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Jacquy Joguet

Extraits

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Sciences historiques

Le roman conjugal. Chroniques de la vie familiale à l'époque de la révolution et de l'empire

A l'époque révolutionnaire, la famille est souvent présentée comme l'unité élémentaire de la Nation et le creuset de la citoyenneté. La Révolution et l'Empire en ont fait le jouet de lois tour à tour progressistes et réactionnaires, instaurant par exemple le divorce tout en négligeant de supprimer l'autorité maritale. Sous l'empire de ces lois, des couples ont vécu. Dans une société qui connut, en l'espace d'une génération, des bouleversements sans précédent, des femmes et des hommes se sont mariés, ont découvert l'intimité de la vie conjugale, la force des désirs et des sentiments ; ces époux ont partagé un quotidien fait de tranquillité et de banalité mais aussi, en ces temps troublés, d'extraordinaires menaces, craintes et souffrances. Bien des épouses ont appris, en l'absence des hommes, à endosser de nouvelles responsabilités ; et les époux, à connaître leur femme sous un nouveau jour. Des pères et des mères ont choisi d'éduquer leurs enfants selon Rousseau, tout en cédant à la mode du mérite et de la concurrence. Tous ont dû apprendre le nouveau catéchisme des droits et devoirs conjugaux, mais tous n'en ont pas fait une religion. Parmi ces couples de l'époque révolutionnaire, deux d'entre eux nous ont laissé une correspondance exceptionnelle. Le premier, lyonnais, est celui d'Antoine Morand de Jouffrey et Magdeleine Guilloud, mariés en 1785. Le second, parisien, est celui de Pierre Vitet et Amélie Arnaud-Tizon, mariés en 1801. A partir des 1 500 lettres que forment leurs échanges épistolaires, Anne Verjus et Denise Davidson retracent les étapes, les aléas et les normes de ces vies conjugales dont on ignorait, pour cette période si peu banale, à peu près tout.

03/2011

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Psychologie, psychanalyse

Protéger l'enfant face au pervers narcissique

Par nature empathiques, les enfants absorbent les émotions ambiantes et leurs somatisations trouvent souvent leur origine dans l'environnement familial. Il existe une configuration parentale particulièrement incompatible avec leur évolution saine la perversion narcissique. Dans cet ouvrage, Yvonne Poncet-Bonissol s'intéresse à cette victime collatérale qu'est l'enfant et aux moyens de le préserver. Il convient avant toute chose de revenir sur l'identification de cette pathologie relationnelle qui touche indifféremment les femmes et les hommes et prend justement racine dans leur propre enfance. L'analyse des nombreux profils possibles permet de dresser un portrait-robot de l'être pervers caractérisé par sa personnalité en trompe-l'oeil. Considérant la famille comme son propre jouet, il n'hésite pas à user d'insidieux stratagèmes pour entretenir à des fins personnelles une dépendance affective. Tel se définit l'enfer familial dans lequel se retrouve projeté l'enfant. L'auteure insiste sur la différence des situations, que la perversion s'incarne chez son père ou sa mère. Les solutions préconisées sont également fonction de son àge. Le principal péril qui le guette, qu'il exprime sa colère ou au contraire qu'il ait tendance à la suradaptation, réside dans la reproduction de cette perversion. L'ouvrage se clôt sur la perspective d'une sortie de crise, qu'il s'agisse de gérer et/ou quitter le conjoint nocif. En annexe, un supplément juridique rédigé par des avocats au barreau de Paris s'avère très utile à l'accompagnement des démarches pratiques. Conçu comme une main tendue aux personnes qui se sont malheureusement unies pour le pire, ce livre permettra d'enrayer un engrenage qui porte aussi préjudice au fruit innocent de leur union déséquilibrée.

11/2019

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Histoire d'entreprises

La saga Lego. La petite brique qui a conquis le monde

" Notre idée a été de créer un jouet qui prépare l'enfant à la vie en faisant appel à l'imagination de l'enfant et en développant l'esprit créatif et la joie de réussir, qui sont les forces motrices de chaque être humain. " Des centaines de millions de personnes dans le monde ont joué avec ces petites briques depuis leur création, en 1952, par un charpentier danois : Ole Kirk Christiansen. Dans cette saga riche de nombreux documents d'époque, vous découvrirez l'histoire du créateur de LEGO et de sa famille et l'évolution de ce groupe emblématique, de la fabrication de simples jouets en bois à la petite brique qui forgea leur succès. Très novateurs dans leur approche du jeu, les Christiansen ont été parmi les premiers à comprendre son importance pour les enfants. Le jeu leur est indispensable pour apprendre, se construire et développer leurs compétences créatives. C'est aussi l'histoire d'une entreprise qui a su pivoter vite et à de nombreuses reprises. En faisant le pari avant les autres, de choisir un matériau solide et inusable, sans craindre que cela ne freine les ventes - alors que les jouets en bois étaient très en vogue à l'époque -, en étant la première à se lancer dans la mondialisation : chaque pays devant s'approprier les LEGO ; en développant tout un univers autour du LEGO, grâce aux parcs d'attraction Legoland ; en sachant rebondir alors que LEGO était dans la tourmente, grâce aux licences, notamment ; en réussissant enfin à s'adapter à la nouvelle appétence des enfants pour le digital, grâce à LEGO Mario. Visionnaires, les différents membres de cette famille ont réussi à garder le cap et à faire de LEGO, la "marque la plus puissante au monde" .

10/2023

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BD tout public

La survie de l'espèce

Si l’on en croit Paul Jorion, l’économie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux mains des seuls économistes ! Preuve en est faite avec La Survie de l’espèce, un essai dessiné percutant, drôle, et pas complètement désespéré, mis en images par Grégory Maklès, connu jusqu’ici pour ses bandes dessinées de fantasy humoristique. En une succession de courts chapitre et d’analyses aussi pointues sur le fond, que délirantes dans la présentation, pimentées d’un brin de souvenirs personnels et d’un zeste d’actualité, Jorion brosse au vitriol un portrait érudit et rigolo de l’idéologie politique et de l’organisation de l’humanité actuelles, qui s’acheminent vers leur extinction naturelle, et il propose quelques idées pour l’éviter. Jouant des symboles connus de tous, Maklès vulgarise les écrits de Jorion, avec la volonté de faire sourire plutôt que de se laisser abattre. Cela commence avec le procès de monsieur x, trader et mercenaire zélé de la banque d'investissement Gloldman Sax, accusé d'avoir créé un produit financier à partir des créances les plus pourries du marché, qu'il a revendu sciemment à ses clients avant de parier sur l'effondrement de cette "camelote". Pourquoi ? Parce que ces clients étaient faibles, et que le système dit M.A.F. (Mort Aux Faibles) ! Bien sûr, cela nous rappelle quelque chose… Comment a-t-on bien pu en arriver là ? C’est le postulat de départ des auteurs : comprendre. Alors, avec trois symboles simples (le Salarié, un petit jouet en plastique, le Patron, un général d'armée, et le Capital, un financier à haut de forme et gros cigare), Jorion et Maklès expliquent pourquoi et comment. Cyniquement, ironiquement et avec beaucoup d'humour (noir), ils décortiquent l'invention du travail, le partage des richesses, le management, la Bourse ou encore l'ultra libéralisme.

11/2012

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Littérature étrangère

Un monde à découvert

Le monde de Fritz Brubaker a tout pour faire envie : une femme ravissante, brillante avocate d'affaires ; deux enfants adorés à défaut d'être adorables ; une grande maison dans une banlieue huppée de Boston ; une résidence secondaire sur l'île de Nantucket, et un bon job chez Playtime, le géant du jouet, qui lui laisse suffisamment de temps et de disponibilité d'esprit pour s'adonner à ses passions : skier, faire de la voile, et rêvasser. Car Fritz est d'un naturel sceptique, peu ambitieux et doté d'un humour décalé. Il est, à bien des égards, un étranger dans ce rêve américain. Aussi garde-t-il son calme lorsque Playtime est pris dans une tempête boursière : un initié, très au fait de certaines pratiques comptables peu orthodoxes du groupe, a déclenché sans le vouloir une cascade de ventes à découvert sur le titre. Les hyènes et les vautours du monde des affaires tournent autour de Playtime, attirés par la perspective d'un juteux dépôt de bilan. Le FBI, lui, enquête et remonte la piste jusqu'à... Fritz Brubaker. Lequel oppose à tous son imperturbable sourire et s'accuse de tous les maux. En particulier celui de s'être laissé couler dans ce moule absurde où une famille n'est plus unie par les moments qu'elle passe ensemble ou les valeurs qu'elle partage, mais par l'obsession de la réussite et le besoin d'en étaler les signes extérieurs. Est-il coupable ? Ou est-ce le système qui est criminel ? Car pendant que certains perdent leur emploi, avocats, liquidateurs et spéculateurs de tout poil se repaissent du cadavre de Playtime... Féroce et hilarante comédie de mœurs sur une Amérique malade de son matérialisme, Un monde à découvert raconte la faillite d'une famille, d'une grande entreprise, et d'un système de valeurs.

06/2005

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Décoration

Jouets de toujours

Les jouets des enfants d'autrefois n'ont pas tous disparu : depuis l'Antiquité, poupées, figurines, " petits ménages ", panoplies et jeux d'adresse ont été source de plaisirs et de découvertes pour des générations de bambins. D'autres n'existent plus et leur nom même ne nous dit plus grand-chose, comme le cheval-bâton, les moulinets à vent et autres sabots - des toupies que l'on lançait avec un fouet -, mais ils enchanteraient certainement nos enfants, comme l'ont compris les fabricants d'aujourd'hui qui continuent à s'en inspirer. Ce sont ces jouets " traditionnels " que ce livre invite à redécouvrir et, au-delà, le regard que parents et éducateurs portaient à ces objets qui furent longtemps considérés comme frivoles. Les pédagogues de la Renaissance n'imaginaient pas encore que l'enfant puisse s'épanouir grâce à ses jouets : cette idée n'est apparue qu'après un long débat sur leur utilité dans la pédagogie. Ce sont les peintres des Lumières, Chardin et Greuze en particulier, qui les premiers ont su restituer les mystérieuses relations que l'enfant entretient avec ses " joujoux " et ont amené les adultes à porter attention à son univers ludique. L'histoire des jouets est donc intimement liée à la perception de l'enfance par la société, mais elle est aussi inséparable de l'histoire du commerce et des techniques. Des petits colporteurs, qui depuis le Moyen Age vantaient leurs " merveilles " dans les foires, jusqu'aux innombrables ateliers qui peu à peu se sont spécialisés dans la fabrication et aux grandes boutiques parisiennes, cet ouvrage explique comment s'est formé un véritable " marché du jouet " dont ont su profiter les merciers des siècles passés.

12/2001

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Musique, danse

Sexe, drogues et rock'n'roll

La vie de Fabienne Shine est un condensé de cet esprit nouveau qui anime les filles à l'orée des seventies, celles qui vont vraiment vivre la révolution contre-culturelle, avec leur corollaire de sexe, de drogues et de voyages. Après des histoires d'amour avec Jean-Pierre Léaud et Charles Aznavour (il a 44 ans, elle 17), elle est tin peu mannequin, comédienne, aventurière, fréquente Salvador Dali, tourne avec Vadim et Fellini, forme un trio sensuel avec Klaus Kinski et une jolie vietnamienne puis devient le jouet sensuel d'un monument de la littérature, Alberto Moravia. Tout au long de cet étonnant parcours de femme libre, l'héroïne croise la route et le destin des plus grandes stars de son époque, elle est amie avec Bob Marley, les Rolling Stones, Nico, Patti Smith, amante de Rick Wright des Pink Floyd, de Johnny Thunders des New York Doits, et devient la compagne officielle de Jimmy Page de Led Zeppelin, pendant leur tournée américaine de 1975. Avec deux futurs membres de Téléphone, elle monte un groupe de rock à Paris, Shakin' Street, qui tutoie la gloire aux tISA, puis elle épouse une rock star underground qui la force à témoigner a de sa déchéance opiacée. s Sur trois continents, entre utopies et quotidien marqué par les stupéfiants et l'instinct de survie, c'est une trajectoire unique de . bohémienne électrique, de muse devenue créatrice. I)e la Coupole au Chelsea Hotel, du Gendarme de St Tropez aux tournées de Led Zeppelin, de Rome à New York, San Francisco ou Bombay, Sexe, Drogues et Rock'n'roll : c'est un bon résumé de cette vie échevelée, dans un roman du réel qui prend des allures de conte épique.

03/2014

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Photographie

The Map & The Territory (German edition)

Au cours des années 1970 et 1980, Luigi Ghirri a poursuivi son projet extraordinaire, ouvert et mercuriel, empreint d'empathie pour les espaces quotidiens changeants de son époque. Au cours de sa courte carrière, Ghirri produira un vaste corpus de photographies sans parallèle dans l'Europe de son temps et de nombreux écrits qui auront un impact indélébile sur l'histoire de la photographie. Ce livre volumineux, compilé par le célèbre conservateur britannique James Lingwood, accompagne une exposition itinérante dans trois grands musées à travers l'Europe et se concentre sur la première décennie du travail de Ghirri, définie par son exposition de 1979 à Parme. Vera Fotografia a été regroupée en quatorze séquences narratives différentes, chacune étant représentée dans ce volume : Fotografie del periodo iniziale (1970), Kodachrome (1970-78), Colazione sull'erba (1972-74), Catalogo (1970-79) , Km 0, 250 (1973), Diaframma 11, 1/125, luce naturale (1970-79), Atlante, (1973), Italia Ailati (1971-79), Il paese del balocchi (1972-79), Vedute (1970- 79), Infinito (1974), In Scala (1976-79), Still Life (1975-79). Le projet se concentre sur le projet tranquillement contraignant de Ghirri de créer un nouveau type de géographie, situé dans sa fascination pour les représentations du monde, sous la forme de reproductions, d'images, d'affiches, de modèles et de cartes. La médiation de l'expérience à travers des images dans une Italie entre l'ancien et le nouveau a été, pour Ghirri, un terrain inépuisable à explorer - "une grande aventure dans le monde de la pensée et de la recherche, un merveilleux jouet magique qui parvient miraculeusement à combiner notre adulte la conscience et le monde des contes de fées des enfants... un voyage sans fin à travers petits et grands, à travers les variations et le royaume des illusions et des apparences, un lieu spéculaire labyrinthique de multitudes et de simulation. "

05/2018

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Littérature étrangère

Histoire d'un vaurien

Histoires d'un vaurien de Rio de Janeiro est un des chefs-d'oeuvre de la littérature brésilienne. Ecrit et publié en feuilletons dans un journal de Rio de Janeiro en 1952-1953, il est devenu un de ces ouvrages inspirateurs et sans lequel bien des écrivains et personnalités n'auraient pas été possibles ou connues : Machado de Assis, Lima Barreto, Carmen Miranda, Chico Buarque, etc. sont tous disciples de Manuel Antônio de Almeida. Leonardo, le protagoniste de cette Histoire d'un vaurien de Rio de Janeiro, n'a rien de commun avec les héros romantiques de son époque. Il serait né " d'un écrasement de pied et d'un pincement " lors d'un flirt en haute mer ; très tôt il choisi l'oisiveté comme seul mode de vie, créant ainsi le premier personnage si brésilien du malandro : sorte de héros mixte entre Oblomov et un malandrin, roi du hamac, de l'inconvenance, mal élevé, malgré lui... " L'enfant avait un penchant à l'effronterie, et l'indulgence de son parrain aidant, cela en fit un petit impertinent accompli. " On suit ainsi les frasques et péripéties de la vie de Leonardo dans le Rio du début du xixe siècle, résidence du roi, ville métissée, non sans rire et en nous attachant à ce personnage finalement faible, neutre et jouet des uns et des autres. Dans une telle ambiance, cette Histoire avec le ton désinvolte du récit, la saveur piquante des conversations cueillies sur le vif et une foule de personnages robustes et vulgaires pataugeant joyeusement dans la plus tangible des réalités, peuvent sembler le produit d'un autre siècle, d'un autre monde. Un livre pour tous à lire dans son hamac...

03/2017

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Autres éditeurs (K à O)

Bon voyage, les lapins!

Un défi ludique pour les explorateurs à partir de 4 ans ! Après Bienvenue, Castor ! , l'architecte et illustrateur Magnus Weightman embarque à nouveau le lecteur dans un immense cherche-et-trouve au fil de l'eau : Coin-Coin, le jouet préféré de Lapinette, est emporté par le courant. Vite, les Lapins se lancent à sa poursuite ! A bord de leur bateau, ils descendent le fleuve, depuis sa source dans les montagnes jusqu'à l'océan. Le jeune lecteur s'amusera à retrouver le petit canard dans de grandes illustrations fourmillant de détails. Mais il y a beaucoup plus à découvrir sur et autour de l'eau : il ne résistera pas à l'envie de rouvrir le livre pour suivre les aventures des animaux croisés en chemin, douze histoires sans paroles tout aussi attractives. Pourquoi les Cochons sont-ils si pressés ? Qu'est-ce que Miss Brebis attrape avec sa canne à pêche ? Comment Souris et Belette construisent-elles leur radeau ? ... Un voyage fluvial ludique pour découvrir les différentes formes que prend le cours d'eau et traverser des paysages variés (le glacier où il prend sa source, la cascade, les méandres dans la vallée, la zone industrielle, le port à l'embouchure du fleuve...). Magnus Weightman est passionné par le dessin depuis son enfance, c'est la raison pour laquelle il a choisi d'être architecte et urbaniste. Lorsqu'il est devenu père, l'envie de réunir son amour du dessin, de l'architecture, de la nature et des voyages a donné naissance à son premier album Bienvenue, Castor ! . Un succès international qui l'a encouragé à continuer dans cette voie et composer Bon voyage, les lapins ! . D'origine anglaise et norvégienne, il vit aujourd'hui aux Pays-Bas.

03/2023

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Romans historiques

Joujou

Vous êtes en Russie polonaise, à l’hiver 1741. Tombée dans la misère à la suite du suicide de son mari, une mère de famille vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet vivant. A neuf ans, Joseph mesure cinquante centimètres, mais il ne ressemble en rien aux nains difformes connus jusqu’alors. Il est parfaitement proportionné, blond, les yeux bleus, les traits fins. Ravissant. C’est une "réduction humaine", un lilliputien. Doué d’une intelligence exceptionnelle. Un prodigieux caprice de la nature. Un monstre parfait. A l’époque où il naît, son espérance de vie est de vingt ans, et le sort qui l’attend au mieux celui d’un animal de compagnie, au pire celui d’une bête de foire. "Joujou" va vivre centenaire, être reçu dans toutes les cours d’Europe, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, rouler dans la boue, exciter la convoitise des savants, devenir une légende. A cheval entre les fastes, l’Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, il sillonne l’Europe en fête, en deuil, à feu et à sang. Il perd son pucelage entre les cuisses d’une actrice qui fait de lui la risée de Varsovie. Il épouse malgré elle une Française ravissante qui le comble et le crucifie. Il se console dans les bras d’une courtisane qu’il quitte sans avoir compris qu’elle l’aimait. Le hasard et la passion lui donnent trois filles. Toutes trois de taille normale. Il est contraint de vendre la première comme lui-même a été vendu. La deuxième n’est pas de lui, mais il donnerait sa vie pour elle. Il n’apprend l’existence de la troisième qu’à quatre-vingt dix-huit ans. Ces trois femmes se retrouvent à Durham, près de Londres, pour un enterrement. La première est allemande, la seconde française, la troisième anglaise. Aucune ne sait ce qui la lie au défunt qu’on vient d’inhumer dans un cercueil d’enfant à l’entrée de la cathédrale.

10/2014

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Jeux et pédagogie

Aménager les espaces de jeu des tout-petits ? Attachement, Exploration, Imitation

Dans l'aménagement des espaces de jeu pour les très jeunes enfants, les professionnels savent proposer des jeux et des jouets adaptés à leur âge pour répondre à leurs besoins de motricité, de manipulation, d'exploration, de langage, de créativité... Ils souhaitent que les enfants jouent "bien" : que chacun trouve quelque chose qui le passionne durablement, en jouant seul ou en interaction amicale avec les autres enfants ou avec l'adulte. Mais parfois, les enfants ne jouent "pas bien" : il y a des pleurs, des enfants qui ne jouent pas, des moments d'excitation, des conflits entre enfants, de nombreux rappels à l'ordre de la part des adultes... La plupart du temps, on attribue l'origine de ces comportements aux enfants eux-mêmes : ils sont fatigués, ils n'obéissent pas, ils ne sont pas calmes, ne se concentrent pas, sont agressifs, etc. Or tout ne vient pas des enfants dans le déclenchement de ces comportements... . Ils peuvent aussi être provoqués par différents paramètres de l'aménagement de l'espace de jeu. Le comprendre, c'est se donner les moyens de rééquilibrer plus efficacement les moments difficiles de la journée C'est ce qu'ont montré des recherches novatrices : les unes avaient comme objectif de comprendre comment se développent les premières interactions entre enfants dans la période préverbale, les autres, dans le domaine des neurosciences permettent de mieux comprendre comment fonctionne le cerveau des très jeunes enfants pendant qu'ils explorent leur environnement. Ces deux apports, et leur application dans des observations de professionnels, permettent de prendre conscience qu'au-delà de la qualité de chaque jouet proposé, il faut prendre en compte des besoins cognitifs et affectifs plus généraux, qui sous-tendent l'investissement des enfants dans le jeu et dans les interactions amicales Les pistes de réflexion qu'elles donnent pour améliorer la conception des espaces de jeu peuvent s'appliquer aussi bien à tous les espaces d'accueil collectif qu'aux domiciles des assistantes maternelles.

02/2021

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Littérature française

Histoire d'un casse-noisette. Une nouvelle d'Alexandre Dumas

Résumé Le soir de Noël, Marie trouve parmi les jouets un casse-noisette en forme de bonhomme. Jaloux, son frère Fritz brise les dents du jouet. La nuit venue, la fillette refuse de se coucher sans avoir installé au mieux son casse-noisette dans l'armoire quand, à minuit, des bruits se font entendre. Marie découvre avec terreur son parrain Drosselmayer assis sur l'horloge et voit des milliers de souris commandées par un roi à sept têtes. Tandis que les rongeurs se rangent en ordre de bataille, les jouets descendent de l'armoire et choisissent Casse-noisette pour général. La joute s'engage mais très vite les souris menacent Casse-noisette. Furieuse, Marie jette son soulier sur les assaillants et sauve son ami avant de tomber évanouie. Le lendemain, Marie raconte l'aventure à ses parents incrédules. Quand arrive Drosselamyer, elle lui reproche de ne pas avoir secouru Casse-noisette. En guise d'explication, il lui raconte comment son neveu, Nathaniel Drosselmayer, fut transformé en casse-noisette par Dame Souriçonne, la mère du Roi des souris. Pour retrouver forme humaine, il doit diriger un combat au cours duquel il lui faut tuer le Roi des souris à sept têtes, puis il doit se faire aimer d'une jolie dame. Plusieurs nuits plus tard, Casse-noisette supplie la fillette de lui donner une épée. Le lendemain, le Roi des souris est tué en combat régulier au grand bonheur de Marie qui accompagne Casse-noisette dans le royaume des poupées. A son réveil, Marie montre à ses parents les sept petites couronnes du Roi des souris. Devant leur scepticisme, la fillette éclate en sanglots, affirme qu'elle aime véritablement Casse-noisette et tombe évanouie. Quand elle rouvre les yeux, elle voit son parrain et Nathaniel qui viennent d'entrer. Les enfants sont laissés seuls et le garçon demande à Marie de l'épouser. La fillette accepte et devient souveraine du royaume des poupées.

02/2023

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Poésie

Suivre le chemin

Mon chemin est une forêt universelle, elle est peut-être imaginaire, mais je la connais, là où je voyage et découvre la Nature (de l'Homme). Ce fut un jour comme celui-ci où je vis les ténèbres s'effondrer. Un miracle. Aussi, j'ai présenté mes condoléances à tous les êtres de la nuit pour en conserver le souvenir et ne pas oublier leurs regards sur, (ce qu'ils appellent) l'être, ainsi devenir moins vulnérable devant les êtres ténébreux. J'ai choisi de chercher une plage d'amour. Sur cette plage existe tout de même des dangers l'Homme peut devenir la victime d'une chevelure, de femme ou de sirène. Mais ce danger et c'est là ce qui en fait la beauté peut devenir un rêve «océane». Sur cette plage fusent de toutes parts des pensés furtives, voire joyeuses. Rimbaud ne percevait pas la beauté comme les non-initiés, pour lui la beauté c'est d'abord un jouet, peut-être parce qu'il y avait à la fois le ciel et la mer et donc toute liberté. En tout cas il la bien perçut, moi j'ai rencontré un ami il s'appelait Martial avec lui j'ai joué avec le sable et la mer, mais sans chercher à démêler la beauté de la laideur. Rimbaud lui cherchait la beauté pour l'asseoir sur ses genoux et l'injurier. Celui qui n'est pas poète joue aussi, sans chercher le beau du laid, le bien du mal, juste de l'eau d'enfant, la rose du premier matin. Il y avait également ceux d'Ecléve, qui écumaient de rire dans l'eau d'enfant, et pouvaient voir la rose du premier matin. C'était un hasard, un choix, peut-être même un dessein pour adoucir l'horizon de nuit. Il y a effectivement une présence douce, faite comme nous de sang d'oxygène et d'hydrogène. Mais surtout il y avait ce corps lumineux, que j'attendais, sur le chemin des pierres, où je suis allée pour toi. Ce corps lumineux qui interpelle, fascine et interroge, finalement faut-il suivre le chemin ? Faut-il être ou ne pas être ?

08/2014

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Economie

L'idée de justice

Imaginons trois enfants et une flûte. Anne affirme que la flûte lui revient parce qu'elle est la seule qui sache en jouer; Bob parce qu'il est pauvre au point de n'avoir aucun jouet; Carla parce qu'elle a passé des mois à la fabriquer. Comment trancher entre ces trois revendications, toutes aussi légitimes? Les partisans des théories aujourd'hui dominantes - utilitarisme, égalitarisme, école libertarienne - plaideront chacun pour une option différente, selon la valeur qu'ils attachent à la recherche de l'épanouissement humain, à l'élimination de la pauvreté ou au droit de jouir des fruits de son travail. Mais, souligne Amartya Sen, aucune institution, aucune procédure ne nous aidera à résoudre ce différend d'une manière qui serait universellement acceptée comme juste. C'est pourquoi Sen s'écarte aujourd'hui - résolument et définitivement- des théories de la justice qui veulent définir les règles et les principes qui gouvernent des institutions justes dans un monde idéal. C'est la tradition de Hobbes, Rousseau, Locke et Kant, et, à notre époque, du principal penseur de la philosophie politique, John Rawls. Sen s'inscrit dans une autre tradition des Lumières, portée par Smith, Condorcet, Bentham, Wollstonecraft, Marx et Mill: celle qui compare différentes situations sociales pour combattre les injustices réelles. La démocratie, en tant que "gouvernement par la discussion", joue dans cette lutte un rôle clé. Car c'est à partir de l'exercice de la raison publique qu'on peut choisir entre les diverses conceptions du juste, selon les priorités du moment et les facultés de chacun. Ce pluralisme raisonné est un engagement politique: le moyen par lequel Sen veut combattre les inégalités de pouvoir comme les inégalités de revenu, en deçà de l'idéal mais au-delà de la nation, vers la justice réelle globale. Il importe d'accroître les revenus, mais aussi de renforcer le pouvoir des individus de choisir, de mener la vie à laquelle ils aspirent. C'est ainsi qu'une personne devient concrètement libre. L'Idée de justice représente l'aboutissement de cinq décennies de travail et de réflexion, mais aussi d'engagement dans les affaires du monde. Sen, l'un des plus grands penseurs de notre temps, va dans ce livre plus loin que jamais.

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Littérature française

P'tit bonhomme. Tome I

P'tit-Bonhomme est un roman de Jules Verne, paru en 1893. L'action du roman se déroule en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin de condition misérable. Cette oeuvre semble avoir été inspirée par les oeuvres de Dickens. Rédigé entre 1888 et 1892, le roman est achevé en 1892, mais il ne commence à être publié dans le Magasin d'éducation et de récréation qu'à partir du 1er janvier 1893 jusqu'au 15 décembre de cette même année. Il sort ensuite en volume, comprenant deux parties (Premiers pas et Dernières étapes), publiées respectivement les 20 octobre et 20 novembre 1893 chez Hetzel fils. 1875, en Irlande. P'tit Bonhomme, enfant abandonné comme il y en a tant à cette époque, est d'abord exploité par un montreur de marionnettes. Des gens compatissants le placent ensuite dans une école pour déshérités où il se trouve à peine mieux loti ; il survit grâce à Grip, un adolescent qui l'a pris sous sa protection. Un incendie ayant détruit l'école, une jeune comédienne extravagante le recueille, mais, après l'avoir choyé, s'en débarrasse brusquement. Emue par la détresse du bambin, une famille de braves agriculteurs - les Mac Carthy - l'adopte ; il passe quatre années heureuses en leur compagnie. Puis il se voit séparé d'eux après l'éviction brutale qui les frappe, pour défaut de paiement de leur fermage. Prenant de plus en plus d'assurance à mesure qu'il grandit, P'tit Bonhomme rêve de devenir un jour un négociant important. Après un bref séjour auprès d'un jeune comte arrogant, il crée un minuscule commerce ambulant avec l'aide de Bob, un petit vagabond qu'il a sauvé de la noyade. Les deux enfants mettent trois mois pour atteindre Dublin, nantis d'un pécule qui leur permet de louer un local dans un quartier populaire. Ils y installent un bazar, surtout spécialisé dans le jouet, et commencent à drainer une clientèle assidue. Conseillé par son propriétaire, P'tit Bonhomme développe prudemment mais astucieusement son affaire, allant jusqu'à racheter la cargaison d'un navire, ce qui lui permet d'adjoindre un rayon d'épicerie à son magasin.

01/2023

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Littérature française

P'tit bonhomme. Tome II

P'tit-Bonhomme est un roman de Jules Verne, paru en 1893. L'action du roman se déroule en Irlande. P'tit-Bonhomme est un orphelin de condition misérable. Cette oeuvre semble avoir été inspirée par les oeuvres de Dickens. Rédigé entre 1888 et 1892, le roman est achevé en 1892, mais il ne commence à être publié dans le Magasin d'éducation et de récréation qu'à partir du 1er janvier 1893 jusqu'au 15 décembre de cette même année. Il sort ensuite en volume, comprenant deux parties (Premiers pas et Dernières étapes), publiées respectivement les 20 octobre et 20 novembre 1893 chez Hetzel fils. 1875, en Irlande. P'tit Bonhomme, enfant abandonné comme il y en a tant à cette époque, est d'abord exploité par un montreur de marionnettes. Des gens compatissants le placent ensuite dans une école pour déshérités où il se trouve à peine mieux loti ; il survit grâce à Grip, un adolescent qui l'a pris sous sa protection. Un incendie ayant détruit l'école, une jeune comédienne extravagante le recueille, mais, après l'avoir choyé, s'en débarrasse brusquement. Emue par la détresse du bambin, une famille de braves agriculteurs - les Mac Carthy - l'adopte ; il passe quatre années heureuses en leur compagnie. Puis il se voit séparé d'eux après l'éviction brutale qui les frappe, pour défaut de paiement de leur fermage. Prenant de plus en plus d'assurance à mesure qu'il grandit, P'tit Bonhomme rêve de devenir un jour un négociant important. Après un bref séjour auprès d'un jeune comte arrogant, il crée un minuscule commerce ambulant avec l'aide de Bob, un petit vagabond qu'il a sauvé de la noyade. Les deux enfants mettent trois mois pour atteindre Dublin, nantis d'un pécule qui leur permet de louer un local dans un quartier populaire. Ils y installent un bazar, surtout spécialisé dans le jouet, et commencent à drainer une clientèle assidue. Conseillé par son propriétaire, P'tit Bonhomme développe prudemment mais astucieusement son affaire, allant jusqu'à racheter la cargaison d'un navire, ce qui lui permet d'adjoindre un rayon d'épicerie à son magasin.

01/2023

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Poésie

Ceux que l'on oublie difficilement. Précédé de Fumées

Le soir du 23 juin 1908 Takuboku entre dans une période de création exceptionnelle : "La nuit dernière, écrit-il dans son journal, j'ai commencé d'écrire des tankas avant d'aller me coucher. Mon enthousiasme s'est accru d'heure en heure et j'ai écrit toute la nuit. A l'aube j'ai été me promener dans le cimetière du temple d'Honmyoji, ce qui m'a beaucoup rafraîchi. Mon enthousiasme a continué, et j ai composé plus de 120 tankas depuis hier soir jusqu à 11 h ce matin." Le lendemain il note encore : "Dans ma tête tout est tanka. Tout ce que je vois et tout ce que j'entends devient tanka. Aujourd'hui j'ai composé 141 tankas jusqu'à 2 h du matin. Quarante d'entre eux concernent mes parents. En les écrivant, j'étais en larmes." Beaucoup des tankas écrits durant ces moments seront repris dans les deux ensembles ici publiés, parus à l'automne 1910, notamment : "Je murmure mon nom / comment revenir aux larmes / de mes quatorze ans." Trois mois plus tard, le 9 janvier 1911, Takuboku écrit à l'un de ses anciens camarades de collège, Fukashi Segawa : "Cela ne me gêne pas si pendant des jours ou des mois je n'ai pas envie d'écrire des tankas. Cela me laisse indifférent. Mais, parce que je suis obligé de mener une vie quotidienne insatisfaisante, il devient souvent impératif de chercher la preuve de mon existence en devenant conscient de mon moi à chaque instant. C'est à ces moments-là que j'écris des tankas. Je me console un peu moi-même en changeant le moi en mots et en les lisant. [...] Tu vois, même si j'écris maintenant des tankas, je souhaite devenir un homme qui n'a pas besoin d'en écrire." Le 4 février suivant, il est admis à l'hôpital universitaire de Tokyo pour une péritonite chronique liée à la tuberculose qui l'emportera. Durant les douze mois qu'il lui reste à vivre, il écrit le Jouet triste. "J'écris des tankas, avait-il noté, parce que j'aime la vie. J'écris des tankas parce que je m'aime plus que toute chose. Certes le tanka mourra. Je ne veux pas faire de la théorie, il s'effondrera de l'intérieur. Mais il ne mourra pas d'ici longtemps encore."

11/2017

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Littérature française

Le Lion

Au terme d'un long voyage en Afrique Orientale, l'auteur s'arrête dans un Parc Royal du Kenya où les animaux vivent en liberté et sécurité absolues sous la protection de quelques hommes. Le directeur du Parc est John Bullit, géant roux, grand chasseur repenti. Cette visite, qui devait durer 48 heures, se prolonge, car l'auteur se trouve pris dès son arrivée dans un drame étrange où s'affrontent les Blancs, les Noirs et une bête royale. Les personnages de ce drame sont Bullit lui-même, sa femme Sybil, leur fille de dix ans Patricia, un jeune guerrier Masaï, beau comme un demi-dieu : Oriounga, et le vieux pisteur borgne Kihoro. Le héros est le lion King. Patricia aime passionnément le lion qu'elle a recueilli et élevé lorsqu'il n'était qu'un nouveau-né aveugle et sans force. Et King lui a rendu cette tendresse comme l'eût fait un être humain. Mais quand le fauve est devenu le plus grand lion du Parc, il inspire à Sybil Bullit - qui, elle, est venue d'Europe - une terreur panique. Elle obtient de son mari qu'il chasse King de la maison et le renvoie à la savane. Patricia, qui ne peut pas vivre sans le grand fauve son ami, son jouet, son amour, a obtenu en dédommagement qu'on la laisserait passer chaque jour quelques heures, dans la brousse, avec son lion. Une vie merveilleuse et terrible s'engage, se poursuit et se dessine sous les yeux de l'auteur, parmi les troupeaux de bêtes sauvages sur qui la petite fille a le pouvoir de l'habitude et de l'innocence. C'est Patricia elle-même qui, pour mener jusqu'au bout un jeu de charme et de puissance, entre le grand lion King, et Oriounga, le guerrier Masaï, va provoquer l'événement qui lui fera perdre son royaume et le paradis. Histoire vécue ou roman ? Cela importe peu. On est plongé, de la première à la dernière ligne de ce livre étrange, dans un monde où les choses les plus incroyables sont contées avec l'accent de la vérité la plus vraie. Un monde où les antilopes, les singes, les buffles, les rhinocéros et les éléphants mènent leur vie enchantée dans la brousse et les savanes qui s'étendent au pied du Kilimandjaro.

04/1958

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Histoire internationale

La vie du colonel Lawrence

"Le sujet du livre est double et double aussi son intérêt. C'est un récit de la campagne d'Arabie et une biographie du colonel Lawrence : l'un et l'autre d'une originalité qui en fait le mérite." Dans l'action de Lawrence au Proche-Orient, Liddell Hart trouve l'éclatante confirmation de sa théorie de l'approche indirecte. La rencontre entre ces deux intelligences et ces deux cultures permet de constater l'existence de deux phénomènes majeurs de la pensée stratégique : la filiation des conceptions à travers les siècles, de stratégistes en stratégistes et simultanément la polarisation de ces conceptions qui tendent à se poser comme incompatibles jusqu'à l'hostilité. Sans être dupe mais à son corps défendant, Lawrence a contribué à créer l'instabilité sur cet immense espace que nous nommons Proche- ou Moyen-Orient. Il est l'homme par qui le chaos s'est installé, durablement ravageur, vouant l'ensemble de la région à des convulsions sans fin, des insurrections permanentes, des déplacements forcés de population et d'épouvantables massacres. Cela, il ne pouvait le prévoir. Croyant, de bonne foi, satisfaire les aspirations des Arabes, il ne fut que le jouet d'un enchaînement implacable d'affrontements entre de nombreux acteurs poursuivant des buts incompatibles. Durant un siècle le chaos na fait que s'amplifier. Les guerres de Syrie et d'Irak débordent sur les frontières et provoquent l'ingérence des puissances extérieures. La lecture de Liddell Hart et de Lawrence nous fait éprouver un sentiment de familiarité avec la situation actuelle du Proche-Orient. Un siècle plus tard, si la guerre oppose des acteurs différents poursuivant des buts nouveaux, nous retrouvons les mêmes lieux et les mêmes comportements. La géographie dicte sa loi aux hommes et aux matériels : il faut traverser les mêmes fleuves, suivre les mêmes axes de communication. Il en résulte des principes assez constants de conception et de conduite des opérations. Syriens, Iraniens, Russes, djihadistes de toutes sortes, réguliers et irréguliers marchent dans les pas de Lawrence et souvent font les mêmes calculs stratégiques pour contrôler l'espace, s'emparer des points névralgiques et gagner la guerre. Mais au Proche-Orient il semble qu'il n'y ait jamais de victoire définitive. La défaite de l'Etat islamique mettra-t-elle fin à un siècle de chaos ? C'est plus que douteux.

01/2018

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Littérature française

Honoria

Honoria raconte le destin de deux femmes. L'une, notre contemporaine et narratrice, habite Londres et s'efforce d'oublier sa relation conjugale désastreuse en se plongeant, sur les conseils d'un producteur de films, dans des lectures sur la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'elle rencontre la seconde : Honoria, une princesse romaine du Vème siècle après Jésus-Christ. Un personnage légendaire pour les spécialistes de l'Antiquité tardive, dont on ne connaît la vie que par fragments, éclats. Honoria vient d'un siècle crépusculaire, qui est aussi l'avènement d'un nouveau monde : les invasions barbares et la diffusion du christianisme. Cette période de basculement demeure un mystère peu exploré, donc intrigant. Avec un humour vif et acidulé, la narratrice nous raconte les avancées de son enquête et soulève peu à peu les pans de cette face noire et dérobée de l'Histoire. Elle accède aux bribes du destin d'Honoria déposés par le temps. Cette princesse, soeur d'empereur, a été maltraitée par les chroniqueurs antiques qui la dépeignent comme une " créature diabolique, nymphomane, Messaline, fossoyeuse de l'Empire ". Il s'agit aujourd'hui d'arracher sa vie à l'oubli et de mener une contre-enquête. On s'attache à l'irrésistible Honoria, celle dont même la mère dit : " Tu es douée pour l'amour. Un homme deviendrait ton jouet. Même nos eunuques sont tous sous ton charme ! " On tombe en effet sous les charmes de cette femme rebelle, flamboyante et débauchée qui, au milieu des invasions barbares et du christianisme devenu religion d'Etat, ose tout : aimer un Affranchi, et même demander Attila en mariage ! Tandis que son monde se disloque dans la cruauté, Honoria doit prendre la fuite : l'empereur veut sa mort. Elle a transgressé l'ordre établi. Et si Honoria était la première femme moderne ? Une chose est certaine : on ne rencontre pas Honoria sans se transformer et se libérer. Des affinités se tissent entre l'auteure et son modèle, passant outre les siècles. L'une et l'autre osent se raconter, semblent se révéler en miroir. De la grandeur tragique, on passe au ton de la confidence et de l'intime. Judith Housez est une portraitiste hors pair, qui jongle avec brio entre le péplum et l'autofiction, entre l'Histoire et la comédie contemporaine, avec une écriture tout en finesse.

08/2018

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Littérature française

L'homme descend de la voiture

On connaît bien maintenant le caractère obsessionnel des narrateurs de Pierre Patrolin : qu'il s'agisse de décrire les berges des fleuves et rivières de France, ou les nuances infinies des flammes d'un feu de bois, c'est une extraordinaire richesse du vocabulaire, et un grand talent à le distribuer harmonieusement - ou à l'inverse violemment -, c'est un regard à la fois aigu et panoramique, c'est un humour ravageur mais sous-jacent qui caractérisent les composantes visibles d'une des oeuvres les plus originales de la littérature contemporaine. Avec L'Homme descend de la voiture Pierre Patrolin s'attaque cette fois, on l'aura compris, à l'automobile, dieu tout puissant de notre société pas encore sortie de l'ère de la consommation. Et il met tout son talent à décrire, décrypter, démythifier l'objet voiture tout en en montrant la vertigineuse complexité. Tout y passe, du tissu des sièges aux matières synthétiques et plastiques qui composent l'habitacle, le tableau de bord, sans oublier le moteur, les glaces, les essuie-glaces, les roues, le caoutchouc des roues, la carrosserie, etc. Les couleurs, les odeurs, leurs nuances, leurs variations, l'usure. Mais ce qui rend l'exercice exaltant au point qu'il s'efface derrière ce qu'il convoque c'est que cet amoncellement de matières et de textures est distribué dans l'action, dans des actions, et ces enthousiasmantes descriptions contribuent au développement de l'intrigue générale ainsi qu'à celle d'intrigues secondaires qui confluent vers elle. Ainsi le narrateur vient d'acheter une voiture. Il s'en émerveille, et en vient, peu à peu, à s'absenter de son travail, de chez lui, pour le simple plaisir de rouler aux alentours et d'observer le comportement de son nouveau jouet. Il le fait d'une telle manière, de plus en plus fouillée et méticuleuse, qu'une certaine inquiétude quant à son état mental s'installe chez le lecteur. Ce personnage vit avec une femme que l'on ressent aimante et aimable. Or il déniche chez lui, il en ignorait la présence, un fusil de chasse. De curieuses associations se créent entre voiture et fusil et, progressivement, le lecteur n'a plus qu'une peur... Ce nouveau roman de Pierre Patrolin est tenu et tendu par un suspense encore plus accentué que dans La Montée des cendres, suspense d'autant plus angoissant qu'il s'établit en contraste de scènes de paix domestique et d'amour conjugal, nourries là encore de descriptions qui mobilisent délicatement tous les sens, et l'on en pressent d'autant plus fortement une issue dramatique...

08/2014

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Littérature étrangère

Ada ou l'Ardeur. Chronique familiale

Le Château d'Ardis - les Ardeurs et les Arbres d'Ardis -, voilà le leitmotiv qui revient en vagues perlées dans Ada, vaste et délicieuse chronique, dont la plus grande partie a pour décor une Amérique à la clarté de rêve - car nos souvenirs d'enfance ne sont-ils pas comparables aux caravelles voguant vers la Vinelande, qu'encerclent indolemment les blancs oiseaux des rêves ? Le protagoniste, héritier de l'une de nos plus illustres et plus opulentes familles, est le Dr Van Veen, fils du baron "Démon" Veen, mémorable personnalité de Reno et de Manhattan. La fin d'une époque extraordinaire coïncide avec la non moins extraordinaire enfance de Van. Il n'est rien dans la littérature mondiale, sauf peut-être les réminiscences du comte Tolstoï, qui puisse le disputer en allégresse pure, innocence arcadienne, avec les chapitres de ce livre qui traitent d'Ardis. Dans cette fabuleuse propriété de campagne de l'oncle de Van, Daniel Veen, grand amateur d'art, un ardent amour d'enfance va naître et se développer en une série de scènes fascinantes entre Van et la jolie Ada, une gamine vraiment exceptionnelle, fille de Marina, l'épouse entichée de théâtre de Daniel. Le fait que leurs relations ne sont pas qu'un dangereux cousinage, mais présentent un aspect défendu par la loi, est suggéré dès les premières pages. Malgré les nombreuses complications de l'intrigue et de la psychologie, le récit va bon train. Avant même que nous ayons le temps de souffler et de contempler tranquillement le nouveau décor au milieu duquel le tapis magique de l'auteur nous a "versés", une autre charmante créature, Lucette Veen, sueur cadette d'Aria, s'emballe pour Van, notre noceur irrésistible. La destinée tragique de Lucette représente un des highlights de ce délicieux livre. Le reste de l'histoire de Van a pour sujet - présenté d'une manière franche et colorée - sa longue aventure amoureuse avec Ada. Leur roman est interrompu par son mariage dans l'Arizona avec un éleveur de bétail dont l'ancêtre fabuleux découvrit l'Amérique du Nord. Le mari meurt, les amants sont réunis. Ils passent leur vieillesse à voyager ensemble et à séjourner dans les nombreuses villas, chacune plus belle que l'autre, que Van a érigées un peu partout dans l'hémisphère occidental. La délicatesse du détail pittoresque n'est pas le moindre des ornements de la présente chronique : une galerie treillissée ; un plafond peint ; un joli jouet échoué parmi les myosotis d'un ruisseau ; des papillons et des orchis papilionacés en marge du roman ; un lointain voile vu d'un perron de marbre ; une daine héraldique qui tourne la tête vers nous dans le parc ancestral ; et bien des choses encore.

12/1991

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Livres 0-3 ans

Le Petit Chaperon rouge

Xavier Deneux décline ici les tribulations du célèbre Chaperon rouge. La simplicité graphique de ses illustrations frappe l'oeil du lecteur, qui identifie alors clairement chaque épisode du conte. La force narrative du concept prend aussi tout son sens puisque le jeu de formes/contre-formes met en lumière les temps forts de l'histoire. Ainsi invité à toucher le livre de ses doigts, l'enfant saisit d'autant mieux le propos du conte. Un véritable outil ludique, presque magique, à la fabrication soignée et solide, qu'un enfant pourra manipuler sans risquer de le casser. A venir en septembre 2015 : "Boucle d'or".

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Perrault

Le petit chaperon rouge

Le Petit Chaperon Rouge doit apporter une galette et un petit pot de beurre à sa mère-grand, mais elle rencontre le grand méchant loup ! Le conte illustré du Petit Chaperon Rouge, dans une nouvelle collection, à faire découvrir aux tout-petits, avec un petit rituel pour bien dormir !

05/2023