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Alain Bosquet

Extraits

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Critique littéraire

Entretiens avec Alain Bosquet

Yachar Kemal et Alain Bosquet se sont rencontrés au sommaire d'une revue américaine, dès 1957. Depuis la publication en France de Mèmed le Mince, ils entretiennent une amitié vive et véhémente. De leurs rencontres et de leurs pugilats est née, en 1984, l'idée d'un dialogue plus exhaustif. Comme ils ne parlent pas la même langue, ils se sont écrit longuement. Ces entretiens se sont terminés en 1989 : il a fallu les revoir, les resserrer, leur donner une forme dense et drue. Yachar Kemal y parle de son enfance fabuleuse, de la situation de la Turquie, de ses propres drames, de la difficulté d'être un écrivain dans un pays où la démocratie connaît des hauts et des bas. Il s'exprime aussi sur la littérature universelle et ne craint pas de prendre parti : on peut être un romancier épique et un homme d'action. Il a paru souhaitable de publier ce livre tel qu'il a été rédigé il y a trois ans, sans rien changer aux réflexions politiques, dont certains détails peuvent ne plus s'appliquer. Ce qui compte, c'est l'exceptionnelle richesse du tempérament, chez Yachar Kemal.

04/1992

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Critique littéraire

Un autre homme. Hommage à Alain Bosquet

Cette étude se veut une rencontre avec un " autre homme " que celui que l'on a coutume de percevoir sous le nom d'Alain Bosquet. Peut-être parce que nous nous trouvons face à une vraie personnalité dont l'enchevêtrement des fils d'une vie riche et complexe a traversé l'œuvre d'un homme tout au long d'un siècle mouvementé. C'est cela que les auteurs de cet hommage, tous écrivains et amis d'Alain Bosquet, ont tenté sans chercher à chanter les louanges de l'écrivain, mais à l'éclaire, chacun à leur manière et le plus librement sous le jour qu'ils connaissent le mieux. A partir d'un choix proposé par Claudine Helft, que contraignaient les limites d'un colloque, il a semblé plus judicieux de l'ouvrir à un certain nombre de textes différents, pour un public nouveau, attestant de cet esprit neuf que fut en son temps Alain Bosquet. ET, à défaut de rendre compte d'une œuvre magistrale et diverse, d'en donner le goût de la lecture. C'est avec humour et la familiarité d'un proche que François Nourissier introduit cet ouvrage où se répondent, de divers horizons, la tendresse et l'estime des Belges Liliane Wouters et Jacques Izoard, du Suisse Vahé Godel, des Français Richard Rognet et Lionel Ray, d'Henri Meschonnic, de Charles Dobzynski et de Jean Orizet, de Claudine Helft et d'Hervé-Pierre Lambert. Un livre vivant, vibrant sous la baguette lumineuse d'un homme qui sut orchestrer toutes les partitions de son époque.

05/2006

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Critique littéraire

Alain

« Beaucoup connaissent Robbe-Grillet mais qui connaît Alain ? Il ne s'agit pas ici de livrer une biographie d'A.R.-G. Ni de revenir sur les sujets abordés par lui dans ses Romanesques, ailleurs, et par moi dans Jeune Mariée (Nouveau Roman, combats littéraires ou politiques, cinéma, etc.). Mon projet est plus limité : mettre en lumière certaines facettes de notre vie de couple, mettre l'accent sur quelques aspects de sa personnalité saisis à travers nos objets intimes ou quotidiens et, par touches successives, compléter de son versant conjugal son image publique. Sans plus. » Catherine Robbe-Grillet

10/2012

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Littérature étrangère

Le bosquet

En trois tableaux et trois voyages, ce roman dessine des itinéraires italiens, loin des sentiers battus. Le premier trajet qu'emprunte la narratrice, seule, avait été planifié à deux. Mais M. , l'être aimé, est décédé deux mois plus tôt. Nous sommes en janvier, et les brumes enveloppent les collines autour d'Olevano, près de Rome, où une maison avait été louée par le couple. La narratrice a emporté quelques vêtements du défunt, mais on lui dérobe la valise juste avant son arrivée. Elle essaie de prendre ses marques malgré tout, se promène dans les oliveraies, va jusqu'au cimetière de la petite commune, se renseigne sur les gens enterrés sur place. Un autre souvenir d'Italie lui revient. Elle est adolescente, son père est amoureux de la langue italienne et du pays. Une effrayante dispute entre ses parents précède alors un incident sur la plage, quand le père nage si longtemps et si loin de la côte que tout le monde le croit noyé. La petite fille pense qu'elle devra rester en Italie et se débrouiller avec les quelques mots que le père lui a appris... Puis la narratrice adulte entreprend un autre voyage en explorant la région du delta du Pô. Elle cherche le jardin des Finzi-Contini à Ferrare, longe des canaux déserts et découvre des stations balnéaires abandonnées. Elle visite une nécropole étrusque, et devant les mosaïques de Ravenne, repense à son père et à ses explications. Les choses rapportées, les anecdotes et péripéties se déploient sous nos yeux dans des nuances infinies pour dire les couleurs, les odeurs d'un bosquet, d'une colline, d'une plage, d'un canal, d'un olivier, du ciel. En creux, ce texte d'une infinie richesse, sublimant les paysages et les lieux traversés par une langue inouïe de précision, raconte le deuil, l'absence et l'amour.

02/2020

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Autres philosophes

Alain Badiou par Alain Badiou

Né d'une rencontre avec une classe de lycéens belges, ce livre incarne l'accomplissement d'un défi : celui qui consiste, pour un philosophe célèbre pour l'ambition et la richesse de son travail, à en proposer une introduction qui n'en perde pourtant jamais la pointe. C'est ce défi qu'a relevé Alain Badiou dans ce petit livre, mêlant entretiens et textes inédits, qui parcourt avec autant d'allégresse que de pédagogie plus de soixante années de publications, et traverse la totalité des domaines dans lesquels sa pensée s'est illustrée : ontologie fondamentale, mathématiques, politique, poésie ou amour – non sans multiplier les digressions en direction des grandes figures de l'histoire de la philosophie. A l'heure où l'oeuvre d'Alain Badiou est enseignée et commentée dans les universités et les grandes écoles du monde entier, il était temps qu'on dispose d'une boussole fiable afin de s'orienter dans son fantastique foisonnement. On la tient entre les mains.

02/2021

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Linguistique

Salut, Alain ! Hommage à Alain Rey

Alain Rey était un génie des mots et un conteur hors pair. Ses textes, ses chroniques et ses prises de parole sont un vrai trésor. Ce livre souvenir en restitue le meilleur, pour vous enchanter avec ses histoires de mots, ses engagements, ses passions et surtout son amour d'une langue française vivante et ouverte sur le monde. Alain Rey était un génie des mots et un conteur hors pair. Ses textes, ses chroniques et ses prises de parole sont un vrai trésor. Ce livre souvenir en restitue le meilleur, pour vous enchanter avec ses histoires de mots, ses engagements, ses passions et surtout son amour d'une langue française vivante et ouverte sur le monde. Le père du Dictionnaire historique de la langue française le savait bien : derrière chaque histoire d'un mot, il y a l'histoire tout court. Décrire les mots, c'est bien sûr collecter et reconstituer des savoirs au moyen d'un immense travail d'enquête, mais c'est aussi raconter des époques, des manières de penser, capter un air du temps. Une cinquantaine de personnalités de tous les horizons apportent leur témoignage avec émotion : Alain Passard, Big Flo et Oli, Daniel Pennac, Erik Orsenna, Gaël Faye, Jack Lang, Laurent Baffie, Mona Ozouf, Renaud... et bien d'autres encore, pour dire à l'unisson " Salut Alain ! ". Ce livre veut rendre hommage aux multiples facettes de l'insatiable conteur de notre temps. Réunissant un large éventail des meilleurs textes d'Alain Rey, entretiens, anecdotes, coupures de presse, photographies... Il recompose le récit d'une vie passionnante et passionnée et invite à une promenade réjouissante au fil des mots. Ouvrage préparé et coordonné par Maya Lavault, professeure agrégée de lettres modernes et docteure en littérature.

10/2021

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Beaux arts

Alain Fleischer

Alain Fleischer est l'auteur d'une oeuvre abondante et multiforme de photographe, plasticien, cinéaste et écrivain. Couvrant plusieurs décennies et abordant des sujets aussi nombreux que diversifiés - le réel et son envers, le temps et le mouvement, l'amour et l'érotisme, l'utopie... -, les entretiens réunis dans ce volume soulignent combien Alain Fleischer est un artiste du projet : chez lui, les idées prédominent et trouvent à s'exprimer dans des techniques et des formes adaptées, qu'il s'agisse d'un film, d'une installation ou d'un livre. Ils montrent aussi, comme en témoigne Le Fresnoy, école d'art conçue et dirigée par l'artiste, que son oeuvre de créateur est inséparable de celle d'un passeur.

10/2020

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Chanson française

Alain Bashung

64 PAGES DE PHOTOS RARES OU INEDITES Claude Gassian a photographié Alain Bashung à l'aube des années 1980 jusqu'à la fragile fin sacralisée par les Victoire de la musique, à l'hiver 2009. Capable de fulgurances électrisée comme de lyrisme romantique osé, malaxant les sons comme les mots et risquant l'humour sans jamais filtrer avec le calembour, Bashung incarne l'aristocratie paradoxale d'un rock français pavé, mais jamais coupé de ses origines métisses, américaines, révisées à coups de jeux de mots allitérés francaouis, de Kurt Weill et de Georges Delerue, de Buddy Holly et de Léo Ferrré en passant par Gainsbroug et Manset, sans jamais être autre que parfaitement original, dandy ténébreux habité par les fantômes obsédants du rock qui l'ont précédé et soucieux d'en prolonger la préciseuse alchimie en faisant à son tour lui aussi, "hennir les chevaux du plaisir"

09/2023

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Critique littéraire

Alain-Fournier

Le nom d'Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri-Alban Fournier (1886-1914), reste attaché au Grand Meaulnes, roman publié en 1913. Mort le 2 septembre 1914, à la lisière du bois de Saint-Remy, il est l'auteur d'une oeuvre plus ample - correspondance, nouvelles, poèmes, chroniques et critiques - sur laquelle s'appuie Ariane Charton, nous donnant une image très vivante d'un écrivain marqué par son enfance campagnarde. Ami de Jacques Rivière. Alain-Fournier veut trouver la présence du monde au fond de l'âme et ne jamais la disjoindre de son idéal. Rêvant d'être marin "pour faire des voyages". affirmant "se jouer du monde avec la moindre de ses pensées", il ne voulait pas créer des personnages "moraux ou sympathiques, mais d'abord penser à les faire vivants".

02/2014

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Critique littéraire

Alain-Fournier

De la vie brève d'Alain-Fournier, l'histoire a retenu un unique chefs-d'œuvre, Le Grand Meaulnes. Tombé au champ d'honneur à l'âge de vingt-sept ans, le jeune auteur a pourtant laissé derrière lui une grande quantité d'écrits : poèmes, récits, articles, et surtout d'innombrables lettres où l'on peut découvrir, presque au jour le jour, le parcours d'un homme aux prises avec la création d'un univers singulier, tendu vers la recherche de l'absolu. Derrière la figure de l'éternel adolescent rêveur se dessine ici un autre Alain-Fournier, amant passionné, soldat héroïque, journaliste infatigable dialoguant avec les plus grandes plumes de son temps, d'André Gide à Charles Péguy. La rencontre avec Jacques Rivière, son condisciple au lycée Lakanal et futur directeur de la N.R.F., qui épousera plus tard Isabelle, la sœur bien-aimée de l'auteur, la confidente et la complice, fut décisive. Cette amitié exemplaire entre deux esprits de premier ordre suscitera une correspondance, véritable chronique de l'époque en même temps que modèle du genre. Dans cette grande biographie d'Alain- Fournier, Violaine Massenet dresse un portrait charnel et habité de l'écrivain. Au-delà des légendes, elle a cherché à restituer la vérité intime, mais aussi les révoltes et les tentations, de l'auteur du Grand Meaulnes.

09/2005

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Beaux arts

Alain Kirili

Né en 1946, Alain Kirili vit et travaille à Paris et New York. En 1972, il expose pour la première fois à la galerie Sonnabend à Paris. Sa sculpture actualise les moyens et les matériaux traditionnels (terre cuite, plâtre peint, fer forgé, bronze). Il transforme également des matériaux contemporains tels que l'aluminium et la résine. La diversité des médiums et la dimension spirituelle de la création sont aussi des traits caractéristiques de son oeuvre comme l'ont montré par exemple ses collaborations avec des musiciens de jazz américains. Ses sculptures figurent dans de nombreuses collections privées et publiques telles que le Museum of Modern Art de New York, le musée Ludwig de Cologne, la collection Raymond Nasher de Dallas, les musées de Grenoble et de Saint-Etienne. Parmi les commandes publiques qu'il a réalisées, on peut voir ses sculptures Grand Commandement blanc à Paris, dans le jardin des Tuileries et Ascension (récemment installée) à l'abbaye de Montmajour. Robert C. Morgan a un Master of Fine Arts en sculpture et un doctorat en philosophie de l'art. Il est critique d'art et écrit dans un grand nombre de revues internationales et de magazines professionnels. Il est rédacteur à Sculpture Magazine, New York Arts et Tema Celeste (Milan) ; il collabore également à Art News. Il est en outre l'auteur de catalogues et de monographies. Parmi ses ouvrages récents, citons Art into Ideas : Essays on Conceptual Art (1996), The End of the Art World (1998), Bernar Venet, 1961-1970 (1999), Gary Hill (2000) et Bruce Nauman (2002). En 1999, il obtient le premier prix Arcale de critique d'art, à Salamanque, et il est élu membre du jury du prix Unesco à la biennale de Venise. Robert Morgan est également poète et artiste ; il vit et travaille à New York mais voyage aussi dans le monde entier. Il occupe les fonctions de professeur adjoint des beaux-arts au Pratt Institute et de conseiller du doyen au Rochester Institute of Technology de New York.

09/2002

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Histoire de France

Alain Peyrefitte

Alain Peyrefitte, l'homme des records ? Un champion toutes catégories en matière de réussite personnelle, sociale et intellectuelle ? C'est l'impression que donne son curriculum vitae : résistant à dix-neuf ans, normalien à vingt, énarque à vingt et un, secrétaire d'ambassade à vingt-quatre, consul général à vingt-neuf, sous-directeur à trente, député à trente-trois, ministre à trente-sept, académicien à cinquante et un... Il faudrait y ajouter les 1 800 000 exemplaires de Quand la Chine s'éveillera, les dix-sept années de présidence du comité éditorial du Figaro, les trois volumes du C'était de Gaulle, et on serait encore loin du compte. Alain Peyrefitte fut en réalité bien plus que cela : un philosophe de la politique plus qu'un homme politique, un écrivain de premier ordre qui sut faire de sa vie publique une incomparable matière première. C'est en effet de son quotidien de maire, de conseiller général ou de ministre qu'il a tiré ses réflexions les plus profondes, ses vues d'avenir les plus fécondes - Le Mal français lui valut d'être qualifié de Tocqueville du XXe siècle. À travers toutes ses réussites, Alain Peyrefitte fut pourtant un mal-aimé. Auteur de la première loi de libéralisation de l'audiovisuel, il passe encore pour le ministre de la censure. Garde des Sceaux dont l'œuvre législative est pour l'essentiel intacte, beaucoup ont vu en lui un pourfendeur des libertés. La présente biographie redonne sa véritable dimension à un homme qu'on reconnaîtra bientôt comme l'un des personnages marquants de la seconde moitié du siècle écoulé.

09/2002

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Policiers

Bosque

Quatre malfrats ont voulu dévaliser la banque de Bosque. L'équipée a mal tourné et tous ont été massacrés par les habitants. Muto, un homme solitaire, vient de découvrir que l'un d'eux était l'amant de sa femme. Il veut connaître cette petite ville perdue dans la province de Buenos Aires. Sur place, les circonstances, le hasard, l'atmosphère opaque et surtout la présence mystérieuse d'une jeune fille à moto l'amènent à enquêter en se présentant comme le scénariste d'un prochain tournage sur le hold-up. Et dans le film, tous joueront leur propre rôle. Avec sa prose d'une précision millimétrique et sa parfaite maîtrise du procédé narratif, Antonio Dal Masetto revient sur ce lieu qu'il a créé ("Les noces du fou"-Le Seuil 1984) pour montrer la cruauté humaine tapie derrière la respectabilité, l'ordre établi et les perversions qu'engendrent violence, hypocrisie sociale et désir de vengeance.

01/2013

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Policiers

Le bosquet des princes

La France entière pleure la mort de son ancienne Présidente sauf... Capucine, sa petite-fille pour qui le mythe n'a jamais su jouer son rôle de grand-mère. Sollicitée par sa mère afin de dresser l'inventaire du "Bosquet des Princes" avant que la vaste demeure de la défunte ne devienne un musée, la jeune femme se plonge sans engouement dans l'intimité de cette aïeule dont elle ne connait que le visage politique. La découverte d'objets, d'une chambre secrète et d'une sanguine aiguisent sa curiosité au point de la convaincre de partir à la recherche de la face intime de la Grande Dame. Elle ignore que le destin va les rapprocher et bouleverser sa propre existence.

09/2020

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Littérature française

Les solitudes

"La solitude est un abîme. Un homme, pour en émerger, trouve d'autres solitaires, auxquels il s'accroche : n'importe qui. Vivre avec eux lui paraît plus acceptable que de vivre avec soi. La solitude résulte d'un surpeuplement : il faut quitter ses proches, et se quitter. Un homme va de rupture en rupture, comme pour n'avoir ni passé ni présent. Faire le vide : quelle hygiène ! La solitude est une tyrannie de l'identité. Si elle était quelqu'un d'autre - le hasard décidera -, une femme connaîtrait un peu de paix, un peu d'équilibre. On éprouve toujours de l'ivresse à devenir qui l'on n'est pas". Alain Bosquet.

04/1992

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Littérature française (poches)

Un homme pour un autre

Pour sauver l'honneur de son père qui travaille avec les Allemands, Antoine Corbin doit rejoindre De Gaulle. Oucher Topolsky, dont le fils a épousé une Aryenne, fait tout pour se faire déporter. Maria Diroz, qui se sait condamnée, s'emploie à se faire détester de son fils. Un homme qui doit en tuer un autre, sous contrat, lui propose d'intervertir leurs rôles. Tous les personnages de ces récits d'Alain Bosquet ne sont pas ce qu'ils semblent être. Campés avec un humour décapant, ils sont imprévisibles, ils se métamorphosent, surprennent, à jamais insaisissables. La notion même d'identité peut être désormais dénoncée...

02/1989

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Histoire de France

Un détenu à Auschwitz

"William Shakespeare a réinventé Jules César et les rois d'Angleterre. Edmond Rostand a prêté à l'Aiglon des sentiments invérifiables. Paul Claudel a donné de Christophe Colomb un portrait idéalisé. George Bernard Shaw a déformé les paroles de Jeanne d'Arc. Aujourd'hui, Franz Kafka est devenu un mythe, et tout auteur dramatique a le droit de se l'approprier comme il l'entend. Admettons que Kafka ne soit pas mort en 1924 : il a vécu caché jusqu'en 1944. Il n'aurait eu que soixante ans s'il était mort à Auschwitz. Face à son bourreau, qu'aurait-il dit ? Demeurer lui-même, se montrer inflexible, refuser la moindre pitié, souligner la culpabilité de l'autre : tel eût été son choix, odieux mais digne. Il aurait eu le pouvoir, aussi, de glorifier le bourreau." Alain Bosquet.

04/1991

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Critique littéraire

Les Trente premières années

Le petit Anatole, dit Tolia, suit sa famille en Bulgarie, après la Révolution d'Octobre. L'exil ne lui pèse pas : il s'émerveille de tout et de rien. Il donne le non de Volodia aux arbres, et rebaptise les nuages ; il se sent libre de découvrir le monde, selon son imagination. Mais il faut aussi apprendre le réel : n'est-ce pas plus douloureux que de se plier à sa fantaisie ? Peu à peu le siècle le rejoint, dans les années 20. Ses parents, ayant fait le deuil d'un retour improbable en Russie, le conduisent à Bruxelles. L'âge des rêves et des espiègleries doit faire place à celui des devoirs. Tel est le thème de L'enfant que tu étais. Nous retrouvons Anatole dans Ni guerre ni paux. Il est un lycéen consciencieux, qui soudain se trouve devant ses responsabilités : la montée des périls ne l'empêche pas de faire la connaissance livresque de Jules César, de Louis Pasteur, de l'hydrogène et de l'hypoténuse. Il est le premier de sa classe, mais il apprend bientôt l'insatisfaction. On le destine au commerce et aux duretés de la vie. Il se révolte : il préfère le latin, le grec et la philosophie. Les écolières et les dames l'attirent. Il hait Franco, il a peur de Hitler, il ne sait que penser de Staline. Il prend acte de son impuissance en partant combattre, trop jeune, dans le rang des Républicains. L'équilibre intérieur est une fausse notion, au lendemain de Munich. L'Histoire emporte Anatole, le 10 mai 1940. Il perd très vite la guerre, il fait passer des patriotes à Londres, il doit fuir en Afrique du Nord, il est journaliste d'un périodique gaulliste à New York, il revient en Angleterre, cette fois au Q. G. d'Eisenhower. Le voici préparant le débarquement en Normandie, puis sur ses plages. Haut fonctionnaire à Berlin, il y enseigne la démocratie à l'Allemagne écartelée. Il joue un rôle important pendant le blocus de 1948. Les femmes tombent avec une facilité déconcertante. L'après-guerre, pour lui, est vorace. A trente ans, il a vécu plusieurs vies, mais a-t-il vraiment eu le temps de vivre une vie à lui ? Devenu Alain Bosquet, à la fin des Fêtes cruelles, il prend la décision de tout abandonner en s'installant à Paris : le café-crème et le croissant chaud valent bien une messe. Cette étourdissante trilogie est plus qu'un journal intime ou qu'une autobiographie : c'est un roman picaresque et le fidèle portrait d'une époque, avec toutes ses contradictions. on rira, on pleurera, on découvrira des chapitres poétiques ou impitoyables. Comme le dit Ismaïl Kadaré, cette oeuvre possède la dimension épique.

02/1994

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Littérature française (poches)

Le métier d'otage

Ce récit -qui est aussi une satire et une sorte de pamphlet- commence par ces phrases: " Deux centième jour de ma captivité ! Je compte, je recompte. Je ne peux pas me tromper. Je me trompe. Je suis normal, je suis équilibré: je me le redis. Je dois me le redire sans cesse. En six mois, j'ai vécu plusieurs vies. Je distingue entre le réel et le flou. Mon esprit est intact: non, il s'est dilaté, au point que mon crâne en éclate. " A la fin du récit on trouve ces phrases-ci: " Je ne garde aucune tendresse pour ma patrie: démocratie de la lâcheté, spectacle permanent, décadence de luxe. Il n'est pas raisonnable de penser ainsi, mais qui oserait exiger un autre comportement de moi ? J'ai été un prisonnier convenable: pourquoi serais-je un homme libre comme les autres ? Je m'arroge le droit de remettre en cause mon être le plus profond, et en même temps, l'ensemble de mes contemporains. J'ai mal à ma planète, ce qui est trop vaste: j'ai mal avant tout à mon Europe et à ma France. " La confession de cet otage -héros lamentable d'aujourd'hui- s'achève ainsi: " Très calme, je voudrais appartenir à une autre civilisation que la mienne. "

01/1994

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Beaux arts

Entretiens avec Salvador Dali

Ces entretiens avec Salvador Dali ont été publiés pour la première fois il y a trente ans. Ils reproduisent une série de conversations tenues dans un même lieu : un hôtel de luxe parisien, comme il les aimait et où il jouait beaucoup plus au pitre, au matamore, au génie philosophique, qu'au peintre proprement dit. Il se plaisait alors dans une atmosphère qu'on peut qualifier d'agoraphile. Il nous a dit, vers 1975 : " Je veux qu'il y ait un faux Dali avec une vraie signature de Dali dans chaque épicerie des cinq continents, depuis Santiago du Chili jusqu'à Katmandou. " Cette flagellation ne peut rien, aujourd'hui, contre les trente ou quarante - pas plus - toiles qu'il a laissées, où l'art s'allie si bien avec le défi sans cesse renouvelé. Salvador Dali n'est-il pas une sorte de Sigmund Freud allongé sur le dos d'une girafe en feu ? A. B.

02/1999

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Critique littéraire

Le verbe est un navire

Nécessité d'écrire comme de respirer, besoin de se mettre en mots, exercice de style : ainsi peut-on définir ce livre, qui est avant tout le journal intime d'une conscience (et de ce qui la combat), au cours d'une année. Ce qui semble fragmenté crée aussi l'unité qu'aimerait dire et redire une convulsion de l'esprit aux aguets. Ni la réflexion ni la mémoire ni la volonté ne sont linéaires : elles procèdent par à-coups. Je n'ai pas voulu concilier les éléments inconciliables de mon grand âge : ce qui se perd, ce qui annonce le néant, l'explosion poétique, la joie qui tempère une lucidité en apparence guettée par le cynisme. Parfois des velléités surviennent : un roman qu'on résume au lieu de le rédiger, un plongeon dans la philosophie, un constant désaccord avec le siècle, un éclat de rire aussi banal que la réplique d'un vaudeville. Un écrivain s'émiette et se recrée, tant bien que mal, entouré de mille pièges que lui pose la maladie : cet autoportrait ne vaut que si on veut accepter la diversité ou, plus humblement, le jeu d'une imagination souffrant d'être elle-même.

11/1998

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Littérature française

Le gardien des rosées

"L'aphorisme est le genre littéraire le plus ingrat. Il ne se pare pas de musique ou de rêve, comme le poème. Il n'a pas de personnage pour le soutenir, comme le récit. Il est nu, bref, péremptoire. Ou bien, il va à l'évidence insoupçonnée, avec une précision de mitrailleuse. Ou bien, il assène des contre-vérités vénéneuses mais aguichantes : quelques mots lui suffisent. Il faut en écrire mille pour en garder dix. Paul Valéry en faisait graver au fronton des édifices publics : vrais, terribles, sans preuves. L'aphorisme fait réfléchir, mais parfois de travers. Par exemple, dans ce recueil : "Un pas pour vivre, un pas pour regretter la vie", "Identité : misérable complot", "Ni rose ni raison", etc". Alain Bosquet.

11/1990

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Poésie

Demain sans moi

D'une grande perfection formelle et d'une non moins grande variété, ce recueil de poèmes d'Alain Bosquet est précédé de cet avant-propos : "Cet écrivain a publié deux mille pages de poèmes. A soixante-quinze ans, son souci esthétique lui impose silence : il risquerait la répétition, l'apitoiement, la mollesse. De son déclin il tente, une dernière fois, de faire une fête. Son honneur n'est-il pas de réinventer, de façon ludique, l'existence qui lui échappe ? Tout poème est de demain, sans son poète".

01/1994

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Littérature française

Lettre à mon père qui aurait eu cent ans

Alain Bosquet va à la recherche de son père, Alexandre Bisk, né à Kiev en 1884. Il conte d'abord les moments qu'ils ont vécus ensemble : la vie à Bruxelles, dans les années trente, les rencontres à New York deux décennies plus tard, l'affection, les affrontements, l'exil, l'âge mûr. Après le témoignage direct, les scènes reconstituées : une réalité ancienne, faite de fragments, à la Belle Epoque, en compagnie de Rainer Maria Rilke, puis la Révolution d'Octobre, la condamnation à mort, la fuite de Russie... Retrouver son père est banal. Il faut savoir le reperdre et en faire son double. Alain Bosquet le réinvente, dans une troisième partie. Les deux hommes seront contemporains et intemporels.

01/1987

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Poésie

Un jour après la vie. Suivi de Maître objet

"Je publie des poèmes depuis quarante ans. Ils correspondent à un besoin que, loin des métaphysiques, je dois qualifier de corporel. Les sens, les nerfs et l'illusion de me libérer de ma peau y participent. Je les nourris de concepts ou d'images, d'idées transmissibles ou de rapports qui demeurent, même pour moi, des énigmes. S'ils suivent un élan, ils naissent aussi d'une volonté à combattre la volonté : on aime s'investir d'un pouvoir extérieur à soi. Je discerne dans cette longue pratique deux sollicitations, ou complémentaires ou contradictoires. L'isolement et l'orgueil exigent du poète une écriture sans compromis : tout y est réinvention, du mot à l'économie de l'espace, en passant par le rythme inouï et la désobéissance souveraine. Le poème devient une forme de l'absolu, proféré mais secret. Je m'y recrée et espère vous y recréer, par une contagion dont je suis le maître et la victime. Je m'y donne ; je vous y prends. Quelquefois, à cette ascèse je préfère un chant qui en rappelle d'autres. Je ne bannis pas la rime qui me rapproche des hommes, sans avoir à les malmener. Alors, une solidarité séculaire me console de tout ce qui dans mon anatomie - j'y tiens - m'apparaît comme fragile. Le bouvreuil emprunte les ailes du passereau pour mieux organiser, non plus son vol, mais le leur, soudain double. La rime me porte et me confère une étrange liberté", Alain Bosquet, juin 1983.

02/1988

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Littérature française

Le tourment de Dieu

Un ensemble de trois recueils. Le tourment de Dieu : Sur le ton familier qui convient aux sujets graves, le poète parle de l'agnosticisme, des imageries de la foi traditionnelle et d'une sorte d'expérience spirituelle préchrétienne. L'humour y voile un mélange d'interrogation et de désarroi, sous un climat de paradis terrestre ou de création inachevée. D'un désarroi heureux : Le poète redescend dans sa propre histoire. Pour une identité : Replié sur ses souvenirs, le poète ycherche un sol plus stable.

01/1987

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Littérature française

Bourreaux et acrobates

Deux sollicitations se partagent l'oeuvre poétique d'Alain Bosquet, depuis plus de trente ans. L'une marque sa fidélité à l'écriture classique : rime, clarté, images analysables. L'autre est l'expression, plus libre en apparence, de sa lucidité ; l'absurde et la fable s'y conjuguent, en des notes inextricables. Le présent volume appartient aux deux guerres. Dans la première moitié, Bourreaux et acrobates, le poète veut succéder à Mallarmé et à Valéry, par un exercice de perpétuelle élucidation : la trinité femme-poète-poème est indissoluble, la femme naissant du texte et discutant dans celui-ci de l'homme. Tous trois doivent se fondre pour mieux se comprendre. La femme est manuscrite, le poème est de chair, le poète devient ce que l'un et l'autre lui imposent d'être. La seconde moitié du livre, Poèmes sans chauffeur, de préhension immédiate, est comme la banalisation de la présence poétique, considérée comme un témoignage de l'actualité, où réel et irréel ne doivent plus s'opposer. D'un état sans lieu on aboutit à un état des lieux, dont le lecteur aussi doit être responsable.

01/1990

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Littérature française

Comme un refus de la planète

Franz Kafka n'est pas mort en 1924. Il a mené une existence effacée et solitaire jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Déporté à Auschwitz, il s'est vu offrir le choix de sa mort. C'est une responsabilité qu'il a refusé de prendre. Il n'aurait eu que soixante ans... Un Français moyen va au front en 14-18, devient un démocrate modèle dans les années 30, puis un sage pétainiste, puis un collaborateur et, enfin, tire dans le dos des Allemands vaincus : il faut bien survivre... Un milliardaire s'ennuie. Il monte une machination minutieuse, fait voler un Van Eyck inestimable, le garde comme une relique, le découpe en petits morceaux, qu'il envoie aux musées les plus réputés sur terre... Un libraire parisien ne trouve plus de sens à sa vie, parmi les livres rares et poussiéreux. Pourquoi, simple frisson, ne déposerait-il pas une bombe dans un lieu fréquenté, pour le compte de quelques terroristes arabes ? Quand on n'est personne, il faut vivre dangereusement... Un vieux poète désaffecté rencontre une jeune femme, qui ne sait que faire de son corps. Elle s'offre à lui, car c'est son seul langage. Bouleversé, le poète se remet à écrire. Il sait pourtant que ses vers ne valent plus rien... Alain Bosquet aimerait que l'absurde devienne une notion radieuse. Ses récits, qui font suite à ceux d'Un homme pour un autre, sont d'un absurde passionné, voire triomphant. L'aliénation, au lieu d'être douloureuse, se transforme en fête.

01/1989

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Poésie

Poèmes, un (1945-1967). Suivi de Les testaments

De la poésie Je vous présente ma poésie : c'est une île qui vole de livre en livre à la recherche de sa page natale, puis s'arrête chez moi, les deux ailes blessées, pour ses repas de chair et de paroles froides. J'ai payé cher le voisinage du poème ! Mes meilleurs mots se couchent dans l'ortie ; mes plus vertes syllabes rêvent, et c'est d'un silence jeune comme elles. Offrez-moi l'horizon qui n'ose plus traverser un seul livre à la nage. Je vous donne en retour ce sonnet : c'est là que vivent les oiseaux signés par l'océan ; puis ces hautes consonnes d'où l'on observe les tumeurs au cerveau des étoiles.

04/1985

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Cinéma

Marlène Dietrich, un amour par téléphone

" Jonglant avec différents vocabulaires, la littérature, la musique, le cinéma, la peinture mais aussi les événements les plus banals, les plus éloquents de la vie quotidienne, Alain Bosquet est à l'écoute de cette belle dame qui a su préserver son image en la cachant. On ne dit pas grand-chose, mais tout passe entre les mots. Comme Marlène, superbe, émouvante, surgit entre les lignes de ce livre. En sort-elle banalisée ? Oh non ! et c'est tant mieux. Le mystère reste entier, et d'ailleurs Alain Bosquet ne cherche pas à le dissiper. Ce qu'il veut, ce qu'il réussit, c'est évoquer Marlène assez pour que nous, lecteurs immobiles et rêveurs galopants, nous sentions sa présence, presque palpable, son parfum, son charme, son aura. " Jean-François Josselin, Le Nouvel Observateur

05/2002