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Géopolitique

De la démocratie en Françafrique. Une histoire de l'impérialisme électoral

Démocratie en deçà de la Méditerranée, dictature au-delà. Tel est le regard que le monde occidental pose ordinairement sur l'Afrique. Cette perception demande à être fortement nuancée. D'abord parce qu'elle suppose des trajectoires séparées là où il faut voir une histoire commune. Ensuite parce qu'elle reste tributaire d'une conception simpliste de la démocratie, réduite au régime représentatif et aux seules élections. En Occident, les élites n'ont cessé de se méfier de leurs peuples et se sont ingéniées à limiter la portée du suffrage universel qu'elles ont dû concéder au cours des XIXe et XXe siècles. Cette attitude s'est directement répercutée sur l'empire français, où le suffrage universel ne fut accordé qu'à la fin des années 1950. Les scrutins, largement truqués par les administrations coloniales, permirent l'accession à la tête des nouveaux Etats africains de dirigeants fidèles à l'ex-métropole et décidés à sauvegarder ses intérêts. Ces hommes à poigne s'empressèrent d'instaurer des partis uniques, de museler la contestation et de supprimer toute possibilité d'alternance pacifique. Soixante ans après les indépendances, ce schéma prévaut encore. L'expression populaire reste sévèrement encadrée, avec l'assentiment - et parfois l'assistance active - de Paris. Marquées par cette longue histoire de répression, les élections en Afrique francophone, qui ont longtemps servi l'ordre colonial puis néocolonial, perpétuent désormais un agenda néolibéral. Au moment où plusieurs coups d'Etat ont secoué cette zone, ce livre propose une analyse inédite et une réflexion indispensable pour comprendre la révolte actuelle des peuples africains, et notamment de la jeunesse, qui réclament une authentique démocratie.

01/2024

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Droit

Comores "La Constitution, mon bon plaisir"

"La Constitution des ailes de poulets", "la non-Constitution de la main coupée et de la mort", "la Constitution n'est pas le Coran"... ainsi qualifie-t-on volontiers la Constitution aux Comores. Dans les démocraties, la Constitution, qu'elle soit écrite ou coutumière, est la norme suprême de l'Etat et un label de normalité étatique et juridique. Aux Comores, les petits épiciers aigris en ont décidé autrement, et en font un simple instrument de plaisir personnel. Le dirigeant du jour octroie sa Constitution dans la violence et la mort, dans un seul et unique but : se faire plaisir. Il s'attribue toutes les prérogatives de l'Etat, et s'érige en monarque d'essence divine et de mission divine. Il se persuade qu'il est le vicaire de Dieu sur Terre. Cette dérive rejette le primat du Droit et de la Constitution. Elle débouche sur la personnalisation et l'appropriation de l'Etat en vue de la présidence à mort et de la concentration de tous les pouvoirs étatiques entre les mains du satrape du moment, forcément médiocre et nullissime. Le Droit est aboli. L'architecture juridique et institutionnelle est détruite. La Constitution devient une chose personnelle. Elle est rédigée et adoptée loin du peuple et sans lui. Les référendums constitutionnels, quand on daigne en organiser, ne remplissent aucune des conditions de la liberté du suffrage universel. Un jour de référendum constitutionnel aux Comores devient un jour de mort violente et de deuil national. La Constitution n'organise pas l'Etat et ses relations avec le peuple ; elle est un simple gadget de jouissance personnelle, et un instrument d'oppression et de répression du peuple. Sur la base de ces enseignements, ce livre, très documenté, dresse le bilan de 44 ans de vie constitutionnelle aux Comores, de 1975 à 2019. Ce bilan est désastreux.

12/2019

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Droit

La constance des stigmates de la faillite. De l'Antiquité à nos jours

Après plusieurs siècles de répression sévère, le droit de la faillite s'est métamorphosé pour devenir en 1985 le droit des entreprises en difficulté. Le législateur ne se borne plus à tolérer la défaillance, il l'accompagne afin de diminuer la dureté des conséquences économiques de l'insolvabilité. Les traitements juridiques proposés sont nombreux, ils peuvent intervenir avant la cessation de paiements, être confidentiels et parfois même effacer les dettes. Malgré tout, les entrepreneurs tentent souvent, par tous les moyens, de dissimuler leur situation. Les conséquences humaines d'un échec financier, la honte, la souffrance et la peur se maintiennent, car à travers le caractère éminemment évolutif du droit de la faillite on peut observer la constance de l'infamie qui l'accompagne. La présomption de culpabilité du débiteur et l'exclusion que génère la défaillance sont ancrées dans les esprits lorsque le législateur tente de les supprimer des textes. La raison de cette permanence s'enracine aux confins de notre civilisation et prend le nom de stigmatisation. Elle est aujourd'hui l'ennemi n° 1 de l'esprit d'entreprise et la coupable toute désignée de la peur de l'échec. L'Europe tente de surmonter les stigmates de la faillite pendant que la France veut les supprimer. Pourtant, ce sujet au coeur de l'actualité souffre d'un manque de théorisation qui freine fortement l'efficacité de la lutte à son encontre. Pour améliorer le traitement des difficultés de l'entreprise et favoriser le rétablissement de l'entrepreneur, il faut avant tout comprendre la manière dont la stigmatisation contredit les ambitions politiques actuelles. La recherche de ses origines constitue le premier jalon afin d'y parvenir. Prix de thèse Cyrille Bialkewicz 2019

12/2019

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Sociologie

Justice et respect. Le soulèvement des Gilets jaunes

Dans la tradition de la photographie sociale et de l'enquête sociologique, ce livre revient sur ce sou­lè­vement avec deux objectifs. Celui de faire comprendre par l'image les multiples facettes d'une révolte inédite dans l'histoire des luttes sociales en France. Celui aussi de donner la parole à ses protagonistes afin qu'ils évoquent leur engagement. 120 photos pour saisir la force de ce mouvement ! C'est au moyen de la puissance des images que les auteurs nous invitent à une compréhension de cette révolte, en documentant visuellement toutes les dimensions de l'organisation et de la vie des Gilets jaunes. Le noir et blanc de la photographie restitue la force du combat collectif, tandis que le texte permet de comprendre la durée et l'ampleur de la révolte ? : le rôle déterminant des femmes, la façon dont les groupes tentent de neutraliser leurs divisions, les attitudes face à la répression policière, ou encore les manières d'entretenir la fraternité et la croyance en "? un autre monde possible ? " . Histoire visuelle d'un soulèvement, ce livre est aussi l'histoire de Sassia, Patrick, Anne-Marie, Manu, et de tant d'autres anonymes qui ont grandi, travaillé et élevé leurs enfants dans des espaces qui subissent de plein fouet les effets du capitalisme néolibéral. En suivant plusieurs Gilets jaunes dans leur vie quotidienne, en se faisant les témoins de leurs galères, leurs doutes, leurs espoirs, les auteur·es se font aussi les passeur·euses de la parole de ces hommes et ces femmes entré·es en révolte. Les courts portraits sociologiques qui jalonnent le livre, souvent complétés par des prises de vues au domicile ou avec les familles des Gilets jaunes, permettent ainsi d'incarner ce mouve­ment, d'en montrer la diversité et surtout de le rendre sensible à un large lectorat.

12/2019

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Histoire internationale

Famine rouge

Récompensée par le prestigieux prix Pulitzer pour Goulag, qui l'imposa en 2004 comme l'une des grandes spécialistes de l'Europe de l'Est, Anne Applebaum revient avec Famine rouge sur un autre chapitre clef de cette période : la grande famine qui fit cinq millions de victimes - dont près de quatre millions d'Ukrainiens - entre 1932 et 1933. La famine meurtrière qui frappa l'Ukraine au début des années 30 reste un des chapitres les moins explorés de l'Histoire soviétique. Anne Applebaum répare enfin cette injustice par un livre qui fera date. Elle impressionne par la somme des connaissances rassemblées et commentées sur ce qui fut une véritable extermination de tout un peuple organisée par le Parti communiste soviétique sous Staline, mais aussi par son talent d'écrivain. Son récit des faits débute par l'histoire de la révolution ukrainienne en 1917 et celle du mouvement national qui en est issu, puis se poursuit par les premières décisions du Politburo sur la politique agricole à mener dans cette province si fertile de l'Union Soviétique jusqu'à la persécution systématique de l'élite ukrainienne. Le tableau brossé par Applebaum nous plonge de manière inédite dans les horreurs de la répression menée par le régime stalinien. Car cette famine "organisée" fit plus de 5 millions de victimes - dont 3. 9 millions d'Ukrainiens, et l'héritage de cette mémoire que l'URSS a tenté d'éradiquer joue évidemment un rôle considérable dans les relations russo-ukrainiennes au temps présent. Famine rouge s'impose par sa documentation incontestable, sa hauteur de vue et les perspectives qu'il dégage, c'est aussi un livre nécessaire pour comprendre un épisode tragique de l'Histoire du XXème siècle autant que la réalité politique actuelle de cette région du monde.

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Sciences politiques

Alarme, citoyens ! Sinon, aux larmes ! Manifeste pour une France "vénitienne"

Les recettes du progrès de l'humanité ne se trouvent ni dans la Silicon Valley et ses messages aberrants, exaltant la supériorité de la machine sur l'homme ; ni auprès des myopes avides qui croient pouvoir s'enrichir indéfiniment en méprisant les hommes et l'environnement. Inspirons-nous de la Venise d'il y a cinq siècles. Venus des quatre coins de l'Europe, des hommes libres y ont réuni leurs différences et leurs talents pour inventer le livre et l'édition modernes. Ils ont déclenché l'accélération des échanges d'idées et de connaissances à l'origine des révolutions scientifiques, industrielles, politiques. Sans cela, nous ne connaîtrions ni la démocratie, ni Internet. Reconstruisons les conditions de cette rupture historique : Venise était le pays européen le plus ouvert au monde, en avance pour la liberté de pensée, la culture des dirigeants, la répression de la corruption. Ce Manifeste prouve, exemples à l'appui, que tous nous pouvons contribuer à un développement qualitatif, fondé sur l'intelligence collective, le respect de chacun, du Bien commun et de l'environnement. Ne jouons pas en solo, n'attendons pas tout de nos dirigeants, mettons-les face à leurs responsabilités. Pour nous asservir, des intérêts économiques, politiques, idéologiques exploitent, manipulent le numérique. Usons de ces mêmes technologies pour préserver nos différences et construire notre Renaissance. Ensemble transformons l'Education, réduisons l'exclusion ; développons des entreprises, une conception du travail et une Société conformes à nos valeurs, aux exigences de l'environnement, de l'avenir. Cette mobilisation, en particulier dans différents bassins de vie, a commencé. Amplifions-la. Sans elle, se succéderont les catastrophes ! Là où nous vivons, soyons les acteurs de première ligne des nécessaires évolutions. Il n'est que temps. Grand temps ! Alarme, citoyens !

05/2019

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Policiers

Le brun et le rouge

Nous sommes en 2025, dans une France qui a politiquement tout essayé : la gauche, la droite, et même un jeune président venu du centre... Mais les échecs successifs des uns et des autres, le désordre qui s'est installé dans la rue et au coeur même du système ont fini par conduire les Français à un choix radical et sans précédent : c'est Charlotte Despenoux, la jeune dirigeante du parti d'extrême droite La France d'Abord, qu'ils ont installée à l'Elysée. D'abord alliée avec l'extrême gauche, la nouvelle présidente prend bientôt prétexte de l'assassinat de l'une de ses plus proches collaboratrices pour provoquer de nouvelles élections et s'arroger tous les pouvoirs. D'autoritaire, le régime devint policier et engage une implacable répression contre ce qu'il reste d'opposition. Partis politiques, syndicats et associations interdits ou asphyxiés par la suppression des aides d'Etat, presse muselée, arrestations massives... : ce roman raconte les trois années noires (2025-2028) d'une France qui, en quelques mois, a basculé dans le fascisme. Le drame à première vue improbable et pourtant totalement plausible d'un pays où s'opère la conjonction des extrêmes, tandis que s'organise la résistance protéiforme de militants issus des anciens partis et de milliers de jeunes auparavant peu politisés. Les lecteurs retrouveront ici les qualités qui ont fait le succès de Fake News en 2019 : sens de l'intrigue, art du suspense, connaissance intime de la chose politique et de ses acteurs. Si rien n'est sûr, tout est vraisemblable, tant l'hypothèse de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir n'est plus seulement une fiction pour journalistes imaginatifs.

10/2020

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Histoire de France

Les 256 de Souge. Fusillés de 1940 à 1944

Le Comité du Souvenir des Fusillés de Souge a pour objet social d'honorer la mémoire des 256 résistants et patriotes fusillés par les nazis au camp de Souge en Gironde de 1940 à 1944. L'ouvrage témoigne de "qui étaient ces fusillés", tant du point de vue de leur état civil, que, de leurs situations personnelle ou professionnelle, de leurs engagements( idéologiques notamment) très divers, ainsi que de leurs actions de résistances, conditions d'arrestations et processus ( ou pas) de condamnations et d'exécutions. Des éléments de contextualisation introduiront l'ouvrage. Un tableau chronologique fera ressortir, en regard des principales dates marquantes du conflit mondial, les décisions du Reich, déterminant la politique de répression vis-à-vis des résistants. La reproduction de documents émanant de la Préfecture de la Gironde illustrera l'action de Vichy vis-à-vis de ceux que les rapports de police appelaient les "terroristes -communistes ". Quelques éléments de réflflexion montreront pourquoi Souge est après le Mont Valérien le 2e lieu de fusillades en France. Le corps du livre sera composé des biographies des fusillés. S'il subsiste encore quelques inconnus, le Comité a collecté leur état civil, et les archives, familiales, du comité, départementales, celles du ministère des Armées, et d'organismes agréés qui à la Libération ont validé les actions de Résistance, permettant, en s'appuyant sur les ouvrages généraux existants, et pour l'écrasante majorité, de pouvoir rédiger ces biographies. Le choix de classement sera par date de fusillades et ensuite par ordre alphabétique, car, s'il y a eu des fusillés isolés, l'histoire d'un groupe, qu'il s'agisse d'otages ou de résistants condamnés, vaut souvent pour les fusillades massives. Une iconographie conséquente (photos, fac-similés de lettres, etc.) et des "paroles d'enfants et petits enfants de fusillés" introduiront la dimension humaine portée par les familles des fusillés.

09/2014

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Romans historiques

Les flibustiers de la Sonore

"Je retiens mon souffle - Comment lui dire ces années de ténèbres et de feu, l'or jeté à poignées sur les tables de monte, les filles enlevées sur les côtes de Chine, du Pérou, du Chili, et vendues aux enchères sur le wharf de Clarks Point, San Francisco brûlant comme une torche sous les acclamations des fêtards ivres morts, et reconstruite le lendemain sur les cendres brûlantes, et tous ces malheureux qui mouraient par milliers, dans la Sierra lointaine, de faim, de froid, de maladie, fouillant toujours plus loin, à la recherche du mother Iode, avec dans les yeux des rêves de terre promise : tant de misères, et tant de démesure ! Oui, comment lui dire le vent du désert, la course des chevaux, le "you you" des Indiens, et cette fièvre, aussi, cette fureur qui nous précipita, la tête embrasée de chimères, dans le Sonora inconnu ? Des montagnes d'or en plein royaume apache, divaguaient les soldats, un monde à conquérir, où tout recommencer ! Et nous, pauvres fous, si sûrs que l'univers entier tenait dans le cieux de nos mains..." 29 octobre 1850 : la Californie de la ruée vers l'or fête son entrée dans l'Union. Un volcan en éruption, où se mêlent hors-la-loi, mystiques rêvant de Nouvelle Jérusalem, et révolutionnaires en déroute, venus de toute l'Europe. ... Parmi eux, des milliers de quarante-huitards, fuyant la répression ou tout simplement déportés. Les Américains s'inquiètent : s'agit-il d'une invasion ? Les Français tenteront de prendre la Sierra Nevada et d'y faire vivre leur utopie, avant de partir à la conquête de la Sonore mexicaine, sous la direction d'un comte romantique et dandy. Une formidable épopée, restée jusqu'ici inédite, et, avec elle, le retour au vrai roman d'aventures !

10/1998

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Histoire internationale

Une révolution inachevée. Sécession, guerre civile, esclavage et émancipation aux Etats-Unis

Et si la révolution inachevée américaine avait changé la face du monde ? La guerre de Sécession américaine, que les Américains eux-mêmes préfèrent appeler la "guerre civile", reste un moment fondateur de l'Histoire des Etats-Unis. Dans les oppositions politiques d'aujourd'hui les références à ce conflit ne sont jamais absentes tant celui-ci a structuré l'imaginaire collectif américain et son champ politique. Quand la guerre éclate. nombre des amis de Marx émigrés aux Etats-Unis après l'échec des révolutions de 1848 s'engagent dans les armées de l'Union pour mettre fin à l'esclavage. Nombre d'entre eux seront colonels. généraux. conseillers, élus républicains, agitateurs ouvriers... De Londres, dans les colonnes du New York Daily Herald, Kart Marx écrit. commente, juge. soutient Abraham Lincoln. le critique pour ses atermoiements. appuie la libération des esclaves par les armées de l'Union et la confiscation des biens des planteurs, décortique les liens entre l'esclavage et le développement capitaliste... Le président des Etats-Unis et l'agitateur communiste comprennent que derrière la question de l'esclavage et son abolition, se joue la possibilité d'un nouvel ordre social. C'est bien ce basculement possible qui va déclencher les luttes acharnées dont les Etats-Unis de la fin du 19e siècle seront le théâtre. Dans sa préface. qui constitue à elle seule un ouvrage dans l'ouvrage. Robin Blackburn nous offre une mise en perspective des textes présentés et un rappel utile du contexte historique et du déroulement du conflit. Elle nous emmène à la poursuite d'une histoire sociale et politique des Etats-Unis souvent ignorée du lecteur francophone et nous entraîne sur les traces des pionniers d'une autre Amérique, des expéditions anti-esclavagistes de John Brown jusqu'à la répression d'une société en pleine ébullition qui naît des cendres du conflit.

04/2012

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Sciences historiques

Les camps du bocage. 1940-1944 Saint-Germain-les-Belles Saint-Paul-d'Eyjeaux Nexon...

Cet ouvrage propose une immersion dans l'univers le plus révélateur du caractère autoritaire et collaborateur de l'Etat Français dans le département de la Haute-Vienne durant la deuxième guerre mondiale : ses camps d'internement. Il a pour objectif principal d'établir la réalité concrète des camps haut-viennois en tant que Camp de Séjour Surveillé, de rendre, en quelque sorte, ses camps à la mémoire collective de la Haute-Vienne. Il s'applique d'abord, en avant-propos, à les replacer dans le contexte historique de leur apparition et dans l'ensemble des camps français de la zone non occupée pour donner au lecteur les éléments de comparaison nécessaires à l'appréciation de leur spécificité. Il insiste ensuite, avant leur étude proprement dite, sur le fait qu'ils ne constituèrent que la forme la plus contraignante, la plus organisée et la plus lourde de tout un ensemble de structures de regroupement, de contrôle et de répression, d'étrangers, d'indésirables de toutes nationalités parmi lesquels beaucoup de juifs, qui a couvert la quasi-totalité du département. Il propose, dans ce but, une carte synthèse commentée. Il étudie et décrit ensuite l'installation des camps dans le bocage : le choix des sites, les devis, les travaux... Il évalue leur degré d'intégration à la vie des gens en tant qu'agent économique et culturel. Il essaie enfin de décrire, au plus près des hommes et des femmes qui les ont vécues ou subies, "au ras des rutabagas", les conditions de l'internement, tant en ce qui concerne les "surveillés" qu'en ce qui concerne les surveillants et leur administration dans son cadre local. Cette présentation se termine par l'épilogue de l'histoire des C.S.S. haut-viennois et par un questionnement sur la mémoire enfouie, tardive, éclatée, brouillée voire pervertie de ces camps fantômes.

07/2011

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Littérature étrangère

Potemkine ou le troisième coeur

Il y avait à l'époque près de cinquante mille Russes qui vivaient à Paris (à la veille de la Première Guerre mondiale, ils étaient à peine plus de trente-six mille dans toute la France). Ils priaient dans des églises orthodoxes, envoyaient leurs enfants dans des écoles russes et discutaient de Dostoïevski au café de La Rotonde, sur les portes duquel un habitué caustique avait proposé un jour d'inscrire le slogan : "Psychopathes de tous les pays, unissez-vous !" Fiodor Zavalichine, aussi appelé Théo, fait partie de ces Russes installés en France pour fuir la révolution bolchevique et, comme beaucoup d'entre eux, il se rend lui aussi à une projection du chef-d'oeuvre d'Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine, en novembre 1926. En tant que militaire, il a pris part en 1905 à la répression de la mutinerie au sein de la flotte russe et, lorsqu'il découvre sur le grand écran la reconstitution impressionnante de ce massacre dans le port d'Odessa, il est soudainement convaincu d'avoir participé à un crime... Il se précipite au commissariat le plus proche pour faire des aveux, puis essaie de soigner ses remords et sa culpabilité dans un hôpital psychiatrique. C'est là qu'il apprend dans les journaux le récit d'un horrible fait divers : sept femmes sont retrouvées égorgées dans une fosse commune à Deauville. Il attribue sans hésitation ce massacre à son ancien compagnon d'armes et grand mutilé, Ivan Domani, pour qui il avait justement accepté de faire des photos érotiques de sept jeunes créatures. Débute alors pour Théo un long périple chaotique, entre violence et rédemption... Potemkine ou Le troisième coeur est un livre stupéfiant qui nous confirme plus que jamais que Iouri Bouïda, qui jouit d'un grand prestige dans son pays, occupe une place de choix dans la grande tradition littéraire russe.

01/2012

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Histoire de France

La France des camps. L'internement, 1938-1946

Entre le décret du 12 novembre 1938, qui permit d'interner les " indésirables étrangers " dans des centres spécialisés, et la libération du dernier interné en 1946, six cent mille hommes, femmes et enfants ont été enfermés dans les camps français. Denis Peschanski fait ici l'histoire d'un phénomène à la fois durable et massif, que de rares ouvrages pionniers n'avaient abordé que partiellement. Républicains exilés de la guerre d'Espagne, puis " ressortissants des puissances ennemies " - qui, pour la plupart, avaient fui les persécutions antisémites et la répression politique -, enfin quelques centaines de communistes français furent les premiers à subir des mesures d'exception nées de situations d'exception. Avec l'instauration du régime de Vichy et l'occupation, communistes, Juifs et Tsiganes, ainsi que les droits-communs et les marché-noir devinrent les victimes de la politique d'internement. A partir de l'été 1942, suivant la logique d'extermination de la Solution finale, les camps se transformèrent en antichambres de la mort pour soixante-quinze mille Juifs de France déportés à Auschwitz. Ils furent remplacés, à la Libération, par tous les suspects de la Collaboration. La France des camps, à partir d'une cartographie précise, dessine ainsi la géographie inattendue d'un archipel. Deux cents camps, avec leurs bâtiments, leurs aménagements, une administration, des ministères de tutelle aux gardiens, des rapports socio-économiques avec leur région, une société internée, des solidarités, une entraide officielle et non officielle, dont la description concrète est permise par des archives abondantes, auxquelles s'ajoutent les témoignages poignants des internés eux-mêmes. Un épisode crucial de l'histoire de la France en guerre est là retracé, face aux simplifications des reconstructions mémorielles, dans sa diversité, sa complexité : son exacte réalité.

03/2002

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Droit

La justice belge, les bourreaux allemands et la Shoah

Les procès belges d'après-guerre menés contre les criminels de guerre allemands ont été perçus comme un échec. Le bilan de ces procès n'a pas répondu aux ambitions annoncées pourtant dès 1942 par le gouvernement en exil à Londres. L'idée qui s'est largement répandue est celle d'une justice qui n'aurait pas bien fait son travail et de magistrats qui se seraient montrés indifférents, voire insensibles, au sort infligé par l'occupant allemand aux Juifs de Belgique. La découverte d'archives judiciaires et l'analyse minutieuse du procès d'Otto Siegburg donnent une autre image de la justice belge. Ce chasseur de Juifs, qui a agi avec une brutalité et un acharnement inouïs, a été condamné pour crime contre l'humanité par le Conseil de guerre de Bruxelles dans un procès à rebondissements qui n'a pourtant pas fait jurisprudence. Par son analyse, Marie-Anne Weisers montre qu'il y a eu, au contraire, une volonté réelle de sanctionner les auteurs des crimes commis contre les Juifs. En remontant le cours de l'histoire du droit international jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'auteure examine l'évolution des décisions prises en matière de répression des crimes de guerre, d'abord par les Alliés, puis par le gouvernement et le Parlement belge après la Deuxième Guerre mondiale. Ces décisions politiques et juridiques ont par la suite placé les magistrats belges devant des situations insolubles. Le livre dévoile comment les membres de l'auditorat général se sont battus pour contourner les immenses difficultés auxquelles ils ont été confrontés et comment ils ont tenté de poursuivre les criminels de guerre allemands à la hauteur de la gravité des crimes commis.

05/2020

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Droit

Syndicalisme : cinq défis à relever. Unissons-nous !

Cet ouvrage collectif aborde principalement 5 thèmes : l’action revendicative, l’unité, la démocratie, l’indépendance et enfin l’Europe. Questions incontournables, même si ce ne sont pas les seules qui se posent à un syndicalisme aujourd’hui divisé et affaibli. Les causes de ce délitement sont multiples. Bien entendu, on ne peut pas ignorer la politique du patronat qui, depuis maintenant plus de trente ans, impose coûte que coûte la logique de baisse du coût du travail et l’intense guerre idéologique mise en oeuvre par les forces politiques de droite présentant le recul social comme le seul moyen de sortir de la crise. Ajoutons à ce tableau l’éclatement des garanties collectives et des formes de travail, le développement de l’individualisation et de la précarité et la répression antisyndicale patronale permanente. On comprend alors aisément que le syndicalisme ne fasse pas recette, en particulier pour les nouvelles générations qui n’ont pas connu le syndicalisme d’hier, synonyme de progrès social. Cependant, nous disent les auteurs, le syndicalisme porte lui-même une part de responsabilité. Ses pratiques parfois éloignées du salarié et son éclatement en de multiples centrales ont contribué à la désaffection des salariés et à un manque d’efficacité. Les auteurs constatent que «le syndicalisme apparaît d’une manière générale de moins en moins crédible». Le livre identifie les défis à lever et les pratiques à interroger pour que le syndicalisme prenne sa place dans la mobilisation pour un autre modèle de société. C’est la conviction commune des auteurs de ce livre, quelle que soit leur appartenance syndicale ou leurs origines professionnelles. Cependant, leur volonté de rassemblement n’est pas synonyme d’uniformité et le livre présente des contributions individuelles, à partir d’objectifs partagés par l’ensemble des auteurs, afin d’illustrer les questions à débattre.

01/2015

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Histoire internationale

Algérie, le prix de l'oubli

Après dix ans d'un conflit sanglant, les autorités algériennes veulent aujourd'hui tourner cette page d'Histoire : une loi d'amnistie générale vient donc d'être votée pour clore cette décennie de guerre, qui a débuté en 1992. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale est l'aboutissement de la politique engagée par le président Bouteflika en 1997 : elle gracie définitivement les groupes armés islamistes ; elle reconnaît aussi, pour la première fois, la question des disparus, ces citoyens enlevés par les forces de sécurité, mais refuse cependant d'admettre la responsabilité de l'Etat. La population algérienne, prise en étau entre la violence intégriste et les abus de répression, a dû affronter, seule, assassinats, massacres, enlèvements, tortures, et lois du silence. Pourtant, désormais, victimes et assassins doivent à nouveau vivre côte à côte. Comme si rien ne s'était passé. Comment peut-on " pardonner " ? Peut-on " oublier " sans que rien de cette seconde guerre d'Algérie ne soit nommé ? Sans obtenir justice, vérité ? Ou, au contraire, comment ne pas oublier ? Comment entretenir la mémoire dans un pays qui exige de tourner la page ? Comment dire ? En écoutant des Algériens raconter ce pardon imposé, cet oubli contraint, Souâd Belhaddad remonte le fil de ces années de guerre. Forts, émouvants, les témoignages recueillis de ces victimes de la terreur rendent compte de l'isolement dans lequel elles ont vécu et de leur actuelle solitude face à l'exigence du pays " d'oublier " à tout prix. Transmettre leur parole, c'est donc essayer d'imprimer un bout d'histoire vivante, en temps réel. Et s'approprier une part de mémoire " de terrain " dont on ne sait pas ce qu'il restera, une fois l'amnistie entérinée.

11/2005

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Histoire de France

Servir Napoléon. Policiers et gendarmes dans les départements annexés (1796-1814)

Veiller au salut d'un Empire qui a fini par se dilater de Rome à Hambourg, sur fond de guerre et au sortir de la Révolution, tel a été le défi relevé par la police et la gendarmerie de Napoléon. Avant même de songer au maintien de l'ordre, ces institutions ont eu à imposer dans des contrées fraîchement conquises le nouveau régime forgé en France. C'est dire l'importance de cette autre armée de Napoléon, dont les membres, Français comme indigènes, ont été à la fois les acteurs d'une mission impériale et les témoins de l'intégration en cours des départements annexés. En dévoilant les hommes sous l'uniforme, ce livre réécrit la confrontation entre occupants et occupés, gendarmes et brigands, agents de la répression et populations en rébellion. Cette histoire totale des polices propose un autre regard sur une période que l'on ne saurait plus réduire à des étiquettes aussi polémiques qu'anachroniques. Si l'Etat policier napoléonien relève du mythe, un Empire des policiers n'en a pas moins existé : suivre tout autant l'exportation des modèles institutionnels que l'expatriation des personnels, reconstituer aussi bien leurs réseaux amicaux et familiaux que le maillage des commissariats et des brigades, envisager toute la gamme des interactions avec les populations, voilà autant de clefs pour aborder les débats qui animent désormais les études napoléoniennes : l'autoritarisme libéral et la naissance d'un Etat sécuritaire, l'impérialisme culturel des fonctionnaires français, ou les cadres de l'expression politique. Prenant acte de la dimension européenne de l'expérience napoléonienne, cet ouvrage offre ainsi pour la première fois une vue d'ensemble sur cette épine dorsale du Grand Empire que forment les 15 nouveaux départements français et que surveillent, en 1811, 400 commissaires et 6 000 gendarmes.

11/2012

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Histoire de France

L'occupation italienne. Sud-Est de la France, Juin 1940-septembre 1943

A l'issue de la brève guerre franco-italienne, treize communes savoyardes (Séez, Sainte-Foy-Tarentaise, Montvalezan, Bessans, Bramans, Lanslebourg, Lanslevillard, Sollières, Termignon), dauphinoises (Montgenèvre, Ristolas) et azuréennes (Fontan, Menton) furent occupées par les troupes du Regio Esereito à la fin juin 1940 et pratiquement annexées durant trois almées, en vertu de l'application du "Bando Mussolini". En réaction au débarquement allié en Afrique du Nord, la 4e armée occupa onze départements du Sud-Est (Alpes-Maritimes, Basses Alpes, Hautes-Alpes, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Var, Drôme en totalité, Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Ain en partie) tandis que le Vlle corps d'armée débarquait en Corse, à partir du 11 novembre 1942. Quatre millions de Français furent donc occupés par deux cent mille soldats italiens, mais aussi par des Chemises noires et des policiers de l'OVRA. Celte présence étrangère suscita de multiples incidents, notamment dans les départements savoyards, la région niçoise et en Corse, où les prétentions irrédentistes étaient mal supportées. La répression ne fut pas si légère que l'on eut coutume de l'affirmer (une dizaine d'exécutés, une trentaine de morts sous la torture ou au combat, ouverture de camps de concentration à Sospel, Embrun et Modane, déportation de plusieurs centaines de résistants ou de personnalités jugées hostiles dans les pénitenciers de Ligurie, du Piémont, de l'île d'Elbe ou de Calabre). L'Occupant fut confronté à des questions incontournables en 1943 (la fortification du littoral, le STO, l'émergence des maquis. l'attitude à adopter vis-à-vis d'une importante communauté juive) tout en puisant largement dans les ressources économiques et les dépôts militaires. Au moment de la capitulation transalpine du 8 septembre 1943, quelques affrontements opposèrent les troupes italiennes à leurs anciens alliés à Chambéry, Grenoble, Gap et, surtout, en Corse où elles perdirent plusieurs centaines d'hommes.

07/2010

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Littérature étrangère

1984

Londres en 1984, le monde depuis les grandes guerres nucléaires des années 1950, est divisé en trois grands "blocs" : l'Océania, l'Eurasia et l'Estasia, en perpétuelle guerre les uns contre les autres et dirigés par différents régimes totalitaires : "l'Angsoc" pour l'Océania, le "néo-bolchévisme" pour l'Eurasia et le "Culte de la Mort" pour l'Estasia. Trois partis prétendant défendre le bas de la pyramide sociale. A côté de ces trois blocs subsiste le "Quart-monde" : territoire non-aligné et démuni, mais convoité par les trois blocs en guerre pour son contrôle total. Winston Smith, 39 ans, résidant en Océania, est employé par l'Angsoc (terme novlangue pour "Socialisme Anglais") et officie au ministère de la Vérité où il est chargé de remanier les archives historiques afin de faire correspondre le passé à la version "officielle" que le Parti souhaite projeter. Lorsque l'Océania déclare la guerre à l'Estasia, le ministère de la Vérité et son commissariat des archives où travaille Winston doivent veiller à ce que plus aucune trace écrite n'existe de l'ancienne alliance avec l'Estasia. Toutefois, contrairement à la majeure partie de la population, Winston ne réussit pas à pratiquer cette "amnésie sélective" et ne peut donc adhérer aux mensonges du Parti. Il prend alors conscience qu'il n'a pas de pensées aussi orthodoxes qu'il devrait en avoir... Susceptible d'être traqué par la Police de la Pensée (redoutable organisation de répression), il dissimule ses opinions contestataires aux yeux de ses collègues de travail. Néanmoins, désirant garder une trace de son passé, Winston enfreint la loi et couche ses pensées sur le papier. Winston malgré les précautions qu'il emploie réussira-t-il à garder le secret ?

11/2016

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Droit

De la guerre à la communauté universelle. Entre droit et politique

L'espoir né de la création de l'Organisation des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale n'a pas été suivi des bienfaits attendus et la fin de la guerre froide n'a pas été l'occasion de nouvelles avancées dans la prévention des conflits. Le monde globalisé reste en proie à la violence, aux entraves à la liberté, aux inégalités grandissantes, à un usage inconscient et destructeur des ressources de la planète. Cette situation impose de penser une nouvelle organisation de la communauté universelle, ce qui ne se fera pas sans un changement de paradigme. Le principe qui préside encore à l'organisation du monde est celui de la division en États souverains. Mais il est illusoire de croire que la souveraineté puisse être la condition de la paix. Dans un nombre grandissant d'États, elle est réduite à un pouvoir de répression. Elle ne garantit pas la liberté des groupes ni la recherche du bonheur commun. Elle fait obstacle aux avancées du droit international et elle permet l'impunité des dirigeants. Partant de ce constat, Monique Chemillier-Gendreau met sa longue expérience du droit (par l'enseignement, mais aussi par la participation à des procédures internationales) au service d'une analyse critique de la situation actuelle. Elle prône l'abandon du concept de souveraineté, porteur des possibilités de guerre, au profit de celui d'association politique des hommes libres, retour à la liberté du peuple, mais aussi à sa responsabilité. Si elle défend cette idée à l'échelle des communautés nationales, elle l'élargit à toutes les communautés politiques, infra ou supra-nationales. Partout où des hommes et des femmes assemblés ont à décider d'une part de leur destin, le politique doit être réhabilité contre l'emprise de l'économique et contre les bureaucraties actuellement à l'oeuvre.

03/2013

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Histoire internationale

Dix-sept ans dans le couloir de la mort

Richard Michael Rossi a été reconnu coupable de meurtre en 1983. " Défendu " par un avocat commis d'office, il a été condamné à la peine capitale par la Cour de l'Arizona. Depuis dix-sept ans dans le couloir de la mort, il attend la date de son exécution. Son témoignage, documenté, précis, sobre mais percutant, dresse un tableau complet des conditions de vie matérielles et psychologiques imposées aux condamnés à mort dans les prisons de haute sécurité américaines. Richard Michael Rossi nous livre également ses réflexions sur des sujets difficiles : dans quelles conditions la justice se rend-elle aux Etats-Unis ? de quel droit contraint-on les condamnés aux travaux forcés ? la répression et la vengeance sont-ils un moyen d'assainir la société ? peut-on appeler " volontaires " les prisonniers qui, dans un tel environnement, craquent et, abandonnant leurs recours en justice, demandent " volontairement " à être exécutés ? Enfin, peu de gens savent comment se déroulent exactement les exécutions et les souffrances trop souvent infligées par ces " châtiments cruels et dégradants ". " Pour décrire cet abîme pénitentiaire où la superpuissance du monde, la plus grande démocratie précipite les condamnés à mort produits en chaîne par un système judiciaire aliéné, il fallait un témoin. Pas un romancier de génie. Simplement une voix qui nous dise comment on traite des hommes au cœur de l'Amérique profonde, dans les cellules des quartiers de la mort. C'est elle qui résonne dans ce livre. Il y a des ouvrages qui nous entraînent avec eux dans une sorte de gouffre toujours plus profond, toujours plus noir. Ainsi en est-il de ce récit-là. Voici un livre à mettre entre toutes les mains " (Robert Badinter).

05/2001

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Informatique

Apache Spark. Développez en Python pour le big data

Ce livre sur le framework Apache Spark vous permet d'apprendre à développer des applications en Python en vous appuyant sur l'analyse et le traitement de données volumineuses ainsi que sur la notion d'apprentissage automatique. Après quelques définitions de termes liés au domaine de la data, vous découvrez les fondements de Spark. Vous appréhendez l'architecture logicielle du framework, ses composants et les différents langages avec lesquels il est possible de développer. Vous entrez ensuite concrètement dans la transformation de données. Fonctions numériques, alphanumériques, ajouts d'information, suppressions, agrégations de premier ordre et plus complexes sont à l'honneur. Des fonctionnalités plus avancées telles que les fonctions de fenêtrage et celles définies par les utilisateurs sont étudiées et les nombreuses API de Spark parcourues, tout en étant illustrées par des exemples. Dans la suite du livre, l'auteur dévoile l'apprentissage machine. Apprentissage supervisé, non supervisé, profond et moteurs de recommandation sont autant de concepts détaillés. Vous découvrez les différents algorithmes présents dans Spark, les manières de préparer des données à l'entraînement ainsi que les possibilités d'évaluation d'un système prédictif au travers de plusieurs mises en pratique. Les notions d'arbres de décision, de forêts aléatoires, de réseaux de neurones, de régressions linéaires et de factorisation de matrices vous sont expliquées ainsi que le traitement des informations numériques et la vectorisation de textes. Pour finir, un chapitre met en avant l'industrialisation de Spark. Déployer, déboguer et tester son application ainsi que les subtilités de l'outil pour assurer une performance optimale sont autant d'éléments cruciaux détaillés. Si les exemples de code du livre sont en Python, langage aujourd'hui le plus utilisé avec Spark, certains sont en Scala, API la plus aboutie, pour vous apporter une vision complète du framework.

01/2022

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Actualité politique France

Cynisme et mensonge. Macron ou le déni de démocratie

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, nous assistons à un recul des institutions démocratiques. Sous couvert d' "efficacité" , l'actuel président de la République détruit petit à petit les contre-pouvoirs. A l'instar de ses prédécesseurs, il souhaite imposer le programme ultralibéral tel que l'a désiré un Reagan aux Etats-Unis ou une Thatcher en Angleterre. Alors que les remèdes proposés par les économistes de l'école néo-classique ont montré depuis longtemps leurs limites, il est clair que Macron et ceux qui le soutiennent n'en ont cure. Ils ont comme objectif principal de faire triompher un type de société et un type d'homme, lesquels favorisent la toute-puissance d'une élite cherchant à accumuler toujours davantage et, partant, à préserver leurs intérêts personnels au détriment de la majorité de la population. Bien sûr, un tel déni de l'intérêt général exige la mise en place d'un mensonge permanent. Ce qui ne pose nullement problème à un pouvoir foncièrement cynique. Outre l'emploi systématique du mensonge, ce pouvoir représenté par Macron n'hésite pas à user des préjugés les plus simples pour mieux légitimer son autorité. La répression déployée lors du mouvement des Gilets jaunes et le principe de division, arme célébrée par le néomanagement dans les entreprises, sont les outils dont font preuve les gouvernants en place. En raison d'une mainmise de ces derniers sur les principaux médias, il est certain que la France subit progressivement un recul démocratique. D'où l'intérêt d'une remise en question du modèle démocratique en tant que tel. Il ne s'agit plus de favoriser une démocratie dite "participative" , mais de donner directement le pouvoir aux citoyens par la "législation directe par le peuple" .

02/2022

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Sciences politiques

Manifeste du Parti communiste. En annexe : notes sur les premières éditions du "Manifeste" et sur sa diffusion

L'école marxiste, notre école, a toujours considéré le Manifeste comme une synthèse inégalable de stratégie scientifique, annonciatrice du véritable mouvement de la classe révolutionnaire moderne, une classe internationale au même titre que le mode de production qui l'a engendrée. La diffusion du Manifeste à l'échelle mondiale est une confirmation de cette thèse. La révolution d'Octobre a donné lieu à une nouvelle période de diffusion du Manifeste dans le monde. L'enseignement du Manifeste a été contrecarré et dénaturé par la contre-révolution stalinienne et social-démocrate, par la répression nazie et fasciste. Dans la préface à l'édition polonaise de 1892, Friedrich Engels affirme que l'on peut "en quelque sorte" considérer la diffusion du Manifeste comme un instrument de mesure du développement de la grande industrie. "Dans la mesure où la grande industrie s'étend dans un pays, on voit grandir chez les travailleurs de ce pays le besoin d'être éclairés sur leur situation de classe ouvrière face aux classes possédantes ; le mouvement socialiste se répand parmi eux et le Manifeste est de plus en plus demandé". Le capital génère sans cesse de nouvelles grandes industries. C'est d'elles qu'il se nourrit, grâce à elles qu'il entretient d'énormes appareils d'Etat, qu'il paie des millions de rentiers parasitaires, corrompt la classe salariée. Après chaque crise, après chaque destruction, de nouvelles énergies sont mises en oeuvre, de nouvelles générations d'ouvriers sont embauchées, concentrées, réunies par les mêmes intérêts, aussi bien dans les vieilles métropoles que dans les nouvelles, qui vibrent aujourd'hui presque partout dans le monde. Le Manifeste répond au désir des nouvelles générations "d'être éclairé[e]s sur leur situation" et les rapproche du communisme scientifique.

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Histoire ancienne

Polémiques entre païens et chrétiens

Cet ouvrage redessine les contours des relations polémiques entre les païens et les chrétiens sous le règne de Théodose (379-395), en s'inscrivant notamment dans les perspectives ouvertes par l'identification de l'auteur de l'Histoire Auguste en la personne de Nicomaque Flavien senior (334-394) et en apportant à cette thèse de nouveaux arguments. Un certain nombre d'intellectuels païens de l'Antiquité tardive (IVe et Ve siècles) avaient entrepris une guerre à mots couverts contre la pensée chrétienne en train de s'installer. Au coeur de ce jeu antagoniste se place la figure complexe et polymorphe de Nicomaque Flavien senior. Les chrétiens en avaient fait l'un de leurs adversaires privilégiés. Placé par ses fonctions officielles auprès de Théodose au centre du système judiciaire, il fut un juriste avisé, rédacteur de lois pour le Prince mais aussi habile propagandiste, dans l'Histoire Auguste, de thèmes idéologiquement très proches des positions de l'aristocratie païenne, par exemple en matière de morale sexuelle ou de gestion des patrimoines. L'analyse de documents méconnus permet en outre de penser que l'homme fut un adepte du néo-platonisme, ce qui n'avait jamais été établi jusque-là. La crainte de la répression policière l'a conduit à crypter son message politique et religieux en recourant de manière systématique aux ressources inépuisables de l'art de la fiction. L'auteur propose une analyse originale de ce qu'il appelle " le malaise païen ", fondée sur le constat que les païens comme les chrétiens privilégiaient dans l'expression et la défense de leurs convictions religieuses des formes littéraires élaborées. Fiction et religion constituent ainsi deux thématiques communes à tous les intellectuels de l'époque et elles ne sauraient être dissociées dans l'approche d'une période aussi riche.

01/2012

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Histoire internationale

La Hongrie des Habsbourg. Tome 2 : de 1790 à 1914

Entre la mort de Joseph II et l'attentat de Sarajevo, la Hongrie, intégrée dans la Monarchie des Habsbourg, est entrée dans la modernité économique, politique et culturelle, non sans souffrir de la tutelle viennoise jusqu'à 1867. Préparée par la pensée éclairée solidement enracinée et vingt ans d'efforts réformistes sous l'étouffant gouverneraient de l'ère Metternich (1815-1848), la révolution de 1848 liquida le système féodal et instaura un régime parlementaire. Ni la brutale répression de 1849, ni les efforts du néo-absolutisme ne purent toutefois plier la résistance des vaincus et en 1867, François-Joseph fut contraint d'accepter le Compromis qui transforma l'Empire d'Autriche en une Double Monarchie et entérina les règles de fonctionnement du dualisme. Dans la période du dualisme (1867-1914), l'action des gouvernements libéraux a valu à la Hongrie une croissance économique soutenue, un système éducatif performant, une justice humanisée, et aussi le respect de la liberté de conscience, encouragée par une presse libre et dynamique. Ces profondes transformations trouvèrent leur expression dans l'essor de Budapest qui devint une grande capitale européenne, sur le modèle de Paris, de Vienne ou de Berlin. L'Exposition de 1896, organisée pour marquer le Millénaire de l'arrivée des Hongrois dans le Bassin des Carpates, célébra les succès du présent et témoigna de la foi dans l'avenir. Mais le poids des archaïsmes sociaux et l'appréhension de risques que faisait courir au pays le conflit avec les nationalités empêchèrent même après 1900 l'adoption du suffrage universel dans un pays profondément attaché à sa tradition parlementaire. Ces querelles ont malheureusement occulté l'image de la Hongrie libérale et son rayonnement dans le domaine littéraire, musical, artistique et n'ont laissé apparaître qu'une image malveillante de "prison des peuples" persécutant les nationalités minoritaires.

12/2011

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Histoire de France

1914-1919 ceux qui protestaient

1914-1918 fut un intermède belliciste entre deux époques marquées par un fort rejet de la guerre. En 1914 il ne fallut que quelques jours pour que les très nombreuses voix pacifistes qui s'élevaient dans tous les milieux et parmi toutes les sensibilités politiques soient submergées par la vague de violence qui déferlait sur l'Europe. En 1918 l'évidence du désastre et le deuil immense qu'il avait provoqué redonnèrent à ces voix toute leur pertinence et leur poids. Bien des années après, l'influence de ces idées se fait encore sentir dans l'historiographie, au point d'affecter l'analyse de la contestation pendant la durée même du conflit. Galit Haddad reprend donc cette question à nouveaux frais. Elle s'affranchit de la politique et de l'idéologie en questionnant la protestation en tant que phénomène culturel, à travers une analyse du discours des contestataires, combattants et civils, homme ou femmes. Elle décrypte l'argumentaire qu'ils déploient dans un contexte qui leur est hostile, marqué par la répression et les arrestations, ainsi que les rythmes suivis par ce mouvement multiforme. Mais, surtout, elle y expose une découverte qui fera date : il est impossible de comprendre le phénomène de la protestation sans le relier aux idées que se formaient les acteurs sur la durée de la guerre et sur les perspectives de défaite ou de victoire. Ainsi, à partir du moment où la contre-offensive alliée de juillet 1918 ouvre le chemin du succès final, la contestation combattante disparaît de l'armée française. Débarrassée de ses préjugés, cette analyse de la protestation permet au lecteur de rejoindre combattants et civils dans leurs angoisses et leurs espérances d'êtres ordinaires confrontés à un drame qui les dépasse.

03/2012

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Russie

Smolensk. La cité du malheur russe

La Russie d'hier, d'aujourd'hui et de toujours racontée à travers sa ville emblématique. Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette " Ville héros ", l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la " déplorable catastrophe " que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katyn où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la " Grande Guerre patriotique ", portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.

01/2023

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Droit pénal

Le risque en droit pénal

La notion de risque est doublement incertaine : elle n'est pas définie par la loi et elle contient une part irréductible d'aléa quant à sa concrétisation en dommage. Pourtant, le législateur ne cesse de recourir à la notion de risque en droit pénal, qu'il soit de fond ou de forme, de sorte que la légitimité de son usage en cette matière peut être mise en doute. La présence d'une notion aussi incertaine au sein d'un droit qui met en cause les droits fondamentaux de la personne doit interpeller, d'autant plus que risque et droit pénal sont par nature contradictoires : le risque est incertain, immatériel et relève de la prévention tandis que le droit pénal est le droit de la répression, de la matérialité et de la certitude. Si l'étude de leurs natures respectives a permis de dépasser cette contradiction, la légitimité du droit pénal à saisir un risque n'en reste pas moins précaire. Pour la garantir, il ne pourra s'agir que d'un certain risque, c'est-à-dire un risque pourvu d'une certaine qualité. A partir de l'étude des principes fondamentaux du droit pénal, de ses concepts juridiques et de ses sources supralégislatives, cette recherche proposera de définir les critères théoriques d'un risque pénalement saisissable en toute légitimité. Leur confrontation avec le droit positif permettra ensuite de révéler si l'exploitation du risque en droit pénal fait perdre ou non à ce dernier sa légitimité. "La thèse de Madame Adra Zouhal devrait assurément intéresser de nombreux lecteurs. Ceux bien sûr qui suivent les travaux de droit pénal avec une attention particulière. Mais aussi ceux dont la réflexion est d'habitude orientée vers d'autres disciplines juridiques, tant il est vrai que l'appréhension du risque est depuis longtemps constatée dans d'autres branches du droit" Edouard Verny

06/2021

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Religion

L'abbé du Chaila (1648-1702). Du Siam aux Cévennes, 2ème édition

La mort de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert, le 24 juillet 1702, qui a marqué le début de la guerre des camisards, n'a cessé de déchaîner polémiques et controverses. Bourreau pour les uns, martyr pour les autres, l'abbé du Chaila restait, au fond, un inconnu. Robert Poujol s'est penché, sur ce destin. Faisant œuvre d'historien moderne, l'auteur, qui a longuement interrogé les archives, nous découvre un homme complexe dont la vie offre de déroutantes facettes. Issu d'une famille du haut Gévaudan, violente et batailleuse (son père ne fut-il pas poursuivi pour actes de brigandage ?), l'abbé François de Langlade du Chaila, après avoir été ordonné prêtre vers 1681, vient tenter sa chance à Paris. En 1685, il accompagne l'abbé de Choisy envoyé en mission auprès du roi de Siam. De retour en France, il est bientôt nommé inspecteur des Missions en Cévennes et se fera, à ce titre, l'agent des conversions forcées. Ayant fondé le séminaire de Saint-Germain-de-Calberte, l'abbé du Chaila, devenu l'homme de confiance de Basville, sera, entre 1687 et 1702, l'instrument administratif et policier chargé de la surveillance et de la répression. L'auteur ne se laisse pas emporter par l'esprit partisan : le choix du préfacier, Jean-Robert Armogathe, historien catholique, et celui du postfacier, Patrick Cabanel, historien protestant, tous deux cévenols, en est la preuve. Robert Poujol décrit enfin les Cévennes austères et irréductibles qui servent de cadre à la vie et à la mort de l'abbé du Chaila. Derrière le combat qui oppose le terrible inspecteur à ses administrés, on devine le vieil antagonisme culturel entre haut et bas Gévaudan. Un ouvrage vivant et passionné, illustré de nombreux documents.

03/2002