire, à la roulotte, un casse, un saucissonnage : le vocabulaire est riche. Que nous vole-t-on, à ma femme et à moi, ce soir d'été ? Argent, colliers, bagues, passeports, clés de maison et de voiture, différents joujoux bancaires - panique ! Sans ses grigris, le roitelet d'Occident est nu. Mais pourquoi, dans l'aérogare en train de glisser à la nuit, cet excès de désarroi ? Parce que l'on a aussi volé à l'écrivain son manuscrit en cours d'achèvement. Pas de double ? Pas de photocopie, de " mémoire ", de " disquette " ? Non, rien. Il n'est plus personne. Aussi désarmé et gueux que le clochard endormi sous ses emballages... Quel jeu le volé doit-il jouer ? Dramatiser ou minimiser ? Démangeaisons sécuritaires ou désinvolture ? On lui a volé ses rêves. Il craint la récidive, le piège, le martyre, le ridicule. Il craint, si jamais on le retrouve, de devoir relire son manuscrit " d'un œil neuf ", c'est-à-dire lavé par le vol, et de découvrir qu'il ne vaut pas tripette. Du moins le " travail de deuil ", comme dit le langage élégant, a-t-il commencé d'effacer la magie, la crédulité, l'illusion littéraires ? On ne va quand même pas faire la guerre pour Dantzig, ni un scandale pour un roman contestable ? Nos textes nous sont donnés, dites-vous. Ils nous sont aussi volés : y voyez-vous une différence ? Création, imaginaire, personnages, etc. : sourdine ! sourdine !.... F. N.

12/2002

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Histoire de France

François Mitterrand. Portrait d'un ambigu

Il fallait sans doute le recul des ans, et celui de l'observateur étranger, fin connaisseur de la France, pour obtenir tant d'informations inédites et produire une biographie de François Mitterrand qui fasse à ce point référence. Correspondant de la BBC à Paris pendant les années Mitterrand, Philip Short brosse le portait d'un homme aux talents et défauts exceptionnels, un esthète machiavélien qui pendant ses deux mandats a conduit la France dans la modernité. Homme de contradictions, il fut à la fois leader d'un mouvement de résistance et décoré par Vichy ; jeune parlementaire conservateur, il devint le leader incontesté de la Gauche unie. Imposant les communistes au gouvernement, il fut le fossoyeur du PCF. Féroce opposant à De Gaulle et à la constitution de la Ve République, il sut à merveille user du système institutionnel et s'inscrire dans une forme d'héritage gaullien… Tout cela en arrivant à gérer une vie privée extraordinairement compliquée. Biographe réputé, toujours à bonne distance de son sujet, Philip Short apporte de nombreux détails inédits sur sa gestion des " deux familles ", ses maîtresses, son rapport ambigu à l'argent et aux amis riches. Grâce aux archives américaines et britanniques, il dévoile également de nombreux épisodes jusqu'ici inédits de ses relations avec Reagan, Thatcher, Kohl, Gorbatchev… Cette biographie menée d'une plume alerte a été saluée par la presse anglo-saxonne et s'impose déjà comme une référence.

01/2017

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Biographies

Françoise Frenkel. Portrait d'une inconnue

En 2015, après soixante-dix ans d'un long oubli, Rien où poser sa tête de Françoise Frenkel est redécouvert en France. L'impressionnant parcours de cette femme nous parvient miraculeusement intact, sa librairie française à Berlin, sa fuite dans la France occupée, la déportation à laquelle elle réussit à échapper, son passage en Suisse. Le livre connaît un succès immédiat et est traduit dans plus de onze langues. Ressuscité, son nom fait surgir de nouveaux documents. Lettres, archives de police et d'Etat provenant de tous les pays qu'elle a traversés, carton d'inédits conservé pendant quarante ans dans sa famille suisse, publications datées d'avant et après la Seconde Guerre mondiale. Corine Defrance, historienne spécialisée dans l'histoire franco-allemande, a enquêté pendant cinq ans sur Françoise Frenkel en partant sur ses traces à travers l'Europe, de la Pologne au sud de la France. Elle a collecté et assemblé tous ces documents pour bâtir cette biographie qui nous permet, aujourd'hui, de déchiffrer en profondeur Rien où poser sa tête, et de reconstruire enfin un portrait précis de Françoise Frenkel.

10/2022

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Développement durable-Ecologie

L'Amérique verte. Portraits d’amoureux de la nature

Les Etats-Unis ont été parmi les premiers pays à se doter de lois en faveur de la protection de la nature, de la qualité de l'air et de l'eau, à interdire certains produits toxiques et à créer des parcs nationaux, dont Yellowstone ouvert dès 1872. L'histoire de l'écologie y ressemble à une partie de ping-pong, chaque avancée législative est suivie d'une régression et aucun président ne peut s'enorgueillir d'une politique environnementale novatrice et courageuse. Néanmoins, c'est aux Etats-Unis que la pensée écologique s'enracine avant même l'apparition du mot "écologie". Cet essai se veut une invitation à faire connaissance avec ces premiers "naturalistes amateurs", "marcheurs et observateurs", "paysagistes et amoureux de la nature" que l'on peut qualifier d'écologistes, comme Emerson, Fuller, Thoreau, Downing, Marsh, Olmsted, Muir, Burroughs, Leopold, MacKaye, Mumford et quelques autres. Leurs oeuvres et réalisations, qui concernent principalement le XIXe siècle, sont non seulement décrites et analysées mais reliées entre elles car souvent ils se lisaient et s'appréciaient. Aussi Thierry Paquot tisse-t-il des filiations, souligne-t-il des interactions qui constituent au final un héritage sans testament pour les militants actuels qui ne désespèrent pas d'inscrire la question environnementale à l'agenda politique. Il en est encore temps et ils ne partent pas de rien !

10/2020

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Beaux arts

Portrait et tapisserie. Textes en français et anglais

Portrait tissé, portrait en tapisserie : l'association des deux termes est inattendue. On craint d'avoir affaire à un oxymore avancé au hasard, à une somme de contradictions. Ce serait la rencontre forcée entre un genre tourné vers la description naturaliste et un médium visuel caractérisé par des principes décoratifs et utilitaires. En tant que pratique sociale à l'époque moderne le portrait puise sa légitimité dans la sécularisation croissante des sociétés et des cultures européennes. Il se greffe sur l'intérêt accordé à l'histoire des individus dans leur existence terrestre, tandis que la tapisserie depuis ses origines fonde son attrait sur les histoires fantastiques qu'elle illustre pour faire prier ou rêver. Le portrait rattache le spectateur directement au monde, la tapisserie l'aide à s'en détacher. Certes la poétique de cour sert un discours de fondation familiale et de légitimation historique, aux enjeux de pouvoir bien concrets et le plus souvent sanglants, comme dans les tentures à sujets troyens des XIVe et XVe siècles, mais l'allusion généalogique n'est pas envisagée comme un obstacle à l'imagination. Les portraits tissés à l'époque de la Renaissance participent à l'avènement d'une nouvelle sensibilité historique, nourrie de témoignages pris sur le vif, et supplantent un " art de mémoire " et ses figures-types. La présence de personnalités contemporaines dans les tentures dut sembler aussi naturelle que de les voir peupler les enluminures, les retables et les vitraux : l'aura ancien de la tapisserie se trouvait amplifié par l'aura du genre nouveau du portrait. Plusieurs circonstances et facteurs aident à comprendre pourquoi la tapisserie fut adoptée comme support du portrait au cours des siècles. Les études de cas réunies dans ce volume permettent d'évoquer plusieurs des étapes significatives du développement du portrait tissé, de la fin du Moyen Age à l'entre-deux-guerres.

01/2015

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Equitation

La course parfaite. François Mathet, portrait du maître-entraîneur

Le jeune François Mathet a une passion : le pur-sang et les courses. Mais il ne vient pas du sérail. Il entre par effraction dans un cénacle où se croisent grands propriétaires et femmes de caractère. Meilleur gentleman-rider des années 1930, l'ancien officier de cavalerie a un don singulier pour comprendre les chevaux et une méthode d'entraînement unique. Maître d'apprentissage d'Yves Saint-Martin, il mène le jockey émérite à la gloire, pourtant les déchirures n'épargnent pas ces deux Magnifiques. Il a tout gagné : des Arc-de-Triomphe, Jockey-Club, Prix de Diane, Derby d'Epsom... A Chantilly, il est l'entraîneur des plus prestigieuses écuries, celles de l'Aga Khan ou de Guy de Rothschild. Aussi de Gabrielle Chanel et d'Alain Delon. Adoré des turfistes pour son honnêteté, détesté par ses pairs pour son arrogance, l'énigmatique "Napoléon des entraîneurs" est respecté de tous. Il défait les malédictions, suscite curiosité et controverses. Sa vie se lit comme un roman. Ce portrait de François Mathet, élu "entraîneur du XXe siècle" , révèle ses combats, ses fêlures, et retrace une page mémorable de l'histoire des courses françaises.

11/2021

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Responsabilité médicale

Vérités et contre-vérités en expertise médicale. La vérité des parties, loyauté rigoureuse ou morale élastique

Il est impensable de mentir dans une expertise médicale. Et pourtant... ! Pour un nombre non négligeable de justiciables, cette faute honteuse est une méthode comme une autre, destinée à promouvoir une position trompeuse auprès de l'expert pour que, dans l'esprit du menteur, l'expert comprenne bien comment il doit statuer. L'étude philosophique du mensonge emmène le lecteur de Platon à Kant, de Saint Augustin à Jankélévitch, la nécessaire rigueur des uns contrastant avec l'indispensable souplesse des autres. L'analyse psychologique des tenants fondamentaux du mensonge nous montre les modalités de l'élaboration du processus. On pénètre la vie psychique du menteur, face à sa faute, ses contradictions et ses moyens d'évitement, ses mécanismes de sécurisation et ses faiblesses et parfois, sa chute. La culpabilité le rendra visible, l'habitude le préservera. La conséquence du mensonge dans la procédure est majeure. Le neuro droit invite à l'analyse de la pensée, mais doit garantir la fiabilité scientifique tout autant qu'un non dépassement du cadre procédural et éthique, afin de préserver les droits de la défense. L'évaluation des modes de détection montre qu'une méthode a posteriori permet d'obtenir la meilleure performance pour mettre en évidence la tromperie. Au-delà des paramètres complexes et de la clinique du mensonge, c'est bien l'incohérence situationnelle et scientifique qui, associée à certains éléments de comportement, constitue, pour nos 702 dossiers étudiés, le meilleur élément de détection du mensonge, parmi les stratégies que nous proposons.

10/2023

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Policiers

Vérité

Vérité a reçu le Miles Franklin Award,la plus importante distinction littéraire australienne.Pour la 1ère fois, cet équivalent de notre prix Goncourt est remis à un roman noir.Vu l’ampleur de la fresque brossée ici par Temple qui capte superbement le désarroi de nos sociétés en crise, ce livre pourrait s’appeler « la vérité sur notre époque ».Alors que Melbourne vit un été caniculaire, que des incendies se sont déclarés et que le feu est aux portes de la ville, le commissaire Stephen Villani est appelé sur une scène de crime dans les beaux quartiers ; une jeune femme a été retrouvée sans vie dans un appartement de grand luxe. La morte le trouble profondément, lui faisant penser à sa fille Lizzie, adolescente en rébellion qui a fugué en compagnie d’un dealer. Villani se sent coupable de l’avoir négligée.Aux antipodes de ce crime, son équipe se rend dans une banlieue sordide après la découverte macabre dans un hangar de trois cadavres d’hommes atrocement torturés. Deux enquêtes qui s’entrecroisent et se mêlent au souvenir d’autres affaires.Melbourne devient ici un patchwork d’extrêmes : soirées chics pour privilégiés, planques sinistres de la pègre, bureaux de la police, collines où progresse le feu. Villani passe d’un monde à l’autre avec la tentation de vouloir tout maîtriser, mais se rend compte que les enjeux le dépassent.Une écriture typiquement hard-boiled, précise, laconique et même souvent elliptique qui donne son rythme particulier à ce roman tendu à l’extrême. La brutalité du réel, une profonde réflexion sur le mal, l’échec et la corruption. Mais c’est aussi un roman dans lequel le protagoniste se demande avec angoisse qui est sa vraie famille : son père, ancien mercenaire au Vietnam, son épouse absente, sa fille fugueuse, ou bien ses collègues, voire les criminels qu’il côtoie ?

05/2012

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Science-fiction

Vérité

À la suite d'un coup du sort, ils se retrouvent ruinés, menacés de tout perdre. Mais la rencontre avec un homme richissime et mystérieux, Sarotzini, est sur le point de les sauver. Il se propose en effet d'aider le jeune couple. Mais c'est du donnant, donnant. Sarotzini n'a qu'une exigence : avoir un bébé de Susan. Vérité sera son nom... Un récit cauchemardesque et pervers dont l'intensité va crescendo et interdit tout abandon en cours de route.

09/2010

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Littérature française

Moi, François le Français

La vie est une aventure. Ma mère et mon père, une histoire d'amour au-dessus de tout. Il l'a enlevée, ils ont fait la "carrossela", sont partis sans se retourner, ont quitté le pays, la famiglia. Quand l'amour est le plus fort, l'enfant paraît. L'enfant c'est moi, François le Français. Je veux être le meilleur Français possible, servir mon pays, m'émanciper ailleurs. D'autant plus qu'elle ne m'aime plus, ses soleils ne brillent plus pour moi. Je m'en vais traverser la guerre, le siècle. Je veux devenir riche ; riche de quoi ? La vie est une aventure, rencontrer l'autre est une jouissance.

06/2022

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Actualité et médias

La vérité, toute la vérité

En janvier 2018, Jeremstar a été victime d'une campagne de cyberharcèlement sans précédent. Des milliers d'internautes se sont alliés pour l'assommer de dénonciations calomnieuses ; pour le noyer sous des commentaires diffamatoires, injurieux, trop souvent homophobes. S'il n'a jamais abordé le sujet jusqu'ici ; à travers ce livre, Jeremstar se confie pour la première fois sur la polémique injustement appelée par la presse " JeremstarGate ". Comment l'a-t-il vécue ? Quels drames se sont noués dans l'intimité de sa vie privée ? Comment s'est orchestrée sa disgrâce ? Comment l'égérie de la jeunesse s'est trouvée réduite à raser les murs ? Pour Jeremstar, cet ouvrage est l'occasion d'adresser le premier message politique de sa carrière. Il y interpelle les pouvoirs publics sur la question du cyberharcèlement. L'effroyable épreuve qu'il a endurée a transformé Jeremstar en jeune homme mature et engagé. Il démontre ici à quel point il a à coeur de protéger sa communauté des dangers de l'ère numérique. Cet ouvrage marque l'entrée de l'univers Jeremstar dans une nouvelle ère.

04/2019

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Critique littéraire

Parlez-vous tronqué ? Portrait du français d'aujourd'hui

Depuis le début du XIXe siècle, on a pris l'habitude, pour des raisons de rapidité ou de complicité, d'abréger les mots du français. Ce procédé, nommé "troncation", caractérise la langue courante contemporaine : les termes cinéma, kilo, météo, métro, photo, radio, taxi ou encore vélo en résultent ! Aujourd'hui, le phénomène se généralise et privilégie désormais une formation où est conservée, à la fin du mot tronqué, la consonne qui suit la coupe syllabique traditionnellement admise. Ainsi, un appartement devient un appart, une colocataire une coloc ; le maxi le cède au max et la communication à la com ; le collaborateur, jadis raccourci en collabo, retrouve une seconde jeunesse avec le collab'. Cette manière de s'exprimer se retrouve dans l'enseignement (dissert', exam, prof, sciences nat, etc.) comme dans la police (flag, gardave, indic, perquise, etc.). Elle gouverne un parler juvénile : à toute. Dans les cités, on tronque le verlan : flic, prononcé [flikeu], donne keufli, réduit à keuf. Avec science et humour, Bernard Cerquiglini consacre à ce français nouveau un ouvrage riche en exemples et en jeux.

10/2019

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Tourisme étranger

Vienne. Portrait d'une ville, Edition français-anglais-allemand

Un voyage photographique à la découverte de la métropole du Danube Culte voué aux Habsbourg, cafés littéraires et esprit viennois, valses à trois temps, Schönberg et bal de l'Opéra, Wiener Werkstätte, Art nouveau, musées MUMOK et de l'Albertina, Qualtinger, Jelinek et autres écrivains, cathédrale Saint-Etienne, Prater, Naschmarkt et Strudlhofstiege... Vienne est riche en trésors cachés et en histoires quotidiennes, marquantes ou insolites. A travers des centaines de photographies prises au cours des 175 dernières années, ce recueil invite à une promenade à travers l'histoire et les quartiers de la capitale autrichienne : la Vienne des fastes de la monarchie et de l'empire, celle de "la fin de siècle" et de la guerre froide, mais aussi la métropole moderne.

11/2019

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Photographie

London. Portrait d'une ville, Edition français-anglais-allemand

Samuel Johnson aurait eu cette phrase célèbre : "Quand un homme en a assez de Londres, il en a assez de la vie." Remarquable par son histoire, son architecture, ses monuments, ses nies, le style, le flegme, le chic londonien et la loyauté de ses habitants, la capitale britannique se révèle à travers plusieurs centaines de photos, pour beaucoup inédites, provenant d'archives du monde entier. Londres est une métropole tentaculaire qui ne cesse de muter et de croître, pourtant le caractère unique, l'humour et l'opiniâtreté de ses habitants ont résisté aux évolutions complexes du passé et à la précarité de l'époque contemporaine. Ce livre est dédié à tous ces Londoniens, à leur ville et à son histoire, que l'ouvrage retrace aussi au moyen de centaines de citations, d'articles percutants et de références à des films, des livres et des disques majeurs. Londres victorienne et folles années soixante, bataille d'Angleterre et vague punk, Festival of Britain et jeux Olympiques de 2012, ruelles aux pavés humides noyées dans le brouillard et chefs-d'oeuvre architecturaux des siècles passés, pubs populeux et clubs privés, mariages princiers et rave parties, charme désuet de l'East End et merveilles de Westminster, filles de Chelsea et jeunesse branchée de Hoxton : page après page, photo après photo, ce livre, ample comme l'est la ville, apporte enfin à Londres l'hommage qu'elle mérite.

06/2012