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Critique littéraire

Georges-Emmanuel Clancier, passager du temps

Poète, romancier, essayiste, mais aussi journaliste de presse et de radio, Georges-Emmanuel Clancier, né à Limoges à l'aube de la Grande Guerre, a mené une vie d'écriture et d'engagements dont le fil conducteur a toujours été la défense de l'humanisme contre toutes les formes de barbarie. Fruit de nombreux entretiens menés avec l'écrivain, cet ouvrage retrace une foisonnante traversée du siècle, évoquant son enfance et ses racines limousines tout comme sa vocation poétique et ses rencontres littéraires. Il célèbre, au travers d'une riche illustration issue des archives de l'auteur pour la première fois dévoilées, la vie et l'oeuvre de celui qui, aux côtés de ses amis Max-Pol Fouchet, Pierre Emmanuel et dans le voisinage poétique de Eluard et Aragon, fut l'un des représentants exemplaires de la Résistance littéraire. A cet esprit de résistance - pour lui consubstantiel à l'exercice de la poésie -, Georges-Emmanuel Clancier se montrera fidèle tout au long de sa vie. Pour le poète du Paysan céleste et de Passagers du temps comme pour le romancier du Pain noir et de L'Eternité plus un jour, défendre la liberté des écrivains dans le monde entier, ainsi que le fait le PEN Club dont il est vice-président international, c'est défendre la liberté et la dignité de l'homme.

03/2013

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Pédagogie

Du chef-d'oeuvre pédagogique à la pédagogie du Chef-d'oeuvre. Introniser en humanité

La pédagogie du Chef-d'oeuvre et le Chef-d'oeuvre pédagogique ont une histoire, un présent et un avenir. L'histoire nous invite au voyage mais encore à la poésie pédagogique. Le présent nous interpelle dans ce qu'il a de plus réel. L'avenir nous invite à viser les étoiles dont l'éducation du XXIe siècle a tant besoin. Les auteurs et leurs invités, font part de leurs expériences riches et pertinentes, étendant ainsi la pédagogie du Chef-d'oeuvre à des contextes différents. Leurs contributions participent pleinement à la reconnaissance d'une nouvelle culture de l'apprentissage faite de communication, de démocratie, d'intégration, d'émancipation, et de passion. Plusieurs questions sont à l'origine du propos, dont leurs réponses constituent autant de chapitres : En termes de pratique : Quelles consignes pour agir ? Au quotidien, comment cela se passe-t-il ? Et dans l'enseignement secondaire ? En termes d'analyse : D'où viennent ces pratiques ? Ont-elles un ancrage historique ? Quand y a-t-il pédagogie du Chef-d'oeuvre ? Qu'est-ce ce qui guide le choix du sujet ? En termes d'effets : Quel est l'impact sur la construction de la personne ? Le Chef-d'oeuvre peut-il aider les apprenants en souffrance ? Ces propositions ont un seul but : Que vive la pédagogie du Chef-d'oeuvre !

11/2018

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Histoire internationale

Coin si dense

Que serait l'art sans la fécondation ? Cet ouvrage s'inscrit dans une dynamique de rencontre de genres, d'émotions ; c'est un voyage auquel l'auteur nous invite. Il est entrecoupé de plusieurs étapes qui reflètent ses différentes réflexions, contributions ou encore ses aspirations pour sa communauté, son pays mais surtout son engagement pour sa génération et son continent. L'Afrique est une question grave, l'entreprise corollaire de la faire est tout autant impérieuse mais plus que jamais fondamentale. De façon empirique, les mêmes causes provoquant les mêmes effets, l'auteur montre que sa génération fait face aux difficultés ataviques que d'autres, il y a plus de 50 ans, ont essayé de résoudre. Cet ouvrage constitue aussi un voyage philosophique. Parce que tout au long de notre vie, nous nous évertuons de comprendre, d'analyser les raisons de notre existence. Est-ce que nous atteignons notre but ? Est-il facile de percer le mystère qui l'enveloppe ? La peur de ne pas trouver les réponses à nos interrogations ne doit pas nous démotiver dans notre quête, de déclarer notre amour à la sagesse. Et parce que la philosophie dans son paroxysme est poésie, l'auteur ferme cette aventure en retournant à ses premières amours, convoquant son attachement au genre poétique et à son langage singulier.

12/2017

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Romans de terroir

L'expulsion, histoire du dernier berger de la vallée du Riuferrer

Une histoire vraie que celle du dernier berger, Roger, d'une vallée quelque part, dans le Vallespir. Expulsé de son mas natal avec sa famille, le berger doit vendre son troupeau à la hâte et s'exiler. Le roman est une chronique de la lutte quotidienne du berger contre les pièges et les violences de la montagne - les orages, les pluies diluviennes, la grêle, la neige et le froid -, contre le sort qui semble s'acharner sur lui : les agneaux décimés par la fièvre, des chiens errants qui s'attaquent au troupeau. L'auteur ne se contente pas de relater un fait divers. Il l'élève au rang de légende : Roger est l'un des derniers représentants de cette civilisation de paysans qui s'éteint, ou est peut-être déjà éteinte. Il élève pour le berger un véritable mausolée : le roman est un requiem à Roger, transfiguré par le lyrisme et la poésie. Mais peut-être que le personnage principal de ce livre, ce sont les Pyrénées catalanes, les montagnes du Canigou, grandioses, terrifiantes et imprévisibles, mais d'une âpre beauté. L'Expulsion est une fresque de ces montagnes, où passé et présent s'entrecroisent, où la beauté de la langue, du rythme, des sonorités, nous emporte loin, très loin, au coeur même du chaos originel.

04/2015

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Poésie

14. Le chant de ma terre

Avec ce travail poétique, François Busier-Rouge nous amène peu à peu au ressenti de la guerre 14-18 en nous racontant les hommes et leur désespérance. La cruauté de la guerre est présente dans ces vers qui lancent comme des salves douces pour toucher le coeur, nous frapper d'émotion. Beaucoup de poèmes ont été écrits dans les tranchées et sur les tranchées, mais ce que nous propose ici l'auteur est un hymne à la mémoire de cette guerre dont les mots posés avec précision agissent en nous tels des frémissements. Il provoque des images où le sang et la terre se mêlent dans la symphonie d'une guerre faite du silence des sans grades qui meurent pour la France au prix d'un sacrifice par oubli de soi. La guerre est partout, jusque dans le silence des absents, dans l'inaudible, dans le souvenir, et même la renaissance des corps disparus. Tout est dit dans ces textes où fuir, mourir et revenir s'assemblent comme pour se conjuguer en un unique verbe pour résonner à nouveau et remonter de l'inconscient. Avec une écriture poétique qui fait sens, François Busier-Rouge possède aussi ce don d'exprimer les sensations pour nous dire l'inexprimable. La poésie, ici, fait oeuvre de mémoire et c'est en cela que ce livre marque les esprits.

08/2015

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Littérature étrangère

Grandeur et déclin de Lily Bourbon, poétesse et catin

Lily Chapiro, devenue Lily Bourbon par son mariage avec un ci-devant puis promue coryphée de la poésie soviétique pour enfants grâce aux vers de son mari, qu'elle finit par déposséder de son identité même, est une désarmante aventurière, alliage de cynisme soviétique et de ruse féminine. A l'âge de quatre-vingt-seize ans, elle débarque aux Etats-Unis où, grâce à son énergie inouïe et à d'habiles liftings en tous genres, elle est encore en position de repartir à la conquête des hommes. Ainsi s'amorce un roman picaresque et loufoque où l'excentricité de Lily Bourbon, l'attachante naïveté de son jeune-vieux mari yankee et l'impayable aplomb de son amant mexicain composent une sorte de western comique russo-californien. Supercheries et fiascos s'enchaînent comme dans une " grande fantaisie " musicale et bouffonne où l'humour est tissé d'acuité visuelle et teinté d'une tristesse ténue. On ne s'ennuie pas une minute avec Iouri Droujnikov, ce professeur russe de Berkeley, ancien dissident et, hélas, récemment disparu en pleine création. Etudes littéraires iconoclastes et romans sur la grande peur des apparatchiks soviétiques composent avec la série californienne une œuvre riche et attachante. Fayard a déjà publié son roman satirique Des anges sur la pointe d'une aiguille, retenu par l'université de Varsovie comme un des dix meilleurs romans du XXe siècle.

08/2008

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Littérature française

Le géographe des brindilles

Dans ce nouveau et savoureux recueil, l'auteur de L'Eté grec et de Chemin faisant nous emporte par sa qualité d'écriture, son humour, son appétence pour les mots, sa poésie délicate et sa culture singulière. Il nous entraîne dans Une forêt de signes où l'on respire Le parfum des légendes et où l'on écoute avec ravissement La cantate des chemins. L'Ode à mes amis les arbres, L'offertoire des vents ou L'homme qui voulut rencontrer le printemps sont autant d'agréables moments à passer en compagnie de celui qui fut aussi un arpenteur émerveillé des chemins et un attentif écrivain-voyageur nous emmenant avec délectation au pays des arganiers, dans sa Bourgogne ou sa Grèce tant aimée. Féru de botanique et de biologie, l'amoureux des jardins et des "jardineurs" savait errer dans les bois, discourir savamment sur Le privilège de l'abeille, la mémoire des Libellules ou la Sagesse serpentine, esquisser le portrait d'une vache, passer (au microscope !) Un été chez les Infusoires, déceler La mélancolie du géranium, s'inquiéter de La nostalgie de l'anguille ou réclamer Justice pour les Crapauds. La relation de Lacarrière avec la nature est, nous dit Gil Jouanard dans sa belle préface, celle "des nomades du Paléolithique qui habitaient le monde en le nommant"...

03/2018

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Humour

Brèves de comptoir. Tome 4

Ce quatrième volume vient couronner la grande aventure des Brèves de comptoir commencée en 1985 au Relais Lagrange, un petit café de la place Maubert, à Paris, près des locaux de l'époque de Charlie Hebdo - là où j'ai entendu la première " brève " : " Est-ce qu'une plante carnivore peut être végétarienne ? " Elle a pris fin le 7 janvier 2015, jour de l'attentat contre Charlie, au bar La Closerie, en Haute-Savoie. Comme une tranche nette dans l'histoire de France des comptoirs. On trouvera ici 1 200 " brèves " entendues dans des centaines de cafés, un peu partout, au hasard des déplacements. La musique des mots est là. L'absurde. La cocasserie. La poésie. La bêtise. Quand le réel du monde cherche à entrer dans une " brève " longue de quelques mots, il y a miraculeusement une grande place laissée au saugrenu. A la liberté aussi. Le détail inattendu, souvent, l'emporte. Les Brèves de comptoir ont pendant trente ans mis en lumière cette parole des bars, fait reconnaître en elle une littérature légère et diffractée, sorte de rhétorique des courants d'air. Un verre de vin, un rayon de soleil, vient la pluie, naît le mot. Le comptoir est un terroir ! Ce tome IV de la collection " Bouquins " est un immense café. Entrez ! J. -M. G.

03/2020

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Littérature étrangère

Le vrai pays

Nous sommes à l'école de la communauté aborigène de Karmana, dans le bush de l'ouest australien. Une équipe d'enseignants blancs y éduque ou " rééduque " les jeunes aborigènes dont ils ignorent bien souvent les véritables origines et disparités. Ces Longues chaussettes blanches montantes, ainsi que les désignent les indigènes, se demandent comment s'y prendre pour bonifier, fertiliser et civiliser un peu ces gentils sauvages. L'un d'eux, Billy, possède un éclairage particulier. Kim Scott, qui a un temps enseigné dans le bush, s'est visiblement campé dans ce personnage. Le livre est conté à deux voix. Tantôt le narrateur, Billy, décrit en détail les avatars quotidiens de cette école, où deux mondes fort décalés se confrontent, se cherchent et tentent de se comprendre, tantôt une voix profonde, imagée et onirique, celle du peuple aborigène, capte le fil du récit, peignant les événements suivant sa logique propre, aux codes et aux savoirs ancestraux. Terrible témoignage sur le choc et l'incommunicabilité des cultures, ce roman s'inscrit à la pointe d'une volonté, actuellement émergente, de reconnaissance et de décryptage ethnologique. A l'éclairage subtil de son humour contristé, teinté d'une poésie aux accents corrosifs, l'auteur nous entraîne au cœur du Vrai Pays des aborigènes, un pays d'où l'on ne sort pas sans risques, et dont on ne rentre pas indemne.

04/2006

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Poésie

Petit traité de l'insignifiance

"Au fil de ses nombreux ouvrages et de ses modes d'expression multiples, Jean-Luc Favre Reymond, travaillé par la fièvre poétique depuis des lustres, je le sais, ne cesse de travailler lui-même de façon assez enfiévrée la langue - qu'il triture, creuse, expérimente, essouffle, ranime et dynamise, farouchement désireux d'en explorer et d'en exploiter sans lassitude les virtualités. Le poète, le poïète, le créateur de mots et de formulations et d'images et d'élans nouveaux du dire, n'entend jamais se satisfaire des énoncés éculés, des fades habitudes de la communication ordinaire, des proses purement informationnelles". Patrick Vighetti Docteur en philosophie, enseignant et traducteur "Le Petit traité de l'insignifiance fait une apparition pour le moins intempestive dans le cadre des catégories figées du paysage littéraire. Poésie ? Essai ? Aphorismes ? Philosophie ? Linguistique ? Métaphysique ? Probablement tout cela à la fois. Le lecteur, d'abord interloqué, pense assister à un dialogue à première vue chaotique entre des instances qui posent des questions, les laissent sans réponse, ou répondent par une autre question, laquelle est une nouvelle béance. Répondent parfois par une affirmation mais qui plonge le lecteur dans une perplexité sans fond. Dialogue intérieur du poète avec lui-même ? Alors c'est sans doute un dialogue entre ses mille moi..." François Aguettaz Docteur es lettres, chercheur honoraire.

03/2020

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Littérature française

Orléans

Qui a lu l'oeuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu'il est prisonnier d'un passé qu'il vénère alors qu'il y fut lacéré, humilité, fracassé. Mais ce cauchemar intime de l'enfance ne faisait l'objet que d'allusions fugaces ou était traité sur un mode burlesque alors qu'il constitue ici le coeur du roman et qu'il est restitué dans toute sa nudité. Pour la première fois, l'auteur raconte l'obscurité ininterrompue de l'enfance, en deux grandes parties (dedans/dehors) où les mêmes années sont revisitées en autant de brefs chapitres (scandés par les changements de classe, de la maternelle à la classe de mathématiques spéciales). Dedans : entre les murs de la maison familiale. Dehors : l'école, les amis, les amours. Roman de l'enfance qui raconte le cosmos inhabitable où l'auteur a habité, où il habite encore, et qui l'habitera jusqu'à sa mort, car d'Orléans, capitale de ses plaies, il ne pourra jamais s'échapper. Un texte habité, d'une poésie et d'une beauté rares, où chaque paysage, chaque odeur, chaque mot, semble avoir été fixé par des capteurs de sensibilité saturés de malheur, dans ce présentéisme des enfants martyrs. Aucun pathos ici, aucune plainte, mais une profonde et puissante mélancolie qui est le chant des grands traumatisés.

08/2019

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Littérature étrangère

Elsa et Frank

Le lien qui les unissait imprégnait l'air autour d'eux. Dès l'instant où ils se réveillaient, à la lumière qui filtrait derrière les longs rideaux blancs de leurs salles communes respectives, ils n'attendaient qu'une chose : se retrouver. Frank disait que c'était comme la poésie. Que si cela vous était donné, il fallait le prendre. Le mot "amour" ne l'effrayait pas. C'était ce qui pouvait arriver de plus grand et de plus beau dans la vie. Lui et elle l'avaient reçu très jeunes. Comme une bénédiction. On est en 1954, en Australie, peu après une terrible - et bien réelle - épidémie de poliomyélite qui a fait des ravages. Frank, quatorze ans à peine, et Elsa, pas encore treize ans, durement touchés par la maladie, tentent de revivre. A l'Âge d'Or, la maison de convalescence où ils se rencontrent, les adultes autour d'eux, médecins, rééducateurs, infirmières, parents, émus par leur si touchante histoire d'amour, sont bienveillants et veulent les aider. Mais il y a une limite à ne pas franchir. Qui va l'être quand on les retrouve dans le même lit. Scandale assuré. On les sépare. Ils se reverront, mais le temps, les choses de la vie ne risquent-ils pas de les entraîner loin de ce qui aura malgré tout été pour eux un "âge d'or" ?

05/2017

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Décoration

Le Roman du parfum

A six mille pieds au-dessus des nuages, entre Paris et Los Angeles, l'acteur Tony Curtis souffle ses derniers printemps tandis qu'une jeune inconnue au "nez absolu" amorce une carrière dans le parfum. Une discussion s'engage, leur amitié s'ébauche. Tony Curtis devient l'atomiseur qui répand les senteurs et se mue en joyeux répétiteur du cours d'histoire que Sabrina doit apprendre sur le bout du nez. De l'Egypte antique aux créateurs parfumeurs du XXIe siècle, vous saurez tout sur le parfum : ses écoles, ses nez, ses secrets de fabrication, ses mensonges, son marketing, son immense pouvoir sur nos sociétés, et sa poésie. Mais tout commence sous l'auvent d'un libraire de Grasse. L'auteur rencontre une jeune femme au nez peu ordinaire. Sous une pluie battante, elle lui confie son histoire. Un roman à la frontière du reportage, un livre document capiteux et captivant, instructif et troublant. Pascal Marmet est écrivain, romancier, chroniqueur radio, organisateur de rencontres littéraires. Il est l'auteur de A la folie (France-Empire, 2012) et Si tu savais... (France-Empire, 2010). Le roman du parfum aux éditions Du Rocher vient d'être primé Il vient de recevoir le Prix spécial du Jury Albayane 2013 Albayane était le premier journal (quotidien) Francophone au Maroc ! Un prix important pour la francophonie dans le monde

12/2012

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Littérature étrangère

L'ange rouge

Roman sur les années d'exil du poète turc Nâzim Hikmet en Europe de l'est, L'Ange rouge est aussi une longue évocation du Berlin avant et après la chute du mur. Le biographe turc de Nâzim Hikmet se rend à Berlin, où un mystérieux personnage lui a donné rendez-vous pour lui remettre des dossiers très importants concernant la vie du poète. C'est pour lui l'occasion de se remémorer les années qu'il y a passées avant la chute du mur, sa passion pour une chanteuse turque. La lecture des rapports sur Nêzim Hikmet que lui a donnés "l'Ange", indicateur de la Stasi, l'éclairent sur la vie en exil du poète, sa vie privée, ses sentiments envers le communisme, et le conduisent à s'interroger sur ce mystérieux agent. Autrefois emprisonné et torturé par les militaires turcs, "L'Ange" est devenu communiste en même temps qu’il lisait Hikmet puis a fui en RDA. Homosexuel, il était profondément amoureux de Hikmet au point de le haïr et de le trahir non sans une grande culpabilité. Construit en trois parties, ce roman rassemble tout ce qui traverse l'oeuvre de Nedim Gürsel: sa passion pour les villes et leur littérature, pour la Turquie et son histoire, pour l'errance et la poésie. Il s'agit sans conteste d'un des meilleurs livres de l'auteur.

09/2012

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Littérature étrangère

En attendant le printemps

Dakota du Sud, Etats-Unis. Deux cousins amérindiens, Rick Overlooking Horse et You Choose Watson, liés par le sang et la terre, se retrouvent pourtant en conflit. Lorsque la colère gronde à cause des injustices infligées de tous temps au peuple lakota par le gouvernement fédéral et provoque des divisions tribales et des luttes intestines, les cousins prennent des directions opposées. Rick choisit la voie de la paix ; You Choose, la violence. Les années passent, et alors que You Choose purge sa peine en prison, Rick se retrouve à élever deux bébés jumeaux, orphelins de naissance, dans sa prairie. Les nourrissons deviennent des adolescents, puis des jeunes adultes, et Rick les immerge dans leur culture ancestrale, racontant des histoires terribles et merveilleuses sur la création du monde. Il affirme que leur place dans l'univers est l'oeuvre de leurs aïeux et de leurs descendants. Mais quand You Choose revient dans la réserve après trois décennies derrière les barreaux, sa rage est intacte et bouleverse à jamais la vie de Rick et des garçons. En attendant le printemps est un récit magistral qui englobe des générations entières et des espaces géographiques gigantesques. Alexandra Fuller évoque avec poésie, esprit et sagesse le destin des amérindiens dans l'Amérique d'aujourd'hui et les liens qui nous unissent tous.

10/2018

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Littérature étrangère

Recensement

Lorsque son cardiologue lui apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre, un médecin décide de devenir agent du recensement et emmène dans sa tournée son fils adulte, atteint de trisomie 21. Sur la route qui les conduit dans les paysages sauvages et désindustrialisés du nord d'un pays anonyme, ils traversent de nombreuses villes (désignées par une simple lettre, de A à Z) et font des rencontres plus ou moins amicales qui leur offrent un échantillon divers de l'humanité. Les liens singuliers qui unissent ce père à son fils se révèlent alors peu à peu, tandis que le terme inéluctable du voyage se profile et que resurgissent en lui les souvenirs de sa jeunesse, d'un monde disparu, de la femme qu'il a aimée et perdue. Conte initiatique sous la douceur et la simplicité apparentes duquel affleure une étrange inquiétude, le roman inclassable de Jesse Ball nous entraîne dans un univers parallèle, au croisement du road trip, de la dystopie et de la poésie. Par sa candeur, sa pudeur et l'émotion qu'il suscite sans jamais en dévoiler tout à fait le mystère, Recensement nous invite à porter un regard neuf sur le monde, à la fois mélancolique et émerveillé, et nous fait découvrir un jeune écrivain à la voix unique.

02/2020

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Littérature étrangère

Essais, discours et lettres ouvertes

Ces textes - récits, discours, articles de journaux, lettres ouvertes, essais - furent écrits entre 1950 et 1962 ; ils sont cependant, pour la plupart, de la plus brûlante actualité. Faulkner s'y montre le plus généreux, le plus intrépide avocat de la paix dans le monde et de l'intégration des Noirs dans la société américaine. A partir de 1950 et jusqu'à sa mort, cet ennemi farouche de la publicité et des journalistes se départit de sa réserve. Animé par son tempérament de lutteur, par une soif ancestrale d'indépendance et de justice, et par son amour de la paix, ses discours, ses lettres aux journaux sont le plus souvent de pathétiques appels à la raison, à la tolérance, à la compréhension mutuelle, à l'amitié. Par ailleurs, les essais et les discours rassemblés dans le présent volume complètent la connaissance que nous avons de l'oeuvre de Faulkner. Nous y trouvons des évocations de paysages d'une grande poésie, et en particulier le récit épique et admirable de l'inondation du Mississippi. Ces récits, enfin, contribuent à nous faire mieux connaître l'homme, le citoyen américain du Sud. Faulkner y révèle de façon saisissante son caractère entier, son humeur farouchement indépendante, son tempérament d'éternel protestataire, sa passion des sports, mais plus que tout son humanité foncière.

03/1969

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Littérature étrangère

L'absence ni le temps...

Lorsqu'âgée de cinq ans à peine Miriam Frank, à la fin de 1941, quitte l'Europe avec sa mère pour le Nouveau Monde, elle n'a pas encore conscience d'avoir miraculeusement échappé au sort qui lui avait été réservé avec des millions d'autres dans les camps d'extermination. "? Notre destin avait dévié? ", écrit-elle sobrement. Elle ne l'oubliera jamais. C'est dans cette inaltérable fidélité qu'il faut chercher tout d'abord le sens profond de ce livre riche d'émotions, de poésie et de sagesse. Il retrace une existence exceptionnelle traversée par les grandes tragédies du siècle. Née à Barcelone, au fort de la Guerre civile espagnole, puis, avec la défaite du camp républicain, réfugiée en France qu'elle devra bientôt fuir devant la politique raciale de Vichy, elle trouvera au Mexique puis en Nouvelle-Zélande un asile momentané avant d'entreprendre à Londres une carrière qui fera d'elle un grand médecin, sollicité un peu partout dans le monde. De cette vie d'errance sur plusieurs continents, de cette succession d'épreuves et de défis surmontés, se dégage une leçon de sérénité rare et précieuse aujourd'hui et que les Sages des Temps antiques n'auraient pas dédaignée ? : l'aptitude à être partout chez soi, l'ouverture aux autres, la faculté d'émerveillement.

10/2018

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Critique littéraire

Contes du Viêt-Nam. Enfance et tradition orale

Ce livre présente une soixantaine de contes de la tradition orale du Viêt-Nam, évoquant l'enfant et son rapport à la parole dite et chantée. De sources variées, ces contes merveilleux ou facétieux, légendes, contes et fabliaux d'animaux font pour la première fois l'objet d'une étude de contenu et de forme qui éclaire leur message essentiellement éducatif et moral, transmis dans la continuité des berceuses et chansons fredonnées à l'enfant dès son éveil à la vie. Le rapprochement de ces contes populaires avec les littératures orales du monde met en évidence les invariants universaux, les symboles véhiculés et la manière dont certains aspects des coutumes sont introduits dans la trame du récit. Le jeune héros des contes, dans sa quête pour combler un manque initial, reçoit l'aide providentielle de divinités célestes ou de mânes d'ancêtres, découvre les vertus de la solidarité, résout des épreuves à force de persévérance et grâce à son éloquence. Véritable mémoire d'un peuple, précieux héritage du temps passé, ces contes ont nourri l'imaginaire de leurs auditeurs en les guidant, à leur insu, sur le chemin de la maturité et de l'autonomie. Ils permettent d'entendre encore s'exprimer avec poésie et imagination ces mêmes soucis et espoirs : manger à sa faim, trouver sa place au sein de la communauté, servir dignement son pays.

07/2007

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Philosophie

Vers la pensée planétaire. Le devenir-pensée du monde et le devenir-monde de la pensée

"Vers la pensée planétaire" est le troisième volet d'un triptyque dont le premier était Héraclite et la philosophie et le second Marx penseur de la technique. Ce livre cherche, à la fois historiquement, systématiquement et pros- pe6tivement, à interroger le sens de la marche de l'histoire mondiale, à questionner les grandes dimensions de la pensée et de la réalité, à ouvrir la problématique d'une nouvelle voie. Selon le rythme qui va de l'aurore de l'antiquité grecque, à travers le christianisme et sa crise, à la modernité européenne qui conduit vers sa propre universalisation, sa mondialisation et son dépassement. Selon les lignes de force qui vont des puissances officielles — la religion, la poésie et l'art, la politique, la philosophie, les sciences et les institutions — vers les fondements d'où elles surgissent : la foi, la poéticité et la graphie, le travail et la lutte, le langage et la pensée, l'amour et le jeu. Le monde devient pensée et la pensée monde, dans le cercle énigmatique du temps. A travers la provocation que lance la technique à l'égard de tout ce qui est, notre planète — astre errant —, au-delà de la signification et de l'absurdité, de la vérité et de l'erreur, aura peut-être à penser et à expérimenter le monde comme jeu.

10/2019

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Cinéma

Montand par Montand. Confidences et entretiens

Le 9 novembre 1991, Yves Montand s'éclipsait pour toujours. Pourtant, dans ces pages, c'est bien lui qui parle, ce sont ses mots qui nous emportent. Recueil inédit de quarante confidences, entretiens et déclarations, Montand par Montand raconte cinquante ans d'une incroyable carrière, depuis ses premiers pas sur scène à Marseille jusqu'à son ultime rôle et ses derniers combats. Le lecteur (re)découvrira la poésie, la verve unique, la lucidité et la sincérité de ce génie du music-hall devenu monstre sacré du cinéma, cet artiste hors norme qui fut aussi un insatiable militant de la liberté. L'usine et le music-hall, Piaf et Prévert, Les Feuilles mortes et Le Salaire de la peur, le socialisme à l'Est et l'Amérique de Marilyn, L'Aveu et La Folie des grandeurs, Schneider, Deneuve, Sautet, Berri, le Papet, son fils Valentin... et, bien sûr, Simone Signoret : Yves Montand se révèle, s'explique, s'amuse, s'emporte, interpelle au rythme de ses succès et de ses doutes, de ses passions et de ses désillusions. A travers ses paroles sur la chanson et le cinéma, les sentiments ou la politique, Montand revient un instant parmi nous. Et on se rend compte combien il est actuel, combien aujourd'hui ses propos nous font défaut. Alors, écoutons-le...

10/2016

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Histoire internationale

La Chronographie de Bar Hebraeus. L'histoire du monde d'Adam à Kubilai Khan Volume 2

Bar Hebraeus est né en 1226 près de Malatya, dans l'est de la Turquie. Nommé très jeune évêque de l'église orthodoxe syriaque, il fut nommé maphrien de l'est (le second plus haut poste dans son église) en 1264. Il mourut en 1286 à Maragha, en Iran. Ce fut un auteur prolifique. Ses oeuvres touchent à la théologie, la jurisprudence, la philosophie, la poésie, la grammaire, les sciences, la liturgie, la médecine et l'historiographie. On lui attribue 31 livres, surtout en syriaque, mais aussi en arabe. Sa Chronographie relate l'histoire du monde méditerranéen et moyen-oriental depuis Adam jusqu'à sa mort. A côté des événements politiques et militaires, il évoque les phénomènes extraordinaires terrestres et célestes, les catastrophes naturelles, les épidémies, les tremblements de terre et émaille son récit de nombreuses anecdotes souvent amusantes. Ce sont sûrement les guerres incessantes, les déportations et les pillages qui frapperont le lecteur. Le récit des Croisades est particulièrement détaillé et nous offre le point de vue d'un Chrétien oriental sur ces événements. La conquête mongole de Genghis Khan et de ses successeurs fait également l'objet de longs développements qui nous emmènent parfois jusqu'en Chine. Connu en Europe depuis 1789, cette oeuvre n'a jamais été traduite en entier en français. La dernière traduction (anglaise) date de 1932.

05/2013

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Histoire internationale

La Chronographie de Bar Hebraeus. L'histoire du monde d'Adam à Kubilai Khan Volume 3

Bar Hebraeus est né en 1226 près de Malatya, dans l'est de la Turquie. Nommé très jeune évêque de l'église orthodoxe syriaque, il fut nommé maphrien de l'est (le second plus haut poste dans son église) en 1264. Il mourut en 1286 à Maragha, en Iran. Ce fut un auteur prolifique. Ses oeuvres touchent à la théologie, la jurisprudence, la philosophie, la poésie, la grammaire, les sciences, la liturgie, la médecine et l'historiographie. On lui attribue 31 livres, surtout en syriaque, mais aussi en arabe. Sa Chronographie relate l'histoire du monde méditerranéen et moyen-oriental depuis Adam jusqu'à sa mort. A côté des événements politiques et militaires, il évoque les phénomènes extraordinaires terrestres et célestes, les catastrophes naturelles, les épidémies, les tremblements de terre et émaille son récit de nombreuses anecdotes souvent amusantes. Ce sont sûrement les guerres incessantes, les déportations et les pillages qui frapperont le lecteur. Le récit des Croisades est particulièrement détaillé et nous offre le point de vue d'un Chrétien oriental sur ces événements. La conquête mongole de Genghis Khan et de ses successeurs fait également l'objet de longs développements qui nous emmènent parfois jusqu'en Chine. Connu en Europe depuis 1789, cette oeuvre n'a jamais été traduite en entier en français. La dernière traduction (anglaise) date de 1932.

05/2013

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Allemand apprentissage

Wolfgang Hilbig. Figures et fictions de l'auteur, scénarios de la vocation

Comment devient-on écrivain ? Comment savoir que l'on a la vocation ? Ecrivain inattendu au sens propre, Wolfgang Hilbig (1941-2007), d'origine est-allemande, n'eut de cesse de sonder le mystère de sa "vocation" . Rien ne destinait cet enfant du quartier ouvrier d'une petite ville provinciale de la République démocratique allemande, petit-fils de mineur analphabète, à la littérature. Comment comprendre que celui qui quitta l'école à quatorze ans, et travailla pendant près de vingt ans comme ouvrier-chauffeur dans l'industrie métallurgique, ait pu écrire des poèmes que d'aucuns comparent à ceux d'un Trakl ou d'un Rimbaud ? Mobilisant un grand nombre de topoï, clichés et scénarios de l'existence poétique et de la vocation artistique issus du romantisme et de la modernité qu'elles adaptent au contexte de la RDA, la prose et la poésie de Wolfgang Hilbig interrogent les catégories de vocation, d'inspiration, de trajectoire improbable ou scandaleuse. Dans ce jeu avec les traditions de la littérature se lit une théorie de l'auteur incarnée dans des personnages et des modèles de vies vouées à l'art. Elle fonde le projet existentiel de littérarisation de soi sur lequel repose l'écriture de Hilbig. Enfin, en intégrant le bouleversement de la chute du Mur, les textes soulèvent la question de l'historicité d'une oeuvre et de ses représentations auctoriales.

11/2019

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Critique littéraire

La lèvre de Micòl. Giorgio Bassani et le récit en temps de détresse

"A quoi bon des poètes, en temps de détresse ? " La question de Hölderlin, placée par Heidegger au centre de sa réflexion sur la poésie, impose à tout poète de l'après Seconde Guerre mondiale le double impératif de dire et taire l'événement représenté métonymiquement par un nom tel que Buchenwald. Et c'est pourtant à un récit, genre plus que tout autre soumis au risque du bavardage, que Giorgio Bassani a choisi de répondre à ce double bind : depuis les marges de la communauté juive de Ferrare, du vert paradis des amours enfantines, il construit une oeuvre qui s'accomplit autant comme témoignage illisible que comme rachat, don de sens. La lèvre de Micòl est ainsi une réflexion sur la possibilité moderne du récit, une entreprise de refonte de ce que peut être la lecture, la réception d'un récit, afin d'y trouver des modes de propagation particuliers qui l'accomplissent de manière radiale, verticale. Si, comme le rappelle Jacques Derrida, "la langue, c'est en hébreu la lèvre", ce livre cherche à se porter vers la volonté qui fut celle de Bassani, écrivain italien majeur trop méconnu en France, de construire un personnage féminin, Micòl, qui dans un corps fait langue, rachète la dispersion insupportable des corps perdus, dans un récit qui trouve dans le lyrisme l'économie d'une efficacité politique.

01/2021

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Histoire internationale

Pour l'amour de Massoud

Massoud. Ce nom évoque l'homme qui a résisté dans les montagnes d'Afghanistan contre les Soviétiques, puis contre les talibans. Le héros assassiné par les extrémistes de l'islam, le 9 septembre 2001, deux jours avant les attentats du World Trade Center. Ce témoignage exceptionnel est celui de la femme que Massoud a aimée, épousée dans le plus grand secret, et avec qui il a eu six enfants. Elle a 17 ans lors de leur mariage, lui 34. Il l'appelle " Pari ", " Ange ". Il l'a choisie parce qu'elle a grandi dans la guerre, et qu'elle saura vivre sa vie de résistance. On découvre un Massoud qui rentre parfois brisé par les combats, et qui parle la nuit durant à sa femme pour se libérer des tensions. Un homme qui rêve de voir son pays enfin en paix, et aussi un passionné de poésie et de littérature, adorant ses enfants. Dans ce cadre d'héroïsme permanent qu'est la guerre contre plus fort que soi, l'histoire d'amour de Massoud et Sediqa est bouleversante, parce qu'elle est secrète, toujours en danger, et qu'elle s'inscrit forcément dans l'histoire internationale. Sediqa Massoud nous révèle ici la face cachée d'un grand chef de guerre, visionnaire, épris de liberté, que le monde entier respecte et dont la vie personnelle reste à ce jour un mystère.

09/2005

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Littérature française

La bande de Mobius

Le narrateur et Cécile, au cours d' une brève semaine, vont revivre en accéléré l'échec de leur relation. Elle n'arrive pas à oublier Antoine. Il est obsédé par le souvenir de Halima. Et si tout bascule quand il oublie d'aller au pressing, c'est entièrement la faute de Kierkegaard. Antoine et le narrateur doivent bien se ressembler, puisque Cécile les a aimés tous les deux. D'ailleurs le miroir qui les sépare n'est- il pas perméable ? La semaine qu'Antoine passe à conquérir lIke n'est-elle pas la répétition de la semaine précédente ? Le prénom du narrateur, enfin révélé, n'est-il pas un indice ? Le roman que, le jour, l'amant de Cécile n'arrive pas à écrire, il le rêve, il le vit, la nuit : quête d'un tremblement de terre, descente vers les abysses obscurs en compagnie de Möbius et de sa bande : Gaïa G. aux trois seins plantureux, Søren Eros, Ali ben Nebila, la petite Aimée-Mia et S. Revers, simple d'esprit et roi du palindrome. Ce roman mêle l'humour, la poésie et l'émotion. Les personnages, les situations s'enchevêtrent comme les mots croisés du narrateur, peuvent se lire dans les deux sens comme les palindromes de S. Revers. Les jours et les nuits, les thèmes se répondent comme la face unique et double d'un ruban de Möbius.

03/1989

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Critique littéraire

Lettres de château. A Larbaud, Conrad, Manet, Giono, Poussin, Toulet, Braque, Apollinaire, Stendhal, Morand

« Rien n’est tout à fait fortuit. Depuis des siècles, l’Art et la Fiction entretiennent d’intimes relations, l’un avec l’immédiateté, l’autre avec la durée. La peinture montre à voir, les romans et la poésie déchiffrent des messages. Ces quelques évocations des auteurs de chevet et des oeuvres qui ont nourri ma vie disent ma gratitude. Nous sommes leurs enfants rebelles ou soumis. J’ai vécu leurs oeuvres. Je me suis baigné sur une plage de Corfou avec Ulysse et Nausicaa, j’ai marché dans Milan avec Stendhal, été à Guéthary avec Toulet, navigué en mer de Bengale avec Conrad, retrouvé Larbaud quelque part en Europe, médité avec Braque à Varengeville, passé une journée à Manosque avec Giono et suis allé partout avec Morand. Nicolas Poussin est dans mon panthéon. Je leur dois bien quelques lettres de château ». Michel Déon réunit pour la première fois dans ce volume un florilège de ses études consacrées à ses écrivains et peintres préférés. Autant d’artistes dont il révèle, en fin lecteur et observateur, certains des traits les plus insoupçonnables de leur génie. Autant d’occasions de souligner chez eux ce qui lui importe en matière de création artistique : un certain sens de l’amour et de la hauteur, dont toute sa propre oeuvre est aussi traversée.

04/2011

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Littérature française

Notre exil

Médecin, bâtisseur, historien mémoriel, qui était le professeur Pierre Goinard (1903-1991) ? Ses notes, écrites durant des années, accrochées à l'homme et au professionnel exemplaire, mettent les mots adaptés aux maux de l'Algérie, cette ancienne province française. Avec poésie, réflexion et talent, il a couché sur sa toile de papier, toutes les nuances de sensibilité et d'analyse de cette période de l'histoire de France, marquée par l'exode brutal et massif d'une partie de sa population. Les notes les plus connues, celles du soleil, de la mer, du paradis perdu, rejoignent les plus grandes douleurs, le cauchemar, le déshonneur, le mensonge, la trahison, l'exécution ou la prison. Il démontre que l'enfer est souvent aujourd'hui le souvenir des parfums et des fleurs, comme le retour du rêve. Rien n'est oublié, ni l'avenir de l'Algérie dont il se sentait responsable, ce qui avait été réalisé et qui fut anéanti, l'oeuvre détruite, la tragédie des harkis, la France algérianisée. En de nombreuses touches, il se demande aussi si nous devons nous désespérer des hommes, de la France, et hurle son désir de crier la vérité. A la lueur des évènements de 2019 en Algérie, Pierre Goinard, visionnaire en son pays, lit et entend avec nous le combat du présent. Alain Jund

01/2020

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Poésie

Hors les murs

Ce recueil se compose de 52 poèmes, également répartis en quatre groupes, dont chacun correspond à un petit programme d'exploration des environs de Paris. Tandis que le premier se cantonne encore le long du "parallèle de Vaugirard", le second entraîne le lecteur mois après mois dans une "année à la périphérie", traversant aussi bien Meudon ou Asnières que Montreuil, Créteil ou Pantin. Dans la troisième partie, on suit la ligne d'un autobus qui dessert les communes limitrophes du sud de la capitale. Enfin, avec "Eaux et forêts", on se dirige peu à peu vers la campagne qui survit dans les parcs et les bois, sur les berges des rus et des rivières. Sans prétendre rivaliser avec un guide de promenade, cet ensemble s'efforce néanmoins de réconcilier poésie et documentaire, émotion et topographie, rêverie et précision. C'est pourquoi l'auteur a préféré la forme la plus classique à une imitation rythmique du chaos suburbain qu'il parcourait, et dont son choix vient en somme couronner la juxtaposition de contrastes. Sous la cadence du vers, dans le jeu des rimes non exempt parfois d'ironie ou d'un baroquisme très "banlieusard", on décèlera d'ailleurs la liberté et la souplesse d'un autre mouvement : celui d'une flânerie, déjà présent dans la prose des Ruines de Paris, que Hors les murs complète comme le second volet d'un diptyque.

04/2001