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Rapport général, procès-verbaux des séances, rapport des sous-commissions

Extraits

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Petits classiques parascolaire

Essais. Des Cannibales (I, 31) Des Coches (III, 6)

Les Essais nous rappellent que les études littéraires, les "humanités", selon l'expression de l'époque, avaient pour ambition la formation morale de l'homme et non l'acquisition de connaissances : "Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage". Cet humanisme a inspiré l'honnête homme du XVIIe siècle puis le philosophe des Lumières. A une époque où la nouveauté est érigée en dogme et l'excès en critère de qualité, il est plus que jamais nécessaire de lire et relire Montaigne. Le recueil contient 30 extraits et 6 essais.

08/2019

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Maternelle parascolaire

Qui sera le champion des chiffres et des nombres ?

Idéal pour apprendre les chiffres et les nombres en s'amusant ! Pour s'initier aux premières notions de mathématiques, rien de tel que de s'amuser à compter objets, animaux ou fruits, et de se défier à la bataille.

08/2020

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Cartomancie

L'Oracle des femmes et des animaux de pouvoir

Plongez dans l'univers poétique, féerique et magique de L'Oracle des femmes et des animaux de pouvoir, qui vous apportera sérénité, bienveillance et puissance. Inspiré de la tradition chamanique et empreint de la sagesse des animaux, il vous permettra de prendre soin, tout en douceur, de votre sensibilité, de votre part féminine et mettra en lumière la belle personne que vous êtes. Il sera votre compagnon, votre ami, celui qui vous tient la main pour vous aider dans les différentes étapes de votre vie.

07/2024

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Photographie

46750

46750 est le portrait du Rio de Janeiro de ces dix dernières années : un envers de la " ville merveilleuse ", plein de contrastes et de complexités. João Pina plonge dans les guerres des gangs des favelas dont il nous rapporte des images sans compromis. 46750, nous le découvrons à la fin du livre, est le nombre d'homicides ayant eu lieu dans la zone urbaine de Rio de Janeiro, une moyenne de 13 homicides par jour pour la décennie 2007-2016.

05/2018

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Récits de voyage

Journal. Voyages en Chine et aux colonies (1841 à 1845) 2 volumes

Le Journal d'Alphonse Marey-Monge rapporte ses deux missions en Chine qui ont eu lieu entre 1841 et 1845. Ce périple, jalonné de découvertes et de rencontres à travers les océans et les continents, nous dévoile les coulisses des négociations franco-chinoises et la vision du monde d'un sujet de Louis-Philippe.

06/2024

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Développement durable-Ecologie

Quand la Terre va exterminer l'Humanité

En se comportant comme des " parasites pathogènes ", les hommes et les femmes ne risquent-ils pas de subir le même sort que celui des grands dinosaures, avant eux ? L'Humanité, par sa perversion politique, économique et sociale, ne court-elle pas tout droit à une extinction inéluctable ? Ce sont les questions auxquelles l'auteur propose de répondre, à travers un état des lieux de l'Homme et de son rapport à la Terre. Une planète qui se rebelle contre de mauvais traitements et qu'il faudrait prendre soin d'écouter. Avons-nous encore le temps de prendre ce temps ?

09/2020

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Notions

La nature des émotions. Une introduction partisane

Les émotions, qui se distinguent des autres états passionnels tels que les désirs et les sentiments, sont un ressort puissant de notre vie affective. Elles ne cessent d'animer nos jugements de valeur et de nous aider à déterminer ce qui nous importe en ce monde. Comment naissent-elles ? Quel rapport ont-elles au corps ? Comment fixent-elles les fins qui orientent nos pensées ou nos actions ? Quelle influence ont-elles les unes sur les autres ? Quelle confiance leur accorder dans notre pratique ? Ces questions qui ne sont pas nouvelles ont été reprises par la philosophie contemporaine des émotions, une philosophie qui est principalement de langue anglaise. Le présent ouvrage propose un panorama organique des doctrines actuelles et des débats en cours.

11/2022

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Sciences politiques

Les révolutions du XXIe siècle

Nous vivons une époque de révolutions de très grande ampleur touchant les dimensions fondamentales de nos existences individuelles et collectives, présentes et futures. Elles concernent, en particulier, mais pas seulement, notre rapport à la Terre, au développement de la technologie et des biotechnologies, aux nouveaux moyens d'information et de communication, à la reconfiguration due à la mondialisation, aux nouvelles migrations et aux nouvelles formes de guerre. Ces révolutions sont certainement les plus importantes de toute l'histoire de l'humanité. Semblant rendre celle-ci plus puissante, elles la rendent en vérité beaucoup plus dépendante, soumise à des processus qu'elle ne maîtrise plus.

05/2018

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Notions

Textes clés de philosophie du changement climatique. Éthique, politique, nature

Le changement climatique soulève des questions philosophiques complexes. Les textes traduits et présentés dans ce volume s'appliquent à le montrer. Quelles sont les responsabilités des générations présentes envers les générations futures ? Quels devoirs de justice les individus et les Etats ont-ils envers les plus vulnérables aux impacts climatiques ? Quelles valeurs devraient guider nos actions individuelles et nos choix politiques en matière de changement climatique ? Quel rapport devrions-nous entretenir avec le reste de la nature ? Ces questions normatives forment le coeur de la philosophie du changement climatique, un champ de recherche récent mais en pleine expansion qui contribue au renouvellement de la philosophie dans un monde qui change rapidement.

11/2022

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Beaux arts

Picasso, ce volcan jamais éteint

Durant les six dernières années de la vie de Pablo Picasso, Roland Dumas a été son avocat et son ami. Au-delà de cette relation intime, Picasso lui confia également la mission de veiller après sa mort au destin de Guernica, notamment le transfert de la toile vers l'Espagne lorsque les conditions politiques seraient réunies. Familier de la vie privée de l'artiste qui avait placé en lui toute sa confiance, Roland Dumas a conservé de cette période de nombreux souvenirs, des anecdotes inédites et une abondante documentation. Pour la première fois, l'historien de l'art Thierry Savatier a eu accès à toutes les archives de Roland Dumas concernant Picasso. Au cours de leurs entretiens, les deux auteurs abordent le créateur de génie à travers plusieurs thèmes, incluant le travail de l'artiste, l'histoire de Guernica, la création foisonnante des dernières années. Ces dialogues dévoilent aussi des aspects moins connus, comme le rapport de Picasso avec les maîtres du passé et ses contemporains, ses opinions politiques, la place souvent controversée que tint auprès de lui sa dernière femme Jacqueline, les procès dans lesquels il fut partie prenante ou les épisodes tumultueux de sa succession. De ces échanges entre un historien et un grand témoin, émerge le profil parfois inattendu du tout dernier Picasso.

06/2018

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Carrière et réussite

Psychologie positive. 10 séances d’auto-coaching pour s'accomplir et s'épanouir dans son job

10 séances d'autocoaching pour être plus satisfait, engagé et performant au travail et pour (re)trouver du plaisir dans son travail. Qu'est-ce que la psychologie positive au travail, à quoi sert-elle et comment s'en servir dans sa vie professionnelle de tous les jours ? A l'ère du Covid-19, 70% des travailleurs interrogés ont ressenti plus de stress et d'anxiété en 2020, 25% souffrent de burn-out, 76% pensent que leur entreprise devrait faire davantage pour protéger la santé mentale de ses employés (étude Al@Work par Oracle, 2020). Il est temps de se mettre en route vers "l'entreprise positive" , performante socialement et économiquement, et de faire basculer les entreprises et leurs salariés d'un mode de fonctionnement "survie" vers un mode "épanouissement" . En s'appuyant sur des données et des pratiques issues de la recherche scientifique autour de la psychologie positive au travail, ce guide d'auto-coaching permet de reprendre possession de son travail, de redevenir leader de son expérience pour soi-même mais aussi dans son lien aux collègues et - pour le manager - dans son rôle à l'égard des équipes. Car la vie professionnelle peut amener parfois à s'épuiser ou encore à se laisser entraîner dans une certaine routine. Et il est démontré que pour prendre soin des autres, il faut avant tout prendre soin de ses propres ressources personnelles qui alimentent son leadership à travers sa vitalité, sa flexibilité cognitive, ses compétences socio-émotionnelles, sa vision positive et ses compétences organisationnelles. Dans un deuxième temps, ses propres capacités de motivation élèveront les personnes environnantes via quatre leviers : l'autonomie, le sentiment de maîtrise (de ses forces), le sens et les relations positives. 10 séances d'auto-coaching qui abordent la psychologie positive sous l'angle du travail, proposant des outils concrets, questionnaires, exercices et exemples issus de l'expérience des auteurs. Un ouvrage pour être plus satisfait, engagé et performant au travail et pour (re)trouver du plaisir dans son travail.

10/2022

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Carrière et réussite

Trouver sa voie. 10 séances d’auto-coaching pour faire le bilan et oser la reconversion

Savoir pourquoi on se lève le matin, redonner du sens à son quotidien, être fidèle à ses valeurs et retrouver le plaisir d'apprendre et de travailler n'est pas réservé qu'aux autres ! Il est possible de s'inventer de nouveaux horizons et de se créer une vie professionnelle sur mesure, correspondant à ses envies profondes. A travers 10 séances d'autocoaching, vous serez guidé pour : - faire votre bilan ; - vous reconnecter à votre flow ; - comprendre vos besoins et faire éclore vos talents pour être en phase avec vous-même ; - oser changer de cap et vous reconvertir. Démarrez enfin votre introspection et devenez vous-même grâce à : - un quiz pour vous auto-évaluer ; - un carnet de bord pour vous mettre en situation ; - des conseils de professionnels pour enclencher le changement et vous sentir bien dans votre job !

04/2024

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Pédagogie

Je prépare ma classe d'anglais Cycle 2. 150 séances prêtes à l'emploi, 2e édition

Si vous êtes professeur des écoles stagiaire, débutant ou confirmé, ce livre vous accompagnera tout au long de l'année et facilitera votre pratique de la classe au quotidien en anglais grâce aux 150 séances prêtes à l'emploi et testées en classe. Pour répondre aux objectifs de l'enseignement de l'anglais au cycle 2, l'ouvrage propose : - 150 séances réalistes et détaillées, facilement applicables ; - des repères et conseils pratiques ; - les attendus de fin de cycle dans chaque domaine d'enseignement. - mais aussi : - des idées d'albums à exploiter, des jeux, des chants, - des repères culturels pour élaborer vos séances en fonction du calendrier scolaire, - des informations sur l'habilitation en langues, - une ouverture vers la 6e.

05/2022

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Histoire internationale

Khrouchtchev. La réforme impossible

On se souvient si volontiers des pitreries de l’homme – capable d’asséner sa chaussure sur un pupitre de l’ONU pour faire taire l’assistance – qu’on en oublierait presque que Nikita Khrouchtchev (1894-1971) est aussi celui qui pratiqua docilement, durant deux décennies, les purges sanglantes ordonnées par Staline, liquida ses rivaux Beria et Malenkov pour mieux se hisser au pouvoir, et réprima férocement les insurrections de Pologne et de Hongrie.Le fils de serf né en Ukraine, qui débuta comme ouvrier métallurgique et souffrit toute sa vie, bien qu’il s’en défendît, de son manque d’éducation, a fait du chemin jusqu’au sommet de la deuxième puissance mondiale. Il est l’exemple le plus achevé de ces simples soldats de l’appareil du parti qui, promus par Staline sur les cadavres de leurs prédécesseurs, dirigeront l’URSS jusqu’à Gorbatchev. Pourtant, comparée à la stagnation de l’époque Brejnev qui lui succédera, l’ère Krouchtchev (1955-1964) s’engage a contrario dans un mouvement de déstanilisation qui touche nombre de secteurs, alors qu’une profonde crise économique, sociale et politique atteint l’URSS. En politique étrangère, Mr K., comme on le surnomme alors, infatigable voyageur, multiplie les gestes de détente mais maintient les « démocraties populaires » dans une étroite subordination à Moscou, déchaînant ainsi les revendications nationales qui feront éclater le bloc soviétique et chuter le mur de Berlin qu’il a fait ériger. Il doit reculer devant Kennedy lors de la fameuse crise des missiles de Cuba et ne peut empêcher la rupture publique avec Mao. Mais en envoyant Gagarine dans l’espace, il hisse l’URSS au premier rang de la conquête spatiale.C’est aussi le seul secrétaire général qui ait laissé d’abondants Mémoires qui, bien que truffés de petits ou gros mensonges, jettent une lumière crue sur la société soviétique de la fin des années 1920 à la fin des années 1960. Jean-Jacques Marie en a relu et traduit scrupuleusement l’édition russe, non expurgée par le KGB, et a exhumé des archives soviétiques partiellement ouvertes nombre de lettres et de procès-verbaux jusque-là inédits. Première biographie écrite en français par un historien sur ce personnage emblématique de la guerre froide, elle nous aide à comprendre les problèmes de la Russie d’aujourd’hui.

03/2010

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Economie

Essai historique sur le commerce et la navigation de la Mer-Noire. Rapports commerciaux et maritimes entre les ports de la Mer-Noire et ceux de la Méditerranée

Essai historique sur le commerce et la navigation de la Mer-Noire, ou Voyage et entreprises pour établir des rapports commerciaux et maritimes entre les ports de la Mer-Noire et ceux de la Méditerranée... Date de l'édition originale : 1804-1805 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

10/2020

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Littérature étrangère

Si la mort t'a pris quelque chose rends-le. Le livre de Carl

En mars 2015, Naja Marie Aidt a perdu son fils de vingt-cinq ans, Carl, dans un tragique accident. Le livre qu'elle a écrit fait la chronique des premières années qui ont suivi cet appel téléphonique qui l'a dévastée en ta main, que j'embrassais avec ma bouche vivante et chaude". tant que mère et en tant que femme. C'est à la fois un récit sobre de la vie après la perte d'un enfant ? la façon dont le chagrin change le rapport à la réalité, aux proches, au temps ? et une exploration de la puissance de la langue et de la littérature, à partir de nombreux textes qui évoquent le deuil, la perte et l'amour. "J'ai embrassé ta main et ta main était froide, si froide que le froid s'est insinué dans mon visage, dans ma tête, dans mon crâne. Il n'y a rien de plus froid dans le monde. Pas la glace, pas la neige. Aucune peur, aucune angoisse, aucune peine de coeur aussi froide que ta main

09/2020

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Revues de psychologie

Enfances & psy N° 99/2024 : Origines et (re)commencements. Retour sur les concepts fondamentaux de la psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent

Notre époque serait celle de la mobilité, de l'accélération du temps. Notre rapport à celui-ci est maintenant conditionné par l'instantané, l'immédiateté incarnés dans les flux d'information. Ceci est souvent énoncé comme un regret : " on n'a plus le temps " de s'ennuyer, de contempler, de penser... Si le temps vécu, subjectif, n'est pas le temps mécanique, objectif, de l'horloge, il est tributaire de nombreux facteurs qui l'animent : cycles et rythmes, repères temporels, son cadre, ses circonstances mais aussi attentes, désirs, humeurs, âge... Comment ces évolutions se traduisent-elles pour le bébé, l'enfant et l'adolescent comme pour les parents ? Comment le temps vient-il aux enfants ? Quel rapport au temps dans les différents cadres où ceux-ci évoluent ? Quelles perturbations ? Comment les professionnels de l'enfance, psys, pédiatres, enseignants usent-ils du temps dans leurs pratiques ?

03/2024

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Esotérisme

Recevoir les messages de l'Univers. Ces signes et ces nombres qui nous montrent le chemin

Avez-vous déjà vécu l'expérience d'être dans une impasse et de découvrir la solution à votre problème soufflé par une rencontre fortuite, un évènement positif inattendu, un signe d'une évidence déconcertante ? Les messages que nous adressent l'Univers sont nombreux et présents dès que nous en avons besoin. Cet oracle vous propose de vous poser un instant pour ressentir la présence bienveillante de l'invisible. Chacune des cartes de ce coffret vous aidera à y voir plus clair dans les synchronicités qui jalonnent votre quotidien (rêves, heures miroirs, apparition d'animaux, langage des oiseaux), les interpréter et en tirer tous les enseignements possibles.

04/2024

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Critique littéraire

Histoires de la littérature et fragments de littérature oubliées. Mondes américains en interaction

Edition de Carla Fernandes et Ilana Heineberg. Un précédent ouvrage collectif intitulé "D'oublis et d'abandons, notes sur l'Amérique latine", (publié dans cette même collection en 2017), envisageait l'abandon comme une des figures possibles de l'oubli et s'attachait à en suivre les traces dans les sociétés latino-américaines passées et actuelles. Une partie des contributions présentées ici s'est intéressée aux discours et aux formes littéraires dans leur rapport à l'oubli. Car, paradoxalement, celui-ci est un puissant moteur de fictionnalisation et joue par métaphore le rôle de la page blanche que l'écrivain remplit au gré de son imagination. C'est donc assez naturellement que la réflexion s'est ensuite portée sur les problématiques de l'historiographie littéraire et du rapport qu'elles entretiennent avec l'oubli. Depuis plus d'une décennie, dans l'Hexagone et ailleurs, des recherches portent sur la constitution du fait littéraire et son historiographie. Nous avons voulu contribuer à cette réflexion en la faisant porter sur les mondes américains, avec des textes sur l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, l'Equateur, le Mexique, le Paraguay, l'Uruguay. Ils analysent les interactions qui président à la construction des histoires de la littérature et à leur corollaire que sont les fragments de littératures oubliées.

05/2019

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Histoire internationale

Centrafrique : mon combat politique. Vers une nouvelle République

" Centrafrique : mon combat politique ", est entre autres, un livre autobiographique du Dr Bevarrah Lala, il expose son parcours et son engagement total à mener un combat pour sauver son pays au bord du gouffre. Il évoque sans détour la crise politico-militaire sous le régime du Général André Kolingba, Félix Patassé et le Général François Bozizé (dont il a été l'un des proches pendant de longues années) qui continue à enfoncer le pays. Membre du Gouvernement de Transition du Premier Ministre Abel Goumba en qualité de Ministre de l'éducation nationale en 2003, l'auteur fait un témoignage poignant sur la mal gouvernance et la dérive de la Centrafrique. Face à la situation préoccupante de l'heure, il milite pour une table ronde sous l'égide de la France au regard des accords du référendum de 1958. Ce livre est un document de vulgarisation et de sensibilisation en vue de conscientiser l'opinion nationale, internationale et la France en particulier sur la crise qui se perpétue et l'avenir incertain de la République Centrafricaine.

05/2010

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Littérature française

Une autre clarté. Entretiens 1997-2022

Dès le premier des entretiens sur la poésie ici réunis, et qui portent sur vingt-cinq années de publication, de Garde-manche hypocrite (1996) au Traité des Sirènes (2021), Philippe Beck se réfère à "l'autre clarté" propre à la parole poétique, dont parle Hölderlin, et à son désir de re-simplifier une poésie à laquelle on a pu faire le reproche d'hermétisme. Chesterton, dans son livre sur le poète anglais Robert Browning, lui aussi en son temps accusé d'être obscur et plus philosophe que poète, a montré de manière lumineuse que l'obscurité de Browning "avait une origine radicalement opposée à celle qui lui était attribuée. Il était inintelligible non parce qu'il était orgueilleux mais parce qu'il était humble. Il était inintelligible non parce que ses pensées étaient vagues, mais parce que, pour lui, elles étaient évidentes". Chez Philippe Beck, la volonté de s'expliquer et la manière dont il le fait dans cette somme ininterrompue d'entretiens, sont sans doute les plus évidentes manifestations de cette humilité paradoxale et de la clarté de ses pensées. Quiconque se plongera dans la lecture de ce livre, devrait pouvoir y glaner ce qu'on peut lire de plus juste et de plus éclairant sur ce que peut être un art poétique contemporain. Parlant de lui-même, de sa pratique de poète, répondant, au fil des années, à des interlocuteurs qui vont du poète Henri Deluy au musicien Tedi Papavrami en passant par l'écrivain Pierre Michon ou le philosophe Alain Badiou, ne cesse de clarifier non seulement son oeuvre propre et son rapport aux poètes qui l'ont nourri (Hölderlin, Coleridge, Hopkins, La Fontaine, Verlaine, Mandelstam...) mais surtout "cette bizarre activité identifiable, qui s'appelle Poésie" . Tout au long de ces pages, la poésie est sans cesse interrogée, redéfinie de la manière la plus éclairante qui soit. Devant la richesse du contenu, on ne peut que citer ici, un peu au hasard quelques exemples de cette lucidité. Qu'il s'agisse du rythme : "Il n'y a pas de vérité indépendante du rythme. Le rythme poétique n'est pas le rythme qui décore la vérité. Non, la vérité a un rythme d'emblée. La poésie est donc l'essai pour dire le rythme de la vérité, le rythme du vrai". ; du poète comme chercheur et de son rapport à la tradition : "L'écriture d'un coeur chercheur est une écriture moderne, nourrie d'ancienneté vivante". ; de l'apport de Beckett à la langue française : "Lui qui était irlandais a capté du vivant dans la langue française, mieux qu'un Français moyen, ou bien en s'appuyant à l'idiome moyen. Sa condition d'étranger n'est pas la raison de la trouvaille. Ou plutôt : il a le recul polyglotte pour faire vivre une langue française à la fois hybride et expressivement fossilisée". ; de la responsabilité du poète (ou du romancier) face à l'histoire : "On ne peut évoquer les événements historiques et les personnages de l'Histoire, on ne peut les évoquer en poème ou en poésie qu'en vertu de l'attention humiliée ou de cette exactitude qui implique d'abord la transformation de soi en personnage, y compris en personnage fusible". ; de son prétendu hermétisme, enfin : "Le procès en hermétisme donne l'occasion de rappeler que l'abstraction n'est pas un retrait hors du monde, mais très exactement l'analyse de ses fines composantes, la tentative pour trouver le "fort balancement du vrai" déposé en lui. Ce processus a lieu dans des phrases scandées et articulées de façon suggestive et non entièrement explicite, de sorte que le lecteur soit lui-même conduit à penser le monde". Il n'est pas plus belle façon de dire de quelle manière la poésie peut être, aujourd'hui encore, agissante.

03/2023

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Sociologie du travail

Revue Salariat n° 1. Droit à l'emploi, droit au salaire ?

Pourquoi la revue SalariatA ? Nicolas Castel Mathieu Grégoire Jean-Pascal Higelé Maud Simonet Le salariat a longtemps eu mauvaise presse. Au milieu des années 1860, dans un chapitre inédit du Capital, Karl Marx écritA : " Dès que les individus se font face comme des personnes libres, sans salariat pas de production de survaleur, sans production de survaleur pas de production capitaliste, donc pas de capital et pas de capitaliste ! Capital et travail salarié (c'est ainsi que nous appelons le travail du travailleur qui vend sa propre capacité de travail) n'expriment que les deux facteurs d'un seul et même rapportA ". Qui dit salariat dit capitalisme et inversement. Marx invite ainsi les travailleurs et les travailleuses réuni·es dans la Première internationale, à substituer au slogan " un salaire équitable pour une journée de travail équitable ", le mot d'ordre : " Abolition du salariatA ! A ". Près d'un siècle et demi plus tard non seulement le salariat n'a pas été aboli, mais il est devenu désirable pour nombre d'individus et d'organisations syndicales. Cela ne fait guère mystère : le salariat observé par Marx et ses contemporains n'est plus celui que nous observons aujourd'hui. En tant que rapport social, le salariat a été un champ de bataille. Il a donné lieu à des stratégies d'émancipation qui se sont parfois - souventA ! - traduites en victoires et en conquêtes. Les institutions du salariat que nous connaissons aujourd'hui sont les buttes témoins de ces batailles passées. La revue Salariat nait d'un questionnementA : les sciences sociales ont-elles pris la mesure d'une telle transformationA ? Certes, l'idée d'une bascule dans l'appréciation du salariat - de condition honnie à statut désiré - est largement partagée : l'inscription puis le retrait de la revendication " d'abolition du salariatA " dans les statuts de la Confédération générale du travail sont souvent mobilisés comme manifestation de ce mouvement historique. Mais on peut se demander si la façon dont les sciences sociales conçoivent le salariat a, parallèlement, évolué en prenant toute la mesure de ses transformations historiques qui, précisément, expliquent ce basculement radical d'appréciation. C'est en partant de l'explicitation de ce paradoxe que nous souhaitons introduire le projet intellectuel de la revue Salariat. Pourquoi questionner le " salariatA "A ? Le salariat du xixe siècle n'est pas le salariat du xxe siècle et ne sera pas, on peut en faire l'hypothèse, celui du xxie siècle. Si au premier abord, il s'agit d'un rapport social consubstantiel au capitalisme, on aurait tort d'arrêter là l'analyse : le salariat s'est transformé en devenant, par certains aspects, plus complexe et, par d'autres, plus simple. Le salariat est d'abord devenu plus complexe car le rapport social salariés/employeurs ne s'exprime plus à la seule échelle de la fabrique ou de l'entreprise, ni à celle d'un face à face entre un ou des travailleurs et un capitaliste. Ce rapport se joue à plusieurs échelles comme par exemple la branche et l'échelon interprofessionnel. Il s'est par ailleurs cristallisé dans des institutions et dans le droit. Mais le salariat est aussi devenu plus simple car dans la première partie du xxe siècle, il est encore possible d'associer le rapport salarial à une classe sociale parmi d'autres, la classe ouvrière, dont les luttes, les représentations syndicales, les institutions et le droit, n'engagent pas nécessairement ou pas directement les autres classes sociales. Les paysans, les employés, les professions intellectuelles par exemple peuvent ainsi encore s'imaginer un futur dans lequel - à l'instar des ouvriers mais à côté d'eux - ils pourront construire un droit spécifique, des protections sociales spécifiques et ce, grâce à des organisations syndicales spécifiques. Près d'un siècle plus tard, le salariat s'est généralisé numériquement et la catégorie de salariat a solidarisé des segments de travailleurs et de travailleusesA : au groupe social " ouvrierA " sont venus s'ajouter le groupe social " employéA " ainsi que les " cadresA " dont il faut noter que leur intégration au salariat fut un retournement de l'histoire particulièrement significatif. Qui plus est, ces segments de travailleurs et de travailleuses ont été solidarisés dans un même rapport social qui les oppose à des employeurs de façon plus universelle, plus simple et plus claire que par le passé. Ironie de l'histoire ou diversion, c'est précisément au moment où cette confrontation entre deux classes prend sa forme la plus évidente que la lutte des classes est déclarée obsolète. Il nous semble donc qu'au lieu de prendre toute la mesure de ces profondes transformations sociohistoriques du salariat, l'usage de cette notion par les sciences sociales s'est singulièrement appauvri. Pour Marx et ses contemporains - quelle que soit par ailleurs leur sensibilité -, le salariat est d'abord une notion forgée pour identifier, décrire et expliquer une relation économique, un rapport social très androcentré qui apparaît central dans la société du xixe siècle. Pour le dire dans un vocabulaire anachronique, c'est donc avant tout un concept des sciences sociales qui donne lieu à des controverses, des interrogations. Philosophes, économistes, sociologues s'en saisissent comme d'un outil pour décrire le réel qu'ils ont sous les yeux. Un siècle et demi plus tard, force est de constater que le terme salariat n'est plus questionné. Il est très souvent, pour les sciences sociales, une simple réalité juridico-administrative, une " donnée " ne posant pas question et au mieux une catégorie mais rarement un concept. Chacun ou chacune est ou n'est pas juridiquement " salariéA " tandis que, statistiquement, l'Insee comptabilise un nombre de " salariésA " et un nombre d'" indépendantsA " puis mesure l'évolution de leur part respective. Que les sciences sociales prennent en considération le fait d'être ou non juridiquement " salariéA ", par exemple lorsqu'on étudie la condition des travailleurs et des travailleuses des plateformes, est certes important et utile. Mais, à l'instar de ce que pratiquent paradoxalement de nombreux juristes, c'est à un usage plus réflexif de la notion de salariat - qui ne se réduit pas à une catégorie molle - que nous appelons. Cette approche réductrice du salariat comme " donnée " non interrogée s'explique certainement par un mécanisme assez paradoxalA : cette forme juridique, salariale donc, est le fruit d'une histoire qui a vu un concept et des théories s'incarner dans le droit9. En effet, ce concept analytique a infusé le droit jusqu'à structurer une grande part des réalités du travail et de ses " régulationsA " dans une bonne partie de l'Europe continentale, au Japon, aux Etats-Unis et ailleurs. Cependant, cette cristallisation dans le droit s'est accompagnée d'une baisse du pouvoir analytique du concept, voire d'une neutralisation scientifique d'un concept qui n'est qu'à de rares exceptions10 interrogé. La cristallisation dans le droit s'est ainsi accompagnée d'une vitrification conceptuelle. Dans quels termes a-t-on arrêté de penser la question salariale ? Dans une définition-essentialisationA : le salariat c'est la subordination. Et cette définition-essentialisation est sous-tendue par une théorie implicite : celle de l'échange d'une subordination contre une protection. Ce " compromisA " - fordien ou autre -, est devenu un cela va de soi ou un implicite théorique, presque un récit mythique des sciences sociales. Les analyses de Robert Castel dans Les métamorphoses de la question sociale sont à ce titre souvent mobilisées pour opposer diamétralement deux périodes historiques. Dans la première, le salariat de la révolution industrielle serait profondément asymétrique, l'égalité formelle des parties donnant lieu à une inégalité de fait et au paupérisme. Dans la seconde, un droit du travail et des droits sociaux octroyés par l'Etat seraient venus compenser cette asymétrie initiale et rééquilibrer l'échange salarial11A : subordination contre protection, " compromis fordiste ", " Trente glorieusesA " et " plein-emploiA " comme nouvelle étape d'un rapport salarial enfin rééquilibré. L'état de " compromisA " peut alors plus ou moins implicitement être conçu comme un climax, un optimum indépassable. Dans un tel cadre d'analyse, on sera tendantiellement conduit à ne penser que des reculs - l'" effritement de la A société salariale " - et ce, dans la nostalgie d'un passé glorieux mais malheureusement révolu. Droits octroyés et équilibre de l'échange retrouvéA : dans une telle perspective théorique, on le voit, l'univers des possibles du salariat est relativement bien borné par cet état d'harmonie sociale et d'intégration de la classe ouvrière que l'on prête à la période d'après-guerre. Or, pleine de conflits, de conquêtes, d'émancipations, la réalité sociohistorique sur plus d'un siècle dépasse les termes de l'échange et du compromis. Penser ainsi non pas en termes de compromis mais en termes de luttes et d'émancipation, évite de présumer des définitions et limites du salariat. La réalité du salariat a changé parce que des batailles relatives au travail et/ou à la citoyenneté économique et politique ont été gagnées. Oui, le salariat est consubstantiel au capitalisme mais il est traversé en permanence, par des formes de subversion de la logique capitaliste. Le rapport salarial, en ses contradictions et ses puissances, est le point nodal de la lutte des classes et, en la matière, la messe n'est pas dite tant au point de vue des structures objectives que des structures subjectivesA : rien ne permet de conclure que ce rapport social n'est qu'enrôlement au désir-maître capitaliste12. Si le régime de désir est bien celui de désirer selon l'ordre des choses capitalistes (i. A e. une épithumè capitaliste13), il n'en demeure pas moins que depuis la théorisation produite par Marx, tout un maillage institutionnel de droits salariaux subversifs du capitalisme a pris forme au coeur du rapport salarial (sécurité sociale, cotisations sociales, conventions collectives, minima salariaux, droit du travail, statuts de la fonction publique et des entreprises publiques, etc.). En matière de salariat, on ne peut donc en rester à la théorie implicite du xixe siècle et son acquis d'une protection contre une subordination. Ce n'est pas une simple donnée juridique incontestable (être ou ne pas être " salariéA ") mais un concept qui doit être discuté, débattu, interrogé, mis en question, caractérisé et caractérisé à nouveau, au fil du temps et des luttes sociales qui s'y rattachent. Si domination, exploitation, aliénation, invisibilisation il y a, il s'agit aussi de comprendre ce qui se joue dans le salariat en termes d'émancipation des femmes et des hommes. Certes, le salariat n'est pas qu'émancipation. Et on peut songer à d'autres possibles pour les travailleurs et les travailleuses que ceux qui s'organisent à l'échelle du salariat. Mais cette dimension émancipatrice ne doit pas faire l'objet d'une occultation. Il nous parait donc nécessaire de saisir le salariat dans son épaisseur sociohistorique, dans les contradictions qui le traversent, les luttes qui le définissent et le redéfinissent, pour éclairer la question du travail aussi bien dans sa dimension abstraite que concrète. On l'aura compris, il s'agit donc ici d'interroger le salariat en lui redonnant toute sa force historique, heuristique et polémique. Le salariat, nous l'avons dit, est devenu un rapport social qui s'exprime à de multiples échelles et qui dépassent de beaucoup le simple face à face évoqué dans la deuxième section du Capital dans laquelle un employeur, " l'homme aux écusA ", se tient devant un salarié ne pouvant s'attendre " qu'à être tannéA "14. Chacune de ces échelles constitue un champ de bataille, avec ses contraintes et ses stratégies d'émancipation spécifiques. A chacune de ces échelles, le rapport social salarial s'exprime dans des collectifs, dans des solidarités et des conflictualités articulées les unes aux autres. A l'échelle de l'entreprise se jouent par exemple de nombreuses luttes pour l'emploi. A celui de la branche, par le biais des conventions collectives, se joue notamment le contrôle de la concurrence sur les salaires entre entreprises d'un même secteur. A l'échelon interprofessionnel et national se jouent l'essentiel du droit du travail et des mécanismes de socialisation du salaire propres à la sécurité sociale ou à l'assurance chômage. Le salariat est donc bien loin de la rémunération marchande de la force de travail du xixe siècle. Les champs de bataille se sont démultipliés tout en s'articulant les uns aux autres. Qu'on pense à l'importance des conventions collectives en termes de salaire et de conditions de travail pour articuler les combats dans l'entreprise et dans la branche. Qu'on pense au rôle d'activation ou au contraire d'éradication des logiques d'armée de réserve que peut jouer un mécanisme d'assurance chômage sur le marché du travail. Qu'on pense également aux mécanismes de sécurité sociale en matière de santé et de retraites en France. Ces derniers se sont constitués en salaire socialisé engageant dans une relation l'ensemble des employeurs et l'ensemble des salarié·es à l'échelle interprofessionnelle là où, dans un pays comme les Etats-Unis, la protection contre ces " risquesA " est demeurée liée à la politique salariale d'un employeur à travers des benefits par un salaire indirect mais non socialisé15. Qu'on pense également au salaire à la qualification personnelle qui émancipe largement les fonctionnaires des logiques de marché du travail. Comprendre ce que vit individuellement un salarié ou une salariée hic et nunc, suppose de prendre en considération l'ensemble de ces dimensions collectives articulées, les dynamiques historiques, les luttes, les stratégies et la façon dont l'état des rapports de force sur chacun de ces champs de bataille s'est cristallisé dans des institutions. S'il est un objet qui nous rappelle tous les mois que ce rapport social se joue à plusieurs échelles, c'est bien la fiche de paye. Elle est une symbolisation d'un salaire dit " individuelA " ou " directA " en même temps que le lieu d'un " salaire collectifA " et ce, à plusieurs égards. En effet, quant à sa détermination, le salaire est particulièrement redevable au collectif. Les forfaits salariaux négociés dans les grilles de classification des conventions collectives de branches et au niveau de l'entreprise ou encore les grades et échelons de la fonction publique sont des éléments structurants du salaire. A cet " individuelA " s'ajoute une autre dimension collective dont la fiche de paye fait état, c'est la part directement socialisée du salaire à une échelle nationale et interprofessionnelle via des cotisations ou des impôts. Ces échelles et institutions plurielles ne sont pas réductibles à une fonction de protection légitimée par une subordination mais sont beaucoup plus largement le produit des dimensions collectives et conflictuelles du salaire. Et l'on voit là, pour le dire en passant, ce qu'a d'inepte la lecture marchande et purement calculatoire du salaire, économicisme malheureusement dominant. Derrière la plus ou moins grande socialisation des salaires, c'est la question des modes de valorisation du travail qui se pose : à travers la qualification et la cotisation, le salaire n'a plus grand-chose à voir avec la fiction du prix du travail (cf. infra). Enfin, derrière la maîtrise ou non de cette socialisation, c'est aussi la bataille pour la maîtrise du travail concret qui se joue : c'est-à-dire maîtriser ses finalités, maîtriser la définition de ce qui doit être produit ou pas, maîtriser les moyens et les conditions de la production. Voilà tout ce qu'une lecture en termes de conflictualité et d'émancipation, et non seulement de protection/subordination, s'autorise à penser. Pourquoi une revue ? La revue Salariat est la poursuite du projet intellectuel et éditorial que l'Institut Européen du Salariat (IES) porte depuis sa création en 2008. La revue vise donc à accueillir des contributions qui prendront au sérieux les enjeux du salariat de façon ouverte et contradictoire. Il s'agit de promouvoir des analyses du salariat issues des sciences sociales au sens large (sociologie, science politique, histoire, économie, droit...) mais aussi des débats ou des controverses qui ne s'interdisent pas de tirer des conclusions politiques de ces analyses scientifiques16. La revue est ainsi largement ouverte à diverses disciplines et à une pluralité de registres de scientificité. Les travaux empiriques pourront ainsi côtoyer des réflexions théoriques. Des textes fondés sur un registre très descriptif pourront dialoguer avec des approches plus politiques défendant telle ou telle stratégie d'émancipation. Grâce à ce dialogue qu'on espère fécond, nous entendons mettre la production intellectuelle de la recherche au service du débat public et des luttes politiques et sociales qui se déploient dans les domaines du travail concret et de sa valorisation. Notre revue souhaite ainsi faire vivre le débat intellectuel, le dialogue interdisciplinaire et constituer un espace de liberté scientifique en autorisant des approches diverses et non formatées, ce qui suppose en particulier que le débat puisse s'épanouir le plus possible à l'abri - voire même en dehors - des enjeux relatifs au " marché du travailA " académique. Si la revue entend publier des articles d'auteurs et d'autrices dont on apprécie les qualités de chercheurs et de chercheuses, elle dénonce avec d'autres17 la fonction d'évaluation et in fine de classement des recherches et des chercheurs et chercheuses que les politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche tendent de plus en plus à assigner aux revues. Nous souhaiterions - autant que possible - ne pas constituer un outil de légitimation supplémentaire d'un " marché du travailA " académique dans lequel de jeunes chercheurs et chercheuses - de moins en moins jeunes en réalité... - font face à une pénurie extrême de postes et sont soumis à la loi du " publish or perishA " ainsi qu'à l'inflation bibliométrique qui, paradoxalement, nuit à la qualité de la production scientifique. Cela signifie en pratique et entre autres, que nous voudrions rester en dehors de cette logique de " classementA " des revues et donc ne pas figurer dans les listes officielles des revues dans lesquelles il conviendrait pour les candidats et les candidates à la carrière académique de publier, les critères bibliométriques permettant aux évaluateurs et aux évaluatrices de se passer d'un travail de discussion sur le fond. Cela signifie également que la composition du comité de rédaction de la revue n'est pas dépendante du statut sous lequel les membres exercent leur qualité de chercheur·se : doctorant·e, titulaire ou non titulaire, chercheur·se dans ou hors des institutions de l'enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous concevons ainsi comme un groupe ouvert à toutes celles et tous ceux qui souhaitent travailler à un projet intellectuel et proposer aux lecteurs et aux lectrices un contenu de qualité, intéressant à la fois d'un point de vue scientifique et d'un point de vue politique. En ce sens, nous proposons plusieurs rubriques pour apporter divers éclairages ou points d'entrée d'un même questionnement puisque nous avons l'objectif de structurer chaque numéro annuel autour d'une problématique commune. La rubrique Arrêt sur image invite à décrypter les enjeux derrière une image choisie, la rubrique Lectures et débats ouvre à la discussion avec des publications académiques ou littéraires et la rubrique Brut est un espace de mise en valeur de données empiriques diverses. Ces manières d'aborder la problématique générale du numéro sont complétées par des articles dans une rubrique plus généraliste, Notes et analyses. Mais ces rubriques, plus largement présentées sur le site web de la revue18, ne doivent pas constituer des carcans et elles sont elles-mêmes susceptibles d'évoluer. Droit à l'emploi ou droit au salaire ? Ce premier numéro est ainsi l'occasion de tester l'intérêt ou la validité de notre parti-pris analytique consistant à penser le salariat comme un concept de sciences sociales à vocation heuristique en dévoilant ses contradictions et ce faisant, des chemins possibles d'émancipation. La question générale que nous posons dans ce numéro est la suivante : qu'est-il préférable de garantir, un droit à l'emploi ou un droit au salaire ? Pour celles et ceux qui restent indifférent·es à une réflexion de fond sur les institutions salariales, cette question n'a pas lieu d'être car " qui dit emploi dit salaire et qui dit salaire dit emploi, garantir l'un, revient donc à garantir l'autre ". Une telle remarque passerait pourtant à côté d'un enjeu essentiel car il y a là - en première analyse et pour la période qui nous occupe, à savoir fin du xxe siècle et début du xxie siècle - deux voies d'émancipation salariale structurées autour de deux grandes familles de stratégies possiblesA : celles qui concourent à promouvoir l'emploi et notamment le plein-emploi et celles qui s'en départissent et promeuvent un droit au salaire ou font du droit au salaire un préalable. Ce débat, s'il est contemporain, n'est pas totalement nouveau et deux grandes organisations syndicales, la CGT et la CFDT s'en sont emparé avec leurs projets respectifs de sécurité sociale professionnelle ou de sécurisation des parcours professionnels. Il s'agit bien de projets différents dans lesquels l'emploi et le salaire ne recouvrent pas une même réalité. " EmploiA ", voire même " plein-emploiA " peuvent prendre des sens différents et leur éventuelle garantie ne dit rien de la nécessité du salaire ou de ressources au-delà de l'emploi précisément. La question posée dans le présent numéro est donc loin d'être anodine et c'est pourquoi nous y réfléchissons depuis une dizaine d'années19 et la remettons aujourd'hui sur le métier. Et de ce point de vue, l'expérience du confinement a été particulièrement révélatrice de ce que les différentes formes d'institutions du travail produisent en termes de droits salariaux, comme le met en lumière Jean-Pascal Higelé dans une note - révisée - de l'IES que nous publions ici.

10/2022

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Littérature étrangère

Eau lourde et autres nouvelles

Ces nouvelles risquent de choquer : Martin Amis explore d'un regard sans complaisance les nouveaux rapports des sexes, des classes et des races dans un monde anglo-saxon un peu futuriste où nous n'aurons aucune peine à retrouver notre présent. Dans «Combien de fois», un homme tombe amoureux de lui-même et découvre le vertige onirique que peut procurer la masturbation, tandis que «La coïncidence des arts» exploite la fascination pour les rapports sexuels sans paroles dans un contexte new-yorkais. C'est encore, dans «L'envers du placard», un New York du futur qui sert de toile de fond à un monde où le «gay» est la norme et l'«hétéro» l'exception. Si «La mort de Denton» a été publié en 1975, l'essentiel de ces nouvelles provient d'une période récente, comme le signale l'écriture très expérimentale de «Ce qui m'est arrivé pendant mes vacances».Dans tous ces textes, Amis fait preuve d'une veine satirique tout en conservant la précision d'une écriture ludique, vive, décapante - comme gravée au scalpel dans la peau.

05/2000

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Philosophie

Raison et révolution. Hegel et la naissance de la théorie sociale

Raison et révolution, écrit en 1939 est, dans l'oeuvre de Herbert Marcuse, le premier exposé systématique du fondement théorique de sa pensée : sa position originale par rapport au marxisme, la spécificité de sa critique des sociétés industrielles, son interprétation de la crise de l'idéologie révolutionnaire, se comprennent à partir de l'explication complète et complémentaire des concepts de raison et de révolution. Le rapport dialectique de la Raison et de la Révolution, qui se noue historiquement dans le passage de l'idéologie philosophique hégélienne à la théorie sociale marxiste, est donc déjà gros des apories de notre temps : si une attitude contestatrice radicale, théorique et pratique, est aujourd'hui encore légitime, c'est qu'elle sauvegarde l'héritage de la tradition de la libre pensée ; si cette attitude tend aujourd'hui à s'identifier au refus nihiliste des formes de la pseudo-rationalité dominante, c'est que l'histoire contemporaine a défait le pacte scellé au XIXe siècle par Marx entre la pensée critique et une classe sociale capable de changer pratiquement le monde.

11/1968

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Critique littéraire

Au regard des visages. Volume 2, De Proust à Bonnefoy

Déconstruire ou défigurer le visage : telle a été l'une des grandes obsessions du XXe siècle, comme j'ai voulu le montrer dans le premier volume d'Au regard des visages, paru chez Hermann en 2011, essai sur la littérature du XXe siècle qui analyse les attaques et distorsions dont le visage a fait l'objet, en une époque marquée par les deux guerres mondiales. Quel est le destin du visage ? En quoi ses représentations portent-elles l'empreinte des grandes crises historiques et idéologiques qui ont porté atteinte à la figure concrète et symbolique de ce qu'une très ancienne tradition a toujours associé à la singularité irréductible du sujet ? Deuxième volume d'une vaste enquête, le présent ouvrage resserre l'analyse exclusivement sur des écrivains - Proust, Simon, Perec, Leiris, Beckett, Duras, Michaux et Bonnefoy - pour lesquels le visage représente une préoccupation majeure, sur un triple plan, ontologique (comme rapport à l'Etre), esthétique (comme ferment de créativité) et éthique (comme rapport à autrui aussi bien qu'à soi).

11/2015

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Sciences politiques

La violence politique dans les démocraties européennes occidentales

Par rapport à bien d'autres pays du monde, la violence politique a, aujourd'hui, sans aucun doute une visibilité réduite dans les démocraties européennes occidentales. Elle est pourtant présente au coeur même de leur fonctionnement : comme défi, comme menace ou comme recours : soit sous des formes dures soit, plus souvent, à niveau modéré. Ces études, signées par des jeunes chercheurs aussi bien que par des spécialistes confirmés, n'ont pas pour objet d'analyser les causes ou les déroulements des conflits, mais d'appréhender globalement la violence comme un mode très spécifique d'affirmation politique. A travers la violence d'état ou les violences contestataires, il s'agit de mieux comprendre le statut de la force dans l'Etat de Droit.

01/1993

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Poésie

Votre écorce

Longue suite composée de 91 poèmes, ce livre de poésie se présente sous la forme d'une adresse au poète et écrivain Claude Esteban, d'un dialogue avec l'auteur disparu. Il y a dans cette suite quelque chose d'une complicité magnifique entre l'auteure et celui auquel elle s'adresse, ce dont témoigne la plupart des poèmes, discrètement mais sûrement, dont celui-ci : "Tu te souviens / elle n'était pas / morte / tout à fait / ni / sa main / ni / le pourpre des / peintures ni / la langue où / je la veille" . On y trouve une parole poétique d'une très grande maîtrise, et qui, dans l'adresse à l'autre, cherche à formuler ce que nous sommes, sans jamais préjuger de ce que nous serons. Les lieux sont rarement déterminés et pourtant témoignent des itinéraires, qui sont ceux de la vie. Comme souvent chez cette auteure, le moment réflexif, l'ordre de la pensée jamais refermée sur elle-même accompagne ces moments de surgissement de la parole poétique en cette distance par rapport à la banalité de la traversée des jours.

10/2023

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Droit administratif général

Orléans par le droit administratif à l'ombre de Macarel & Cormenin

Dans le prolongement direct des deux publications précédemment proposées dans la collection "L'Unité du Droit" des Editions L'Epitoge (Tome XXVIII - Orléans dans la jurisprudence des "Cours suprêmes" ; Tome XXIX - Toulouse par le droit administratif), le présent ouvrage aborde Orléans par le droit administratif, à l'ombre de Macarel et de Cormenin. Partant, après avoir commencé la valorisation d'un "patrimoine jurisprudentiel orléanais" transcendant les différentes branches du droit, cet opus en poursuit l'analyse dans le cadre d'une unité d'enseignement particulière : le droit administratif général, "partie centrale du droit administratif" , "ce qui, dans la connaissance du droit administratif vient et doit venir d'abord" d'après la définition proposée par René Chapus dans son manuel. Les grands chapitres du cours de droit administratif traditionnellement enseigné en deuxième année de Licence y sont traités à partir d'arrêts représentatifs en lien avec Orléans, entendu comme ressort territorial du tribunal administratif qui siège dans la commune et qui couvre aujourd'hui la région Centre. A la manière orléanaise de la glose, ils le sont sous la forme de commentaires tirant des leçons par rapport à la pensée de deux "pères fondateurs" du droit administratif français associés à la cité johannique : Louis-Antoine Macarel et Louis Marie de Lahaye de Cormenin, l'année 2021 marquant un anniversaire de deux siècles, celui de la création du Recueil des arrêts du Conseil ou ordonnances royales par le premier. Au-delà de constituer un simple recueil de "grands arrêts de la jurisprudence administrative orléanaise" , cet ouvrage s'essaye à une présentation nouvelle du droit administratif général en en proposant une approche au prisme du territoire où il est enseigné et de nature à contribuer à la réinvention et à la redynamisation de son apprentissage. La présente publication a reçu le soutien du Centre de Recherche Juridique (Crj) Pothier de l'Université d'Orléans & du Collectif L'Unité du Droit

01/2022

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Enseignement professionel

Le module d'éducation à la santé et à la sexualité. Accompagner le developpement personel des éleves, Guide pédagogique

Cet ouvrage est le résultat d'une démarche éducative menée sur deux années (quatrième et troisième technologiques) par une équipe d'enseignants de l'Institut de Genech pour mettre en oeuvre le module d'éducation à la santé et à la sexualité instauré dans les programmes par la DGER. Travaillant seuls ou en binôme, enseignants et animateurs ont choisi d'ancrer leur réflexion autour du développement personnel du jeune. Les phases du développement, l'amour, la sexualité, la relation et sa construction, la violence, les IST, sont abordés lors d'exercices en groupe ou individuels. À la fin de chaque séance, des réflexions ou des questions des jeunes reflètent avec spontanéité leurs préoccupations et leurs interrogations. Des témoignages de professeurs apportent également un éclairage sur leurs propres réticences ou difficultés personnelles rencontrées au fil de ces séances.ØAgréablement illustré, cet ouvrage accompagnera toutes celles et ceux qui souhaitent se lancer dans cette démarche.

02/2005

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Critique

La première fois qu'Aurélien vit Bérénice. Scènes amoureuses de la littérature

L'amour est depuis l'Antiquité la plus grande source d'inspiration littéraire. Les plaintes de Didon au départ d'Enée, la passion de Tristan et Iseult, l'aveu de Phèdre à Hippolyte, l'amour de Julien Sorel pour Mme de Rênal dans Le Rouge et le Noir, de Frédéric Moreau pour Mme Arnoux dans L'Education sentimentale, les pages d'incantation amoureuse dans Belle du Seigneur ou les évocations sentimentales de Nerval, de Verlaine, Proust, Apollinaire, Aragon... Les scènes amoureuses ont sans conteste fourni les pages les plus célèbres de la littérature. Mais que nous révèle une étude d'ensemble de ces scènes, du jeu amoureux comme du travail de l'écriture ? Dans son rapport au désir, l'écriture passe par des motifs narratifs, dont on peut voir les évolutions et permanences historiques : le coup de foudre, le trouble, le jeu du regard, le rapport entre Eros et Thanatos... Cet ouvrage se propose de les analyser, en éclairant les modulations de la passion amoureuse et la liaison que celle-ci établit entre le langage et le corps. Et parce que ces enjeux psychologiques ont aussi une résonance politique, esthétique et même métaphysique, la réflexion puisera dans plusieurs champs disciplinaires : la littérature, certes, mais aussi l'approche thématique, la psychanalyse, l'anthropologie et la philosophie, capables de débusquer le jeu du désir amoureux derrière le travail de l'écriture.

09/2021