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Légendes tournaisiennes

Extraits

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Critique littéraire

Baudelaire. Clandestin de lui-même

Il existe un décalage frappant entre la poésie lumineuse de Baudelaire et sa triste réputation de poète maudit n'ayant jamais eu, malgré sa vie de débauche, qu'un seul amour : sa mère. Tant de chercheurs, romanciers, essayistes ont autopsié le poète qu'il n'en reste guère qu'un squelette reconstruit dans l'ombre du génie. Peut-être n'y a-t-il rien à ajouter, mais seulement à comprendre : et s'il fallait oublier Baudelaire pour redécouvrir Charles ? C'est en changeant de point de vue, par une lecture constante, approfondie et sensible de ses textes, qu'Isabelle Viéville Degeorges a été amenée à remettre en cause cette vision faisant la part belle au mythe. De sa correspondance et des témoignages de ses quelques rares amis ressortent des lignes de fuite qui tissent d'elles-mêmes la trame étonnante du parcours de Baudelaire. Il semble alors que sa vie, enfin, s'éclaire, jusque dans ses contradictions, du jeune garçon espiègle, puis de l'adolescent caustique et anxieux au jeune adulte résolu à faire l'homme. Nous découvrons comment la légitimité, de vivre, d'aimer, d'écrire… – lui fut confisquée, mise sous tutelle, de sorte que son extraordinaire personnalité a disparu sous les vapeurs de la légende de fumoir. Baudelaire, clandestin de lui-même, a passé sa vie à tenter de briser son invisibilité, ce que cette biographie souhaite mettre au jour en lui redonnant la parole.

12/2011

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Sports

Michelin. A la conquête de l'automobile

Avec ses 800 000 pneus fabriqués quotidiennement par ses 115 000 employés dans ses 70 usines à travers le monde, la firme française Michelin est l'un des deux leaders mondiaux du pneumatique. Qualifié longtemps de "Maison des secrets", ce manufacturier est méconnu du grand public. Son histoire est si vaste et si riche que beaucoup ignorent aujourd'hui qu'il a été constructeur d'automobiles légères avec Citroën, Panhard et Maserati, mais aussi de poids lourds avec Berliet, d'avions Breguét pendant la Grande Guerre et de trains avec la célèbre Micheline. Cet ouvrage revient sur l'épopée de l'entre-prise clermontoise née officiellement en 1888. Une fabuleuse envolée industrielle pour ce petit caoutchoutier qui choisit de s'implanter à Clermont-Ferrand, faisant ainsi de cette ville la capitale mondiale du pneumatique. Le culte obsessionnel du secret, le génie de la publicité à travers son fameux logo Bibendum, l'un des personnages les plus.connus au monde, son respect des valeurs humaines, autant d'éléments qui ont construit la légende Michelin au fil des ans. Vous découvrirez ici les détails de sa fabuleuse expansion et de sa gestion familiale et sociale, ainsi que son originale. structure juridique de société en commandite par actions à travers les gérants qui se sont succédé à sa tête, d'Edouard Michelin le créateur à Jean-Dominique Senard, même si Michelin affirme toujours que le seul vrai patron est le client !

05/2013

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Cinéma

Sir Christopher Lee

Christopher Lee n'est pas seulement une légende du cinéma fantastique. Il est le comédien vivant dont la carrière est la plus longue et la filmographie la plus volumineuse de toute l'histoire du cinéma parlant. Ce livre n'est donc pas la biographie de Christopher Lee mais une bio-filmographie analysée et commentée. Si le comédien est avant tout célèbre, et même mythique, pour son interprétation de Dracula, au point qu'aucun autre acteur - malgré toutes les versions tournées depuis un demi-siècle - n'a pu le remplacer dans l'imaginaire collectif, il appartient plus largement à l'univers du cinéma populaire, au cinéma bis, au cinéma de l'imaginaire qui dépasse le simple cadre de l'épouvante. Laurent Aknin propose ici une histoire particulière du cinéma en suivant la carrière exceptionnelle d'un acteur désormais hissé au rang de mythe. Suivre la carrière de Christopher Lee revient à parcourir plus de soixante ans de cinéma et de télévision. On y trouvera le cinéma populaire britannique d'après-guerre, la mythique Hammer, l'âge d'or du cinéma bis. européen et son déclin, le cinéma indépendant américain du milieu des années soixante-dix, les étranges coproductions internationales des années quatre-vingt. On y redécouvrira des films d'épouvante, de la science-fiction, du péplum, des films d'arts martiaux et d'autres parfaitement indéfinissables. Et ce, à travers un éventail de cinéastes allant de Tim Burton à Jesus Franco, et plus de 250 films !

04/2011

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Romans historiques

Stella

Environs de l'an mil : isolés les uns des autres, les peuples des cinq continents ont développé des civilisations extrêmement diverses. C'est alors qu'une étoile surgit dans le ciel. Partout, les hommes se montrent fascinés par ce dérèglement céleste, mais chaque ethnie l'interprète à sa manière. En Asie, où l'on estime qu'il annonce une réalisation exceptionnelle, le savant chinois Su Sung se lance dans un projet hallucinant, à la mesure de la formidable culture des Song. En Europe, alors en plein obscurantisme, le juif Bar Jéquthiel entreprend, depuis sa terre normande, un voyage à couper le souffle jusqu'à Rome. En Amérique, les Mayas, sidérés par l'incroyable coïncidence calendaire entre l'étoile et leur Nouvel An, envoient le grand-prêtre Muluc au fond de la jungle à la recherche de leurs origines, inconscients du coup de théâtre inouï qui l'attend. En Australie, l'astre nouveau incite Koorong, l'homme-médecine, à chasser des millions de papillons, perpétuant les moeurs étonnantes ; poétiques et écologiques des aborigènes, inchangées depuis cinquante mille ans. En Afrique, sur les bords du Nil, le calife Hakim, maître du resplendissant empire fatimide, fou d'astrologie, va contribuer à son insu à l'une des grandes oeuvres littéraires de l'humanité. Parfois légende, souvent histoire, Stella nous offre une plongée pleine de vie, de fureur, d'ardeur, de couleur, de saveur, de surprises dans le monde obscur et disparate de l'an mil.

03/2010

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Critique littéraire

Clara Malraux. "Nous avons été deux"

" Malraux, ce n'est pas seulement André. C'est aussi Clara : sans elle, sa vie, sa légende auraient sans doute été différentes. Entre eux a existé un lien fait de complicité et de passion. Ils se sont aimés, déchirés, trompés. Ils ont tout connu ensemble, sauf l'ennui. Vivant éperdument et en communion les fêtes des années vingt, à la confluence des débats intellectuels, politiques et artistiques, ils ont trouvé dans les voyages l'exotisme, la révolution chinoise, la drogue qui convenait à leurs tempéraments survoltés. L'initiatrice du voyage en Indochine et du pillage des temples d'Angkor, c'est elle. Mais c'est elle aussi qui sauve Malraux de la prison et se lance avec lui dans toutes ses aventures, y compris la guerre d'Espagne. Amoureuse mais libre, vivant ses amours à sa guise, elle supporte mal que son illustre compagnon lui rende la pareille. Supplantée par d'autres femmes - Josette Clotis, Louise de Vilmorin - , elle souffre de l'abandon mais ne se résigne pas. C'est une battante. Faute de partager les combats de Malraux, elle se dresse contre ses idées. Elle milite de plein coeur du côté des faibles, des opprimés, et rêve de fraternité universelle. Destin magnifique et cruel. Ce livre montre comment une femme moderne, libre, tente d'exister à l'ombre d'un grand homme. Non pas par lui mais avec lui. Et même, sans lui. "

01/2010

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Critique littéraire

L'Ermite & le Vagabond. Pour saluer François Augiéras

"Ce livre rend hommage à un artiste entré dans la légende, François Augiéras, écrivain génial et peintre singulier. Hier, adulé par Gide, Camus, Bonnefoy, Yourcenar, Malraux. Aujourd'hui, par Le Clézio, Jacques Lacarrière, Charles Juliet, Pierre Michon, Bernard Noël et tant d'autres dont je suis. Augiéras est l'un des grands écrivains de la seconde moitié du vingtième siècle. C'est aussi un peintre étonnant qui retient aujourd'hui l'extrême attention des collectionneurs. Pourtant, il est mort, indigent, à l'hospice de Montignac, en Périgord, le 13 décembre 1971, à l'âge de 46 ans... Ce livre n'est pas une biographie, plutôt un exercice d'admiration, sous la forme d'un récit épistolaire, mettant en relief un élément déterminant dans la trajectoire d'Augiéras - comme dans celle de Rimbaud ou de Gauguin, dont les aventures existentielles et artistiques sont proches : la question de l'absence du Père. J'ai moi-même perdu le mien lorsque j'avais dix ans. Cette perte, qui creusa un abîme, fut aussi déclenchement, ouverture, interrogation... Après de nombreux voyages en Afrique du Nord et de l'Ouest et au mont Athos, Augiéras est mort de dénuement, d'épuisement, de lassitude. Il vivait en Dordogne, d'hospice en hospice, investissant des grottes où il peignait, écrivait, méditait, jouait de la musique sur un instrument de sa fabrication. Augiéras est véritablement un artiste hors du commun". Joël Vernet

09/2010

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Critique littéraire

Frédéric Chopin et George Sand. De la rupture aux souvenirs, 2e édition revue et augmentée

George Sand et Frédéric Chopin : au-delà de leurs productions artistiques, ce couple est devenu une légende du romantisme. L'histoire de leur liaison est à l'origine d'une multitude de contradictions et de zones d'ombres. La cause première de cette situation vient de la disparition des lettres qu'ils échangaient. Cette disparition priva les chercheurs d'une source d'informations de première main. Ceci eût pour conséquence d'ouvrir la voie à des descriptions très différentes, voire hautement fantaisistes. Delà découlèrent, depuis plus d'un siècle, des débats parfois passionnés entre "chopiniens" et "sandiens". Par la suite, la publication de nombreux documents (français et polonais) comme différents correspondances, souvenirs ou journaux intimes apportèrent de nouveaux éléments. En se fondant sur ces publications, cette recherche apporte pour la première fois un autre éclairage sur la fin de leur liaison. A cela s'ajoute également, l'étude de différentes études médicales du XIX° et XX° siècles. Tout ceci contribue à mieux cerner les raisons pour lesquelles Georges Sand fut injustement (et longtemps) accusée d'avoir nui à la santé de Chopin. Ces éléments permettent également de comprendre les raisons de son absence au chevet et aux obsèques de son ancien compagnon. On constatera également la manière dont les premiers biographes du compositeur firent de sa disparition, une version masculine de La dame au camélia et comment cela influa sur la perception des souvenirs que les deux artistes conservèrent l'un de l'autre.

04/2010

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Science-fiction

Les dossiers secrets de Harry Dickson Tome 2 : La Confrérie des hommes griffus ; La maison du pluvier

Par une froide nuit d’hiver, Tom Wills, le jeune assistant de Harry Dickson, est attaqué par un inconnu armé de longues griffes d’acier. Quand, peu de temps après, le cadavre de l’agresseur, lui-même lacéré, est retrouvé, les deux détectives se lancent sur la piste du mystère. Aidé par les indices fournis par un éleveur de cochons et une petite couturière, ils se retrouvent dans un petit village perdu au fin fond de la campagne anglaise, où, la nuit, les tam-tams rythment d’horribles cérémonies. Sauront-ils éviter les traquenards de la « Confrérie des hommes griffus » ? Les marais du Fen, dans le Lincolnshire, sont hantés par une légende : au Moyen-Age, Hugh Pugsley, chevalier anglais de retour de la bataille d’Azincourt, s’y serait noyé avec son destrier en voulant cacher un petit coffre rempli de pièces d’or. Depuis, son fantôme rôderait toujours aux alentours. Et il semble s’acharner à tourmenter une famille qui habite près des marais, entourée d’une étrange collection d’oiseaux naturalisés. Harry Dickson et son élève se lancent alors à la chasse au revenant dans le marécage pour tenter d’aider les habitants de « La Maison du Pluvier ». Après le premier tome des Dossiers secrets de Harry Dickson, la plume talentueuse de Brice Tarvel fait à nouveau revivre le « Sherlock Holmes américain » créé par Jean Ray, pour deux nouvelles aventures inédites pleines de mystère et de rebondissements, dans un style plus vrai que nature.

11/2010

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Littérature française

Il était une fois, Belza

Biarritz. La plage de la côte des basques, à l'équinoxe de printemps. Un garçon de trois ans regarde son grand-père jouer à lancer des bouchons avec sa canne-épée. Le vieil homme est habile. Son petit-fils, admiratif. Sollicitée par l'exercice, la partie de la canne qui porte l'épée se détache soudain, frôlant dangereusement l'entant. Au loin, sise sur son rocher, la villa Belza, une des folies les plus célèbres de Biarritz. Ayant perçu le (langer, deux femmes font irruption et s'emportent (levant l'imprudent. Elles remémorent dans la menace présente d'autres drames anciens, familiaux, locaux, nationaux, mondiaux, qui scandent leur histoire depuis le XVIIIe siècle. La villa Belza, à l'horizon, fait mémoire des splendeurs d'une ville et de son assombrissement, du destin tragique d'un prince russe qui fréquenta la demeure au moment de son éclat. Cette réminiscence locale s'ouvre sur la mémoire d'une généalogie familiale, ascendante et descendante, et débouche sur la remémoration du monde et des mondes. Plus qu'un souvenir, ce survenir fait échapper ce texte à tout genre littéraire. Ni roman, ni essai, ni histoire, il est un style se désaltérant aux sources de la coutume, du conte, de la légende. Ainsi Belza, sur le mode d'il était une fois, s'adresse, comme dit poétiquement, l'exergue, "à ceux qui, de naissance, tiennent leur connaissance au-dessus du savoir".

09/2009

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Cinéma

La véritable Grace de Monaco

Star de Hollywood avec quelques films inscrits à jamais dans l'histoire du cinéma, Grace Kelly entra de plain-pied dans la légende en devenant princesse de Monaco. Son mariage avec le prince Rainier, en 1956, fut l'un des plus prestigieux du siècle. Dès lors, Grace ne quitta plus la une des journaux, faisant (le la Principauté la cour la plus médiatique d'Europe. Elle incarna la perfection et la beauté. Elle porta discrètement assistance à une infinité de personnes. Elle se lia d'amitié avec les plus brillantes personnalités du monde des Arts: Cary Grant, Ava Gardner, Maria Callas, Frank Sinatra, Joséphine Baker, etc. Qui était cette femme peut-être trop parfaite pour être pleinement heureuse ? Y avait-il des fêlures sous ce masque si lisse ? Qu'eu était-il de ses bleus à l'âme avant son accident fatal, alors que s'effaçait l'éclat de la jeunesse ? Au-delà des faits divers qui ont souvent déformé sa véritable personnalité, Bertrand Meyer-Stabley, l'un des meilleurs spécialistes de la Principauté, nous raconte tout son destin exceptionnel: ses origines irlandaises, son enfance studieuse dans la haute société de Philadelphie, ses débuts à Broadway, ses iidylles avec Jean-Pierre Aumont, Clark Gable, Ray Milland, William Holden. Viennent ensuite sa brève et étincelante carrière cinématographique et son accession au trône monégasque. Grâce à de nombreux témoignages, Bertrand Meyer-Stabley cerne là l'une des figures les plus adulées et les plus secrètes de notre temps. Kennedy.

05/2007

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BD tout public

Uderzo se raconte

Uderzo se raconte et c'est la première fois. Il raconte sa vie, son œuvre, mais à sa façon, tendre et humoristique, avec un sens du récit et un don d'observation qui surprendront ses millions de lecteurs. Ses origines italiennes, l'arrivée de ses parents en France à la fin du premier quart du siècle dernier, ses premiers pas à Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne, sa rencontre avec Ada, le grand amour de son existence qui deviendra sa femme, et puis, bien sûr et surtout, ses débuts et ses succès dans le métier du crayon : Albert Uderzo est certainement l'un des dessinateurs vivants le plus connu dans le monde. René Goscinny devient son frère de cœur et son éternel complice : ensemble, ils vont créer et imaginer les aventures d'Astérix. Inconsolable après la disparition de son partenaire-écrivain, Albert Uderzo réussit avec force et talent à inventer et à dessiner plusieurs albums, c'est la création des Editions Albert-René, ces deux prénoms inséparables qui marquent à jamais la bande dessinée. Sous la plume alerte d'Uderzo, on suivra la naissance du magazine Pilote, la sortie et la création des premiers dessins animés au cinéma tirés des albums d'Astérix et Obélix. On s'étonnera de croiser autant de chefs d'Etat que de grands de ce monde. A croire que personne n'aura mieux incarné l'esprit français, sinon gaulois du cher Astérix, le plus petit des grands héros de légende.

01/2008

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Littérature étrangère

La ville de Segelfoss

Inédit en France, ce beau roman paru en 1915, suite et conclusion d'Enfants de leur temps, développe la satire sociale, le rejet du modernisme, la nostalgie de la grandeur du passé avec la même distance du regard qui laisse à l'oeuvre un souverain arrière-goût d'ambiguïté, si caractéristique de l'auteur de Mystères, Victoria et Femmes à la fontaine. Le talent du grand romancier norvégien à nous présenter d'inoubliables personnages atteint ici des sommets. Il y a le "boutiquier" ingénieux et rapace, Theodor de Bua, secrètement blessé au coeur d'un impossible amour, le "jeune" Willatz, quatrième du nom, aristocrate décadent muré dans un rêve d'art et de grandeur, Tobias Holmengrä, le roi de légende maintenant déchu parce qu'il ne peut plus briller. Et aussi l'espiègle et radieuse Mariane, la cupide et calculatrice Marina, le répugnant Lassen, le prétendu savant resté viscéralement lié à l'hypocrisie fondamentale et à la rouerie de son père, le couple grotesque des Bouvard et Pécuchet norvégiens : l'avoué bedonnant Rasch et le docteur Muus aux grandes oreilles. Et tant d'autres que domine le vrai (peut-être) héros hamsunien, le rêveur Bärdsen qui passe son temps à "philosopher" sur la vanité de l'existence et l'indifférence du destin. Livre cruel et vrai, aux antipodes de tout romantisme, dont l'âpreté, illustrée parle symbolique nid de pies de Lars Manuelsen, est superbement tempérée par une immense tendresse humaine et un incomparable humour.

02/1984

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Policiers

La Dague de Cartier

En 1535, Jacques Cartier découvre les rives sauvages et les tribus indiennes du Nouveau Monde. En signe d'entente, les Iroquois offrent aux Français un poignard tout simple, que le célèbre explorateur fait rehausser de pierres précieuses. Dès lors, la " Dague de Cartier " va devenir pour les Canadiens l'objet de toutes les convoitises, trésor et symbole national aux pouvoirs surnaturels : celui qui le possède, dit-on, deviendra tout-puissant et immortel. Quatre siècles plus tard, c'est planté dans la poitrine d'un cadavre qu'on retrouve le poignard mythique. Nous sommes en 1955, et Montréal est en proie aux émeutes, suites d'un match de hockey sur glace qui a mal tourné. Dans la cohue, le meurtre passe inaperçu - tout comme la disparition mystérieuse du poignard, dont seule la pointe est retrouvée à l'autopsie. Il faudra attendre treize ans pour le voir refaire surface. Anik Clément, la fille de la victime, est alors prise dans la joyeuse tourmente du " mai 68 " local. Mais sous les pavés gronde la légende, et lorsque la jeune femme, avec l'aide du détective débutant Emile Cinq-Mars, se lance sur la piste des assassins de son père, c'est toute l'histoire du pays qui les rattrape. Récit d'une vengeance familiale, étonnant portrait de Montréal au fil des siècles, roman d'aventures, polar des bas-fonds, des sphères politiques et des sectes occultes, La Dague de Cartier est une magistrale épopée policière et historique.

01/2009

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 1

"L'Ouvre romanesque de Barbey d'Aurevilly paraît dans la Bibliothèque de la Pléiade. Consécration méritée d'un écrivain que ses contemporains ont méconnu et que la postérité n'a pas toujours mieux traité. Toute une légende l'entoure : critique brutal, romancier régionaliste, dandy extravagant et un peu ridicule... Masques et défenses, auxquels on s'est mépris. Quelques-uns seulement devinaient le tragique intérieur, tragique d'une solitude infrangible, qui est l'un des thèmes les plus constants de l'oeuvre, en même temps que sa justification profonde. Nul autre mode de publication ne pouvait mieux convenir à cette oeuvre restreinte dans ses dimensions, et que toute lecture partielle affaiblit ou défigure. Variés, les décors et les fictions ne cachent point au lecteur le retour des thèmes, la permanence d'une atmosphère, qui en font l'unité et l'intérêt. On connaît à ce propos la page célèbre de Proust. Sans doute est-ce celui-ci d'ailleurs qui a le mieux vu cette oeuvre romanesque, y découvrant certains de ses propres mouvements : le goût du secret, l'obsession du passé, l'anxiété... Thèmes tout proches de nous ! ce qui explique cette curiosité qui depuis quelques années revient à Barbey d'Aurevilly. Auprès des grands romanciers du XIX ? siècle, il fallait lui faire une place ; il est un de ceux, dit Proust encore, qui ont à nous révéler la "qualité inconnue d'un monde unique"". Jacques Petit.

08/2002

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Photographie

The New York School Show. Les photographies de l'école de New York, 1935-1965

Catalogue officiel de l'exposition The New York School Show /Les photographes de l'Ecole de New York 1935-1965 au Pavillon populaire Espace Photographique de la ville de Montpellier du 7 octobre 2020 au 10 janvier 2021. Au début des années 1990, l'historienne américaine de la photographie Jane Livingston a tenté de rassembler, sous le terme d'"Ecole photographique de New York", un certain nombre des acteurs de la révolution photographique ayant agité les rues de la mégapole entre 1935 et 1965. Liberté expressive et formelle sans précédent, engagement social et parfois politique assumé, volonté de se lier aux formes picturales et poétiques nouvelles, connaissance approfondie de l'histoire de leur medium et, surtout, ambition d'un langage d'auteur : autant de traits communs assignables à cette génération, dont les fondements sont à trouver dans les oeuvres inaugurales de Walker Evans ou de Henri Cartier-Bresson. Cet ouvrage pousse plus avant la réflexion engagée par Jane Livingston, en réunissant un ensemble de vingt-deux photographes et en présentant leurs oeuvres les plus représentatives de cette "Ecole de New York", de Lisette Model et Sid Grossman à Ted Croner ou Helen Levitt, en passant par Diane Arbus, Robert Frank, Saul Leiter, William Klein, Bruce Dadvison, et bien d'autres, souvent méconnus... Avec, pour dénominateur commun, leur fascination pour la vitalité débordante générée par "la Grosse Pomme", cette ville à la géogrgraphie mythique qui, selon la légende, "ne dort jamais".

09/2020

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Histoire internationale

François-Joseph

François-Joseph n'est pas un bâtisseur d'empire - le sien s'effondre deux ans après sa mort -, et dans sa vie de souverain, les échecs politiques et les revers militaires l'emportent sur les succès. Pourtant, dès son vivant, François-Joseph entre dans la légende. Les nombreux malheurs qui le frappent dans sa famille (exécution d'un frère, suicide d'un fils, assassinat de son épouse) et la longueur de son règne n'y sont pas étranger. L'image de François-Joseph retenue par la mémoire collective n'est-elle pas celle du vieil empereur au visage orné d'immenses favoris ? Mais surtout, héritier de la plus vieille dynastie d'Europe, " dernier monarque de la vieille école ", comme il se définit lui-même, il incarne avec majesté une certaine idée de la monarchie et du pouvoir. Si certains lui reprochent d'avoir laissé se développer, par son immobilisme, après 1867, les conséquences négatives du dualisme, le respect qui l'entoure tient unis ses 50 millions de sujets, ses onze peuples pourtant travaillés par des forces centrifuges. Car durant les soixante-huit années de son règne, des révolutions de 1848 à l'apocalypse de la Première Guerre mondiale, son empire est au centre de l'affrontement qui oppose deux logiques et deux cultures antagonistes, l'Etat multinational et l'Etat-nation. A travers cette lutte, c'est le destin de l'Europe qui s'accomplit, l'Europe du XXe siècle qui est en gestation.

09/2006

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Sciences historiques

Le dernier des corsaires. Ou la vie d'Etienne Pellot-Montvieux de Hendaye

Dès le XVIe siècle, les Marins Basques, grands pêcheurs de baleines, habitués aux longues courses en mer, sont devenus corsaires en temps de guerre. Parmi les ports du Sud-Ouest, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz se faisaient remarquer par une activité prodigieuse et un entrain sans pareil. Alors qu'il s'agissait de reprendre l'Ile de Rhé aux Anglais, un gentilhomme présenta ainsi les marins Basques au Roi : "Ils sont doués d'un courage qui ne recule devant aucune difficulté, leur ardeur fougueuse sait vaincre des obstacles insurmontables à la plupart". Le plus fameux, le populaire parmi les plus braves de ces corsaires qui entreprirent des choses si glorieusement intrépides est, sans conteste, Etienne Pellot de Hendaye, où il naquit en 1765. Le Capitaine Duvoisin s'est chargé dans Le dernier corsaire ou la vie d'Etienne Pellot publié à Bayonne en 1856, l'année du décès de E. Pellot, de retracer en détail la vie pleine de péripéties de toutes sortes de ce valeureux marin qui était d'une bravoure étonnante ! Libre-penseur et dernière figure de la course en mer, il est fait prisonnier à plusieurs reprises et entreprend avec succès plusieurs évasions périlleuses. En 1812, sa tête est mise à prix 500 guinées, une somme considérable à l'époque. Certains de ses navires, notamment Les Deux Amis et Le Général Augereau sont entrés dans la légende corsaire. Son souvenir est toujours vivace au Pays basque.

05/2011

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Histoire internationale

La dernière reine. Victoria, 1819-1901

Il y a cent-douze ans, la reine Victoria mourait et entrait dans la légende comme une petite dame obèse et impérieuse. Son nom symbolise un siècle d’hypocrisie, d’austérité sourcilleuse, de chasteté puritaine. Le moment est venu de corriger le mythe d’une Victoria "victorienne". La reine du plus grand empire depuis la Rome antique, la grand-mère de l’Europe, la souveraine de la révolution industrielle était une femme sensuelle qui aimait les hommes beaux, les soldats en uniforme, les Écossais en kilt, les Indiens en turban. Meilleure danseuse du royaume, elle raffolait des bals qui se terminaient à l’aube, elle ajoutait du whisky à son thé, apprenait l’italien en chantant du bel canto. Séduite par les couleurs de la Méditerranée, elle lança la Côte d’Azur. Aux lords, elle préférait ses serviteurs simples et bons. Son peuple l’appelait "la reine républicaine". Mais à quarante-deux ans, devenue veuve, elle respecta aveuglément les principes luthériens d’Albert, son prince allemand, qu’elle avait aimé jusqu’à la folie. Journal de Victoria, mots d’esprit d’un Bernard Shaw ou d’un Oscar Wilde, sarcasmes et courbettes de la presse de l’époque, mais aussi discours de Palmeston et Disraeli brossent le tableau fastueux de la cour britannique à son apogée, officielle autant qu’intime. C’est une Victoria ardente et violente que fait revivre cette biographie sans révérence.

06/2013

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Musique, danse

Le nouveau dictionnaire des interprètes

Instrumentistes, chanteurs, chefs d'orchestre, mais aussi orchestres, chœurs, compagnies d'opéra ou ensembles de musique de chambre : ce sont eux que les amateurs de musique vont entendre au concert ou dont ils écoutent les enregistrements. Qu'ils s'appellent Lang Lang, Gustavo Dudamel, Arturo Toscanini ou Maria Callas, ce sont des personnages publics ou des figures de légende ; et ils suscitent l'enthousiasme. Leur vie est épiée par leurs admirateurs, mais elle est souvent présentée avec complaisance ; derrière des éléments faciles à médiatiser, on cherche en vain les composantes strictement artistiques qui constituent la véritable personnalité des interprètes. Cette nouvelle édition du Dictionnaire des interprètes – la sixième depuis 1982 – apporte un éclairage différent en retraçant la vie de près de quatre mille d'entre eux : une somme inégalée d'éléments factuels  sur leurs origines, leur formation, leurs attaches artistiques, leur répertoire, leur esthétique et leurs affinités musicales, autant d'éléments réunis en faisant abstraction des considérations subjectives qui dominent dans les biographies usuelles, autant d'éléments qu'on trouve difficilement ailleurs. Le résultat est une gigantesque toile de la vie musicale du monde entier depuis le début du XXe siècle mais aussi un livre qui retrace, pour citer Vladimir Jankélévitch, « les carrières tourmentées des solistes traqués [qui] nous racontent une autre histoire de la musique ». Une partie de l'ouvrage est consacrée aux biographies individuelles, l'autre aux ensembles (orchestres, chœurs, opéras, quatuors…), le tout complété par un index disciplinaire.

04/2015

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Beaux arts

Araki enfin. L'homme qui ne vécut que pour aimer

Né en 1940 à Tokyo, Araki Nobuyoshi est désormais universellement reconnu comme l'un des tout premiers artistes du Japon contemporain, comme l'un des principaux photographes d'aujourd'hui. Le secret du succès planétaire d'Araki n'est pas bien difficile à trouver. Il tient à la formule à laquelle on réduit le plus souvent son oeuvre en ne retenant d'elle que sa capacité à manufacturer de séduisantes images qui satisfont le désir un peu stéréotypé de l'Occident attendant d'un artiste japonais un certain mélange attendu d'érotisme et d'exotisme, de modernité et de tradition. Mais, lorsqu'il atteint de telles proportions, le succès n'est-il pas toujours au prix du contresens, du malentendu ? Araki a fait lui-même de sa vie une légende. Selon la formule singulière du "watakushi-shôsetsu" (le "roman du Je" japonais), son oeuvre de développe à la façon d'un formidable récit personnel où la prolifération des photographies prises, tout en réfléchissant le monde dans le contexte des fantastiques mutations connues par le Japon contemporain, se rapporte à l'insistante confrontation d'un individu avec une expérience de la perte et de la possession amoureuses dont l'image, iincessamment déclinée, du nu féminin devient l'emblème. Une fiction s'inscrit ainsi chez l'artiste japonais. Afin d'interroger la vérité qu'elle contient, "Araki enfin" se donne comme la fiction de cette fiction.

09/2008

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Histoire internationale

Une vie partagée avec Messali Hadj, mon père

" Printemps 2012. Il est minuit à Montréal. J'éteins mon ordinateur. J'ai fini. Ce livre, je le porte en moi depuis 35 ans. Comme une braise dans mon corps. Ce n'est pas un roman, ni un livre d'histoire, ni un essai politique. C'est une promesse. Un serment fait à un homme d'honneur qu'on a voulu déshonorer, la plus célèbre personnalité algérienne de l'histoire récente, la plus adulée et la plus calomniée, une des plus grandes figures du 20' siècle qu'on s'est épuisé à salir, à maudire et que j'ai vu trembler, à la fin de sa vie, sous le poids des ingratitudes et des amnésies. Cet homme est mon père. Messali Hadj. Le père du nationalisme algérien. Celui qui orienta le mouvement national algérien comme creuset de la conscience nationale et qui forma une vraie classe politique au sens moderne du terme. Oui, ce livre est une parole donnée à ce libérateur de légende accablé de contre - vérités historiques, de campagnes de diffamations et d'injures, un personnage exceptionnel qui a consacré et sacrifié sa vie à son idéal de liberté et d'indépendance pour l'Algérie, qu'on a adulé, admiré avant de le caricaturer et de le diffamer, lui et ses proches. Puisse - t - il restituer aux jeunes générations une partie de l'histoire de leurs pères, celle-là qu'on a travestie... "

04/2013

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Sports

GOLF. Les leçons des plus grands champions

Quel que soit son niveau de jeu, tout joueur prend un jour modèle sur un golfeur plus expérimenté dont le swing est de meilleure qualité, plus souple et sans efforts. Pourtant, il n'existe pas deux swings identiques, même si tous ont le même objectif : expédier la balle le plus loin possible sur le fairway et la déposer au plus près du drapeau. Il convient donc à chacun de trouver, en fonction de ses capacités physiques et techniques, le geste qui lui convient le mieux, pour ensuites le répéter à l'infini, jusqu'au maximum de perfection. Cet ouvrage est spécialement conçu à cet effet. Décrivant les swings de vingt-cinq des plus grands joueurs de notre temps, le célèbre professeur David Leadbetter en tire toutes les leçons et les enseignements indispensables aux amateurs. Analysés en détail grâce à des photographies et des illustrations qui les décomposent en séquences, les swings de " légende ", tels ceux de Jack Nicklaus, Tom Watson, Lee Trevino, Greg Norman, Laura Davies ou Seve Ballesteros, révèlent leurs secrets, de la préparation jusqu'au finish. Grâce à ces leçons de grands golfeurs, les joueurs de tous âges et de tous niveaux, hommes ou femmes, pourront progresser et acquérir les bonnes sensations. Un ouvrage essentiel pour s'améliorer dans un compartiment de jeu, le swing, qui est la clef de la réussite. L'un des professeurs les plus connus de la planète golf, qui a conduit au succès les vedettes Nick Price et Nick Faldo.

05/1998

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Critique littéraire

Jacques Rigaut. Le suicidé magnifique

Paris, novembre 1929 : les "Années folles" s'achèvent. Dans sa chambre d'une maison de désintoxication, un jeune homme se tire une balle dans le coeur. C'est Jacques Rigaut ; le plus beau, le plus radical des dadaïstes. Ce non-conformiste absolu avait prévenu : "Essayez, si vous le pouvez d'arrêter un homme qui voyage avec son suicide à la boutonnière." Tous ses amis écrivent, photographient, tournent des films : ils s'appellent René Clair, André Breton, Paul Eluard, Pierre Drieu la Rochelle, Man Ray ou Tristan Tzara. Lui, en dandy désinvolte, ne laisse que quelques fragments et des dettes. Après son mariage avec Gladys Barber, une riche héritière américaine, il vit quelque temps à New York. C'est en passant à travers un miroir, dans une villa de Long Island, qu'il fait la connaissance de son double littéraire : Lord Patchogue. De retour à Paris, brisé, Rigaut se perd dans les nuits du Boeuf sur le toit, la drogue, l'alcool et les femmes. Personne ne parvient à sauver le fondateur de l'"Agence générale du suicide". Des années plus tard, André Breton lui rend hommage dans son Anthologie de l'humour noir. Mais c'est surtout Drieu la Rochelle et Louis Malle qui le font entrer dans la légende : Le Feu follet, c'est lui. Rigaut n'est pas mort ; il hante toujours les avant-gardes et la contre-culture des deux côtés de l'Atlantique.

10/2019

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Théâtre

Théâtre. Tome 7

Miraculeusement sauvés du naufrage de la guerre civile espagnole, les deux très importants inédits que le hasard rassemble dans ce volume (ainsi qu'un très curieux scénario de film) plus de quarante ans après la mort tragique du poète, suffiraient à eux seuls à donner une plus juste idée de son génie, absurdement enfermé dans une légende de folklorisme andalou. Le Public (1930) plonge au plus profond de la métaphysique et, pour atteindre la "vérité des sépultures", c'est-à-dire l'ultime réalité de l'homme, dépouille furieusement ses personnages de tous leurs masques avant de les réduire au néant, non sans mettre en pièces sur son passage la morale conventionnelle et ses tabous. C'est peut-être la plus haute vague de la révolte surréaliste. S.T. (1935), premier acte d'un drame inachevé sans titre, ouvre, au contraire, toutes grandes les portes du théâtre sur l'actualité la plus brûlante, sur la vie brute qui palpite dans la rue, la faim et la souffrance des exploités que le poète appelle dans un grand cri libertaire à la révolution. Toutes les structures classiques du théâtre y sont bouleversées. La richesse imaginative et conceptuelle, la puissance, la double ou triple profondeur, la portée universelle de ces pièces font apparaître Lorca, tel qu'en lui-même enfin, comme le grand rassembleur des extrêmes, comme le lieu privilégié où dialoguent sans cesse le pessimisme le plus radical et l'engagement fraternel.

05/1979

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Histoire de France

Verdun 1916. Précédé de La Marne

Par sa démesure, sa durée et sa brutalité, la bataille de Verdun représente à elle seule toute  l'horreur et toute l'absurdité de la Première Guerre mondiale. Engagée par les Allemands le 21 février 1916, l'offensive durera toute l'année sur un terrain que l'artillerie transforme en antichambre de l'enfer. Bilan : Plus de 300 000 morts et un traumastisme national incurable. Georges Blond raconte en historien l'héroïque boucherie, mais en historien qui s'attache aux hommes plus qu'aux dates. Il semble, à le lire, qu'il a vécu avec les poilus les heures sombres dont les coteaux de Verdun, labourés par les obus et irrigués par le sang des hommes, ont été le théâtre. "Des secondes passent. Encore quelques grenades, mais à l'extérieur. Une mitrailleuse tire sur l'entrée, on entend les balles crever les sacs de terre et  même la toile des sacs s'enflamme, une fumée âcre et noire pénètre. Personne ne bouge. Des minutes. Plus de grenades. Plus de mitrailleuses. On entend toujours le bombardement et les éclats de 75, mais rien d'autre. Les hommes collés au sol et  le long des murs recommencent à bouger." Le récit est accompagné d'un autre, tout aussi célèbre, La Marne, rétrospective d'une autre bataille, victoire de légende dont il convient aujourd'hui de restituer les faits, au-delà de l'image bleu-blanc-rouge qu'on a longtemps trouvée dans les manuels.

05/2016

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Beaux arts

Oasis. Entre sable et mythes

En pleine crise écologique, les gouvernants et décideurs de tous pays cherchent un moyen de faire face aux graves menaces qui pèsent sur la planète. Le livre de Salah Stétié et de Jean-Baptiste Leroux sur l'oasis fournit, dans son épanouissement agronomique, socioculturel, économique et poétique, l'un des derniers exemples de lieux préservés, où le milieu et l'homme collaborent étroitement, sur le court, moyen et long terme, pour sauver, nature et culture mêlées, un point verdoyant de la surface terrestre soumis à tous les aléas du désert. Les photographies sélectionnées par Jean-Baptiste Leroux portent, à ce sujet, le plus beau et le plus véridique témoignage. Le magnifique peintre Rachid Koraïchi a rapporté de son côté en quelques pages son expérience d'une oasis qu'il est en train de créer. Oasis. Entre sable et mythes est le titre complet de ce livre dont Salah Stétié a tenu à faire une encyclopédie. Une érudition prodigieuse, une information détaillée concernant tout ce que ce lieu présent depuis la plus haute antiquité dans l'histoire et la légende chez les peuples les plus divers qui ont traversé ou habité le Sahara font de la lecture de cet ouvrage non seulement une mine de renseignements mais une aventure lyrique de grande qualité au regard de tous ceux pour qui le voyage, en réalité ou en esprit, est une des dimensions les plus foisonnantes de l'existence.

04/2016

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Sports

Trains. Les lignes mythiques

Des sommets enneigés qui scintillent entre les cimes des pins, des coquelicots d'un rouge écarlate dans les champs d'orge, une hutte forestière solitaire au bord d'un lac paisible, un paysan en habit traditionnel sur son âne, une petite procession sur le chemin de l'église, comme un album photo feuilleté à la hâte, les paysages, les villages et les hommes, se succèdent à travers les vitres d'un train. Mais le charme des trains touristiques de légende ne réside pas seulement dans le spectacle admirable qui s'offre au regard, il est également au sein même du train. En effet, ces trains mythiques ne laissent généralement rien au hasard en matière de confort, ils ressemblent à des hôtels cinq étoiles sur rails. Et en règle générale, ils s'adressent aux nostalgiques des grands de luxe : le voyage à travers un pays ou une région donné est la plupart du temps doublé d'un voyage dans le temps : souvent fidèles au style des trains de première classe des années 1920, ils roulent sur les traces d'un passé qui nous enchante et permettent de découvrir certains itinéraires tels qu'ils n'existent plus depuis bien longtemps. De l'Europe à l'Asie, en Afrique et en Australie, en passant par l'Amérique du nord au sud, laissez-vous emporter par ces trains dont les noms font rêver : Orient-Express, Transsibérien, Royal Scotsman, Majestic Imperator ou encore Golden Chariot, Pride of Africa...

10/2015

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Théâtre

Aux origines du théâtre patriotique

L'union des arts, leur ouverture au plus grand nombre sont au coeur du projet de régénération porté par les révolutionnaires français. Le théâtre connaît alors un véritable âge d'or, comme en témoignent la multiplication des salles et l'émergence de quantité de nouveaux talents, chez les auteurs comme chez les comédiens, chez les professionnels comme chez les amateurs. Au nom du projet émancipateur de la République, les conventionnels élèvent le théâtre au rang d'"école primaire pour adultes". Des débats sur son utilité pédagogique animent les Assemblées, le Comité de salut public, les clubs, les sociétés, les journaux, au risque d'une censure qui échappe aux seuls critiques, et dont sont volontiers partie prenante les spectateurs. C'est ce foisonnement sans précédent que fait revivre Philippe Bourdin dans cette fresque captivante consacrée aux arts de la scène sous la Révolution. Un rayonnement notamment associé aux noms d'André Chénier, Chamfort, Fabre d'Eglantine, Olympe de Gouges. L'incarnation des gloires républicaines se fait certes par le geste mais tout autant par le verbe. Minoritaire mais conquérant, le théâtre patriotique met en scène des personnages-orateurs : représentants du peuple, maires, officiers, instituteurs, curés patriotes ou, plus simplement, pères et mères de famille anonymes. Ils usent d'un discours de justification, de l'éloge, de la célébration, pour construire sur le vif de l'événement une légende nationale immédiate, un héroïsme à partager.

01/2017

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Histoire de France

Mémoires

Leur couple est une légende, leur biographie une épopée. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d'un soldat de la Wehrmacht et ce fils d'un Juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de «chasseurs de nazis» que l'on connaît. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien entre une jeune fille au pair allemande et un étudiant de Sciences Po. Très vite, avec le soutien de Serge, Beate livre en Allemagne un combat acharné pour empêcher d'anciens nazis d'accéder à des postes à haute responsabilité. Sa méthode : le coup d'éclat permanent. Elle traite ainsi de nazi le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement, puis le gifle en public lors d'un meeting à Berlin, geste qui lui vaut de devenir le symbole de la jeune génération allemande. Leur combat les conduit aux quatre coins du monde. En France, ils traînent Klaus Barbie devant les tribunaux et ont un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon. Ni les menaces ni les arrestations — notamment lors de leur tentative d'enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable de la Gestapo — ne parviennent à faire ployer un engagement sans cesse renouvelé jusqu'à aujourd'hui. Dans cette autobiographie croisée, Beate et Serge Klarsfeld reviennent sur quarante-cinq années de militantisme, poursuivant par ce geste leur combat pour la mémoire des victimes de la Shoah.

03/2015

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Revues

Europe N° 1103, mars 2021 : Jean Genet

Irrécupérable, telle semble être l'oeuvre de Jean Genet. Non seulement au regard des polémiques qu'elle a suscitées et suscite encore, mais plus profondément par son refus de s'apaiser, de pactiser, d'oublier. "Je conserverai en moi-même l'idée de moi-même mendiant" écrivait Genet dans le Journal du voleur. Ni l'humiliation ni la souffrance ni l'exclusion n'ont à aucun moment été oubliées. L'ensemble de son oeuvre pourrait ainsi lue comme un refus radical de toute amnistie. Pas d'oubli, et donc pas de mesure ou de compromis. Pas de résilience non plus. Refus aussi de se présenter comme victime puisque seul le choix de la révolte permet de toucher à cette beauté salvatrice, sans cesse recherchée dans les tableaux de Rembrandt ou les sculptures de Giacometti, dans les gestes de ses amants et des êtres en révolte. "J'aime ceux que j'aime qui sont toujours beaux et quelquefois opprimés mais debout dans la révolte." De manière encore plus radicale, son oeuvre demeure irrécupérable par cette douloureuse remise en question d'elle-même et, de sa nécessité, voire de sa justesse. Genet a toujours écrit contre lui-même et n'a pas hésité à raturer, à détruire sa légende quand il pensait que ses textes sonnaient faux. Sans le moindre accommodement avec les conventions sociales ou littéraires, son oeuvre de celles qui ont changé le paysage théâtral et romanesque du XXe siècle.

03/2021