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Vieillesses irrégulières

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Dictionnaires des citations

Ainsi parlait Eugène Delacroix. Dits et maximes de vie

Les écrits de Delacroix se partagent en trois ensembles : le Journal (1800 p.), plusieurs volumes de correspondance, les articles publiés en revue. Delacroix redoute toujours de figer les choses, que ce soit par la forme qui cerne ou par la pensée qui définit. Pour lui la matière est vie et la peinture espace en mouvement. Ce solitaire est toujours en dialogue, ce pessimiste est toujours en recherche de nouveauté. Reconnu et commenté dès ses premières présen-tations, il a aussi été haï jusqu'à sa mort. Jamais on ne lui a permis d'enseigner, et il n'est admis à l'Institut qu'à sa 7e candidature. Delacroix choque, car il montre la violence et le tragique du monde : guerres, crimes, suicides, viols, corruption. " Le sauvage revient toujours, écrit-il. La civilisation la plus outrée ne peut bannir de nos villes les crimes atroces qui semblent le partage des peuples aveuglés par la barbarie. " Il y une profonde parenté entre Baudelaire et Delacroix, dans la violence et la cruauté même. Mais Baudelaire déteste la nature, Delacroix l'aime profon-dément. Baudelaire déteste la femme, Delacroix la respecte. " Delacroix n'a pas et n'aura pas de vieillesse, écrivait George Sand. Il est, dans son art, l'innovateur et l'oseur par excellence. " Quelques semaines avant de mourir, il écrit les dernières lignes de son Journal : " Un tableau doit être une fête pour l'oeil ". Sagesse pratique de Delacroix : opposer la joie de l'art au tragique inexorable de la vie.

10/2023

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Littérature française

Les crépuscules de la Yellowstone

Printemps 1843. John James Audubon, le célèbre naturaliste, remonte le Missouri à bord du vapeur Omega. A l'approche de la vieillesse, il veut recueillir le plus grand nombre de spécimens possible pour terminer son livre sur les quadrupèdes vivipares de l'Amérique du Nord. Il a engagé pour guide Etienne Provost, le plus fameux des coureurs de bois et L'irremplaçable interprète, car tout ce pan de continent, qui va de la Nouvelle-Espagne aux Grands Lacs, est encore le royaume des Indiens et des trappeurs canadiens et métis. Et, surtout, Provost est un coup de fusil infaillible. N'est-il pas le seul à pouvoir procurer à Audubon les animaux qu'il veut dessiner, morts, il va sans dire ? Pendant que nous suivons Audubon et ses comparses qui, depuis le pont supérieur de l'Omega, tirent au nom de la science sur tout ce qui bouge, sur terre, dans l'air et dans l'eau, le romancier se lance lui aussi dans sa propre aventure. Il se rend à Fort Union, au Dakota du Nord, le point culminant du périple de son modèle. Bien sûr, l'avion a remplacé le navire à vapeur, et c'est le pétrole qui, un siècle et demi plus tard, sert de prétexte au saccage de la nature et des territoires indiens. C'est là qu'il prendra la mesure du pouvoir destructeur du temps, qui a fait de nous, humains, une espèce tout aussi menacée que celles qu'Audubon a voulu immortaliser dans ses livres.

06/2021

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Musique, danse

Livret de partitions CD Chantons en famille n° 4 et n° 5 Laissez venir à moi les petits enfants et Joie de vivre, Joie d'Aimer

Livret de partitions CD Chantons en famille n° 4 Laissez venir à moi les petits enfants et n° 5 Joie de vivre, Joie d'aimer. Chantons en famille ! Tout a commencé en 1976, il y a plus de quarante années, dans ma voiture, en revenant d'un week-end de prière où je venais de faire l'expérience de la louange et de la joie de l'Evangile. Un premier chant a jailli de mon coeur et sur mes lèvres : "Le Seigneur Dieu a mis dans mon coeur la joie de vivre, la joie d'aimer" ; d'autres ont suivi et nous les avons chantés avec nos enfants à la prière du soir. En 1989, il y a bientôt 30 ans, avec mon épouse Marie-Françoise, nous avons réalisé notre premier enregistrement avec nos enfants et un couple ami... Les témoignages que nous avons reçus nous ont encouragés à poursuivre... L'aventure continue aujourd'hui avec ce nouveau disque. Nos enfants et, pour la première fois, nos petits enfants chantent accompagnés d'un petit choeur d'enfants de la basilique du Sacré-Coeur de Grenoble. Joie de vivre, joie d'aimer est une invitation à la louange et à la joie que Dieu nous donne, dans notre vie de chaque jour avec nos fragilités (maladie, handicap, vieillesse, solitude...) Ces chants inspirés de la parole de Dieu peuvent être écoutés pour nous aider à louer Dieu, pour nourrir la prière en famille, pour la catéchèse, l'éveil à la foi...

08/2018

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Littérature française (poches)

LA REGLE DU JEU. Tome 1, Biffures

Mesures pour rien, appels du pied, galop d'essai : telles m'apparaissent aujourd'hui ces Biffures rédigées en majeures partie durant l'époque de l'Occupation. L'on n'y trouvera, quant au cadre historique dans lequel ce livre s'inscrit, que les plus vagues et rapides allusions ; c'est à la cantonade que les évènements se déroulent et presque rien n'y vient distraire de sa recherche un auteur qui - fidèle à une habitude tendant à devenir manie - écrit surtout pour voir plus clair en lui-même. Confrontation de souvenirs empruntés à diverses périodes de ma vie mais plutôt à l'enfance (par goût de la cosmogonie autant que par penchant sentimental) ce tome est le premier d'un ouvrage décentré sur des faits de langage et au moyen duquel je me propose de définir ce qui pour moi est " la règle du jeu ", plus pompeusement : mon art poétique et le code de mon savoir-vivre que j'aimerais découvrir fondus en un unique système, ne voyant guère dans l'usage littéraire de la parole qu'un moyen d'affûter la conscience pour être plus - et mieux - vivant. A ce premier dégrossissement d'un premier stock de matériaux succédera un second volume, plus difficile et plus ambitieux. C'est, en effet, à travers les pages futurs de ces Fourbis qu'à la lumière d'autres expériences j'essayerai d'aboutir à une conclusion, souhaitant parvenir à ce terme assez tôt pour la mettre en exercice avant que la vieillesse m'ait biffé du monde ou m'ait trop fourbu.

09/1991

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Critique littéraire

Dictionnaire de Don Juan

Que serait la vie sans séduction ? Aussi la figure de Don juan n'a-t-elle cessé d'inspirer écrivains, artistes et musiciens. Depuis El Burlador de Sevilla (L'Abuseur de Séville), publié en 1630 dans une collection de comédies attribuées à Tirso de Molina, quelque trois mille œuvres mettent en scène le séducteur par excellence. Jeune ou vieux, beau ou seulement intéressant de visage, marié ou non, père de nombreux enfants ou désespérément stérile, cynique ou hypocrite, gentilhomme ou moderne PDG, rebelle à l'amour ou sentimental - Don juan peut prendre tous les visages, y compris celui d'une femme. Ce Dictionnaire dresse le catalogue de toutes ces réincarnations. On y trouve bien entendu les Don Juan canoniques de Molière, Mozart, Byron, Pouchkine, Shaw, Kierkegaard, Max Frisch, Strauss ou Montherlant. Mais les auteurs moins connus ne sont pas négligés pour autant. Anna de Noailles s'est intéressée à Don Juan, tout comme Suarès ou Roger Vailland. Des articles de synthèse retracent la carrière de Don juan dans tel ou tel pays, la Bohême ou la Scandinavie, par exemple. Font également l'objet d'articles les compagnons de Don Juan, ses comparses, ses victimes : Anna, Elvire, Ottavio. Le mythe de Don Juan enfin est associé à certains thèmes : l'amour, l'argent, l'inconstance, la trahison, le destin, la mort, la paternité, la vieillesse. Plus de 100 collaborateurs ont ainsi rédigé 300 notices consacrées à des écrivains, des musiciens, des peintres, des personnages, des lieux, des thèmes. Les renvois permettent de suivre toutes les métamorphoses de Don juan. ROBERT KOPP

05/1999

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Littérature française

Indigne indigo

Jean-Jacques Ahernatis, qui n'a jamais été marié sauf avec les distractions de son esprit, devance l'âge de la retraite par suite d'un héritage inattendu. Ses collègues bibliothécaires l'ont toujours considéré comme particulier, avec un vocabulaire tombé de la lune, des goûts, des passions qu'on ne voit à personne. Il a eu des amours, mais fugitives, de brefs éclairs vite éteints, de simples passades. Cette fois, il décide de quitter Paris. Lui si exagéré de comportement, cherche un pays excessif, à son image, pour s'y installer, couvrir sa solitude d'un ciel indécis comme son âme. Un couple d'amis lui chuchote qu'en France même, à quelques centaines de kilomètres de la capitale, une telle contrée existe: le Cotentin. Il s'y rend avec sa vieille Simca, finit par dénicher une maison dite de caractère, du moins d'un caractère analogue au sien. Mais la bâtisse n'est qu'à louer avec tous ses meubles et quelque chose d'autre qu'on lui cache et qu'il apprendra bien vite à ses dépens. Il s'y enferme, relié au reste du monde par le téléphone, les journaux, et ses promenades à travers champs devant la mer à deux pas, au creux vivifiant d'une campagne soulevée d'émotion autour de ses raides rochers. Et si la vieillesse recelait une autre jeunesse, une façon plus vive de compter ses jours, de s'illuminer de la flambée des heures? N'empêche, l'ami Jean-Jacques se trouve aux prises avec une étrange histoire.

09/2007

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Littérature française

La route du whisky

"Tout l'affreux passé saute, piaule, miaule et glapit dans le brouillard rose et jaune et sale des Sohos", dit Verlaine. Jane, l'héroïne du nouveau roman d'Henriette Jelinek, se souvient de l'aventure qui a, bien des années auparavant, déterminé toute son existence. Ces rêves lancinants où la réalité se mêle à l'hallucination, aux imaginations déréglées de la vieillesse, sont-ils des souvenirs ? Ou Londres, cette "ville de la Bible", est-elle seulement l'endroit privilégié où deux êtres ont rencontré le destin qui les guettait depuis toujours ? Pour travailler, Georges et Jane avaient quitté la maison qu'ils construisaient, en France, et avaient gagné Londres. Une nuit, à la recherche d'un endroit pour boire un verre de bière, ils lient connaissance, dans la rue, avec un Africain du Nigeria qui travaille à la B.B.C. Ils traînent un peu avec lui, puis vont se coucher. Le lendemain, ils ouvrent le journal : leur Nigérien a été poignardé. Ni Georges, ni Jane ne s'en tireront. Georges est condamné à sept ans de prison. Quand il est libéré et qu'il a retrouvé Jane, il se remet à construire la maison. Mais bientôt il se tue, en tombant d'une échelle. Jane est seule à jamais. L'humour désespéré de La Vache multicolore, les dialogues insolites du Gentil Liseron, tout ce qui avait fait remarquer la naissance d'un écrivain très original se retrouve ici. Ce roman de la fatalité, de la séparation, de la solitude est, avant toute chose, un roman d'amour.

10/1964

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Aristote

L'idéal éthique et son revers selon Aristote

Le présent ouvrage s'articule autour de la conception aristotélicienne de l'idéal éthique ou, autrement dit, de la belle vie, de l'existence réussie. Le but de la première partie consiste à en préciser le contenu, en mettant à profit la méthode qu'utilise Aristote dans le cadre de son éthique. A la différence des autres contributions sur le bonheur, cette analyse se situe dans une perspective peu exploitée, qui peut être qualifiée de pluraliste ou d'intégrationniste ; il s'agit de montrer comment s'intègrent en une vision cohérente les différents genres de vie répertoriés par Aristote au sein du projet qu'il propose, tout en décrivant de manière concrète son élément principal, nommément la méditation. La deuxième partie, plus substantielle, est consacrée aux multiples figures qui se situent à la périphérie de l'idéal au sens strict, en vue d'établir dans quelle mesure elles sont porteuses d'indications à propos de l'existence accomplie. L'examen porte entre autres sur les considérations d'Aristote à propos de la condition féminine, de l'enfance, de la vieillesse et de la servilité. La conclusion qui résulte de cette démarche prend la forme d'une reprise de l'idéal, cette fois exposé au moyen des éléments définis dans la seconde partie. La description obtenue, plutôt que d'être axée sur le contenu du bonheur tel que le présentent les Ethiques, porte sur les caractéristiques de la personne qui le réalise, donnant à voir celle-ci selon un éclairage nouveau.

04/2021

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Critique littéraire

C'était Sacha Guitry

Génie du théâtre et du cinéma à une époque exceptionnelle de la vie culturelle française, Sacha Guitry a régné sur les scènes parisiennes jusqu'à sa mort en 1957, et ses pièces remplissent les salles encore aujourd'hui. Une position enviée qui lui a valu de nombreuses haines et des jalousies tenaces, si bien qu'à sa mort François Truffaut a pu dire : " Il n'a plus d'ennemis, puisqu'on lui reprochait avant tout d'être vivant. " Et vivant il le fut plus que quiconque ! De son enfance dans les coulisses des théâtres de Saint-Pétersbourg aux triomphes des scènes parisiennes, de la relation passionnelle avec son père à sa quête éperdue de l'amour qui l'a poussé dans les bras de cinq épouses toutes plus belles et plus jeunes les unes que les autres, il a mordu à pleines dents dans la vie. Trop, peut-être... Son arrestation à la Libération, alors que son dossier d'accusation était vide, fut sans doute plus due aux rancoeurs qu'à son attitude sous l'Occupation, bien éloignée de ce que la controverse a laissé entendre. Brisé par son emprisonnement et par les accusations, il a trouvé tout de même le courage de revenir vers la gloire, goûtant l'existence jusqu'au bout malgré le naufrage de la vieillesse et de la maladie. Loin des polémiques, Sacha Guitry méritait que l'on raconte sa vie telle qu'elle a été : en proie aux drames de l'Histoire et aux rancunes des envieux, mais intense, créative et passionnée.

10/2009

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Religion

LA SOIF DE SERVIR. Armand Marquiset 1900-1981

Armand Marquiset (1900-1981) est une figure marquante de l'histoire sociale du XXème siècle. Si l'association Les Petits Frères des Pauvres reste la plus connue des oeuvres qu'il a créées, on ne peut faire le tour de ses fondations et prendre la mesure de son action sans citer Pour que l'Esprit vive, Les Amis de la banlieue, Frères des hommes, Les Frères du Ciel et de la terre, et en omettant les oeuvres dans lesquelles il a joué un rôle déterminant comme La Mie de pain ou le "premier" Secours catholique international. Il s'est ainsi consacré, successivement et parfois simultanément, à la plupart des grands problèmes sociaux de notre époque : il est allé au secours des victimes de la guerre ou des crises économiques, des pauvres des banlieues ou du tiers-monde, des personnes souffrant de la vieillesse ou de la solitude. Homme d'action acharné, attentif aux moindre détails, intuitif et créatif, il a dans chaque cas apporté des réponses d'une envergure exceptionnelle, fondées sur le respect des personnes, de leurs besoins et de leurs désirs. Une formule "des fleurs avant le pain", extraite d'une prière qu'il a écrite, résume bien sa conception et sa manière d'agir. Il a drainé des bonnes volontés en grand nombre autour de lui, suscité des engagements et des vocations, provoqué la générosité du public. Personnalité exceptionnelle, beau et séduisant, issu de la haute société, musicien, aimant se divertir, empreint d'humour, fin gastronome et cordon bleu lui-même, il fut avant tout un spirituel et un mystique dont la vie a été dirigée par sa foi et sa soif de servir.

10/1998

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Histoire de France

Emma de Normandie. Reine au temps des Vikings (v. 987-1052)

Angleterre, printemps de l'an 1002. Afin de la conduire à l'autel, le souverain saxon Aethelred II guette avec impatience l'arrivée en son royaume d'une princesse normande pré-nommée Emma. Nul ne peut alors soupçonner l'incroyable destinée qui attend cette toute jeune fille. Sur fond d'attaques scandinaves incessantes, elle épouse successivement deux rois, donne le jour à deux autres, et s'impose sur la scène politique de sa terre d'adoption. Elle devient la grande figure féminine de l'âge viking et prépare ainsi l'avènement de son petit-neveu, Guillaume le Conquérant. Emma de Normandie est un personnage d'exception, auquel Winston Churchill attribue une place unique dans les annales anglaises, écrivant à son propos que " peu de femmes se sont trouvées placées au centre d'une convergence de forces aussi considérables ". Elle nous entraîne au coeur d'une fabuleuse épopée où souffle l'air du grand large. Elle nous emporte à la recherche de ses aïeules, de ces femmes méconnues qui assurèrent la continuité dynastique des premiers ducs de Normandie. Elle nous ouvre la porte de ses palais, nous invite à sa table et nous guide au milieu des tragiques rivalités de cour. Elle nous engage à méditer sur la naissance et l'accouchement en l'an Mil, sur le mariage et la vie de couple, la maladie et la santé, la vieillesse et la mort. Elle nous convie à un voyage fascinant dans l'Europe du haut Moyen rage, depuis les côtes déchirées de la Norvège jusqu'aux belles plages de Normandie. des vertes campagnes anglaises aux îles du Danemark.

01/2011

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Histoire de France

Poème au roi Robert

Le Poème au roi Robert (Carmen ad Rotbertum regem) est l'oeuvre maîtresse d'Adalbéron de Laon, écrite dans son extrême vieillesse. Testament politique, il a été rédigé dans un contexte de crise de la royauté. Autour de 1025, le roi ne gouverne plus appuyé sur les grands et les évêques, les diplômes portent de moins en moins leur signum. Par contre, suivant une évolution générale, les liens de famille et la vassalité passent au premier plan : au bas des documents on trouve les noms de la reine, des fils du roi, des châtelains de la région. L'exercice du pouvoir s'est, d'un même mouvement, replié vers la zone du vieux domaine robertien. Adalbéron, hors des frontières de cette mouvance, est le puissant évêque d'une ancienne ville royale carolingienne. Il observe cette évolution de l'extérieur, pratiquement hors d'atteinte. Le Rythmus satiricus, les diplômes qu'il souscrit, le montrent attentif spectateur de ce qu'il interprète comme une décadence. Evêque jaloux de ses droits, il voit avec méfiance grandir l'influence des Clunisiens appuyés sur la papauté. Ce poème a un caractère "réactionnaire" . La première partie dépeint le "monde à l'envers" bafouant les lois divines et humanes. La seconde partie lui oppose le monde à l'endroit, tel qu'il doit être, en faisant appel à la sapientia royale. Le roi doit exercer sa potestas conformément à la sagesse et à la justice pour faire régner l'harmonie entre les trois fonctions de la société. Adalbéron promeut la structure tripartite tout en souhaitant conserver le système bipartite (lex divina-lex humana).

01/1979

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Littérature française

Car je t'aime, ô Eternité !

Le dévoilement progressif d'une figure d'homme, Jérôme Strozzi, telle est la tâche que l'auteur de Mais il y a la mer et Le plus petit abîme mène de bout en bout avec violence et tendresse. C'est d'abord à travers l'histoire d'une femme rencontrée ou rêvée qu'apparaît l'étrange puissance de Jérôme Strozzi. Qui est donc ce Strozzi qui laisse un jour derrière lui trente années de vie tranquille et honorée et dont nous suivons l'existence aventureuse à Paris, en plein coeur du monde de la prostitution ? Un instable, un révolté, un homme qui a conquis sa liberté ? Peut-être une espèce de saint qui brave et renverse, sans même les apercevoir, tous les obstacles rencontrés sur son chemin : l'incompréhension et la méfiance des autorités, les tentations et les coups. Du Paris de l'enfance au collège de Thonon, de l'Ecole Polytechnique dont il est exclu pour indiscipline jusqu'à l'école où il enseigne, de Suisse d'où il est expulsé jusqu'à Paris enfin de nouveau, Jérôme Strozzi mène sa vie de fidélité en même temps que d'indépendance et d'amour dans une ascèse solitaire et souveraine. C'est à Paris, à travers une amitié, qu'il découvre, dans les quartiers misérables ou opulents, une vérité terrible en même temps que l'approfondissement d'une vocation. La prostitution à laquelle il se trouve affronté, presque malgré lui, pourrait bien être tout autre chose que la prostitution folklorique, une prostitution plus universelle... Il atteindra la vieillesse comme un hors-la-loi du sacerdoce, signe de contradiction, infiniment protégé dans l'orgueil et l'humilité de sa foi.

10/1966

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Sports

Peut-on encore aimer le football ? La fable du monde

De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ? Souvenons-nous d'un propos de Paul Valéry : "la vie moderne (...) remplace l'imagination par les images" . Aujourd'hui, le meurtre est accompli. Le monde est rempli d'images de football. Les coeurs et les cerveaux, les espoirs et les passions, les esprits et les âmes, le sont également. Le football a installé sa demeure au centre de la vie moderne. Faites-nous rêver, demande-t-on souvent à une équipe de football ! Dès que nous posons la question du contenu de ce rêve, la consternation nous saisit. A quoi pourriez-vous nous faire rêver, vous les joueurs ? Vous les équipes ? Tenter de répondre à cette question provoque un malaise : le rêve que le football serait censé offrir est sans contenu. Vide. A quoi servent-elles, ces images ? Où conduisent-elles ? Agrégé de Philosophie, Robert Redeker est l'auteur de nombreux livres. Il collabore également à plusieurs revues et journaux. Il a publié dernièrement Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Bienheureuse vieillesse (Le Rocher, 2015) , L'école fantôme (Desclée de Brouwer, 2016) et L'éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, 2017). Il s'emploie également à la photographie et à la critique littéraire.

05/2018

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Psychogérontologie

Soin et psychothérapie du grand âge

La plupart des pays occidentaux ne font plus du grand âge une simple sous-catégorie démographique mais une phase de la vieillesse qui soulève des problèmes psychologiques et médico-sociaux spécifiques. En une trentaine d'années, nous avons vu la moyenne d'âge des services gériatriques et des établissements d'hébergement passer de 75 à 85 ans, avec ce qu'une telle avancée implique de grande dépendance et de questions sur l'amour de la vie et l'attente de la mort rendant toujours plus complexe la tâche des soignants. Le choix des thèmes que cet ouvrage se propose de traiter a été dicté par l'expérience toujours actuelle des soins en Ehpad et des supervisions d'équipes de Pierre Charazac. On y trouve les questions d'ordre clinique, soignant ou éthique : l'agressivité dans le soin, les carences affectives, les enjeux de la protection juridique comme dispositif de protection mutuelle, la plainte de vivre du vieillard, les défis que doivent relever les Ehpad pour être encore des lieux de soin en période de crise (Covid), ou celui du maintien à domicile au grand âge. Quand on sait jusqu'où vont le besoin d'écoute des équipes soignantes et leur frustration de ne pas pouvoir apporter d'autre sens à leurs actes que le suivi des procédures, toutes ces questions sont abordées avec une grande finesse et humanité. Elles sont traitées dans le même esprit, en allant chaque fois de la pratique à la théorie, et sur des questions qui ne font à l'heure actuelle l'objet d'aucune étude spécifique : celles du grand âge.

01/2023

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Poésie

Les noces. suivi de Sueur de sang

"Les Noces établissent l'ouverture de l'oeuvre de Pierre Jean Jouve : c'est le poème de l'entrée en poésie, de la naissance du poète à sa vocation désormais assurée. Nous savons que ce livre, auquel son auteur attribue une valeur inaugurale, efface et rejette toute une production antérieure. N'en fussions-nous pas avertis, la lecture de l'ouvrage nous révélerait de la façon la plus nette que le poète accède à l'exercice de poésie par la puissance du refus et par la volonté de surpassement. Le poème liminal (Songe) n'exprime pas seulement l'éloignement envers l'époque, mais la distance activement interposée entre le jour présent et une jeunesse irrévocablement révolue. Un seuil est franchi ; un pas est accompli en direction de la mort. "Le chant d'expérience est vieillesse". Mais c'est aussi la découverte de "l'esprit jeune", de "l'esprit de création gaie". Une allégresse enfantine et pensive devient possible. La puissance du refus, qui abolit avec violence, décide aussi d'un recommencement, d'une vita nuova. Le premier mouvement du poème Magie évoque un livre déchiré : le poète se retourne amèrement contre une erreur première de la parole. A la destruction rageuse succède la nouvelle injonction d'écrire, la nécessité accrue du langage : Et le poète était encore une fois illuminé Il ramassait les morceaux du livre, il redevenait aveugle et invisible, Il perdait sa famille, il écrivait le mot du premier mot du livre. Aveugle, illuminé ; faisant la nuit pour recevoir la lumière ; reniant un visage de lui-même, pour trouver sa voix selon la poésie ; perdant une première identité pour inventer une identité selon la parole..." Jean Starobinski.

11/1966

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Esotérisme

César et le Magicien d'hommes

Après César et le Maître des hirondelles, voici un nouvel épisode de la série des César : « César et le Magicien d’hommes », un roman qui nous plonge dans les coulisses d’un mouvement spirituel. Pas si fréquent ! Que deviennent tous les héros de cette histoire ? Qui devient-on en vieillissant au-dehors comme au-dedans, dans sa foi ? Voilà bien le propos de cet ouvrage. Jérôme Cés va-t-il parvenir à retransmettre l’enseignement de Lucien, son Maître ? L’assise des oiseaux pourra-t-elle continuer à être un miroir magique ? Il faut savoir renouveler les choses parfois, si l’on veut qu’elles puissent durer. Oscar partit en Thaïlande pour rencontrer les tigres. Quelle drôle d’idée ! Et quelle drôle de Voie spirituelle ! Car ou bien on se fait bouffer, ou bien on découvre l’amour qui peut nous sauver la vie, tout de même. Qu’adviendra-t-il du Centre des amis de César, maintenant que Lucien est mort ? Qu’advient-il d’un mouvement spirituel, quand la modernité s’acharne à voir des sectes partout ? N’est-ce pas d’actualité ?… Dans ce nouveau roman plein de rebondissements, les héros nous révèlent quelques grands thèmes du monde « juste à côté » : le mystère de la relation spirituelle, les secrets d’une vieillesse radieuse, l’importance de la Tâche accomplie, l’épreuve sacrée d’une mort réussie. Après César « l’Eclaireur », après Lucien le « Maître des hirondelles », voici Jérôme le « Magicien d’hommes », dans les traces de ses aînés, tissant à son tour une suite qui ne soit pas seulement un copier-coller !

11/2010

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Sociologie

Les malentendus de la dépendance. De l'incapacité au lien social

Le mot " dépendant " est devenu depuis quelques années, l'attribut spécifique des personnes âgées ayant des difficultés de vie quotidienne. Mais il serait plus juste de parler de personnes ayant des incapacités à effectuer certains actes de la vie quotidienne. En effet, " dépendant " signifie d'abord " appartenir à ", " être solidaire de ". La dépendance, c'est-à-dire le fait d'avoir besoin des autres pour se réaliser, concerne en ce sens tous les êtres humains sans exception. L'auteur met en lumière les attitudes individuelles et collectives qui sous-tendent ce malentendu fondamental. Il donne à voir comment s'est construite la notion de dépendance, comment cette notion a structuré peu à peu le champ de la vieillesse, et comment elle a conduit lentement mais sûrement à une nouvelle catégorisation : " les personnes âgées dépendantes ", stigmatisées comme l'un des " mauvais objets " de la société actuelle. Or la dépendance, loin d'être le stigmate d'une décrépitude, est le fondement de notre autonomie individuelle, et la base de la cohésion sociale. L'objet de cet ouvrage est donc de tenter d'affranchir le lecteur de la stricte définition biomédicale de la dépendance, en lui faisant prendre conscience des représentations négatives que cette dernière induit : spécificité inéluctable du grand âge, nécessité du recours à l'hébergement, incapacité à faire et à être, menace et défi pour la société, source de dépenses importantes pour la collectivité, etc. Cet ouvrage s'adresse à tous les acteurs sociaux qui travaillent auprès des personnes vieillissant avec difficulté (professionnels, familles, bénévoles), aux responsables de services et d'établissements et, plus largement, aux décideurs qui interviennent dans la définition des financements et des politiques publiques.

11/2004

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Poches Littérature internation

Parle tout bas si c'est d'amour. Dictionnaire de citations

Parle plus bas, si c’est d’amour est un dictionnaire de citations tirées des pièces et des poèmes de Shakespeare. D’ «Ambition» à «Vieillesse», voici les pensées d’un des plus grands génies de la littérature mondiale sur tous les sujets de la vie humaine. Valables en 1616, ces pensées n’ont rien perdu de leur force en 2016. Cette anthologie thématique donne ainsi un aperçu du génie universel de Shakespeare. Aucune dimension de l’existence n’échappe à son interrogation : l’amour, la mort, le pouvoir, la justice. On y trouvera jusqu’à des conseils pratiques : «Des repas troublés font de mauvaises digestions» (Comédie des erreurs) ! Les très grandes sentences du dramaturge seront là («Etre ou ne pas être, telle est la question», Hamlet), mais également des pensées plus inattendues («Mes jours-salade sont finis», Antoine et Cléopâtre), des insultes truculentes («Boyau à cervelle de boue ! », Henry IV) et des maximes à la sagesse profonde et modeste («Les hommes sont des hommes, les meilleurs oublient parfois», Othello). On y retrouva également ses personnages les plus connus, Hamlet, Othello, Lady Macbeth, et d’autres, injustement méconnus : qui se souvient de Rosaline, le premier amour de Roméo ? Ces personnages, «faits de l’étoffe dont les rêves sont faits « (La Tempête) nous livrent une vision du monde ample, généreuse, parfois violente, toujours enthousiasmante, qui témoigne de la profondeur de vue du grand Shakespeare. N’est-ce pas lui qui affirme par la bouche du devin d’Antoine et Cléopâtre : «Dans le livre infini des secrets de la nature, je sais lire un peu?». L’anthologie a été réalisée par Julian Michelet, né en 1990, normalien et agrégé de Lettres classiques.

03/2016

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Contes et nouvelles

Les jours passent

Au départ, il s'agit d'un "journal en miettes" , récit de la passion amoureuse d'une jeune fille qui veut ardemment devenir peintre et se bat pour ses deux passions. La première se finit, la seconde croît. Le journal devient "cahier de traverses" , ainsi nommé parce que le soleil comme la pluie vont ponctuer cette existence. La jeune fille cèdera sa place à la femme, c'est une série de deuils et de naissances, le passé revient paré, le présent s'apprivoise. Comment accepter la vieillesse, la mort, l'Alzheimer qui ronge une mère autrefois si ardente ? Comment vivre dans une société qui ne nous correspond pas ? L'art doit être résistance et trace. Hommage aux hommes aimés, hommage au père et à la mère, deux artistes magnifiques, hommage enfin à une famille singulière et évaporée. A travers vingt cahiers et cinquante ans de vie, qu'est devenue cette jeune fille ? A-t-elle été fidèle à ce qu'elle voulait et portait au fond d'elle ? Toute vie est un tourbillon, entre l'ombre et le jardin. Après des études de lettres à l'Université de Rouen, Marie Gaillot expérimente le poste de chargée de relations à l'Opéra de Normandie. Elle quitte ensuite tout pour le Sud-Ouest et intègre l'Académie de Dessin à Toulouse, expose, parcourt l'Europe. Elle entame aussi ses cahiers de dessins et poèmes, peint des fresques dans les écoles, travaille dans un centre photographique, enseigne le FLE... Après un détour par les Pays-Bas, où elle écrit pour des manuels scolaires, elle devient professeure de français en CFA, et voit son métier comme une mission !

05/2023

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Littérature française

Comptine des Height

Jeune médecin stagiaire à l'hôpital dirigé par le professeur Foster, le narrateur prépare une thèse sur la vieillesse, ce qui l'amène à passer les fêtes de Noël auprès de Lady Height, dans son superbe domaine de Charlen House isolé sous la neige et les brumes. Parmi les hôtes de la tyrannique infirme se trouvent réunis Lord William son second mari, le baronnet John son fils unique, né d'un premier mariage, fiancé à Cordolia sa belle-fille, mais surtout la mystérieuse Gillian, une cousine éloignée dont le jeune médecin tombe éperdument amoureux. Autres invités : les parents divorcés de Gillian, le commandant Mulligan, Anne et son mari le président Salomon, Michaël Height l'architecte, enfin Richard, un musicien contrefait. Entre les murs hautains et fastueux du château, les fêtes tournent soudain au drame sanglant : les hôtes sont tous assassinés en l'espace de cinq terribles journées. Qui donc peut être l'ange exterminateur et pourquoi a-t-il tué ? Après avoir bouclé le domaine, la police mène l'enquête sur le lieu des crimes. Chaque personnage est suspecté à tour de rôle, et le narrateur lui-même n'échappe pas aux soupçons. Et l'auteur de l'histoire, est-il innocent ou coupable ? Car Jean Lahougue entre dans le jeu de sa propre action policière dont les pièces narratives sont aussi minutieusement ajustées que celles d'un roman d'Agatha Christie. Témoignages vraies ou faux, péripéties, suspenses, rebondissements successifs, vieux règlements de comptes, cupidités, amours, fantasmes sont portés par une écriture dépouillée qui, du début à la fin, entraîne le lecteur dans un labyrinthe énigmatique dont il risque de ne pas sortir indemne.

03/1980

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Histoire de France

François Ier, roi de chimères

Au xxie siècle, François Ie apparaît comme le père de la Renaissance française, l'ami de Léonard de Vinci, le bâtisseur de Chambord et de Fontainebleau, le vainqueur de Marignan, l'allié de Soliman contre l'ennemi juré du royaume, Charles Quint. Mais ces traits saillants ne sont-ils pas l'arbre qui cache une forêt bien plus complexe ? Dans cet essai biographique d'un genre nouveau, Franck Ferrand dépasse l'image d'Epinal et nous dépeint ce roi sous les traits d'un personnage moins brillant qu'on ne le prétend. Car le géant débonnaire a connu des triomphes mais aussi des défaites - et ce jusqu'à la captivité. François Ie, héros tourmenté, subit la trahison de son cousin, adora sa soeur et détesta son héritier, frôla plusieurs fois la mort, multiplia les conquêtes amoureuses, vit mourir ses fils aimés... Un homme qui vécut entre une jeunesse de rêve et une vieillesse de cauchemar, torturé par une maladie atroce. L'historien va plus loin : et si François Ie n'avait pas été un si bon roi ? Louis XII disait de son successeur : "Ce gros garçon gâtera tout." L'histoire, pour peu qu'on la regarde objectivement, semble lui avoir donné raison. Longtemps dominé par sa mère, manipulé par sa maîtresse, François se laissa aveugler par son amour de l'Italie et par sa haine de l'Empereur. Jouet des factions, facile à duper, le soi-disant "restaurateur des Lettres" instaura la censure et lutta contre l'imprimerie ; il finit même par allumer les bûchers d'où partiront les guerres de religion ! Sous une plume érudite et alerte, voici un portrait contrasté, doublé d'une analyse implacable.

09/2014

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Littérature française

Le village accroché aux étoiles

Au début du dix-neuvième siècle, sur un haut plateau de montagne que l'homme a jusque là ignoré, un ruisseau naît des larmes et de la compassion d'un forgeron en fuite. Tout au long du siècle s'installent des familles de marginaux et d'exclus, jusqu'à fonder un village entier. Ce village, soudé par les valeurs humanistes du forgeron, compte au début du vingtième siècle un nombre d'habitants qui ne varie plus. Il s'agit là d'un mystère qui agite tous les passionnés de sociologie, mais que personne, à l'exception d'un vieux rabbin, n'explique... Des années soixante à nos jours, l'histoire des uns et des autres se dévoile. On découvre Rosa, la pianiste passionnée et philanthrope ; Jacques la Serrure, un homme brisé par ses origines qui se relèvera par un exploit extraordinaire ; Etelle et Julius, un couple malheureux qui attendra la grande vieillesse pour se redécouvrir ; Abel Crani, l'instituteur fou de littérature ; Sabina, la femme démon transformée par la bonté de son époux et la quête initiatique qu'elle s'impose ; ou encore Marie Climt, amoureuse éternelle qui transcende sa disgrâce physique par la force de sa passion... Tous ces personnages (et il y en a d'autres...), qui luttent pour dépasser leur souffrance et sortir de l'ornière, se croisent et s'éclairent les uns les autres. Au fil des pages, une lumière apparaît et s'affirme : on comprend peu à peu les valeurs profondes transmises par le forgeron originel, et le message qu'a transmis son histoire. Le nombre d'habitants devient alors comme une révélation...

11/2014

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Littérature française

Eloge du démodé

« Un refus d’être dans la course, de participer avec armes et bagages à cette poursuite échevelée de la modernité qui caractérise tant notre époque tonitruante. S’éloigner de la clameur du moderne, préférer l’implicite et ses chuchotis à l’explicite qui aboie ses vérités. Se montrer plus sensible à l’écho qu’à la voix qui l’a produit. Ne pas vouloir se rendre exclusivement contemporain de son siècle, mais retourner aussi vers d’autres, en commencer le voyage. En place des autoroutes privilégier dans ce but les sentes perdues éperdues de la confidence et du secret. Comment écrire un secret sans le dévoiler ? Fracturer le réel pour le savoir, une des aspirations de ce bref manifeste, libelle, art poétique. S’asseoir à l’ombre, en peser le pour et le contre, loin du clinquant d’un mécanique soleil luisant sans discernement pour celles et ceux que soi-disant il éclaire. Ambitionner somme toute de devenir le chantre de la corne du bois. S’enfouir pour cela dans les forêts de la pudeur et de la discrétion. Devenir vieux d’une vieillesse qui rajeunit les rides, les change en arbre des grâces. Pratiquer le recul en avant, ameuter, réveiller hier pour enrichir, augmenter aujourd’hui. Tenter d’inventer tout un art du démodé, ces étoffes dont le temps s’habille pour signaler qu’il passe, afin d’apprendre à en tirer tous les fils, les réunir alors, les enrouler en phrases pour énoncer une doctrine du présent perçu surtout comme un passé qui s’attarde, qui n’en finit pas de s’attarder ».

04/2012

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Beaux arts

L'art du Nu

Si le nu traverse toutes les époques et toutes les cultures, de la préhistoire à aujourd'hui, de l'Inde à l'Océanie, de l'Afrique à l'Europe, seule la culture occidentale l'a codifié comme un " genre " autonome. Reflet d'une culture, de ses goûts esthétiques et surtout de la morale de son temps, le nu fut considéré avec une grande suspicion du Moyen Âge à l'ère moderne. Il n'a pénétré les lieux sacrés de la chrétienté qu'au prix d'âpres batailles, et même après être devenu un " sujet " dans les académies, au XVIIe siècle, il continuera de susciter la réprobation, voire le scandale. C'est cette histoire que retrace le premier chapitre de cet ouvrage. On y constate que nombre d'oeuvres, autrefois tenues pour scandaleuses, n'ont plus rien de choquant. La notion même de nu a évolué : montrer un bras provoqua jadis un intérêt tout autre qu'aujourd'hui. Le nu fut attaqué par la censure, la morale, la culture artistique ou la critique : c'est l'objet du chapitre suivant. Le lecteur suivra les diverses formes prises par le nu : il a été décliné à tous les âges de l'homme, de l'enfance à la vieillesse, et jusqu'à la mort, chaque époque élisant parmi ces phases de l'existence une " forme idéale ". Les poses, présentées ensuite, ont des significations symboliques précises, que leur confère chaque artiste. Enfin, l'ouvrage examine les sujets les plus traités, et l'évolution de la symbolique attachée au nu au fil des siècles. Deux index et une orientation bibliographique complètent cette documentation, richement illustrée.

02/2011

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Littérature française

La terre de Baptiste

" Il regarde les collines. Superbes. Entre deux mamelons, la brume, plus épaisse, plus blanche, semble une coulée de neige dans un couloir d'avalanche... Il a su, dès sa plus tendre enfance, que, lorsque, tôt le matin, elles ont couleur de figue mûre saupoudrée d'un léger brouillard, il va faire très chaud. Si, au contraire, la végétation, d'un vert sombre, en est parfaitement visible, si elles semblent avoir avancé dans la nuit, il pleuvra avant le soin ". Ce n'est pas un personnage banal que le vieux Baptiste. Planté ferme dans cette terre de Béarn qu'il n'a jamais quittée, sauf il y a longtemps, en 14, pour faire la guerre, il y coule maintenant, le béret sur la tête et toujours aux lèvres des airs d'opéra, une vieillesse sereine, active et solitaire. Pas si solitaire, pourtant : Julienne, la chienne au cœur tendre, Coco le coq rescapé et les successifs Adolphe - tous ses cochons se nomment ainsi - partagent sa vie, car Baptiste entretient avec les animaux des rapports amicaux, emplis de la même tendresse attentive et bourrue, jusqu'au crapaud qui a droit aussi à sa bienveillance. Les jours s'égrènent sans surprise, entre les mais et les arbres fruitiers, au rythme des saisons et des travaux, jusqu'à ce qu'un Monsieur de la ville franchisse, un matin, la clôture du champ de Baptiste... Un roman du réel, qui, avec autant de simplicité que de sincérité, donne vie à un personnage original et peu conformiste que vous n'oublierez pas, un chant discret mais profond à la nature, où passe souvent un sourire ou un rire, même si le drame n'est pas loin.

04/2000

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Poésie

Anthologie thématique de la poésie française du Moyen Age

Voici une anthologie thématique de la poésie française du Moyen Age. Première du genre, elle est différente des recueils de morceaux choisis consacrés à la même période. Ceux-ci conduisent invariablement de la Chanson de Roland aux poésies de Villon. C'est un cheminement inévitable à travers les espaces clos des genres littéraires : espace épique, espace lyrique, espace romanesque, espace satirique, etc. Le lecteur progresse ainsi méthodiquement, soumis à la double contrainte de la chronologie et du genre littéraire. L'anthologie thématique procède tout autrement. Affranchie à la fois de l'histoire et des genres littéraires, elle propose des textes qui illustrent soit les grands thèmes de la poésie universelle, soit des motifs secondaires plus ou moins en liaison avec la vie et la civilisation médiévales. Ainsi trouvera-t-on au début Amour, Aventure, Beauté, Bonheur et, plus loin, Mort, Rêve, Tristesse, Vieillesse. Mais la couleur et la tonalité médiévales y sont apportées par des motifs tels que Chevalerie, Courtoisie, Croisade, Jongleur, Lèpre, Tournoi, Vassal. Parallèlement figurent des motifs qu'on ne relève pas d'ordinaire tels que Calembour, Fantastique, Humour, Mariage blanc. Ils présentent pourtant leur intérêt tant général que médiéval. Ce rapide énoncé laisse prévoir qu'outre les noms attendus et les souvenirs réveillés, on y fera aussi d'intéressantes découvertes avec la traduction de textes rares qui méritent d'être mis à jour. Telle quelle cette anthologie apporte une contribution originale à la connaissance de la poésie médiévale. Elle ne l'aborde pas sous la forme classique mais elle se prête selon le goût et l'humeur du lecteur à un parcours suivi, une promenade, une escapade.

01/1991

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Poésie

Tous les hommes sont nus

Dans la poésie de Stéphane Babey, nous sommes tous "nus" , c'est-à-dire destinés au partir, à la confrontation avec la mort. Mais la leçon philosophique serait incomplète si le poète n'envisageait pas aussi une sorte de mort au coeur même de la vie : la condition humaine au-delà des apparences fallacieuses de la séduction, de la mode, des ambitions, des illusions, des faux-semblants... En effet, oser vivre nu, c'est oser être vrai et d'aller vers l'Autre, " mon semblable, mon frère " ! Aller nu, c'est braver les mensonges, les interdits, les morales hypocrites. C'est vivre alors vraiment et atteindre une éternité terrestre, grâce à l'amour, grâce au corps sensuel d'une femme, et même au temps de la vieillesse, comme "à l'aube de sa première lune de miel" ... Avec cette poésie remplie d'humour, d'amour, de métaphores, le poète nous fait prendre conscience que l'homme n'est jamais perdu, dévêtu, quand il est aimé, et que l'amant n'est jamais nu quand il est "habillé de la nudité de l'Autre" . Le recueil renferme aussi des moments plus graves, sur l'actualité, la guerre, l'exil... Là, le poème, par touches brèves mais percutantes, traverse le monde des conflits et s'affirme engagé sans que le message ne soit jamais lourd ou idéologique... Voici une poésie bien humaine, méditerranéenne et universelle, équilibrée tel " midi le juste ", évoluant entre les frontières mouvantes du Royaume et de l'Exil, fidèle à la leçon de Camus, que Stéphane Babey ne se lasse pas de fréquenter... Jean-Pierre Bonnel

01/2017

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Critique littéraire

Plus qu'un regard - Un hommage à mes parents

Acheminé vers l'Allemagne comme STO, Marcel se retrouvera à Hambourg lorsque les bombardements anéantiront la ville. Malgré ses blessures, il profitera de la débâcle pour reprendre par ses propres moyens la direction de la France. Or, traverser le territoire sous le joug de l'ennemi ne sera pas une mince affaire. Le froid, la faim, la peur feront de lui un zombi qui finira sa course terré au fin fond d'une campagne perdue. Après une enfance digne d'un roman de Victor Hugo, Simone sera accueillie chez l'une de ses soeurs dans le Paris d'avant-guerre. Elle y découvrira la belle vie jusqu'à ce que les Allemands envahissent la capitale. Lors de l'exode, elle ira se réfugier dans la maison de Juliette située en plein coeur du bocage normand. Un beau matin, elle débusquera dans un des bâtiments de la ferme un jeune homme d'une maigreur effroyable dissimulé sous une bâche. Simone et Marcel prendront le temps de se connaître avant qu'une vague de parachutistes ne s'approprie les côtes de la Basse-Normandie. Malgré bien des péripéties et des privations, leur mariage sera célébré en décembre 1944. De leur union naîtront une fille et un garçon qu'ils élèveront avec infiniment d'amour. Puis viendra le temps où les aléas de la vieillesse prendront le dessus. De la maison de retraite à l'hôpital en passant par diverses unités de soins, aucune structure ne leur échappera jusqu'à leur dernier jour. Un témoignage de la naissance au décès de ses parents que l'auteure avait envie d'écrire, de partager.

10/2017

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Essais

L'enveloppe psychique. Souffrances, processus et dispositifs

Dans le prolongement du Moi-Peau, D. Anzieu et Didier Houzel ont élaboré le concept d'enveloppes psychiques qui s'est imposé comme un processus de contenance (Les enveloppes psychiques, 1re éd. 1992, Dunod). En effet, ce qui soigne n'est pas tant de décharger sa souffrance par la parole. Ce qui soigne est l'expérience selon laquelle la vie émotionnelle trouve un espace dans lequel elle puisse être reçue et contenue. Ce qui dans l'analyse soigne le patient, c'est la capacité de l'analyste à contenir/héberger les émotions, les pensées que le moi trop fragile du patient, ne peut tolérer, ne peut penser. En psychopathologie ce concept d'enveloppes psychiques s'est développé dans le travail auprès des patients psychotiques, limites, des enfants, des bébés, des familles, des groupes. Cet ouvrage réunit de grands psychanalystes autour du " singulier " de cette notion d'enveloppe et incite à revenir sur sa nature conceptuelle, puis à la placer au coeur de la psychopathologie psychanalytique actuelle. En quatre directions il développe : 1. les particularités de sa corporéité : la transformation de l'enveloppe psychique à chaque crise développementale ou environnementale (petite enfance, adolescence, parentalité, vieillesse...) mais aussi suivant les " accidents " du sujet (maladie, handicap, échecs scolaires, précarité, insertion...) ; 2. sa spécificité avec les différents niveaux de l'intersubjectivité : l'individuel, le groupal, le couple, le fraternel et le familial, l'équipe et l'institutionnel, le sociétal et le transculturel ; 3. sa congruence avec la variété des dispositifs d'intervention de prévention, de soin et de thérapie : accueil, consultations, groupes, médiations, réseaux ; 4. les caractéristiques selon les diverses voies de la psychopathologie : mentale, comportementale, somatique, addictive, sociétale...

03/2023