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Histoire internationale

Chili 1973-2013. Mémoires ouvertes

Le coup d'Etat militaire initié le 11 septembre 1973 contre le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende se traduisit par une répression féroce et un exil qui ont durablement marqué les esprits. Quarante ans après ce 11 septembre 1973, Pinochet est mort dans son lit, et sa Constitution taillée sur mesure reste en vigueur. Pour les victimes, pour reprendre la célèbre formule d'Eric Conan et Henry Rousso, c'est "un passé qui ne passe pas" : la société chilienne reste polarisée entre deux camps qui s'opposent autour d'un processus mémoriel complexe. Les tensions à l'oeuvre sous l'Unité Populaire (1970-1973), entre tenants de la voie parlementaire (PS, PC, radicaux), partisans de la révolution (MIR), "cordons industriels" et autres ont perduré dans l'après-11 septembre. Les divergences entre "ceux de l'intérieur", avec leurs faibles moyens de résistance (une partie de la création théâtrale notamment), et les exilés, parfois perçus comme des "nantis", ont elles aussi pu engendrer incompréhension et défiance, y compris après le retour des seconds, les retornados. Dans l'exil européen, dans les années 1970-1990, ces différences furent aussi transversales. Le conflit de générations put ainsi produire une dialectique inédite entre la fidélité à l'avant et là-bas (la lutte des classes, le combat contre l'impérialisme) des parents et un ici et maintenant occidentalisé (consommation, libre parole et approche politique réformiste tournée vers le sociétal). C'est à ces questions, entre autres, à la fois intimes et nationales, qu'est confronté un pays sur lequel planent encore l'ombre tutélaire du président Salvador Allende, omniprésente, et le souvenir du poète Pablo Neruda, mort quelques jours après le coup d'Etat. Les articles d'universitaires, auteurs et journalistes réunis ici proposent des approches historiques, sociologiques et littéraires de ces problèmes.

01/2015

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Littérature française

Ne me cherchez pas

"Le reste de la phrase se perdit dans la confusion de pensées et, d'un coup, Juliette lança l'archet sur les cordes du violon. Nue, absolument nue, elle fit jaillir les sonorités incomparables de sa musique. Les notes semblaient voler clans une grâce absolue, une inspiration puisée dans un tempo poignant. Un frémissement émotionnel surfant sur l'écume d'une vague. Un jeu d'une puissance éperdue, des salves passionnelles irrésistibles. C'était une musique qui envahissait les sens soumis au délectable joug de la mélodie, des subtilités des enchaînements, une intensité magistrale. Dans la pureté du jeu, Juliette déployait des arpèges, une révolte intérieure saisissante, la densité d'un feu, une puissance absolue. Dans cette constellation d'harmonies, l'âme plongeait dans ce flot à vitesse réglée d'éclats cadencés. Du haut de cette falaise, d'éboulis en éboulis, j'étais précipité jusque dans la gorge des sons, dans ces coulées d'éblouissements, leurs énergies saisissantes. Une atmosphère de brûlots érotiques, la défiance, la violence en huis clos. Puis, au coeur de cette emprise, cette partita pour violon numéro 2 de Bach livra des émotions qui allèrent jusqu'à bouleverser la profondeur de l'âme quand se fit entendre l'invincible note bleue. Jean Philippe Kempf livre ici un roman qui met en scène l'histoire d'un homme confronté au hasard. En effet, flânant dans une librairie, il trouve un journal intime. À partir de sa lecture va naître en lui un sentiment d'amour unilatéral. Une grande plongée dans les sentiments sans cesse jouant entre le vrai et le faux. Un livre qui permet de comprendre toute la magie des émotions se mêlant au profond étonnement devant les enchaînements de cc que sont les circonstances. Et puis cet embarras parfois de se sentir incapable de déchiffrer le spectacle de l'inconnu.

09/2012

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Critique littéraire

L'Académie française au fil des lettres. De 1635 à nos jours

Voici dévoilées, transcrites et commentées une centaine de pièces manuscrites remarquables, choisies parmi une collection entièrement consacrée aux quelque sept cents Immortels ayant siégé à l'Académie française depuis sa fondation en 1635. Commencée vers 1830, mais connue à ce jour des seuls initiés, cette exceptionnelle réunion de lettres et documents autographes a été composée par six générations de marquis de Flers, avec un grand souci d'exhaustivité. Au fil des lettres se révèle une chronique vivante de la Compagnie, dans ses travaux quotidiens, son protocole, ses traditions, comme au travers des crises et querelles qui ont marqué son existence. On perçoit dès lors quels furent le dessein et l'évolution de l'Institution, ce qu'en ont attendu ses membres et candidats successifs ou ce que lui ont reproché ses détracteurs. S'y trame continûment une histoire des rapports complexes entre pouvoirs et littérature, élites et culture. Mais le spectre est large, la matière immense et rare. D'un document l'autre, le propos et les enjeux varient : critiques, moraux, linguistiques, tactiques, politiques, sociaux, sentimentaux... On parle autant de science que de style, de finance personnelle que de désillusion amoureuse ; la tendresse succède à la véhémence, l'amertume à l'ironie, le compliment à l'aveu, le lyrisme à l'analyse. De sorte que, dans l'intimité de ces manuscrits d'exception, le lecteur se sent placé au plus près des moeurs, des préoccupations et des débats de la Compagnie, au coeur de ces réseaux qui, à chaque époque, se forment, rayonnent puis se distendent... Lieu de consécration, objet de convoitise ou de défiance, l'Académie française se donne ici telle qu'en elle-même, non comme une clôture mais comme un point de fixation et de rencontre des grandes aventures de l'Esprit.

08/2010

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Entreprise

Fake or not - Relocaliser

Relocaliser - collection Fake or Not ? Face aux pénuries qui pèsent sur nos approvisionnements, il apparaît urgent de relocaliser les productions qui permettent de satisfaire nos besoins. Pourtant, fabriquer localement ce que nous consommons ressemble à une gageure : pour produire plus de choses, y compris grâce aux technologies les plus avancées, il faut davantage de matières premières, et d'énergies. Ces ressources, qui viennent presque toutes d'autres pays, nous maintiennent dépendants des chaos du monde. Produire plus revient aussi à polluer davantage, alors même que nous nous sommes engagés à réduire nos émissions de GES. Tana que nos biens de consommation sortent d'usines lointaines, nous pouvons ignorer leur impact sur la planète. Construire notre autonomie va nous obliger à renoncer à l'accessoire pour l'essentiel, car relocaliser ne sera possible que si nous acceptions de consommer, de posséder et de jeter moins. Présentation de la collection : Relever les défis environnementaux est l'enjeu majeur de nos sociétés. Comment y voir plus clair dans le magma d'informations, d'assertions et de rumeurs qui nous submerge ? Médias et réseaux sociaux nous plongent dans la confusion et la défiance. Il y a urgence à démêler le vrai du faux. La collection " Fake or not " nous aide à y voir plus clair. Nos livres scientifiques et pédagogiques décryptent le réel, déconstruisent les fake news et les idées reçues en s'appuyant sur l'analyse d'un scientifique, sur des chiffres, des faits et des ordres de grandeur. Une collection qui donne des repères fiables et aiguise notre sens critique. Identifier les conséquences de nos modes de vie et de consommation sur l'environnement : un impératif pour la survie de la planète et celle des générations futures.

10/2022

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Littérature française

Petite métaphore de la parole

Ce livre n'a pas été écrit pour évoquer les embarras qui viennent à l'homme de son langage, malentendus, stupéfactions, inhibitions, méfiances de toutes sortes. Ils ne servent qu'à introduire la préoccupation qui y est appelée métaphysique, pour qu'on la distingue des recherches sémantiques, stylistiques, ou psychologiques : qu'à force de souffrir parce qu'on n'a pas dit, ou qu'on a mal dit, ce qu'il y avait à dire, et qui reste à peser sur le coeur, on en arrive à se demander pourquoi il ne suffit pas de vivre, mais qu'il faille encore le dire, pourquoi nous ne savons pas nous entendre sans avoir besoin de parler, comme le font les abeilles ou les corbeaux. Car notre langage n'est pas qu'un code de signaux plus compliqué qu'un autre. Il est l'aventure de la pensée, des mots qui sont là depuis toujours, semble-t-il, qu'on tourne et retourne, sans voir où ils mènent. Nous ne savons pas, non plus, d'où il nous est venu. L'hypothèse actuelle de l'évolution, serpent, oiseau, singe, puis homme criant d'abord, parlant ensuite, est assez terrible, à la réflexion. Notre civilisation des livres paraît signifier que la destination de l'homme est de se transformer en des mots qu'autrui a le pouvoir de ne pas écouter. Le ressort de la philosophie classique était le langage vrai. Y en a-t-il un ? Celui de la dialectique moderne pourrait être le mensonge vraisemblable, prenant une allure de cérémonie, avec la littérature pour modèle. Il faut un soubassement à un tel édifice. C'est de cette métaphysique qu'il est question ici.

04/1969

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Essais médicaux

Microbes sans frontières

Ce livre est une somme concernant les microbes - virus et bactéries - et les moyens de les combattre qui ont été développés au cours de l'histoire de la médecine moderne, principalement à partir du début du xixe siècle. Le contexte politique, sanitaire et social de la naissance de la santé publique appuyée sur la rationalité scientifique a permis une amélioration spectaculaire de la santé des individus et des populations et une augmentation rapide de l'espérance de vie. Mais les maladies infectieuses n'ont pas disparu : la pandémie de Covid l'a douloureusement rappelé et a mis à l'épreuve les systèmes de santé publique et de recherche biomédicale, en France et dans le monde. En 50 chapitres vifs et précis, Philippe Sansonetti aborde la question des antibiotiques et des vaccins, puis, tirant les leçons des deux siècles passés et des pandémies récentes, se consacre à des anticipations concernant l'avenir. Pour comprendre la réalité des résistances aux antibiotiques et ses mécanismes, pour connaître le fonctionnement des vaccins et les nouvelles possibilités ouvertes par l'ARN messager, pour juger objectivement des résultats de la vaccination et de ce qu'il en est des risques et des raisons de la défiance, ce livre fait le point des savoirs et des faits les plus actuels. C'est aussi un état des lieux sans concessions du système de santé français, ses forces et ses faiblesses - pourquoi n'y a-t-il pas eu de vaccin français contre le Covid ? -, et un travail de référence, précieux par sa couverture très complète des problèmes auxquels nous avons été confrontés et des réponses que nous leur avons apportées. Précieux également parce qu'il nous donne les moyens d'anticiper les défis de l'avenir et de nous y préparer.

02/2024

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Au-delà

Expérience de mort imminente. Portée, sens et signification

La pandémie de Covid 19 a ravivé dans les consciences la hantise de la mort. L'image de la faux brisant les vies sans pitié revient, subliminale, dans les consciences soustraites par le confinement à l'affairement quotidien. L'époque postmoderne a vu, en Occident, la foi chrétienne refluer sous l'effet du consumérisme et du positivisme. L'approche scientifique régit la mentalité, induisant une défiance sceptique à l'égard de la vie après la vie. Toutefois, durant le dernier quart du XXe siècle, le voile s'est levé à l'instigation du docteur Raymond Moody sur les expériences de mort imminente (EMI). L'affaiblissement de la foi s'est trouvé compensé par l'afflux des témoignages émanant de personnes nommées expérienceurs en raison du caractère spécifique de leur vécu. Cet ouvrage tente de faire le point sur ce phénomène. La question est abordée sous plusieurs angles en tentant d'abord d'établir un tableau de concordance entre les innombrables témoignages recueillis, puis en examinant les critiques formulées à leur encontre et en évaluant leur pertinence. Dans un troisième temps ce livre confronte les données fournies par les expérienceurs et les notions véhiculées par la spiritualité contemporaine. Pour terminer, ce livre se propose de définir le sens des EMI-NDE dans notre époque postmoderne. Tandis que la confusion se répand dans les esprits, obscurcissant la vision des uns et des autres, les témoignages apportent des éclats d'une Lumière qui ne s'est jamais éteinte dans le coeur des hommes. Les religions se dissolvent peu à peu pour laisser place à un lien direct fondé sur la Connaissance. La relation avec le Divin est en train de se transformer au moment où s'achève l'ère zodiacale des Poissons symbolisée par le christianisme. Traiter des EMI-NDE permet de s'y préparer sur fond d'inquiétude universelle.

05/2021

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Art contemporain

Marges N° 38 : Sociologie de l'art contemporain

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Les dernières années ont vu se multiplier les recherches sur l'art moderne et contemporain inspirées par les méthodes de la sociologie ou de l'histoire sociale de l'art. Mais cette orientation est encore loin d'être courante, dans une discipline, l'histoire de l'art, qui a une longue tradition de défiance vis à-vis des sciences sociales. Peut-être plus que d'autres époques de l'histoire des arts plastiques, l'art contemporain semble appeler l'analyse sociologique. Les artistes eux-mêmes ont fait des conditions sociales de production et de réception de l'art un matériau de leurs oeuvres. Le champ de l'art contemporain se caractérise par la complexification et la multiplication des organisations qui le composent. L'art contemporain repose sur un vaste marché mondialisé des oeuvres et sur de denses réseaux d'institutions aux statuts très variés. Enfin, plus que d'autres disciplines artistiques, l'art contemporain apparaît comme une pratique culturelle socialement sélective, en butte à d'importants rejets de la part du grand public et de divers acteurs sociaux (élus et administrations d'Etat, organisations religieuses, etc.).

04/2024

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Correspondance

Correspondance. 1930-1944

Buenos Aires, septembre 1930. Antoine de Saint-Exupéry, chef d'exploitation de l'Aeroposta Argentina, fait la connaissance de Consuelo Suncín Sandoval, la jeune veuve salvadorienne de l'écrivain Enrique Gómez Carrillo. Après quelques semaines de vie commune en Argentine, ils choisissent de se marier en France auprès de la famille de l'aviateur. Mais la vie conjugale du couple sera un parcours bien chaotique, malgré tout ce qui les réunit - et en premier lieu leur imaginaire commun, peuplé d'étoiles, de petits animaux et de toutes sortes de trésors. L'aventureux "Tonio" attend de son épouse une attention et un réconfort de tous les instants que le tempérament de celle-ci, éprise de liberté et douée d'une irréductible fantaisie, ne peut lui apporter continûment. Mais Antoine et Consuelo ne se délieront jamais de leur alliance, pourtant soumise à des polarités contradictoires. Sacrée à leurs yeux, elle les réunira dans les moments les plus difficiles, jusqu'à New York où l'écrivain se trouve exilé entre 1941 et 1943. Et la promesse réciproque d'un amour inconditionnel leur permettra de supporter, non sans souffrance, l'éloignement et l'inquiétude, lorsque l'engagement militaire de l'écrivain les rendra inévitables - jusqu'à la fin tragique de juillet 1944. Ces années sont aussi celles de l'écriture du Petit Prince - une fable qui illumine, en leur donnant son sens le plus profond, ces lettres souvent déchirantes d'émotion, où alternent la grâce et le désarroi, la défiance et la lumière. Un jeune prince voyageur, une rose et son globe : nous y sommes ! "Il était une fois un enfant qui avait découvert un trésor", écrit Antoine de Saint-Exupéry dans sa première lettre à Consuelo. "Mais ce trésor était trop beau pour un enfant dont les yeux ne savaient pas bien le comprendre ni les bras le contenir. Alors l'enfant devint mélancolique."

05/2021

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Poches Littérature internation

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain

Banni de la famille après son installation en Californie, l'oncle Yeshayahou concocte un plan diabolique pour secouer son frère et sa belle-sour Tonia, la grand-mère du narrateur, installés au mochav de Nahalal, une coopérative agricole de Galilée. Après la révolution d'Octobre, et alors qu'une importante partie de la communauté juive quitte la Russie pour émigrer en Palestine, se développe une défiance toujours plus grande vis-à-vis de l'Amérique au sein des communautés socialistes de la région. Autant dire que l'oncle - qui se fait maintenant appeler Sam - est considéré comme le traître de la dynastie, un vulgaire capitaliste essayant de se racheter par l'envoi d'enveloppes pleines de dollars. Il connaît l'obsession de la grand-mère Tonia pour la propreté et décide de lui envoyer le tout dernier modèle d'aspirateur. Personnage à part entière, l'aspirateur nommé sweeper devient le moteur des histoires familiales, des tensions intergénérationnelles, et des anecdotes les plus folles. C'est que l'objet magique possède en réalité un secret. Grand-mère Tonia découvre avec stupeur que la saleté n'a pas disparu de son appartement mais s'est confortablement installée dans le ventre du cheval de Troie. Immédiatement enfermé dans la salle de bains et recouvert d'un linceul blanc, il restera cloîtré quarante années avant de revoir la lumière et finalement se volatiliser. Plusieurs versions de sa disparition existent, mais peu importe les variantes, Meir Shalev met ici en scène sa vision de l'écrivain, un conteur qui s'applique à raconter l'incroyable sur le terreau de la réalité. Il nous plonge avec une légèreté jouissive dans son invraisemblable histoire familiale et dégage ainsi avec une grande finesse les ambiguïtés de la société israélienne naissante.

09/2014

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Histoire de France

Les corps francs de 1814 et 1815. La double agonie de l'Empire, les combattants de l'impossible

Du Moyen Âge à nos jours, des troupes irrégulières (corps francs, partisans, francs-tireurs, résistants, etc.) ont secondé les armées officielles. Interceptant vivres, armes et courriers, tendant des embuscades, attaquant les arrière-gardes, leurs actions de guérilla n'ont toujours eu qu'un objectif : inquiéter l'ennemi. On se souvient encore des corps francs du conflit franco-prussien de 1870. Suite aux décrets du 8 janvier 1814 et du 22 avril 1815, pour freiner l'invasion étrangère, Napoléon délivra des brevets de colonel à ceux qui levaient à leurs frais des corps francs, créés dans toute la France mais surtout aux frontières de l'Est, armées de bric et de broc, regroupant d'anciens militaires (dont des retraités et des invalides), des déserteurs, des civils de tous âges. Leurs effectifs s'étoffèrent avec l'arrivée de douaniers et de gardes forestiers. Indisciplinés par nature, les corps francs devaient affronter la méfiance des administrations et la réticence des populations locales qui craignaient des représailles. Leurs chefs venaient d'horizons fort divers. Des opportunistes voyant là une occasion de gagner du galon, des pillards sans foi ni loi, mais aussi de fervents bonapartistes ainsi que des patriotes voulant à tout prix repousser l'envahisseur. Les actions de ces corps francs furent à l'image de leurs chefs. La seconde Restauration chassa sans pitié ceux auxquels on reprochait d'être restés fidèles à l'Empereur. Des têtes tombèrent. Certains de ces combattants s'exilèrent pour échapper aux cours prévôtales et aux assises. D'aucuns, forts de leur expérience, offrirent leurs services aux démocraties naissantes, de la Grèce à l'Amérique du Sud. La grande épopée du Premier Empire et ses héros ont éclipsé ces soldats de l'ombre, ces résistants de la dernière heure. Même si leur action est restée limitée, il convient de rendre hommage à ces combattants de valeur, tels que Damas, Frantz, Viriot, Brice, Simon, Wolff, etc., qui eurent le courage de tenter Y impossible ! Exhumer ces délaissés de l'histoire, dresser un panorama de leur recrutement et de leur combat, tel a été l'objectif des auteurs qui, durant des années, ont conduit des recherches rendues difficiles par la rareté des archives ou des récits déformés s'apparentant à des légendes. L'aventure éphémère des corps francs appartient de plein droit à la tragédie de la fin de l'Empire.

07/2011

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Cerveau et psychologie

Le cerveau m'a beaucoup déçu. L'esprit, non

Après 30 années d'exercice de la médecine, un neurologue révèle sa déception quant à l'objet de sa pratique, le cerveau, et quant aux limites de la science. Et fait la démonstration de la puissance de la spiritualité et de la foi. Un médecin soigne et le patient guérit. Un médecin en neurologie soigne mais le patient ne guérit pas. On ne guérit pas de la maladie de Charcot, de Parkinson ni de la sclérose en plaques. Or, un médecin qui ne guérit pas est un médecin frustré ! Il cherche alors des réponses ailleurs que dans l'objet de sa science... Dans un langage totalement accessible à tous, Antoine Sénanque nous fait part de ses investigations aussi bien scientifiques que philosophiques et développe quatre idées-forces : Première idée : L'esprit n'est pas une propriété du cerveau. Il le dépasse largement, il s'en sert comme d'un magnifique outil de dialogue entre le corps et la conscience. L'idée que le cerveau sécrète l'esprit comme " le foie la bile " est en contradiction avec les études sur les phénomènes parapsychiques ou plutôt " paracérébraux " incluant la télépathie, la vision à distance et la psychokinèse. La puissance du cerveau est surestimée par la science d'aujourd'hui qui refuse d'envisager l'idée d'une conscience plus vaste qui relierait tous les individus dans l'espace et dans le temps. Seconde idée : La spiritualité est une force de guérison. Lorsqu'elle est partagée collectivement, cette force se multiple et aucune maladie ne devrait lui résister. On reviendra sur les guérisons inexpliquées où les facteurs mentaux jouent un rôle essentiel, sur les miracles et sur l'effet des intentions ou des prières collectives. Troisième idée : Il est inutile de justifier scientifiquement les phénomènes reliés à ces forces de spiritualité et le recours à la physique quantique qui parait parfois en accord avec elles, est une illusion. Quatrième idée : La réhabilitation de la croyance comme pouvoir de compréhension des phénomènes. La croyance est aussi un espace de compréhension. Sa grille est faite d'intuition, de sentiments, d'impressions. En raison des excès des religions, la méfiance s'est installée contre toutes les forces spirituelles drainées par la foi. On a sacrifié ainsi une énergie spirituelle fantastique. Ce qui a été cru, pensé, espéré ne disparait pas. Cette force spirituelle devrait être recueillie et alimentée en accord avec la science qui devrait faire alliance.

05/2021

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Terreur

L'abomination de Dunwich illustré

L'horreur à Dunwich proprement dite se manifesta entre la fête de la Moisson et l'équinoxe de 1928. Le docteur Armitage fut l'un des témoins de son abominable prologue. A Dunwich, village reculé du Massachusetts, perdu dans les profondeurs d'une campagne inhospitalière aux vallons obscurs envahis de ronces, les anciennes histoires de sorcières sont encore vivaces et d'étranges bruits souterrains résonnent par fois sous les collines surmontées de mystérieux cercles de pierres. Dans une ferme isolée de la région, Lavinia Whateley, albinos simple d'esprit, met au monde un enfant, Wilbur, dont le père est inconnu. Le vieux Whateley, le père de Lavinia, élève Wilbur en suscitant la méfiance des habitants des environs, effrayés par la vitesse de croissance de l'enfant et son faciès repoussant. Depuis toujours, des rumeurs de sorcellerie courent sur le compte du vieux Whateley et, après sa mort, Wilbur, une fois adulte, semble décidé à accroître les connaissances impies qu'il lui a transmises. Dans ce but, il se rend à l'université Miskatonic d'Arkham afin d'y emprunter l'exemplaire du sinistre Necronomicon en leur possession. Le professeur Armitage, comprenant les intentions malveillantes de son visiteur, refuse d'accéder à sa requête. Déterminé à s'emparer de l'ouvrage, Wilbur va tenter d'entrer de nuit, par effraction, dans la bibliothèque, déclenchant une série d'événements tragiques... Combes encaissées rendues impénétrables par une végétation hostile, sabbat s dément s autour de feux la nuit de Walpurgis, engoulevent s prêt s à voler l'âme des mourants, créature invisible dévastant la campagne la nuit... Loin des paysages grandioses et exotiques de L'Appel de Cthulhu ou des Montagnes hallucinées, cette nouvelle de Lovecraft prend place dans la Nouvelle - Angleterre, région chère à l'auteur, où il situera nombre de ses récits. Fasciné depuis toujours par l'univers de H. P. Lovecraft, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s'est attelé à la tâche "cyclopéenne" de mettre en images ses principaux récits. Lovecraft est indessinable. Par définition. Chacune de ses nouvelles fourmille d'adverbes et de substantifs qui insistent sur le fait que non, on ne pourra pas représenter ces visions horrifiques. Comment fait François Baranger ? Quelle est sa stratégie ? Je l'ignore, mais elle fonctionne. Joann Sfar

10/2022

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Beaux arts

Abcd'art. Joue avec les lettres et les oeuvres d'art

Voilà un drôle d'abécédaire ! 26 mots du quotidien sont associés à une oeuvre d'art (tableau ou sculpture) classique ou contemporaine de façon pour le moins inattendue : par exemple le mot "Atchoum" introduit le Sphinx de Gizeh sans nez, le mot "bras" fait face à la Vénus de Milo qui n'a pas de bras, le mot "compote" est placé à côté d'un tableau de Cézanne montrant des pommes ou le mot "laine" renvoie à un tableau de Rosa Bonheur proposant des moutons dans un champ... Par ce jeu entre des mots et des images, volontairement décalés, l'enfant va découvrir un monde artistique de façon humoristique. Pour un premier pas dans l'art tout en douceur et en sourire. Pour un moment d'échange en famille ou à l'école... Et pour jongler avec les lettres de l'alphabet... A comme atchoum, B comme bras, C comme compote, D comme dentifrice, E comme écouter, F comme frisbee, G comme gardien, H comme habits, etc. Une première sensibilisation à l'art En route pour une visite guidée (par le rire) dans un musée idéal (et atypique). Ce livre est destiné aux enseignants des classes les plus jeunes, qui veulent aborder l'art d'une façon simple et ludique. Il plaira aussi aux parents qui veulent sensibiliser leurs enfants à la peinture et à la sculpture. Les 26 mots proposés font partie du quotidien des enfants et les 26 oeuvres sont un résumé éclectique du monde de l'art. Pour cette première découverte, on pourra cheminer entre des artistes de renom d'hier ou d'aujourd'hui, hommes et femmes : de Botticelli à Daniel Buren, en passant par Arcimboldo, Vincent Van Gogh, Keith Haring, Rosa Bonheur, Suzanne Valadon ou Sonia Delaunay. Une initiation ludique pour entrer dans l'art sans méfiance et en toute liberté ! Une approche simplifiée pour un jeune public Cette nouvelle édition de l'"ABC d'art" a été retravaillée avec une approche simplifiée pour un meilleur accès pour les plus jeunes : une compréhension plus immédiate du rapport entre le mot et l'oeuvre, un second degré facile à appréhender et déclencheur de rire. Avec un renouvellement de la moitié des oeuvres. Et toujours beaucoup d'humour ! A lire dès 5 ans, sans besoin de prérequis artistique.

01/2023

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Littérature française

De ce pas

" Envoûtée, comme enivrée, Marjorie l'était à nouveau en regardant l'homme et la femme onduler sous ses yeux. Leurs bras chantaient en canon. Leurs mains se croisaient à intervalles réguliers. Le mouvement était répété plusieurs fois, puis la musique s'emballait, et leur pas de deux se terminait par un porté de haute volée. Pour Marjorie, qui parlait la danse mieux que personne, la signification était très claire. Après une phase d'atermoiements, de faux-fuyants et de méfiance, l'homme et la femme faisaient le choix de la concorde, de l'harmonie. Ensemble, ils effaçaient le temps de l'incertitude. Ou, mieux, il l'oubliaient. " Quand elle était danseuse étoile, Marjorie portait encore son prénom cambodgien : arrivée en France en 1975, la gracieuse petite Khmère est rapidement admise à l'école de danse de l'opéra de Paris. En 2010, au moment où elle admire ce pas de deux, elle a déjà fait ses adieux à la scène. Elle vit avec Paul, une petite fille est née, et elle s'interroge sur leur avenir. Toute la tension dramatique de ce premier roman extrêmement maîtrisé est contenue dans la description du couple dansant : après l'éblouissement de la rencontre, le temps pour Marjorie et Paul est aux faux-fuyants. L'un et l'autre ont voulu croire qu'ils pourraient faire fi de leur passé : Marjorie de la tragédie qui lui a arraché son père et l'a menée en France ; Paul, un protestant cévenol, des névroses familiales. Leurs deux silences, qui leur furent d'abord un refuge, s'entrelacent jusqu'à les éloigner. Cette anatomie d'un couple en crise, Caroline Broué la scrute en des séquences brèves et syncopées, convoquant comme autant de contrepoints des personnages secondaires qui, au fil de la narration, prennent toute leur épaisseur : Coralie, l'intarissable amie de Marjorie, son double bavard, sait parfaitement, elle, exprimer ses angoisses ; Jérôme, l'aventurier, prend sa vie à bras-le-corps jusqu'à la brûler ; Justine, la vieille dame sage, devient pour Marjorie une secourable confidente. Par-delà l'histoire de Marjorie et de Paul, la romancière brosse le portrait d'une génération, la sienne : celle des adultes de quarante ans dont c'est le tour d'entrer en scène. De ce pas est un très beau roman sur le temps qui passe, et sur ses bienfaits.

01/2016

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Gestion

L'art de la victoire. Autobiographie du fondateur de Nike

A peine sorti de sa business school, le jeune Phil a une vision : il lancera son entreprise, et importera aux États-Unis des chaussures de sport japonaises haut de gamme, mais à bas prix. Il emprunte pour cela 50 $ à son père. Cette première année, 1963, il vend pour 800 $ de chaussures, qu'il stocke dans le coffre de sa Plymouth Vaillant. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires annuel de Nike dépasse les 30 milliards de dollars. Nike est la référence ultime, la success-story qui inspire tous les startupers, une marque mondiale dont le logo, le fameux « swoosh », symbole de grâce et de grandeur, est l'une des rares icones que l'on reconnaît aux quatre coins de la planète. Tout commence par l'un de ces moments-charnière que connaissent beaucoup de jeunes adultes. Phil a 24 ans, part sac au dos faire le tour du monde, traverse l'Asie, l'Europe et l'Afrique, et se pose les grandes questions de son âge. Sa réponse sonne comme une évidence : il ne fera pas comme tout le monde. Tournant le dos à la voie classique de la grande entreprise, il se lancera en solo, bien décidé à créer quelque chose de nouveau, de dynamique, de différent. Rien ne va de soi, évidemment, et le parcours sera semé d'embûches. Mais la méfiance des banquiers, les moments de découragement, la férocité de ses concurrents, les trahisons et les accidents de parcours font aussi le sel et la richesse d'une aventure et d'un destin couronnés par des triomphes exceptionnels, des sauvetages sur le fil du rasoir, et sublimés par un talent hors du commun pour cultiver « l'art de la victoire ». Un talent et un art qui reposent aussi beaucoup sur l'humain : au crépuscule de cette aventure, Knight se souvient avec émotion des rencontres qui l'ont marqué, depuis Bill Bowman, son premier coach sportif en athlétisme, irascible et charismatique, et les premiers salariés de l'entreprise, un improbable rassemblement de marginaux et de scientifiques, jusqu'aux ambassadeurs qui feront rayonner la marque dans le monde, de Michael Jordan à Tiger Woods en passant par Pete Sampras, Andre Agassi et LeBron James. Ensemble, parce qu'ils croyaient dans le pouvoir du sport, ils ont transformé la vision d'un post-adolescent de 24 ans, et créé une marque et une culture dont l'influence sera mondiale.

01/2017

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Science-fiction

Nouvelles complètes. Tome 2, 1954-1981

Maître incontesté de la science-fiction, auteur de chefs-d'oeuvre tels que Ubik, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? , récompensé par le prix Hugo en 1963 pour Le Maître du Haut Château, Philip K. Dick (1928-1982) a imprimé ses propres visions dans l'imaginaire de son public, de ses pairs et des cinéastes (Blade Runner, Total Recall, Minority Report). Psychologiquement fragile, hanté par la mort de sa soeur jumelle, par la guerre froide et la menace atomique, il a trouvé dans la science-fiction le moyen d'exprimer ses propres obsessions, sa défiance vis-à-vis du monde qui l'entoure. Lecteur assidu des pulps pendant sa jeunesse, amateur de littérature classique et de philosophie, Philip K. Dick propose très tôt une autre vision de la science-fiction et de la fantasy, loin de l'imagerie des space opera d'alors... Par un recours aux topoï du genre (guerres spatiales, robots menaçants...), au trompe-l'oeil de mondes parallèles, superposés ou truqués, Dick n'a cessé de questionner la réalité, le présent et le futur, en suivant les évolutions historiques et sociétales des Etats-Unis, dont il dévoilera la face sombre avec une incroyable acuité. Rédigées à partir de 1947, parfois à un rythme frénétique, les nouvelles jouent un rôle essentiel dans la construction dickienne : véritable laboratoire d'idées, de formats, réservoir de personnages et de néologismes, elles constituent à la fois les soubassements et la pierre angulaire d'une oeuvre foisonnante (cent vingt nouvelles et quarante-cinq romans). Au tome II de cette édition, les nouvelles composées entre 1954 et 1981 reflètent toute la singularité du processus créatif de l'auteur, tiraillé entre le succès de ses récits de science-fiction et l'échec cuisant de ses romans de littérature générale. Si les textes brefs servent toujours de terrain d'exploration, ils témoignent aussi de l'évolution de son écriture, de la construction maîtrisée du récit et des dialogues, et composent un oeuvre à part entière dont l'aura dépasse aujourd'hui la seule littérature.

10/2020

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Critique littéraire

Correspondance 1943-1988

Avez-vous lu Char ? C'est la question qui domine la correspondance entretenue, de 1943 à 1988, entre le poète et son critique, Georges Mounin (de son vrai nom Louis Leboucher, 1910-1993). Question qui figure en couverture du célèbre essai que ce dernier lui consacre dès 1946 aux Editions Gallimard, texte fondateur et représentatif de la reconnaissance exceptionnelle dont l'oeuvre de Char fait l'objet à la Libération. Le poète et le professeur se sont connus en 1938 à L'Isle-sur-Sorgue, où le jeune Leboucher, militant communiste, est nommé instituteur. Leur antinazisme puis le dégoût de Vichy les unissent. Ce n'est qu'en 1943 que s'ouvre leur conversation critique. Leboucher se décrit lui-même comme le "correspondant inactuel" de son ami poète, situant leur échange à l'écart des événements auxquels ils sont pourtant tous deux personnellement mêlés. Ce qu'est la poésie pour Char, les lettres de 1943 à 1947 l'expriment avec force, dans une quête commune de la vérité du langage poétique. René Char ne se substitue pas au travail patient d'élucidation que mène le professeur, mais il lui ouvre grand son atelier et le renseigne sur son ambition d'écrivain. Il apprécie et consacre la lucidité de son interlocuteur, "lecteur toujours enchanté, toujours accordé" . Seule ombre au tableau : le communisme stalinien de Mounin, qui, dans le climat de l'après-guerre, devient insupportable à Char. A la belle complicité des débuts se substitue un dialogue de sourds, où se mêlent défiance et malentendus... jusqu'à la rupture, non sans retour, de 1957. Le critique se voit relégué par Char au rang des doctrinaires : grave déviance aux yeux du poète qui défend avant toute chose l'autonomie de la poésie créatrice à l'égard de toutes fins morales ou pratiques. La littérature, l'histoire et la vie des hommes sont au coeur de ce dialogue exigeant, dont les enjeux ne sont pas accessoires.

12/2020

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Science-fiction

Nouvelles complètes. Tome 1, 1947-1953

Maître incontesté de la science-fiction, auteur de chefs-d'oeuvre tels que Ubik, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? , récompensé par le prix Hugo en 1963 pour Le Maître du Haut Château, Philip K. Dick (1928-1982) a imprimé ses propres visions dans l'imaginaire de son public, de ses pairs et des cinéastes (Blade Runner, Total Recall, Minority Report). Psychologiquement fragile, hanté par la mort de sa soeur jumelle, par la guerre froide et la menace atomique, il a trouvé dans la science-fiction le moyen d'exprimer ses propres obsessions, sa défiance vis-à-vis du monde qui l'entoure. Lecteur assidu des pulps pendant sa jeunesse, amateur de littérature classique et de philosophie, Philip K. Dick propose très tôt une autre vision de la science-fiction et de la fantasy, loin de l'imagerie des space opera d'alors... Par un recours aux topoï du genre (guerres spatiales, robots menaçants...), au trompe-l'oeil de mondes parallèles, superposés ou truqués, Dick n'a cessé de questionner la réalité, le présent et le futur, en suivant les évolutions historiques et sociétales des Etats-Unis, dont il dévoilera la face sombre avec une incroyable acuité. Rédigées à partir de 1947, parfois à un rythme frénétique, les nouvelles jouent un rôle essentiel dans la construction dickienne : véritable laboratoire d'idées, de formats, réservoir de personnages et de néologismes, elles constituent à la fois les soubassements et la pierre angulaire d'une oeuvre foisonnante (cent vingt nouvelles et quarante-cinq romans). Au tome I de cette édition, les nouvelles composées entre 1947 et 1953 offrent une immersion aux sources du processus créatif de l'auteur, avec l'émergence d'un genre propre et l'apparition de thèmes qui nourriront l'ensemble de son oeuvre future. Si Dick emprunte aux standards de la science-fiction des années 1940-1950, il fait de chaque nouvelle le terrain d'expression d'une idée centrale, d'une exploration sans limite des mondes équivoques.

10/2020

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Sociologie

D'une culture à l'autre. Bras de fer et brassage(s)

Quand les cultures se rencontrent, quand les regards se croisent et que les valeurs se mesurent à des aunes différentes, quand la découverte se révèle source d'interrogation, de défiance mais aussi d'enthousiasme et de richesse, s'ouvre alors le large éventail des approches entre crainte et séduction, médiation et négociation, bras de fer et de brassage(s). Les échanges culturels se trouvent au coeur de cet ouvrage. 13 enseignants-chercheurs et professionnels du monde des arts y livrent des réflexions et des témoignages sur l'engagement intellectuel et politique en Afrique, Amérique, Asie, Europe. Ils soulignent la part du dialogue tant sur le plan humain qu'économique et social et nous invitent à la pluralité des regards. Aussi le livre prend-il divers chemins ? ; il nous emmène du musée d'Orsay à l'Art Institute de Chicago, mais aussi à la Galleria civica d'arte moderna e contemporanea de Turin. Il fait une pause dans la rue où le street art égaie le quotidien en racontant leur ville aux passants. Il donne des exemples d'engagements culturels ambitieux dans des continents lointains et même dans des pays en guerre. Il se penche sur la problématique des langues dans le cadre d'oeuvres cinématographiques et de publicités qui transportent des stéréotypes culturels via la globalisation des marchés. Il n'y a pas de cultures individuelles mais une seule Culture qui les englobe toutes, depuis l'Islande des sagas à la Russie de La Geste du prince Igor, depuis l'Amérique du Popol Vuh au Japon millénaire de Madame Murasaki ou aux grands poètes chinois de la dynastie Tang. C'est pour cette raison que la traduction existe ? : elle unifie des traditions diverses, elle facilite l'entrée en des lieux inaccessibles, elle suscite des mouvements littéraires ou artistiques, elle agite sans cesse le shaker du génie humain pour en tirer le cocktail qui tonifie les esprits et les coeurs de tous.

02/2017

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Histoire des idées politiques

Mensonges d'état. Une autre histoire de la Ve République

Le premier inventaire de 65 années de mensonges des dirigeants français "J'assume de mentir pour protéger le président ! " A ce cri du coeur de Sibeth Ndiaye, alors porte-parole du gouvernement, répond une conviction croissante dans la société : "Nos dirigeants nous mentent". L'idée méritait un examen approfondi. Travestissement de la réalité, dissimulation, fabrique de l'ignorance, roman national qui réécrit le passé... ces mensonges ont un point commun : la volonté de tromper les citoyens, qui les distingue des simples erreurs. La raison d'Etat justifie-t-elle certains épisodes de la guerre d'Algérie, les retombées dissimulées des essais nucléaires, l'occultation de périls sanitaires, les bavures policières "couvertes" , l'enrichissement du personnel politique ? La liste est longue et pourtant n'avait jamais été dressée. Voici, par une vingtaine d'universitaires et journalistes, le premier inventaire du "mensonge d'Etat" sous la Ve République, organisé autour de grandes thématiques : la vie privée des présidents, l'armée, le nucléaire, le terrorisme et l'islamisme, les lâchetés administratives, la santé publique, les affaires policières et judiciaires, la finance... Un ouvrage salutaire, pour faire le tri des véritables mensonges d'Etat, comprendre leurs mécanismes et se faire une opinion sur les dégâts qu'ils occasionnent. Le mensonge d'Etat ne créé pas seulement la défiance : il empêche un pays d'être véritablement libre, en ne lui permettant pas de se gouverner en toute connaissance de cause. Historien et éditeur, spécialiste du renseignement, Yvonnick Denoël a dirigé (avec Jean Garrigues) Histoire secrète de la corruption sous la Ve République. Son dernier ouvrage paru : Les espions du Vatican, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Renaud Meltz est historien, Professeur des Université, membre Senior de l'Institut Universitaire de France. Détaché comme directeur de recherche au CNRS, il travaille sur les essais nucléaires français dans le Pacifique. En 2022 il a codirigé Des bombes en Polynésie. Les essais nucléaires français dans le Pacifique (Vendémiaire).

05/2023

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Thèmes photo

Renverser ses yeux. Autour de l'arte Povera, photographie, film, video

Fruit de longues recherches dans les archives des artistes, l'ouvrage sera doté d'une riche documentation et offrira une relecture inédite de la production artistique italienne entre 1960 et 1975. Apparu dans les années 1960 en Italie, l'Arte Povera est une démarche artistique ; davantage une attitude qu'un mouvement. Théorisé par Germano Celant en 1966, l'Arte Povera s'inscrit dans une volonté de défiance à l'égard des industries culturelles, portée par une nouvelle génération d'artistes incarnant des manières inédites d'appréhender l'art et la création. S'opposant à la consommation de masse et réhabilitant la place de l'homme et de la nature dans l'art, l'Arte Povera en renouvelle les thématiques (l'homme, la nature, le corps, le temps), les matériaux (naturels, de récupération, périssables), les techniques (artisanales), les gestes et l'intention. Il s'agit de repenser les critères d'esthétisme, de se défaire des artifices, de revenir à l'immédiateté des émotions et des sensations. A travers la production de livres, d'affiches, de projections et d'impressions sur toile, les artistes italiens de cette époque se sont appropriés le pouvoir narratif de l'image photographique et filmique afin d'explorer de nouveaux possibles de l'art. Transdisciplinaires, mêlant photographies, films, vidéos, affiches, livres, objets, sculptures et peintures, l'ouvrage, qui l'accompagnera l'exposition, présentera plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'Arte Povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Conçu comme un livre d'art et non comme un catalogue d'exposition, il donnera à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels. Ce nouveau regard sur une démarche artistique majeure des avant-gardes du XXe siècle proposera également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios dédiés au cinéma, théâtre, soirées littéraires, extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.

10/2022

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Royaume-Uni

24 heures de la vie d'Elizabeth II

24 novembre 1992 : lors du banquet donné au Guildhall de Londres en l'honneur de ses 40 ans de règne, Elizabeth II se lève et prend la parole d'une voix légèrement cassée. Ce qu'elle va déclarer, avec une pointe d'humour mais non sans émotion, entre dans l'Histoire : "1992 n'est pas une année dont je me souviendrai avec un plaisir inaltéré (...) Elle s'est avérée être une annus horribilis. J'imagine que je ne suis pas la seule à le penser". Pour la première fois, la souveraine sort de sa réserve et fait une entorse à son célèbre principe "never complain, never explain" . La légende voudrait que cette devise soit née un siècle plus tôt de la bouche de son ancêtre la reine Victoria. Fait historique ou fantasme, c'est une règle à laquelle Elizabeth II est toujours restée fidèle. Jusqu'à ce discours de 1992. Il faut avouer que cette année-là, la couronne a dangereusement vacillé : les déboires conjugaux du prince Charles et de Diana en Une des tabloïds, les divorces du prince Andrew puis de la princesse Anne, l'incendie du château de Windsor, les polémiques autour des revenus de la famille royale... L'institution monarchique est attaquée. Tout comme la reine. Jusque-là, elle avait tout surmonté : la Seconde Guerre mondiale, le décès de son père le roi George VI, le poids de la charge royale, la défiance de la société patriarcale, les crises économiques, les attaques médiatiques. C'est ce destin hors du commun que ce livre entend cerner de plus près et de manière originale. Le destin d'une femme propulsée à 25 ans sur le trône alors qu'elle n'était pas destinée à régner et qui a tout sacrifié pour cette mission divine. Celui d'une famille aussi, les Windsor, dont les drames et les passions fascinent le monde entier.

09/2023

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Poésie

Les contrerimes

"Paradoxe que cette poésie à la fois inactuelle et chargée de modernité. Homme du Boulevard, d'une société qui épuise ses derniers feux, Toulet ne fréquente pas Montmartre, ni Montparnasse. Il passe sans les comprendre à côté des mutations qui agitent le XXe siècle naissant. Il est resté étranger au cubisme comme aux manifestations de l'avant-garde littéraire. A une époque où on proclame que poésie est création et où le poème éclate en calligrammes ou en mots en liberté, il s'enferme dans la prosodie la plus précise et ne veut voir dans l'art des vers qu'un aimable divertissement. Il n'est cependant pas hors de son temps et son oeuvre est l'expression d'une forme de la modernité des années 10 et 20. Non par le décor, car s'il met en poésie les taxautos ou le bar de l'Elysée-Palace, il n'abuse pas de ce pittoresque facile. Mais la défiance à l'égard des entraînements de la sensibilité et de la passion, le refus des facilités du verbe et de l'éloquence, le masque de l'humour et de l'enjouement "aigre-doux", la volonté de n'être pas dupe et de ne pas céder à la démesure, tout cela répond à un état d'esprit et à une attente. Valéry aussi se méfie des transports, qui transportent mal. Et c'est en Toulet que les jeunes fantaisistes de 1911, Derème, Carco, Pellerin, Vérane, trouvent leur guide et leur modèle : Les Contrerimes, si elles avaient paru en 1913 ou 1914 dans la "Collection des Cinq" (entendez : les cinq fantaisistes, parmi lesquels Jean-Marc Bernard avait pris la place de Vérane), auraient sans doute eu un écho considérable ; mais la défection de l'éditeur en décida autrement, et Toulet mourra sans avoir vu paraître le livre auquel sans doute il tenait le plus", Michel Décaudin.

10/1979

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Musique, danse

L'impressionnisme et la musique...

Si l'impressionnisme a marqué d'une empreinte profonde la peinture de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, il gagna également les autres branches de l'art et tout particulièrement la musique. Longtemps objet de controverses tant auprès des critiques que des musicologues ou des compositeurs eux-mêmes, ce concept de musique impressionniste ne reçut que difficilement droit de cité. Peut-être faut-il y voir une défiance cartésienne devant un contenu esthétique accordant une trop grande place à l'instinct, au flou, à la suggestion. Prééminence de la couleur sur la ligne, dissolution du sujet, prédisposition au rêve et appel des lointains, hédonisme, statisme et temps suspendu, recherche de la suggestion, attirance pour le mystère et le surnaturel : tels sont quelques-uns des traits marquants de la musique impressionniste dont le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy constitue la première et la plus célèbre illustration. Il n'est pas étonnant que l'extraordinaire convergence des arts qui marque cette période conduise la musique impressionniste à des relations étroites non seulement avec la peinture impressionniste mais aussi avec les principales composantes de l'art décadent : peinture symboliste ou préraphaélite, symbolisme littéraire... L'examen approfondi des principaux thèmes d'inspiration cultivés par cette musique (l'eau, la forêt, les cimes, le soleil de midi ou au couchant, la nuit, le néo-paganisme, les mythes celtes et chrétiens, l'exotisme...) permet de prendre ici toute la mesure de son influence sur le parcours créatif de très nombreux compositeurs. Alors que ce domaine se voit trop souvent limité aux seuls noms prestigieux et essentiels de Debussy et Ravel, ce livre met en lumière une multitude d'autres musiciens dont les oeuvres sont ici analysées parfois pour la première fois, tous révélateurs de l'étendue géographique de ce mouvement et de l'oubli partiel dans lequel il a sombré. Directeur artistique de concerts, critique musical, musicologue, Michel Fleury est particulièrement connu pour ses travaux sur la musique française et britannique du début du XXe siècle.

05/1996

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Critique littéraire

Les scaphandriers de la rosée

Pour Hubert Haddad, la littérature est une passion à la fois secrète et partagée qui a la langue pour enjeu, à savoir l'avenir de l'homme. Dans cet essai ordonné entre les deux pôles de l'universalité (" L'alphabet incontrôlable ") et de la subjectivité (Journal d'un animal arbitraire "), Haddad explore la posture de l'écrivain, non pas seulement face à son œuvre, mais dans les processus mêmes de la création. Les proximités biographiques et imaginaires que l'auteur éclaire, excèdent les classifications habituelles, pour donner sa vraie dimension, métaphysique et abyssale, à l'aventure des mots. L'originalité de ce livre réside dans la recherche concertée de ce lieu de surgissement où s'élaborent des œuvres apparemment si diverses. " Défiance et illumination " dans une langue. Qu'est-ce que cette chose qui porte à écrire, à transgresser le réel par le style ? Pourquoi des auteurs aussi différents que Daumal, Poe, Hölderlin, Maupassant, Jünger, Garcia Marquez (auquel est consacrée la première étude conséquente en France), le trop méconnu Fardoulis-Lagrange, ou encore Piyere de Mandiargues, Dominique de Roux, Luc Dietrich, Paul Gadenne et Claude Louis-Combet, butent-ils avec tant de force sur la question fondamentale de l'origine scripturale, liée au désir et la mort ? Ces études variées sur la position de l'écrivain à travers les œuvres et le monde qui les porte se nourrissent de réflexions sur la légitimité des genres littéraires à travers les espaces mythiques et les catégories flottantes du réalisme et de l'imaginaire. L'auteur, lui-même poète, romancier et dramaturge, s'efforce d'approcher au plus près sur ces bases, le mystère des passions esthétiques qu'une même hantise, de l'ordre d'une élucidation absolue, ne cesse d'inspirer. Sans le moindre esprit de système, après Saintes-Beuveries (José Corti), Hubert Haddad développe une philosophie critique de la littérature fondée sur l'épreuve de la vérité et l'expérience fondamentale.

08/2000

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Sociologie

Théorie du gamer

Le monde tel que nous le vivons et le "ludespace" , l'espace des jeux vidéo, entretiennent des rapports ambivalents. D'une part, ce ludespace propose une représentation idéalisée de certaines de nos utopies contemporaines, qui voient leurs fantasmes s'y réaliser : rétribution juste des efforts et de la persévérance, récompense des savoir-faire ou égalité stricte face aux "règles" , à l'algorithme. Autant de souhaits qui ne se réalisent que très rarement en dehors du monde virtuel. D'autre part, le "monde réel" se trouve de plus en plus affecté par des valeurs qui sont celles du ludespace : un certain rapport à l'espace, sur lequel se greffent de plus en plus de données, analyses et soucis d'optimisation, une permanence des rapports de concurrence (dans les études, le travail, les relations personnelles). A la frontière de ces deux territoires, une subjectivité émerge : celle du gamer, avec son rapport particulier au monde et aux règles, perçus et réinterprétés à travers le jeu. Une position, une approche qui, transposée dans nos sociétés contemporaines, permet d'en décrypter les ressorts, voire de les subvertir. Se présentant comme une série de thèses regroupées sous les intitulés des jeux dans lesquels McKenzie Wark s'est plongé pour son étude, ce livre décortique les liens et subjectivités mis en oeuvre dans les jeux vidéo, de façon à la fois synthétique et programmatique. S'extirpant des oppositions souvent schématiques entre adoration ou défiance vis-à-vis de la technique, il propose des pistes à ceux qui souhaiteraient comprendre, voire déjouer les mécanismes contemporains de la reproduction sociale. Quant aux gamers, ils trouveront là enfin un outil, exigeant et accessible, pour réfléchir à leur propre pratique sans avoir à en passer par le sempiternel discours sur les "risques" . Il s'agit de rendre au joueur son statut de first player, dans un ludespace qui, de plus en plus, tend à le transformer en produit plutôt qu'en acteur.

01/2019

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Musique, danse

Monteverdi et Wagner

Monteverdi et Wagner : hiatus, mariage impossible, défiance à l'entendement. Le mélomane proteste. Mais le parallèle n'est pas inédit. Car mettre en relation Monteverdi et Wagner, qu'à priori tout oppose, permet de lever le voile sur I'essentiel. A deux siècle, d'intervalle, les changements de paradigme opérés par les deux artistes ont un terreau commun. Au-delà des analogies formelles, les attaques portées aux deux compositeurs et leurs répliques sous forme d'écrits théoriques mettent en évidence un monde d'idées. Nietzsche commença sa carrière philosophique en le soulignant. A travers Ficin et Politien pour Monteverdi - Hölderlin, Schelling et Novalis pour Wagner -, Ies racines néoplatoniciennes communes aux deux créateurs constituent une autre correspondance révélatrice. On les retrouve au seuil du baroque comme du symbolisme. Venise. Pétrarque et Le Tasse ne laissent pas de réunir Monteverdi et Wagner tandis qu'Orphée et Tristan offrent au chercheur une série d'analogies frappantes. Alors pourquoi ce rapprochement a-t-il été si peu approfondi ? Certes la dénonciation des frontières interdisciplinaires propres au système académique n'est pas nouvelle. Mais faut-il rester muet devant leur persistance ? Il existe aujourd'hui toute une philosophie de la musique, ou précisément de la musique instrumentale. Mais où est la philosophie de l'opéra ? Après avoir évoqué les apports lumineux de Romain Rolland et de Jean-Jacques Nattiez à la musicologie. Olivier Lexa établit un bref historique de la philosophie de l'opéra, de Rousseau à Nietzsche en passant par Hegel, Novalis, Schopenhauer et Kierkegaard. Par la suite, l'auteur aborde la portée exemplaire de l'histoire de l'art, de l'histoire culturelle et de l'esthétique analytique, avant de se pencher sur les relations que plusieurs grands penseurs récents et contemporains ont entretenues avec l'art lyrique : Adorno, Lévi-Strauss, Barthes, Deleuze, Foucault, Bourdieu, Badiou, Lacoue-Labarthe et Zizek. Sera-t-on surpris de retrouver les noms de Monteverdi et Wagner parmi les récurrences dominantes ?

12/2017

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Vietnam

Bouddhisme Hòa Hao, d'un royaume l'autre. Religion et Révolution au Sud Viêt Nam (1935-1955)

A la fin de l'année 1939, un petit paysan du delta du Mékong proclame depuis son village natal (Hòa H ? o) la fin imminente du monde à l'issue de terribles cataclysmes et l'accès salvateur au paradis bouddhique. Son message, finalement peu original, réussit à toucher les foules et les coeurs. Le rayonnement grandissant du charisme singulier de ce Saint homme et l'enchaînement des événements qui le poussèrent à s'impliquer dans la lutte anticoloniale consacra celui qu'on appela par déférence le " pontife Hu ? nh " ou par dérision le " bonze fou ". Quant à la voie religieuse qu'il prônait, c'est avec défiance ou dénigrement qu'elle était disqualifiée en secte manipulatrice, en hérésie bouddhique ou en dangereux mysticisme. Cet ouvrage nous fait pénétrer au coeur de la société rurale du Sud Viêt Nam au moment où l'esprit frondeur de la révolte paysanne et du banditisme social percuta le souffle novateur du bouddhisme engagé. La communauté Hòa H ? o s'est trouvée de plus en plus intriquée dans les conflits des guerres d'Indochine et du Viêt Nam. La connaissance que l'on en a encore aujourd'hui oscille, comme pour nombre de phénomènes sociaux marginaux, entre construction d'un mythe, perception purement politique et oubli. Histoire de la naissance d'une religion, l'étude ancre cette nouvelle expression bouddhique dans les fondements écologiques, économiques et culturels du delta du Mékong avant de la réinsérer dans le cycle révolutionnaire de la nation vietnamienne. Partant de la société et de la mentalité paysannes du Sud Viêt Nam l'ouvrage décrit les origines de la rénovation doctrinale puis le combat de ce bouddhisme populaire pour sa reconnaissance religieuse, et détaille des phénomènes classiques de militance politique et de mobilisation patriotique dans le contexte d'une guerre d'indépendance nationale. Discours contemporains sur la nation, mobilisation populaire, imaginaires sociaux et religieux se sont entrecroisés pour forger l'identité post-messianique du bouddhisme Hòa H ? o, le bouddhisme de la Suprême harmonie.

11/2022

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Essais généraux

Fashion

Décrypter le secteur de la mode, l'une des industries les plus polluantes du monde, et trouver des alternatives pour réconcilier sa garde-robe avec la planète. Nous achetons de plus en plus de vêtements. Nos armoires débordent, alors que nous ne portons qu'un tiers de notre vestiaire. Nous sommes affamés de nouveauté, de style, de fringues. Sur Internet, nous n'avons jamais autant commandé. Pour produire 150 milliards de vêtements par an, la fast fashion transforme chaque jour 1 million de barils de pétrole en fils textiles. Des couturières à bas coût assemblent sans répit nos tee-shirts et nos pulls. Des produits chimiques interviennent à chaque étape. Des porte-conteneurs et des camions parcourent des dizaines de milliers de kilomètres... Nous jetons nos fringues à la même vitesse que nous les achetons... Alors, n'est-il pas temps de renouer avec l'élégance de la sobriété, d'acheter moins, mais surtout d'acheter mieux ? Catherine Dauriac, experte et militante pour une mode durable, nous alerte sur les ravages que cette industrie inflige à la planète. Présentation de la collection : Relever les défis environnementaux est l'enjeu majeur de nos sociétés. Comment y voir plus clair dans le magma d'informations, d'assertions et de rumeurs qui nous submerge ? Médias et réseaux sociaux nous plongent dans la confusion et la défiance. Il y a urgence à démêler le vrai du faux. La collection " Fake or not " nous aide à y voir plus clair. Nos livres scientifiques et pédagogiques décryptent le réel, déconstruisent les fake news et les idées reçues en s'appuyant sur l'analyse d'un scientifique, sur des chiffres, des faits et des ordres de grandeur. Une collection qui donne des repères fiables et aiguise notre sens critique. Identifier les conséquences de nos modes de vie et de consommation sur l'environnement : un impératif pour la survie de la planète et celle des générations futures.

04/2022