#Essais

Jacques Rigaut. Le suicidé magnifique

Jean-Luc Bitton

Paris, novembre 1929 : les "Années folles" s'achèvent. Dans sa chambre d'une maison de désintoxication, un jeune homme se tire une balle dans le coeur. C'est Jacques Rigaut ; le plus beau, le plus radical des dadaïstes. Ce non-conformiste absolu avait prévenu : "Essayez, si vous le pouvez d'arrêter un homme qui voyage avec son suicide à la boutonnière." Tous ses amis écrivent, photographient, tournent des films : ils s'appellent René Clair, André Breton, Paul Eluard, Pierre Drieu la Rochelle, Man Ray ou Tristan Tzara. Lui, en dandy désinvolte, ne laisse que quelques fragments et des dettes. Après son mariage avec Gladys Barber, une riche héritière américaine, il vit quelque temps à New York. C'est en passant à travers un miroir, dans une villa de Long Island, qu'il fait la connaissance de son double littéraire : Lord Patchogue. De retour à Paris, brisé, Rigaut se perd dans les nuits du Boeuf sur le toit, la drogue, l'alcool et les femmes. Personne ne parvient à sauver le fondateur de l'"Agence générale du suicide". Des années plus tard, André Breton lui rend hommage dans son Anthologie de l'humour noir. Mais c'est surtout Drieu la Rochelle et Louis Malle qui le font entrer dans la légende : Le Feu follet, c'est lui. Rigaut n'est pas mort ; il hante toujours les avant-gardes et la contre-culture des deux côtés de l'Atlantique.

Par Jean-Luc Bitton
Chez Editions Gallimard

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Critique littéraire

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24/10/2019 706 pages 35,00 €
Scannez le code barre 9782072713224
9782072713224
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