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Héloïse Simon

Extraits

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Sciences politiques

Comment les responsables publics doivent-ils répondre de leurs actes ?

Si, au moins depuis la Déclaration des Droits de 1789, dont l'article 15 proclame : "La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration" , la question de savoir pourquoi les responsables publics doivent répondre de leurs actes, ne se pose plus, celle de savoir comment ils le font et même comment ils devraient le faire, est toujours débattue, surtout à une époque où s'amplifie la défiance des citoyens à l'égard de la démocratie représentative et de son personnel politique et administratif. Sous quelles formes, et devant quelles instances s'exprime et doit s'exprimer ce que certains appellent la redevabilité, d'autres la responsabilité, d'autres encore la "répondance" , des gouvernants, des élus et des fonctionnaires ? Bien que relevant de systèmes politico-juridiques aux configurations parfois assez dissemblables sinon opposées, les universitaires et praticiens français et étrangers dont les contributions sont réunies dans cet ouvrage, ont apporté à ce questionnement multidimensionnel des réponses plutôt concordantes, allant dans le sens de l'extension continue de mécanismes préventifs et répressifs. Cet ouvrage est issu des travaux du colloque international intitulé "Comment les responsables publics doivent-ils répondre de leurs actes ? " , qui s'est tenu à la Faculté de Droit, d'Economie et des Sciences Sociales de l'Université de Tours les 28 et 29 novembre 2019 et a été organisé sous l'égide de l'Institut de Recherche Juridique Interdisciplinaire (IRJI), par Mathilde Collin, Bénédicte Delaunay, Christian Garbar, Anne Jeannot, Pierre Mouzet, Véronique Picard, Véronique Tellier-Cayrol et Corinne Touret, sous le patronage du comité scientifique composé de Jacques Caillosse, Antony Taillefait et Christian Vigouroux.

12/2021

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Ethnologie

Ce genre qui dérange. Gender that matters

Le débat autour du rapport du féminin et du masculin est l'un des débats les plus difficiles. Il provoque une grande inquiétude et conduit très souvent à des positions passionnées : le bon genre et le mauvais genre, le bon et le mauvais pouvant être attribués alternativement au féminin ou au masculin. Il convient de rappeler ensuite que la question des rapports sociaux de genre est arrivée très tardivement dans le champ de la sociologie et de l'anthropologie. La réflexion pionnière naît incontestablement en France, avec un ouvrage subversif : Le deuxième sexe, publié en 1949 par Simone de Beauvoir qui récuse pour la première fois l'idée d'une nature féminine. Mais c'est incontestablement dans les pays anglo-saxons à travers les gender studies et les women studies que la notion commence à acquérir une consistance théorique. Ce que l'on appelle aujourd'hui la gender theory, qui est une théorie critique, tend à se déplacer de la mise en cause du modèle patriarcal à la mise en question du modèle hétérosexuel. Elle rencontre, ce faisant, une autre problématique posée par la sensibilité gay et plus encore queer qui, à travers des formes de sexualité hybrides, mutantes et métisses, procède à la subversion des distinctions du masculin et du féminin, de l'homo et de l'hétéro. Nous mesurons à quel point, par rapport à la question du rapport aux normes masculines et féminines, l'anthropologie en France a pris un retard considérable. Le livre que voici constitue une incitation à réexaminer, sur des bases résolument ethnographiques, les paradigmes antagonistes de l'universalisme à la française et du différentialisme à l'américaine.

01/2010

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

La meute Winsford Tome 1 : Secrets & loups

Quand les préjugés laissent place à la vérité, la haine se métamorphose en amour. Rowan Toute ma vie, on m'a appris à mépriser les métamorphes. En tant qu'ancien soldat devenu tueur à gages, il est normal qu'on fasse appel à moi pour les pires missions. Mais quand je suis embauché pour retrouver deux prisonniers évadés, je suis soudain propulsé dans un monde que je déteste - ou que je croyais détester. Je suis alors contraint de me rendre dans un village métamorphe où les fugitifs semblent s'être cachés, et je n'ai d'autre choix que de collaborer avec l'alpha du coin : Quinn. Plus le temps passe et plus je me demande si tout ce qu'on m'a enseigné dans mon enfance n'était pas qu'un mensonge, car, sinon, comment expliquer qu'auprès de Quinn je me sente entier pour la première fois de ma vie ? Quinn Toute ma vie, je n'ai connu que la haine et les préjugés des humains à l'égard de mon espèce. En tant qu'alpha, je me dois de protéger ma meute à n'importe quel prix, mais quand Rowan débarque dans ma vie, je n'arrive pas à le tenir à distance. Petit à petit, j'arrive à abattre les murs qu'il a érigés et à lui montrer qu'il pourrait avoir une place dans ma meute. Quand l'un de nos membres disparaît, Rowan et moi nous retrouvons obligés de filer sa trace pour le retrouver. Pour réussir et pour survivre, il nous faudra accepter l'inévitable... #MM #Métamorphes #Préjugés #RomanceParanormale

07/2024

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Lorelei Clay Tome 1 : Disparition et Nécromancie

Un nouvel UF d'Annabel Chase, avec au programme : une nécromancienne qui veut se la jouer discrète, une petite ville qu'elle pensait tranquille et qui ne l'est pas du tout et un démon un peu trop mystérieux à son goût. Lorelei Clay n'est pas qu'une simple nécromancienne. Elle peut communiquer avec les morts, un classique pour une nécromancienne. Mais ses pouvoirs ne s'arrêtent pas là, et elle préfère cacher sa vraie nature, histoire qu'on lui fiche la paix. Fairhaven, une petite ville tranquille de Pennsylvanie, est l'endroit idéal pour ça. Car Lorelei a un plan : vivre loin des gens et passer son temps à rénover sa vieille demeure. Super programme ! Seulement voilà, une jeune femme disparaît dans des circonstances mystérieuses... Et à qui demande-t-on de l'aide ? A Lorelei. Elle qui voulait rester discrète, c'est mal parti. Surtout qu'elle a attiré l'attention de la cheffe humaine de la police locale, d'un vampire maudit, de sorcières revêches, d'un assassin déjanté, et d'une meute de loups-garous sur la défensive. Sans parler qu'elle doit interroger Kane, le mystérieux et exaspérant propriétaire du Devil's Playground, une élégante boîte de nuit qui accueille la clientèle surnaturelle de la région. Bon, il va falloir que Lorelei se débrouille pour retrouver très vite la jeune femme, sinon, quelqu'un risque de se rendre compte qu'elle cache bien des secrets. Et des pouvoirs. Mais vous savez ce qu'on dit... dans la vie, rien ne se passe jamais comme prévu ! Plongez dans le premier tome de la nouvelle série Urban Fantasy d'Annabel Chase !

07/2024

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Témoignages

Vivre avec le syndrome de la queue de cheval

Stéphanie a six ans lorsqu'elle tombe de la cime d'un arbre. Sa rate se fissure, les médecins se focalisent sur ce problème et " oublient " de contrôler le reste. Les années passent, les maux de dos augmentent, mais personne n'entend la souffrance de la jeune fille jusqu'à ce qu'onze ans après son accident, on accepte de lui faire passer un IRM. Dès lors, sa vie bascule ! Malgré la gravité du diagnostic, elle ne se laisse pas abattre, tombe amoureuse, fonde une famille. Selon les propos d'une proche, cette fonceuse a la faculté de toujours voir la vie du bon côté. Au coeur de ce livre, Stéphanie relate avec franchise et humour les nombreuses interventions chirurgicales, hospitalisations et années d'errance médicale qu'elle a subies jusqu'à ce qu'enfin, un neurochirurgien mette un nom sur ses maux : le syndrome de la queue de cheval. Au fil des chapitres, elle explique aussi comment elle jongle avec handicap, douleurs neurologiques et responsabilités familiales. Le syndrome de la queue de cheval étant peu connu, Stéphanie a souhaité livrer son témoignage à Caroline Mauron, recueilleuse de récits de vie, en vue d'une publication. Cet ouvrage vise à renseigner les gens potentiellement concernés et éventuellement à leur éviter les mêmes écueils que Stéphanie, ainsi qu'à suggérer aux parents et aux soignants de prendre en compte les douleurs récurrentes des enfants. Le Dr Xavier Jordan, médecin-chef du service de paraplégie à la Clinique romande de réadaptation de la Suva à Sion (Suisse), livre en complément son point de vue professionnel.

11/2022

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Littérature française

Quartiers de noblesse

Comme Jack London, l'emblème de la collection, l'écrivain et cinéaste Gérard Mordillat est né dans la classe ouvrière. Ce qui pour lui signifie tout : ce qu'il est, ce qu'il pense, ce qu'il fait. Comme Jack London, l'emblème de notre collection, Gérard Mordillat est né dans la classe ouvrière. Ce qui pour lui signifie tout : ce qu'il est, ce qu'il pense, ce qu'il fait. Avec un enthousiasme décapant, l'auteur de Vive la sociale ! revendique son appartenance, nous invite à partager sa fierté d'être de ceux-là, du côté de ces femmes et de ces hommes trop souvent oubliés des médias ou de l'Histoire, les opprimés, les crève-la-dalle, les insurgés, les militants, les résistants. Qu'ils soient d'hier ou d'aujourd'hui, d'ailleurs ou d'ici, Gérard Mordillat leur rend grâce et se raconte dans un même élan. Il évoque l'esprit de la Commune et revit l'école buissonnière du côté de Belleville et de Ménilmontant ; il s'attendrit sur son frérot le prolo et son paternel qui lui laissa un super cadeau : exiger le droit à l'écriture, " une force que la classe ouvrière ne devait pas négliger " ni laisser aux nantis. Il nous parle de ses chemins de traverses, de son premier boulot dans une imprimerie, de ses rencontres déterminantes, de la découverte de la poésie et de la cinémathèque ; et puis de sa passion du vélo, le bitume comme une feuille blanche à conquérir. Sans étiquette politique sinon celle d'homme libre, l'écrivain et cinéaste réinvente avec force et humour ce qu'être de gauche signifie : avoir le goût des autres, du bien commun, du partage, de l'égalité, de la fraternité.

01/2020

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Littérature étrangère

L'écho du temps

GRAND PRIX DE LITTERATURE AMERICAINE 2019 " J'ai grandi à Chesterfield County en Virginie. Au bout de ma rue, je pouvais apercevoir un champ et les ruines solitaires d'une plantation, datant d'avant la Guerre Civile, qui se détachaient au milieu de la banlieue en expansion de Richmond. Une image qui m'habite encore aujourd'hui. " Cette plantation est au centre du second roman de Kevin Powers, dans lequel il tente d'approcher la vérité de ceux qui y ont vécu. Nul n'a jamais su par exemple ce qu'il était advenu d'Emily Levallois. A-t-elle péri en 1865 dans l'incendie criminel de la plantation, dont elle est la coupable désignée, et qui a causé la mort de son esclavagiste de mari ? Ou bien a-t-elle réinventé sa vie ailleurs, comme le suppose la rumeur. L'Histoire ne le dit pas, laissant au romancier le soin d'en décider. L'Histoire ne dit pas plus ce que sont devenus Rawls et Nurse, ce couple d'esclaves affranchis dont le destin est intimement lié à la plantation. Des années plus tard (dans les années 1950), à Richmond, un vieil homme cherche lui aussi à retracer sa propre histoire. De ses origines il ne sait rien, sinon qu'il a été recueilli par Miss Dolores à l'âge de trois ans, après qu'elle l'ait trouvé devant sa porte, avec ce mot : " Suffolk, Virginie 1866. Je m'appelle Georges. J'ai presque trois ans. Prenez soin de moi. " A travers les destins croisés de ces personnages à la dérive, Kevin Powers replonge dans l'histoire violente et déchirée du Sud et explore la question du sens de la vie. Quelle empreinte sur la terre laissons-nous derrière nous ?

10/2019

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Sciences politiques

La crise des "Gilets jaunes" d'une société en crise. Essai Suivi d'un entretien avec Marcel Gauchet

Le mouvement des "Gilets jaunes" légitime le diagnostic que l'auteur a élaboré au cours de plusieurs essais, avec la caution de Marcel Gauchet. Un long entretien avec ce dernier fait d'ailleurs suite au présent essai. Le diagnostic en question vient du coeur des territoires minoritaires et des cultures minuscules, de cette ruralité, de cette "périphérie" dont trop d'hommes de pouvoirs parlent la main sur le coeur... sans changer les choses. Au demeurant, qu'ont fait les gouvernements successifs sinon accepter d'être corsetés par le système néolibéral, c'est-à-dire l'injuste mondialisation capitaliste, son libéralisme financiarisé, ses élites déconnectées, sa technocratie urbaine ? Létal des lieux de notre société en crise, mis en lumière par la crise des "Gilets jaunes" sur les ronds-points français, permet de remonter aux causes, auxquelles tôt ou tard il faudra répondre pour pacifier la société. Il est certain que la crise de fond de nos sociétés perdurera de manière plus ou moins larvée, car il s'agit d'une "énorme crise de civilisation et d'une énorme crise de l'humanité suscitée par la mondialisation déchainée", selon le jugement d'Edgar Morin, "une crise anthropologique" selon d'autres penseurs, qui révèle les dérives d'un modèle de société technologique, technocratique, numérique, conduisant fatalement au processus des injustices dramatiques entre les concentrations urbaines d'un côté, les désertifications rurales de l'autre... Face aux puissances financières, sauvegardera-t-on les valeurs humanistes d'un aménagement équilibré des territoires ? Tous les problèmes de notre société sont sur la table, développés dans les a Cahiers de doléances et de propositions lancés par l'Association des maires ruraux (dont la synthèse se trouve en annexe) et par le "Grand Débat".

10/2019

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Histoire de France

François. Le message caché dans les fresques de la Basilique supérieure d’Assise

"François reposait dans la basilique inférieure d'Assise depuis 1230. Pourquoi laissa-t-on nus les murs de cette église pendant vingt ans au moins et pourquoi ceux de la basilique supérieure restèrent-ils blancs pendant plus d'un demi-siècle ? " Cette question est le point de départ de ce livre. François d'Assise mourut le 3 octobre 1226 dans sa ville natale. Jamais il ne vit la grande basilique qui lui fut consacrée ni le cycle de fresques qui y retrace les épisodes de sa vie et son enseignement. Entrepris dès 1260, cet immense chef-d'oeuvre de l'art médiéval a été réalisé par les plus grands peintres italiens de l'époque : Cimabue, Giotto, et les Siennois Simone Martini et Pietro Lorenzetti. Témoignage de foi, la basilique d'Assise est le réceptacle d'un trésor pictural à l'origine d'un renouvellement profond de l'art occidental à l'aube de la Renaissance. Dans ce livre monumental, somme d'une vie entière de recherches, Chiara Frugoni analyse l'ensemble du patrimoine artistique de la basilique. Les reproductions partielles des fresques comme les agrandissements de détails qui passent inaperçus à l'oeil nu révèlent des aspects inédits des vastes cycles picturaux d'Assise. Par son analyse minutieuse de chaque scène, Chiara Frugoni déchiffre magistralement le code iconographique et la propagande qui le sous-tend comme on reconstitue un puzzle, pièce par pièce. Un discours d'autant plus complexe qu'il devait, aux yeux de ses premiers spectateurs, résoudre en images les énigmes et les contradictions de l'Ordre franciscain. Fabriquée au sein de l'Ordre, la légende de François d'Assise n'a-t-elle pas, peu à peu, remplacé l'image originelle du saint ?

11/2020

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Droit

La Résistance dans la pratique judiciaire (1940-1944)

Entre 1940 et 1944, l'appareil judiciaire français a été mobilisé par le régime de Vichy et mis au service tant de sa politique d'exclusion que de sa politique de répression sans cesse aggravée. Le serment de fidélité à la personne du Maréchal Pétain, exigé de l'ensemble du corps judiciaire, est demeuré jusqu'à nos jours le symbole par excellence de l'asservissement de la magistrature française à ce régime honni. La soumission du corps judiciaire apparaît encore bien souvent totale, puisque l'on sait bien que seul un magistrat, Paul Didier, a refusé de prêter ce serment exigé de l'ensemble des agents de l'Etat. C'est bien à tort, cependant, que l'on réduirait la résistance judiciaire à cet unique et emblématique acte d'insubordination. Ceux qui, pendant les années sombres, ont continué à exercer leur profession de magistrat, au parquet comme au siège, disposaient, en raison même de leur place privilégiée dans les rouages de la répression, de moyens non négligeables, sinon pour soutenir l'effort de résistance de leurs compatriotes, du moins pour leur éviter le pire. Ces actes de protection à l'égard des inculpés de résistance, voire ces actes de soustraction pure et simple à la répression, peuvent prendre diverses formes qui vont de la qualification juridique de complaisance à de bien opportunes abstentions de poursuivre, en passant par des services subrepticement rendus. Ces actes ne se laissent pas facilement cerner et ils n'ont d'ailleurs pas toujours été pris en considération à la Libération. C'est à ces grains de sable désireux d'enrayer le bon fonctionnement de la mécanique d'élimination des opposants, à ces magistrats discrets qui luttèrent avec les armes pour eux familières du droit et de la procédure, que ce nouveau volume de la collection "Histoire de la Justice" est dédié.

11/2012

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Ethnologie

Le Grand Océan. L'espace et le temps du Pacifique

Temps et espace se renouvellent au sein du plus vieux, du plus grand, du plus profond des océans de la planète. A l'initiative de Serge Dunis, une équipe homogène de chercheurs présente ici le Pacifique sous l'angle fédérateur de la culture polynésienne dont la naissance est intimement liée à l'exploration et au peuplement du tiers liquide du globe. La première partie, Installation, fournit les récentes données scientifiques de la géologie et de l'archéologie : Alain Bonneville dévoile le volcanisme sous-marin et Christophe Sand, fort de sa découverte de deux poteries intactes à Lapita, balise les 3 000 ans fondateurs de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna : Mélanésie insulaire et Polynésie occidentale des pionniers du grand large. Dépassant les sommets du Triangle polynésien : Hawaï, Nouvelle-Zélande et Pâques, la deuxième partie, Contacts, prolonge le voyage pré-européen jusqu'en Amérique du Sud avec Serge Dunis, retrouve les navigateurs des Lumières dans le sillage d'Odile Gannier, évalue le choc des cultures grâce à Christine Pérez, Serge Tcherkézoff et Claude Delmas. Les résurgences culturelles fleurissent en troisième partie où le maître d'astres et de navigation Ben Finney en personne se penche sur la renaissance des pirogues au long cours. Marie-Noël Capogna loue l'ubiquité du tahitien, Simone Grand celle des tradipraticiens, Flora Devatine conte l'histoire traditionnelle des noms. Armand Hage et Léopold Musiyan ferment la fresque amérindienne de la reconquête de l'espace et du temps. De l'Australasie aux Amériques se boucle ainsi le vaste cercle pacifique dont l'originalité inspire l'anthropologie française depuis Mauss et Lévi-Strauss. Sept des quatorze contributions sont signées des membres de l'Equipe de Recherche du Professeur Serge Dunis, l'A (" prises de pêche " en tahitien) : Institut des Anglicistes, Américanistes, Antiquisants et Anthropologues, de l'Université de la Polynésie française.

02/2004

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Critique littéraire

Elégies. Edition bilingue français-latin

Poète érudit et féru de mythologie, Properce ne nous a pas laissé d'autres traces que ses oeuvres. Fort heureusement, celles-ci ne sont pas exemptes de renseignements biographiques. La sphragis, c'est-à-dire la signature, du livre I, nous apprend que Sextius Propertius serait né en Ombrie, non loin d'Assise. Plus tard, à Rome, il rejoint le cercle de Mécène dont il est, après des poètes aussi illustres que Virgile et Horace, le protégé. Ce n'est pourtant ni vers l'épopée, ni vers la satire que le poète se tourne, mais vers l'élégie. Celles-ci sont adressées à la belle Cynthia, dont la chevelure flamboyante et les allures de déesse enflamment le poète d'un amour aussi brûlant que déçu. De Cynthia, à la beauté parfaite et au coeur volage, nous ignorons si elle a existé. Fruits de l'expérience ou de l'imagination, les vers de Properce restent un exemple pénétrant du genre de l'élégie, encore balbutiant à cette époque de la littérature latine. Notre édition rassemble en un volume les quatre livres des Elégies de Properce. L'introduction fait le point sur les différents éléments biographiques présents dans l'oeuvre de Properce ainsi que sur les conclusions qui en ont été tirées. Les nombreuses hypothèses relatives à l'identité de Cynthia sont brièvement exposées, de même que celles concernant la date de composition du recueil. Les sources, explicites et implicites sont analysées en profondeur, tandis qu'est proposée une réflexion sur le genre élégiaque. L'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail et assortie d'une bibliographie récente et succincte. Le lecteur désireux d'approfondir trouvera, en fin d'ouvrage des notes éclairant, entre autres, les nombreuses allusions mythologiques, ainsi qu'un index. Texte établi, traduit et commenté par Simone Viarre.

07/2006

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Critique littéraire

Les diables amoureux

"Au moment de la guerre, on allait imprimer de moi, au Mercure, Les Diables amoureux, écrit Apollinaire dans une lettre à Van Bever datée du 27 juin 1917. Le manuscrit, ajoute-t-il, attend la fin de la guerre." Il aura attendu cinquante ans, non sans vicissitudes. Ce ne sont en effet que des fragments, récemment retrouvés, de ce manuscrit qui ont permis, sinon de reconstituer intégralement aujourd'hui l'ouvrage déposé chez l'éditeur en 1914, du moins d'en respecter l'esprit et les structures pour établir le présent volume. Les textes qui le composent ne sont pas inédits ; ils ont tous déjà paru sous forme de préfaces ou de notices dans diverses publications. Une maquette du livre, malheureusement incomplète, celle probablement qui avait été déposée au Mercure, permet de suivre les intentions d'Apollinaire et de dégager les structures du livre. Pour composer Les Diables amoureux, Apollinaire a réuni non seulement ses introductions aux volumes de la collection "Maîtres de l'Amour" qu'il a établis et les bibliographies correspondantes, mais les notices beaucoup plus courtes, et souvent d'un intérêt moindre, des volumes de la collection "Coffret du Bibliophile", publiées toutes deux par la "Bibliothèque des Curieux". Il y a joint quelques-uns des articles qu'il avait écrits pour L'Enfer de la Bibliothèque Nationale, ce catalogue établi en collaboration avec Fernand Fleuret et Louis Perceau. Apollinaire a voulu, d'une part, faire, comme Alcide Bonneau avec Curiosa, un recueil d'essais critiques sur des sujets curieux ou mal connus, d'autre part, recenser toutes les éditions, et parfois les manuscrits des oeuvres des auteurs étudiés : ce livre devait être à la fois ouvrage d'information et de référence. Il met en lumière un aspect de l'oeuvre d'Apollinaire qui, souvent mal compris, a suscité les interprétations les plus contradictoires.

10/1981

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Musique, danse

Páginas de invierno. sur des poèmes de François Szabó

Cette oeuvre résulte de deux rencontres. Celle de Pierre-Yves Pruvot, baryton, qui avait remarquablement interprété la partie solo de mes Psaumes et qui désirait que j'écrive pour lui une pièce dans la formation des Chansons madécasses de Ravel (baryton, ? ûte, violoncelle et piano) ; et celle de François Szabó, poète français écrivant en espagnol, dont les Páginas de invierno m'ont impressionné. J'ai choisi sept d'entre elles, particulièrement caractéristiques, d'une affectivité sombre, éclairée parfois de quelque lueur, et me semblant quelquefois, dans leur trame et leur déréliction, comme un Winterreise espagnol... L'oeuvre comporte peu de tutti : chaque instrument, tour à tour, ou par deux, fait contrepoint à la voix ; celle-ci, dans une déclamation très accentuée, procède le plus souvent par petits intervalles qui évoluent progressivement dans toute la tessiture du chanteur. Les sept poèmes, brefs, dans des tempos en général modérés et une atmosphère le plus souvent retenue, s'enchaînent. Ils sont introduits par une même successions d'accords simples, au piano, sorte de choral lointain et neigeux... On remarquera aussi le retour de notes répétées et surtout deux éléments mélodiques en arpèges, l'un ascendant, l'autre descendant, qui sont comme une représentation de cet enfermement ou, en tout cas, de cette incertitude qui clôt l'oeuvre : "Quien sabe" ... Jean-Claude Wolff Páginas de invierno est la poésie de l'absence, de l'amour converti en être qui se regarde au-dedans pour chercher la trace effacée de la femme perdue. Femme lointaine avec laquelle les liens d'antan ne sont rien sinon imaginés en pensée, et une question : "Qui sait ? " Ainsi l'espérance et la désespérance, soeurs jalouses, se suivent en un cercle vain. François Szabó

11/2006

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Critique littéraire

Madame de Villedieu Romancière. Nouvelles perspectives de recherches

Il n'est plus à prouver que Mme de Villedieu est une romancière majeure - qui plus est une romancière à succès - du siècle de Louis XIV et que, dans l'histoire littéraire, elle a sa place aux côtés de Melle de Scudéry et de Mme de Lafayette. La richesse de sa production - poésies, fables, théâtre, romans, lettres, nouvelles historiques et galantes - témoigne moins d'un goût savant, doué pour l'éclectisme, qu'elle ne reflète un esprit " universel ", à qui " l'usage du monde " tient lieu de " plus grande science ". Pour cette femme de lettres en quête perpétuelle de formules innovantes, la fiction romanesque ne se conçoit pas autrement que comme un espace conversationnel, lieu privilégié d'un dialogue avec le public mondain, où s'élabore et se définit sa poétique. Mais, pour celle qui se pique d'écrire " fort tendrement ", la fiction est aussi un lieu d'expression de l'intime, la frontière avec le réel, celui d'une existence troublée par des amours malheureuses, se révélant d'une grande perméabilité. Il n'est pas jusqu'à la posture d'écrivain - Melle Desjardins adoptant Mme de Villedieu comme nom de plume - qui ne dise, chez elle, la métaphorisation réciproque de l'acte d'amour et de l'acte d'écriture. Au seuil du XXIe siècle, cet ouvrage se propose d'évaluer la modernité de Mme de Villedieu romancière à travers de nouvelles orientations bibliographiques et de nouvelles perspectives critiques. De même aspire-t-il à faire entendre la voix d'un auteur autre que celui des Désordres de l'amour : Les Annales galantes, Les Exilez de la Cour d'Auguste, Les Mémoires de la vie de Henriette-Sylvie de Molière ou encore Le Portefeuille s'offrent en territoires d'analyse, sinon inconnus, du moins irréductibles dans leurs attraits.

09/2004

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Littérature française

La nuit du crocodile

Il est de ces journées banales, où tout paraît serein. Que dirait-on de ces après-midi d'automne, où les hommes s'occupent à leurs travaux de jardinage, sinon qu'ils convient à la paix et à la quiétude. Quoi de plus rassurant que ce père de famille qui cultive son jardin, et qui s'occupe à cueillir des noix et ramasser des feuilles ? Si ce n'est peut-être la façon si méticuleuse dont il s'en occupe. Car ici, tout est placé. Que rien ne manque et que rien ne dépasse. Et que tout s'organise... comme dans un décor figé. Mais nous ne sommes pas au théâtre. Et dans cette histoire, les décors sont de chair, et ils vivent. Il y a une mère et deux enfants. Comment grandir avec un père qui ne jure que par l'ordre ? Comment coexister avec un homme qui a le souci exclusif de l'immuable ? Seuls les objets qui durent le contentent. C'est pourquoi, sans doute, aime-t-il tant le silence. Car les mots sont si ambigus, et le langage, la proie de tant de controverses. Les mots disent les sentiments, et parfois l'amour. Et l'amour, à mille lieues des objets, est si versatile. Les deux enfants manquent-ils d'amour ? Ils manquent assurément des mots qui le portent et des paroles qui soulagent les douleurs et les passions. Car sans les mots, une seule loi : celle qui fait parler le corps du plus fort, et avec lui, sa terrible violence et sa démesure. Le narrateur nous emmène avec lui dans sa maison où les mots sont exclus. Avec distance, il se fait le témoin d'un huis clos familial, où se nouent progressivement, avec lenteur, les ficelles d'une oppression qui va grandissante.

01/2005

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Psychologie, psychanalyse

Lettres. 1904-1937

Voici sans doute la dernière des grandes correspondances de Freud. Eugen Bleuler–l'inventeur du concept de schizophrénie, et d'autisme dans un autre sens que celui d'aujourd'hui – est le premier psychiatre universitaire à prendre au sérieux les thèses freudiennes, en les important dans la théorie et au Burghölzli, clinique psychiatrique de Zurich, qu'il dirige (où se forment Carl G. Jung, Max Eitingon, Karl Abraham, Abraham Brill, Ludwig Binswanger). Là, ensemble, chaque matin, les médecins analysent avec enthousiasme leurs rêves de la nuit – et, au vu de ce qu'ils y découvrent, ils interdisent à leurs épouses d'en faire autant... Bleuler fait une "psychanalyse" par lettres, avec Freud, et non sans résistance : il croit à l'expérimentation, veut des preuves, a du mal avec ses rêves, n'aime guère la sexualité, surtout inconsciente. Rien ne le prédispose à suivre la découverte freudienne, sinon son honnêteté intellectuelle et sa passion de soignant. Freud, de son côté, souhaite introduire la psychanalyse dans le champ de la psychiatrie et, parallèlement, la sortir de Vienne : Zurich deviendra le centre mondial de la psychanalyse, à la fois universitaire et clinique, jusqu'à la rupture avec Jung en 1912-1913. A l'arrière-plan de ces lettres et de leurs visées divergentes, se dessine l'histoire conflictuelle du mouvement analytique – création de l'Association psychanalytique internationale, dissension avec Jung, séparation de Freud et de l'école dite de Zurich. L'échange dure trente-trois ans, et il est plus étroit et vif que ce que l'on savait, entre deux hommes droits, passionnés, qui ont de fortes divergences. Au coeur du désaccord, le rapport ambigu que la psychiatrie entretient déjà avec l'analyse.

10/2016

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Littérature étrangère

La Vénitienne et autres nouvelles. Précédé de Le rire et les rêves et de Bois laqué

Ce recueil réunit les premiers textes de prose écrits en anglais par l'auteur de Lolita mais également des nouvelles russes restées inédites, ou bien n'ayant pas refait surface depuis leur publication, au début des années vingt, dans différents journaux émigrés de Berlin. Dans ces nouvelles, il flotte un air de nostalgie et de haute poésie, et comme la prémonition que le rire et le lyrisme désenchanté sont les grandes figures de style d'une littérature de l'exil. Les protagonistes sont pour la plupart des artistes ou de jeunes expatriés, partagés entre plusieurs lieux de résidence, Berlin, l'Angleterre, Zermatt, un port du sud de la France ou bien les anciens domaines d'une enfance russe. Invariablement, la mémoire, sinon son reflet poétique, apaise comme un baume réparateur les plaies encore ouvertes de l'expatriation. Ainsi, dans Le lutin, un esprit des forêts russes vient rendre visite au narrateur dans son pays d'adoption. Dans Bruits, évocation admirable d'une liaison de jeunesse en Russie, Nabokov paraît trouver le secret de son art : rendre l'ordinaire extraordinaire. Dans Un coup d'aile, Kern voit sa vie comme "une suite mouvante de paravents multicolores". Dans La Vénitienne, Nabokov installe les trompe-l'oeil et les pièges de son oeuvre future. Littéralement fasciné par un portrait de dame de Sebastiano del Piombo dans un château anglais, un étudiant de Cambridge pénètre dans le tableau puis se fige et disparaît dans la réalité de l'art. Comme dans Bois laqué et Le rire et les rêves, deux essais qui ont valeur de manifeste littéraire, Nabokov s'interroge sur le pouvoir de transfiguration de la littérature et paraît ouvrir ici une large fenêtre sur la mise en abîme de ses univers secrets.

03/1991

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Psychologie, psychanalyse

Les Couleurs de l'inceste. Se défendre du maternel

Le désir d'inceste est partout présent dans nos existences. Car il est ce à partir de quoi se construit à l'origine le désir. Mais pour que l'enfant s'humanise, qu'il devienne un véritable sujet, un être de parole, il lui faut renoncer, non pas comme on le dit communément à coucher avec sa mère, mais à la jouissance qu'il partage avec elle. Et à laquelle celle-ci doit également renoncer. Or, de nos jours, l'interdit odipien, impliquant de prendre de la distance avec le premier Autre de l'enfant, avec l'univers maternel, et de ce confronter à la perte, va de moins en moins de soi. Car la délégitimation dans notre environnement néolibéral de toutes les figures d'autorité, à commencer par celle du père, rend ces opérations difficiles. D'autant plus difficiles que tout, dans le discours dominant, tend à renforcer l'évolution vers une société qui prône, au nom d'une légitime aspiration à la démocratie, l'égalité sans limite - notamment entre le père et la mère, entre les générations. Et la mise en avant du seul individu, sinon d'un éternel enfant-objet. Ce qui conduit à confondre différence et altérité et incite d'autre part à récuser toutes les contraintes, à abolir toutes les limitations à la jouissance. Non sans conséquences, comme le montre par exemple l'apparition de nouvelles pathologies et en particulier l'essor spectaculaire des addictions de toutes sortes. Que faire pour affronter cette crise de l'humanisation qu'a entraînée l'estompement de l'interdit de l'inceste sous toutes ses formes ? Comment, en particulier, restaurer pour chacun la capacité de se déprendre du maternel ? De pouvoir désirer ? Comment éviter que, de plus en plus, le singulier ne l'emporte sur le collectif ? Des questions cruciales, que l'auteur explore cas cliniques à l'appui.

10/2013

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Critique littéraire

La signification. Contribution à une linguistique de la parole

Le langage est le lieu de tous les possibles et de tous les impossibles. Par le langage l'homme exprime la ralit, la dpasse et la nie au niveau de l'imaginaire. Par quels chemins a-t-il pris conscience de ce pouvoir des mots sur les choses, sur son intelligence et sur sa sensibilit ? La thorie de la signification s'est d'abord construite partir d'une prsupposition selon laquelle les mots postulent les choses. Mais le sens d'un nonc se rvle bien souvent partir de la ngation d'une telle relation, car l'usage que l'homme fait de son langage repose frquemment sur la libert qu'il exprimente partir des mots de recrer un imaginaire qui s'oppose aux donnes du rel. C'est dans l'espace historique et dans celui, actuel, des thories linguistiques qu'il convient de proposer une interprtation des relations complexes de l'homme avec son langage. Le problme du sens est actuellement au cur des proccupations de la linguistique. Cet ouvrage de rflexion s'efforce d'clairer le problme du sens la fois dans ses aspects diachroniques et synchroniques, tout en faisant siens les cadres thoriques hrits de Saussure et de Guillaume. La dmarche suivie bouscule bien des barrires et se limite volontairement l'esquisse d'une thorie de la signification intgrant les dimensions convergentes d'une systmatique de la langue, de la pragmatique du discours et d'une ontognie du sens qui se construit d'abord dans le champ clos de toute conscience individuelle. La cl de toute thorie linguistique, dpassant la langue saisie comme un objet, se trouve dans une approche neurolinguistique qui replace le sujet parlant au cur du dbat. Si cet ouvrage heurte quelques principes et peut susciter de violentes ractions, sinon des contestations, conduisant poser les problmes sous des jours nouveaux, il aura atteint son but essentiel.

01/1979

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Science-fiction

Hôtel Olympia

Osez un séjour dans cet hôtel pour le moins... mythique ! Des douze premières années de sa vie, Danika n'a aucun souvenir sinon ceux de ses rêves, dont elle ne saurait départager la réalité de la construction subconsciente. De fait, elle ne se souvient même plus des circonstances de son départ de l'hôtel Olympia, seulement des horribles années de pensionnat qui ont suivi, ponctuées par les trop rares visites de son père, Stavros, et l'absence d'Olympia, sa mère. Alors ces tantes, ces grands-mères, tous les personnages qui hantent ses rêves-souvenirs ont-ils réellement existé ? Quarante ans plus tard, Stavros surgit à Montréal afin d'annoncer à Danika qu'Olympia a disparu et que, selon la charte de l'hôtel, elle seule - l'Héritière désignée ! - peut remplacer la directrice. Résignée, Danika retourne à l'hôtel avec la ferme intention de renoncer à son héritage, quitte à froisser quelques hypothétiques tantes au passage. Or, dès son arrivée, Danika réalise que des forces puissantes sont à l'oeuvre et que l'enjeu dépasse le simple contrôle d'un hôtel de banlieue parisienne. Si elle profite du séjour forcé pour renouer avec les connaissances - cousin Mario, tante Cassie, Cléo et les autres membres de la Bande n'étaient pas des créations de son imaginaire -, elle refuse de se laisser embrigader dans la joute politique qui anime sa famille. Mais Danika découvre vite que ses rêves les plus fous sont aussi bien réels : il existe une salle du brouillard dans l'établissement, le jardin extérieur se transforme parfois en parc préhistorique, et elle peut visiter les tableaux de l'hôtel... tout comme Lila, une enfant aux capacités surprenantes. Puis deux membres de la famille sont assassinés à quelques heures d'intervalle et tous comprennent que des forces obscures veulent détruire l'Hôtel...

07/2014

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Critique littéraire

Georges Bernanos. La colère et la grâce

Georges Bernanos fut, de 1926 où il fit se lever le Soleil de Satan sur la France des années folles à l'ultime Dialogue des Carmélites en 1948, un romancier de la sainteté et de l'enfance autant qu'un écrivain de combat. De L'Action française à L'Intransigeant, il emboucha la presse comme une trompette de l'Apocalypse, et ses innombrables articles se confrontèrent sans répit à la ploutocratie démocratique et à la bien-pensance bourgeoise. Son engagement, mené seul au nom du Christ pauvre et de la vocation religieuse de la France de Jeanne d'Arc et de Péguy, le conduisit du tableau d'honneur des Camelots du roi aux rangs de la France libre. Véritable lanceur d'alertes politiques, il donna aussi l'assaut à l'Europe fasciste comme aux Etats-empires de la guerre froide et à leurs contingents d'hommes-machines. Monarchiste et catholique, nourri de Drumont et de Balzac, de Bloy et d'Hello, celui qui déclarait en 1935 : " le bon Dieu ne m'a pas mis une plume entre les mains pour rigoler ", a vécu sans filet ni garde-fou, dans la main de Dieu. Père d'une famille chimérique, accompagné d'une élite d'amis fervents, il mena, entre la Picardie, Majorque, la Provence et le Brésil, une vie d'errance et d'écriture, de clameurs et d'espérance. C'est cette vie que nous entreprenons de raconter. F. A. François Angelier est producteur à France Culture de la fameuse émission " Mauvais Genres " et collaborateur du Monde des Livres. Passionné par les expériences spirituelles les plus radicales et les figures atypiques, il a publié plusieurs ouvrages et articles sur les francs-tireurs du catholicisme de plume : Hello, Huysmans, Claudel, Louis Massignon, Simone Weil et Léon Bloy (au Seuil : Bloy ou la fureur du juste, 2015).

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Littérature française

Ce qui est nommé reste en vie

Pour titre de son troisième roman, Claire Fercak a choisi un aphorisme tiré du Livre contre la mort d'Elias Canetti : "Ce qui est nommé reste en vie". Inspirée par ce mantra résilient, elle explore avec pudeur l'expérience de la maladie, de la perte d'un proche, cette situation impartageable et pourtant si commune. Qu'espèrent encore les personnes atteintes d'une tumeur incurable ? Comment leurs familles appréhendent ce combat perdu d'avance ? Comment les accompagner dans cette épreuve ? Et ensuite, comment supporter la durée de leur effacement, puis assumer cette "hypernuit"... et vivre encore ? Dans Ce qui est nommé reste en vie, les patients de divers âges souffrent de la même pathologie neurologique : le glioblastome, une tumeur au cerveau inguérissable. D'une chambre à l'autre, bribes de confessions et diagnostics forment un corps collectif, anonyme et bouleversant. Un corps qui se transforme, dégénère, dont la mémoire s'étiole, qui connait des périodes d'hallucinations inquiétantes sinon d'affabulations drolatiques et où une grande agitation alterne avec des phases de sommeil profond, mais aussi d'énergie lucide. Réactivant le conte de La Belle au bois dormant ou s'attachant au sort des souris de laboratoires, l'auteure entrouvre les portes d'un imaginaire à l'oeuvre chez ces alités qui endurent "une fin du monde répétée chaque jour". Avec la sensitivité poétique qui habitait déjà ses romans précédents, Claire Fercak entreprend de raconter les aventures intérieures, entre désarroi total et fantaisie désinhibée, d'un groupe de malades et de leurs proches. Et l'on s'attache aux moindres de leurs paroles en voie d'extinction, de leurs moments de vacillement - à travers les ronces et la rose sauvage, les steppes désertiques d'un mauvais sommeil jusqu'au jardin du souvenir -, pour nommer enfin chaque absenté(e) dans ce livre, devenu ainsi stèle rappelant à la vie les vivants.

01/2020

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La correspondance entre André Breton et Benjamin Péret - 1920-1959 - revêt une importance majeure pour la connaissance du surréalisme, non seulement parce qu'elle représente une source inédite de l'histoire du mouvement depuis son origine mais, surtout, parce qu'elle constitue un exemple rare, sinon unique, d'une collaboration étroite et d'une amitié de toute une vie entre deux poètes. Breton disait de Péret : "J'en parle de trop près comme d'une lumière qui jour après jour [...] m'a embelli la vie". Tandis que Péret déclarait : "Je suis, à coup sûr, moins qualifié que quiconque pour parler d'André Breton parce que je ne pourrai jamais disposer du recul nécessaire pour apprécier une oeuvre et surtout une vie qui m'est si amicalement proche depuis près de quarante ans". Cette correspondance montre, loin des idées toutes faites, la véritable nature de cette relation reposant sur des affinités électives, des inclinations et des goûts sensiblement différents, mais en même temps complémentaires et indissociables. Comme le souligne Claude Courtot : "Ce principe supérieur ne serait-ce pas le signe d'une personnalité unique - trop écrasante pour un seul homme - [...] et qu'ils s'efforceront de rassembler ?". On assiste à un dialogue mené sur un pied d'égalité n'excluant ni les désaccords ni les nuances et qui apporte un démenti aux caricatures faisant de Breton un chef autoritaire et dominateur et de Péret le fidèle exécutant dans l'ombre du maître. Tout au long de ces presque quarante années d'échange se succèdent des moments sombres ou lumineux : toute une vie à la hauteur de l'idée de liberté, d'émancipation de l'esprit et de transformation sociale que le surréalisme s'était fixée dès sa naissance.

12/2017

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Sciences politiques

La Libye, des Ottomans à Da'ech

La réédition de cet essai ne répond pas seulement à la nécessité de prolonger jusqu'à nos jours une étude publiée en 1991. Elle s'explique par le changement de problématique induit par la liquidation en 2011 d'un despote et du régime qu'il avait établi sous le nom de Jamahirya. Il s'agissait alors de comprendre pourquoi et comment le colonel Qadhafi avait pu prendre le pouvoir et imposer une dictature impitoyable mais modernisatrice courtisée par l'Occident et instrumentalisée par l'Union soviétique. Cette mise à jour, 25 ans après cette première publication, n'a d'autre prétention que d'illustrer les conséquences de la fin de la Guerre froide pour la Libye, engagée dans une politique de terrorisme, d'une part, et d'analyser les effets d'un autre phénomène géopolitique : le Printemps arabe, d'autre part. En quoi celui-ci s'est-il singularisé en Libye ? Une interrogation traversée par l'irruption de Da'ech. Peut-être faut-il en chercher la cause principale dans l'opposition historique entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, celles-ci n'ayant jamais accepté de relever d'une même souveraineté, si ce n'est lorsque les Ottomans avaient su l'assortir d'autonomie. Une faillite de l'Etat central que les salafistes de Da'ech ont tenté d'exploiter pour s'implanter au Maghreb et y créer une base d'expansion, sinon de repli, alors que le néo-khalifat de Bagdad était mis à mal au Moyen-Orient. Cette analyse pluridisciplinaire engage un triple regard de géographe, d'anthropologue et d'historien. Réédition actualisée et augmentée de l'ouvrage de référence sur la Libye, elle offre au lecteur une vraie compréhension de ce pays, avec une profondeur de champ nous permettant d'échapper aux facilités de l'histoire immédiate induites par les actualités de ce pays depuis 2011.

11/2016

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Histoire internationale

Gaston Barras. Un destin à Crans-Montana et dans le monde

"J'ai hérité du sens commercial de mon grand-père maternel, Ignace-Louis Rey, et surtout de celui de ma mère Josette et de l'entêtement des Barras, de mon père Victorin et de mon grand-père François-Siméon Barras, mais pas seulement..." raconte Gaston Barras qui ajoute : "Ca, c'est l'héritage qui m'a permis de devenir Gaston Barras." Ce livre propose au lecteur de découvrir le destin d'un homme hors du commun, à la fois profondément enraciné dans son Valais natal et dont le rayonnement international est remarquable. Grâce à sa curiosité, à son énergie et surtout à son sens des relations il deviendra l'une des personnalités clés de Crans-Montana au moment où la réputation du Haut-Plateau valaisan est à son zénith. Un parcours exceptionnel marqué par une enfance paysanne, le goût d'apprendre et l'intelligence de savoir tirer profit du développement touristique de Crans-Montana. Il aura une seule ligne de conduite : réaliser des événements et des affaires qui profitent à tous. Il rencontrera des mentors prestigieux et tissera des liens privilégiés avec les grands de ce monde, familles royales, hommes politiques, banquiers, industriels, acteurs et artistes. Il sera aussi un président rassembleur de la commune de Chermignon pendant vingt ans. En Suisse et en Europe, le nom de Gaston Barras est avant tout associé au golf, un jeu qui lui a valu en 2000 le titre de promoteur du sport suisse et qui constitue véritablement le fil conducteur de son existence : caddie enfant, excellent joueur jeune homme, président du Golf-Club Crans-sur-Sierre puis de l'Association suisse de golf et infatigable défenseur de l'European Masters. Anecdotes et souvenirs personnels ponctuent le récit d'une vie qui se lit à la fois comme un roman et un éclairage de l'histoire du Valais contemporain.

12/2019

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Littérature étrangère

Enfant d'Europe et autres poèmes

Czeslaw Milosz est né en 1911 en Lituanie. En 1956, la publication de son fracassant essai La Pensée Captive l'impose aux yeux de l'intelligentsia française comme un penseur particulièrement incisif. Ses deux romans - La Prise du Pouvoir et Sur les Bords de l'Issa - et surtout son essai d'autobiographie - Une Autre Europe - ont depuis lors confirmé l'extrême perspicacité de cet Européen ouvert à tous les problèmes de son époque. Aux Etats-Unis, où il enseigne au Département de Langues et de Littératures Slaves de Berkeley, Californie, ce neveu de O. V. de Lubicz Milosz et grand ami de Witold Gombrowicz jouit, en tant qu'essayiste (Simone Weil, Chestov, Dostoïevski, Conrad, Witkiewicz, Blake...), en tant que traducteur aussi (de la nouvelle poésie polonaise), d'une estime considérable. C'est ainsi qu'en 1978, le jury du Neustadt International Prise for Literature lui a accordé la plus importante distinction littéraire après le prix Nobel. Nul doute, donc, que cet homme de réflexion ait su capter l'intérêt d'un public large et varié, compte tenu de la haute exigence de l'écrivain polonais. Cependant, toute une partie de l'œuvre de Czeslaw Milosz était restée, jusqu'il y a peu de temps encore, au second plan. Il s'avère aujourd'hui que, sans conteste, la plus importante contribution de cet auteur à la littérature contemporaine réside en son œuvre poétique. Traduite, en outre, en anglais et en allemand, elle va même jusqu'à être considérée comme fondamentale en tant que synthèse saisissante de notre temps, de ses difficultés, de ses ambiguïtés et de ses démissions. Enfant d'Europe constitue la première traduction française groupée et cohérente de quelques-uns des poèmes majeurs de Czeslaw Milosz. Gageons que le lecteur saura trouver dans cette voix brutale et véhémente un poète pour l'Occident.

09/1980

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Histoire de France

Shoah

"Il n'est pas facile de parler de Shoah. Il y a de la magie dans ce film, et la magie ne peut pas s'expliquer. Nous avons lu, après la guerre, des quantités de témoignages sur les ghettos, sur les camps d'extermination ; nous étions bouleversés. Mais, en voyant aujourd'hui l'extraordinaire film de Claude Lanzmann, nous nous apercevons que nous n'avons rien su. Malgré toutes nos connaissances, l'affreuse expérience restait à distance de nous. Pour la première fois, nous la vivons dans notre tête, notre coeur, notre chair. Elle devient la nôtre. Ni fiction, ni documentaire, Shoah réussit cette re-création du passé avec une étonnante économie de moyens : des lieux, des voix, des visages. Le grand art de Claude Lanzmann est de faire parler les lieux, de les ressusciter à travers les voix, et, par-delà les mots, d'exprimer l'indicible par des visages. C'est une composition musicale qu'évoque la subtile construction de Shoah avec ses moments où culmine l'horreur, ses paisibles paysages, ses lamentos, ses plages neutres. Et l'ensemble est rythmé par le fracas presque insoutenable des trains qui roulent vers les camps. La construction de Claude Lanzmann n'obéit pas à un ordre chronologique, je dirais — si on peut employer ce mot à propos d'un tel sujet — que c'est une construction poétique. Jamais je n'aurais imaginé une pareille alliance de l'horreur et de la beauté. Certes, l'une ne sert pas à masquer l'autre, il ne s'agit pas d'esthétisme : au contraire, elle la met en lumière avec tant d'invention et de rigueur que nous avons conscience de contempler une grande oeuvre. Un pur chef-d'oeuvre." SIMONE DE BEAUVOIR

06/1985

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Histoire internationale

Retour d'une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine

Pour beaucoup, la cause est entendue. La Russie d'aujourd'hui est d'abord celle de Vladimir Poutine. Comme si un dirigeant, aussi puissant et inquiétant soit-il, pouvait résumer tout un peuple, tout un pays, dont on ignore le plus souvent la diversité. Géographe spécialiste du Caucase, de la Russie et des Etats post-soviétiques, Jean Radvanyi vient de passer quatre années à Moscou (2008-2012). Loin du monolithisme que l'on prête souvent à ce pays, il y a découvert une presse, une vie culturelle et politique, une société qui se sont avérées en pleine ébullition, jusqu'aux grandes manifestations de l'hiver 2011-2012. De ses nombreux voyages, de Kaliningrad à Vladivostok, et de multiples rencontres, est né ce carnet d'impressions, textes saisis sur le vil, à peine remaniées depuis, afin de laisser intacte cette subjectivité curieuse qui l'a guidé dans cette plongée au sein de la réalité russe. Ce livre ne se fixe aucune mission définitive, sinon celle de tenter de modifier une image négative profondément enracinée actuellement dans les médias et l'opinion française ? Au-delà des relations officielles - elles-mêmes changeantes - au cours des trois derniers siècles, l'image de la Russie aura balancé constamment entre une critique parfois violente, dans le sillage de Custine, pendant la guerre de Crimée, jusqu'aujourd'hui sous Vladimir Poutine, et au contraire des périodes d'engouement partagées par tout ou partie de la population, au début du XXe siècle avec la mode des célèbres emprunts, puis des ballets russes, après la victoire commune en 1945. Espérons donc, simplement, que ces impressions russes donneront au lecteur l'envie de découvrir les facettes multiples d'un pays soumis en si peu de temps à un immense chamboulement, passionnant dans sa diversité et ses paradoxes.

03/2013