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Extraits

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Espagnol apprentissage

Les caïds. Edition bilingue français-espagnol

De ces six nouvelles réunies sous le titre Les caïds, publiées pour la première fois en 1959, Mario Vargas Llosa dit qu'il s'agissait d'une "tentative de roman". A l'approche si particulière de la réalité, caractéristique de ses romans, l'écriture ajoute une violence nouvelle, celle du Pérou de la fin des années 1950 - une violence qui, sous toutes ses formes, semble être, pour les jeunes protagonistes de ces histoires, l'unique moyen d'action envisageable et efficace. Imaginés par un auteur âgé de vingt ans à peine, les thèmes et personnages campés dans ces nouvelles, servis par un style précurseur de celui des grands romans, constituent la première pierre de l'édifice de l'oeuvre de Vargas Llosa, celle qui aura permis au futur Prix Nobel de littérature de se faire connaître.

02/2018

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Critique littéraire

Lettres à un jeune romancier

À l'instar du Rilke des Lettres à un jeune poète, Mario Vargas Llosa répond ici aux questions que lui adresse un futur écrivain curieux de connaître les ressorts cachés de l'art du roman. Ce jeune interlocuteur réel ou virtuel - on ne le saura jamais - est le destinataire de douze lettres qui associent, à des degrés divers, l'érudition, la confidence, l'exposé théorique et les conseils pratiques. Vargas Llosa y évoque la naissance de sa vocation, et développe à cette occasion la " parabole du ver solitaire ", se souvient de ses débuts difficiles et analyse avec intelligence et passion l'influence des grands maîtres qui ont marqué son apprentissage : Cervantès et Flaubert au premier chef, mais aussi Kafka, Joyce, Faulkner, Onetti et Cortàzar, entre autres. L'exercice critique se double, dans ces pages, d'un commentaire sur certains aspects techniques de l'écriture romanesque : " les vases communicants ", " les mutations et le saut qualitatif ", " la boîte chinoise " ou le fameux " catoblépas " cher à Borges y sont autant de métaphores visant à éclaircir le mystère qui donne au roman son pouvoir de persuasion et le place, aujourd'hui, parmi les inventions les plus surprenantes de la culture moderne.

05/2000

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Littérature étrangère

Contre vents et marées

Romancier et dramaturge, Mario Vargas Llosa est aussi un essayiste aux goûts éclectiques. Si son pays, le Pérou, le préoccupe au premier chef - son histoire, son devenir politique, et, au-delà, l'avenir de toute l'Amérique latine -, ces pages, écrites entre 1962 et 1983, témoignent d'un intérêt passionné pour les grandes questions du moment : quel type de société pour l'Amérique latine ? Quel rôle l'intellectuel doit-il jouer dans la cité ? Sa querelle avec Günter Grass montre qu'il n'entend pas laisser enfermer son pays dans la vision misérabiliste qu'on a trop souvent du tiers monde. Critique littéraire, il juge d'un regard aigu Sartre, maître primordial et contesté, et Camus l'humaniste, mais il éclaire aussi d'une plume sincère et originale des oeuvres aussi diverses que celles de Bataille et de Jean-François Revel. Quelque sujet qu'il aborde, Vargas Llosa y apporte son talent généreux, sa fougue et sa verve, en une grande leçon de lucidité.

11/1989

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Littérature Espagnole

L'appel de la tribu

Dans Le poisson dans l'eau (Editions Gallimard, 1995), la première partie de son autobiographie, Mario Vargas Llosa partageait avec ses lecteurs deux périodes décisives de son existence : d'une part, le temps de son enfance, de son adolescence et de sa jeunesse ; d'autre part, les trois années qu'il a consacrées à parcourir le Pérou, entre 1987 et 1990, en tant que candidat à l'élection présidentielle. Avec L'appel de la tribu, il reprend d'une certaine manière ce récit et nous livre une autre partie de son autobiographie. Mais, à la différence de la précédente, qui reposait sur un récit factuel, il propose un autoportrait intellectuel, dont le but est de nous aider à mieux comprendre l'évolution de sa pensée politique. Nous sommes ainsi invités à découvrir les sept auteurs qui ont marqué son passage du marxisme le plus orthodoxe au libéralisme, grâce à une analyse de leurs oeuvres. Il s'agit d'Adam Smith, de José Ortega y Gasset, de Friedrich August von Hayek, de sir Karl Popper, de Raymond Aron, de sir Isaiah Berlin et de Jean-François Revel. L'approche, passionnée et brillante, nous révèle de nouveaux aspects de la pensée de ces philosophes, ainsi que de la trajectoire vitale et intellectuelle du grand romancier péruvien.

02/2021

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Littérature Espagnole

Les vents

Perdu dans les rues de Madrid, un vieil homme déambule à la recherche de son domicile. Ressassant les souvenirs d'un monde disparu, il imagine une ville future privée de musées, de librairies et de salles de cinéma où les lieux de culture et de rencontre sont désormais tout aussi virtuels que l'amour et où les nouvelles technologies asservissent la collectivité pour imposer leur nouveau modèle de consommation. A la croisée du conte et de la dystopie, ce roman sonde avec mélancolie l'obsolescence programmée d'un monde et de la vie d'un homme.

05/2023

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Poches Littérature internation

Mario Vargas Llosa coffret 3 volumes. La fête au Bouc ; La tante Julia et le scribouillard ; Qui a tué Palomino Molero ?

La tante Julia et le scribouillard À dix-huit ans, "Varguitas" fait mollement des études de droit, travaille un peu à la radio, écrit des nouvelles et est éperdument amoureux de la tante Julia, belle divorcée de quinze ans son aînée. Malgré les obstacles, leur amour triomphera. Qui a tué Palomino Molero ? Le corps d'un jeune homme affreusement mutilé, accroché à un arbre, a été découvert par un jeune chevrier. L'enquête conduit le lieutenant Silva et le sergent Lituma dans l'univers préservé d'une base militaire dirigée par le colonel Mindreau, et dans le labyrinthe de la petite ville de Talara organisée autour de la gargote de Doña Adriana. D'un côté, le monde secret de l'armée, de l'autre toute une population haute en couleur, pitoyable, mesquine, truculente. Qui, dans tout cela, a tué Palomino Molero ? Au suspense sans faille d'un véritable roman policier, Mario Vargas Llosa greffe une rigoureuse analyse des problèmes sociaux du Pérou et une dénonciation ironique, implicite, des mécanismes du pouvoir. La fête au Bouc Que vient chercher à Saint-Domingue cette jeune avocate new-yorkaise après tant d'années d'absence ? Les questions qu'Urania Cabral doit poser à son père mourant nous projettent dans le labyrinthe de la dictature de Rafael Leonidas Trujillo, au moment charnière de l'attentat qui lui coûta la vie en 1961. Dans des pages inoubliables, le roman met en scène le destin d'un peuple soumis à la terreur et l'héroïsme de quatre jeunes conjurés qui tentent l'impossible : le tyrannicide. Leur geste, longuement mûri, prend peu à peu tout son sens à mesure que nous découvrons les coulisses du pouvoir : la vie quotidienne d'un homme hanté par un rêve obscur et dont l'ambition la plus profonde est de faire de son pays le miroir fidèle de sa folie.

12/2010

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Littérature étrangère

Le rêve du Celte

Le thème central de ce roman, conduit au rythme haletant des expéditions et des rencontres du protagoniste, est la dénonciation de la monstrueuse exploitation de l’homme par l’homme dans les forêts du Congo, alors propriété privée du roi Léopold II de Belgique, et dans l’Amazonie péruvienne, chasse gardée des comptoirs britanniques jusqu’au début du XXe siècle. Personnage controversé, intransigeant, peu commode, auteur d’un célèbre rapport sur l’Afrique qui porte son nom, l’aventurier et révolutionnaire irlandais Roger Casement (1864-1916) découvre au fil de ses voyages l’injustice sociale mais également les méfaits du colonialisme qu’il saura voir aussi dans son propre pays. Au rêve d’un monde sans colonies qui guidera son combat, viendra ainsi s’ajouter, comme son prolongement nécessaire, celui d’une Irlande indépendante. Tous les deux vont marquer la trajectoire de cet homme intègre et passionné dont l’action humanitaire deviendra vite une référence incontournable mais dont l’action politique le conduira à mourir tragiquement dans la disgrâce et l’oubli. Mario Vargas Llosa exhume ici une fascinante figure historique et, pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, la replace brillamment dans son époque et dans la trame unique de son destin. Mais en même temps, il nous invite à réfléchir sur des sujets strictement contemporains comme le nationalisme, l’homophobie ou les séquelles du colonialisme européen en Afrique et en Amérique latine.

10/2011

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Littérature étrangère

L'extinction des coléoptères

Une descendante d’immigrés allemands au sud du Chili. L’extinction du ceroglossus magellanicus. Un agent d’entretien chargé de la surveillance du sous-sol du Collège allemand de Temuco. Des photos en noir et blanc. Un journaliste retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Une nouvelle variété de blé transgénique. Un avocat candide épris d’une escort-girl américaine. Sept façons de provoquer un loup. Des champs de blé à perte de vue, un araucaria aussi haut qu’un immeuble, des poissons phosphorescents et la plus surprenante collection de pénis de plâtre jamais découverte au monde.

10/2015

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Littérature étrangère

Tours et détours de la vilaine fille

Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille ", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon ". Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard (1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou.

10/2006

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Littérature Espagnole

Le tour du monde en 80 textes (ou presque)

Ce receuil regroupe une trentaine de chroniques de voyage, nous invitant à parcourir les paysages andins, du Pérou à la Bolivie, jusqu'aux confins de l'Europe, à Berlin, Rome ou Londres. Mario Vargas Llosa se révèle véritable "citoyen du monde" , témoignant avec clairvoyance de ses évolutions sociales et politiques et posant son regard de journaliste sur les traditions culturelles de pays lointains (Hawaï, les îles marquises, le Japon,...). Ces quelques chroniques démontrent surtout que Mario Vargas Llosa est un homme curieux de tout, un écrivain nourri de multiples lectures dont la plume n'a de cesse d'interroger le théâtre du monde.

05/2023

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Littérature sud-américaine

La Guerre de la fin du monde

Alors que le Brésil, en renversant l'empire et la société traditionnelle, se dote d'une république musclée, un prophète se lève dans le désert du Nordeste pour, rassemblant les gueux, prostituées, monstres et bandits du sertao, fonder une sorte de phalanstère mystique. Un Ecossais, anarchiste et phrénologue, le suit à la trace et cherche vainement à rejoindre ce paradis libertaire, mais ses pulsions humaines, trop humaines, viennent ruiner ses espoirs. Cette cité rebelle aux lois, qui fulmine contre l'Antéchrist et refuse en bloc le paiement de l'impôt, le système décimal, le recensement, la circulation de l'argent et l'économie de marché, résistera victorieusement à trois sanglantes opérations militaires avant de succomber.

05/1983

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Littérature sud-américaine

La Ville et les chiens

Au collège Leoncio Prado de Lima, au Pérou les cadets ont fondé " le cercle ", groupe secret de quatre garçons décidés à contrer la terrible discipline qui les écrase. Surnommés " les chiens ", ces jeunes gens ont institué leurs propres règles. Brimades, vols, mensonges voilà le monde sur lequel règne le plus fort d'entre eux, le Jaguar. Devenus hommes, les chiens tenteront de situer les frontières entre le bien et le mal, l'honneur et la trahison, le courage et la lâcheté. Le prix Biblioteca Breve et le Prix espagnol de la critique ont couronné ce roman qui peint l'exaspération sexuelle d'un groupe d'adolescents, contraints à la plus sévère éducation.

11/2008

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Littérature sud-américaine

La Tante Julia et le scribouillard

Lorsque la table du déjeuner familial est desservie et que s'annonce un après-midi sans surprise et sans sorties, que faire ? En Amérique latine, des millions d'hommes et surtout de femmes attendent alors le moment de tourner le bouton de la radio pour absorber leur dose quotidienne de rire, de larmes et de rêve. C'est derrière les feux de cette rampe-là, faussement clinquante, que le grand romancier péruvien nous mène : acteurs vieillis dont seule la voix séduit encore, tâcherons de l'écriture dévorés par le halo d'une gloire illusoire, requins de l'audio-visuel artisans de la misère de leurs "créateurs". Pedro Camacho, un as du feuilleton radio, arrive alors à Lima. Il n'a d'autre vie que celle de ses personnages et de leurs intrigues. Enfermé jour et nuit dans la loge de l'immeuble de la radio, il manipule les destinées de ces êtres imaginaires qui font battre le coeur des auditeurs. Mais voilà que, au comble de la gloire, son esprit s'embrume : comme des chevaux fous, ses héros franchissent les barrières, font irruption dans des histoires qui ne sont pas les leurs et engendrent une avalanche de catastrophes : les auditeurs affolés portent plainte... En contrepoint, nous est contée l'histoire de "Varguitas" : à dix-huit ans, il poursuit, mollement, des études de droit, comme l'exige son père. Installé dans un cagibi, il gagne quelques sous en rédigeant les bulletins de nouvelles pour la radio de Lima et rêve de faire publier les nouvelles qu'il écrit à ses (nombreux) moments perdus. Pour la première fois, Mario Vargas Llosa parle ici à la première personne et raconte son histoire : "Varguitas" n'est autre que lui et la tante Julia, fraîchement divorcée, de quinze ans son aînée, a bien existé. Malgré l'opprobre familial et le rocambolesque bureaucratique, il finira par l'épouser. Il est difficile de mieux conjuguer le rétro, le kitsch et le mélo que Mario Vargas Llosa le fait dans ce livre, l'un des plus éblouissants témoignages sur ce qu'est aujourd'hui le vécu, le ressenti, le rêvé de l'homme moyen en Amérique latine.

01/1980

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Littérature sud-américaine

Temps sauvages

Conçu comme une redoutable machine narrative, Temps sauvages nous raconte un épisode-clé de la guerre froide : le coup d'Etat militaire organisé par les Etats-Unis au Guatemala en 1954, pour écarter du pouvoir le président légitime Jacobo Árbenz. Ce nouveau roman constitue également une sorte de coda à La fête au Bouc (Gallimard, 2002). Car derrière les faits tragiques qui se déroulent dans la petite République centroaméricaine, le lecteur ne manquera pas de découvrir l'influence de la CIA et de l'United Fruit, mais aussi du ténébreux dictateur de la République dominicaine, Trujillo, et de son homme de main : Johnny Abbes García. Mario Vargas Llosa transforme cet événement en une vaste fresque épique où nous verrons se détacher un certain nombre de figures puissantes, comme John Peurifoy, l'ambassadeur de Washington, comme le colonel Carlos Castillo Armas, l'homme qui trahit son pays et son armée, ou comme la ravissante et dangereuse miss Guatemala, l'un des personnages féminins les plus riches, séducteurs et ambigus de l'oeuvre du grand romancier péruvien.

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Littérature étrangère

Les chiots

Cuéllar est sauvagement attaqué par un chien et cette tragédie, qui devait rester secrète, marque l'histoire d'un groupe d'adolescents, Les Chiots, qui commencent à découvrir la liberté, l'amour et le sexe. La langue de Mario Vargas Llosa possède la souplesse, la sonorité et la musicalité qui le signalèrent, dès ses premiers livres, comme une des figures les plus importantes des lettres hispano-américaines. Dans ce récit en prose expérimentale publié en 1967, Vargas Llosa fait, à travers une histoire amère et peut-être nostalgique, le portrait de la haute bourgeoisie liménienne. L'illustration, aux mains de Xavier Miserachs, représente cette même histoire de transition adolescente, mais située en Espagne et avec d'autres personnages qui, pourtant, transmettent la même fougue et leur envie de vivre. La narration visuelle, aussi dynamique et ambitieuse que le texte, progresse en un jeu de lignes parallèles qui enrichit la vision du lecteur.

10/2011

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Critique littéraire

La vie en mouvement. Entretiens avec Alonso Cueto

"Voici quarante ans, en 1966, les Editions Gallimard publiaient le premier roman d'un jeune auteur péruvien totalement inconnu en France, mais qui venait d'obtenir à Barcelone le prix Biblioteca Breve, l'un des prix les plus prestigieux du monde hispanique. La ville et les Chiens, qui parut sous la couverture étoilée de la collection "La Croix du Sud", a été perçu au premier abord comme un nouveau pari de son responsable, Roger Caillois, qui nous avait fait découvrir tant de merveilles de l'Amérique latine. Or bientôt la critique ne parla plus de "pari" mais plutôt de grande découverte, car le roman remporta un succès foudroyant auprès des lecteurs de l'hexagone. Mario Vargas Llosa les avait, en effet, aussitôt séduits par la force de son imaginaire, par la beauté de sa langue et par sa surprenante maîtrise de l'art du roman". Antoine Gallimard.

05/2006

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Critique littéraire

De sabres et d'utopies. Visions d'Amérique latine

Ce livre n´est pas un simple recueil d´articles de Mario Vargas Llosa ou une nouvelle sélection de ses essais. C´est un volume savamment construit qui décrit le parcours politique et intellectuel du romancier péruvien depuis le début des années soixante - l´époque de son engagement marxiste - jusqu´en 2009. Le responsable scientifique de cette édition, le journaliste, universitaire et écrivain espagnol Carlos Granés, a accompli un véritable travail de fourmi. Il a cherché et recherché dans des bibliothèques et des archives cubaines, espagnoles, argentines et américaines les textes essentiels retraçant l´évolution de la pensée de Mario Vargas Llosa. Comme il l´explique dans sa préface, son but était de répondre à un certain nombre de questions "Quels sont les postulats libéraux de Vargas Llosa ? Quelle est sa position face à la réalité latino-américaine ? Quels sont les dangers et les espoirs qu´il entrevoit pour le continent ? Comment ses idées et ses engagements ont pris forme ?". A ce récit d´une vie d´écrivain marquée par la politique et le débat d´idées viennent s´ajouter des pages remarquables consacrées récemment à bon nombre d´écrivains et d´artistes latino-américains tels que Frida Khalo, Botero, Lezama Lima, Cabrera Infante, Octavio Paz et Jorge Luis Borges. Le résultat est un livre passionnant et original qui apporte un éclairage singulier sur un grand romancier nous permettant de mieux comprendre son histoire, sa culture et son siècle.

10/2011

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Poches Littérature internation

Le Paradis. Un peu plus loin

Le 7 avril 1803 naît à Paris la militante féministe et ouvriériste Flora Tristan. Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans son faré des îles Marquises. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Florita l'Andalouse et Koké le Maori, deux êtres libertaires, passionnés, profondément humains, hantés par une quête de l'absolu qui donne à leur vie une dimension tragique, et qui vécurent l'enfer pour avoir désespérément voulu bâtir le Paradis. A travers les destins croisés d'une militante et d'un artiste, Mario Vargas Llosa évoque, dans un roman à la construction magistrale, les grandes utopies politiques et artistiques des temps modernes.

02/2005

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Critique littéraire

La vérité par le mensonge

Bibliothécaire adjoint d'un club de Lima dans sa jeunesse, Mario Vargas Llosa fut possédé très tôt par ce vice impuni qui ne l'a jamais quitté : la lecture. Il nous en donne encore la preuve en analysant ici plus de trente chefs-d'oeuvre romanesques du XX ? siècle et en scrutant la figure de ces romanciers majeurs que furent Joyce et Faulkner, Camus et Bellow, Nabokov et Hemingway, et bien d'autres encore. Sa complicité de plume lui fait entrevoir l'alchimie particulière du roman contemporain, qui repose notamment sur ce "mentir-vrai" cher à Aragon. Le mensonge de la fiction, développe-t-il dans ces pages, nous renvoie la vérité de nos manques et de nos désirs, celle de nos propres démons ; et nous permet ainsi de vivre en "intelligence" avec eux. Mais ce faisant, l'écrivain prolixe et infatigable lecteur qu'est Vargas Llosa ne trace-t-il pas son autobiographie littéraire ? Il nous transmet en tout cas son enthousiasme pour la littérature et nous invite à lire et à relire passionnément les grands maîtres de notre temps.

04/2006

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Critique littéraire

Le langage de la passion. Chroniques de la fin du siècle

Qu'il brosse le portrait de Nelson Mandela, qu'il évoque la figure de Bob Marley ou qu'il restitue en eau-forte le calvaire d'une Frida Kahlo puisant dans ses plaies la force de créer, Mario Vargas Llosa nous parle ici de ses passions et de ce vice impuni qui l'a toujours possédé : une inlassable curiosité pour le monde dans lequel nous vivons. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit devenu au fil des ans l'un des chroniqueurs les plus présents et les plus lucides de notre temps. Mais Le langage de la passion n'est pas seulement une vaste fresque où l'on retrouve les événements, les personnages et les débats qui ont marqué la fin d'un siècle et le début d'un nouveau millénaire. En filigrane, Mario Vargas Llosa dessine également l'autoportrait d'un homme en mouvement qui regarde son époque avec fascination et avec méfiance, toujours ouvert et concerné, toujours critique et vigilant.

02/2005

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Littérature étrangère

La Demoiselle de Tacna. Pièce en 2 actes

L'écrivain fécond, lorsqu'il jette un regard en arrière et contemple ce qu'il a écrit, cherche à comprendre ce qui le pousse à créer des oeuvres aussi diverses. Comment les histoires naissent-elles ? Quelle magie commande à la main hésitante du scribe le parcours sinueux d'un destin ? Pourquoi le romancier Belisario qui veut à tout prix écrire une belle histoire d'amour finit-il par nous brosser le portrait, ou grotesque ou pathétique, d'une très vieille dame qui fut, à Tacna, aux frontières péruviennes, une jeune fille frustrée dans son amour, privée d'espoir, et vouée, entre les langes et l'éducation des enfants de la cousine qui l'a recueillie, aux radotages d'une grand-mère ? Tel est le sujet de cette pièce dramatique, la première que publie le romancier péruvien Mario Vargas Llosa, une oeuvre théâtrale qui interroge les plus secrets mouvements de la création littéraire.

05/1983

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Poches Littérature internation

Le poisson dans l'eau

Traduit de l'Espagnol par Albert Bensoussan Au lendemain de la défaite de Mario Vargas Llosa aux élections présidentielles de son pays, on a pu dire "Tant pis pour le Pérou, tant mieux pour la littérature". L'écrivain s'était-il donc fourvoyé en se lançant, sur un coup de cœur, dans la bataille électorale ? Etait-il devenu, trois ans durant écarté de la république des lettres, un " poisson hors de l'eau " ? C'est pour y voir plus clair qu'il a rédigé ces Mémoires où il analyse sa longue et dure campagne avec une précision d'entomologiste. Mais pourquoi ne privilégier que cette aventure de l'homme public sans remonter là où tout débuta, à cette journée de ses dix ans où son père, qu'il avait toujours cru " au ciel ", fait dans sa vie une irruption fracassante et dévastatrice ?

02/1997

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Littérature étrangère

En selle avec Tirant le Blanc

Cet essai est né d'un coup de foudre et de trente ans de passion littéraire. Jeune étudiant à Lima, Mario Vargas Llosa découvrit au cours de ses lectures le premier roman de chevalerie de l'histoire, Tirant le Blanc, du Valencien Joanot Martorell. Ce texte du XVe siècle, dont la gloire fut préservée par Cervantès qui en revendique l'influence dans son Don Quichotte, séduisit le jeune homme qui, plus tard, non content de convaincre l'éditeur espagnol de republier en 1969 un texte médiéval écrit en catalan, en rédigea la longue préface. Cet essai primordial, qui analyse finement les enjeux littéraires et la portée de ce roman, est enfin disponible en français, complété par deux autres études de l'écrivain péruvien qui témoigne ainsi d'un engouement pour les livres de chevalerie jamais démenti en trente années d'écriture et de sa relation passionnelle et passionnée avec Tirant le Blanc, son héros breton. Revêtant l'armure des preux chevaliers et relevant le gant de la critique littéraire, Mario Vargas Llosa nous adresse ici un authentique cartel de défit.

10/1996

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Critique littéraire

L'UTOPIE ARCHAIQUE. José Maria Arguedas et les fictions de l'indigénisme

Le 28 novembre 1969, le romancier péruvien José María Arguedas se donne la mort devant un miroir. Il était l'une des figures majeures du mouvement indigéniste latino-américain, un écrivain connu pour son engagement révolutionnaire et ses prises de position anti-impérialistes. Anthropologue, universitaire et intellectuel militant, Arguedas a pris cette décision en pleine conscience. Mario Vargas Llosa s'interroge ici sur le sens de cet acte et, trente ans après les faits, nous offre une analyse de l'homme et de l'époque. Au coeur de ce drame, se trouve le piège de l'utopie indigéniste : le rêve d'un retour au monde mythique des Incas, aux temps d'une société traditionnelle, magico-religieuse, parlant quechua et fidèle à ses valeurs communautaires. Vargas Llosa dénonce les limites de ce rêve passéiste qui hante encore la pensée révolutionnaire latino-américaine. Le cas d'Arguedas lui permet de montrer comment cette utopie a été vécue par la conscience déchirée d'un romancier qui y a cru avec ferveur et a fini par succomber à ses contradictions. A la croisée des chemins entre biographie, histoire et critique littéraire, L'utopie archaïque est un livre exemplaire : il dévoile les mécanismes idéologiques qui transforment souvent la peur de l'avenir en une quête dangereuse du passé.

03/1999

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Théâtre

Le fou des balcons

"La nostalgie de Lima coloniale et l'amour de ses balcons en bois ouvragés est une véritable leçon d'histoire sur la relation conflictuelle entre le Pérou et l'Espagne. Le professeur Brunelli a voulu récupérer ces ruines de la splendeur passée. Pour ce qu'il considère comme une nouvelle "croisade", il a mobilisé une véritable armée d'adeptes et de fanatiques, dont sa fille Ileana. Face à cet homme du passé se dresse l'ingénieur Canepa, architecte de la modernité, qui rêve de transformer Lima en une cité du XX ? siècle. Une idylle unit le fils de ce dernier à Ileana la fille de Brunelli. Il ne restera au vieil idéaliste qu'à se pendre à l'une de ces ruines en bois. Mario Vargas Llosa nous propose une fable éclairante sur le Pérou d'aujourd'hui, partagé entre l'archaïsme et la modernité, et nous donne, pour sa quatrième pièce de théâtre, une éblouissante fantaisie dramatique". Albert Bensoussan.

12/1993

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Ethnologie

De l'égalite à la pauvreté. Une socio-histoire de l'assistance en Belgique (1895-2015)

Depuis le début des années 1970, la réduction de la pauvreté est un axe majeur des politiques sociales dans les pays industrialisés. En Belgique, la mobilisation d'acteurs sociaux et politiques a débouché sur la création du minimex en 1974 et la publication du Rapport général sur la pauvreté en 1994. Pourtant, en dépit de l'omniprésence de la question dans les discours et l'action publics, la pauvreté n'aurait pas diminué à en croire les chiffres. Au contraire : elle concernait 11,53% de la population en 1985 et en 2016. Pourquoi l'impressionnant déploiement des politiques assistancielles "ciblées" sur les pauvres est-il allé de pair avec une croissance de la pauvreté ? Le paradoxe n'est qu'apparent, comme l'ouvrage se propose de le montrer. En réalité, la dynamique qui a fait des "pauvres" un nouveau sujet politique et articulé la "question sociale" autour de nouvelles catégories sociales "à risque" (les "jeunes", les "exclus", les "SDF", ...), a accéléré la déstructuration des institutions et des valeurs de la société salariale. Dans ce cadre, le remplacement d'une vision fondée sur la sécurité sociale et le droit social par la lutte contre la seule "pauvreté" a contribué au discrédit des politiques keynésiennes d'après-guerre et des institutions qui les ont portées. Loin d'être la résurgence d'une question obsolète, la lutte contre la pauvreté est aujourd'hui un phénomène qui reconfigure en profondeur les objectifs et les institutions dont se dotent les pouvoirs publics pour gouverner l'insécurité sociale.

02/2018

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Poches Littérature internation

Le héros discret

Après plusieurs romans situés dans les géographies les plus éloignées dans l'espace et dans le temps (le Congo belge, le Tahiti de Gauguin), Mario Vargas Llosa revient au Pérou et fait de son pays natal le décor du Héros discret. Il nous dépeint la situation actuelle d'une société dopée par une croissance économique sans précédent mais qui voit également se développer la corruption, la cupidité et le crime. A Piura, Felícito Yanaqué, patron d'une entreprise de transports, est l'objet de chantage et d'intimidations mafieuses. Aussi frêle de corps qu'énergique de caractère, il saura cependant y faire face, et son opiniâtreté d'homme du peuple qui s'est élevé à la force des bras, fera de lui un héros national. A Lima, Ismael, patron d'une riche compagnie d'assurances, se voit menacé par ses deux fils, qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Là encore, l'homme saura répondre à ces menaces, et sera tout aussitôt doté par le romancier d'une aura héroïque. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre le mélodrame et le vaudeville, Vargas Llosa s'amuse, et nous amuse, avec ces deux histoires qu'il mène avec brio et dont le résultat final est une oeuvre drôle, corrosive et magistralement écrite. Le lecteur y reconnaîtra souvent le ton moqueur de La tante Julia et le scribouillard et de Tours et détours de la vilaine fille. Mais il retrouvera surtout avec plaisir l'univers de don Rigoberto et de Fonchito, du sergent Lituma et du capitaine Silva, tous à nouveau réunis dans ce portrait critique du Pérou contemporain.

05/2017

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Littérature étrangère

Aux Cinq Rues, Lima

Le carrefour des Cinq Rues, qui donne son nom à l'un des quartiers les plus fréquentés de Lima, est ici le décor d'une brillante comédie de moeurs aux multiples rebondissements, dont le centre étoilé est occupé par un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel. Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : la presse à sensation ne pouvait rêver mieux. Le respectable et riche ingénieur Enrique ("Quique") Cárdenas, mais également des figures de la finance, du show-business et même des plus hautes instances du pouvoir se retrouvent éclaboussés par cette affaire. Une vaillante journaliste surnommée "la Riquiqui" va essayer de démêler le vrai du faux, dans une enquête où l'on croise aussi un poète malheureux, un sulfureux directeur de magazine people et le chef de la police politique du dictateur Fujimori. En coulisses, loin des rumeurs qui parcourent la ville, l'épouse de l'ingénieur Cárdenas et sa meilleure amie ouvrent un rideau indiscret révélant l'autre affaire derrière l'affaire, celle qui peut-être ne sortira jamais sur la place publique et dont nous, lecteurs, les seuls témoins, devrons garder le secret.

05/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 2

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016