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Désincarné

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Littérature française

Les chemins perdus

Les chemins perdus nous entraînent aux portes du Sahara, à la frontière désincarnée d'un monde sans loi, là où il y a plus d'un demi-siècle les hommes s'exaltaient, devenaient implacables. Les énergies s'embrasaient, les forces adverses se déchaînaient, les horizons s'inclinaient et s'affaissaient, tandis que les sensibilités se troublaient. Mais malgré la frénésie ambiante, dans la famille Grezet et ses alliés, quelque chose de propice à la maîtrise et au discernement émergeait, libre de toute entrave. Jusqu'à recomposer, d'aveuglements en éblouissements, l'harmonie et l'espoir. Avec une écriture d'une rare fluidité, d'une exquise poésie, d'une transparence de ruisseau de l'Atlas portée aux visions, l'auteur élargit notre champ de conscience en nous offrant la contemplation lucide d'une époque, d'un espace sans bornes, et de toutes ces énergies clandestines et ténébreuses qui constituaient leur péril. Enveloppée d'une aura de lumineuse innocence, si bouleversante est sa voix qu'elle semble émaner de la terre même, se muant en étreinte.

04/2019

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Sciences historiques

Des bêtes et des dieux. Les animaux dans les religions

L'animal serait-il devenu la nouvelle idole de nos sociétés postmodernes et sécularisées ? A l'évidence, la question animale représente désormais une question politique, interrogeant la notion même de civilisation. Allant à l'essentiel, au tréfonds, Eric Baratay dresse ici l'aventure originelle et la chronique trois fois millénaire des relations entre les religions et les animaux. Des traditions animistes, amérindiennes ou africaines, aux systèmes de sagesse bouddhiste ou confucianiste, en passant par les révélations dont se revendiquent le judaïsme, le christianisme ou l'islam, cet essai sans précédent montre comment cette histoire mouvementée recoupe l'évolution générale des mentalités. Loin de se contenter d'une interprétation définitive et désincarnée du statut de l'animal, hors du temps et de l'espace, les religions ont souvent hésité, varié changé au gré des peuples, des sociétés, des circonstances qu'elles ont modelées mais qui les ont aussi façonnées. Au terme de cette démonstration brillante, menée tambour battant, il apparaît qu'il n'a jamais guère été de condition animale distincte de l'humaine condition.

10/2015

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Esotérisme

Le phoenix. Tome 3, Voyages dans mes vies antérieures

Après vous avoir présenté la découverte de mes vies antérieures et les fondements de la réincarnation, voici le résultat de mes recherches sur les E. M. C. (Etats Modifiés de Conscience). Depuis 2009, je compile les expériences de volontaires en régression, en "shifting réalities" et en S. H. C. (Sortie Hors du Corps). J'étudie, compare et analyse les différentes méthodes d'induction. J'ai découvert que la méditation est la porte ouverte à notre évolution et que toute personne sur le chemin spirituel passe par l'intériorité pour arriver au voyage astral. Car il y a un pas entre la théorie réincarnationniste et l'expérience des plans énergétiques que nous franchissons tous à un moment ou à un autre. Vivre des instants désincarnés nous rapproche de la compréhension de la lumière. Qui n'a pas envie de savoir ce qu'il y a après la mort ? Qui n'a pas envie de changer de réalité pour un monde parallèle ? C'est possible et je vous en offre l'opportunité.

10/2021

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Poésie

Je... kréyol

Un voyage est toujours un prétexte pour écrire/décrire. C'est dans le voyage qu'on rencontre les muses, qu'on les identifie comme si chaque territoire visité rendait sa musicalité à celui qui le découvre, surtout pour la première fois. La Guadeloupe exhale son parfum et l'offre volontiers à votre sensibilité olfactive. Elle vous attire par sa beauté, sa majestuosité, sa musicalité matinale désincarnée, car la mer n'a pas réussi à l'engloutir. Son histoire est un chant/champ, ses hommes un peuple divers mais unis par un destin commun. Elle a vécu dans le coeur mou de l'esclavage quand le lucre faisait sienne l'intelligence humaine. Mais depuis des siècles déjà, coulait, en elle, un sang de liberté. Il ne s'est jamais coagulé que pour signifier le refus. L'Homme de Guadeloupe est toujours débout défiant les incohérences du monde. Le peuple guadeloupéen, comme celui des Caraïbes, est partie prenante du monde et participe à la chaîne incessante de sa créolisation. C'est de lui qui sanctifie et relie (relit !) les "Histoires" de Gorée et de Nantes.

09/2014

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Philosophie

Le savoir-vivre philosophique. Empédocle, Socrate, Platon

De la connaissance à la vie, et de la vie à la connaissance : en s'installant dans cette circularité radicale, les initiateurs grecs de la philosophie ont tâché de répondre à la difficulté que résume la question lancée par Socrate à ses contemporains : "Comment doit-on vivre ?". Pour ceux-là, connaître est tout sauf une activité désincarnée, et la vie humaine ne peut atteindre sa perfection propre qu'en se forgeant dans la quête d'un savoir sur soi, sur les autres et sur le monde.En ce sens, c'est un savoir-vivre fondamental qui s'élabore dans les démarches contrastées, mais à bien des égards convergentes, des trois penseurs liminaires de la réflexion éthique que sont Empédocle, Socrate et Platon.Dans cette perspective, le présent essai se donne pour objet d'explorer de multiples facettes du projet philosophique, tel qu'il s'est affirmé entre le Vème et IVème siècles, interrogeant la visée de perfection individuelle et collective, la dimension réflexive et l'exigence pratique constitutives du mode de vie poursuivi.

11/2010

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Anglais apprentissage

Melville et l'usage des plaisirs

Dans cette Amérique que l'on dit souvent (à tort) puritaine, au coeur du XIXe siècle, quels sont les plaisirs possibles ? C'est la question que pose l'oeuvre en prose de Herman Melville, où se déploient le potentiel et la puissance du plaisir et de la jouissance, à rebours de son image d'auteur austère et désincarné privilégiée par une certaine tradition critique. Melville et l'usage des plaisirs explore les mondes-tables melvilliens, où la vie est une étrange affaire hybride, faite de plaisir, de joie, de souffrance et de jouissance pris dans des relations de contraste dynamique. On y rencontre d'abondantes matières à plaisirs, des corps-nourritures, plusieurs festins cannibales, maints banquets de paroles, un escroc qui jouit, un zeste de sublime physiologique, une once de joie désespérée, des symptômes de jouissance suicidaire, une pointe d'humour tragique, des régimes ascétiques, bien des mariages sans plaisir (sauf un), un bal de célibataires, quelques amitiés érotiques, des plaisirs disciplinaires, diverses économies somatiques... Suivant la recette melvillienne d'une riche mais rigoureuse "bouillabaisse intellectuelle", cet ouvrage accommode des contemporains capitaux, des prédécesseurs admirés, des philosophes d'époques variées, le tout accompagné d'une députation de critiques et théoriciens (digne d'Anacharsis Cloots), sans lesquels aujourd'hui - deux cents ans après sa naissance, cent ans après sa renaissance - il ne serait possible de goûter Melville à sa juste saveur.

04/2019

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Histoire internationale

Irak, année zéro

Printemps 2004. Cela fait un an que George W. Bush a lancé ses divisions de Marines à l'assaut du régime de Saddam Hussein. Excédées par les maladresses de la Coalition, tiraillées par leurs ambitions contraires, les différentes communautés se crispent. Entre Tigre et Euphrate se joue l'avenir d'un pays, d'une région et, dans une certaine mesure, des grands rapports de force mondiaux. Tous les regards sont tournés vers Bagdad, mais la surabondance d'images et d'informations finit par obscurcir la vision, brouiller la compréhension. L'Irak apparaît comme un vaste théâtre désincarné, coupé de son histoire et de sa culture, où ne s'affrontent plus que les ambitions des grandes puissances et d'encombrants voisins. Pour décaler cette vision, faire vivre cette histoire en marche sans la réduire à l'immédiate actualité, Irak, année zéro a croisé les regards d'un journaliste, d'un photographe et d'un dessinateur. Ensemble, ils ont sillonné le pays du nord au sud pour tenter d'en capter les palpitations humaines, sociales ou politiques. En neuf grand tableaux se dessine peu à peu un autre Irak, un pays occupé qui croise souvent sans le rencontrer le pays réel. Un monde à reconstruire où s'entremêlent pulsions de mort et frénésie de consommation, où les pêcheurs du Tigre lancent leurs filets sans se soucier du souffle des hélicoptères...

05/2004

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Sociologie

Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?

Aujourd'hui, nouer des amitiés, développer des relations professionnelles ou encore constituer un couple passe, pour un nombre croissant d'individus, par Internet. Pourtant, la croyance ingénue selon laquelle cette technologie serait, par nature, désocialisante persiste. Tout internaute serait-il aspiré dans une " réalité virtuelle " ? Eloigné de son monde, de ses proches, de son corps même, renaîtrait-il dans un cyberespace désincarné ? Ce mythe masque les liens étroits du réel et du virtuel, et fait fi de l'impossibilité de séparer pratiques sociales et usages informatiques. Continuer à penser le Web comme un espace qui transcende notre réalité est une erreur d'évaluation lourde de conséquences théoriques et politiques. Car les pratiques informatiques relèvent bien souvent du détournement : les usagers domestiquent les ordinateurs et s'en emparent pour explorer de nouveaux possibles, personnels ou collectifs. Nourri d'interviews et de témoignages de blogueurs, d'artistes, d'adeptes du sexe en ligne, de figures de la militance Internet, cet ouvrage montre que la sociabilité du Web se combine de manière multiple et complexe avec les liaisons amoureuses ou amicales, les relations de parenté et les rapports de travail. Si cette reconfiguration de notre être en société ne va pas sans risques, elle est aussi porteuse de surprises : sous le regard du sociologue, le Web invente des modalités neuves et fécondes du lien social.

09/2010

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Pédagogie

Transmettre ou disparaître. Manifeste d’un prof artisan

La crise de l'enseignement est ancienne et ne cesse de s'approfondir. Au soupçon jeté sur la transmission, qui a conduit à une baisse du niveau scolaire, s'ajoutent depuis peu l'individualisme et l'utilitarisme croissants dans le rapport au savoir, désincarné et privé de sens. Le métier d'enseignant lui-même s'est vidé de sa substance, jusqu'à en perdre son attrait. Professeur dans un lycée public, Ambroise Tournyol du Clos analyse sans faux-semblants les raisons profondes de la crise de transmission. Loin de s'en tenir aux déplorations, il veut rappeler la beauté et la nécessité d'un enseignement de qualité. Ce livre nous engage à redécouvrir la nature artisanale du métier d'ensei- gnant, fondé sur l'observation et l'expérience. Il nous invite à envisager, à travers l'école, l'élaboration d'une communauté politique réconciliée avec l'autorité, l'altérité et le bien commun. Les enseignants ont en charge le dévoilement du sens, à travers l'exercice d'une parole poétique. Qui ne voudrait joindre sa voix à cet effort de réenchantement ? AUTEUR Agrégé d'histoire, Ambroise Tournyol du Clos est professeur au lycée Claude-Lebois, à Saint-Chamond dans la Loire. Il collabore régulièrement aux revues Conflits et Limite. Il a vécu et enseigné plusieurs années en République centrafricaine.

02/2022

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Sociologie

Entre foi, lois et droits. L'expérience de l'excision en textes et en contextes

Traduit de l'américain, Entre foi, lois et droits aborde les altérations génitales que sont l'excision et l'infibulation dans des récits écrits à la première personne par des femmes africaines en anglais, en français et en arabe. Recouvrant une vaste zone géographique - du Sénégal à l'Egypte, du Mali au Kenya -, ce livre fait l'anthropologie littéraire des MGF (ou mutilations génitales féminines) et montre de manière chronologique - des années 1960 à nos jours - comment ces femmes sont parvenues à se libérer du carcan inextricable de la culture, de la religion et du patriarcat. Par voie détournée, l'étude aborde aussi les avatars du clitoris depuis le XVIe siècle, les marquages corporels, le monde de la haute-couture et les opérations pratiquées dans l'Occident contemporain à l'ère de la chirurgie plastique. Par cette mise en relation entre des textes de femmes et les contextes qui les ont produits, le corps féminin apparaît comme un enjeu de contestation entre différentes factions (constituées souvent d'hommes), mais également comme l'espace limite entre sujet désincarné et agent, entre consentement et protestation, entre coutumes et droits humains - entre foi, lois et droits. D'après Chantal Zabus, Between Rites and Rights : Excision in African Women's Experiential Texts and Human Contexts (Stanford : Stanford University Press, 2007), 354 p.

01/2016

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Témoins

La conversion d'un franc-maçon. Comment Dieu m'a arraché aux ténèbres des loges

"Un homme dans ma situation ne saurait mentir ou dissimuler". Serge Abad-Gallardo est aujourd'hui atteint par une affection incurable. Il livre le récit de sa vie, celui d'un jeune homme né dans une famille anticléricale, éloignée de Dieu, qui rêve de mener "une belle vie" . Son ambition d'ascension sociale l'entraîne vers la franc-maçonnerie, véhicule commode et efficace. Il s'y investit, grimpe les échelons, appartient aux Hauts Grades, devient Vénérable maître... Tout lui sourit ! Et puis le doute s'instaure. La découverte de comportements incohérents, de magouilles financières le révolte. La sécheresse d'un idéal désincarné et voué au succès d'une idéologie le trouble au plus profond de son âme... S'ensuivent la méfiance, la chute, l'exclusion d'un univers impitoyable pour ceux qui sortent du rang. Sa soif inassouvie trouve pourtant une source à laquelle s'abreuver, Dieu... longtemps cherché, enfin rencontré. Ce cheminement spirituel que les dures épreuves, loin d'éteindre, vont couronner est raconté ici dans une ultime bataille pour la vérité, l'esprit enfin en paix. Serge Abad-Gallardo est un ancien haut fonctionnaire territorial qui a passé plus de vingt ans au sein des loges maçonniques du Droit humain. Converti à la foi chrétienne en 2012, il témoigne de sa connaissance du monde de la franc-maçonnerie à travers ses ouvrages et de nombreuses conférences.

05/2021

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Théologie

Qu'est-ce que la vérité ?

Sous la direction de Odile HARDY et Grégory WOIMBEE Ce livre propose les actes d'une session interdisciplinaire co-organisée en janvier 2019 par la Faculté de théologie et l'IERP de l'ICT pour un large public d'étudiants de premier cycle (théologie et sciences religieuses). La session offre une théologie de la vérité à partir du croisement de plusieurs spécialités théologiques et non théologiques (théologie biblique, fondamentale, dogmatique, morale et spirituelle, sciences de la communication). La question de la vérité à l'heure de la dite " post-vérité " et des vérités alternatives est une question de grande actualité. Que dit le christianisme à propos de la vérité ? Le christianisme ne se présente pas seulement comme " vrai ", il pose la question de la vérité d'une façon bien spécifique, existentielle et surnaturelle ; cette conception n'a rien d'abstrait ou de désincarné, elle est ici une recherche et une découverte fondée sur l'expérience de foi. La foi ne se pense pas comme vérité toute faite, mais comme itinéraire dans et vers la vérité, comme participation à la vie divine, dont il faut également étudier les effets dans la vie d'un homme. Il est fondamental de comprendre que la conception chrétienne de la vérité n'intéresse pas seulement le croyant qui l'accueille, mais également tout homme qui cherche à donner un sens à sa vie.

10/2022

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Photographie

Genève drolatique

D'un jet d'eau futuriste au mirage d'orgues énigmatiques sur la plaine de Plainpalais, d'une Cathédrale hors du temps à la zone industrielle devenue fantomatique de Meyrin, en passant par l'ombre désincarnée de nos célèbres réformateurs, les photos de Norbou nous entraînent dans une Genève décalée, à la fois connue et mystérieuse. Loin des clichés habituels, le photographe brouille nos repères, dédouble l'image, gomme des contours, révélant un détail inédit ou pointant l'âme insolite d'un lieu cent fois vu. Une Genève qui, même si on croit la connaître sur le bout des doigts, déroute et interroge : où sommes nous ici ? Près de 60 textes à la façon de petits haïkus accompagnent les photographies de cette Cité parallèle, les enjolivent d'une bribe historique ou d'un clin d'oeil poétique, menant le lecteur à se perdre ou à se retrouver comme dans un jeu de pistes. Suivez le chemin du petit lapin blanc d'Alice et plongez dans une Genève que vous n'avez jamais vue, où la réalité n'est qu'une forme provisoire du réel...

02/2019

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Littérature française

Alias Jacques Bonhomme

Jacques, prénom "courant" si il en est, est également, comme on le comprendra en lisant le livre, la racine de "jacquerie" (au sens d'insurrection) ; et bonhomme est l'anonyme, le "tout le monde", au sens populaire du terme. Les deux auteurs se digèrent et se fondent dans l'insurrection anonyme, la jacquerie qui monte "d'en bas" (n'est-ce pas ce qui remue, ce qui se travaille dans la matière même de la poésie de ces deux auteurs ? Dans l'écriture désincarnée de Jacques Sivan, comme dans la matière populaire et "art pauvre" de la poésie de Charles Pennequin ?). Ainsi le titre du livre est sa signature ; et la signature, le sens même du livre. Et c'est bien ce que raconte cet ouvrage, tant dans son "histoire" que dans sa matière même : une révolte qui traverse les histoires, des jacqueries paysannes d'antan qui se confrontent à nos trop actuelles banques omnipotentes, comme la tristement célèbre "Goldman Sachs Group, Inc." (nommée ici "Goldman Sack banque"). Une poésie/science-fiction/graphique d'un genre nouveau, qui bouscule encore une fois nos habitudes de lectures.

08/2014

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Philosophie

Amour toujours ?

L'amour semble la seule force capable de subvertir la fatalité du destin, de conjurer les sortilèges du social. Pierre Bourdieu y voyait une "trève miraculeuse" qui suspend toute domination ; à son tour, en ouverture du 24e Forum Philo Le Monde - Le Mans, Alain Badiou célèbre "l'espace libre ouvert par l'amour" : la grande passion est l'unique chemin non seulement vers une pensée véritable, mais vers un lien authentique avec autrui. Elle apporte un cinglant démenti à l'idée selon laquelle chaque individu recherche exclusivement son propre intérêt. "Je t'aime" : cette simple formule constitue un "défi d'existence" à toute langue humaine ; il est l'autre nom de l'éthique, puisqu'il met à l'épreuve notre responsabilité à l'égard d'autrui. Et parce que l'amour, c'est toute une histoire, ce sentiment apparaît inséparable d'un questionnement sur notre rapport au récit, à la fiction et à la littérature. C'est que la raison n'est en rien désincarnée. Depuis Platon, elle est aussi et d'abord affect, émotion, élan passionné. Sans jouissance, il n'y a pas de discours. Esquiver l'amour, c'est s'interdire de penser.

10/2013

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Beaux arts

"Le nez" de Giacometti. Faces de Carême, figures de carnaval

A partir d'une sculpture d'Alberto Giacometti, Le Nez, de 1947, dont il existe, outre la fonte en bronze, deux plâtres peints, Jean Clair a écrit un texte court et fascinant qui jette une lumière inattendue sur l'oeuvre entier. En dehors de l'historiographie traditionnelle - avec toutefois des éléments biographiques jusqu'ici négligés -, l'anthropologie, le folklore, la psychanalyse, la biologie sont convoqués pour enrichir l'approche de l'historien d'art. Des livres pour enfants - les Contes de Perrault, le Pinocchio - à la tradition érotique où le nez s'exhibe et se cache à la fois - de Gogol à Stanley Kubrick -, des rituels carnavalesques de l'Italie du Nord au mythe de la Chasse sauvage, des mutilations sacrificielles à la chirurgie esthétique, une lecture brève, mais foisonnante, illumine l'oeuvre de Giacometti. Tout opposé aux approches canoniques qui ont fait de lui une figure désincarnée, angélisée ou sanctifiée, cet essai donne l'image d'un homme pétri de quotidien, obsédé par le sexe et la mort, et plus proche de Bataille et de Picasso qu'il ne l'était de Breton et des surréalistes.

12/1992

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Histoire de France

Citoyenneté, république, démocratie en France de 1789 à 1914

Citoyenneté, république, démocratie : autant de termes consacrés comme des repères fondateurs de l'histoire politique contemporaine française. Malgré leur usage courant, leur signification n'en demeure pas moins complexe et évolutive, ce qui appelle à se défier des fausses évidences. Entre 1789 et 1914, un même vocable peut recouvrir des conceptions et des projets bien différents. La citoyenneté, la république et la démocratie ne sont pas des concepts désincarnés, ni des réalités politiques qui auraient fini inexorablement par s'imposer, mais des constructions socioculturelles, en perpétuel débat, qui ont été investies des craintes et des espérances propres à chaque époque. Historiciser ces trois termes revient alors à souligner les incertitudes voire les oppositions qui ont traversé une société française en pleine mutation entre le début de la Révolution et celui de la Première Guerre mondiale. Cet ouvrage offre matière à réflexion à tout lecteur intéressé par les racines du régime républicain actuel : l'éclairage historique souligne la diversité des possibles et le poids des engagements citoyens au cours d'une période où la participation du plus grand nombre aux affaires publiques est devenue un enjeu majeur.

02/2018

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Philosophie

Les nourritures. Philosophie du corps politique

Ce livre constitue une tentative originale de construire une "phénoménologie des nourritures", en partant d'intuitions de Levinas sur les dimensions qui inscrivent l'existence individuelle dans un "vivre-de" : dépendances à l'égard du monde, des aliments, d'autrui, qui rompent avec toute image du sujet maître et autonome au profit d'une subjectivité toujours prise dans des relations. Cette philosophie du corps implique de réviser l'approche de "l'être-là" étrangement "désincarné" que l'on trouvait, notamment, chez Heidegger. C. Pelluchon entend tirer toutes les conséquences politiques de cette phénoménologie qui se développe ainsi en une philosophie de l'écologie. Mais cette écologie ne se cache pas d'être une construction politique et sociale, un "nouveau contrat social" qui revendique l'héritage des Lumières (Locke, Rousseau...). Le livre aborde aussi la question de la transformation de la démocratie dans un sens plus délibératif, capable de faire place à ces exigences de justice de long terme, envers les générations futures, les animaux, etc. L'ouvrage explore ainsi des phénomènes très peu abordés par la philosophie et qui affectent cependant la vie d'un grand nombre de personnes aujourd'hui : la faim, mais aussi la malnutrition, l'anorexie et la boulimie. D'autre part, il tranche avec une grande part de la pensée critique contemporaine en assumant une vision ouverte à la pluralité discursive et joyeuse, une apologie du goût et du plaisir de manger.

01/2015

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Eco-gestes, éco-citoyenneté

Réparer le futur. Du numérique à l'écologie

On compte plus de 14 milliards de smartphones dans le monde ? ; 21 milliards d'objets connectés nous assistent au quotidien ? ; 7 milliards de requêtes Google sont effectuées chaque jour, soit 80 000 par seconde, et un milliard d'heures de vidéos sont visionnées. Ces chiffres vous donnent le tournis ?? Ils masquent surtout trois types de pollutions numériques : environnementale, mais aussi intellectuelle et sociétale, ou comment le numérique désincarné affecte au quotidien la planète, nos capacités cognitives et certaines fondations de notre société, comme le vivre-ensemble. Des mines boliviennes aux data centers des fjords norvégiens, en passant par les décharges ghanéennes, Inès Leonarduzzi, spécialiste en développement durable et en stratégie numérique, retrace son parcours en faveur de l' "? écologie numérique ? " , l'étude des interrelations entre l'homme, l'environnement et la machine. L'enjeu : ne pas décrier le numérique - cet outil fabuleux -, mais en initier le futur. Acquérir non pas un "? pouvoir ? " , mais un "? savoir d'achat ? " , diminuer l'empreinte carbone laissée par nos appareils, instruire nos enfants déjà accros aux écrans, apprendre à déconnecter, bien vivre avec les réseaux sociaux ou encore suivre l'itinéraire de nos données pour un jour en tirer bénéfice sont autant de gestes à notre échelle. Avec ce livre, fruit de quatre années d'actions à travers le monde, Inès Leonarduzzi réconcilie nos usages de la technologie et notre sensibilité citoyenne, pour nous faire entrer avec enthousiasme dans l'ère du numérique résilient.

02/2021

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Littérature française

Nager dans les dollars

"C'est en ouvrant le dossier suivant que ma vie a changé. Je me suis aperçu assez vite que ça clochait. Car d'habitude, les montants à recouvrer ne dépassent pas 5 000 euros. Autant dire que ce chiffre de 15 millions d'euros m'est apparu aussi nettement que le balisage nocturne d'une piste d'atterrissage pour un pilote de Boeing". Quand un banlieusard, modeste employé d'une société de recouvrement, tombe par hasard sur une créance d'un montant invraisemblable, la tentation est grande de s'en emparer. Encore faut-il retrouver l'heureux détenteur de cette somme : Mandarin, un cadre supérieur qui, après avoir escroqué la multinationale qui l'employait, s'est volatilisé. Retrouver sa trace signifie plonger dans l'absurdité désincarnée des bureaux. Mais au bout, il y a des montagnes de dollars et la fin d'une vie de crevard ; de quoi faire naître l'espérance. François Marchand a publié quatre romans remarqués par la presse et les lecteurs : L'Imposteur, Plan social (prix du Roman français), Un week-end en famille parus aux Editions du Cherche-Midi, et Cycle mortel paru aux Editions Ecriture. Il est également l'auteur d'un recueil de nouvelles paru aux Editions du Rocher, Enfilades.

05/2018

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Ouvrages généraux

Le corps souverain. Une histoire des représentations du pouvoir en France

Le pouvoir, entité abstraite, est pourtant contraint de se donner à voir afin de se maintenir. Pour ce faire, la figure du souverain se doit d'incarner une autorité elle-même en partie fondée sur celle de la religion et sur une perfection morale aptes à légitimer cette domination. La sacralité du pouvoir mise en scène par une iconographie royale évolue au fil des siècles et s'adapte aux publics visés et aux discours qu'elle désire propager. L'émergence de l'Etat, entité anonyme et désincarnée, consolide ce pouvoir temporel face à l'Eglise, mais contraint celui-là à renouveler son langage iconographique à mesure qu'il s'émancipe du divin. A la chute de la royauté, c'est tout l'appareil iconographique qui est à réinventer. Les concepts de nation et de citoyen doivent désormais trouver une traduction dans l'imagerie qui soit à la mesure de l'impossibilité pour un seul être d'incarner cette nouvelle souveraineté, une représentation apte, non seulement à rendre, mais aussi à modeler cette identité collective en formation. Quelles sont les stratégies iconographiques, toujours appuyées sur une imagerie discursive, mises en oeuvre par la monarchie ? Comment incarner l'Etat et comment représenter la nation souveraine ?

02/2021

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Sociologie

La libération du plaisir féminin

Cachée au fond d’une grotte mystérieuse, la sexualité féminine n’a cessé soit d’intriguer soit d’être rejetée. Pourtant, malgré les tabous, la curiosité est toujours là, tapie au fond de nos désirs les plus refoulés. Les âmes de nos sexes sont restées coincées dans les méandres du passé sous forme de rejets, de hontes et d’abus. Nos Graals se sont désinvestis de conscience amoureuse au fil des siècles. Nous avons fui vers une spiritualité désincarnée oubliant au passage, l’ancrage au corps de plaisir. Beaucoup d’entre nous sont encore planquées au plafond dans un mental surpuissant ou une spiritualité exacerbée. Séparées ainsi de nos racines, de notre humanité et de nos ombres, nous avons renoncé à réunir dans la chair notre nature sauvage et divine. Pour survivre, nous nous sommes séparées du cœur de nos sexes et de celui des hommes. Cet essai s’adresse autant aux femmes qu’aux hommes. Comment la sexualité des femmes ne concernerait-elle pas celle des hommes et inversement ? Il s’agit, ensemble, d’accueillir le passé sexuel des femmes, et de s’en affranchir avec une conscience amoureuse. Il n’existe pas de sexualité parfaite, il existe autant de sexualités que d’individus.

09/2021

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Philosophie

La paresse en héritage. Montaigne, Pascal, Bayle

A chaque époque sa paresse. Au XVIIe siècle, la paresse ne se définit pas par opposition au travail. C'est une catégorie polysémique, située à la croisée des activités intellectuelles et "comportementales" , en même temps qu'un marqueur de filiation. La paresse en héritage fait de cette notion un objet d'étude autant qu'un facteur de défamiliarisation destiné, en réalité, à produire une refonte de notre compréhension des textes de Montaigne, de Pascal, et de Bayle. Choisir la paresse, c'est d'abord échapper à une histoire des idées désincarnée, pour revenir au singulier du corps de l'écrivain et à ses habitudes. C'est aussi prendre le parti des résistances : résistance à l'institution, nonchalance à l'égard de la foi, rémanence des (mauvais) plis de l'enfance. C'est enfin explorer différentes manières de se rapporter au texte fondateur de Montaigne, de le faire entrer en résonance avec des questionnements nouveaux. Les six chapitres de cette étude explorent ainsi une série de problèmes interprétatifs, tout en approfondissant les enjeux de la paresse : son ancrage dans le corps et ses "humeurs" , sa dimension générationnelle, son lien à l'enfance, et son rôle, fondamental, dans la construction de l'identité personnelle et religieuse.

09/2019

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Théâtre - Pièces

Mangata

Mangata. En suédois, le chemin de lumière tracé par la lune sur les flots, les soirs où elle est pleine et veille sur le monde sidéré. Depuis sa fenêtre avec vue sur le campo, une femme frissonne. Là, juste là, à la surface paisible du canal où les poissons s'aventurent à nouveau, une drôle de créature nage sans bruit et son bas-ventre lance des reflets métalliques à fleur d'eau... Il est donc question d'une Vénitienne qui s'éprend d'une sirène dans une cité des Doges confinée. Mais le conte LGBTIQ+ se fait vite grinçant. Car il y a le danger constant, ce virus invisible et sournois, qui tisonne des angoisses qu'on croyait tenues en laisse. Ce corps à la solitude plastique qui perd petit à petit la mémoire de la chair. Le refus de cette différence qui saute aux yeux à chaque pas. Le rejet de l'autre. Et, surtout, la détestation de soi. Le verbe est jeté, les mots de l'auteure et metteuse en scène Joëlle Richard sont durs, sans concession, comme si seule cette violence de forme était à même de traduire l'inénarrable. Ils tissent une parole fractionnée à la lisière du slam, dont la poésie disloquée répond aux tourments de notre époque désincarnée.

03/2022

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Alpinisme, escalade

Itinéraires d'un grimpeur gâté. Tome 2, Les plus belles parois des Alpes françaises. 132 voies tous niveaux

Le voilà, il fallait bien qu'il y ait une suite au premier ! Le parcours idéal à travers les plus belles parois des Alpes françaises, du lac Léman à la Méditerranée, se poursuit donc avec des voies et des parois nouvelles. Ce tome 3 reprend l'esprit du premier livre Cou topo) en présentant 40 parois nouvelles. Topo : une présentation détaillée, des indications précises concernant l'accès, l'approche, la descente, les difficultés, l'équipement des voies, ainsi qu'une description des longueurs les plus marquantes sont associés à l'évocation du parcours personnel de l'auteur. Livre : une entrée subjective riche d'anecdotes, d'aquarelles, de dessins, de photos qui sont autant d'éloge du travail de la main et de la pensée. Une invitation au voyage dans ces univers verticaux qui nous fascinent tant par leur capacité à produire du rêve, à réveiller en nous les puissances de l'imaginaire... souvent à portée de main. Un antidote à la froideur du chiffre et à l'information désincarnée. Un itinéraire à recomposer, à réécrire soi-même, comme on interprète une partition déjà écrite. Une sélection de 132 voies de tous niveaux dans des parois de 130 m à 500 m (calcaire, granit et gneiss hors accès neigeux)

04/2021

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Philosophie

Surveillance globale. Enquête sur les nouvelles formes de contrôle

Nous vivons dans un monde sous surveillance : plus personne n'oserait en douter. Mais quelle forme prennent aujourd'hui les nouveaux dispositifs de contrôle et en quoi sont-ils différents des pratiques du siècle dernier ? Comment modifient-ils notre rapport au monde et aux autres ? Vont-ils jusqu'à menacer le droit à la vie privée ? Telles sont les questions abordées dans ce livre, qui reprend ainsi un débat ancien sous un jour totalement nouveau. Car il ne s'agit plus seulement d'assurer une surveillance ciblée pour déceler les comportements déviants et les punir, mais de prévenir toute dérive en instaurant un traçage permanent et généralisé. Il ne s'agit plus d'observer l'espace public, mais de pénétrer les espaces privés pour accumuler des données sur chaque individu, considéré sinon comme un terroriste en puissance, du moins comme une cible marketing, ou un voisin à espionner. S'organise ainsi un scannage ininterrompu des actes et des désirs, abolissant la frontière entre surveillant et surveillé, entre monde physique et monde virtuel. Au moyen de procédés que nous relayons ou alimentons à notre insu - vidéosurveillance, géolocalisation, bases de données, biométrie, puces RFID, logiciels d'analyse comportementale un Big Brother désincarné, dont nous sommes à la fois victimes et complices, opère désormais en chacun de nous. Mêlant l'enquête à la réflexion, cet essai explore avec une acuité remarquable les multiples enjeux de la surveillance contemporaine, et incite chacun à réagir face au danger d'une nouvelle servitude volontaire.

02/2009

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Ecrits sur l'art

Travail et réalisation de soi. La condition oeuvrière

Le travail est l'objet d'inlassables débats de normes qui sont au coeur de cet ouvrage. Par exemple, y aurait-il d'un côté le travail purement aliénant, répétitif et désincarné et, de l'autre, celui par lequel on se réalise, on fait oeuvre de soi, à l'instar du domaine artistique avec la production/création (la poïésis) ? Pourtant la séparation entre "le monde dit de l'art" et "le monde du travail" semble aller de soi. La sphère de la production est-elle réductible à un univers de la réplication des choses utiles, au sein duquel le travail a pour nous une valeur principalement instrumentale (gratification salariale, statut) ? Les "artistes" et les travailleurs intellectuels ont-ils le monopole du travail créatif ? Rien n'est moins sûr, dans la perspective d'une esthétique sociale en rupture avec le fétichisme de l'objet d'art qui prédomine. Par ailleurs, la réalisation de soi est peu soluble dans la locution en vogue de "développement personnel" à la faveur d'un soft management "à visage plus humain" , dont le dessin est d'abord de dépolitiser les enjeux actuels concernant le devenir du travail et sa réappropriation tant personnelle que collective. Le rapport social au travail demeure conflictuel et controversé, ne serait-ce que par la prépondérance de ce dernier dans nos vies. Il nous revient donc de questionner la diversité de ce rapport, mais aussi les postulats qui qualifient le statut de l'oeuvre à la différence du produit, en explorant certains concepts clés de la philosophie afin de mieux s'en outiller.

05/2022

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Poésie

Poèmes

"Les raisons pour lesquelles Mallarmé fut captivé par la poésie de Poe ne semblent pas évidentes quand on passe d'une oeuvre à l'autre : chez l'Américain, un climat morbide, souvent funèbre, une atmosphère vaporeuse et spectrale, l'amour désincarné pour un fantôme ; chez le Français, la concupiscence animale du Faune, la hantise de la beauté féminine bien vivante et bien charnelle, ou la sensualité refoulée d'Hérodiade, les scintillements de diamants, de cristal, de métaux précieux dans d'autres poèmes. Ce sont deux mondes apparemment inconciliables : l'un, hyperboréen, brumeux, évanescent ; l'autre, méditerranéen, ensoleillé, où même l'hiver (celui du Cygne, celui d'Hérodiade) a la splendeur concrète des gemmes. Pourtant, à y regarder de près, on découvre des analogies, des ressemblances entre Poe et le Mallarmé de la première période, celle qui va de 1862 à 1865, la période baudelairienne de Apparition, Soupir, Les Fleurs, Brise marine : la prédilection pour certains mots ou assemblages de mots (angélique, langueur, blancs sanglots, blancheur sanglotante, blancheur sibylline, blanche nue, marais livide...), leur arrangement selon des rythmes savants, un certain préraphaélisme de forme. Mallarmé admirait chez le poète américain la science des sons, la musique, et, comme Baudelaire, la magie incantatoire. Il voyait en lui un "cas littéraire absolu", un artiste qui avait répudié les contingences de la vie pratique pour se consacrer exclusivement à la poursuite de la beauté, non point seulement la beauté formelle, mais la beauté idéale dont les choses visibles ne sont que les signes ou les symboles" Jean-Louis Curtis.

05/1982

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Protestantisme

La parole et le souffle. La lettre tue, l'esprit vivifie

Avec La parole et le Souffle, Jean Dumas nous propose une lecture historico-critique des écrits appartenant à différentes religions. Il souligne que ces écrits sont à la fois fondamentaux et fondateurs. Mais, avec raison, Jean Dumas évite le mot de fondamentalisme, lui préférant celui de littéralisme. C'est bien en effet le littéralisme qui peut conduire au fanatisme, que l'auteur combat ici avec une grande perspicacité. La nécessité d'un dialogue interreligieux irrigue la vie de Jean Dumas et depuis longtemps, à une époque où ce dialogue n'était pas une évidence. On récusait alors le dialogue interreligieux comme suspect, générateur possible d'hérésies ou de syncrétismes redoutables. Pour Jean Dumas, les différentes religions peuvent et doivent se parler et s'enrichir mutuellement, sans rien perdre de leur spécificité et même, habituellement, en la retrouvant et en l'approfondissant ainsi. Un tel dialogue, hier comme aujourd'hui, n'est pas qu'une possibilité, mais bien une nécessité dans le monde actuel. La Parole et le Souffle est la défense et la promotion d'une spiritualité indispensable pour une juste compréhension des textes. Le souffle est en effet la traduction du terme grec par lequel on désigne aussi l'esprit ou l'Esprit. La spiritualité est propre à toutes les religions et même à l'athéisme. Pour les croyants chrétiens, Jean Dumas montre enfin fermement que la spiritualité n'est pas une fuite dans un christianisme désincarné et éthéré, mais au contraire, comme tout mysticisme authentique, une inscription dans les cadres d'une éthique et d'un christianisme pratique et social.

06/2023

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Sociologie

Homo Intellectus. Une enquête (hexagonale) sur une espèce en voie de réinvention

Un climat crépusculaire domine la vie intellectuelle, polarisée par les figures parasitaires de la discussion publique, les bouffons médiatiques et les experts omnipotents. Catégorie centrale de notre histoire politique depuis la fin du XIXe siècle, l'intellectuel ne suscite plus une attente aussi vive que celle dont il fut longtemps l'objet. Désincarnés, mal identifiés, souvent égarés dans les limbes de leurs jargons, les penseurs subissent leur relégation dans les marges de la société. Cet éloignement à l'égard des citoyens, combiné à la fragilisation de leur statut économique, n'est pourtant qu'un faux-semblant. Car au coeur de ce paysage spectral se déploie un nouvel élan porté par des générations d'intellectuels, moins charismatiques que leurs illustres aînés, mais inventifs, ouverts aux expérimentations théoriques, aux alliances avec d'autres sphères sociales, notamment les artistes et les militants. Au fil d'une enquête dans ce "champ" intellectuel hexagonal fragmenté, peuplé de chercheurs, de lieux de débats, d'espaces de rencontres où s'imbriquent des enjeux théoriques et des questions sociales et politiques urgentes, Jean-Marie Durand dresse une cartographie renouvelée du monde de la pensée. Un monde animé par des auteurs qui préfigurent un modèle inédit de l'intellectuel au XXIe siècle. Un Homo Intellectus mobile, mondialisé, réencastré dans la société. L'intellectuel est mort, vive l'intellectuel !

10/2019