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Sociologie

Le pouvoir des liens. Transition, métamorphose et résilience des personnes et des territoires

Le pouvoir des liens est trop méconnu et pourtant essentiel. Aucune transition, ou mieux, aucune métamorphose significative, ne pourra se produire sans une reconnaissance, une valorisation et une intensification des liens entre les personnes. C'est bien la ligne directrice qui ressort des contributions à la Nuit des idées qui fut organisée par l'université Toulouse 1 Capitole et le Pacte civique en associant de nombreux acteurs et chercheurs qui travaillent pour la transition des territoires et des personnes. Deux ans après, avec le soutien de la faculté d'Administration et de Communication ainsi que du laboratoire IDETCOM, ces contributions sont devenues un livre : Le pouvoir des liens. Transition, métamorphose et résilience des personnes et des territoires. Conçu et supervisé par Pascal Roggero, professeur de sociologie à l'université Toulouse 1 Capitole où il dirige le Master 2 Ingénierie de la transition des territoires et le diplôme d'université Conduire et animer la transition des territoires et par Georges Dhers, docteur en économie et responsable associatif notamment du Pacte civique 31, ce livre commence par les contributions de chercheurs engagés dans des réflexions transdisciplinaires qui esquissent les contours de la métamorphose. Ensuite, ce sont des acteurs de l'économie qui présentent leurs projets pour renouveler profondément les relations économiques afin de les mettre au service d'une réelle transformation écologique et sociale, bien loin du green washing ambiant. Divers acteurs sociaux montrent ensuite comment des dispositifs novateurs en matière d'intermédiation et de formation facilitent la création de nouvelles façons de faire société qui s'avèrent de plus en plus nécessaires. Enfin, l'ouvrage s'achève par une présentation de collectifs associatifs qui, en promouvant des valeurs, des pratiques et des représentations du monde, contribuent à la transition et innovent dans l'art de s'associer.  Cette coopération entre le monde universitaire et des acteurs de la transition notamment le Pacte civique, qui s'est traduite par ce livre mais aussi par des formations, appelle une suite qui est, d'ores et déjà, envisagée. . .

06/2022

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Economie (essai)

ESS : une dynamique d’innovations et d’émancipation

Economie sociale et solidaire (ESS)A : une tradition d'innovations et d'émancipation Les militantes et militants d'une ESS émancipatrice continuent à innover et à transformer la société française. A partir de l'expérience de l'auteur, le livre cherche à montrer comment en France, au XIXème siècle, des femmes et des hommes, en voulant répondre aux situations nées de la première révolution libérale, en faisant face à la nécessité, en portant leurs projets collectifs, ont été contraints à innover, à mettre en place des formes nouvelles, à créer des mouvements qui vont marquer leur temps et transformer en profondeur la société. Tandis que l'Etat et le capitalisme ont, en permanence, cherché à intégrer, à récupérer ces propositions nouvelles, mutualistes, coopératives et associationnistes, en s'efforçant ainsi de desserrer les pressions sociales ou en assurant la marchandisation de tout ou partie des champs où l'Economie sociale intervenait, de nouvelles générations militantes confrontées aux prédations libérales actuelles ont continué à apporter des réponses innovantes aux besoins et situations ainsi créées. Ces nouvelles générations, comme beaucoup parmi les précédentes, répondent par des initiatives solidaires et démocratiques aux évolutions du temps et outillent les nouveaux mouvements sociaux autour du travail, du logement, des combats environnementaux, de la libération des femmes, de l'accueil et de la défense des immigrés. Face aux impasses du capitalisme financier, confrontées aux nouvelles stratégies d'un Etat devenu celui du Marché, aux questions nées des évolutions numériques, ces forces militantes de l'Economie sociale et solidaire posent celle-ci en norme alternative pour l'économie de demain. Elles s'inscrivent, notamment, dans le débat sur les communs qui postule d'autres approches de la propriété et cherche un dépassement du capitalisme. A l'instar des fondatrices et fondateurs de l'Economie sociale dans leurs rapports aux philosophes socialistes du XIXème siècle, ces forces inspirent bien des penseurs critiques de notre temps et, dans un effet dialectique, s'emparent de leurs travaux dans leur bataille pour l'émancipation.

09/2023

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Divers

Beer Revolution. Le guide de la bière artisanale en BD

Un tour du monde en BD de la bière artisanale ! Depuis quelques années, on assiste à un véritable engouement autour de la bière. Autrefois mésestimé, ce breuvage populaire (en moyenne, chaque habitant de la planère en boit 26 litres par an ! ) est devenu depuis quelques années un objet de dégustation et de connaisseurs, à travers l'explosion du marché de la brasserie artisanale et des bars ou caves à bière qui se sont multipliés en zones urbaines. Et c'est peu dire si l'univers des brasseries et du brassage fascine ! Mais que savons-nous véritablement de la bière ? Quelle quantité faut-il pour brasser 10 litres de bière ? Comment passe-t-on de l'orge au moût ? Et surtout, quelle est l'histoire qui a amené ce produit ancestral à de tels niveaux de raffinement et de spécialisation aujourd'hui ? Pour répondre à ces questions, Teo Musso, le fondateur de la "Birra Baladin", l'un des principaux représentants de la gastronomie italienne, et le dessinateur Sualzo nous invitent à un voyage unique. De la Belgique à la République tchèque, en passant par la France, le Japon et les Etats-Unis, on va percer avec eux les secrets de prestigieuses brasseries artisanales européennes et internationales et redécouvrir la bière par le biais d'explications pédagogiques ou d'entretiens avec les brasseurs de ces différents établissements. A la manière des Ignorants d'Etienne Davodeau, les rencontres de Sualzo et Teo Musso sont celles d'esprits brillants et passionnés qui tissent, à la manière d'un reportage, des liens entre société, économie, chimie et accomplissements individuels ou collectifs. A hauteur d'hommes, le lecteur visite ainsi le monde contemporain de la bière, ses acteurs et ses savoir-faire avec le goût du travail bien fait. Un carnet de voyage incontournable pour donner l'eau à la bouche des amateurs de bière et des curieux !

10/2023

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Violence

La domination policière. Edition revue et augmentée

Depuis sa publication il y a biento?t 10 ans, La domination policie?re a trouve? un e?cho au moment des grandes se?quences de luttes et des e?pisodes de re?pression. Ce livre est devenu un outil de re?flexion the?orique et politique sur un sujet de?sormais installe? dans le de?bat public : les violences policie?res. Il s'agissait de le mettre a? jour. Dans cette e?dition augmente?e, Mathieu Rigouste a inte?gre? les apports de travaux critiques en sciences sociales publie?s durant la de?cennie 2010. Il les a articule?s avec les enque?tes qu'il a pu re?aliser au cours des dernie?res anne?es. Rigouste tient a? " traiter ces mate?riaux a? partir de re?flexions collectives de?veloppe?es au sein des luttes sociales. " Il a ainsi propose? a? plusieurs comite?s " Ve?rite? et Justice " et collectifs antire?pression de recueillir leurs commentaires. Il a e?galement agre?mente? son texte original de te?moignages de proches et des familles des personnes tue?es par la police. Deux nouveaux chapitres qui viennent consolider cette e?dition : Un chapitre ine?dit aborde les ge?ne?alogies raciales, sexuelles et capitalistes de la police moderne et les articule a? la structuration de la plantation esclavagiste, a? la " chasse aux sorcie?res " et a? la naissance de la grande ville bourgeoise en Europe. Un autre chapitre ine?dit vient clore le livre : il s'agit de proposer une synthe?se sur la trans- formation du pouvoir policier pendant la se?quence 2013-2020 mais aussi de nouvelles propositions de luttes. A? l'heure ou? les questions de transformation et d'abolition de la police et de la prison traversent l'Atlantique, La domination policie?re reste le meilleur livre pour nourrir les re?flexions et les mobilisations, individuelles et collectives, dans l'espace francophone.

10/2021

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Mathématiques CE1

Mathématiques CE1 Totem. Mémo

Découvrez le Mémo Totem CE1 : un référentiel de mathématiques inédit ! Tous les savoirs de l'année réunis et adaptés aux apprentis lecteurs. La méthode TOTEM, organisée par domaines, propose des leçons explicites et pas à pas pour comprendre, mémoriser et savoir-faire, ainsi que de nombreux exercices d'entrainement. Le Mémo à spirale (96 pages) est un référentiel simple et visuel de toutes les étapes d'apprentissage et leçons de l'année. Adapté aux apprentis lecteurs et destiné à une utilisation fréquente et durable, il permet de retrouver facilement les savoirs et savoir-faire appris ou à apprendre. Les leçons, visuelles, courtes et très claires, permettent de modéliser les stratégies et de retrouver les savoirs à apprendre. Véritable compagnon référentiel de l'enfant, il permet aussi de faire le lien école-maison. Les outils de la méthode : Deux cahiers d'exercices (Nombres et calculs, résolution de problèmes + Espace et géométrie, grandeurs et mesures), sans perturbateurs visuels et aux consignes récurrentes pour s'entrainer toute l'année et installer durablement les savoir-faire + 4 planches prédécoupées. Un mémo à spirale, référentiel simple et visuel des étapes d'apprentissage et leçons de l'année, adapté aux apprentis lecteurs et destiné à une utilisation fréquente et durable pour retrouver les savoirs et savoir-faire appris ou à apprendre. Le cahier journal de l'enseignant. e exhaustif et détaillé (objectifs, progression, activités collectives, de manipulation...) avec des ressources numériques à télécharger dont des diaporamas qui explicitent les méthodologies. Boite de matériel mathématique CP-CE1 pour manipuler dans tous les domaines (cubes emboitables, cartons de loto, frise numérique collective, mètres rubans, toise, etc.). Sur le site compagnon totem-mathematiques. editions-retz. com : En téléchargement GRATUIT pour les enseignants qui utilisent le manuel papier avec leurs élèves : Les manuels numériques enseignant : mémo et cahiers avec les corrigés Le cahier journal de l'enseignant. e complet Des ressources complémentaires : affichages collectifs, matériel à imprimer...

06/2023

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Italie

Somnambules d'un nouveau monde. L'émergence des communes italiennes au XIIe siècle

Les Somnanbules d'un nouveau monde. L'émergence des communes italiennes au XIIe siècle, est un grand livre un sujet important : la naissance des formes de communes en Italie au Moyen Age. Si ce sujet a déjà abondamment fait l'objet de recherche de la part des historiens-médiévistes, avec cet ouvrage Chris Wickham remonte aux touts débuts de cette émergence des formes consulaires (la période 1090-1150) pour montrer que ces premières formes de gestion collective des villes italiennes étaient le fait de divers citoyens qui n'avaient pas exactement conscience de ce qu'ils étaient en train de créer (les somnanbules qui passaient d'une ville à l'autre, sur des chemins non balisés, en essayant de promouvoir cette nouvelle forme de collectivité). En voulant s'affranchir des pouvoirs ecclésiastiques et princiers, ces pionniers de la "formation" des assemblées citoyennes n'avaient pas en tête un "idéal-type" de la notion de "commune" , telle qu'elle sera formalisée à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, mais participaient néanmoins à un changement social et politique de premier ordre dans l'histoire européenne. Après un premier chapitre introductif et historiographique où l'auteur se démarque d'une histoire téléologique des communes, sont ensuite étudiées les émergences (qui avaient des formes différentes) des formes consulaires dans trois villes italiennes, Milan, Pise et Rome. L'importance, que souligne Wickham, de la diversité des configurations sociales et des agents-acteurs de l'histoire des communes ; le développement des assemblées citoyennes ; les serments collectifs passés entre différents somnanbules ; la tension entre ces somnanbules et les élites - tous ces sujets, au-delà des premières formes de communes italiennes médiévales, font que cet ouvrage est fondamental non seulement pour mieux comprendre l'histoire du Moyen Age italien, mais aussi pour mettre en lumière la façon dont sont organisées des formes de gestion collective des affaires communes dans les sociétés occidentales...

12/2021

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Ethnologie

Afrodescendances, cultures et citoyenneté

Etre afrodescendant et jouir de la pleine citoyenneté s'avère une question sensible partout dans le monde. Les demandes sociales des afrodescendants sont partout et renvoient à la reconnaissance, ce qui veut dire devenir pleinement sujet de droit sans nier pour autant la mémoire du passé et le rapport identitaire aux références et aux récits qui construisent les riches cultures élaborées par les afrodescendants, cela tant sur le plan local que sur le plan transnational, en même temps qu'à une demande d'engagement politique de la part des Etats qui doivent trouver des solutions aux problèmes collectifs des afrodescendants le plus souvent aux prises avec la pauvreté et un faible statut social. Il s'agit aussi, pour les Etats, de mettre en place des politiques diverses reliant plusieurs aspects de la vie sociale : politiques de lutte contre le racisme, politiques culturelles inclusives, politiques de la mémoire de l'esclavage et, bien sûr, politiques sociales avantageuses. Plusieurs questions se posent à nous, par exemple : les afrodescendants qui ne sont pas des élites politiques ou culturelles entretiennent-ils cette "mémoire de l'esclavage" ? Quels sont les groupes qui, au contraire, rejettent une telle mémoire ? De nombreux leaders politiques sont d'accord pour concentrer leurs réclamations de meilleures conditions de vie sur cette question de la pleine citoyenneté. En quoi cette question de la citoyenneté fait-elle ou non écho aux premiers intéressés, en l'occurrence ceux qui seraient susceptibles d'en bénéficier ? Comment relier citoyenneté et mémoire de l'esclavage, mais aussi références culturelles ancestrales, mémoire de l'Afrique et identité composite ? Quelles sont les stratégies politiques et culturelles mises en place par les afrodescendants pour relier mémoire de l'esclavage et luttes pour la citoyenneté ? Quelles sont les pratiques culturelles effectives des afrodescendants servant à reconstruire, directement ou indirectement, une citoyenneté par le bas ? Ce sont toutes ces questions, une à une ou interreliées, que ce livre permet d'ouvrir tout en offrant, sinon des réponses, tout au moins des repères et des voies de réflexion des plus fructueuses.

11/2013

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Photographie

Photoquai. 3e biennale des images du monde, Edition 2011

Créée en 2007 par le musée du quai Branly et intégralement dédiée à la photographie contemporaine non occidentale, la biennale Photoquai présente les œuvres de photographes du monde entier provenant des grandes zones géographiques représentées au sein des collections du musée : Amérique du Sud et Amérique latine, Amérique du Nord, Asie, Océanie, Afrique, Proche et Moyen-Orient. Photoquai présente des expositions accessibles gratuitement sur les quais de Seine, en face du musée, ainsi que dans les jardins du musée à partir de 2011. La manifestation propose par ailleurs un dispositif mettant en réseau à la fois des institutions parisiennes partenaires, des espaces de débats avec des professionnels de l’image (écoles d’art, agences et collectifs photographiques, éditeurs internationaux…), des projections, des lectures, etc. Saluée dès sa première édition pour sa pertinence et son originalité, Photoquai poursuit sa mission fondamentale : mettre en valeur et faire connaître des artistes non occidentaux dont l’œuvre reste inédite ou peu connue en Europe ; susciter des échanges entre les créateurs, les amateurs, les professionnels et les institutions ; exprimer, comme le ferait un instantané, de la diversité, de la créativité d’une génération en devenir de la “photo mondiale”.La sélection 2011 rend compte de la diversité des manières de percevoir le monde non occidental aujourd’hui, de l’intérieur, par les artistes qui y vivent, loin des clichés trop souvent véhiculés par la photographie touristique. Son ambition n’est pas d’illustrer systématiquement la photographie d’un large panel de pays, mais de faire découvrir des artistes et des œuvres sans exhaustivité géographique. Cette année, la focale est par exemple fixée sur des régions du monde peu prospectées et rarement vues : Caraïbes, Cuba, Pacifique, Asie du Sud-Est, Afrique de l’Est… Les photographes et leurs œuvres sont sélectionnés et présentés par Christine Eyéné (Afrique), Mouna Mekouar (Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient), Anna Spakhova (Russie), Olivier Culmann et Sylvie Rebbot (Asie), Christine Barthe (Amérique du Sud), Céline Martin-Rajet (Océanie) et Christian Caujolle (Caraïbes).

09/2011

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Philosophie

Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie

Penseur de l'espace public comme de l'écart dans l'Etat de droit démocratique entre les normes et les faits, analyste aigu de la science comme idéologie et des menaces que les développements de la neurobiologie et des biotechnologies font peser sur l'avenir de la nature humaine, mais aussi inventeur de la citoyenneté cosmopolitique dans l'égalité des cultures et philosophe des limites du libéralisme postmoderne, Jürgen Habermas repère d'emblée les défis que la démocratie doit sans cesse relever. Dans le monde d'aujourd'hui, face à la résurgence de la religion, quelle sont les tâches nouvelles de la pensée sécularisée ? Le fondamentalisme est souvent présenté comme la conséquence à long terme des violences de la colonisation et des faillites de la décolonisation. Une modernisation capitaliste imposée de l'extérieur dans des circonstances défavorable génère l'insécurité sociale et le rejet culturel. Mais comment expliquer alors la revitalisation politique de la religion aux Etats-Unis, dans un contexte où le dynamisme de modernisation a connu ses plus grands succès ? Les pays européens ont aboli la peine de mort, ils libéralisent l'avortement, reconnaissent l'égalité de droit à toutes les orientations sexuelles, donnent un statut aux unions homosexuelles, rejettent inconditionnellement la torture et, d'une manière générale, privilégient les droits sur les biens collectifs. En d'autres termes, ils placent l'homme dans son monde et non plus sous une transcendance religieuse. Ils paraissent désormais avancer seuls sur la voie que, depuis les révolutions constitutionnelles de la fin du XVIII ? siècle, ils avaient tracée et parcourue main dans la main avec les Etats-Unis. L'importance politique des religions n'ayant cessé de croître et de s'imposer entre-temps, l'Europe, rivée à la séparation posée par Kant entre le savoir et la foi, semble se couper aujourd'hui du reste du monde. En termes d'histoire universelle, le "rationalisme occidental" de Max Weber devrait-il être dorénavant tenu pour une voie d'exception ?

11/2008

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Critique littéraire

Le genre humain N° 54 : Alain Fleischer, écrivain

Lorsque qu’en compagnie de Jean-Pierre Vernant, Jacques Le Goff, François Jacob et d’autres, Maurice Olender crée en 1981 la revue "Le Genre Humain", il précise d’emblée que, si dans cette série de volumes collectifs on pourra lire des textes de scientifiques (historiens, sociologues, ou biologistes, démographes et statisticiens), on y découvrira aussi des écrivains et des poètes. C’est ainsi que Georges Perec publiait dans la revue Le Genre humain son célèbre texte "Penser/classer" (dernier texte publié de son vivant, en février 1982). M. Olender avertit ses lecteurs dans l’ouverture du volume (n°1) intitulé La Science face au racisme : "C’est entre science et société que l’on pourra découvrir régulièrement un texte d’écrivain, de poète, qui explorera les arcanes de la langue, grande révélatrice des représentations sociales et laboratoire des catégories de la pensée". Ainsi, peut-on lire dans les volumes du Genre humain des pages inédites de Paul Celan, Yves Bonnefoy, Nancy Huston et tant d’autres. Après avoir consacré un numéro à Jean Pierre Vernant, ce nouveau volume porte sur un homme dont l’oeuvre protéiforme surprend quelquefois la critique tant sa richesse est inhabituelle dans le paysage international aujourd’hui : en effet, Alain Fleischer est un cinéaste (plus de 300 films avec des rétrospectives programmées sur les cinq continents), photographe (innombrables expositions) et plasticien qui a répondu aux commandes de l’architecte Jean Nouvel avec qui il travaille régulièrement. Le présent volume est consacré à Alain Fleischer écrivain, où la mémoire, l’oubli et les "angles morts" de la Shoah sont omniprésents. Découvert comme écrivain par Denis Roche, Alain Fleischer a publié une cinquantaine de livres dont une douzaine de titres importants au Seuil, notamment dans la collection « Fiction & Cie » : La Femme qui avait deux bouches (1999) ; Les Angles morts (2003), La Hache et le Violon (2004), L’Amant en culottes courtes (2006).

08/2013

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Littérature étrangère

El Sexto

Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements d’opposition étudiants. Là, il va rencontrer des représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits communs et les délinquants sexuels, et enfin, au rez-de-chaussée, les clochards. Les politiques se divisent entre partisans de l’APRA (de gauche) et communistes, considérés comme “vendus à l’étranger”. Sous la direction de Poignard les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et forcent les homosexuels à la prostitution. Gabriel se lie avec Camac, son compagnon de cellule originaire des Andes, syndicaliste communiste, un homme honnête et droit auquel tous rendront hommage quand il mourra. Il fait la connaissance de Pucasmayo, l’homme jovial, espoir du parti apriste de sa région, qui abattu par la maladie se suicidera pour protester contre l’avilissement auquel est soumis le jeune La Fleur, prostitué par Poignard et devenu fou. Les maîtres de cet inframonde, Poignard, Maravi et Rosita, l’homosexuel à la voix d’ange, luttant pour le pouvoir, s’affrontent à mort. L’assassinat de Poignard déclenchera une répression brutale qui mettra à jour la totale malhonnêteté des autorités légales. Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des “personnages collectifs, ces entités grégaires absorbant l’individu effacé par l’ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet”. J. M. Arguedas, emprisonné en 1938 pour avoir manifesté contre l’arrivée à Lima d’un représentant de Mussolini, a défini El Sexto comme, à la fois, une école du vice et une école de la générosité. Un grand classique de la littérature latino-américaine. Ce roman a été inspiré à l’auteur par son expérience de la prison politique en 1938.

10/2011

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Beaux arts

Les temps de la conception

Le temps incarne l'espace, le mouvement, la perception, la création, la compréhension, la réflexion, l'action, l'art, mais aussi : la conception et le design. Plus étonnant encore, tout le monde sent ou croit savoir qu'il existe un temps qui fait évoluer ces autres temps. Chacun pense toujours pouvoir gérer ce temps-là. Il n'y a rien ici qui doive surprendre ou flatter l'opinion, il n'est au contraire que de constater un phénomène omniprésent depuis que fut assumé collectivement le concept même de temps. Aussi n'est-il pas concevable d'étudier ni d'analyser les processus de conception ni même de porter un intérêt quelconque au design, sans jouer, directement ou indirectement, avec le temps. En tant que genèse, le travail de conception s'inscrit dans de multiples temporalités : le temps du projet, temps des processus de fabrication et d'industrialisation, temps du geste des concepteurs et de son renouvellement. A l'heure de l'immédiateté numérique, la conception reste soumise aux temps de l'élaboration, de la confrontation de points de vue, du dépassement des contradictions, de la prise de décision, de l'exploration des possibles et des contraintes : étapes obligatoires, ce sont aussi les moments nécessaires de l'engagement de collectifs de conception dans une oeuvre commune. Dans l'émergence des innovations quelles sont ces nécessités temporelles qui font que les projets naissent, se construisent et se conduisent, développent de nouvelles manières de faire au delà du seul temps du projets, perdurent et/ou disparaissent ? A l'inverse, peut-on discerner dans ces cycles des temporalités inutiles, des pertes de temps ? Existe-t-il une économie temporelle de la conception ? Cet ouvrage qui porte sur "Les temps de la conception" réunit des contributions multidisciplinaires présentées à 01Design. 10 (dixième colloque multidisciplinaire sur la conception et le design) qui s'est déroulé le 9 et 10 Novembre 2016 à l'école d'architecture de Grenade en Espagne (ETS Arquitectura, Universidad de Granada).

03/2019

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Histoire de France

Victor Hugues. L'ambition d'entrer dans l'Histoire (1762-1826)

Né à Marseille dans une famille de commerçants aisés et mort à Cayenne, Jean-Baptiste Victor Hugues est l'un des conventionnels les plus maudits de son temps. Il incarne pourtant avec brio toute l'histoire de la Révolution française aux Caraïbes. En 1793, Robespierre l'avait nommé accusateur public à Rochefort et à Brest. L'année suivante, c'est en tant que commissaire civil qu'il fut chargé d'aller promulguer aux îles du Vent le décret du 16 pluviôse abolissant l'esclavage. Gouverneur de la Guadeloupe, il va combattre avec succès les Anglais, et déclarer, de sa propre initiative, la guerre aux Etats-Unis en menaçant le Congrès américain d'envahir la Virginie et la Caroline du Sud pour y soulever les Noirs ; fait peu connu en France, comme la plupart de ses morceaux de bravoure à Saint-Domingue et dans les Amériques. Il manquait un grand coup de sonde dans les recoins de cet homme sulfureux assoiffé de gloire et d'argent, osant tous les paradoxes, toutes les provocations, toutes les violences, pour servir le Gouvernement français, fût-il républicain, impérial ou royaliste. On découvre ainsi l'origine de ses parents, son adolescence à Marseille, ses activités de marin aux Antilles, de contrebandier à Bogota, de négociant au Port-au-Prince, de voyageur de commerce au Mexique, sa participation à la guerre d'Amérique, ou ses menées d'agent secret allant au rapport quotidien chez Talleyrand, avant que ce dernier ne le fasse nommer, en 1814, commissaire de Louis XVIII à la démarcation des limites entre la Guyane française et le Brésil. Cet essai biographique, fondé sur des sources d'archives inédites, permet de découvrir les multiples facettes d'un personnage étonnant, mais c'est aussi une réflexion sur la facilité prodigieuse dont font preuve certains individus afin de tirer le plus grand profit des phénomènes collectifs auxquels ils sont confrontés.

04/2017

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Droit

L'ambivalente libéralisation du droit du travail en République de Djibouti

En accédant à l'indépendance, la République de Djibouti, comme la plupart des pays anciennement colonisés, reconduit le droit du travail mis en place pendant la période de colonisation. II s'est agi pour les nouvelles autorités djiboutiennes de faire perdurer une réglementation faisant de la loi l'outil exclusif d'encadrement des relations de travail. Cette situation caractérisée par une absence de créativité normative, unique en Afrique, a duré presque un demi-siècle, jusqu'aux années 90 marquées par la crise économique et financière qui atteint alors le pays. Cette crise contraint l'Etat djiboutien à se tourner vers les Institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) qui le contraignent à se désengager de la vie économique et sociale. La réforme du droit du travail entamée en 1997 et confirmée par l'adoption d'un nouveau Code du travail en 2006 s'est inscrite véritablement dans cette optique. Malgré l'offensive libérale, la nouvelle modification qui s'amorce est marquée par la persistance remarquable de l'hétéronomie et une contractualisation relative, mais néanmoins significative, de l'encadrement juridique des relations de travail. Dans le domaine des conditions de travail, les normes étatiques issues de la législation antérieure sont largement reconduites pour garantir l'hygiène et la sécurité en milieu de travail ainsi que limiter et répartir le temps de travail. En revanche, en matière de fixation de la rémunération, la réforme libérale se traduit par une large déréglementation. A ce jour, la réforme n'a pas été jusqu'au bout de sa logique libérale. Elle ne s'est pas traduite par un retrait de la puissance publique. II ne fait toutefois aucun doute qu'on est bien passé du recours exclusif à la loi pour la détermination des conditions d'emploi, de travail et de rémunération, à la possibilité d'intervention, de façon inégale en fonction des matières, du contrat individuel ainsi que des conventions et accords collectifs.

02/2016

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Droit communautaire

Démocratie et marché dans l'Union européenne en crise

Alors que le marché est au fondement même de la construction européenne, la démocratie ne l'a rencontrée que plus tardivement. Les deux notions sont désormais citées comme faisant partie à la fois des valeurs sur lesquelles l'Union est fondée, et des objectifs que celle-ci a pour mission de réaliser. Si les deux notions sont en apparence placées sur un pied d'égalité, voire censées se nourrir l'une de l'autre, la réalité est plus complexe. La prééminence accordée au marché intérieur a eu pour conséquence de subordonner de nombreux choix de politique publique à son fonctionnement. Cette déconstruction progressive des démocraties nationales n'a été qu'imparfaitement compensée par la démocratisation de l'Union européenne elle-même. Les crises que traverse actuellement l'Union européenne le démontrent à suffisance (crise de la zone euro et question de sa gouvernance, phénomènes de repli identitaire, concurrence normative, montée des populismes alimentée par la critique du "tout-marché" , Brexit, etc.). Sans s'exclure mutuellement, la logique du marché et la logique démocratique sont en friction constante et la recherche d'une conciliation entre les deux est la condition de la poursuite du projet d'intégration européenne. Les logiques ne sont toutefois pas forcément contradictoires. Il est en effet possible de considérer le marché comme la conséquence de choix collectifs économiques et sociaux formulés de manière démocratique. La démocratie devient ainsi le support nécessaire du marché, qu'elle a pour but de réguler. De même, le marché peut devenir un instrument du projet démocratique dès lors qu'il est utilisé afin de réaliser des objectifs non économiques définis par le biais démocratique. Le marché devient ici un moyen au service de la démocratie, dont il contribue à solidifier les assises. Le présent ouvrage vise à appréhender cette thématique autour de deux grands axes : la collision entre marché et démocratie (première partie) et la (ré)conciliation entre marché et démocratie (deuxième partie).

03/2021

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Rallyes et courses

Tentative de reconstitution d'un Paris-Dakar

Le titre de cet ouvrage est ambigu. A l'été 1955, date où l'auteur rejoignait Dakar en auto-stop, l'épreuve mécanique à travers le Sahara n'existait pas ! Cette "Tentative" porte en filigrane le récit métaphorique du passage de l'enfance à l'adolescence... Continuité d'une enfance chaotique poursuivie par une adolescence fiévreusement aventureuse... Ces récits d'incroyables vagabondages a` travers la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, le Maghreb, la Mauritanie, le Sénégal, sont les jalons du chemin accompli pour se soustraire à la tutelle d'un père incapable de l'aider à se construire... Etre adolescent dans les années cinquante n'était pas plus facile qu'aujourd'hui, à ceci près que les loisirs étaient rares, les billets d'avion hors de prix et qu'il fallait attendre vingt et un ans pour être majeur... N'aimant ni les sports collectifs, ni le système scolaire, ni la vie en famille, restait le voyage, en solitaire... Voyager, au sens fort du mot, faire la route, par n'importe quel moyen... Et tous furent bons, auto-stop, kayak, cargo, radeau, vélo-porteur, skis... L'ouvrage est le fruit d'un travail de remémoration adossé à une chronologie confirmée par le témoignage photographique. Il débute par un survol de la vie à Neuilly-sur-Seine dans les années quarante puis déroule plus de deux ans d'intenses pérégrinations (1953-1954) en Europe et au Maghreb. Il s'achève à l'été 1955. A cette date, bien que son empire colonial fît déjà entendre d'inquiétants craquements, la France était engagée en Algérie dans une dernière guerre. La narration des déplacements au Maghreb, au Sahara et au Sénégal dévoilera à petites touches l'emprise de la colonisation sur les esprits et les territoires. Né en 1936, l'auteur explore ces années charnières à quatre-vingts ans passés, sans complaisance mais non sans tendresse. Ultime tentative d'élucidation des effets de l'histoire familiale sur sa propre destinée ou comment, au crépuscule de son existence, se débarrasser des fantômes de l'enfance ...

10/2022

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Ouvrages généraux et thématiqu

Le pouvoir des listes au Moyen-Age. Listes, temps, espace

Les listes constituent une forme d'écriture très présente dans les textes du Moyen Age, quels que soient leur nature et leur genre. Cette forme syntaxique, graphique et sémantique singulière a été l'objet d'une enquête collective menée dans le cadre d'un programme interdisciplinaire de recherche intitulé "Pouvoir des listes au Moyen Age" (Polima), qui a bénéficié du soutien de l'ANR. Trois volumes collectifs rassemblent les études de cas issus des ateliers organisés dans le cadre de ce programme. Ils explorent les usages sociaux de cette forme d'écriture dotée de pouvoirs pragmatiques, poétiques et cognitifs. Ce troisième volume rassemble les actes de deux rencontres scientifiques organisées à Madrid (Casa de Velázquez, 5-8 juillet 2017) et Paris (Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 9-10 janvier 2018). Consacré à l'articulation entre, d'une part, la production et l'usage des listes et, d'autre part, la spatialité et la temporalité de la société médiévale, il ferme ce faisant la boucle ouverte au début du programme Polima, parti d'une hypothèse centrale de Jack Goody qui considère à la fois la liste comme paradigme de la raison graphique, comme espace graphique multidirectionnel et bordé, enfin comme mode de décontextualisation/recontextualisation - puisque les données écrites deviennent utilisables ailleurs et/ou plus tard. Ce volume montre ainsi comment la liste non seulement s'inscrit dans le temps et l'espace médiévaux mais aussi et surtout produit de la temporalité et de la spatialité. Les listes ne sont en effet pas simplement produites chacune en un lieu et un moment spécifiques qui en déterminent la nature et la forme, et elles ne mobilisent pas seulement non plus des savoirs spatiaux et temporels qui leur préexistent, mais elles font partie des instruments par lesquels la société médiévale maîtrise les effets de distance spatiale et temporelle en donnant corps à et en actualisant, par l'écrit ou l'image, ses représentations spatiales et temporelles.

04/2023

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Témoins

Ma longue métamorphose. De l'état clérical à la condition laïque

"La sortie de mon errance dans la vie cléricale s'est produite lorsque j'ai choisi de rejoindre la vie commune", écrit Pierre Lebonnois (1943-2020). Depuis longtemps, la figure de l'homme qui quitte l'état clérical est connue et discutée. Mais, face à ce qui est devenu un phénomène massif depuis les années 1970, les interprétations continuent de diverger. Le catholique de la tradition idéalise toujours la figure du prêtre, en l'assimilant au culte et à la paroisse. Son statut, saturé de sacré, est à conserver, faute de quoi le christianisme court à sa perte. Pour le catholique entré dans une nouvelle compréhension de la foi, c'est une conduite considérée comme normale qu'un homme souvent entré jeune dans la prêtrise, avec l'obligation d'un célibat à vie, se remette en question. Ma longue métamorphose se présente comme le récit autobiographique d'une vie passée pour une grande part dans ce XXe siècle qui a bouleversé tant de choses. Pierre Lebonnois y revisite son histoire personnelle et professionnelle, avec les images de la chrysalide et de la métamorphose qui ponctuent la naissance et l'existence de tout vivant. Comment passer d'un état, où l'on est séparé de la vie ordinaire des gens par un surmoi religieux, à la redécouverte de son moi humain qui vous met sur un pied d'égalité avec les autres ? Le lecteur pourra y retrouver la démarche de Marcel Légaut, avec son insistance à ce que l'on parte de l'humain, et celle d'Eugen Drewermann, prêtre allemand devenu psychanalyste dont les écrits innovants furent condamnés par la hiérarchie catholique au début des années 1990. Cet ouvrage nous livre aussi les intuitions et les espérances de Pierre Lebonnois sur l'avenir de la société et, en particulier, sur celui des chrétiens. Il pourra intéresser toute personne en recherche d'humanité et de sincérité dans ses choix d'existence personnels et collectifs.

04/2021

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Géographie

Demande(s) territoriale(s)

Pourquoi a-t-on (encore) besoin de territoires ? Comment s'expriment les demandes pour que soient créés, recréés, renouvelés des territoires ? Quels types de territoires sont attendus, souhaités ou réclamés ? Cet ouvrage propose de poursuivre la réflexion sur les enjeux contemporains du rapport des sociétés à l'espace, au pouvoir et à l'action en partant du constat que la demande territoriale est la fois sociale, culturelle, économique, politique, environnementale, matérielle et symbolique. Elle met au centre des préoccupations la dynamique de transformation sociale tendant vers une infinité de territoires bien au-delà des seuls territoires offerts par les Etats. Les textes, issus du 3e colloque du Collège international des sciences territoriales, sont organisés en 4 parties : politiques publiques environnementales, d'économie sociale et solidaire ou d'accès à la santé ; implantation universitaire dans la diversité des demandes exprimées et latentes ; demande de données territoriales pour mieux connaître les inégalités, la métropolisation ou la patrimonialisation ; diversité des refus et réticences à l'institutionnalisation ou tactiques utilisées par les territoires existants pour se relégitimer en prenant en compte de nouvelles demandes. Cet ouvrage constate qu'à chaque demande ne correspond pas une offre et réfute l'existence d'un marché territorial régulant les attentes sociales. Bien au contraire, la quête territoriale incomplète, imparfaite et infinie de nombreux collectifs tend à montrer une réinvention continuelle des cadres dans lesquels les sociétés contemporaines organisent les interactions entre les humains, les intérêts, les enjeux. La dimension territoriale de ces actions apparaît alors déterminante pour comprendre ce qui se joue avec la territorialisation des demandes sociales. Ont également contribué à cet ouvrage : Aude Arrighi, Fabienne Barataud, Jacques Baudry, Marie-Aimée Berthelot, Céline Bourbousson, Sébastien Bourdin, Arnaud Brennetot, Julie Chaurand, Johan Desbannet, Pierre Gautreau, Claude Grasland, Marianne Guérois, Eric Kergosien, Déborah Kessler-Bilthauer, Renaud Le Goix, Rachel Levy-Cohen, Malika Madelin, Elsa Martin, Myriam Matray, Florence Nussbaum, Sylvie Occelli, Christophe Parnet, Hugues Pécout, Geisa Z. Rorato, Aldomar A. Rückert, Marta Severo, Catherine Soldano, Jean-Philippe Tonneau, Jean-François Valette, Olivier Vergne.

07/2019

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Religion

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Ve au Xe siècle

Confession et contrition dans le bouddhisme chinois du Vè au Xè siècle Le bouddhisme, comme tout système religieux, accorde, dans ses pratiques une palce importante à la confession et à la contrition. Mais il les conceptualise autrement que dans les religions judéo-chrétiennes. Présentes, dès l'origine, dans le bouddhisme indien, c'est en Asie orientale (Chine et Japon), domaine dont traite ce livre, que la confession et la contrition ont connu le plus grand essor. Elles concernent d'abord la communauté monastique, où la "confession" (tch'an-houei) joue un rôle de purification ; c'est surtout un rite de déclaration et de repentance des transgressions des règles de conduite monastique. Les moines chinois érudits, se fondant sur des traités traduit du sanskrit et des langues de l'Asie centrale, ont établi un lien entre la notion de vacuité et la confession des péchés : première étape sur la voie du salut, cette dernière mène aussi au paradis des buddha. Mais, selon les auteurs chinois, la vraie confession, celle qui purifie jusqu'à la racine, est la méditation sur le sens réel du "péché" (tsouei), qui, comme tout autre phénomène corporel ou spirituel, n'est que vacuité. Cette compréhension philosophique de la confession n'étant accessible qu'à une élite, des rites de confession y ont été substitués pour le fidèle, qui manque d'expérience religieuse et de pénétration philosophique. Celui-ci, durant sa méditation-confession, demande l'aide des buddha et bodhisattva divinisés. La réponse se manifeste sous forme de "vision" (siang). Les formules de confession rituelle prononcées par les moines renvoient non à des péchés déterminés, mais à toutes les fautes, commises en tout temps (passé, présent, avenir) par soi-même et par autrui. Pour les bouddhistes laïques, les traités de confession mettent l'accent sur la foi dans le Buddha et sa doctrine. Certains rites sont collectifs : la masse des fidèles assiste aux rites dits de "confession" (tch'an-yi) célébrés par les moines. Les dévots acquièrent ainsi de bons mérites et l'assurance d'un avenir paradisiaque.

01/1994

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Histoire des idées politiques

Antifascisme(s). Des années 1960 à nos jours

Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'extrême droite réapparaît sur la scène politique française et ne la quittera plus jusqu'à aujourd'hui. Immédiatement, une opposition apparaît face à cette sombre renaissance, notamment à partir de la guerre d'Algérie. Jean-Paul Gautier nous propose de revenir sur l'histoire des différentes composantes et sensibilités de ces mouvements antifascistes des années 1960 à nos jours. Mais aussi sur leurs débats sur la violence, le rapport à l'Etat et au champ politique institutionnel. Les mobilisations de partis politiques au cours de cette longue période sont retracées, ainsi que leurs analyses souvent contradictoires sur la nature même de la menace fasciste et les moyens de la combattre. A l'appui d'une riche documentation, l'auteur revient, sur la façon dont cette irruption, en particulier avec le Front national, bouscule les certitudes politiques. De même, l'histoire des différentes associations, revues et mouvements qui ont combattu le Front national est relatée. Soulignons l'effort de documentation de ces acteurs sur les méandres de l'extrême droite qui constitue certainement un élément décisif dans la connaissance de l'extrême droite aujourd'hui et de son histoire. L'auteur revient sur l'histoire d'autres acteurs de l'antifascisme que sont les associations et collectifs (Ras l'Front, No pasaran...) qui ont été des vecteurs clés de mobilisations contre le Front national, notamment parmi la jeunesse. Notons enfin, un passionnant chapitre sur le mouvement syndical face à l'extrême droite. En effet, la pénétration de cette dernière dans le monde salarial ne s'est pas limitée au champ électoral, elle s'est prolongée au sein des organisations syndicales elles-mêmes, allant jusqu'à la création éphémère de syndicats qui lui étaient acquis. L'ouvrage revient en détail sur cette question et le positionnement de l'ensemble de l'éventail syndical sur ce problème et ses pratiques dans le domaine de la lutte contre l'extrême droite.

10/2022

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Sociologie politique

Politiser le bien-être

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04/2023

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Aménagement du territoire

La souveraineté de la Terre. Une leçon africaine sur l'habiter

Les sociétés industrielles ne peuvent plus aujourd'hui s'ériger en modèle de développement. Avant même de détruire, pour l'ensemble des peuples, les équilibres environnementaux, elles se sont engagées dans une forme de déshabitation du monde qui compromet le maintien des formes humanisées de la vie. Sur cette question fondamentale, les systèmes de pensée qui ont fleuri au Sud du Sahara nous apportent un éclairage indispensable - et des pistes de réflexion. Ils nous offrent une leçon précieuse sur une notion marginalisée dans le Droit occidental, mais centrale dans ces systèmes ? : l'inappropriable. La Terre y est en effet placée hors de tout commerce. Envisagée comme une instance tierce, libre et souveraine, garante des interdits fondamentaux, elle n'appartient qu'à elle-même. ? Forgée au creuset du rite, cette conception organise toute la vie de la communauté et le partage du sol. Elle est par là même contraire à nos fictions juridiques et économiques qui permettent d'agir comme si la terre était une marchandise circulant entre propriétaires privés, et qui ont pour effet de nous déterritorialiser. Aussi, elle permet un autre mode d'habiter le monde. Cet ouvrage entend montrer quelques voies offertes par des sociétés africaines pour repenser le rapport à la Terre et redonner dès lors un futur aux générations à venir. Danouta Liberski-Bagnoud est ethnologue. Directrice de recherche au CNRS, membre de l'Institut des mondes africains, sa recherche porte sur les systèmes de pensée voltaïques, qu'elle aborde à partir d'une longue expérience de terrain acquise auprès des communautés villageoises kasena du Burkina Faso. Formée au comparatisme expérimental dans la lignée de Marcel Detienne et Michel Cartry, elle a notamment participé aux travaux collectifs sur la fabrique du territoire, l'interdit du meurtre, l'architecture de l'invisible, les rites de deuil et la divination. Elle a été membre associée de l'Institut d'études avancées de Nantes.

04/2023

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Ouvrages généraux

Les Nomades face à la guerre (1939-1946)

La situation d'exclusion des "gens du voyage" en France aujourd'hui s'inscrit-elle dans la continuité des persécutions subies par les "Nomades" pendant la Seconde Guerre mondiale ? L'ethnologue Lise Foisneau a fait de cette question le point de départ d'une enquête historique inédite. Avec l'aide de Valentin Merlin, elle a recueilli la parole des derniers témoins et exploré de nombreux fonds d'archives pour tenter de comprendre pourquoi des gouvernements que tout opposait ont poursuivi une même politique de répression des "Nomades" entre 1939 et 1946. Au prétexte de la mise en oeuvre d'un état d'exception, la IIIe République en guerre prit des mesures drastiques à l'encontre des "Nomades" , qui se retrouvèrent soit assignés à résidence soit rassemblés dans des lieux spécifiques que l'occupant allemand et le régime de Vichy transformèrent rapidement en des camps. Cette politique fut rendue possible par l'adoption préalable, en 1912, de la catégorie administrative de "Nomade" dans laquelle furent regroupés des Roms, des Manouches, des Sinti, des Gitans, des Yéniches et des Voyageurs. L'arsenal législatif élaboré entre 1940 et 1944 continua d'être appliqué par le Gouvernement provisoire de la République française jusqu'en juillet 1946. Il n'y eut pas de Libération pour les "Nomades" . Par sa méthode qui associe histoire, ethnographie et participation active des témoins à la recherche, ce livre renouvelle en profondeur une historiographie restée très lacunaire soixante-quinze ans après les faits. Il montre aussi comment l'immobilisation forcée des collectifs romani et voyageurs pendant la Seconde Guerre mondiale se mua en résistance : opposition à la législation anti-nomade et lutte partagée avec l'armée des ombres. Cette étude pionnière est tissée de micro-récits qui déploient de multiples effets de savoir. Le croisement de la mémoire et des archives permet de restituer avec précision des pans entiers de l'histoire nationale jusqu'ici scellés.

01/2022

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Poésie

Tout un Peuple

" Tout un Peuple " c'est une classe de 3e d'un collège de banlieue quelque part en France et la trentaine d'adolescentes et d'adolescents qui la composent. Ils s'appellent Aymen, Rebecca, Hristo, Laurane, Théo, Fatima, Ousmane, Lucie, Shaun, Vasil... et sont les personnages d'une série rythmée par les mois de l'année : 12 épisodes pour une année de leur vie. La 3e est une année charnière, l'âge des métamorphoses : les adolescents acquièrent de l'indépendance, de la maturité, et s'émancipent du monde des adultes. C'est aussi le temps d'une socialisation intense. Les relations d'amitiés qu'ils ont tissées, certains depuis la petite enfance, leur conscience d'être les " grands " du collège et la pression d'avoir à choisir une orientation les amènent à s'ouvrir au monde et aux questions sociales et politiques. Les événements collectifs qui jalonnent l'année de 3e - du stage en entreprise au brevet - comme d'autres plus intimes, propres à l'histoire de chacun et chacune, sont autant d'occasions de se construire, d'exprimer leurs rêves, leurs questionnements, dans la sincérité de leur rapport au monde. Au fil des épisodes, Patrice Luchet aborde avec pudeur et acuité les sujets les plus légers (les jeux du quotidien, les complicités, les premières amours) comme les plus graves (le rapport au corps, à la mort, l'inceste). Ses adolescents sont à l'opposé des versions héroïsées de la littérature classique et des caricatures (violence, drogue, etc.) rebattues par les médias. Ils sont lucides, pleinement conscients des inégalités sociales et savent à quel point celles-ci déterminent leur avenir. La puissance rythmée du poème, ses répétitions, révèlent les hésitations et les envolées de cette jeunesse. Dans une langue simple et orale qui restitue en un flot mouvant la vitalité de l'adolescence, il interroge le regard que les adolescents d'aujourd'hui portent sur une société qui les construit autant qu'ils la construisent.

04/2024

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sociologie du sport

Les sports modernes N° 2/2024 : CHEF·FE Autorité, charisme et prestige dans le sport

La notion de " chef·fe " interroge des dimensions importantes de la sphère sportive, notamment celles de l'autorité, du charisme et du prestige. Celles-ci se construisent à la fois dans les enceintes du sport, dans le cadre de la légitimité que confère la performance corporelle (le Roi Pelé, la Reine des glaces Sonja Henie, le Kaiser Franz Beckenbauer, le Tsar Aleksander Popov), au travers de la possession et de l'exercice de différents statuts distinctifs (arbitre, capitaine d'équipe, médaillé·e·s, etc.), mais également hors des terrains proprement dits, dans les cénacles politiques et administratifs de la puissance sportive. Une certitude : penser la carrière des " chef·fe·s " revient d'abord à appréhender le sport comme une double fabrique de l'autorité et du prestige, mais aussi à interroger comment ces trajectoires à succès empruntent aux modèles et aux ressources des sphères politiques, économiques et culturelles. Pour mieux saisir parfois ce qui distingue un·e grand·e d'un·e petit·e chef·fe ou encore un·e bon·ne d'un·e mauvais·e chef·fe. Assumant pour ce numéro un " biographical turn ", attentif néanmoins à pondérer les séductions et le caractère édifiant et (auto)hagiographique de bien des récits d'un genre qui aime à considérer les champions, les championnes, les dirigeant·e·s ou encore les entraîneurs en simples entrepreneurs d'eux-mêmes, ce deuxième volume de la revue Les Sports Modernes entend offrir un large espace à des contributions centrées sur les trajectoires d'individus ou de collectifs, à les mettre en résonance avec l'ambiance et les cadres d'une époque, en particulier avec les nombreuses sphères de l'espace social et les cadres institutionnels à finalité structurante (famille, travail, école, armée, politique...). C'est à ce prix, pensons-nous, que les attributs de la chefferie – autorité, charisme, prestige – peuvent être révélés et fonctionner comme autant de fenêtres ouvertes sur les dynamiques de la modernité sportive depuis le XIXe siècle.

03/2024

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Essais généraux

Liaisons pastorales. Coévolutions, ruptures, résistances

Les êtres humains, les animaux domestiques et les écosystèmes ont tissé, au fil des millénaires, des relations étroites instituant des modes de " co-évolution ". Le pastoralisme et ses " empreintes paysagères " en est un exemple caractéristique. Ces processus évolutifs ont permis l'émergence de populations d'animaux " adaptées " à leur territoire, identifiées par leurs pasteurs comme telles et liées aux pratiques d'élevage et de savoir-faire écologiques qui ont présidé à leur formation. Aujourd'hui, l'industrialisation et la financiarisation des productions animales ou encore le développement des sciences génétiques, amènent cette évolution naturelle à progressivement s'effacer devant l'imposition de modèles toujours plus simplificateurs. Conséquence : nous assistons à la déconnection/destruction de chaque acteur, humain et non humain, et du processus pastoral. Irréversible ? Ressources génétiques, services écosystémiques, biodiversité domestique, spécisme, tels sont les néologismes qui témoignent de l'emballement lexical des études sur les animaux légitimant une triple déconnexion des bêtes, des sociétés humaines et des milieux. Cet ouvrage qui croise les sciences exactes et les sciences humaines, vise à éclairer la complexité, la diversité et la singularité des liens qui se sont tissés dans le temps long entre animaux domestiques et paysages au sein d'innombrables collectifs : les liaisons pastorales. En prenant acte de la destruction contemporaine de ces relations les auteurs mènent l'enquête pour en analyser les causes : les modernisations agricoles sont arrivées à un point où des herbivores ne broutent plus aucune herbe, où les savoir-faire des éleveurs ont été disqualifiés au profit d'une industrie numérisée prétendant prédire le potentiel génétique des bêtes avant même leur naissance, etc.. Pour faire face aux défis écologiques, ces innovations techniques apparaissent pourtant de peu de secours. La connaissance fine des mécanismes co-évolutifs qui ont permis de vivre si longtemps avec les animaux n'en est que plus urgente. Ce livre pose les jalons d'une réinvention possible des liaisons pastorales.

11/2023

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Philosophie du droit

Penser, calculer, délibérer

Les processus de pensée ont conduit au cours des siècles à l'émergence de concepts sur lesquels s'est fondée la science. Or, ces processus sont aujourd'hui mis en cause par la production de big data (mégadonnées) : la conceptualisation fait progressivement place à une "intelligence artificielle" qui se substitue au processus de délibération. Ces transformations, accélérées par un haut niveau d'intégration des dispositifs de capteurs électroniques aux systèmes biologiques, touchent désormais à des domaines aussi primordiaux que la santé, le travail, l'environnement ou la sécurité. Les nouvelles technologies (internet, technologies numériques, objets connectés, robotique, biotechnologies...) en accélérant et en mondialisant les interactions, bouleversent en profondeur les relations entre individus. Se superposant aux structures sociétales existantes, les flux d'informations, qui bouleversent les modes de représentation, d'élaboration et de rapport à l'objet, conduisent à repenser les modes de représentation, de subjectivation et les imaginaires collectifs. Le juridique se trouve mis en cause en profondeur par l'espace numérique : créant une société de réseaux le cyberespace généralise une dématérialisation et donc une déterritorialisation inédite. En résulte une transformation radicale des critères et des catégories juridiques sur lesquels se fonde la règle de droit. De telles évolutions et mutations exigent une confrontation engageant des disciplines aussi différentes que l'anthropologie, la philosophie, le droit et les sciences dites "exactes" . En provoquant une accélération du rythme des innovations technologiques, la recherche scientifique contemporaine pose d'une manière plus urgente que jamais la question de l'incidence des technologies sur une société et sur les modes de représentation et de subjectivation des individus. L'évolution du rapport au sensible induit-elle une relation inédite qui tendrait à brouiller voire effacer la relation sujet- objet ? La mondialisation et l'accélération de l'information, l'horizontalité dans l'espace numérique, soulèvent des questions sur l'élaboration et l'intégration de nouvelles connaissances. Si elles permettent l'émergence de nouveaux possibles technologiques, les masses toujours croissantes de données et les processus algorithmiques laissent-ils encore une place-et laquelle- aux processus de pensée ?

01/2023

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Notions

Nous et les autres. L'identité sans fantasmes

Depuis plus de quinze ans, l'identité a fait une entrée en force dans le discours politique. L'omniprésence de cette thématique identitaire s'explique avant tout par la perte des repères dans un monde où les grands récits collectifs ont disparu, où les frontières et les limites s'effacent, où les liens sociaux se sont distendus. De telle sorte que, faute de boussole, on ne sait plus qui l'on est. Dans la situation de crise actuelle, les uns s'affirment bruyamment "identitaires" , tandis que d'autres alertent sur les dangers du "repli identitaire" . Les premiers pensent que leur culture est menacée, les autres qu'il faut en revenir aux principes de l' "universalisme républicain" qui tient pour négligeables les différences entre les cultures. Pour tout compliquer, on assiste aujourd'hui, dans la mouvance des théories "indigénistes" et "décoloniales" , au surgissement d'un identitarisme d'un type nouveau. Comment en est-on arrivés là ? Et de quoi parle-t-on au juste ? (Ceux qui s'empoignent sur le sujet sont bien souvent embarrassés pour dire ce qu'est l'identité, qu'elle soit individuelle ou collective.) Peut-on avoir une identité si l'on est tout seul ? Qu'est-ce qu'une identité dialogique ? L'identité définit-elle ce qui ne change jamais ? ou ce qui nous permet de changer tout en restant nous-mêmes ? A ces questions, comme à bien d'autres, ce livre cherche à donner une réponse sans tomber dans d'inutiles polémiques. L'identité est une affaire trop importante pour être abandonnée aux fantasmes. Alain de Benoist, écrivain et philosophe, fondateur des revues Nouvelle Ecole et Krisis, est aussi l'éditorialiste du magazine Eléments. Il a reçu en 1978 le Grand Prix de l'essai de l'Académie française. Il est l'auteur d'une centaine de livres, principalement consacrés à la philosophie politique et à l'histoire des idées. Aux éditions du Rocher, il a déjà publié Ce que penser veut dire (2017) et Contre le libéralisme. La société n'est pas un marché (2019).

02/2023

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Sciences historiques

Archéologie de la pensée sexiste. Du Moyen Age au XXIe siècle

Bien des oeuvres révèlent, dans divers domaines de la pensée, le mépris adressé à la femme et inspiré de manuscrits qui remontent à l'Antiquité : "une eau profonde" (Livres de sagesse des pharaons) ; "facile à prendre" (Rig Veda) ; "un anneau d'or au nez d'un pourceau" (Proverbes) ; "un coeur de chienne" (Hésiode) ; "mystérieuse obscurité" (Lao Tseu) ; "ce qui sert de réceptacle" (Aristote) ; "une débauche contre nature" (Sénèque) ; "les portes de l'enfer" (Tertullien). Ces propos sexistes, loin d'être exclusifs à cette période lointaine, prolifèrent au cours des siècles subséquents : un "sac de fiente" (Odon de Cluny) ; un "être imparfait" (Thomas d'Aquin) ; "l'os surnuméraire de l'homme" (Bossuet) ; "un animal domestique" (Kant) ; "cette forme rabougrie de l'être humain" (Strindberg) ; "abondance de bacilles en forme de yoni" (Montherlant). Du Moyen Age à aujourd'hui, des femmes ont voulu dénoncer ces injustices dans des documents d'autant plus remarquables qu'elles ont été relativement peu nombreuses à prendre la plume, depuis Hildegarde de Bingen et Christine de Pisan à Annie Ernaux et Julia Kristeva. Quelle sera la relève au XXIe siècle ? Quelques noms éloquents éclairent déjà l'horizon, par exemple la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, couronnée de nombreux prix dont le Simone de Beauvoir et le Nobel de la paix, après avoir été victime d'une tentative d'assassinat pour avoir revendiqué le droit des filles à l'éducation. Il est vrai, par ailleurs, que le sexe dit faible a été défendu par bien des hommes, notamment Poullain de La Barre, Condorcet et Mill, tandis que d'autres, comme Schopenhauer, l'ont rabaissé. Archéologie de la pensée sexiste propose une relecture de nombreux manuscrits et montre que les préjudices subis aujourd'hui par les femmes plongent leurs racines dans un passé lointain et se manifestent sous diverses formes : tutelle juridique, maltraitante, enlèvement, prostitution, esclavage sexuel, viols collectifs, avortement forcé ou interdit, polygamie, mariage négocié, sous-représentation politique, port imposé du voile dans l'espace public, lapidation pour adultère, meurtre...

05/2017