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Dystopia

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Ecrits sur l'art

Le comportement des choses

Que se passe-t-il quand, soudainement, un objet qui nous fait face s'anime ? Comment envisager de tels objets qui tendent à se comporter comme des sujets ? Faut-il les reléguer au rang de curiosités parascientifiques, de phénomènes paranormaux, de bizarreries surréalistes ? Faut-il les considérer comme des produits d'ingénierie, en apprécier l'exploit mimétique qui permet de leur prêter vie ? Ou les regarder comme des objets d'art, saisir les ouvertures critiques qu'ils apportent ? Faut-il les prendre au sérieux, comme les personnages d'un conte moral qui nous fait prendre conscience de la nécessité de penser un monde habité par d'autres ? Ou, encore, faut-il en avoir peur, comme de créatures qui se révoltent contre leurs créateurs, menaçant notre sécurité, nos certitudes ? Cet ouvrage réunit un ensemble de textes de registres stylistiques différents, du récit narratif à l'essai analytique, du témoignage à la dystopie. Construit comme une enquête à plusieurs voix, il révèle le potentiel de suggestion fictionnelle et philosophique de l'animation des choses, en questionnant la persistance de formes d'animisme au sein du projet de la modernité. Dans l'horizon d'une remise en question des fondements anthropocentriques de la culture occidentale, ces épisodes dessinent une autre histoire, qui se creuse à la frontière entre nature et artifice, entre sujet et objet, entre vivant et non-vivant, où toutes ces polarités apparaissent suspendues par l'inquiétante étrangeté, le vertige et le doute qui nous saisissent face au comportement des choses.

05/2021

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Management

Mélanges en l'honneur de François Silva. Une vision post-moderne du management

Si certains font remonter les expressions de "post" suivi de quelques substantifs (modernité, management, confinement, etc.) au roman de Georges Orwell, 1984, c'est parce que cet auteur a écrit une dystopie dans laquelle les jugements les plus paradoxaux sont assénés par un pouvoir central (Big Brother) qui cherche à contrôler les esprits en maîtrisant le langage. Etymologiquement pourtant le "post" c'est juste ce qui vient après, et les expressions traditionnelles sont, sur ce point, sans ambiguïté : postmortem, post-prandial, post-scriptum, etc. Mais chez Orwell, ce qui suit contredit forcément ce qui précède, et les slogans s'enchainent dans une cacophonie sémantique totale : "la guerre, c'est la paix", "la liberté, c'est l'esclavage", "l'ignorance, c'est la force". Aussi quand les auteurs de gestion s'intéressent au "post-management" la vigilance doit rester de mise. Va-t-on brûler demain ce qu'on avait adoré hier ? Va-t-on mettre à mal le principe aristotélicien de non contradiction ? Dans cet ouvrage il n'en est rien car les différents chapitres proposés explorent les voies de progrès qui se présentent au management contemporain sans renier les apports du management traditionnel. François Silva avait défini, lors d'une conférence Ted qui s'est tenue à Bordeaux en 2019 le postmanagement comme "une posture d'intelligence relationnelle pour faire intelligence managériale". C'est en ce sens que les différents contributeurs à cet ouvrage collectif lui rendent hommage pour saluer sa vision prospective au service d'un autre management.

12/2021

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Littérature classique

La Chair

"La Chair" raconte un monde où tout est paramétré pour l'efficace. Sans marge. Au rythme des cours de la bourse. Un monde où il n'y a pas de nom propre. De la servitude volontaire a surgi une mécanique de l'aliénation absolue, aveugle, bétail. Un monde d'hommes. Déversoir, la "femme" n'est plus qu'un buste, sexe et seins entretenus avec la plus rigoureuse hygiène en laboratoire et préparés selon le goût de son titulaire. De quoi procurer ce plaisir violent de l'oubli. Un buste de chair "chaude et odorante" . Une réminiscence d'un très lointain passé... "S'oublier, seulement s'oublier" , triompher de "l'angoisse permanente" de sa propre existence, mais avec tout de même l'obligation de perpétuer l'espèce. Surgit le grain de sable dans ces rouages si bien huilés. Il n'y a plus de naissance. Le système s'écroule, l'espèce est condamnée. Déshumanisé de n'être plus que fonctionnel le monde est confronté à la plus parfaite impuissance. Le vide. Qui-quoi donc trace à la peur la page de nos existences ? C'est alors que quelque chose comme une âme commence à murmurer... Car "La Chair" est, de toute évidence, une histoire d'amour. A cette dystopie répond l'oeuvre picturale d'Elizabeth Prouvost, qui démantibule le corps humain, insinue le chaos dans les rouages de la machine morphologique et, de l'intérieur, la dysmorphise. Pour enfin, peut-être, mais alors seulement, du fin fond de ses entrailles, la sublimer.

12/2023

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Littérature française

L'a(r)gent du bonheur

"Non mais dites-moi que je rêve ! " Vincent en a marre. Vincent en a marre de la bienséance et de la politesse, du troc et de la gentillesse. Vincent en a marre de faire de la musique, du sport et de lire à heure fixe, tous les jours, toute l'année, toute sa vie. Sonneries, restrictions, interdictions, obligations... Vincent en a marre ! Ce bonheur carcéral imposé par les "salopards de dictateurs" qui dirigent ce monde de "têtes molles" lui devient chaque jour un peu plus insupportable. Alors Vincent va craquer. Vincent va se fâcher. Vincent va se révolter. Porté par l'ombre tutélaire de Grand-Pa, Vincent, cet ambitieux plombier du village de Labastide, nourrit l'espoir fou de rendre aux hommes leur humanité en faisant renaître un passé enterré et oublié. Téléphones, voitures, ordinateurs, télévisions, argent... Tant de trésors enfouis sous soixante-dix ans de tyrannie douce et qu'il rêve d'exposer au monde entier. Qu'importent les conséquences, qu'importent les sacrifices, pour cela il est prêt à tout. A tout ! Et gare à ceux qui se dresseront sur son chemin ! Dans cette dystopie aux codes renversés, l'homme, fardé d'un bonheur fabriqué, montre une fois de plus l'étendue de son intelligence destructrice. Attiré par la beauté du progrès et ses perspectives infinies, il nourrit une ambition déchaînée des mailles de la raison, qui concurrence l'idée même de liberté. Trouverons-nous les clefs du bonheur dans un système politique ? Sommes-nous simplement capables de bonheur ? Rien de moins sûr.

04/2023

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Littérature Allemande

Garçon au coq noir

Dans un monde médiéval, Martin, onze ans côtoie coqs dotés de parole, cavaliers noirs cavalant dans la nuit, princesse despotique, sorcières et bouffons cruels. Une fable étonnement contemporaine et porteuse d'espoir. Orphelin depuis sa prime enfance, Martin, onze ans, ne possède rien d'autre que la chemise qu'il a sur le dos et un coq noir, à la fois son ami et protecteur. Les villageois, superstitieux, évitent le garçon, qu'ils pensent protégé par le diable (le coq serait son émissaire). Le trouvant étrange, bien trop intelligent et trop gentil, ils préfèrent le maltraiter que de reconnaitre ses qualités. Lorsque Martin rencontre un peintre itinérant et saisit l'occasion de quitter le village dans son sillage, il est entraîné dans un monde plus terrible encore que celui de sa vallée de naissance. C'est grâce à sa compassion et sa sagesse qu'il résistera, devenant un sauveur pour ceux encore plus innocents que lui. La pureté invincible du jeune héros arrache l'ensemble de cette histoire à la noirceur. Cependant, cette terrible dystopie n'est pas sans rappeler le monde contemporain. " Les visions baroques de Stefanie vor Schulte et son écriture poétique (belle version française de Nicolas Véron) font de son Garçon au coq noir une fable effrayante et magnifique. " L'OBS " Stefanie vor Schulte sait magnifiquement greffer l'invraisemblable sur la vraisemblance, tout en faisant côtoyer la vie et la mort avec une intelligence profonde et un grand sens de la narration. " Le Monde des livres

02/2024

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Littérature étrangère

La fin des jours

Turin, dans un futur proche. Giovanni Ceresa est professeur de lycée et s'occupe de son père, qui n'a plus toute sa tête. C'est du reste le cas de nombreux habitants, qui perdent peu à peu la mémoire et ne se soucient plus que de survivre dans une ville envahie par des bandes de clochards violents et par les jeunes marginaux d'une secte apocalyptique dont fait également partie Carla, la sour de Giovanni. Pour ne pas perdre la mémoire à son tour et sur le conseil de son ami Winnie, Giovanni tient un journal dans lequel il note tout ce qu'il vit, et jamais ne se sépare d'un magnétophone qui lui permet d'enregistrer chaque conversation. Winnie est la seule personne sur laquelle il peut compter et à qui il peut se confier. Mais ne lui fait-il pas trop confiance ? Ne se laisse-t-il pas manipuler par quelqu'un qui s'inquiète curieusement de son sort, alors que celui des autres l'indiffère ? Au terme d'une immersion dans sa propre mémoire et dans les rues d'une ville qui, comme tout le pays, semble plongée dans une véritable guerre civile, Giovanni n'aura d'autre choix que de se confronter à ses découvertes. "Dystopie" à la Orwell inspirée par L'Enfer de Dante, La fin des jours est un roman haletant qui n'oublie jamais de poser des questions actuelles : qu'est-ce qu'un individu et que valent les libertés individuelles ? Existe-t-il encore une société et une sphère publiques ? Peut-on accepter une forme de contrôle social ou devons-nous nous défendre pied à pied ?

04/2012

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Histoire du droit

Nouveaux contes juridiques

Il était une fois le droit... Faire du droit en racontant des histoires, tel est le pari de ce livre qui exploite toutes les variétés du genre narratif, depuis le récit historique jusqu'au conte fantastique, en passant parle thriller policier, la dystopie et la fable animalière. Huit récits qui font réfléchir au droit en posant d'étranges questions. Entre amour absolu et violence déchaînée, quelle place pour la justice romaine de Pilate dans le procès de Jésus ? Qui a volé les Juges intègres des frères Van Eyck ? Et que penser de la disparition durable de juges intègres ? Que se serait-il passé si Robinson Crusoé, parti du Brésil en quête d'esclaves africains pour ses plantations, avait fait naufrage non pas lors du voyage aller mais au retour ? On se demande aujourd'hui si les animaux devraient avoir des droits et se voir reconnaître une personnalité juridique. Et si c'étaient finalement les hommes qui avaient perdu leurs corps ? Les animaux révoltés, rassemblés en congrès, se posent la question. Rien ne va plus au royaume de Nimportou, ravagé notamment par les conséquences d'une pandémie incontrôlable , divers autocrates se mettent au travail : Picflouz, Programmor, Casinus, Diafoirus, Inquisitor... mais leurs recettes plongent le pays dans des malheurs plus grands encore. Et si on essayait le droit ? Un manuscrit introuvable, une administration kafkaïenne, un vieux professeur égaré... Où conduit dans la vieille ville de Coimbra, cette quête improbable des fondements du droit ? Des livres qui disparaissent, certains qui s'invitent aux places d'honneur, d'autres encore qui se regroupent en d'étranges coalitions... Quel message cette bibliothèque juridique libérée adresse-t-elle à son propriétaire ?

10/2021

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Critique

Giono. Paysages

Tout le monde connaît la Provence de Giono, mais moins ses paysages espagnols ou italiens. Ce volume montre la modernité de ce précurseur de l'écopoétique et la façon dont le paysage, personnage à part entière, habite son oeuvre. Giono est gourmand de paysages. Il regrettait le peu de cas fait du paysage chez deux de ses auteurs favoris, Machiavel et Stendhal. Du premier, il écrit : "Nicolas ne nous renseigne guère sur le paysage qui l'entoure". Stendhal, pour sa part, note en marge de l'écriture de ses romans "Ici paysage, ici description" sans pour autant le faire, "mais moi", ajoute Giono, "à ce moment-là, j'avais besoin d'une description, d'un arbre, d'une herbe, d'un bruit dans la nature...". Giono a mis le paysage au coeur de son oeuvre et a beaucoup réfléchi à sa fonction romanesque. Cet ouvrage, auquel ont collaboré les meilleurs spécialistes internationaux de son oeuvre, propose une exploration paysagère de l'oeuvre de l'écrivain trop souvent cantonné à la Provence. Il passe en revue le paysage au travers de ses différents aspects, dans un mouvement qui conduit du plus familier au plus surnaturel : les lieux du paysage (villages, jardins, parcs, forêts, cataclysme), les territoires du paysage (Provence, Italie, Espagne), le paysage dans le "cycle du Hussard" (Stendhal, la lumière et l'ombre), les thèses que porte le paysage (discours sur la guerre, utopie et dystopie), l'écopoétique (l'olivier, les métamorphoses d'un paysage en perpétuel mouvement), le labeur du paysage (traduction et genèse textuelle) et enfin ses médiums (métatextualité, peinture, couleur, cinéma).

04/2024

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Roman d'amour, roman sentiment

Tu craqueras avant moi

Il est un solitaire endurci et ne croit plus en rien ; elle voit la vie en rose et a suffisamment d'optimisme pour deux ! Tout ce que demande Adam, c'est qu'on lui fiche la paix. Après tout, ce n'est quand même pas sa faute si le pressing s'est trompé en lui donnant cet affreux pull jaune à la place de son costume ! Comment aurait-il pu deviner que sa propriétaire, une petite brune excentrique aux yeux noisette, se pointerait chez lui pour le récupérer ? Il a bien cru qu'elle allait se mettre à pleurer quand il lui a avoué l'avoir jeté dans une benne. Soit c'est une tarée, soit ce pull avait une réelle valeur sentimentale à ses yeux... En temps normal, Adam se serait empressé d'oublier cette visite et de reprendre le cours de son existence ; il s'est toujours donné pour règle de ne pas s'impliquer dans la vie des autres. Mais, cette fois-ci, il décide de faire une exception. Peut-être pour se donner bonne conscience, ou parce que le regard pétillant de cette fille a réveillé quelque chose en lui... "Nous sommes loin de découvrir un conte de fée mais plutôt une rencontre du hasard qui conduit à une romance moderne et dans l'air du temps". La Malle aux livres "La plume est fluide et addictive" . Bookpassionaddict "Un bon moment à passer au travers de ces pages" Alice Neverland A propos de l'autrice Normande d'adoption, Julie Jodts a deux passions dans la vie : l'écriture et la boxe anglaise. Dystopie, thriller ou romance, elle aime changer d'univers, mais dans chacun d'eux vous passerez du rire aux larmes d'une page à l'autre !

07/2021

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Autres

Prendre la route. Une philosophie de la conduite

Y a-t-il un rapport entre l'amour de la mécanique et l'esprit civique ? Entre le plaisir du risque calculé au volant et les ressorts profonds de notre humanité ? Après avoir chanté dans Eloge du carburateur les beautés de la moto, notre philosophe-mécanicien se penche sur l'avenir de la conduite automobile, les secrets du tuning ou de la glisse sous accélération et les mystères du couplage cognitif et sensorimoteur entre le cerveau, le corps humain et les humeurs subtiles de l'arbre à cames et du moteur à combustion interne. Mêlant les péripéties autobiographiques cocasses de son interminable bricolage d'une VW Coccinelle de 1975 et les réflexions de la philosophie analytique sur la morale des accidents de circulation, passant de l'exploration des sous-cultures automobiles les plus baroques - courses hors-piste dans le désert et derbys de démolition - à l'étude du pilotage de minivoitures par des rats de laboratoire, il offre un plaidoyer en faveur des plaisirs libertaires et des vertus citoyennes de l'art de conduire. L'histoire technologique, économique et sociale de l'automobile débouche aujourd'hui sur une disjonction de plus en plus grande entre l'être humain et ses prothèses mécaniques. A l'horizon des voitures sans chauffeur et de l'automatisation généralisée, l'auteur dénonce une dystopie régressive qui risque de se traduire par une atrophie de nos facultés créatives et une érosion de notre économie de l'attention. Au nom du " toujours plus de sécurité ", la déqualification progressive des conducteurs expose en fait les usagers de l'automobile à de nouveaux dangers tout en les dépossédant d'un ensemble d'aptitudes et de responsabilités cruciales. Le choix entre conduire et être conduit, faire et se laisser faire, est aussi en dernière analyse un choix entre autogouvernement républicain et aliénation bureaucratique.

03/2021

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Romans graphiques

R.U.R.. Le soulèvement des robots

L'ère des robots est déjà là ! Isolée sur une île, l'usine R. U. R. s'est lancée dans la production d'êtres humains artificiels. Semblables à des androïdes, ces " robots " performants et dénués de tout sentiment sont censés libérer enfin l'Homme du travail ! Un rêve pour le directeur, une abomination pour Helena qui découvre ces créatures avec effroi en visitant les chaînes de production. Troublée par leur aspect humanoïde, cette jeune femme a un mauvais pressentiment. Les robots sont-ils aussi insensibles qu'on le pense ? Méconnaissant l'amour, ignorant la mort, la fatigue ou l'ennui, ils finissent cependant par ressentir la douleur après une nouvelle programmation ! Imperturbables, ils continuent néanmoins d'obéir aveuglément... Les années passent et les inquiétudes d'Helena persistent alors que la Société s'est désormais habituée aux robots. Devenus indispensables, leur nombre augmente. Mais vont-ils rester impassibles longtemps ? Ressentent-ils des émotions, des passions, de la haine ? Tandis qu'une rébellion des robots aussi inattendue que brutale s'annonce, leurs créateurs se retrouvent pris au piège dans leur propre usine. L'Humanité vit-elle ses dernières heures face à une nouvelle ère des robots ? Kateina upová, jeune prodige de la bande dessinée tchèque, nous propose une adaptation somptueuse de R. U. R. , oeuvre fondatrice dans laquelle le mot " robot " est apparu pour la première fois en 1920 ! Pièce de théâtre de l'écrivain Karel apek qui compta Antonin Artaud parmi ses premiers interprètes, cette dystopie sociale aborde un thème largement repris depuis, mais auquel le roman graphique, captivant et moderne, redonne un coup d'éclat. Offrant une réflexion sur les notions de travail, de progrès, l'ouvrage nous questionne ainsi sur notre propre humanité. Le style graphique de l'autrice, élégant et coloré, annonce définitivement l'émergence d'un nouveau talent.

05/2022

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Science-fiction

Les Socialistes au Pouvoir

Nous sommes à la fin du XIXe siècle et la Démocratie devient "sociale" . Joseph Martin, un Français moyen pétri d'idées socialistes nous conte l'aventure de l'arrivée tant attendue de ce régime, et ses péripéties concrètes vécues par lui-même et sa famille. Mais la belle aventure finira-t-elle comme il l'espère, et tant d'autres avec lui l'avaient espéré ? Au fil du récit, nous voilà pris par la promesse ; elle est belle, on y croit, on veut y croire. Tableau après tableau, la logique implacable pourtant se déroule, qui conduit à un tout autre type de rêve, au cauchemar. Dans cette dystopie d'avant l'heure, l'auteur reprend point par point l'argumentaire de la société de pure égalité, porté par les Bebel et autres, pour le mettre en scène dans la vie quotidienne de la famille Martin. L'écriture est celle de tous les jours, mais Hippolyte Verly a su y glisser la dose d'ironie qui garde son récit au-dessus du tragique des événements. Cette capacité à prendre la doctrine socialiste au mot, avec recul et lucidité, contribue largement à la richesse de la lecture. Y contribue également beaucoup l'actualité du propos et de l'analyse. Ouvrir "Les Socialistes au Pouvoir" dans la France des grèves chroniques et de l'égalitarisme omniprésent ne peut qu'interpeller le lecteur sur la similitude. C'est précisément notre motivation à publier ce texte oublié que d'aider à entrevoir un avenir bien trop probable, tout en tirant plaisir à sourire du ridicule des scènes. L'auteur préfère sourire, suivons-le ! Hippolyte Verly (1838-1916) fut journaliste, patron de presse et homme politique. Très populaire de son vivant, il s'oppose à "La Sociale" . Auteur prolixe, il écrivait aussi en tant que Van Ryvel et Etienne Durand.

01/2023

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Science-fiction

Les Déchets

Un groupe d'hommes au volant d'une camionnette roulent en direction d'un immense complexe pétrochimique. Venus réaliser des travaux de maintenance et de réparation industrielle, ils sont sommés par Radelli, le patron tyrannique de l'usine, de réaliser les travaux nécessaires en une semaine. L'usine est délabrée, toute la structure et les équipements sont vétustes. Les techniciens se mettent au travail mais ils se rendent rapidement compte que les délais sont impossibles à tenir. Soudain, une explosion se produit et le groupe se retrouve prisonniers de cette usine-mouroir, condamnés à travailler aux côtés d'ouvriers défigurés et déformés par les substances toxiques... Dans LES DECHETS, l'auteur italien Michelangelo Setola imagine un monde post-apocalyptique aux paysages de désolation. Le ciel est envahi de nuages toxiques, l'air à un goût de métal. Les humains, aux allures de troupe de freak show, ont des visages difformes, à moitié fondus, avec des ex-croissances, comme s'ils avaient été trop longtemps exposés à des substances radioactives. Ces ouvriers, damnés d'une terre à l'agonie, sont les rebuts d'une société en quête d'industrialisation massive aux conséquences désastreuses sur l'écosystème. Avec ce tableau sans filtre et désabusé, Michelangelo Setola dépeint une dystopie aux lendemains sombres qui résonne comme une urgence à réagir à la crise écologique et sociale. L'auteur exprime ici toute la virtuosité de son dessin à la fine mine graphite dans des planches en grand format d'une beauté violente qui sied parfaitement à l'ambiance fantastique et inquiétante de son histoire. LES DECHETS est son deuxième livre à paraître en France, après DORMIR DANS LA BOUE, paru en 2016 chez Actes Sud.

05/2021

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Thématiques

Un systeme politique fractal et querelle

Les utopies consacraient encore l'enchantement quoique le monde fût porté par des fractures et des convulsions multiples. Elles donnaient à lire la plausibilité d'un idéal et l'onirique de la vie. L'absurde qui accompagne notre contemporanéité se fonde sur la croyance de l'homme démiurge et thaumaturge. D'une part, cette temporalité est le réceptacle d'un univers désenchanté qui se déchaîne dans la postmodernité et le posthumanisme ; précurseurs d'une post crise comme si elle portait le néant. Elle est façonnée par un déclinisme politique qui édifie les avatars démocratiques dont le dévoiement s'établit à partir d'un illibéralisme et d'une datacrasie débouchant sur des mutations radicales de l'essence du politique. Elle dévoile aussi les artéfacts de la pensée, l'imposture de l'ethos ultralibéral, les ambitions ubuesques d'un monde projeté dont la virtualisation et l'illusion de la fabrique d'une vie humaine dans des territoires spatiaux font sens. D'autre part, institué comme sa propre immanence face à la solitude des déités, inséré dans la néguentropie, l'homme se déploie dans l'impuissance et l'imaginaire de son autofondement qui éclaire le kairos dont les séquences s'interprètent à partir de l'anthropocène, l'entropie, la collapsologie, la dystopie, le nihilisme, la chaocratie et l'eschatologie. Enfin, elle est marquée par la rupture d'une postmodernité à peine naissante dont la déconstruction est l'ontologie et la collision civilisationnelle mâtinée à une finitude imminente, interpellent l'ipséité de l'Etre dans sa capacité à se repenser, à construire un monde nouveau basé sur la fin de son outrecuidance et de son action anthropique, l'assomption des autres "étants" de l'univers, in fine l'édification d'un contrat sociopolitique et cosmopolitique.

02/2023

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Science-fiction, heroic fantas

Ursina

Quand la meilleure des espionnes se retourne contre le système. Ursina vit au sein d'une Maison de filles dirigée d'une main de fer par des matrones. Depuis la fin de la guerre, la politique de l'enfant unique contraint tous les parents à laisser un de leurs enfants dans ces mystérieuses Maisons. Qu'advient-il d'eux après, nul ne le sait. Entraînée depuis l'enfance pour devenir une espionne sans pitié capable d'effectuer les missions les plus dangereuses, Ursina se montre pragmatique et combative. Sa nouvelle tâche : détruire des documents hautement confidentiels. Mais pourquoi la surveille-t-on de si près sur le terrain ? Ces documents auraient-ils un lien avec le placement des enfants ? Pour Ursina, qui n'a jamais pardonné aux siens de l'avoir abandonnée, c'est l'opportunité de découvrir qui elle est et d'où elle vient ! Mais pour cela, il va falloir désobéir et prendre le risque d'être éliminée. Ursina arrivera-t-elle à changer de vie et changer le cours de son destin ? Un tout nouveau cycle ! Après l'adaptation en bande dessinée de sa trilogie-culte (oeuvre traduite en 8 langues et récompensée par pas moins de 13 prix littéraires) Yves Grevet invente un nouveau cycle totalement inédit pour les éditions Glénat ! Dans l'Univers de Méto nous suivons le parcours de 3 personnages, 3 histoires complètes qui ont beaucoup à nous apprendre sur l'état du Monde et sur ce qui se trame vraiment au sein des différentes Maisons. Ces récits reprennent habilement les codes de Méto pour aller plus loin dans l'intrigue en nous tenant en haleine. Cette vertigineuse dystopie à l'atmosphère inquiétante marque le retour de Nesmo (déjà à l'oeuvre sur l'adaptation de la trilogie Méto) et l'arrivée d'Andrea Delcorte, deux dessinateurs capables de créer des univers à part et de nous emporter dans des histoires haletantes et émouvantes.

10/2022

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Indépendants

Un visage familier

"Année après année, nos corps devenaient de plus en plus optimisés. Mais optimisés comment ? Il était impossible de le dire. Nos villes aussi avaient été optimisées, au point de devenir des machines minutieusement réglées et extrêmement efficaces. Mais efficaces comment ? " Marchant sur les traces d'un Georges Orwell ou d'un Aldous Huxley, Michael DeForge décrit dans Un Visage familier une dystopie inquiétante, un monde futuriste où règne une forme de dictature de la technologie. Dans ce monde, les routes, les villes, mais également leurs habitants, sont régulièrement "updatés" ; d'un jour à l'autre les immeubles changent de forme et place, les chemins ne mènent plus aux mêmes destinations, et les êtres humains se réveillent avec des visages différents, des côtes en moins ou des jambes en plus. Le livre suit plus particulièrement une employée du gouvernement (et narratrice du livre), qui travaille au département des plaintes ; son seul rôle est de les lire, n'y apportant ni réponse, ni solution, comme si le simple fait de fixer un écran signifiait que "quelqu'un s'en occupe" . Le lendemain d'une optimisation, la compagne de l'employée a disparu sans laisser de trace - est-elle partie volontairement, ou a-t-elle été victime d'une optimisation ? A la recherche d'un signe, dans une étrange ambiance de paranoïa, ce que découvre la narratrice, c'est que quelque part, il y a encore un peu de colère, d'indignation dans ce monde sans âme, et que la colère gronde... Michael DeForge excelle dans la description d'univers à la logique interne déroutante, et sa description d'une société outrageusement efficace, déshumanisée, fait froid dans le dos autant qu'elle stimule l'esprit, comme une mise en garde dénuée de moralisme. Le trait organique de DeForge, sa palette de couleur acidulée et son sens de l'humour viennent parfaire ce récit qui navigue entre pur récit de science-fiction et pamphlet politique. La liberté avec laquelle l'auteur canadien aborde le dessin ne doit tromper personne : DeForge est un narrateur hors pair, et sans doute une des meilleures choses qui soient arrivées à la bande dessinée durant cette dernière décennie.

11/2021

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Littérature française

Désir d'utopie au pays des ambivalences

Je me suis toujours intéressé au phénomène de déplacement de la production journalistique sur le champ littéraire. Les récits contenus dans " Désir d'utopie... " tiennent d'une actualité poignante. Avec ses éclairages. Elle se décline sur divers axes : intolérance, dictature, manipulation, fanatisme, exils forcés, cruauté envers les animaux, pouvoir, domination, etc. Elle traduit l'image désastreuse d'une planète. La nôtre. Dans des espaces circonscrits. Dans cette somme de récits, j'essaie de saisir les différentes facettes d'une préoccupante dystopie. Qui produit des corps détruits et des esprits étouffés. Au nom d'un bonheur interdit. Pour s'en sortir, je suggère quelques éléments utopiques. Ils restent un instrument d'optique pour une nouvelle approche de notre existence. " Désir d'utopie... " ou quand se mêlent le rêve, la poésie, l'appel de la forêt, voire le carnaval. Un autre monde, juste et humain est-il possible ? A ce jour, j'ai commis deux recueils de Nouvelles et trois recueils de poésie. " Désir d'utopie... " est mon premier récit. Un miroir des accointances du journalisme avec la littérature. Un objet, s'il en faut, de la réduction du fossé qui sépare les deux disciplines. Cela remonte peut-être à loin, au fond. Depuis en tout cas, il flotte sans repère, son humour grinçant et féroce le sauvant du naufrage sans pour autant le rapprocher des autres. Il a encore quelques ancrages pourtant. A vingt ans, il a connu un grand amour, Anne, qu'il a perdu ensuite, sans vraie raison. Et il a une famille singulière. Quand il était enfant, son oncle Yvon qu'il aimait tant, s'est noyé en mer. Et au décès de son grand-père, patriarche redouté, d'autres secrets ont commencé à se dénouer. Mais le mystère perdure. Stan en est sûr : c'est quelque part par-là que la vie s'est enfuie. Il doit comprendre l'histoire des siens, découvrir ce qui leur est vraiment arrivé. Il se lance sur leurs traces, il replonge dans le temps à leur recherche. Et puis il veut retrouver Anne. Peut-être qu'en réparant le passé, il pourra réparer le présent...

02/2018

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Revues

La règle du jeu n°74

SPLENDEURS ET MISERES DU MONDE CONTEMPORAIN Fidèle à son ambition de donner à voir le monde contemporain dans sa diversité et son étrangeté, La Règle du jeu propose ici un numéro qui, à l'image de l'oeuvre Acidquiat figurant sur sa couverture, aspire à dépeindre les splendeurs et les misères de la modernité. Les réseaux sociaux sont-ils vraiment un lieu de socialisation ? Permettent-ils de rompre les distances qui séparent le " moi " de son prochain ? Sont-ils un incubateur d'amitiés ? Faut-il, en somme, se fier à leurs faux-semblants d'agora universelle ? Ou, au contraire, les tenir pour une dystopie réalisée ? Comment la " Génération Tinder " réinvente-t-elle l'amour et le désir ? Une rencontre peut-elle faire l'objet d'une application digitale ? Et, si oui, quels sont les effets, vertueux et contreproductifs, d'un tel phénomène ? La dérision contemporaine n'est-elle pas le dernier masque endossé par l'esprit de sérieux ? Et les " humoristes " ses derniers avatars ? Comment retrouver, en ce cas, la possibilité du rire ? Comment décrire, enfin, l'empreinte laissée dans notre société par l'absence de Dieu ? Ce n'est pas un hasard, en somme, si le numéro 74 de La Règle du jeu s'ouvre sur un dossier rendant hommage au rocker Nicolas Ker - figure qui, à elle seule, cristallisait bien des éclats, bien des énigmes de la modernité. Mais aussi : - " Souvenirs de Nicolas Ker " : un dossier où Bernard-Henri Lévy, Arielle Dombasle, Florine Delcourt et Patrick Mimouni saluent la mémoire de l'artiste défunt. - " Sartre et Simone de Beauvoir, chambre à part " : un texte de Julie Lautier sur les années que passèrent les deux écrivains à l'hôtel Lousiane - Un texte de Gilles Hertzog sur le rapport que Turner et Manet entretinrent avec Venise. - Un dialogue, pour le moins étonnant, entre Marie S'Infiltre et la rédaction de La Règle du jeu. - Vieux Couples, un roman-nouvelle inédit de Camille Cabestan, l'auteur anonyme de notre revue. - " De quoi Charlus est-il le nom ? " : un article d'Avery Colobert proposant une nouvelle hypothèse de lecture à propos de l'onomastique proustienne. - " Quelques philosophes " : un dossier photographique de Bruno de Monès, qui revient sur ses rencontres avec Foucault, Deleuze ou encore Derrida. - " La Fontaine et l'amour " : un article de Vincent Roy - Des textes inédits de Baptiste Rossi et Florent Zemmouche

11/2021

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Science-fiction, heroic fantas

Nestorius. Dans L'Univers De Méto

Quand un enfant soldat devient une machine à tuer. Après la troisième guerre mondiale, seules quelques zones non contaminées par l'arme nucléaire sont habitables. Parmi elles, des pensionnats où vivent et sont formés des adolescent(e)s sur des îles isolées. Sur l'une de ces îles, on forme des soldats d'un tout nouveau genre... Nestorius a vécu dans la même maison que Méto, il est fier d'avoir été sélectionné pour devenir un soldat. Le prestige de l'uniforme vaut bien la rudesse de la formation qui l'attend. Quelques semaines avant lui, son ami Gracchus a suivi cette formation, il a été physiquement transformé pour devenir une machine de guerre. Que lui est-il arrivé ? Nestorius va-t-il subir le même sort ? Tout indique qu'il doit se tenir prêt à cette grande métamorphose physique ! Il va vite comprendre qu'une seule logique prime pour un soldat : celle du combat. Les entraînements sont impitoyables et tout signe de faiblesse peut vous valoir un renvoi vers le camp des esclaves. Entraîné pour se battre, Nestorius va continuer à servir et à tuer sous les ordres du Chef, jusqu'au jour où il ne prend pas la pilule habituelle, censée lui donner plus de courage en mission... Ce qu'il va découvrir durant cette intervention va changer sa vie à jamais. Et si on lui avait menti depuis le début sur sa cible ? Et si un autre chemin était possible ? Sa rencontre avec la jeune réfugiée Salomé va bientôt faire voler en éclats le monde préfabriqué de Nestorius... Un tout nouveau cycle ! Après l'adaptation en bande dessinée de sa trilogie-culte (oeuvre traduite en 8 langues et récompensée par pas moins de treize prix littéraires) Yves Grevet invente un nouveau cycle totalement inédit pour les éditions Glénat ! Dans l'Univers de Méto nous suivons le parcours de 3 personnages, 3 histoires complètes qui ont beaucoup à nous apprendre sur l'état du Monde et sur ce qui se trame vraiment au sein des différentes Maisons. Ces récits reprennent habilement les codes de Meto pour aller plus loin dans l'intrigue en nous tenant en haleine. Cette vertigineuse dystopie à l'atmosphère inquiétante marque le retour de Nesmo (déjà à l'oeuvre sur l'adaptation de la trilogie Méto) et l'arrivée d'Andrea Delcorte, deux dessinateurs capables de créer des univers à part et de nous emporter dans des histoires haletantes et émouvantes.

10/2022

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Dans la noirceur de l'espace Tome 1 : Prisonnier de guerre

Brady Garrett doit rentrer chez lui. Engagé de force dans l'armée, il a été affecté au Défenseur Trois, l'une des stations du réseau conçues pour protéger la Terre des attaques extraterrestres. Il déborde de colère, de peur, et de mal du pays. S'il ne revient pas chez lui, il perdra sa famille, mais il n'y a pas d'autre moyen de le faire que dans un sac mortuaire. Cameron Rushton a besoin d'un coeur artificiel. Quatre ans plus tôt, il a été capturé par les Sans-Visage, la race alien responsable de la quasi-destruction de la Terre. A son retour, et suite à des erreurs médicales, Brady devient son stimulateur cardiaque humain et temporaire. Sauf qu'ils partagent davantage qu'un battement de coeur : ils partagent des pensées, des souvenirs et des rêves particulièrement réalistes. Brady n'a pas le temps de s'inquiéter de son attirance croissante pour un autre homme, en particulier quand il s'agit du type dans l'univers capable de lire dans ses pensées. Cela ne signifie rien. Ce n'est que de la biochimie. A présent, les Sans-Visage sont sur le point de faire leur retour, et personne ne semble pouvoir les en empêcher. Cam prétend que tout le monde s'en sortira, mais c'est sûrement un menteur et un traître, comme le croit l'armée. Mais ce n'est pas grave. Les types comme Brady ne s'attendent pas à des fins heureuses. #MM #ScienceFiction #Aliens #Militaire #GayForYou #Dystopie #SpaceOpéra #Extraterrestres --- "C'est amusant, sexy, plein de suspense, triste, et tout simplement EXTRAORDINAIRE. Je le recommande à tout le monde ! J'ai adoré, j'ai adoré, j'ai adoré". - Nick Pageant (Goodreads) "Je suis en fait assez bouleversée après avoir lu cette romance étonnante. Dans la noirceur de l'espace n'était pas du tout ce que je pensais et attendais. Au lieu de cela, j'ai obtenu quelque chose de tellement mieux. Si, si bon... romantique, poétique, joliment écrit et avec une histoire à la fois surprenante, amusante, affectueuse et aussi assez effrayante par moments. La note maximale ! " - Ingie (Goodreads) "C'est la première histoire solo de Lisa Henry que je lis, mais ce ne sera certainement pas la dernière ! Lisa, vous êtes une source d'inspiration impressionnante. Vous m'avez soufflée avec vos mots. Vous, chère madame, savez écrire ! " - Jenni Lea (Goodreads)

03/2023

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Science-fiction

1985

Après le « Meilleur des Mondes », imaginé par Aldous Huxley… Après « 1984 » de George Orwell, Mathias Ollivier produit une œuvre dans la lignée de ses pairs. Dans ce roman, la mérule sert de métaphore et de fil rouge, pour désigner tout ce qui nous envahit et nous bouffe. L’impact que ce type de roman a sur la science-fiction amène à qualifier de dystopie tout texte d’anticipation sociale décrivant un avenir sombre… Plutôt que de présenter un monde parfait, « 1985 » propose le pire qui soit. Sans doute est-ce pour que l’on veuille le rendre meilleur ? C’est l’une des intentions de l’auteur dont le style ne laisse pas indifférent. « 1985 » décrit une société étouffée par la course effrénée à la consommation illusoire. L’action se déroule dans un univers décadent, à une époque comparable à celle de la « chute de l’Empire Romain » ; sous la pression d’un système dictatorial contemporain qui offre toutes les apparences de la démocratie, mais dans lequel les citoyens sont contraints à n’avoir plus qu’un seul amour : celui de leur servitude. Avec ce titre « clin d’œil », Mathias Ollivier, renvoi à la société son image. Il balance sa vision d’un monde en bout de course, qui se dévore lui-même. Un monde absurde, peuplé d’usagers dématérialisés, manipulés, par les détenteurs du pouvoir économique et politique. « 1985 » perturbe un peu et interpelle beaucoup ; en ces temps de crise économico-financière et révolutions technologiques, qui ébranlent les systèmes à l'échelle planétaire. Un certain nombre de faits désormais avérés amènent, en effet, à se demander comment l’on pourrait échapper aux projets du « nouvel ordre mondial » et préserver certaines valeurs. L'argument littéraire développé dans ce roman iconoclaste est proche de notre réalité sociale tout en dénonçant les dérives d’un futur proche ; ce qui lui ajoute une dimension tangible. Demain, c’était hier… Le héros, Marcus, jeune informaticien de haut vol, devient un despérado solitaire, luttant à sa manière contre le rouleau compresseur qu'est le « Centre Capitolain », lieu de pouvoir irradiant tout l’Empire de son attraction mortifère. Le « Centre », quintessence d'un capitalisme devenu « boîte de Pandore pubocratique » que personne n'ose refermer et ne peut encore moins contrôler. Marcus traîne son mal-être, entre Paris et Bruxellanum, dans le « pire des mondes », en réminiscence au récit de Suétone. Le « Centre » haut lieu de la « Pubocratie » offre sécurité, loisirs et plaisirs pour annihiler la conscience des citoyens, les gavant de « fake’s news » et de pubs qui leur font oublier qu’ils sont manipulés. L’agonie des hommes s'opère dans la servitude, l'estime de soi en déliquescence et dans la renonciation aux idéaux humanistes. La mérule, opiniâtre entité dont l'invisibilité met en lumière la désespérance du monde, ronge lentement jusqu'aux joutes amoureuses des citoyens, patiemment mais surement. Marcus, tel un gladiateur anonyme lutte contre les fantasmes qui le vampirisent. Il essaie d'oublier Vera. Il ambitionnait d’appartenir au « Centre » qui offre à ceux qui le rejoignent sans se poser de questions, une existence de choix, pour autant qu’ils abandonnent leurs ultimes principes et acceptent d’être pucés. Peu à peu il en devient dissident. Vera, une étrange "Poster girl" sur le retour, réservée aux plaisirs des patriciens VIP du « Centre », débarque dans la vie de Marcus et lui fait découvrir les tourments d'un amour explosif et destructeur, construit sur des pratiques BDSM poussées à l'extrême. Vera ne peut éprouver de plaisir autrement que dans la douleur, la torture tant physique qu'intellectuelle, déviance outrancière d'une relation exempte d'amour-propre et d'estime de soi... Sans doute a-t-elle quelques fautes à expier ? C’est que l’on va découvrir, entre autres mystères. « 1985 » à pour toile de fond une intrigue glauque bâtie des murs rongés d'une société aveugle, muette et sourde… Dès les premières pages, ce roman intrigue puis dérange ballotant le lecteur entre fascination et horreur. L’auteur traite de sujets graves touchant au bonheur avec une espèce d’humour cynique, au travers d’un langage cru parfois, mais non vulgaire. Certes, le vocabulaire de ce texte met mal à l'aise en pointant du doigt un certain degré de putréfaction dans la société actuelle. On ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la chute de l'Empire Romain et ses empereurs plus fous furieux les uns que les autres, entraînant dans leur folie une civilisation en bout de course. Un vent de luxure glacial et de peur souffle sur ce roman ; celui d'une dictature qui n'a aucun égard pour les libertés fondamentales de l'être humain... Il fut un temps où la dystopie éreintait le communisme triomphant, maintenant, elle fustige un capitalisme qui a depuis longtemps jeté aux orties ce qu'il pouvait avoir de meilleur. 1985 est certainement un de ces romans qui fait bouger les lignes. Un espoir rédemption point néanmoins à travers l’incroyable destinée de héros ordinaires qui prônent la « Révolution du bonheur », un bonheur sans contrepartie que tout être humain est en droit d'exiger… Ultime désir porté par des hommes de bonne volonté qui un jour oseront dire : "NON".

09/2018

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Pléiades

Oeuvres

Ils ne sont pas légion, les écrivains auteurs d'un livre devenu plus célèbre qu'eux, si célèbre, à vrai dire, qu'il rayonne bien au-delà du cercle de ses lecteurs et touche des personnes qui, sans jamais l'avoir ouvert, en connaissent la trame et en utilisent les mots-clefs. De ce club fermé d'écrivains George Orwell est, aux côtés de Swift (qu'il a lu de près), un membre éminent. Le regard porté sur son oeuvre en a été profondément modifié. Ses deux derniers romans, La Ferme des animaux et plus encore Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, ont en quelque sorte requalifié ses écrits antérieurs, hissant leur auteur au rang de classique anglais du XXe siècle, sans pour autant mettre fi n aux débats : l'éventail des jugements portés sur Orwell demeure grand ouvert, et il va du dédain à l'idolâtrie. Sans tomber dans aucune de ces extrémités, il faut reconnaître la cohérence de l'oeuvre, tout entière fondée sur une ambition : "faire de l'écriture politique un art véritable". "Un homme à la colère généreuse", "une intelligence libre", "le genre que haïssent également toutes les orthodoxies malodorantes qui s'affrontent aujourd'hui pour la possession de nos âmes" : ces traits empruntés à son portrait de Dickens dessinent l'autoportrait d'Orwell. Dans ses articles, ses essais, ses récits-reportages, ses romans mêmes, celui-ci fait partager ses convictions et ses refus. Ses écrits se nourrissent de ses engagements personnels, de sa démission d'un poste de fonctionnaire de la Police impériale des Indes (En Birmanie), de son intérêt pour la condition des indigents des deux côtés de la Manche (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou pour le sort des mineurs du Yorkshire (Wigan Pier au bout du chemin), de son séjour dans l'Espagne en guerre (Hommage à la Catalogne) et de sa guérilla incessante contre les mensonges et les crimes staliniens. Mais ce sont donc ses deux derniers romans qui ont fait sa gloire ; l'allégorie animalière et la dystopie déguisée en farce tragique forment une sorte de diptyque dont la cible est la barbarie du totalitarisme. Il reste que Mil neuf cent quatre-vingt-quatre occupe une place à part parmi les dystopies, si tant est que le livre ait réellement à voir avec ce genre. C'est que la puissance des scènes et des images inventées par Orwell demeure sans égale, qu'il s'agisse de l'affiche géante du Grand Frère, de l'oeil toujours ouvert du télécran, des minutes de Haine, et surtout, et avant toute chose, de cette langue, le néoparle (newspeak), créée pour éradiquer les pensées "hérétiques", autant dire toute pensée. Elle est véritablement au coeur du roman, et au centre des enjeux de sa traduction française. Comme tous les textes inscrits au sommaire de ce volume, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est proposé ici dans une nouvelle version, fidèle au style à la fois vif et rugueux de son auteur. L'ensemble, tous genres confondus, se lit comme l'almanach d'un quart de siècle de bruit et de fureur rédigé par un écrivain qui a toujours...

10/2020