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Herve Hugon

Extraits

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Histoire internationale

Pourquoi n'est-on plus accro à la Colombie ?

La Colombie : une passion, une obsession française même. Car, oui, pendant des années, nous nous sommes passionnés pour la Colombie, il n'y avait pas un jour d'actualités françaises sans en entendre parler. Ce pays était le lieu d'un rêve romantique, celui du « bon révolutionnaire » contre le « dictateur Uribe », ce « détestable suppôt des Américains ». C'était le lieu d'un feuilleton romanesque à propos d'Íngrid Betancourt, otage des FARC dont la libération eut des implications jusque dans la vie politique française. C'était enfin le lieu de fantasmes autour des cartels de la drogue à Medellín. Puis la Colombie a comme disparu, s'effaçant derrière l'image des narcotrafiquants, de la guerre civile permanente, du chaos social. Quelle imposture ! La réalité est bien différente de ce que ces stéréotypes véhiculent. Álvaro Uribe a quitté le pouvoir, paisiblement. Hugo Chávez, son ennemi autodéclaré, est mort. Les FARC peuvent bien être magnifiés dans quelques imaginaires, ils sont pratiquement terrassés. Les paramilitaires ont quasiment disparu. Medellín n'est plus dans Medellín. Pendant ce temps, l'État colombien s'est renforcé pour protéger sa population. Les Colombiens ont à nouveau confiance dans leurs politiques, leur armée, leur police et dans l'ensemble de leurs institutions démocratiques et libérales. La Colombie, au bord de l'abîme à la fin des années 1990, vit aujourd'hui un véritable miracle. Alors, face à une telle résurrection, pourquoi n'est-on plus accro à la Colombie ? Ce livre répond.

01/2017

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Science-fiction

La ménagerie de papier

"Elle plaque la feuille sur la table, face vierge exposée, et la plie. Intrigué, j'arrête de pleurer pour l'observer. Ma mère retourne le papier et le plie de nouveau, avant de le border, de le plisser, de le rouler et de le tordre jusqu'à ce qu'il disparaisse entre ses mains en coupe. Puis elle porte ce petit paquet à sa bouche et y souffle comme dans un ballon. Kan, dit-elle. Laohu. Elle pose les mains sur la table, puis elle les écarte. Un tigre se dresse là, gros comme deux poings réunis. Son pelage arbore le motif du papier, sucres d'orge rouges et sapins de Noël sur fond blanc. J'effleure ce qu'a créé Maman. Sa queue bat et il se jette, joueur, sur mon doigt. ". . Ken Liu est né en 1976 à Lanzhou, en Chine, avant d'émigrer aux états-Unis à l'âge de onze ans. Titulaire d'un doctorat en droit (université de Harvard), programmeur, traducteur du chinois, il dynamite les littératures de genre américaines, science-fiction aussi bien que fantasy, depuis une dizaine d'années, collectionnant distinctions et prix littéraires, dont le Hugo, le Nebula et le World Fantasy pour la seule "Ménagerie de papier" , ce qui demeure unique à ce jour. Le présent recueil, élaboré au sein d'un corpus considérable, et sans équivalant en langue anglaise, consacre l'éclosion du plus brillant des talents, protéiforme et singulier l'avènement d'un phénomène.

04/2015

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Critique Roman

Cultes! romans - 100 lieux mythiques de romans

Les plus grands auteurs de la littérature contemporaine vous attendent au fil de plusieurs lieux surprenants et vous livrent les secrets de leurs oeuvres phares. Des endroits à jamais marqués par la prose de ces écrivains dont les mots n'en finissent plus de nous émouvoir, nous effrayer, nous faire rire pour au final nous inciter au voyage. Saviez-vous que Stephen King a eu l'idée de Shining alors qu'il logeait avec son épouse au coeur d'un hôtel isolé et visiblement hanté ? Ou encore que Bram Stoker a popularisé la figure du vampire à partir d'un château situé au coeur des Carpates ? De la tragique histoire du Dahlia Noir de James Ellroy à la sauvegarde de Notre-Dame de Paris grâce à Victor Hugo, en passant par la genèse des Quatre filles du Docteur March, la naissance de Sherlock Holmes au 221B Baker Street à Londres, embarquez pour un tour du monde passionnant en compagnie des plus grands auteurs. Découvrez les inspirations de J. R. R. Tolkien pour Le Seigneur des Anneaux et de George R. R. Martin pour Le Trône de fer, envolez-vous pour l'espace depuis une petite rue de Londres avec Douglas Adams et son Guide du voyageur galactique et prenez un billet pour Poudlard avec le jeune Harry Potter. Percez les secrets des lieux rattachés aux plus galvanisantes histoires de la littérature au cours d'un périple riche en surprises.

10/2022

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Histoire des mentalités

Un monde sans prophètes

Le vieux Samuel, le dernier des juges d'Israël, après avoir donné au peuple un roi (Saül), a eu l'idée de créer la première école de prophètes. C'était en l'an 1030 avant notre ère. On y enseignait aux hommes doués d'un charisme exemplaire comment rappeler les citoyens à l'ordre et les rois au respect de leurs promesses et de leurs devoirs. Une sorte de contre-pouvoir, un antidote à toute velléité d'idolâtrie et de totalitarisme. Le prophète, c'est l'homme qui crie : un lanceur d'alerte avant la lettre, mais d'une formidable envergure ! Il y a les prophètes bibliques parmi lesquels Abraham, Moïse, Isaie et Jésus. Et puis leurs lointains successeurs : Hugo, Jaurès, Gandhi, Mandela, l'abbé Pierre... De ces êtres à l'étonnante présence, au courage incroyable, à la force d'âme à toute épreuve et qui, souvent, finissent expulsés ou assassinés par les pouvoirs qu'ils ont dénoncés. Vivons-nous aujourd'hui dans un monde sans prophètes ? C'est le point de départ de la réflexion de Marek Halter qui aura pour mérite de remettre à leur juste place la multitude de faux prophètes qui fourmillent aujourd'hui dans les gazettes et sur les plateaux TV, et de décoder à la fois l'impressionnant silence et le terrible tumulte qui composent la bande-son de notre planète, en ce début de troisième millénaire.

03/2021

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Indépendants

Grandeur nature. Autoportrait

L'amour du dessin ... quand Milo Manara se livre. Auteur admiré dans le monde entier, notamment grâce à sa représentation du corps féminin qui fait désormais partie de l'imaginaire collectif, Milo Manara dévoile son art, sa vie, son enfance et sa jeunesse dans une autobiographie foisonnante. Il s'y confie sur ses débuts d'apprenti aux côtés de l'immense sculpteur espagnol Berrocal, sa rencontre fondamentale avec la bande dessinée - via Barbarella et Jodelle -, l'apprentissage du métier de dessinateur dans les formats de poche sexy, 1968, son amitié avec Hugo Pratt, le "Maestro", son immense succès amorcé en France avec Le Déclic... Une histoire dans laquelle la bande dessinée rencontre aussi le cinéma, en particulier celui de Federico Fellini, avec qui Milo Manara a partagé des projets et des rêves. Confession sincère d'un auteur autant attaché à distraire humblement qu'à se faire le témoin de son époque, cette autobiographie événement du maître italien s'accompagne d'une riche iconographie en grande partie inédite : travaux récents, oeuvres de jeunesse, dessins humoristiques, croquis, affiches, commandes pour des particuliers, photographies issues de la collection personnelle de l'auteur... complétée de reproductions de certains de ses travaux (planches, couvertures...) les plus fameux. Un complément incontournable à la monographie Sublimer le réel parue en 2019 à l'occasion de ses cinquante ans de carrière, pour célébrer l'un des plus grands génies mondiaux du neuvième art.

12/2022

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes. Tome 2

Né le 16 juin 1947, Kiril Kadiiski, poète, essayiste, traducteur de poésie, s'est toujours situé en marge des critères officiels de la littérature sous le régime communiste. Un des fondateurs du samizdat bulgare et premier éditeur privé de Bulgarie, il a traduit maints poètes français et russes, parmi lesquels Villon, Molière, Hugo, Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Apollinaire, Cendrars, Tiouttchev, Bounine, Blok, Volochine, Pasternak. Avec plus de quinze recueils publiés, Kiril Kadiiski est le poète bulgare le plus traduit en France. Ses livres ont paru en Espagne, Italie, Grèce, Serbie, Roumanie, Macédoine et ses poèmes sont traduits en anglais, allemand, suédois, polonais, hongrois, russe, biélorusse, ukrainien, slovaque, turc et finnois. Récompensé par des prix bulgares et étrangers prestigieux : Ivan Franko (Ukraine, 1989), Grand Prix européen de poésie (Roumanie, 2001), Max Jacob étranger pour l'ensemble de son oeuvre (France, 2002), Prix national de traduction du ministère italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale (2011), Prix littéraire international Artur Lundkvist pour sa contribution aux relations culturelles bulgaro-suédoises (2011), Grand Prix international de traduction "? umaû Pocculo/Read Russia" (2018), il est Chevalier des Arts et des Lettres pour mérite envers la culture française, membre du P. E. N. club bulgare, membre cofondateur de Cap à l'Est (mouvement des poètes francophones) et enfin membre correspondant de l'Académie Mallarmé. Il a été directeur de l'institut culturel bulgare à Paris de 2004 à 2009.

03/2022

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Biographies

Dictionnaire Dostoïevski

Une porte d'entrée dans l'univers fascinant mais complexe de l'oeuvre de Dostoïevski, c'est ce que veut être chacun des 118 articles de ce Dictionnaire, qui comporte : des notices sur tous les récits et les romans de Dostoïevski, qui permettent de dépasser le côté anecdotique des oeuvres, des articles transversaux sur la poétique et l'esthétique, ainsi que sur les grandes notions métaphysiques ou idéologiques qui s'affrontent dans le champ de bataille qu'est le coeur des personnages de Dostoïevski, des entrées sur les écrivains qui en amont ont nourri Dostoïevski (Balzac, Gogol, Hugo, Pascal, Pouchkine, George Sand, etc.) et qui en aval ont eu, au XXe siècle en France, un dialogue fécond avec lui (Camus, Claudel, Gide, Malraux...)... et des sujets inattendus comme le bestiaire de Dostoïevski, l'ennui, Lénine, la nourriture, le rêve du ménage à trois, le marquis de Sade, le soleil couchant, l'adverbe "soudain", etc. Dans tous les cas, c'est Dostoïevski qui a d'abord la parole, avant de laisser place à ses commentateurs. Nourri de nombreux travaux français, russes et anglo-saxons, ce Dictionnaire s'adresse aux "débutants" comme à ceux qui sont déjà familiarisés avec le monde de Dostoïevski. Accompagné d'index, de bibliographies et d'illustrations, il est conçu pour faciliter ou enrichir la (re)lecture de l'oeuvre de Dostoïevski, et paraît pour le bicentenaire de la naissance de l'écrivain.

03/2021

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Méthodes

Que giro! Le portugais en contexte A2-B1. Réviser et progresser (avec fichiers audio)

Adaptée pour un apprentissage en autonomie ou en cours avec un professeur, cette méthode de portugais du Portugal à destination des lycéens, étudiants ou adultes (pouvant également convenir à ceux qui apprennent la variante brésilienne), permet de progresser à son rythme et selon ses besoins. Reposant sur une histoire inspirée de la vie de tous les jours, elle permet de se familiariser avec le portugais courant en suivant, au fil de 10 chapitres, les aventures de Joana, Tiago et Hugo, à travers le Portugal. C'est donc en contexte qu'il est proposé de découvrir, dans cet ouvrage, la langue portugaise ainsi qu'un grand nombre de richesses culturelles du Portugal tout en améliorant ses compétences de compréhension et d'expression écrites et orales. " Méthode proposée : 1. lire l'épisode situé au début de chaque chapitre en s'aidant du vocabulaire si besoin ; 2. faire les exercices de compréhension écrite ; 3. étudier ou réviser le(s) point(s) de grammaire avant de faire les exercices pour approfondir et consolider ses connaissances ; 4. écouter le fichier audio et faire les activités de compréhension orale pour approfondir les contenus linguistiques et socioculturels acquis lors de la lecture de chaque chapitre puis les mobiliser dans une production écrite ; 5. s'autoévaluer grâce aux corrigés ; 6. à tout moment, pour en savoir davantage, lire les notices culturelles rédigées à la fois en portugais et en français.

02/2023

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Psychopathologie

Les phénomènes télépathiques. Phénomènes Psychiques et Extrasensoriels

La télépathie (du grec ????, tele (distance, loin) et ??????, patheia (sentiment : ???o?, ce que l'on éprouve) désigne un hypothétique échange d'informations entre deux personnes n'impliquant aucune interaction sensorielle connue. En parapsychologie, la télépathie fait partie des perceptions extra-sensorielles, comme précurseur de la précognition et de la clairvoyance1 ; un des protocoles utilisés pour l'étudier est le ganzfeld. La psychologie naissante s'est intéressée à la télépathie, avec Myers donc, mais aussi Léon Marillier, Charles Richet, Pierre Janet, Alfred Binet, Théodore Flournoy, Ambroise-Auguste Liébeault, Henry Sidgwick, Camille Flammarion, Henri Piéron, Nicolas Vaschide, William James, Edmund Gurney (en), Albert von Schrenck-Notzing, Enrico Morselli (en), Hugo Münsterberg ; la communauté scientifique des psychologues fit une place à cette thématique dans le 1er congrès de psychologie physiologique, dans les débats de la Société de psychologie physiologique, dès 1884 et dans les congrès internationaux de psychologie de 1889, 1892 et 1896. Sigmund Freud s'est, de son côté, intéressé à la transmission de pensée, en cherchant à lui donner une interprétation psychanalytique. Les psychologues cliniciens Thomas Rabeyron et Renaud Evrard relèvent dans la correspondance de Freud et Ferenczi, qui s'étend de 1908 à 1933, les " questionnements récurrents [...] concernant la réalité objective de la télépathie. Sans preuve expérimentale de cette dernière, semblent-ils se demander comment prendre en compte son éventuelle influence en psychanalyse ? Cette interrogation les conduit à étudier et à écarter plusieurs explications, en particulier l'hyperesthésie, la fraude et la cryptomnésie. "

10/2022

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Littérature française

Les Femmes sont les consoeurs des Hommes. Stop aux Violences contre les Femmes

Monsieur... N'oublie jamais que si la vie est encore supportable en ce monde, c'est grâce aux sourires et à la gentillesse naturelle des Femmes... Ne l'oublie pas ! Et si tu te crois supérieur aux femmes, si tu les prends pour des objets qui ne sont là que pour te faire plaisir, te satisfaire, "c'est où je veux et quand je veux" , alors tu as purement oublié que l'une d'entre elles est une personne très chère que tu appelles : "Ma mère. Mama... Mama ama. . mamà, ema. mamma. . emä. maman. mami. mamaí. mader ! . . Victor Hugo disait : - "oh ! L'amour d'une mère ! - amour que nul n'oublie ! Chacun en a sa part, et tous l'ont tout entier ! " ... Si tu n'as pas le respect pour la femme... N'oublie surtout pas que ta mère, ta soeur, ta fille, ta cousine, ta nièce, sont des femmes, mais que tu ne les respectes pas du tout. N'as-tu donc aucun respect pour celle qui t'a donné la vie ? Ni pour celle qui t'a offert toute sa vie ? ... Et si tu traites ta femme comme une princesse, c'est que tu as été élevé par une reine ! Tu dois donc prendre soin d'elle autant qu'elle prend soin de toi. Il n'y a pas à ses yeux de couverture plus douce et plus confortable que tes bras.

04/2022

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Critique

Pour une herméneutique littéraire

L'herméneutique littéraire veut rendre compte du caractère proprement esthétique des oeuvres. Au regard des études littéraires françaises, dont l'attention consacrée au texte, plus directe et plus stable, se laisse rarement tenter par les sauts de l'imagination érudite, Jauss montre une capacité inégalée à passer d'une période historique à l'autre et d'une tradition littéraire à celles qui l'ont précédée ou suivie. Car l'interprétation est historiquement mobile : tout en tenant compte de l'enracinement d'une oeuvre dans les conventions et codes culturels de son époque, elle n'en a pas moins le devoir d'interroger les conversations transhistoriques dont cette oeuvre hérite et qu'elle continue. Ainsi, le lecteur ébloui est, par exemple, conduit du catéchisme luthérien – suite de questions et de réponses obligatoires – vers la "Profession de foi du vicaire savoyard" dans laquelle Jean-Jacques Rousseau présente quatre articles de foi, puis aux divers catéchismes du citoyen et du genre humain publiés pendant la Révolution française, à la transformation du catéchisme en théorie de l'histoire par Théodore Simon Jouffroy en 1833, aux Contemplations de Victor Hugo et, enfin, aux presque trois cents questions-réponses du chapitre "Ithaque" dans Ulysse de James Joyce. Jauss, dans une alternance d'exposés théoriques, de retours réflexifs sur la démarche et surtout d'exemples de la méthode, balise le champ de la culture occidentale, depuis l'Ancien Testament ou Plaute jusqu'au travail poétique de Goethe ou de Valéry.

04/2017

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XIXe siècle

Au moins le souvenir

Qui se souvient de Lamartine ? Qu'il a été candidat à la première élection présidentielle française ? Qu'on lui doit le suffrage universel, l'abolition de la peine de mort en politique, la seconde abolition de l'esclavage, la conservation du drapeau tricolore et tant d'autres choses encore ? A la parution des Misérables, en 1862, Marianne de Lamartine, la discrète épouse du poète, qui a parfois tenu la plume pour lui, décide de prendre la parole pour défendre l'action de son mari résolu à se taire à tout jamais. Car, pour avoir récusé les Rouges comme les Royalistes, le candidat malheureux a pu mesurer combien nul n'est prophète en son pays. A la manière d'une feuilletoniste, Marianne de Lamartine nous raconte la vie du plus méconnu de nos hommes illustres, poète éclatant des Méditations de 1820 mais aussi historien et homme d'Etat. On croise les écrivains engagés de l'époque, au premier rang desquels Victor Hugo. Tous ou presque vont d'abord s'enthousiasmer pour cette révolution pacifique où semble enfin poindre la lumière, lumière qui dura ce que dure le printemps des peuples... Après son best-seller Mousseline la Sérieuse (prix littéraire des Princes et prix du Cercle de l'Union) et du très remarqué Une année folle (prix Napoléon Ier), Sylvie Yvert poursuit le roman vrai de notre histoire en retraçant la destinée d'une figure politique et littéraire qui se confond avec le génie français.

02/2022

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Beaux arts

Crime et châtiment

Crimes, prisons, décapitations, autant de thèmes qui parcourent en tous sens l'art depuis la Révolution française et ses premières tentatives d'abolir la peine de mort. Qu'il soit politique ou crapuleux, le crime de sang décuple par l'image sa puissance fantasmatique sur nous. Car la violence, même si elle n'est pas assortie de l'expression du plaisir, en apporte au spectateur, quelle que soit sa répulsion première. Des représentations littérales aux allégories de toutes sortes, la peinture confirme à foison cette ambiguïté fondamentale: des pendus de Victor Hugo à La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime de Pierre Paul Prud'hon. De nouveaux thèmes s'imposent à l'imaginaire, telle la femme criminelle. Stigmatisée par Jacques Louis David, réhabilitée par Paul Baudry puis noircie à nouveau par Edvard Munch, Charlotte Corday rejoint ainsi les figures du mythe. Se pose aussi la question des rapports entre folie, génie et crime, des prisonniers d'Eugène Delacroix à ceux d'Egon Schiele. Les plus grands artistes sont ceux chez qui la représentation exaspérée du crime ou de la peine capitale aboutit au saisissement maximum, de Francisco Goya et Théodore Géricault à Edgar Degas, Pablo Picasso, Otto Dix, George Grosz. Paria social, monstre conscient ou tueur irresponsable, le criminel a toujours fait débat. De même, son châtiment. Il n'est pas de meilleur miroir de l'homme et de l'art modernes.

03/2010

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Musique, danse

Giovanni Pierluigi da Palestrina

Nommé " prince de la musique " par ses contemporains, Palestrina fut célébré par la postérité comme la source de toute la musique européenne des siècles qui l'ont suivi " Puissant Palestrina, vieux maître, vieux génie, je vous salue ici, père de l'harmonie Car, ainsi qu'un grand fleuve où boivent les humains, Toute cette musique a coulé de vos mains " a pu écrire Victor Hugo. Son œuvre, essentiellement religieuse, inclut plus de cent messes et quelque cinq cents pièces polyphoniques (motets, hymnes, magnificat, lamentations...). Sa carrière, marquée par les aléas des protections ou des défaveurs papales, se déroula exclusivement à Rome, dans la mouvance du Saint-Siège, même si les nombreuses éditions de ses œuvres, en Italie et dans toute l'Europe, le firent connaître et apprécier par tous les musiciens de son siècle. Son succès vient de l'adéquation de sa musique aux préoccupations de la Contre-Réforme : pour lutter contre des messes inintelligibles, - aux mélodies trop " lascives ", à l'enchevêtrement polyphonique devenu trop obscur, le concile de Trente prescrivit une rigueur, une clarté, une simplicité plus grandes - ce sont les qualités de Palestrina. Cette biographie, s'appuyant sur des documents d'archives minutieusement collectés, replace la vie du compositeur dans les troubles de son siècle, et brosse le tableau de ses préoccupations quotidiennes et de ses drames intimes. Lino Bianchi, musicologue italien chargé de l'édition monumentale moderne de Palestrina, la complète par une étude de l'œuvre.

05/1994

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Imprimerie, reliure, typograph

Cathédrales de poche. William Morris et l'art du livre

Comment réenchanter le livre au royaume de l'industrie ? En créant des livres inactuels, néogothiques, inspirés par les manuscrits médiévaux et les premiers incunables, répond William Morris. Scandalisé par la laideur des livres de l'époque victorienne, il a pour ambition de changer la société et le quotidien par la dissémination d'une beauté propagandiste. Entouré de sa magnifique collection de livres anciens, il admire les théories de l'esthète et critique d'art John Ruskin. Sous son influence, il défend l'idée que le livre doit tendre vers la perfection, être l'expression de l'amour de l'homme pour la Création, diffuser le Verbe divin, incarner l'idéal, être une "cathédrale de poche" selon l'expression du peintre préraphaélite, illustrateur et ami de toujours Edward Burne-Jones. Dans le chapitre de Notre-Dame de Paris "Ceci tuera cela" , Hugo avait prophétisé l'avènement du livre de papier condamnant le livre de pierre. La cathédrale et l'imprimé fusionnent au contraire chez Morris, dans une conception architecturale du livre composé comme un tout harmonieux, alignement de l'oeil, de la main et du coeur. S'il l'évoque parfois avec légèreté, la "petite aventure typographique" s'est ainsi transformée en un projet de plus grande envergure jusqu'à former une enclave possible contre les conventions de la modernité : "Je voulais imprimer quelques beaux livres. Et je voulais m'amuser. Et je peux dire que j'ai fait les deux".

02/2024

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Histoire de France

Simon Deutz, un Judas romantique

En révélant à Adolphe Thiers au printemps 1832 la cachette de la duchesse de Berry, clandestine depuis l'échec du soulèvement de la Vendée, Simon Deutz devient instantanément la réincarnation de Judas, "l'homme qui a livré une femme" que stigmatise Victor Hugo. Mais au moment de sa trahison, ce fils du grand-rabbin de France est catholique, depuis sa conversion à Rome en 1828. Devenu un paria dans son propre pays, il s'exile en 1842 à La Nouvelle-Orléans où il meurt sous le nom de Sylvain Delatour. C'est l'histoire de ce parcours, qui commence en Allemagne en 1802 et s'achève en Louisiane en 1844, qu'on retrace ici : celle d'un homme aux identités multiples dans la France postrévolutionnaire. Incarnation du "traître juif" avant que Dreyfus ne le supplante, Deutz cristallise l'émergence d'un antijudaïsme multiforme et devient de son vivant l'objet d'une "légende noire". En mobilisant la figure de Judas, les nombreux opposants à la monarchie de Juillet entendent aussi mettre en accusation ceux qui ont eu recours à la trahison de Deutz pour capturer la duchesse de Berry : Adolphe Thiers, ministre de l'Intérieur, et le roi Louis-Philippe. Si ce nouveau juif errant meurt oublié en exil, la littérature perpétue sa mémoire en en faisant, sous son nom ou sous des noms d'emprunt, l'archétype du traître littéraire dont on souligne à l'envi la judéité.

04/2019

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Science-fiction

Le serpent du rêve. Suivi de Loué soit l'exil et Cages

Sur une planète étrange et désolée, Serpent, une guérisseuse parcourt le désert en pratiquant son art à l'aide de trois serpents génétiquement modifiés capables de sécréter des remèdes en guise de venin. Dans un village, alors qu'elle soigne un jeune garçon, un habitant tue le plus rare de ses reptiles. Mutilée dans ses capacités, Serpent doit alors se mettre en quête d'un autre serpent du rêve, de sa propre guérison comme de celle du monde. Vonda McIntyre brosse le tableau d'un avenir lointain et désolé, fouetté par les vents du désert, le sable et la misère d'une humanité décimée. Pourtant, l'espoir résiste, porté par l'opiniâtreté de Serpent, jeune fille au destin unique et devenue trop vite femme, et par ses serpents, à la fois craints et vénérés, vecteurs de mort et de vie. Pour la première fois, nous rassemblons dans cette intégrale l'ensemble des textes liés à l'univers des sphères. Le Serpent du rêve constitue l'un des plus beaux textes de la science-fiction, couronné par les trois principaux prix : Hugo, Locus et Nebula. Loué soit l'exil. Dans son premier roman, l'autrice conte la rébellion de Mischa, une jeune mutante cherchant à se libérer de la tyrannie du Centre, le lieu de pouvoir que doit rejoindre Serpent. Cages. Cette nouvelle inédite nous fait découvrir le passé dérangeant des étranges jumeaux Hypo-un et Hypo-deux, protagonistes clés de Loué soit l'exil.

05/2023

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Climatologie

Climat : 20 questions pour comprendre et agir

Cet ouvrage audacieux et stimulant aborde l'épineuse question du changement climatique. Loin des discours démoralisants ou caricaturaux, l'auteur apporte des réponses factuelles à un large éventail de questions soulevées par l'évolution actuelle et attendue de notre climat. Quels sont les mécanismes en oeuvre ? Quelles sont les certitudes et les zones de doute ? Pourquoi la théorie de la décroissance suscite-t-elle un tel engouement en France ? Quelles sont les principales alternatives ? Comment initier une transformation de nos modèles de production, au bon rythme, à la bonne échelle et sans déstabiliser les "grands équilibres" ? A quel coût ? Quelles solutions concrètes peut-on et pourra-t-on bientôt déployer pour décarboner les grands secteurs émetteurs : la production d'électricité, l'industrie, le transport, le bâtiment ou encore l'agriculture ? Au total, 20 questions et autant d'amorces de réponse qui devraient bouleverser certaines de vos certitudes et vous extraire des méandres d'un débat souvent flou et polarisé, confisqué par des prises de positions clivantes et pourtant anecdotiques. Dans une approche résolument transverseet nuancée, intégrant des dimensions climatiques, économiques, technologiques, géopolitiques ou sociétales, cet ouvrage vise à éclairer les futurs débats, tout en insufflant un vent d'espoir à une génération parfois déboussolée. Alors soyons optimistes sans être naïfs. Soyons engagés et curieux. Et pour les plus anxieux, souvent parmi les plus jeunes, souvenez-vous de la recommandation de Victor Hugo : "La jeunesse doit toujours contempler le futur avec une espérance sereine".

06/2024

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Critique littéraire

Lélia ou la vie de George Sand

Lélia, ou la Vie de George Sand Elle inspira Chopin et Musset ; Delacroix avait chez elle un atelier ; Balzac venait demander à " la camarade George Sand " le sujet d'un de ses plus beaux livres : Béatrix ; Flaubert l'appelait : " Ma chère maître " et pleura quand il apprit sa mort ; Dostoïevski voyait en elle un écrivain " presque unique par la vigueur de son esprit et de son talent ", c'est pourquoi j'ai souhaité étudier une femme qui a été, pendant une longue part de sa vie, une puissance spirituelle. Elle a été " la voix de la femme en un temps où la femme se taisait ". Elle a parlé de la musique aussi bien que Stendhal, et bien mieux que Balzac ou Hugo. Elle a décrit la vie des paysans français avec une grandeur tantôt idyllique, tantôt épique. Elle a éprouvé et exprimé un amour sincère du peuple, car, disait-elle, " je ne suis pas de ces âmes patientes qui accueillent l'injustice avec un visage serein ". Enfin, elle a été, dans ses meilleurs jours, le roman même, et le début de Consuelo demeure un des récits les mieux conduits de notre littérature. G. Sand fut une âme généreuse ; elle eut aussi une vie pleine d'égarements et de misères. J'espère amener le lecteur à partager mon admiration pour " cette grande femme " et à lui accorder, dans l'histoire des lettres, la place d'honneur qui de droit lui appartient.

06/2004

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Musique, danse

Mémoires

Les Mémoires de Berlioz tracent le portrait exemplaire d'une sensibilité à l'époque romantique. Né en 1803, Berlioz est le contemporain de Hugo, Delacroix, et l'aîné de quelques années de Mendelssohn, Chopin, Liszt, Schumann et Wagner ; il demeure cependant une figure isolée dans le paysage musical français et la singularité flamboyante de son œuvre suscite en France ironie et scepticisme. Trop souvent, le récit des triomphes sans lendemains alterne sous sa plume avec des échecs cuisants. Contraint de tenir le feuilleton musical du puissant Journal des débats, le compositeur s'est fait des ennemis par son intransigeance face à la médiocrité de tant de créations contemporaines et au laxisme dans l'exécution des œuvres qu'il révère chez Beethoven, Gluck ou Weber. Des voyages mènent ce chef d'orchestre émérite à travers l'Europe et jusqu'en Russie, tandis que l'appui généreux de Liszt lui ouvre l'Allemagne des princes mélomanes. Berlioz revient alors à Paris comblé d'honneurs, de bravos et de quelques profits, retrouvant l'obsédant feuilleton et une épouse malade, Harriet Smithson qui fut, au théâtre, l'inoubliable Juliet de Shakespeare, l'inspiratrice de la Symphonie fantastique... Ses dernières années sont assombries par les vicissitudes de son grand œuvre, Les Troyens, qu'il ne vit jamais intégralement représenté. Une flamme brille cependant encore en lui : son amour d'enfance pour Estelle Fornier qu'il revoit enfin, dernier épisode, peut-être le plus émouvant, de ces étincelants Mémoires.

02/2000

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Littérature française (poches)

Romancero aux étoiles

Il est là-bas, en Haïti, une misérable petite île où le soir, à la veillée, les " composes " et tireurs de contes joutent de verve sous les yeux écarquillés des enfants, sous les prunelles fatiguées mais radieuses des adultes. Ils chantent des rêves et des merveilles. C'est le neveu et disciple du Prince des " composes ", l'élève conteur, l'écrivain lui-même, qui a voulu nous dire ces histoires. Tout au long de ce Romancero aux étoiles pourtant, deux Sambas, deux conteurs, l'auteur et son maître le Vieux Vent Caraïbe, rivalisent d'invention en s'inspirant des contes de la tradition, de la légende du temps des grands Caciques - quand corossols, pommes-cajou, abricots fructifiaient pour tous -, du mythe de la Reine Anacaona (Dit de la Fleur d'Or), des fables de Bouqui et de Malice, pour arriver à la nouvelle moderne à quoi s'essaie Alexis, en bon élève ayant profité des leçons de la tradition orale. Véridiques et belles histoires ! Celle du Sous-lieutenant enchanté, Wheelbarrow, qu'une femme à la tumultueuse chevelure noire ensorcela ; celle de l'étincelante Chronique d'un Faux-Amour, véritable petit roman dans une pure veine fantastique, qui cède la parole à la plus jolie fiancée transformée en " zombie " au jour de ses noces. Poésie parlée, fantaisie surnaturelle, humour insolite à géométrie variable et en trompe-l'œil dans Le Roi des Songes, où la Trans-Dreaming-Air-Lines nous emporte vers une divine utopie... Il s'agit avant tout, pour notre émerveillement, d'empêcher que les anciens récits ne soient oubliés, mais il s'agit aussi d'ajouter au patrimoine de nouvelles histoires, d'explorer de nouvelles voies qu'Alexis, dès 1960, tente pour la dernière fois de déchiffrer, mariant le réel au fantastique où l'art de jadis et de toujours s'adapte en souplesse à la réalité la plus moderne, celle de la Caraïbe d'aujourd'hui.

02/1988

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Récits de voyage

Noces à Ceylan

"Peindre, écrire chemin faisant, livre désormais culte publié aux Editions L'Age d'Homme, s'achevait en Afghanistan le 20 octobre 1954, sur la séparation entre Thierry Vernet et Nicolas Bouvier. Les présentes Noces à Ceylan débutent trois jours plus tard à New Delhi. On y retrouve la même dévotion, la même joie du jeune peintre, alors âgé de 27 ans, face à son travail, avec une différence notable cependant : il pourra enfin partager son bonheur avec sa fiancée Floristella Stephani - la tendre môme -, peintre elle aussi, partie en paquebot le rejoindre à Colombo pour l'y épouser. Ceylan, c'est aussi l'aboutissement du long périple indien de Nicolas Bouvier ; il y célébrera le mariage de ses amis genevois : ce sont eux, les " Paul et Virginie " pudiquement évoqués au début du Poisson-scorpion. Le séjour de cinq mois environ sur cette île enchanteresse ne sera pas exempt de difficultés (matérielles, de santé), mais ce qui prédomine dans ces pages adressées à la famille de l'auteur, c'est la confiance lumineuse de celui-ci en l'avenir, et sa curiosité très plastique pour les êtres et les choses qui croisent son regard, transmise avec une verve et un naturel désarmants". Patrick Vallon. "Il y a une chose encore que j'aimerais dire pour l'avoir éprouvée maintes fois. Il s'agit du plaisir, plus encore, de la joie et de l'émotion que les oeuvres écrites ou peintes de Thierry et de Floristella nous offrent. A en croire les philosophes de l'Abîme, l'âme humaine libérée est dissoute dans l'absolu comme un morceau de sel est dissous dans l'eau. Tout disparaît, tout s'efface. Ceux qui ont eu le privilège de lire les textes de Vernet ou de contempler les peintures de l'un ou de l'autre, savent que ces arguties sont ineptes et que c'est en chacun de nous que désormais se réfugient les parcelles de ce vécu qu'ils nous ont offert, telle une mémoire vivante". Richard Aeschlimann.

05/2010

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Critique littéraire

La Passion des jongleurs

Par-delà l'inadéquation fatale du calembour (Anne n'a pas souffert de son texte), se rejoignent lumineux, dans le faisceau sémique de Passio, les filaments reliant l'éditrice à son manuscrit : se passionnant pour son travail, se consacrant au vieux manuscrit devenu son manuscrit, Anne y apportait la patience, le dévouement, la fidélité qui ne se trouvent qu'aux grandes passions de la vie. Le fil de la sienne fut brutalement coupé le 21 mars 1980 dans un accident de voiture, au moment même où elle livrait à l'impression la présente édition et étude de La Passion des jongleurs, fruit de patientes années de recherches personnelles complétées de retouches récoltées auprès de spécialistes devenus collègues, amis, admirateurs. Un beau livre, sans doute. Mais aucun ouvrage, on le sait trop bien, ne comble le vide que laisse la disparition d'un être qu'on aime et qu'on admire -pas même un livre comme celui-ci, dans lequel l'auteur a mis tant d'elle-même : enthousiasme, verve, son appétit de savoir (aussi prodigieux que son désir de donner à savoir), clarté, précision, finesse à l'égal de son dévouement total à sa mission, véritable vocation qu'on reconnaît aux convictions esthético-morales incompromettables qui constituaient, chez Anne Perry, une authentique conscience d'érudite. Je me plais à imaginer l'accueil qu'aurait fait une Eugénie Droz, une Grace Frank, à cette contribution d'Anne Perry à leur domaine, à l'histoire du théâtre médiéval français. Et je les vois concourir, non peut-être sans une certaine sévère solennité, à saluer au seuil d'une brillante carrière cette étincelante doctoresse de 28 ans... Nous donnons le texte d'Anne Perry tel qu'elle l'a laissé, sans interventions éditoriales d'aucune sorte. Ce texte reproduit, avec de légères modifications proposées par M. Graham A. Runnalls, celui de la thèse de Ph. D. faite par Anne Joubert Amari Perry sous ma direction et soutenue à Emory University en 1978.

09/1981

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Ethnologie

Ethnologie et langage. La parole chez les Dogon, 3e édition revue et corrigée

"Dans une région montagneuse et tourmentée de l'Afrique Occidentale, où le problème de la subsistance se pose de façon aiguë, une population a frappé depuis longtemps les observateurs par la hardiesse de son architecture, la qualité de son artisanat, la vitalité de ses rites et la beauté de ses manifestations culturelles. Depuis les travaux classiques de Marcel Griaule, les Dogon sont un des hauts lieux de la littérature ethnographique. Geneviève Calame-Griaule, sa fille, en renouvelle l'étude. Civilisation du verbe : le mythe même de la création y atteste le rôle primordial de la parole. Les ancêtres des hommes, êtres proches du poisson, descendus sur la terre avec "l'Arche du monde", reçoivent le miracle de la parole de Nommo, leur compagnon, lui-même fils de l'oeuf fécondé par la "parole" d'Amma. Dans ce monde créé, tout "parle". L'homme cherche son reflet dans tous les miroirs d'un univers à son image, dont chaque brin d'herbe, chaque moucheron, est porteur d'une "parole", d'un symbole. Si la réalité est ainsi comme un livre dont il faut, pour un esprit dogon, interpréter les signes et décoder le message, il est clair que ces "archives de la parole du monde" se sont constituées, au cours des siècles, selon des habitudes et des lois qui dominent la mentalité dogon. D'où une théorie et une mythologie de la parole ; d'où l'inventaire de ses rôles dans la vie amoureuse et religieuse comme dans la solution des conflits sociaux ; d'où sa place enfin parmi les autres moyens d'expression que sont la plastique et la musique. C'est toute la conscience qu'une collectivité a d'elle-même et du monde qui nous est ainsi restituée. Vaste inventaire. Patient déchiffrement. Mais cette analyse exemplaire que fait Geneviève Calame-Griaule des rapports entre le langage et une société particulière revêt alors un sens universel." (Présentation de la première édition, Paris, Gallimard, 1965) Geneviève Calame-Griaule.

09/2016

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Littérature étrangère

EN CHAIR VIVE. Pages de journal, 1977-1993

" Durer longtemps - écrit Miguel Torga le jour de son soixante-douzième anniversaire -, seule façon de pouvoir efficacement mettre en perspective les hauts et les bas de la vie. De savoir que la raison atteint où elle peut, que les sentiments ont plusieurs facettes, que derrière chaque apparence se cache une inapparence, qu'il est de bons défauts et des vertus mauvaises, que tout est complexe et vain... Certes, celui qui part prématurément laisse de lui un espoir frustré, et celui qui dure s'expose à être une frustration manifeste. Mais ça vaut la peine de courir le risque. Même si l'on échoue complètement, on emporte dans la tombe un inestimable trésor : la soumission à nos limites, la connaissance désabusée de la réalité. Que de choses j'aurais perdues si je n'avais pas tant aimé, tant vu, souffert tant de désillusions, connu tant de controverses, lu tant de livres, et si manquaient à mon expérience émotive et mentale les guerres, les découvertes, les catastrophes auxquelles j'ai assisté ! Durer longtemps. Durer assez pour n'avoir pas de peine à quitter le savoir et la pratique du monde. " Ce long temps " en chair vive " est jalonné par les disparitions de J. Rostand, Chaplin, Brel, Hergé, Sartre, Yourcenar, Dali, Borges, Beckett, Garbo, La Passionara, etc..., dont Miguel Torga écrit les incisifs " tombeaux " ; des régimes s'effondrent, des idéologies se succèdent, des guerres camouflées ou spectaculaires se déroulent, une Europe bancale s'édifie, sous son œil clinicien. Et finit de se réaliser un souhait précocement exprimé (23.3.1942) : " Ce que je demande à la vie, c'est assez de santé pour pouvoir continuer à constituer, avec mes livres, un bon oreiller sur lequel, un de ces jours, je pourrai appuyer ma tête et mourir " : 15 recueils de poèmes, 4 pièces de théâtre, 2 volumes de discours et conférences, 16 volumes de Journal, 2 romans, 94 nouvelles, les 6 jours de sa Création du Monde et un visionnaire Portugal.

01/1997

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XIXe siècle

Le Poème de l'âme

Le Poème de l'âme, cycle pictural et littéraire unique dans l'histoire de l'art français, occupe une place majeure dans le parcours artistique de Louis Janmot (Lyon, 1814-1892). Entrepris à Rome au milieu des années 1830, présenté pour la première fois en 1854, puis, après plusieurs expositions au rythme des Salons parisiens, parvenu à une version presque définitive en 1879, il connaît en 1881, grâce à son ami Félix Thiollier, une diffusion plus large que les expositions dont il a bénéficié jusque-là à Lyon et à Paris, sous la forme d'un album, où les dix-huit tableaux et les seize dessins sont reproduits, accompagnés des deux mille huit cent quatorze vers qui en forment le commentaire. La présente édition reprend le contenu de l'album de 1881, augmenté d'un texte introductif de Patrice Béghain, et complété par la version peinte du Supplice de Mézence conservée au musée d'Orsay. Le cycle pictural du Poème de l'âme est présenté en permanence au musée des Beaux-Arts de Lyon. "Il y a chez Janmot un parfum dantesque remarquable. Je pense en le voyant à ces anges du purgatoire du fameux Florentin ; j'aime ces robes vertes comme l'herbe des prés au mois de mai, ces têtes inspirées ou rêvées qui sont comme des réminiscences d'un autre monde. On ne rendra pas à ce naïf artiste une parcelle de la justice à laquelle il a droit. Son exécution barbare le place malheureusement à un rang qui n'est ni le second, ni le troisième, ni le dernier ; il parle une langue qui ne peut devenir celle de personne ; ce n'est pas même une langue ; mais on voit ses idées à travers la confusion et la naïve barbarie de ses moyens de les rendre. C'est un talent tout singulier chez nous et dans notre temps". Eugène Delacroix

08/2023

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Musées français

La bataille des Beaux-Arts. Art et politique à Nice au XIXe siècle

Les collections mettent en avant une réelle évolution en peinture comme en sculpture. Les thèmes et sujets abordés, le dynamisme de la couleur, l'utilisation de la lumière sont clairement un passage de la peinture classique vers une modernité recherchée par les artistes. Les collections de peinture et de sculpture s'étendent XIVe au XXe siècle avec le Bronzino au XVIe, B. Zenale au XVIe, Jan Brueghel de Velours au XVIIe, H . Fragonard et les Vanloo au XVIIIe, au XIXe J. B Carpeaux et les peintres orientalistes, puis J. Chéret, G-A Mossa pour la Belle Epoque, et enfin R. Dufy au XXe siècle. Le musée des Beaux Arts a été installé en 1928 dans une magnifique demeure construite sur l'initiative de la princesse ukrainienne Kotchoubey en 1878 et achevée par l'américain Thompson. Un siècle plus tard, le charme du bâtiment opère toujours grâce à de remarquables hauteurs sous plafond et à un monumental escalier de marbre. Il est l'héritier d'un premier musée constitué à partir des dépôts de l'Etat souhaités par Napoléon III après le rattachement de Nice à la France en 1860. Puis, la collection s'est enrichie des dons et legs de Mesdames Bashkirtseff, Ziem, Clément-Carpeaux, Dufy, du baron et de la baronne Vitta, de Maurice Fenaille et Gustav-Adolf Mossa, plus récemment des legs de mesdames Odette Avigdor d'Acquaviva et celui de Madame Ethel Messiah. Et, en 2002, d'une importante donation constituée de 75 sculptures de Michel de Tarnowsky (Nice, 1870-1946), grâce à l'association de ses amis, créée en 1992 par sa fille Françoise . Les oeuvres les plus emblématiques de ce musée sont la Crucifixion d'Agnolo Bronzino (1540), La console jaune aux deux fenêtres de Raoul Dufy (1948), Le déjeuner sur l'herbe de Jules Chéret (1904), Fenêtre ouverte sur la Seine de Pierre Bonnard (1912), Allégorie de la Terre et Allégorie de l'Eau de Jan I Brueghel& Hendrick Van Balen (XVIIe siècle), Le pêcheur napolitain de Jean-Baptiste Carpeaux(1858).

09/2021

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Contes et nouvelles

Les chroniques de Georges Courteline dans "les Petites nouvelles"

Georges Courteline, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux, était un romancier et dramaturge français. Après avoir effectué son service militaire, il devient fonctionnaire au ministère des Cultes. Il passe quatorze ans dans la fonction publique, ayant tout loisir d'observer ses collègues, avant que le succès de ses oeuvres lui permette de se consacrer exclusivement à l'écriture. Ces premières expériences lui ont fourni ses principales sources d'inspiration littéraire. Dans ses premières pièces - Les Gaietés de l'Escadron (1886), Lidoire (1891) - il s'amuse à tourner en dérision l'armée. Messieurs les Ronds-de-Cuir (1893) s'attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. Boubouroche (1893), sa célèbre nouvelle qu'André Antoine lui demande d'adapter pour son Théâtre-Libre, prend pour cible la petite bourgeoisie. Les oeuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont des croquis pertinents de différents milieux, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. Un Client Sérieux (1896) et Les Balances (1901) visent le milieu de la justice et des tribunaux. Le Commissaire Est Bon Enfant et Le Gendarme Est Sans Pitié (1899) dénoncent la bêtise et la méchanceté des forces de l'ordre. Enfin, La Peur des Coups (1894), Monsieur Badin (1897) et La Paix Chez Soi (1903) n'ont d'autre prétention que d'amuser en montrant les ridicules du couple. Dans son oeuvre, servi par un style admirable, Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Pour sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues dont il a fait un des ressorts essentiels de son comique. Représentants d'une classe sociale déterminée - le magistrat, le sous-officier - ou types d'individu - la bourgeoise, l'avare -, ses personnages sont tous d'une médiocrité rare et remarquable. Ils apparaissent dans des intrigues inspirées du quotidien, mais d'où surgit l'absurde. Auteur apprécié en son temps pour sa verve satirique propre à dépeindre les travers de la petite bourgeoisie, Courteline est décoré de la Légion d'honneur en 1899 et élu à l'académie Goncourt en 1926.

07/2022

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Thèmes photo

Rencontre Carole Bellaïche. Perche, entre noblesse et pudeur

Découvrez le travail emblématique de Carole Bellaïche dans son nouveau livre, une célébration poignante de l'art photographique. Avec un démarrage précoce dans son appartement familial parisien, Bellaïche a capturé la beauté des célèbres et des anonymes avec la même verve, révélant ainsi leur aura unique. Cet ouvrage, réalisé dans le cadre de sa résidence du Champ des impossibles dans le Perche, nous offre une perspective nouvelle et touchante sur le vieillissement. Malgré l'éloignement de son milieu habituel, elle est restée fidèle à son éthique de capturer l'essence de chaque individu dans une image juste. Elle se plonge dans l'inconnu, prête à explorer ce terrain vierge avec la même passion pour l'authenticité et la relation humaine qui caractérise son travail. Que vous soyez un amateur d'art ou simplement à la recherche d'un aperçu de l'âme humaine à travers l'objectif, ce carnet de Carole Bellaïche offre une expérience inoubliable qui transcende le temps et l'espace. Rejoignez Carole dans son voyage vers le Perche, une région qu'elle n'avait jamais explorée auparavant, et découvrez comment, peu importe que l'on ait vingt ans ou quatre-vingts, chaque visage détient une présence, une singularité et une intimité d'une valeur universelle. Carole Belaïche a développé une relation profonde avec le Perche lors de sa résidence, capturant de nombreuses images. Son approche photographique visait à trouver la beauté chez les autres. Elle attachait une grande importance au choix du décor, cherchant à établir une connexion personnelle avec chaque modèle. Les maisons normandes du Perche représentaient un défi en raison de la courte lumière et des intérieurs sombres, mais Carole Belaïche parvenait à créer des rayons de lumière évocateurs. Les lieux surprenants du Perche ont inspiré ses portraits sans repérages préalables. Carole Belaïche a vécu son séjour dans le Perche comme une offrande à son regard, rendant ainsi son interprétation visuelle de la région.

10/2023

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Monographies

Jan Van Imschoot. La présentation des absents, Edition bilingue français-anglais

Comment parler d'art ? Ou plutôt, peut-on parler d'art ? Et l'art peut-il parler littérature ? Catalogue d'exposition à la galerie Templon, parution fin octobre 2021, sur l'artiste Jan Van Imschoot. 64 pages 23 x 30 cm. Depuis ses débuts, le peintre belge Jan Van Imschoot confronte langage pictural et langage verbal en explorant les multiples strates de signification laissées par les grands peintres occidentaux dans leurs oeuvres. Avec La présentation des absents, nouvelle série de tableaux de Jan van Imschoot exposée à la galerie Templon en novembre 2021, l'artiste belge " anarcho baroque " poursuit ses recherches sur la signification du langage pictural en détournant l'oeuvre de l'un de ses prédécesseurs. Après avoir exploré les natures mortes de l'Ecole du Nord du XVIIe siècle dans Le bouillon d'onze heures, Van Imschoot prolonge l'immersion dans ce genre avec par exemple des toiles comme La vision féérique. Toutefois, c'est le travail de Manet qu'il a cherché avant tout à appréhender dans cette deuxième série. Comme il le dit, il " confronte l'infini de [son] imagination aux libertés que prend Manet avec l'histoire de l'art ". Cette rencontre conduit à une mise en abyme vertigineuse. L'échange des bêtises fait référence au Déjeuner sur l'herbe de Manet, lui-même écho à Suzanne et les Vieillards du Tintoret. Van Imschoot apporte son propre regard en multipliant les clins d'oeil et références érotiques, historiques ou religieuses, dans une fantaisie symbolique magnifiée par une maîtrise des lumières et des couleurs digne des plus grands Flamands. " Le rapport qu'entretiennent la langue et l'image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l'art, tel un oiseau, le survole en toute liberté. ", conclut l'artiste. Le beau livre édité par la galerie Templon laisse tout loisir au lecteur d'explorer cette liberté dans tous ses détails.

11/2021