Recherche

William Syad. Un poète de la Corne de l'Afrique (1930-1993)

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Un Pékin en Afrique. Textes humoristiques Tome 2 (1950-1960)

Second tome de l'anthologie des meilleurs écrits humoristiques de S J Perelman, Un pékin en Afrique recueille seize textes inédits parus dans le New Yorker entre 1.950 et 1960, période où l'auteur est au sommet de son art. Soit neuf nouvelles délirantes dans lesquelles Perelman joue les agents secrets mondains, parodie un polar culinaire à la française et nous livre la surprenante correspondance entre un Pandit indien et son blanchisseur parisien, suivies d'un récit de voyage où il nous embarque dans ses trépidantes pérégrinations africaines, de Nairobi à Zanzibar, tel un Groucho Marx enfilant la tenue de safari d'Ernest Hemingway - qu'il rejoindra d'ailleurs pour un finale hilarant. On comprendra pourquoi S J Perelman était considéré comme le plus grand écrivain humoristique américain par nombre de ses pairs, de Dorothy Parker à Woody Allen en passant par Donald Westlake.

04/2014

ActuaLitté

Rock

Johnny. Ses concerts, sa plus belle histoire d'amour

Un regard photographique inédit et exclusif sur les grands-messes de Johnny. Après un premier chapitre rappelant les dix années que Johnny mettra pour construire une légende, de Laroche Migennes au Palais des Sport 1967 en passant par l'Olympia, les photographies inédites de Michel Leclercq nous inviteront à retourner voir avec un oeil neuf les plus grands shows de Johnny : 1969 : Le Show de l'an 2000, 1971 : Le Palais des Sports avec Michel Polnareff, 1972 : Le Johnny Circus, 1976 : Johnny Story, 1979 : 20 ans au Pavillon, 1982 : Fantasmhallyday, 1984 : Le Zénith, 1987 : Johnny se donne à Bercy, 1990 : Dans la chaleur de Bercy, 1992 : Bercy, 1993 : 50 ans au parc, 1994 : La Cigale, 1995 : Bercy Lorada Tour, 1996 : Vegas, 1998 : Stade de France, 2000 : La Tour Eiffel, 2000 : L'Olympia, 2003 : La tournée des stades, 2006 : Flashback Tour, 2009 : Route 66, 2012 : Stade de France, 2013 : Born Rocker Tour, 2016 : Rester Vivant Tour.

10/2021

ActuaLitté

Géopolitique

Journal du premier ambassadeur de France à Kiev. 1990 -1993

En poste à Washington en 1990, le diplomate Hugues Pernet se voit confier la mission de créer de toute urgence la première représentation de la France en Ukraine, encore intégrée à l'Union soviétique. Ce récit, vu de Kiev, décrit les rapports triangulaires entre l'Ukraine, immense réservoir d'armes nucléaires, l'Union soviétique en décomposition et la jeune Fédération de Russie en passe de s'imposer. L'auteur, fin connaisseur de la région, assiste en direct au premier échec infligé par la "Petite Russie", comme on appelle l'Ukraine, à la "Grande", dirigée par Boris Eltsine. En proclamant son indépendance le 24 août 1991, Kiev a en effet tranché le noeud gordien qui la reliait depuis des siècles au coeur de l'Empire russe. Brutalement, l'équilibre géostratégique issu de la Seconde Guerre mondiale en est bouleversé : les Etats-Unis voient leur ennemi s'effondrer sans coup férir et un marché gigantesque s'ouvrir à eux. L'Occident avait remporté la guerre froide, mais avait-il alors préparé la paix ? La France en bonne place y joua son rôle, comme en témoigne ce journal passionnant rédigé par le premier ambassadeur de France en Ukraine.

03/2023

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

La Maison universitaire de la Grande-Chartreuse. L'auberge des coucous (1903-1940)

Point de départ de l'ouvrage : 1903 : les pères Chartreux sont expulsés de leur Monastère qui devient alors un bâtiment public géré par le Conseil général de l'Isère. Le Monastère devient alors un lieu touristique très visité puisqu'en 1930, il accueille plus de 100 000 visiteurs par mois. A partir de 1920, le Conseil général décide également d'en faire une maison estivale d'accueil universitaire. Des universitaires de toute l'Europe viennent y séjourner (allemands, suisses, etc.) faisant alors naître une violente polémique entre mouvements laïques et mouvements catholiques, qui considèrent que c'est le diable qui arrive dans la maison de Dieu. La Presse d'action catholique s'en empare et fait remonter le conflit à l'échelon national en affichant une opposition très violente vis-à-vis de ces universitaires étrangers, pétrie d'anti intellectualisme et de xénophobie. Les universitaires sont comparés à des coucous, oiseaux qui s'installent dans le nid des autres oiseaux ! Cette situation dure 10 ans jusqu'à ce que ce que le Régime de Vichy rende le Monastère à ses Pères, qui depuis est fermé à toute visite. L'ouvrage retrace fidèlement cette période, longtemps restée ensevelie du fait de la violente lutte entre Etat et Eglise dont elle témoigne. Il dévoile l'un des épisodes les plus éclairant de l'anti-intellectualisme qui s'est développé entre les Deux Guerres qui se termine en juin1940 dans la double glorification simultanée du retour des religieux et de l'installation du Régime de Pétain.

06/2023

ActuaLitté

Littérature française

Du côté de chez Marianne. Chroniques 1933-1937

Romancier, nouvelliste, auteur dramatique, Marcel Aymé a aussi pratiqué le journalisme. Ce fut même l'un des premiers métiers qu'il exerça. Quoique son rédacteur en chef de l'Agence Radio l'en ait vivement dissuadé, en lui assurant qu'il ne savait pas écrire... En 1922, Marcel Aymé obtint le prix Théophraste Renaudot pour La Table-aux-Crevés. Au début de 1933, un autre rédacteur en chef, Emmanuel Berl, directeur de l' hebdomadaire Marianne, lut le manuscrit de La Jument verte et trouva que son auteur avait du talent. Il lui proposa de tenir une rubrique dans son journal. De 1933 à 1937 ses chroniques passent en revue l'actualité politique, sociale, judiciaire d'une époque qui a notamment connu les émeutes de février 1934, le scandale Stavisky ... Et la résistible ascension d'un certain Hitler.

10/1989

ActuaLitté

Critique littéraire

Chroniques du Caire (1937-1939). Une certaine idée de la critique

Pour avoir abandonné l'écriture fictionnelle en 1948 (malgré de belles réussites dans ses Nouvelles et contes dont Fritz, paru en 1936), Henri Guillemin n'aura jamais, en revanche, cessé d'exercer ses talents de critique, littéraire mais pas que. La période 1937-1939 est à cet égard particulièrement riche avec sa collaboration hebdomadaire à La Bourse égyptienne, quotidien francophone du Caire : "98 chroniques dominicales rendant compte en tout de 109 livres : romans, essais, histoire littéraire, documents..." comme nous le précise Patrick Berthier, éminent spécialiste d'Henri Guillemin, qui a opéré un immense travail de chercheur pour rassembler ces écrits issus des lectures de l'historien alors en poste à l'Université française du Caire où il enseigna de 1936 à 1938. Le résultat est impressionnant et constitue une leçon méthodologique à l'attention des critiques de tout temps. Nous y trouvons déjà le style Guillemin, toujours passionné, parfois enflammé, qui sait aller jusqu'au souffle épique lorsqu'il parle, par exemple, de corrida à propos d'Hemingway. Le jeune historien (il a 34 ans au début de ces chroniques) fait preuve d'une maturité d'analyse sidérante, et, à le relire aujourd'hui, très rarement pris en défaut sur la longueur. C'est à une traversée de quelques décennies de littérature (et au-delà) que nous invite un Patrick Berthier enthousiaste, certes, mais lucide et sans complaisance quand il faut l'être, dans sa présentation des auteurs concernés. La concision, allant à l'essentiel, des brèves biographies en notes de bas de page constitue un véritable dictionnaire (im)pertinent des écrivains de la première moitié du XXe siècle. "Jovial, non ? " se serait exclamé un Henri Guillemin ravi d'être ainsi parfois surpassé par son élève. Un travail d'analyse et de présentation exemplaire pour une oeuvre de critique remarquable.

06/2019

ActuaLitté

Histoire des idées politiques

Les cahiers de Verkhnéouralsk. Ecrits de militants trotskystes soviétiques (1930-1933)

Ces écrits clandestins proviennent de membres de l'Opposition de gauche, enfermés par Staline dans une prison russe dans les années 1930. Le régime ne pouvait tolérer que ces milliers de bolcheviks-léninistes apportent une dénonciation vivante du stalinisme. Car face à cette monstrueuse régression, il n'y eut alors que ces militants pour défendre les traditions du mouvement ouvrier. Jusqu'à ce que Staline les fasse exécuter en masse en 1937. Les 8 textes des Cahiers de Verkhnéouralsk nous restituent la voix de ces compagnons de lutte de Lénine et de Trotsky. Ils témoignent de leur volonté de toujours s'adresser aux travailleurs, de leur détermination à garder le cap sur la révolution mondiale. Et à transmettre un drapeau sans tâche aux nouvelles générations dans leur combat pour renverser le système capitaliste.

04/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

L'Afrique du Nord dans la guerre. 1939-1945

"L'Afrique du Nord est le terrain où commencent à s'épanouir la force renaissante et l'espérance immortelle de la France", déclarait Charles de Gaulle lors d'un discours prononcé à Constantine en 1943. Il soulignait ainsi le rôle clé qu'allait jouer cette région en servant de tremplin pour la libération du territoire métropolitain. Mais le destin de l'Afrique du Nord, de 1939 à 1945, ne saurait être réduit à ce rôle. Devenue partie intégrante de la zone contrôlée par Vichy après l'Armistice et reprise en main par le général Weygand, elle vit se jouer les luttes de pouvoir qui opposèrent, entre autres, l'amiral Darlan, le général Giraud et le général de Gaulle, ainsi que le drame de l'armée d'Afrique, écartelée entre sa volonté de fidélité à Pétain et la nécessité du ralliement aux Alliés. A travers cet ouvrage, première synthèse exhaustive sur le sujet, ayant bénéficié de l'exploitation d'archives totalement inédites, Christine Levisse-Touzé, historienne et docteur ès lettres, retrace les faits et tire au clair l'imbroglio politique qui succéda au débarquement des troupes alliées en 1942. Soulignant aussi les traumatismes vécus par les populations locales qui payèrent un lourd impôt du sang lors des campagnes de France et de Tunisie, elle montre comment cette situation, favorisant un regain des nationalismes, a constitué un élément déterminant dans la chute des empires coloniaux. Un aspect trop facilement négligé d'une époque riche en rebondissements spectaculaires.

05/1998

ActuaLitté

Critique littéraire

En 1939, l'Amérique commence à Bordeaux. Lettres à Emmanuel Boudot-Lamotte (1938-1980)

Cette correspondance adressée à Emmanuel Boudot-Lamotte compose un ensemble singulier en raison de son destinataire et de sa durée - tout autant que de sa fragmentation. Peu connu du grand public, Emmanuel Boudot-Lamotte, dont nous ne possédons que les brouillons, est l'éditeur de Marguerite Yourcenar chez Gallimard - son principal interlocuteur - mais aussi un de ses amis. Grand voyageur, photographe, historien de l'art, il est aussi l'ami intime d'André Fraigneau, l'éditeur chez Grasset de Marguerite Yourcenar. En 1939, la guerre vient d'éclater en Europe. En septembre, Marguerite Yourcenar part pour l'Amérique donner des conférences et rejoindre sa compagne, Grace Frick. Cet "exil" américain marque un tournant dans leurs échanges : les premières lettres constituent un journal des choses vues de l'Amérique, où l'auteur prend le pas sur l'amie, avant le silence des années de guerre. Le dialogue est renoué en 1945. Eloignée de ce qui s'est déroulé en Europe, Marguerite Yourcenar n'en demeure pas moins attentive à la vie littéraire et au confort des infortunés. De nouveaux désirs d'ouvrages apparaissent : en tant que critique (L'Art français aux États-Unis), traducteur (Frederic Prokosch, Henry James, Edith Wharton, Negro Spirituals) et éditeur (elle conçoit un recueil de nouvelles américaines contemporaines). Il nous faut, à la lumière de cette correspondance, réviser notre perception des premières années américaines de Marguerite Yourcenar : ce bouillonnement prolifique et intellectuel marque un temps et un lieu de transition entre les premières oeuvres (Le Coup de grâce et Nouvelles orientales) et les grands textes à venir (Mémoires d'Hadrien, L'Oeuvre au noir).

11/2016

ActuaLitté

Histoire de France

La drôle de guerre. L'entrée en guerre des Français (septembre 1939 - mai 1940)

Entre la déclaration de guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 et l'entrée des troupes de la Wehrmacht en France le 10 juin 1940, alors que les états-majors se préparent à l'affrontement, les Français prennent progressivement conscience de la réalité de la guerre. Cette période, souvent perçue comme faite d'insouciance avant la plongée dans les « années noires », a pourtant bien été un temps de guerre pour la population française. Rares sont les périodes de l'histoire récente qui ont suscité autant d'idées reçues que les huit premiers mois de la Seconde Guerre mondiale en France. L'expression « drôle de guerre », qui s'est développée parmi les soldats à l'automne 1939, s'est imposée pour qualifier une entrée en guerre qui se serait faite « à reculons », par opposition à l'été 1914. Pourtant, malgré l'absence d'offensives d'envergure, une étude attentive du quotidien des Français n'en montre pas moins que le pays était bien en état de guerre, avec des familles déchirées par la mobilisation, la peur des attaques aériennes soudaines, les déplacements de populations frontalières, et l'arrière déjà contraint à de nombreux sacrifices. En se fondant sur des sources encore inexploitées, notamment des archives saisies en Allemagne par les Soviétiques au lendemain de la guerre, Fabrice Grenard s'intéresse de près non seulement à la situation militaire et politique de la France mais aussi et surtout à l'état d'esprit des Français et à la façon dont ils ont vécu ces huit premiers mois du second conflit mondial.

09/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Choix de lettres 1923-1993

Il est exceptionnel d'avoir accès à une correspondance s'étendant sur une période continue de soixante-dix années et, de surcroît, à des lettres qui témoignent d'une manière aussi transparente de l'appréciation de l'amitié. Ces lettres sont d'abord une conversation de l'esprit, et souvent, cette conversation semble viser un auditoire au-delà du destinataire de la lettre : "J'ai parfois l'impression de m'adresser à d'autres lecteurs en même temps qu'à toi" , écrivit-il à un de ses amis. Sans doute l'aspect le plus remarquable du parcours de Thomas, lorsque l'on considère la période de l'histoire dans laquelle il s'est déroulé, réside dans son refus d'accepter le jugement nihiliste de l'époque prôné par ses pairs. Pour lui, humaniste convaincu, le désespoir représentait l'ultime mal : "Ce n'est pas vers l'ombre qu'il faut se tourner, mais vers un espace de lumière [... ] je suis persuadé que le grand, le seul crime - c'est le désespoir - quand la fine pointe de l'espoir (de l'espoir en rien, à l'état pur), n'est plus là - c'est vraiment le fil de la vie qui se rompt". "Mystérieux, secret, discret" , ce sont les mots dont la critique se sert habituellement à l'égard d'Henri Thomas. Espérons que ce choix de lettres jettera une lumière là où il y avait de l'ombre, en éclairant notamment la parenté de Thomas avec Herman Melville, un écrivain qu'il décrivait ainsi : "Un homme seul, aux écoutes de la terre et de la mer, et qui trouve au plus lointain, sur les confins du réel et de la fiction, ce qu'on peut nommer sa vérité [... ]" . Joanna Leary.

06/2003

ActuaLitté

Mouvements artistiques

Histoire de la peinture française au XIXe siècle, 1793-1903

Histoire de la peinture française au XIXe siècle (1793-1903)... / L. Dimier Date de l'édition originale : 1914 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Les soldats de la drôle de guerre. Septembre 1939 - Mai 1940

" Drôle de guerre " pour les Français, " guerre assise " pour les Allemands, " guerre des rumeurs " pour les Anglais : ces huit mois d'escarmouches terrestres, aériennes et navales ont paradoxalement été vécus comme un vrai combat pour le moral des troupes. François Cochet raconte une vie qui devient chaque jour plus difficile. L'ennui mène son travail de sape, la désobéissance gagne et la chaîne de commandement s'effrite : c'est la " dépression d'hiver ". Jeux de cartes, alcoolisme deviennent le lot commun. Sur la ligne Maginot, les soldats attendent. Cependant, l'industrie de guerre tourne à plein régime, la France s'arme et les militaires se font ouvriers : ils manient la pelle, la pioche, coulent parfois du ciment pour construire des fortifications et protéger la frontière. L'auteur relate avec finesse une période complexe de la Seconde Guerre mondiale, loin des stéréotypes qu'en a gardés la mémoire collective : les Français ne sont pas partis au front à reculons, mais forts du devoir à accomplir et décidés à en finir une fois pour toutes avec l'Allemand. La débâcle de 1940 n'était pas inéluctable. François Cochet s'attache à penser la drôle de guerre comme une période en soi : la véritable défaite des dirigeants est de n'avoir pas su expliquer le sens du combat à mener et les moyens envisagés pour vaincre l'Allemagne nazie.

09/2004

ActuaLitté

Histoire internationale

Les comités de défense de la CNT à Barcelone (1933-1938)

La mise en déroute de l'armée fasciste par le peuple de Barcelone, le 19 juillet 1936, est un des mythes les plus enracinés de l'histoire de la Révolution sociale espagnole. La "spontanéité" de la réponse ouvrière et populaire au soulèvement militaire fut catalysée et coordonnée par les Comités de Défense de la CNT. Ces Comités furent les noyaux de l'armée des milices, qui délimitèrent le front d'Aragon dans les jours suivants. Ils posèrent également les bases des nombreux Comités Révolutionnaires de Quartier, qui allaient contrôler Barcelone jusqu'à la ré-instauration du pouvoir bourgeois de la Généralité, avec l'appui indispensable des Comités supérieurs de la CNT et de la FAI. L'insurrection "spontanée" de mai 1937 contre la contre-révolution, dirigée par le stalinisme, ne peut pas non plus s'expliquer sans les Comités de Défense des quartiers de Barcelone. Ce livre rend manifeste l'existence de différentes manières de comprendre la CNT, et l'essence même de la Révolution libertaire, au sein du mouvement anarcho-syndicaliste de l'époque. Ces différences, au cours de la période républicaine, et durant la Guerre Civile, produisirent de nombreux chocs entre les défenseurs intransigeants de la révolution sociale depuis les Comités de base et ceux qui voyaient la CNT comme un parti de plus du camp antifasciste, toujours avec l'excuse de la gravité du moment. Finalement, les uns comme les autres furent vaincus politiquement au cours de la guerre. On peut entrevoir la forme qu'aurait pu adopter la société libertaire, dans une Barcelone dont la cohésion et la structuration s'effectuaient au travers des Comités de Quartier, protégés par les Comités de Défense.

05/2018

ActuaLitté

Histoire de l'Eglise

La compagnie de Saint-Sulpice 1900 - 1930. Au coeur de la crise moderniste 1900-1930

A travers ce nouvel essai, le père Bernard Pitaud, sulpicien, poursuit son histoire de la compagnie de Saint Sulpice, chargée de la formation des prêtres et des séminaires. Après avoir affronté au cours du XIX e siècle les suites de la Révolution française et de l'Empire, elle va se trouver mêler à d'autres soubresauts la séparation de l'Eglise et de l'Etat, de 1904 1905 jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, vue à travers les figures de deux supérieurs généraux, les pères Lebas et Garriguet mais surtout la crise moderniste, résultant notamment du choc entre l'examen critique et archéologique des textes et les dogmes de l'Eglise. Cette crise est illustrée en particulier par les affaires Touzard et Brassac, ainsi que par la fameuse querelle Lahitton Branchereau sur la théologie de la vocation sacerdotale.

09/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Mitterrand et son armée, 1990-1995

Ce livre analyse la politique de défense de François Mitterrand dans une période cruciale (1990-1995) à travers une mise en perspective historique, politique et géostratégique. Trois thèmes dominent cette période : la disparition de la menace soviétique, les interventions extérieures de la France et la construction d'un nouveau système de sécurité en Europe. Dans le contexte de l'après-guerre froide, La France peut-elle prétendre demeurer une puissance indépendante ? Depuis la chute du mur de Berlin, une inquiétude mal dissimulée ronge insidieusement la conscience nationale : l'autorité et l'influence de la France dans le monde seraient en déclin. Un aggiornamento de notre politique étrangère et de sécurité paraît inéluctable. La volonté de préserver un consensus national sur la défense et la cohabitation réfrènent un changement nécessaire. Pourtant, la période 1990-1995 est une période charnière et déterminante pour les armées françaises dont les missions sont redéfinies. L'auteur décrit et évalue tant la réflexion et les décisions de François Mitterrand sur le plan militaire : faut-il conserver l'arme nucléaire ? faut-il arrêter les essais ? faut-il abandonner le service militaire ? faut-il engager des soldats dans les opérations de maintien de la paix ? que ses réactions face aux principaux événements internationaux : la réunification de l'Allemagne, la fin du communisme, La guerre du Golfe, la guerre civile en ex-Yougoslavie.

04/1999

ActuaLitté

Autres littératures asiatiques

Mon enfance au Siam. 1913 – 1933

Kumut, jeune Thaïlandais parti étudier dans une prestigieuse université américaine, se lance dans l'écriture de courts récits. Il évoque l'enfance de son père - un juge dont les affectations successives l'amènent à se déplacer avec ses trois épouses et leur progéniture dans différentes provinces du Royaume -, puis nous décrit la vie quotidienne, avec ses hauts et ses bas, d'une famille issue de la classe moyenne. Ces Mémoires, rédigés dans un style simple et éloquent, avec humour et une vivacité pleine de charme, reflètent la culture et les moeurs de la Thaïlande d'il y a un siècle. Le lecteur s'apercevra que si certaines choses ont beaucoup changé, d'autres semblent immuables.

03/2023

ActuaLitté

Histoire internationale

Exode. De l'Espagne franquiste aux camps français (1939-1940)

" Allez, allez... " furent souvent les premiers mots que les centaines de milliers d'Espagnols passant la frontière dans ces jours de " la Retirada " de l'hiver 1939 reçurent en guise d'accueil de la part des gendarmes et militaires français chargés de les canaliser. Condamnée à l'exode pour échapper à l'étau des troupes franquistes et à leur féroce répression, cette immense cohorte d'hommes, de femmes et d'enfants fut parquée dans des camps matérialisés par des barbelés jetés en travers des plages du Roussillon. Remei Oliva en faisait partie. Elle raconte comment elle dut brutalement abandonner sa maison de Badalona pour se réfugier dans une France qui la jeta sur la plage d'Argelès-sur-Mer. Elle témoigne de ses 15 mois de souffrances dans les camps d'Argelès et de Saint-Cyprien, humanisés par le chaleureux séjour à la maternité d'Elne pour la naissance de son fils Ruben. Elle relate le sable et le vent, la gale et les poux ; l'indifférence des uns et la générosité solidaire des autres ; le désarroi face à l'impossibilité de comprendre les ordres des surveillants ; l'angoisse de ne rien savoir ni du lendemain, ni même du présent alors que la guerre s'est arrêtée en Espagne pour mieux se propager en France et en Europe. Son témoignage est nécessaire, parce que nous ne devons pas oublier les événements de cette époque, mais aussi pour notre vigilance aujourd'hui. Des " camps de concentration " - selon les termes alors employés par l'administration française - de 1939 aux " centres de rétention " de 2009, des Républicains espagnols " indocumentados " aux sans-papiers expulsés chaque jour, le récit de Remei Oliva nous invite à ne pas avoir la mémoire courte.

01/2010

ActuaLitté

Littérature Italienne

L'air se rafraîchit. Journal de guerre italien 1939-1940

Guerre dans le Val d'Orcia, livre issu du journal que tient Iris Origo en 1943-1944 (Ed. Conférence, 2011), relatait un épisode dramatique de la bataille de Florence. Iris Origo avait ­accueilli dans sa propriété de La Foce des enfants, réfugiés des villes du nord prises sous les bombardements ? ; mais les Allemands étaient aux portes, étaient dans la propriété même, et il lui fallait conduire les enfants en lieu sûr, alors que la bataille faisait rage. Action discrète et courageuse, qui caractérise toute la vie de l'auteur. C'est cette même dignité et cette même discrétion que l'on retrouve dans le journal antérieur, L'Air se rafraîchit ? ; il embrasse les mois qui vont de mars 1939 à juillet 1940. Rien ici qui soit attention à soi-même ou rumination autocentrée ? : qu'il s'agisse de la vie à La Foce, des conversations avec les paysans de ce sud de la Toscane, des déplacements à Rome dans le milieu diplomatique, de la perception inquiète de l'imminence de la guerre, de l'analyse de la situation italienne ou du portrait de quelques-uns des hiérarques du gouvernement fasciste, les pages d'Iris Origo nous offrent, avec une rare élégance et une précision de regard acérée, un document de premier ordre sur la vie italienne de cette période troublée.

05/2022

ActuaLitté

Histoire militaire

Képi, une coiffure française. Tome 1, de 1830 à 1939

Exclusivement masculin, le képi offre de nombreuses informations sur porteur, à commencer commencer par son unité et son grade. Son modèle et sa forme permettent également de déterminer son époque. Et, de temps en temps, ce képi recèle de petits trésors pour l'historien : une coupure de presse, une lettre, une photo datée ou un nom permettant ainsi de rechercher son propriétaire. C'est partir alors à la découverte d'une vie de labeur quotidien. d'une routine de garnison, d'un passé d'aventure, parfois de sang et de boue, mais aussi d'héroïsme ou de gloire. C'est donc toute l'histoire du képi, la grande comme la petite, de sa création jusqu'à nos Murs, que nous vous invitons à découvrir. Ce premier tome traite de tous les képis militaires jusqu'en 1939. Dans le second tome, le lecteur trouvera les képis de l'armée depuis 1939 jusqu'à nos jours ; ceux des généraux, de la Légion étrangère, du service de santé, des préfets, de la police, des pompiers, de la gendarmerie, ainsi que ceux de l'administration des colonies, des douanes/finances, de l'administration pénitentiaire, de la justice, des Eaux-et-Forets, des grandes écoles et enfin un grand chapitre sur la fabrication des képis.

05/2022

ActuaLitté

Religion

L'Eglise et les ouvriers en France (1940-1990)

La Seconde Guerre mondiale, en provoquant l'engagement côte à côte de croyants et d'incroyants, de militants chrétiens et de militants communistes, a contribué, selon les termes vigoureux de Jean-Marie Domenach, à w dépuceler .. les chrétiens. A l'issue de celte épreuve, ils adoptent un langage nouveau et se tournent vers le monde ouvrier non plus en conquérants mais en témoins et en compagnons. Certains, les prêtres-ouvriers, tenteront même de s'y fondre totalement par un engagement qui devait susciter de violentes controverses au sein même de l'Eglise. Cet effort d'acculturation au inonde ouvrier s'est poursuivi pendant cinquante ans (1940-1990) en dépit des obstacles qui ont surgi des bouleversements économiques, éthiques et sociaux de la fin du siècle — bouleversements auxquels n'échappent ni l'Eglise, ni la classe ouvrière.

01/1991

ActuaLitté

Photographes

Élie Kagan. Photographe indépendant, 1960-1990

Fils d'immigrés juifs, Elie Kagan (1928-1999) fait partie des enfants cachés de la Seconde Guerre mondiale. Il se sédentarise ensuite dans le 10e arrondissement de Paris. Devenu photo-reporter indépendant, il fixe sur la pellicule meetings, manifestations, événements culturels, réunions et rassemblements politiques. Il saisit le massacre des Algériens survenu à Paris après la manifestation organisée par le FLN, dans la nuit du 17 octobre 1961. Sa production constitue une archive historique et visuelle, essentielle pour l'étude de la vie politique, intellectuelle et culturelle française de 1960 aux années 1990. L'ouvrage revient sur les différentes interprétations du parcours du photographe, en s'attachant à la réception de son travail. Elie Kagan ne se réduit pas à la figure de photo-reporter engagé, ni à celle d'un militant, que viendraient investir des revendications mémorielles. De nombreux autres aspects de sa production photographique sont encore mal connus. Témoin de son temps, il aime flâner dans Paris, dont il capte les transformations urbaines et sociologiques, ses petits métiers et ses passantes. C'est un rapport existentiel à la photographie qui se donne alors à voir ? : une façon de vivre, au jour le jour, porté par les rencontres, les accrocs ou les surprises du quotidien...

02/2022

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Jardins et routes. Journal 1939-1940

Jardins et Routes succède à Feu et Sang. Le héros de la Grande Guerre achève de rédiger Sur les falaises de marbre, parabole sur le triomphe de la barbarie, puis il part pour la "drôle de guerre", où les deux adversaires se figent dans une étonnante immobilité. Lui-même ne s'illustrera qu'en sauvant un blessé. Dans sa hutte de roseaux, de l'autre côté du Rhin, il observe les lignes françaises par un hiver glacial et s'immerge dans les grands rythmes de la nature, en attendant le déclenchement de l'Apocalypse. Ce sera l'offensive foudroyante de juin 1940 ; cheminant à marches forcées derrière les blindés victorieux, il n'en verra rien, sinon les images sinistres qui jalonnent la déroute française. Secourable aux prisonniers encore sous le choc, il s'interroge sur l'esprit du paysage et sur ceux qui lui ont donné forme, ces anciens vainqueurs qu'a balayés "l'étrange défaite".

01/2014

ActuaLitté

BD tout public

Krazy Kat Tome 3 : 1935-1939

Ce troisème volume rassemble toutes les Sunday pages ("planches du dimanche") de Krazy Kat, parues dans la presse américaine entre 1935 et 1939. Ce sont plus de deux cent cinquante pages de strips qui s'enchaînent, mettant en scène Krazy, Ignatz et le sergent Pupp. Krazy Kat étant considéré comme une des plus grandes bandes dessinées de tous les temps, il était nécessaire et indispensable de remettre en lumière ses strips dans une nouvelle traduction et une nouvelle édition françaises. C'est donc bien à une jeune génération de lecteurs, mais aussi aux passionnés de Krazy Kat que nous proposons aujourd'hui de découvrir ou de redécouvrir ce chef-d'oeuvre absolu.

11/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Le 18 juin 1940. Edition 1990

Le 18 juin 1940 : naissance de Charles de Gaulle. Naissance à Londres derrière un micro avec des mots qui promettent à la France, vaincue par les chars et les avions, la victoire par les chars et les avions. Mais la France n'est pas à l'écoute. La France est sur les routes, dans les villes surpeuplées du Sud-Ouest et du Midi, dans les camps de prisonniers. La France ne parle le 18 juin que d'un seul appel, d'un seul discours, celui que le maréchal Pétain a lancé le 17 juin pour dire qu'il fallait cesser le combat et demander l'armistice. Et la France est d'accord. Ce 18 juin 1940 n'est donc pas, comme on pourrait le croire, tout entier occupé par de Gaulle. Ce livre n'est pas non plus tout entier consacré à de Gaulle. De Gaulle certes, à Bordeaux comme à Londres, mais aussi Pétain, Reynaud, Mandel, Weygand, Churchill, Hitler, Franco, Mussolini et puis les soldats derrière leurs barricades, les marins sur leurs navires, les réfugiés sur les routes... tout un peuple qui pèse en faveur de l'armistice, incline la volonté des dirigeants et fait du geste de Charles de Gaulle celui d'un homme seul au bord de la plus périlleuse des aventures. Ecrite pour la première fois, l'histoire complète de la journée du 18 juin 40 est, avec ses millions d'acteurs, aussi complexe que passionnante puisque, de ce jour, date le conflit qui partage encore tant de Français, conflit qui n'est pas celui du bien et du mal mais, à travers deux hommes, de Gaulle et Pétain, celui d'une certaine idée de la France et d'une pitié certaine pour les Français. H.A.

05/2000

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 7, 1937-1939

1937 : la guerre fait rage en Espagne, elle éclate en Chine. 1938 : elle manque embraser l'Europe ; en mars c'est l'Anschluss, en septembre Munich. 1939 : les Allemands occupent Prague, envahissent la Pologne ; la Seconde Guerre mondiale commence. Témoin angoissé de ces événements, Roger Martin du Gard se scandalise de voir les nations démocratiques se résigner peu à peu à la guerre pour régler les problème internationaux. A mesure que le danger grandit, son pacifisme devient plus inconditionnel. "Tout plutôt que la guerre", répète-t-il. En 1938, il est résolument munichois, et, au début de 1939, las de ce monde absurde "où des fous conduisent les aveugles", il tente de s'en évader en quittant l'Europe pour un long séjour aux Antilles. Il en revient en décembre, amer , affligé, mais convaincu enfin qu'il faut se battre et vaincre. Le malheur du temps ne détourne pas l'écrivain de sa tâche. Si le bénédiction des Lettres semble avoir pris quelque distance à l'égard de son oeuvre, il n'en rédige pas moins l'Epilogue destiné à couronner ses Thibault, auxquels le prix Nobel vient apporter, en 1937, une éclatante consécration. II ne renonce pas non plus à un art de vivre inspiré de Montaigne, son maître de toujours : il découvre Rome, ses beautés, ses plaisirs, participe, avec une ironie amusée, aux festivités de Stockholm, voyage deux mois durant en Europe, cultive l'amitié dans son Tertre retrouvé ou à Pontigny sous la charmille, se plaît enfin à admirer la splendeur de la nature tropicale et la grâce des êtres qui la peuplent. Au cours de ces années tourmentées, R.M.G. a su maintenir son équilibre et rester fidèle à lui-même.

10/1992

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 6, 1933-1936

La correspondance de ces années 1933-1936, capitales pour Roger Martin du Gard, qui écrit alors L'Eté 1914, et cruciales pour le monde, qui entre peu à peu dans une nouvelle avant-guerre, tire son intérêt des confidences de l'écrivain sur lui-même et son oeuvre, et de son témoignage sur son temps. Fin décembre 1932, R. M. G. confiait à un ami qu'il ressentait "une grande incertitude" et que son instabilité était "accrue par les remous du monde européen" . "Piquer un plongeon en plein travail" pouvait pourtant lui assurer, espérait-il, une sorte de "salut" . Des facteurs d'instabilité, il n'en manque pas, en effet, au cours des années suivantes, tant dans la vie de l'écrivain que dans le monde qui l'entoure. Sa situation financière critique le contraint à mettre son château du Tertre "en veilleuse" et à s'éloigner de Paris pour aller vivre plus modestement, à Cassis d'abord, puis à Nice. Mais ce qui aurait pu être une expérience de l'exil est plutôt celle d'une vie nouvelle, plus libre, plus épanouie, et même d'une jeunesse retrouvée. Le travail n'en devient pas plus facile mais il est résolument, presque sereinement, assumé, si bien que ce séjour méditerranéen permet au romancier de réaliser le projet formé en 1932 : donner en quelques volumes leur achèvement aux Thibault. Pourtant "les remous du monde européen" ne cessent de venir troubler sa vie studieuse : l'aggravation générale de la crise économique, celle du climat social et politique en France, la dégradation de la situation internationale lui font craindre de ne pouvoir finir son ouvrage. Mais cela même est un aiguillon, et, par ailleurs, le spectacle de ce monde troublé lui permet d'enrichir et de préciser le tableau qu'il peint, jour après jour, dans son livre, des semaines fatales de l'été 1914.

11/1990

ActuaLitté

Littérature française

Les Enfants humiliés. Journal 1939-1940

""Les Enfants humiliés" est le plus grand des essais de Bernanos, parce que le plus pur, le plus dépouillé, celui où la colère ne s'étale jamais, mais crève seulement dans un mot, dans une phrase, terribles, parce que cette fameuse colère n'y paraît rien autre qu'une forme désespérée et sublime de l'amour." — J.-M. DOMENACH. "Il y a dans le livre de Bernanos un merveilleux portrait de Hitler en brave homme saisi par le ressentiment au lendemain de la première guerre mondiale, calciné dans la fleur de sa jeunesse par le ressentiment, recuit dans la certitude d'avoir été floué en tant que jeune caporal, en tant que citoyen, en tant que brave homme moyen d'humanité médiocre. Hitler, dit Bernanos, est mort quand il avait vingt ans, car c'est être mort que de piétiner sans relâche dans la même vieille histoire froide. De sa mort est sortie sa puissance. Bernanos écrit contre ces gens-là, contre ces sales bêtes repues de leur bon droit, gavées d'amertume et de ressentiment. [...] Le grand secret c'est qu'il n'y a pas d'humanité. Il n'y a qu'un cloaque, qu'un vivier purulent de petits caporaux, de jeunes cadres, de vieux boursiers et de moyenne bourgeoisie tiède et morne. Et puis, bien sûr, il y a les pauvres. Mais ceux-là, personne ne sait en parler, et eux-mêmes n'imaginent pas qu'on puisse dire quelque chose d'eux : la parole, c'est pour les maîtres." — Christian BOBIN.

03/2024

ActuaLitté

Pléiades

L'Age d'homme. Précédé de L'Afrique fantôme

Trois textes plus un : autant de façons de pratiquer l'écriture de soi, autant d'épisodes d'une quête autobiographique. Le premier en date n'aboutit pas tout de suite A un livre. En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d'enfance et d'extrême jeunesse touchant tous A l'érotisme". Il leur destine déjA la place centrale d'un ouvrage plus vaste. Intitulée Lucrèce, Judith et Holopherne, cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans L'Age d'homme. On en révèle ici, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer A la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Le voyage n'est-il pas une "expérience poétique" ? Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne A ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... A sa publication, en 1934, le livre - L'Afrique fantôme - témoigne d'une pratique de l'autobiographie infléchie par l'expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L'Age d'homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs - les vacances espagnoles de l'été 1935 sont A l'origine de pages sur la tauromachie - et compose un livre de "confessions" qui va du "chaos miraculeux de l'enfance" A l'Age "cruel de la virilité". Sous l'influence de la psychanalyse, L'Age d'homme entend dire "toute la vérité" : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. A peine achevé, A la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. Seulement il ne paraît pas. Tout était prêt, mais le public attendra 1939 pour découvrir L'Age d'homme. Entre-temps, en 1938, Leiris est revenu sur la corrida dans Miroir de la tauromachie : la tauromachie est "plus qu'un sport" ; c'est un "art tragique", qui a partie liée avec l'érotisme et le sacré. Et avec l'écriture de soi. Comment tauromachie et autobiographie communiquent-elles ? par la confluence des risques. En 1935, les pages sur la tauromachie de L'Age d'homme ne prennent pas encore en compte l'extension A la littérature d'une esthétique du risque. Mais dans le prière d'insérer joint A l'édition originale en 1939, cette idée est centrale. Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre A nu dans un livre, y confesser déficiences ou lAchetés, c'est créer un objet non pas semblable, mais équivalent A "ce qu'est pour le torero la corne acérée du taureau".

11/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

Le discours de La Baule, 20 juin 1990. Une nouvelle thérapie pour l'Afrique

L'Ancien président François Mitterand, lors de la 16e Conférence au sommet des chefs d'Etat de France et dAfrique de La Baule le 20 juin 1990, a demandé aux chefs d'Etats africains d'instaurer la démocratie comme système de gouvernance. En bons élèves, ils ne se sont pas posé la question de savoir si la pression pour aller à la démocratie pluraliste n'était pas une thérapie de plus, comme ce fut le cas des différents programmes d'ajustement structurel imposés par les institutions de Bretton Woods. Ces derniers ont montré leurs limites. Les stratégies de réduction de la pauvreté que l'on considère comme émanant de structures endogènes et concertées marquent le pas et révèlent de réelles difficultés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Le présent ouvrage est une réflexion faite d'analyses et de constats amers sur la situation économique et sociale de notre continent depuis les indépendances. C'est une invite aux Africains à prendre conscience des difficultés réelles du continent et à se donner eux-mêmes les moyens de propulser l'Afrique sur la voie du développement tant attendu. L'auteur appelle à repenser le développement, les différentes "thérapies" jusque-là connues et imposées de l'extérieur n'ayant pas porté de vrais fruits. Il ne reste plus qu'aux Africains et à eux seuls à tracer les voies endogènes de leur propre émancipation.

02/2015