#Essais

Cathédrales de poche. William Morris et l'art du livre

Florence Alibert

Comment réenchanter le livre au royaume de l'industrie ? En créant des livres inactuels, néogothiques, inspirés par les manuscrits médiévaux et les premiers incunables, répond William Morris. Scandalisé par la laideur des livres de l'époque victorienne, il a pour ambition de changer la société et le quotidien par la dissémination d'une beauté propagandiste. Entouré de sa magnifique collection de livres anciens, il admire les théories de l'esthète et critique d'art John Ruskin. Sous son influence, il défend l'idée que le livre doit tendre vers la perfection, être l'expression de l'amour de l'homme pour la Création, diffuser le Verbe divin, incarner l'idéal, être une "cathédrale de poche" selon l'expression du peintre préraphaélite, illustrateur et ami de toujours Edward Burne-Jones. Dans le chapitre de Notre-Dame de Paris "Ceci tuera cela" , Hugo avait prophétisé l'avènement du livre de papier condamnant le livre de pierre. La cathédrale et l'imprimé fusionnent au contraire chez Morris, dans une conception architecturale du livre composé comme un tout harmonieux, alignement de l'oeil, de la main et du coeur. S'il l'évoque parfois avec légèreté, la "petite aventure typographique" s'est ainsi transformée en un projet de plus grande envergure jusqu'à former une enclave possible contre les conventions de la modernité : "Je voulais imprimer quelques beaux livres. Et je voulais m'amuser. Et je peux dire que j'ai fait les deux".

Par Florence Alibert
Chez PU Rennes

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Editeur

PU Rennes

Genre

Imprimerie, reliure, typograph

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15/02/2024 297 pages 25,00 €
Scannez le code barre 9782753595408
9782753595408
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