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Littérature étrangère

Pilote du Faucon noir

- Ranger ! Ranger ! Toi mourir, hurlaient les Somaliens autour de Michael Durant prostré près de son Blackhawk abattu par une roquette. Grièvement blessé, Durant savait qu’il aurait beaucoup de chance s’il ne mourait pas pendant la nuit. Pourtant, il ne désespérait pas. - Mike Durant… Mike Durant…, répétait la voix désincarnée au-dessus des rues de Mogadiscio. Diffusée par des haut-parleurs, cette voix-là se mêlait au vrombissement du gros hélicoptère qui tournait sur les maisons en ruine. Elle appelait le pilote pour lui dire que ses compagnons d’arme ne l’abandonneraient jamais. - Mike Durant… Nous ne partirons pas sans toi, affirmait la voix qu’il reconnaissait comme celle d’un camarade pilote des forces spéciales américaines. Le scénario était en place. Capturé par les Somaliens le 3 octobre 1993, le pilote du Blackhawk allait devenir l’un des prisonniers de guerre les plus célèbres de tous les temps. Il a survécu grâce à son entraînement, à son opiniâtreté et à son extraordinaire expérience de pilote et de soldat. Son récit autobiographique est le témoignage d’un homme d’exception, revenu d’une aventure exceptionnelle. Hollywood en a fait un film : « La Chute du Faucon Noir » mais le récit que fait Michael Durant de sa propre aventure est absolument remarquable. Le lecteur n’en ressort pas indemne.

05/2012

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Sciences historiques

Michelet, rythme de la prose, rythme de l'histoire

Il n'est guère d'historien avant Fernand Braudel pour qui la perception des différentes allures du temps ait eu plus d'importance que Michelet. Siècles du Moyen Âge qui s'étirent interminablement, pas vif de la Régence, boitement du XIX° siècle... Michelet mesure à travers ces variations non seulement la marche du progrès mais le rapport des hommes de chaque époque à l'histoire qu'ils vivent, selon qu'elle leur pèse, les écrase ou les porte. Le rythme, réalité essentiellement organique chez Michelet, dit que l'histoire n'est jamais désincarnée. Ce volume explore à la fois le rythme comme objet historique (la façon dont Michelet commente et interprète certains phénomènes rythmiques) et comme instrument intellectuel de l'historien, dont le travail repose sur le repérage de scansions, de cycles, de surgissements perturbateurs créant de nouvelles régularités... Des oeuvres telles que La Mer figurent le rapport contradictoire que l'histoire de Michelet entretient avec les rythmes naturels. Mais est-il possible de parler d'une poétique de l'histoire liée au rythme sans aller voir dans l'atelier même de l'écrivain comment la prose concerte ses effets rythmiques ? C'est pourquoi le volume a souhaité accorder une large place aux études où la stylistique s'ouvre vers la production du sens de l'histoire.

03/2010

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Théâtre

Délivre-toi de mes désirs

A l'heure où la question de l'altérité se pose plus que jamais, la découverte de l'autre se fait amoureuse, sexuelle et sociétale. En s'éprenant de Pap, Sénégalais, le personnage de María interroge notre rapport au monde à travers le prisme ancestral de la famille. María décide d'explorer l'Afrique dans le cadre de voyages initiatiques, provoquant l'incompréhension de son entourage. Le détroit de Gibraltar, lieu de passage, devient le symbole de la quête personnelle et intrinsèque de ce qui constitue " l'Autre ". Dans ce voyage à rebours qui la mène à Lavapiés, le quartier madrilène le pus ethnique de la capitale, puis à Burgos, sa ville natale, María va désapprendre tout ce qu'elle a appris à ce jour. Dans ce questionnement des origines, la découverte du monde s'effectue au sein de méfiances quasi-animales, faisant du corps et de sa sexualité un lieu de rencontres et de batailles incessantes. Intimité amoureuse, quête de soi et engagement politique sont étroitement liés, opposant réalité et fiction. Désincarnée et dédoublée par l'écriture, la voix de l'auteure trouve son écho dans le personnage de María, afin d'illustrer cette affirmation rimbaldienne : " Je suis l'autre ". D'une plume audacieuse, elle dresse le portrait de notre nature profonde d'animal social, que la pensée et la parole définissent à chaque instant.

11/2016

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Histoire internationale

Osons dire la vérité à l'Afrique

Accrochés à des pourcentages de PIB désincarnés ou artificiels, "experts" et médias mentent à l'Afrique quand ils lui font croire qu'elle a "démarré" et qu'une "classe moyenne" y est née. En effet, non seulement le continent ne se développe pas, mais, au sud du Sahara, il est même revenu à une économie de "comptoir" . Au XVIIIe siècle ces derniers étaient esclavagistes ; en 2015, ils sont pétroliers, gaziers ou miniers. Comme ceux d'hier, ceux d'aujourd'hui n'enrichissent qu'une infime minorité d'acteurs-profiteurs cependant que la masse de la population subit en tentant de survivre. Allons-nous donc continuer de mentir à l'Afrique quand, confrontées à la misère et pour échapper au désastre dont elles sont les premières victimes, ses jeunes générations risquent leur vie dans de mortelles traversées vers le supposé "paradis" européen ? Afin d'attaquer les vraies causes du mal, les acteurs africains et européens doivent commencer par cesser de s'abriter derrière ces postures dogmatiques et ces mensonges qui, depuis des décennies, engluent le continent dans les échecs. Bernard Lugan, universitaire, est professeur à l'Ecole de Guerre à Paris et il enseigne aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Il est conférencier à l'IHEDN et expert auprès du TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda-ONU). Il édite la revue par internet l'Afrique Réelle.

03/2015

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Critique

Enfances handicapées : une marge indépassable ? Ethnocritique de la littérature de prime jeunesse

Ce livre porte sur les représentations narratives et iconographiques des corps handicapés de l'enfant et de l'adolescent handicapés, au coeur d'un corpus varié d'albums, de bandes dessinées, de romans ainsi que de pièces de théâtre. Ces textes de littérature de jeunesse contemporaine se prêtent ici à une approche ethnocritique qui croise poétique des textes littéraires (ainsi qu'ici des images) et anthropologie du symbolique. Les corps handicapés sont donnés à voir dans leur pluralité et à travers deux postures opposées quoique parfois complémentaires : l'une centrée sur la sur-visibilité (et même parfois sur l'anormalité) du corps handicapé et l'autre centrée, à l'inverse, sur son effacement ou son euphémisation, à l'origine parfois d'une forme de liminarité plus ou moins sublimée. Nombre d'images référentielles, métaphoriques ou métonymiques ainsi qu'euphémiques se déploient au sein des récits : le corps dévoilé ou voilé, le corps incarné et/ou désincarné, le corps singulier (foncièrement singularisé) ou à l'inverse le corps normalisé (et même parfois "réparé"), le corps animalisé et notamment le "corps ailé", le corps réel ou imaginaire, le corps prothétique, le corps-prison, ou encore le corps-fauteuil. Or, ces différentes mises en scène du "corps fermé" et du "corps ouverts" dialoguent souvent, à travers notamment le rapport texte/images des livres. Quels sont les enjeux éthiques et éducatifs d'une "stylisation" littéraire du handicap et des formes d'ensauvagement symbolique de ses représentations contemporaines ? Et quelles sont les stratégies de dépassement et/ou de transcendance du handicap qu'offrent les activités ludiques, artistiques, oniriques ou encore critiques ? Se dévoilerait-il ainsi un nouveau regard, un nouvel art ?

11/2021

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Littérature érotique et sentim

Au-delà de la chair. Liqueurs du corps

Après les obsèques de Gus, être asocial rescapé des camps de la mort, Anne G. hérite, à sa grande stupéfaction, de la maison de cet homme qu'elle a rêvé de séduire vingt ans plus tôt là, au cœur du Larzac. A la lumière des témoignages de Jeanne Grimal, la vieille femme confinée dans la rancœur et la frustration, de Monsieur Guibal, le père spirituel de Gus, elle va revisiter les souvenirs enfouis dans sa mémoire : quelques jours passés là autrefois, entre un couple improbable ( la mère juive et son compagnon, ancien kapo à Auschwitz ), la grande désolation du Causse écrasé de chaleur , et cet homme mystérieux obsédé par ses propres sécrétions. Elle découvre que, alors qu'elle était repartie vers son destin de jeune chorégraphe fascinée par le corps et le mouvement, Gus, lui, avait passé le reste de sa vie à nourrir pour elle un amour désincarné, sublimé dans un travail gigantesque et secret de sculpture sur pierre. Il avait cherché, semble-t-il, à la rejoindre dans la recherche éperdue de la Forme. Qui était cet homme, dont l'histoire dévoilée pouvait l'amener à penser qu'il pouvait être son frère... En quelques jours, Anna G. fera le douloureux apprentissage de l'impuissance face au temps qui passe et efface trop de choses ; elle devra affronter les questions qu'elle avait inconsciemment écartées dans sa jeunesse : comment accepter l'idée de la vie et de la finitude, la réalité du corps à la fois complice et ennemi, la folie de la mémoire, qui évince ce qui la dérange pour mieux nous en " bombarder " lorsqu'on s'y attend le moins...

12/2010

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XVIIIe siècle

Crimes sexuels et société à la fin de l'Ancien Régime

Dans l'ombre des Lumières. Evoquer la question du viol au XVIIIe siècle, à travers une trentaine d'affaires à caractère sexuel (viols, séductions suivies de grossesses, harcèlement, sodomie), relève d'un pari osé. Pour y parvenir et se familiariser avec le déroulement des procédures criminelles, le présent ouvrage commence par redessiner les contours d'un système judiciaire complexe. Les procès étudiés croisent et interrogent ensuite des aspects plus ou moins tabous de la vie quotidienne à la fin de l'époque moderne : sexualité, violence, condition féminine, relations sociales, lien familial, règlement des conflits ou même la notion de genre. L'attention se porte enfin sur le destin des victimes et des accusés à la sortie du tribunal, entreprise jamais réalisée dans le cadre d'une recherche consacrée au viol. Le choix d'un angle monographique, qui vise un territoire allant de Sens à Auxerre, au coeur de l'actuel département de l'Yonne, contribue à une lecture moins désincarnée des affaires sexuelles à l'échelle du royaume au cours des dernières heures de l'Ancien Régime. Les sources variées a priori arides - archives criminelles et notariales anciennes, arrêts du parlement de Paris, registres paroissiaux et état civil - portent en filigrane un thème sensible qui véhicule de nombreuses idées reçues. Cette enquête, inédite et puissante, fait parler l'Histoire et dépoussière les préjugés qui pèsent sur les violences sexuelles au siècle des Lumières.

10/2021

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Sociologie

L'appel à témoignages. Une méthodologie pour les sciences humaines et sociales

La presse, le débat public, les juges, les historiens et quelques sociologues recourent souvent aux témoignages, ces récits personnels relatant à la première personne des expériences qui sans eux seraient souvent perdues. Pourtant, de façon surprenante, il n'existe pas de manuel dédié à la façon de conduire un appel à témoignages et de donner sens au matériau recueilli. Le présent ouvrage propose de combler cette lacune. Il entreprend de définir ce que "témoigner" veut dire et ce que cela engage, et fournit un aperçu des usages de cette méthode en histoire, en droit, dans la presse et en sociologie. Il dégage quelques principes généraux pour la conduite d'enquêtes fondées sur le recueil de témoignages écrits, que ce soit en matière de conception et de diffusion de l'appel ou de présentation des résultats. Ces "façons de faire" sont présentées à partir d'un cas concret, sensible et récent : une enquête sur les usages et les représentations des masques sanitaires durant la pandémie de Covid-19. L'ouvrage fournit des exemples de traitements possibles du matériau obtenu. Ces traitements sont nombreux et permettent de combiner analyses qualitatives et quantitatives. Ce manuel entend dépasser une appréhension scolaire et désincarnée de la méthode pour lui préférer un retour d'expérience vivant, avec le souci de sensibiliser les lecteurs au potentiel de l'enquête par appels à témoignages, de les inviter à s'approprier cette technique et d'en multiplier les usages.

07/2022

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Gestion

Orchestrer l'intelligence collective. Des repères pour les dirigeants, les managers et les responsables des ressources humaines afin de générer une performance durable

La révolution technologique actuelle entraîne une transformation culturelle qui nécessite une plus grande attention aux logiques humaines en entreprise. Mais il n'est pas aisé d'oublier les recettes qui ont mené au succès par le passé. Il le faut pourtant. Car l'incapacité à se réinventer entraîne une activité frénétique et désincarnée en même temps qu'une perte de sens. Or, le plus souvent, ces modes de management produisent tôt ou tard des effets inverses : désengagement ou surmenage. Charlotte du Payrat s'est appuyée sur son expérience professionnelle, ses observations, ses échanges et ses passions, pour mettre en lumière les obstacles à surmonter et les réflexions à aborder en vue d'orchestrer l'intelligence collective en entreprise. Son ouvrage est un guide et une invitation, qui permet de : - dépasser la pensée managériale purement rationnelle et analytique ; - prendre en compte les diff érentes facettes de l'intelligence humaine en entreprise : émotionnelle, situationnelle, interpersonnelle, etc. ; - adopter une vision systémique des organisations et des interactions qui y ont cours ; - se former à de nouvelles méthodes de travail collaboratives, réinventer ses postures managériales et enclencher des synergies collectives vertueuses où chacun se sent engagé. Dirigeant, Responsable des Ressources Humaines ou manager, vous tenez entre vos mains l'ouvrage opportun pour accompagner l'émergence de l'intelligence collective autour de vous. Le temps presse, car il ne s'agit ni plus ni moins de l'enjeu stratégique majeur qui doit permettre d'inscrire votre entreprise dans un avenir durable et confiant.

10/2019

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Thèmes photo

Femmes de l'Etre. Portraits en mots et en images

... Que de parcours et de trajectoires différentes, étonnantes à bien des égards. On voudrait raccourcir les itinéraires de vie selon un schéma établis, ne s'attarder qu'au seul physique, qu'à la simple couverture, au fond n'en faire que de simples femmes de papier. En réalité il n'y a aucune règle et chaque personnalité possède une histoire qui lui est propre... La représentation du corps est fondamentale dans notre histoire culturelle. Elle accompagne notre iconographie commune depuis des siècles et représente un support artistique inépuisable pour des générations d'esthètes. Si nous admirons Boticelli, Ingres, Picasso ou Newton, les modèles représentés restent bien souvent les grands oubliés de l'histoire de l'art. Nous serions tentés de les désincarner pour ne voir dans ces nus, ces courbes et silhouettes qu'un simple support artistique oubliant la personnalité de ces visages saisis à jamais. Le monde de la mode peut être cruel avec les mannequins. Pourtant elles sont indissociables de l'histoire des grandes maisons de couture. Elles incarnent l'esprit des créateurs et donnent vie aux dessins sortis de leur imagination. Sans y faire attention, dans une société où l'image est omniprésente, elles font partie de nos vies. Depuis le fil de nos réseaux sociaux en passant par les couvertures des grands magazines de mode, nous ne cessons de contempler leurs silhouettes et de répondre à leurs sourires. Seulement, nous sommes-nous réellement interrogés sur les personnalités de ces femmes ? Connaissons-nous leurs aspirations et leurs rêves ? Avons-nous la moindre idée de leurs combats et de leurs doutes ?

10/2023

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Théâtre

#Bella

Par une douce nuit d'automne, à la sortie d'un bar, un personnage fait la rencontre d'une délicieuse jeune femme et échange avec elle des baisers passionnés. Mais quand arrive l'aube, elle disparaît aussitôt et laisse derrière elle des sentiments confus, où se mêlent à la fois l'espoir d'une belle histoire et l'infime sensation d'un parfum au goût amer. Une brève rencontre, un coup de foudre et revoir la mystérieuse Bella devient un besoin vital. Mais comment faire quand ses seules coordonnées sont un compte Facebook ? Rompre sa solitude, trouver l'amour, rencontrer son âme soeur. Telle est l'éternelle quête de l'Humanité. A travers les réseaux sociaux, les êtres humains peuvent aujourd'hui facilement tisser des liens, nouer des amitiés et tout partager. Mais ne serait-ce finalement pas un frein aux véritables échanges ? Dans un monde virtuel, sait-on vraiment qui se cache derrière l'écran ? Originaire du Cameroun, Fouda Grâce vit aujourd'hui à Paris. Après des études à la Sorbonne Nouvelle puis à l'Ecole de Théâtre de Paris, elle crée un concept inédit de croisières théâtralisées qui allie les arts du spectacle vivant à l'histoire des monuments. Auteure et comédienne, elle participe avec sa soeur au Festival d'Avignon et au Festival de Cholet où leur pièce obtient l'Arlequin d'Argent. Ecrit en quelques nuits, #Bella oscille entre tradition et modernité. Elle questionne l'authenticité des relations et met en scène des personnages désincarnés à la recherche de l'Autre, vrai, sincère.

09/2020

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Religion

Les égarés. Le wahhabisme est-il un contre Islam ? 4e édition

Dans l'Orient proche et lointain, une guerre, violente et sourde à la fois, se déroule sous les yeux d'un Occident frappé de cécité. Une idéologie nouvelle, quoique âgée de deux siècles et demi, monte en puissance et tend désormais à s'imposer comme la nouvelle orthodoxie musulmane, le wahhabisme. Un rigorisme radical qui entend se substituer à l'Islam traditionnel sous couvert d'un retour à la pureté originelle de la révélation coranique. " Idéologie " et non religion puisqu'il est ici question de l'islam politique ou, autrement dit, de l'islamisme, lequel revêt aujourd'hui de multiples visages selon les lieux et les circonstances que ce soit celui des Frères musulmans, celui de la prédication salafiste ou encore du djihadisme sanguinaire. Idéologie, " nihiliste foncièrement hostile aux valeurs traditionnelles et à tous les musulmans ",promue et diffusée au sein et hors de la Communauté des Croyants, en Terre d'Islam, mais aussi Europe, notamment par ces deux " faux amis " de l'Occident que sont le Qatar et l'Arabie. Un schisme dévorant s'est ainsi installé au coeur de l'Islam, exacerbant le vieil antagonisme séparant sunnites et chiites. Rien cependant n'explique au XXIe siècle la haine apparemment irrationnelle que le wahhabisme voue au chiisme en général et aux chiites en particulier, hormis la finalité cachée du dogme wahhabite. Celui-ci vise en effet au monopole eschatologique, universel et ultime, après son triomphe sur les ruines de toutes les autres constructions théologiques et métaphysiques de l'espace islamique, voire post-chrétien. Finalement, si les intérêts occidentalistes ne sont pas exactement les mêmes que ceux des monarchies wahhabites, ces intérêts se recoupent largement au plan géostratégique, géoénergétique ou encore sur celui de la mondialisation financière. Pire, ils convergent dans la diffusion d'un islam désincarné participant d'un monothéisme sans âme, à savoir la religion d'un monde globalisé, porteuse de toutes les dérives peu ou prou totalitaires.

09/2013

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Spiritisme

Les voyageurs du temps. Le retour des âmes sur terre

Cette aventure hors normes, racontée avec force détails, nous raconte l'histoire d'une femme à la recherche de fragments de son âme dispersés à travers ses vies successives. Médium de naissance, Dominique Merlin prend très tôt conscience de sa capacité à percevoir les désincarnés et à communiquer avec eux. Elle possède aussi le don de voir le passé lointain à travers les informations communiquées par son Guide. Pour elle, voyager entre le passé, le présent et le futur, est non seulement du domaine du possible, mais c'est aussi une capacité latente en chacun d'entre nous. Dans la seconde partie du livre, le lecteur découvre les vies antérieures de nombreuses célébrités historiques et contemporaines : un tsar de Russie et un roi d'Europe réincarnés en président, une grande dame russe devenue actrice de cinéma, un chanteur de reggae revenu chanter à nouveau et un saint qui vit actuellement parmi nous. En découvrant les vies passées de Zemmour, Trump, Macron et de bien d'autres, le lecteur fera de lui-même la connexion entre le passé et le présent. L'intérêt de voyager à travers l'espace et le temps est de convaincre les humains de leur part divine et de pointer du doigt la réalité de la réincarnation en prouvant une dimension mystique de l'être humain que l'on ne peut plus ignorer. "Je dois transmettre les messages des mondes subtils, éclairer le chemin en révélant ce qui est de l'autre côté du voile, là où passé présent et futur ne font plus qu'un. Telle est ma mission de vie" .

11/2021

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Beaux arts

Extases

Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942. Depuis 1966 il fait de la rue le lieu même d'un art éphémère qui en exalte la mémoire, les évènements ou les mythes. Il a ainsi préfiguré nombre d'expériences artistiques sollicitant l'espace du dehors. Par la facture puissante, comme intemporelle, de ses images et l'acuité de leur inscription dans le réel (choix signifiant des sites et du moment), les interventions d'Ernest Pignon-Ernest métamorphosent les lieux en espaces plastiques, poétiques, fictionnels, réminiscents, jusqu'à faire de ces lieux et du temps l'œuvre même. Du Chili à Soweto, d'Alger à Naples, de Charleville à Paris, la confrontation des drames de notre temps comme l'exploration de destins individuels en rupture de norme ou de mythe à raviver font prendre à l'artiste un risque chaque fois inédit, celui-là même qui hantait Rimbaud quand il s'acharnait à trouver le lieu et la formule. Dans les années 90, lors de ses collages dans les rues de Naples, un vers de Nerval l'a mené à un dialogue très libre avec les grandes mystiques : Marie Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila, Marie de l'Incarnation et Madame Guyon. Pour qui a toujours fait du corps l'objet et le sujet de ses explorations, la rencontre autour d'une thématique de cette nature relève autant d'une quête que d'un défi. Comment représenter ce qui ne peut se voir ? Comment faire image de chairs qui aspirent à se désincarner ? Comment capter les traces, les effets, les lumières, les ombres, les soupirs ou les cris d'expériences ineffables ? Comment restituer par des traits de tels transports, de tels excès, de telles effractions sublimées ?

07/2008

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Cartographie

Contre-cartographier le monde

Que nous disent les cartes ? Comment faire évoluer leur discours, leur lecture et la vision du monde qu'elles traduisent ? Issue de la contreculture des années 1960 et 1970 aux Etats-Unis, la géographie dite radicale ou critique conteste l'hégémonie de la carte en tant qu'outil de représentation désincarnée, totalisante et universelle de l'espace, imposé par le processus de colonisation européen et la mise en place d'un ordre mondial façonné par les conquérants. Théorisée, entre autres, par Brian Harley, Denis Wood, Nancy Lee Peluso ou encore David Harvey, la contre-cartographie repense la carte comme une construction sociale, subjective et idéologique, un objet politique et culturel analysable qui oeuvre à interroger les rapports de force institués par l'acte performatif de la re-présentation cartographique. La spécificité de cette pratique intrinsèquement militante réside dans le rôle central embrassé par des populations, souvent rendues invisibles sur la carte classique du territoire, qui ébranlent les structures de domination en se réappropriant le discours et le pouvoir des cartes. Au carrefour des justices sociale, environnementale et spatiale, elle entend aussi reconstruire de nouvelles géographies, faire émerger une diversité d'expressions cartographiques et de rapports cognitifs à l'espace comme lieu et support de vie. C'est dans la multiplicité de ses déclinaisons disciplinaires et épistémologiques que cet ouvrage explore le concept de contre-cartographie : quels enjeux sous-tendent de telles dynamiques ? Dans quels contextes les logiques contre-cartographiques éclosent-elles ? Quels savoirs mobilisent-elles ? Dans quelle mesure parviennent-elles à déjouer les représentations hégémoniques de l'espace ? Chercheurs, militants et artistes offrent ici des réponses plurielles où s'entrecroisent les contre-cartographies politiques, cognitives, numériques, corporelles, artistiques et littéraires.

09/2021

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Sociologie

Mobilités d'Afrique en Europe. Récits et figures de l'aventure

Tandis que s'érige et se renforce la "forteresse Europe", aux avant-postes d'une guerre aux migrations, de nombreux récits - fictions, documents ou témoignages - émanent de l'Afrique subsaharienne, du Maghreb et d'Europe, voire d'Amérique du Nord, qui donnent à lire les conséquences tragiques de cette édification. Ils rendent compte également des multiples formes de mobilités par lesquelles les migrants d'Afrique persistent à résister à ce processus de clôture et d'exclusion. C'est ce pan de littérature contemporaine que le présent ouvrage tente d'analyser, en partant d'un ample corpus. Les oeuvres écrites de part et d'autre de la Méditerranée révèlent, tout en contribuant à les façonner, les représentations des migrants, de leurs dangereux périples, des sociétés qu'ils quittent, traversent ou rencontrent. Ainsi, des chemins d'eau ou de sable aux jungles froides de l'Europe, les figures d'aventurières et d'aventuriers, victimes ou héros, de "brûleurs de frontières", d'irréguliers, de "clandestins", de sans-papiers qui souvent se voudraient simples voyageurs, interrogent la fabrication actuelle des identités. Mais au-delà de ce questionnement, au-delà même de la dénonciation des drames humains et de la déploration des victimes, ces récits, quand ils déjouent les discours désincarnés des pouvoirs, mettent en crise les murailles assassines, réelles et symboliques, qui cloisonnent aujourd'hui les humanités et déterminent pour chacune des régimes différenciés de circulation. En parlant des impasses qui font quitter le lieu d'origine et de celles qui enferment à l'arrivée, en décrivant l'expérience des migrants illégalisés, écrivains et autres témoins contribuent à l'effort des arts et de la littérature pour redessiner les perspectives d'un monde commun.

06/2012

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Philosophie

L'homme incarné

Qu'est-ce que l'homme ? Ce livre est une méditation de l'énigme de l'homme, à l'époque du transhumanisme. Il invite à considérer la différence entre l'homme antique et l'homme moderne selon ses principaux aspects : la vie, la production de biens, la technique et le travail, l'action et l'Etat, et enfin la pensée. Le fil conducteur en est le rapport avec la nature. L'homme antique vivait selon la Nature, selon l'ordre cosmique et la nature des choses, en espérant simplement habiter ce monde. Chaque chose avait une place naturelle déterminée, dans le monde (dieu, homme, animal), dans la famille (masculin et féminin) et dans la Cité. L'homme moderne, au contraire, nie la Nature, en voulant vivre selon le "Faire" et le "construire" , selon la "culture" . Il tend à ne voir dans la Nature qu'un réservoir de "matières premières" livrées à son audace démiurgique, et il tend à mener une existence désincarnée, hors du monde de la vie. Cependant, entre une vie fondée sur la nature et une vie sans nature, demeure une autre possibilité : l'incarnation de la liberté dans la nature, la création d'un monde spirituel, qui est une "seconde nature" . Ni nature, ni anti-nature, ni hors nature, mais un esprit libre dans la nature. Ce qui exige une âme incarnée et demande une philosophie de l'incarnation, en nous demandant : qui sommes-nous ? Tout tient donc à la question du corps charnel, face au corps machine. Bâtir et sauver un monde humain bon, donc habitable, tel est notre défi. Agrégé, docteur et habilité à diriger des recherches en philosophie, Philippe Soual est actuellement professeur de philosophie à l'Institut Catholique de Toulouse. Spécialiste de Hegel et de philosophie morale et politique, il est notamment l'auteur de Le sens de l'Etat (Peeters, 2006) et de Visages de l'individu (PUF, 2008).

11/2019

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Droit administratif général

Droit du contentieux administratif. Edition 2023

La présentation universitaire classique des régies de procédure applicables devant le juge administratif consiste pour un observateur extérieur, en les opposant à celles régissant le procès civil, à tenter de dévoiler les arcanes du droit du contentieux administratif en décrivant la composition des juridictions administratives, les régies de compétence juridictionnelle et de recevabilité des recours, le déroulement de l'instance et les voies de recours ouvertes contre les décisions des juges. A rebours de cette évocation parfois austère et désincarnée du contentieux administratif, le présent ouvrage propose une analyse pratique et critique des régies générales organisant le fonctionnement de la justice administrative au travers de leur appréhension par le requérant, confronté à un juge maîtrisant intégralement le déroulement de son procès. L'ouvrage offre en ce sens une exploration matérielle et technique de l'intérieur du procès administratif, tel qu'il est vécu par l'usager du service public de la justice administrative. Le lecteur y retrouvera également des réflexions doctrinales sur l'ensemble des grandes notions innervant le droit du contentieux administratif, et l'analyse de la jurisprudence tant classique que moderne des juridictions administratives régissant le déroulement du procès administratif (plus de 5 000 références, à jour au 1er juillet 2023). Ce manuel est ainsi destiné non seulement aux étudiants en droit, enseignants et aux praticiens de la procédure administrative contentieuse (avocats, magistrats et membres du Conseil d'Etat), mais également aux justiciables qui souhaitent découvrir cette matière dont la maîtrise est essentielle pour la défense des droits des administrés. Eclairé par l'enseignement de la matière à l'Université et une pratique quotidienne de celle-ci en cabinet d'avocat au Conseil d'Etat, puis d'avocat à la Cour depuis prés de vingt ans, ce manuel intéressera spécialement les étudiants préparant l'examen d'entrée à l'école du barreau (CRFPA) et le concours de recrutement direct des conseillers de tribunaux administratifs et de cours administratives d'appel.

10/2023

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Histoire de France

Nicolas Desmaretz (1648-1721). Le Colbert oublié du Roi-Soleil

Neveu de Jean-Baptiste, Nicolas Desmaretz, le "Colbert oublié", héros de ce livre, n'a cessé d'arpenter les allées du pouvoir entre 1665 et sa mort, en mai 1721, au temps de la régence de Philippe d'Orléans : sa vie traverse une grande partie du long règne de Louis XIV. Il fut notamment contrôleur général des Finances de 1708 à 1715. A partir du 20 novembre 1708, promu ministre d'Etat, il eut l'honneur de participer au Conseil d'En Haut, le "saint des saints", le conseil présidé, plusieurs fois par semaine, par le Grand Roi. Cette position centrale nous autorise, grâce à lui et avec lui, à pénétrer au coeur de l'Etat. ce coeur palpitant des Finances qui irrigue tout le corps de la monarchie et, au-delà, l'ensemble de la société. Il nous permet de mieux comprendre, de l'intérieur, l'Etat absolu, son organisation et son action. Qui prend les décisions ? A partir de quelles informations et selon quelle rationalité? Quelles techniques sont mises en oeuvre pour les rendre effectives et efficaces et, à l'échelle du royaume, les faire accepter des populations ? Comment évaluer la portée d'une décision ? Comment la rectifier si elle se révèle inopérante ? A toutes ces questions, à l'aide d'archives le plus souvent inédites, Stéphane Guerre apporte des réponses, à la fois précises et argumentées, d'autant qu'il ne s'agit nullement d'une histoire désincarnée, qui serait simplement administrative et procédurière : dans cette nouvelle histoire du politique, l'originalité est de choisir le fil biographique pour démonter les pièces du mécanisme des institutions. Ces institutions "en action" font apparaître, au moment d'une des crises les plus profondes de l'Ancien Régime, la figure d'un "maitre des subtilités financières", le prototype de l'administrateur technicien et du "ministre-expert". Nicolas Desmaretz annonce un monde nouveau et son itinéraire rend compte d'un moment essentiel dans l'histoire de la monarchie : la transition du Grand Siècle aux Lumières.

01/2019

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Poésie

Oeuvres poétiques. Tome 1

LE PAYSAGE, en tout cas, avec son défilé de formes et de couleurs, où se détachent par leur récurrence, le vert et le bleu, se présente toujours à nous dans cette oeuvre comme une clé d'accès, en quelque sorte, à l'amour physique, à l'ivresse rituelle de la passion, mais aussi à la plus subtile spiritualité, à laquelle il peut conduire ("Je voudrais m'approcher du désir pur, presque désincarné, celui qui n'est habité par aucun désir de possession"). Si bien que l'on peut même dire qu'il émane de cette poésie une manière de panthéisme amoureux, telle est l'importance accordée au charnel dans ces poèmes, de façon contenue mais persistante. C'est comme une "mystique de la chair", comme un champ sacré. Sans compter que les choses du monde, les éléments du paysage sont si souvent reliés aux sinuosités du phénomène amoureux qu'il en résulte une poésie douée d'une dimension et d'une force telles que John Stout a pu rapprocher Incarnat désir du Cantique des Cantiques. D'ailleurs, à la poésie de Jeanine Baude semble sous-jacente une conception de la poésie comme refus de toute idée de représentation figée, de ce qui, de quelque manière, nie le pouvoir de captation des mots. Cette poésie apparaît plutôt comme un essai sur les possibles, un pari sur l'ouverture de l'imaginaire que nous offre le monde, sur ce quelque chose qui est toujours tension, mouvement latent, déplacement et jamais immobilité. Dans ce sens, elle est indéfinissable, insaisissable, et c'est ce caractère de permanence et de fractures, ce pouvoir combinatoire des mots qui font la grandeur de cette poésie. C'est ce déplacement des faisceaux de focalisation ou plutôt leur multiplication, cette juxtaposition inouïe de contrastes qui fait resplendir ces poèmes en fulgurations qui diffèrent à chaque lecture comme des palpitations argentées sur la surface mobile d'une mer de sens. Jeanine Baude, originaire du Midi, de cette étendue inclinée de la Méditerranée, mer fermée, utérine, où palpite le bleu intense, plonge ses racines poétiques dans la beauté houleuse, rude, illimitée et convulsive de la Bretagne et de ses îles fouettées par la mer et submergées par l'humidité et la fureur grise. José Manuel de Vasconcelos

03/2015

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Littérature française

Correspondance. Tome 1, 1787-1804

4 août 1787 , à Dinan, en Bretagne, une rencontre s'ébauche et se poursuivra jusqu'en 1809. Pierre-Joseph de Clorivière, descendant de corsaires malouins, poussé par une mystérieuse injonction, refuse la brillante carrière dans laquelle voulait l'engager sa famille, pour entrer dans la Compagnie de Jésus. Après la suppression de la Compagnie de France, il termine sa formation religieuse en Belgique, , puis revient en France où il est nommé supérieur du collège de Dinan. Marie-Adélaïde de Cicé est la dernière-née d'une famille aristocratique de Rennes. Demeurée seule à la mort de sa mère, passionnée de Dieu, elle se demande comment Le servir dans ses pauvres. Venant à Dinan "prendre les eaux" , c'est là qu'elle rencontre le P. de Clorivière. "... Versatile, impressionnable, en proie à l'activité naturelle qui l'inquiète" (G. D.), elle trouvera celui qui sera pour elle un guide lucide et ferme. Leur correspondance, "journal à deux voix" , ne reflète pas la lumineuse paix du cloître ; elle arrive accompagnée du fracas d'un monde qui s'écroule dans la violence et la mort. La spiritualité qui s'en dégage, loin d'être "désincarnée" , se fonde sur la recherche de la volonté de Dieu en toute circonstance. Cette attention à l'événement considéré dans la foi les conduira à fonder une double Société, Les Prêtres du Coeur de Jésus et Les Filles du Coeur de Marie, dont les membres, avec une souplesse surnaturelle, sauront vivre en tout et partout un authentique engagement religieux. Ce premier volume éclaire et prépare la voie à ceux qui vont suivre. Il s'achève sur la lettre du 8 janvier 1804. Pierre de Clorivière est enfin de retour à Paris. Au soir du 4 mai, il sera arrêté par la police de Fouché, depuis longtemps sur ses traces. Il est incarcéré dans la prison du Temple, puis transféré en 1808 dans la maison du Dr Dubuisson et enfin libéré le 11 avril 1809. De ces prisons et par des voies détournées, il adressera à Adélaïde de Cicé environ 550 lettres qui feront l'objet d'une prochaine publication.

04/1997

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Littérature française

L'ours et le philosophe

L'ours, c'est le sculpteur Etienne Maurice Falconet, auteur de la statue équestre de Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg. Le philosophe, c'est Diderot qui intervint avec empressement auprès de Catherine II pour que son ami bénéficiât de cette commande qui allait assurer sa célébrité dans toute l'Europe.

A travers leur amitié, leur correspondance et leur longue querelle épistolaire autour de la notion de postérité, Frédéric Vitoux restitue ici une époque et des hommes essentiels de l'histoire des idées (L'Encyclopédie et ses artisans, Diderot, d'Alembert, Rousseau, Voltaire, ou le trop méconnu chevalier de Jaucourt). A la faveur de rapprochements et de digressions (cet art dans lequel excella Diderot qui se comparait lui-même à un chien de chasse mal dressé), ce sont des moments de sa propre vie qu'il mêle à la matière de son essai , ce qui lui permet de s'exprimer mezza voce sur le débat qui, en son temps, nourrit l'amitié des deux hommes et aboutit à leur rupture. Falconet ne croyait pas à la postérité tandis que Diderot plaçait en elle tous ses espoirs.

Ces options antagonistes trahissent le caractère des deux hommes : Falconet misanthrope, farouche, pessimiste, d'une probité artistique sans faille, mais volontiers brutal (on l'accusera, à tort du reste, d'avoir poussé l'un de ses élèves au suicide par ses jugements intransigeants à son égard), s'aliénant en Russie tous ses interlocuteurs, et pour finir ingrat. Diderot infatigablement dévoué à ses amis, affectif, optimisme et altruiste. Leur fervente amitié se dissipa donc dans la rancune et la défiance en raison de plusieurs maladresses du sculpteur, son refus de tenir sa promesse de recevoir Diderot sous son toit, à Saint-Pétersbourg, quand le philosophe se décida enfin à entreprendre ce long voyage qu'espérait et attendait l'impératrice Catherine II depuis si longtemps mais aussi parce que Falconet laissa publier, sans l'aval de Diderot, leur correspondance.

De Russie, Diderot rentre désabusé de son rêve philosophique consistant à convertir Catherine II aux Lumières ; Falconet, lui, claquera la porte et n'assistera même pas à l'inauguration de son chef d'oeuvre. Rien de désincarné dans cet essai. Le récit de l'amitié des deux hommes donne matière à des retours sur soi de l'auteur : l'île Saint-Louis qui lui est si chère, où vécurent aussi ses deux personnages ; des rencontres (Le Marchand ; Jorge Amado ; la création du Périscope de l'île Saint-Louis, qui fut l'occasion de la rencontre essentielle avec son épouse Nicole ; le beau portrait de l'ours Bernard Frank et du non moins ours Céline, plus amer et véhément à son retour d'URSS en 1936 que ne le fut Diderot en 1774 ; la découverte de la divagation d'un Laurence Sterne libérateur, l'auteur de Tristram Shandy dont l'influence fit déterminante pour l'auteur de Jacques le Fataliste...)

02/2022

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Romans historiques

J'ai construit la tour en fer

Tablettes d'argile, noeuds sur des cordes, papyrus, hiéroglyphes, grimoires, manuscrits tachés d'humidité, archives ! La Grande Histoire n'est faite que de ces objets fragiles, miraculeusement conservés, qui, un jour, remontent en pleine lumière dans des circonstances extraordinaires. Et, tous, ils éclairent d'une facette nouvelle le prisme de la connaissance. De la construction de la tour Eiffel, pas si lointaine pourtant, on ne savait rien de ce qui en faisait le coeur battant, l'humaine nature. Restaient des histoires de boulons et de rivets, des chiffres à en faire tourner les têtes, et des poncifs, des histoires fausses, des mensonges, des à-peu-près. L'histoire de la tour Eiffel en resterait-elle là, incomplète, désincarnée ? C'était compter sans Jules Z. Sabatès, journaliste, qui publie ses articles au Figaro, au Gaulois, la grande presse du temps. Pour Gustave Eiffel, génie du siècle de l'industrie, ingénieur, promoteur et pionnier de la " communication ", l'homme de plume va non seulement suivre l'érection de la Tour en Fer, mais encore y prendre sa part de labeur ! Jour après jour, montant des échelles sans fin avec les ouvriers, s'usant les mains sur le fer gelé, tapant sur les rivets chauffés à blanc, travaillant à tous les postes, il s'adonne à une besogne harassante. Ce qui ne l'empêche pas, presque chaque soir, de tenir son journal de bord et d'écrire ses articles, à bout de fatigue, pour enfin s'endormir à son bureau. Trop de fers au feu, manque de temps, épuisement ? Ses nombreux écrits s'entassèrent et ne furent jamais publiés. Rangés, oubliés dans une malle passant de l'un à l'autre au fil des générations. Et la voilà qui refait surface, cette malle, la Providence aidant, grâce à l'un de ses descendants qui comprend la valeur de ces vieux papiers, leur intérêt immense. Fabien Sabatès, auteur et journaliste comme son aïeul, plonge dans cette masse d'écrits et en reconstitue, pièce à pièce, le puzzle. Autant de renseignements précieux, de première main, de révélations, rassemblés et mis en lien dans une véritable vision de ce qu'a été la conception et la construction de la tour Eiffel... et que vient compléter une illustration qui ne pouvait être, comme la Tour et son concepteur, qu'extraordinaire. Des années de travail et de mise en forme qui permettront au lecteur de découvrir enfin, avec J'ai construit la Tour en Fer, la grandiose épopée de notre emblème national.

11/2016

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Grèce classique

Nouvelle histoire d'Athènes. La cité vue de l'Agora, Ve-IVe siècle av. J.-C.

Plongez au coeur de la vie quotidienne athénienne à son apogée. L'histoire de l'Athènes antique semble bien connue : la démocratie prend place à l'Assemblée sur la Pnyx, Athéna est honorée sur l'Acropole, les métèques sont nombreux et inférieurs aux citoyens, etc. Mais les récentes recherches nous invitent à repenser notre vision de la Grèce et de sa capitale. Ce qui implique de changer de perspective en regardant, non pas vers les hauteurs de l'Acropole et de la Pnyx, mais en contrebas, vers la place publique qu'est l'Agora. En effet, partir de l'Agora permet de restituer le bouillonnement de la cité grecque qui, contrairement aux idées reçues, n'est en rien figée et désincarnée. Riche d'activités économiques et industrieuses, la place incarne l'effervescence de la vie quotidienne, mais elle n'en est pas moins un des lieux privilégiés de la politique athénienne. Ainsi, les marchands en tout genre perturbent les débats du Conseil et les cochons à vendre sur le marché côtoient les discussions de Socrate. A travers une série de questions, cet ouvrage bat en brèche tous les poncifs sur l'Athènes classique : les femmes étaient-elles cantonnées à une vie de réserve et de discrétion ? Les informations qui circulaient étaient-elles à l'abri des fake news ? Les lois étaient-elles accessibles à tous ? En une quinzaine de chapitres, Nicolas Siron et son équipe d'historiens nous proposent un récit vivant de l'Athènes antique et, ce faisant, renouvellent profondément notre vision politique, sociale et religieuse de la cité grecque. LA synthèse indispensable. Sommaire 1. Le marché, un espace de non-droit ? Fraude et tromperie dans les échanges marchands // Louise Fauchier 2. Les étrangers étaient-ils inférieurs aux citoyens ? La balade d'Athénogénès l'Egyptien sur l'Agora // Romain Guicharrousse 3. Les femmes à Athènes : une vie de réserve et de discrétion ? Des citoyennes sur la place publique // Violaine Sebillotte Cuchet 4. Les lois étaient-elles accessibles à tous ? L'instruction civique et juridique des citoyens // Antoine Chabod 5. L'activité politique exigeait-elle de faire preuve de bienséance ? Insultes et dérision dans la vie publique athénienne // Jean-Noël Allard 6. Voter les lois, une pratique réservée aux citoyens à l'Assemblée ? L'importance des tribunaux dans la démocratie // Nicolas Siron 7. La politique athénienne était-elle à l'abri des fake news ? La circulation des informations dans l'Athènes classique // Marie Durnerin 8. Les repas, un outil de la démocratie ? A la table des Athéniens // Pauline Schmitt Pantel 9. Athènes était-elle la cité d'Athéna ? Les douze dieux et autres configurations divines // Vinciane Pirenne-Delforge 10. Les statues grecques n'étaient-elles que des oeuvres d'art ? Les Tyrannicides d'Athènes, un lieu de mémoire politique // Vincent Azoulay 11. Les mythes : de simples fables ou des histoires politiques ? La Stoa Poikilè, un lieu de mémoire visuelle // Sonia Darthou 12. Les soldats athéniens étaient-ils tous des hoplites ? L'organisation des forces armées // David M. Pritchard 13. La philosophie était-elle fille de la cité antique ? Socrate, ou l'ennemi intime de la démocratie // Arnaud Macé 14. Dans l'Athènes antique, tout n'était-il que " noble simplicité et grandeur calme " ? Le paysage sensoriel de l'Agora // Adeline Grand-Clément 15. La médecine grecque, une approche purement théorique ? Les pratiques de soin dans l'Athènes classique, entre cabinets médicaux et sanctuaires // Hélène Castelli 16. Athènes, une cité ludique ? L'importance des jeux dans la vie quotidienne // Par Barbara Carè et Véronique Dasen

04/2024