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Muriel Levet

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Littérature française

Hôtel Miranda

Elle écrivit « Yamen » et « Rabih » sur la plage, effaça vite les deux noms en se souvenant qu’ils signaleraient sa présence. Puis elle courut se jeter à l’eau toute vêtue, comme elle le faisait dans son enfance, sans rien écouter de ceux qui lui couraient derrière les bras levés. C’était bon, entière, libre, perdue.   La révolution du Jasmin n’a pas encore eu lieu quand, après un séjour dans une geôle tunisienne, Selma, 20 ans, monte dans une embarcation incertaine pour Lampedusa. Depuis que Yamen, son amoureux épris de liberté, a mystérieusement disparu, rejoindre Paris avant le 14 Juillet est sa raison de vivre. Elle laisse derrière elle sa mère, Zineb, son adorable petit frère, Rabih, que le retard mental a transformé en collectionneur assidu de photos de Ben Ali, roi fabuleux dans son esprit, et leur généreuse voisine, la mère de Yamen. Mais sur les rives d’Italie, une douce grand-mère solitaire lui viendra en aide, et peut-être naîtra un nouvel amour. Louise, de son côté, cherche désespérément un hôtel à Paris. Elle a décidé qu’elle ne passerait pas un 14 Juillet de plus enfermée dans son couple et les diktats de la mère parfaite. Les hôtels sont tous pris d’assaut dans les beaux quartiers, il va donc lui falloir franchir le périphérique. Les deux fugitives vont partager un terminus provisoire : l’Hôtel Miranda. Un bouge sans étoiles où l’humanité va briller, à travers des personnages solaires au passé triste. Osmani, le vieux Turc attendrissant, Moncef, le propriétaire au rire bien sonore, Warda, la Libanaise spécialiste du bon pain, Ilan, le touriste israélien, Maman Fanta, la matrone malienne, Taoufik, le médecin urgentiste, et d’autres encore, ouvrent leurs bras à Selma et à Louise, dans un foyer neuf où elles pourront se reconstruire et écouter enfin leur propre chant révolutionnaire.

05/2012

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Romans policiers

Warlock

" La ville de Tombstone en Arizona, pendant les années 1880, est notre Camelot national. Une terre fabuleuse où les vertus de l'Amérique s'incarnent chez les frères Earp et ses maux dans la bande des Clanton ; une terre imaginaire aussi, où l'affrontement d'OK Corral se revêt de la pureté dépouillée des joutes arthuriennes. Dans son magistral roman Warlock, Oakley Hall rend son humanité véritable, sanglante et mortelle au mythe de Tombstone. Wyatt Earp s'y métamorphose en un tireur d'élite nommé Blaisedell qui, à cause de l'image donnée de lui dans les magazines spécialisés sur le Far West, pense qu'il est un héros. Et c'est parce qu'ils croient en ce héros que les citoyens exaspérés de Warlock font appel à lui. Mais lorsque Blaisedell découvre qu'il ne peut répondre à leurs attentes, il est obligé de reconnaître ses failles, son abîme intime n'étant pas si éloigné de celui qui règne en ville. Avant même que s'achève l'angoissante épopée du livre [...], Warlock doit admettre que ce que l'on nomme la société et l'état de droit sont des concepts aussi fragiles et précaires que la chair, voués à retourner à la poussière des déserts aussi rapidement qu'un cadavre. C'est la sensibilité profonde de Warlock qui fait de cet ouvrage un grand roman américain. Nous sommes, dans ce pays, encore nombreux à trouver naturel de jeter nos papiers d'emballage au fond du Grand Canyon avant de prendre une photo couleur et de remonter en voiture ; par conséquent, notre nation a besoin de voix comme celle d'Oakley Hall pour se rappeler l'existence de ce morceau de papier voltigeant qui, dans sa chute scintillante, n'en finit pas de tomber. " Thomas Pynchon

06/2023

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Autres collections (6 à 9 ans)

Les dragons de Nalsara Tome 2 : Le plus vieux des dragonniers

Le plus vieux des dragonniers rencontre Cham et Nyne, et il leur révèle des secrets... Depuis la disparition de Vag et le départ desLe plus vieux des dragonniers rencontre Cham et Nyne, et il leur révèle des secrets... Depuis la disparition de Vag et le départ des dragonneaux, la vie a repris son cours normal sur l'île aux dragons. Mais, un soir de tempête, Antos et ses enfants découvrent une dragonne. Elle n'est pas blessée, mais elle a l'air désespérée. Comme elle porte l'insigne des dragons royaux, Antos envoie un message au Royaume d'Ombrune. Bientôt, Messire Damian, le propriétaire de la dragonne, vient la chercher. Messire Damian est le plus vieux des dragonniers, et il va bientôt mourir ! C'est pour cette raison que Selka, sa dragonne, s'est enfuie. Cham et Nyne font leur possible pour la réconforter. A cette occasion, Cham remarque qu'il entend les pensées de Selka ! Il peut même dialoguer avec elle ! Cham en parle à Messire Damian qui lui prédit un grand avenir de dragonnier. Autrefois, le vieil homme a connu la mère des enfants, Dhydra, disparue un jour de tempête. Il leur apprend qu'elle aussi savait parler avec les dragons et les Elusims. Il offre à Cham le cristal-qui-voit, une boule de cristal dans laquelle le garçon peut voir le passé et l'avenir. Quant à Nyne, elle hérite d'un miroir qui peut réfléchir pour elle ... Il est l'heure, pour le dragonnier, de tirer sa révérence. Le vieil homme veut mourir avec les honneurs : il revêt sa tenue d'apparat, et Selka l'emmène là où les dragonniers vivent à jamais . Qui sait, peut-être au mystérieux Royaume des dragons ?

05/2023

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Critique

Les dépossessions romanesques. Lecture de la négativité chez Anne Hébert, Gabrielle Roy et Réjean Ducharme

Le roman qui s'est écrit au Québec a souvent détenu un statut problématique aux yeux de la critique, comme si, pour être pleinement romanesque, il lui manquait sans cesse une composante jugée essentielle du genre, que ce soit la maturité, l'amour ou encore l'aventure. Malgré leur diversité apparente, plusieurs des critiques adressées au roman québécois auraient en commun d'avancer qu'au contraire de ce que l'on observe dans le roman européen, la transformation en serait absente. Or, se pourrait-il que la transformation du personnage, qui est souvent annoncée, mais que les oeuvres évitent le plus souvent, soit liée à autre chose qu'à l'ascension sociale propre au réalisme français, à partir duquel on a beaucoup lu le roman écrit au Québec ? L'hypothèse principale de ce livre est que si les personnages de certains romans ne se transforment pas entre le début et la fin des oeuvres, c'est parce que leur transformation n'est pas présentée comme un idéal à atteindre, mais qu'elle incarnerait plutôt une étape dans le processus de dépossession qui est le leur et que, dès lors, l'enjeu des oeuvres serait justement de raconter leur résistance. Cet ouvrage propose donc de relire par le biais de la dépossession la façon dont certains romans modernes québécois expriment leur négativité. L'analyse proposée, qui s'appuie principalement sur les oeuvres d'Anne Hébert, de Gabrielle Roy et de Réjean Ducharme, permet de constater que la dépossession revêt également une dimension formelle : elle se rejoue constamment entre l'oeuvre et ses personnages, lesquels semblent en lutte contre les romans, qui inscrivent ainsi cette négativité au coeur même de leur poétique pour en faire une dépossession romanesque.

05/2024

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Pays de Loire

Châteaux de la Loire. Tourraine et Berry, Edition 2023-2024

Nouvelle mise à jour du Routard, le guide de voyage n°1 en France ! S'émerveiller devant les fastueux châteaux, de Chambord à Azay-le-Rideau, en passant par la fameuse cathédrale de Chartres. Se lever à l'aube pour assister au brame du cerf en Sologne ou opter pour un safari au ZooParc de Beauval. Bienvenue dans la "vallée des Rois" ! Dans Le Routard Châteaux de la Loire, mis à jour par nos spécialistes, vous trouverez : - Une première partie en couleurs pour découvrir la région à l'aide de photos et de cartes illustrant les coups de coeur de nos auteurs ; - des itinéraires thématiques et géographiques, avec toutes les infos et astuces dont vous avez besoin pour réussir et profiter pleinement de votre voyage ; - des activités (grimper au pittoresque village de Montigny-le-Gannelon et à son château, dont la spectaculaire façade domine la vallée du Loir, sillonner les sentiers balisés de la forêt d'Orléans, l'une des plus vastes du pays appartenant à l'Etat, à pied ou à vélo...), des visites (visiter l'abbaye de Fleury, à Saint-Benoît-sur-Loire, site sacré de tout temps avec des moines vivant encore sur place, faire un tour du monde des jardins grâce aux prouesses des paysagistes qui participent au Festival international des jardins, à Chaumont-sur-Loire...), à partager en famille, entre amis ou en solo ; - près de 25 cartes et plans avec toutes les bonnes adresses du Routard positionnées ; - et, bien sûr, le meilleur de la destination et des pas de côté pour découvrir les châteaux de la Loire hors des sentiers battus... Merci à tous les Routards qui sont solidaires de nos convictions depuis 50 ans : liberté et indépendance d'esprit ; découverte et partage ; sincérité, tolérance et respect des autres.

06/2023

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Ouvrages généraux et thématiqu

La force et le droit. Une enquête sur la gabelle du sel dans la vallée du Rhône au temps de Louis IX (Arch. nat., JJ 267)

DER 93 LA FORCE ET LE DROIT Une enquête sur la gabelle du sel dans la vallée du Rhône au temps de Louis IX (Arch. nat. , JJ 267) Au mois de septembre 1263, une enquête est lancée dans la sénéchaussée de Beaucaire sur les rives et les usages du Rhône à la demande du roi de France Louis IX. La procédure est motivée par la mise en place et l'augmentation d'un nouvel impôt, prélevé sur le sel par le comte de Provence Charles Ier d'Anjou. Cette taxe, appelée gabelle, était levée à Albaron, un port situé au sud de la ville d'Arles, sur la rive gauche du Petit-Rhône. Le prélèvement a des répercussions importantes sur les routes commerciales et sur l'économie des deux rives. Dans cette région, en effet, le sel était depuis des siècles l'un des produits les plus transportés et les plus échangés et sa remontée par le fleuve depuis la Méditerranée représentait un intérêt économique majeur pour les seigneurs locaux. Cependant, au fil des pages, il apparaît que l'enjeu de cette procédure dépasse largement les polémiques sur le montant des redevances, le contrôle des postes de péage ou les injustices et violences perpétrées par les officiers du comte de Provence. Le statut juridique des rives, des îles, de tout ce qui se trouve dans le fleuve ainsi que le contrôle des eaux courantes deviennent en réalité des questions centrales et visent à construire une superioritas royale sur le fleuve et les territoires qui lui sont adjacents. L'édition et l'analyse critique de ce texte peuvent ainsi contribuer à jeter un regard neuf sur l'histoire politique de la basse vallée du Rhône tout au long du XIIIe siècle.

06/2023

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Ethnologie et anthropologie

Que jamais le temps ne se brise. Voyage au mont de la fleur, Huashan (Shaanxi, Chine)

Voici le récit d'un pèlerinage au Mont de la Fleur, Huashan, le pic sacré de l'Ouest, en Chine, qui doit s'accomplir la nuit : la montée inéluctable, dangereuse, effrayante dans l'obscurité, permet d'atteindre le sommet pour y assister au lever du soleil. L'épuisement des corps, l'abandon progressif du réel diurne au pouvoir de la nuit, les paysages et les êtres qui la peuplent, ouvrent aux sens qui s'altèrent un monde prodigieux de visions et de réminiscences. Le corps se fait montagne cosmique. Ce périple joue le passage de la nuit au jour et la traversée permet d'arriver à " la perfection de son vrai moi ". Sous l'écriture sage de l'érudition se dessine ici le coeur d'une initiation, bouleversement qui a permis à l'auteure de revêtir le manteau de brocart des initiés. Tout au long de son cheminement, elle offre un jardin de citations poétiques et un ensemble foisonnant de préceptes, facéties, récits, mythes, recettes, médecines, etc. Pendant la montée, le lecteur ébahi se régalera du Dragon flambeau, de la Femme ténèbres, des démons et des fantômes, des ronflements de tigres et des berceuses, des odeurs de soupes et de simples ; il apprendra les nuits sans sommeil, comment repousser les rêves et ce qui fait de l'espace d'encre noire un simulacre de jour, propice à la méditation. La dynamique nocturne, créatrice de métamorphoses, est soutenue par des illustrations peignant le mystère et la beauté de la Chine ancienne. On se laisse porter par " le voyage comme un nuage ", yunyou, et par la superbe écriture du livre, d'un extrême intérêt tant pour les sinologues que pour les curieux d'autres mondes.

06/2023

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Littérature française

La Femme fardée

À bord du Narcissus, la croisière organisée en l’honneur de la diva Dorriaccie revêt des allures de drame amoureux. Des passions secrètes se tissent au sein de la cohorte de bourgeois réunis et rompent la tranquillité mondaine. Il y a Olga Lamouroux, starlette française, dernière protégée du cinéaste Simon Béjart ; la riche Edma Bautet-Lebrêche et son ennuyeux mari Armand ; Julien Peyrat, commissaire-priseur plein de charme ; le jeune Andréas Fayard, gigolo professionnel et enfin, Éric Lethuillier, à la tête d’un journal « de gauche », accompagné par sa timide épouse Clarisse. Sous l’emprise de son mari, cette dernière tente vainement de dissimuler sa fragilité sous un maquillage outrancier. Elle est « la femme fardée » qui intrigue autant qu’elle émeut. Alors qu’Éric s’affiche publiquement en compagnie d’Olga, Clarisse succombe à la passion adultère dans les bras de Julien. La tension monte et les poses mondaines, insuffisantes à dissimuler les sentiments abjects, deviennent aussi tristes que burlesques. Scandés par des airs d’opéra, les masques tombent les uns après les autres, faisant retentir une seule question : l’orgueil bourgeois laisse-t-il une chance à l’amour ?Dans La femme fardée, c’est le drame qui affleure à chacune des pages. Sans jamais éclater, la tension est palpable et ne connait pour unique catharsis que la musique, parfois lascive, souvent violente. On y retrouve le ton enlevé et décapant de Françoise Sagan. Avec un regard amer sur les hautes sphères bourgeoises, elle offre une satire sociale au vitriol. C’est sous une lumière des plus incisives qu’on y lit les thématiques chères à l’auteur : celles de l’amour, du bonheur, et de la fragile désinvolture qui en ont fait sa gloire.

06/2011

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Ouvrages généraux et thématiqu

Histoire politique des colonnes infernales. Volume 1, Avant et après le 9 Thermidor

Pourquoi les " colonnes infernales " ? Pourquoi les guerres de Vendée ? Qui donnait les ordres ? Les crimes et les massacres ne sont pas le projet fou d'un général sadique, répond Jacques Villemain, mais bien l'aboutissement d'un projet politique. Il fallait rayer de la carte une région entière. L'histoire militaire de l'expédition des " colonnes infernales " a été faite à de nombreuses reprises, égrenant la liste des massacres et des atrocités commises par les troupes de Turreau : environ 40 000 morts, essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards, y compris républicains, de la fin janvier à la mi-mai 1794. Jacques Villemain reprend l'enquête pour faire l'histoire politique des colonnes infernales. Leur expédition ne fut pas le projet fou d'un général sadique et barbare qui aurait agi " dans le dos " du Comité de salut public parisien et de ses figures marquantes s'agissant de la politique menée en Vendée, Robespierre, Carnot et Barère. Elle fut au contraire l'aboutissement d'un projet politique d'éradication de cette région dont la population refusait obstinément la levée en masse, la constitution civile du clergé et le renoncement à son mode de vie traditionnel. Ce soulèvement populaire dénonce à lui seul l'imposture d'un gouvernement parisien qui ne règne que par la Terreur, au nom de promesses de liberté et d'égalité que son action quotidienne dément. Jacques Villemain montre la longue maturation puis la mise en oeuvre méthodique, à tous les échelons du gouvernement révolutionnaire, de ce projet politique. De la Convention et du Comité de salut public à Paris jusqu'aux militaires sur le terrain en passant par l'échelon politico-militaire que sont les " représentants en mission ", c'est tout le personnel politique et militaire révolutionnaire qui a voulu cette expédition restée tristement célèbre.

12/2023

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Histoire et Philosophiesophie

La recherche spatiale française

La recherche spatiale revêt un caractère stratégique, ses applications sont multiples et son rôle dans la formation d'une communauté de haut niveau est indiscutable. La nécessité d'une politique spatiale ambitieuse à l'échelle de l'Union élargie, gardant un accès autonome à l'Espace, a donc été affirmée par le Livre blanc pour une politique spatiale européenne, élaboré en 2004 par la Commission européenne et l'Agence spatiale européenne. Cependant, il apparaît à l'Académie des sciences qu'il faut insister sur la nécessité de faire les efforts nécessaires en termes de moyens humains, financiers et d'évolution des structures, afin que la recherche spatiale européenne puisse conserver sa compétitivité. Le présent rapport constitue une explicitation de la position de l'Académie, qui a entrepris une réflexion sur les recherches scientifiques utilisant les moyens spatiaux, réflexion divisée en deux étapes : la première partie de cet ouvrage propose une série de recommandations sur l'organisation générale de la recherche spatiale et son financement ; la seconde partie analyse la recherche spatiale française en dégageant les forces et faiblesses, et en s'appuyant sur des rapports préliminaires par discipline rédigés par les spécialistes impliqués dans ces recherches. Pour chaque discipline, un rapport synthétique et des recommandations spécifiques ont été élaborés. Des recommandations générales sont également présentées. Les activités liées à l'Espace dépassent aujourd'hui largement la recherche spatiale, même si celle-ci a été l'élément moteur de leur développement initial : c'est pourquoi ce rapport apporte de larges développements sur la recherche utilisatrice de l'espace et ne traite des infrastructures spatiales, de leur technologie et des programmes opérationnels que dans la mesure où ils ont des liens et/ou des implications forts avec la recherche spatiale.

03/2006

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Révolution française

13 jours qui ont fait la Vendée. Récits de contemporains

Quelle fut l'épopée de l'Armée catholique et royale ? Comment, au cri de " Dieu et le Roi ", une masse de paysans en sabots s'est-elle insurgée contre la Révolution ? Il fallait Gérard Guicheteau pour plonger dans l'océan des archives et des écrits, et raconter les treize journées qui ont fait la Vendée, celle-là qui a ébranlé jusque dans ses fondements l'édifice républicain qui devait naître après elle. Comment la Vendée s'est-elle embrasée ? Comment une troupe spontanée, hétéroclite, désorganisée s'est-elle constituée pour passer la Loire ? Qui étaient les insurgés ? Quels furent leurs faits d'armes ? Avant les chouans, les colonnes infernales, la répression et le triomphe des bleus, il y eut ces treize journées qui virent tout un peuple se lever. Voici l'épopée de l'Armée catholique royale. Voici comment des humbles se rebellèrent. Voici comment des paysans se firent les premiers partisans. Il fallait Gérard Guicheteau pour plonger dans l'océan des archives et des écrits, en exhumer l'histoire enfouie, dresser la chronique oubliée de ces quelques jours qui ébranlèrent à jamais le mythe révolutionnaire. Place au récit, aux témoignages, aux noms et aux visages de ces inconnus convaincus de la justice de leur combat. Gérard Guicheteau raconte avec science et passion cet exode parti du bocage pour y retourner au prix du sang versé. De la mobilisation dans les paroisses à l'échec devant les murailles de Nantes, en passant par la prise de Saumur et la déroute de Cholet, on suit le périple héroïque de ces 100 000 hommes, femmes et enfants. Qui hésiteront à marcher sur Paris. Qui ne parviendront pas à rallier la Bretagne. Qui craindront que, prêts à s'embarquer pour l'Angleterre, leurs chefs ne les trahissent. Et qui connaîtront l'errance, la faim et la mort. Voici le mémorial de leur martyre.

05/2023

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Actualité et médias

Foccart parle. Tome 1, Entretiens avec Philippe Gaillard

Foccart... Vous avez bien dit Foccart ? Tout à trac, un jour de novembre 1992, Béchir Ben Yahmed, le patron du groupe de presse Jeune Afrique, coupe le fil d'une conversation. " Feriez-vous un livre d'entretiens avec Jacques Foccart ? me demande-t-il. - Toutes affaires cessantes. Quel journaliste laisserait passer une telle occasion ? Mais croyez-vous que... ? - Si je vous le demande, c'est que j'ai son accord. - Son accord ? Pour parler ? Vraiment ? - Ecoutez, il ne voulait pas parler. Il a toujours refusé d'écrire ses Mémoires. Les rares interviews de lui qui ont été publiées n'ont d'intérêt que pour les exégètes de la langue de bois. S'il accepte aujourd'hui, c'est parce que, tout bien réfléchi, il admet que son témoignage pour l'histoire s'inscrit dans la continuité de son existence d'homme d'action. " Jacques Foccart avait posé deux conditions : ces entretiens seraient réalisés dans le secret absolu ; ils ne seraient pas publiés de son vivant. La première a été respectée. La seconde a été levée, je ne peux pas dire quand, progressivement, parce qu'elle n'avait, somme toute, pas de raison profonde, et que, je crois bien, l'inquiétude de celui qui ouvrait sa mémoire, par rapport aux réactions que susciterait la publication, s'est estompée et s'est colorée de curiosité. Il me revenait donc de faire parler un muet. Je n'ai pas eu besoin de devenir orthophoniste. Le muet avait décidé de sortir de son mutisme ; c'était nécessaire et suffisant. Deux entretiens, me semble-t-il, trois peut-être, ont suffi pour qu'il baisse la garde et qu'il prenne plaisir à raconter. Ph. G.

07/1998

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Faits de société

Carré noir

Comment, durant des décennies, le plus grand centre d'anatomie d'Europe, situé dans l'une des plus prestigieuses facultés de médecine, a-t-il pu héberger un charnier ? Pourquoi, alors que chaque année plusieurs centaines de généreux esprits léguaient leur corps à Paris-Descartes pour faire progresser la science, a-t-on trahi leur confiance ? Anne Jouan, la journaliste qui a révélé l'affaire, a convaincu l'ancien directeur, le Pr Richard Douard, et son ex-secrétaire générale, Dominique Hordé, de lever pour la première fois le voile sur ce qu'ils ont vu de l'intérieur. Ils racontent la dissection sur cadavres, discipline taboue depuis les origines, et l'aveuglement des autorités face à l'état indigne de conservation des dépouilles. Ils décrivent le quotidien sordide des préparateurs en anatomie, contraints, durant les pannes d'ascenseur d'un été, de traîner les défunts dans l'escalier, ou les macabres combines de certains pour arrondir leurs fins de mois. Ils révèlent la présence de restes d'enfants dans les congélateurs alors que le don des mineurs est interdit ; des poissons exotiques entassés aux côtés de bras et de têtes humaines ; les troncs emportés par des praticiens sans autorisation dans des coffres de voiture ; les thèses de médecine réalisées à partir de bassins volés à Paris-Descartes. Ils détaillent le silence des responsables face à leurs appels à l'aide pour que cesse cette barbarie. Une plongée dans les profondeurs de la lâcheté, de la noirceur et de la folie humaines. Préface de Baudouin Auffret et David Artur, président et vice-président de l'association Charnier Paris-Descartes. AVERTISSEMENT Cet ouvrage contient un cahier photos fermé comportant des images particulièrement dures et choquantes. VENTE INTERDITE AUX MINEURS

09/2023

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Chimères

Chimères N° 100 : Intervenir

Au point de départ de ce numéro de Chimères, un constat partagé : nos amis, Deleuze et Guattari, Derrida ou encore Foucault, sont attaqués par des réactionnaires fascisants, pendant que d'autres de nos amis " moins connus " sont attaqués à l'intérieur même de " leurs " institutions par leurs épigones. Dès lors, comment intervenir ? Intervenir, c'est ce que fait le·la clinicien·ne, le·la militant·e, mais peut-être aussi tout un·e chacun·e ou même tout collectif, pour s'émanciper de ce qui lui pèse, l'empêche ou l'oppresse. Ce numéro s'était donc initialement donné pour tâche d'accueillir des textes qui se saisissent de l'intervention dans la pluralité de ses significations et de ses pratiques, cherchant à ouvrir des perspectives du point de vue de la micropolitique, de la production de subjectivité, de la clinique de l'inconscient, de l'analyse institutionnelle, de l'écosophie, donnant à entendre la confrontation permanente, dans le champ social, entre forces instituantes et ordre institué. Mais l'attaque de l'Ukraine par la Russie a donné à cette notion d'intervention d'autres dimensions. Cenuméro se partage donc entre des réactions à chaud sur l'actualité et une interrogation multiforme sur les possibilités de pratiques relativement autonomes dans différents champs d'accueil et d'hospitalité. Les voix y sont hétérogènes, les objets de réflexion dispersés. Les deux perspectives, actuelle et institutionnelle, ont pour point commun de nous inciter à penser la résistance aux violences politiques et guerrières, la possibilité d'instituer de nouvelles solidarités transnationales, planétaires, y compris dans les domaines les plus anodins, le rôle de l'humour (dans les séries télévisées par exemple) dans la levée du désir de démocratie.

08/2022

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Théâtre

Pour deux francs. 1900, le massacre des ouvriers de la canne au François

A l'heure où les paysages de cannes à sucre ont laissé la place aux champs de bananes, ou aux immeubles, combien parmi nous ont entendu parler de la grève de 1900 ? Combien savent que contre des hommes se battant pour donner de quoi manger à leurs enfants, "pour deux francs", des soldats ont tiré à bout portant ? Cela s'est passé chez nous en février 1900, et en février 1974, à nouveau des hommes sont tombés. Le mérite de cette pièce en deux parties est de se souvenir de ces luttes qui ont jalonné le XXe siècle. La grève de février 1900 s'inscrit dans un contexte économique dur marqué par la baisse des cours du sucre et du rhum. La prospérité de la Martinique n'était pas factice, mais elle était fragile non seulement parce ce qu'elle n'émit fondée que sur la culture de la canne, mais surtout parce que les façons culturales, un demi-siècle après l'abolition de l'esclavage étaient restées rudimentaires. Une main-d'oeuvre nombreuse et mal payée, des habitations sucreries dépendant des Usines centrales, dans ce contexte, les mots d'ordre des organisations ouvrières trouvèrent un écho favorable chez les travailleurs de la canne. Pour nous faire comprendre tour cela, le théâtre devient alors pour l'auteure un outil précieux. Dans une pièce en six marches et quatre stations, elle parvient à établir un échange émotionnel si puissant que l'on se surprend à entonner les refrains avec les comédiens ! Sans pour autant reprendre les techniques du théâtre de l'opprimé, Francine Narèce nous entraîne dans les pas de ceux qui donnèrent leur vie pour lutter contre l'injustice, on a presque envie de se lever avec eux et de reprendre leur slogan "Yo armé, nou pa armé". S'agit-il des Armes Miraculeuses promises jadis par le Poète ?

03/2019

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Sorcellerie

Guide d'éveil pour les artisanes de Lumière. Réveille-toi, ma soeur !

Un guide pratique et spirituel pour retrouver la confiance en soi, développer son potentiel et trouver sa juste place en tant que femme. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour les autres ! Tant de femmes ont passé leur vie à essayer de réussir dans un monde d'hommes sans y parvenir... Mais les choses bougent : nombre d'entre nous se rendent compte que nous sommes dans une période de transformation que les mystiques à travers les âges ont prédit : le retour de la Mère Divine et l'essor du Féminin Sacré. Cet ouvrage est un appel aux armes pour que les femmes se lèvent, partagent leur vérité et prennent leur place de dirigeantes. C'est un guide pour cocréer un tout nouvel archétype féminin en ces temps d'éveil - celui d'une femme qui ne se diminue pas pour que les autres se sentent plus à l'aise. Qui sait qu'elle n'est pas son poids, son âge, son sexe, ses partenaires ou sa carrière. Une femme qui comprend le vrai sens de la sororité, et que seules nous sommes fortes, mais qu'ensemble nous sommes indestructibles. Ce livre est un manuel pour guérir les insécurités, les peurs, les comportements et croyances limitantes qui empêchent les femmes d'avoir foi en leur propre pouvoir, de faire confiance à leur sagesse innée et d'être celles qu'elles sont venues être dans ce monde. Au fil des pages, vous trouverez de nombreux outils pratiques, rituels et exercices, qui vous aideront à suivre votre intuition et à agir en conséquence, à rassembler le courage d'être vue et entendue, à connaître votre valeur et à guérir le monde en vous guérissant d'abord.

07/2024

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Philosophie

Les embarras de l'identité

L'identité, dans les acceptions que ce terme revêt aujourd'hui, est une véritable énigme lexicale : elle désigne tout autant l'objet de contrôles sécuritaires policiers, un retour à la religion de ses parents, que, dans un guide touristique, la spécificité en voie de disparition d'un quartier. Reprenons. «Qui suis-je ?», «Qui sommes-nous ?», ce sont là ce qu'on appelle précisément des «questions d'identité». Nous comprenons spontanément de quoi il retourne parce que nous disposons d'un modèle : connaître l'identité de quelqu'un, c'est savoir comment il s'appelle. Toutefois, lorsque la question de l'identité est posée à la première personne, mon intention n'est pas d'apprendre quels sont mes nom, prénoms et qualité, comme si je devais passer un «contrôle d'identité». Que signifie le mot dès lors qu'il est utilisé avec le possessif («mon identité», «notre identité») et qu'il ne désigne pas l'énoncé d'un état civil ? Jadis le mot voulait dire exclusivement qu'il n'y a qu'une seule et même chose là où on aurait pu penser qu'il y en avait deux. Or, depuis quelques dizaines d'années, le mot a revêtu une signification autre, à savoir qu'il y a une chose ou un être qui possèdent la vertu d'être singulièrement eux-mêmes. Ainsi, que des guerres puissent éclater pour des questions qui ne relèvent pas strictement des intérêts matériels bien compris des antagonistes, nul ne saurait s'en étonner, sinon ceux qui nourrissent une conception utilitariste étriquée de l'être humain. En revanche, pourquoi est-ce le mot «identité» qui se trouve désormais chargé de signifier l'enjeu et l'objet de tels conflits ? Tel est donc le point précis soulevé par Vincent Descombes : dans tout cela, que vient faire le mot «identité» ? Et que reste-t-il du concept d'identité ?

01/2013

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Science-fiction

Sandremonde

Avec sa peau sombre et ses cheveux de neige, Elyz-Ana ressemble aux Shaël-Faars, ces êtres de légende qu'on dit capables de résister au pouvoir d'lsidis, la déesse céleste qui règne sur Sandremonde. Découverte à la lisière d'un fief, cette fillette mystérieuse parle une langue inconnue et n'a aucun souvenir de sa vie d'avant. Lorsqu'elle a vent de son existence, la toute-puissante Eglise attaque la Chapelle qui l'a recueillie pour la capturer, mais Elyz-Ana parvient à échapper aux moines-soldats et trouve refuge au sein de la guilde des sicaires d'Atabeg. C'est là qu'elle grandira, cachée à tous les regards, dans le tréfonds de la monstrueuse faille qui éventre la cité. Elle y rencontrera Gwendhel, la déesse du deuil, qui lui apportera la paix intérieure dont elle a tant besoin pour calmer ses tourments. Ainsi blottie dans les entrailles de la Plaie, celle qu'on nomme désormais l'Ombre pense avoir échappé pour toujours aux griffes du Collège Cardinal. Mais les fantômes des siècles oubliés resurgissent sous la forme d'étranges cavaliers qui intriguent les Maîtres de l'Eglise et réveillent leurs peurs ancestrales. Alors se lève à nouveau la tempête qui arrachera Elyz-Ana à sa tanière pour la jeter dans la nuit. Au bout de cette fuite éperdue, quels secrets découvrira-t-elle sur les âges anciens et sa propre histoire ? Quelles terres s'ouvriront devant elle, au-delà des limites du monde connu ? Quand la mémoire des hommes ne garde pas trace du passé, celui-ci se venge d'avoir été enterré vivant...

02/2020

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Religion jeunesse

Avec Turenne

Henri de la Tour d'Auvergne naît fils d'un maréchal de France calviniste d'Henri IV. Il est éduqué dans la forteresse familiale de Sedan avec toute la rigueur qu'impose la religion réformée. Le jeune Henri est d'illustre descendance et rêve de hauts faits d'armes. Cadet d'une famille souveraine,son rang lui impose la carrière militaire. Cependant, l'enfant est de santé fragile. Refusant de s'apitoyer sur lui-même, il s'entraîne à s'endurcir pour être capable de devenir soldat et servir ainsi la France. C'est un jeune adolescent, tout juste orphelin, qui découvre les champs de bataille. Il rejoint en effet l'armée de son oncle, le prince de Nassau, qui dirige la lutte des Pays-Bas contre les espagnols. Là encore, l'exigence calviniste fait de lui tout d'abord un simple soldat. Puis le jeune vicomte lève un régiment d'infanterie... à l'âge de 14 ans ! C'est le début d'une carrière brillante de stratège et chef de guerre, entre Fronde et fidélité à la France, qui s'achève à sa mort sur le champ de bataille. S'il sert Richelieu qui l'admire pour sa valeur militaire et sa loyauté, il s'oppose un temps à Mazarin aux côtés des grandes familles frondeuses du pays. Après la mort de sa femme, son amitié avec Bossuet l'amène à une action audacieuse d'un autre ordre : il fait le choix d'entrer dans la religion catholique. C'est lors d'une campagne militaire, qu'un boulet de canon achève la trajectoire glorieuse de Turenne, l'un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV.

11/2019

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Critique littéraire

Parole et geste dans la tragédie grecque. A la lumière des trois "Electre"

Imaginez-vous à Athènes, vers 414 avant J.-C. Dans le théâtre de Dionysos sous l'Acropole. Gradins en bois, solde terre battue, et pour seul décor un bâtiment rudimentaire, doté d'une grande porte. Au programme, Electre de Sophocle. La porte s'ouvre, Electre apparaît. C'est la fille de Clytemnestre et d'Agamemnon. Clytemnestre a assassiné Agamemnon à son retour de Troie, après dix ans de guerre. Elle règne aux côtés de son amant, Egisthe. Electre vient hurler sa peine devant le palais de Mycènes, face aux 12 000 spectateurs athéniens. Elle prend à témoin le jour qui se lève, rappelle le meurtre affreux de son père, invoque les déesses de la vengeance. Sophocle La représente ainsi, accablée par le deuil. Grâce à une tradition longue de 2 400 ans, nous connaissons les mots d'Electre prononcés ce jour-là : ceux de l'héroïne, ceux du poète, ceux de l'acteur derrière le masque. Nous avons le texte qui nous permet d'imaginer les gestes. Et de là les effets de scène, l'émotion des spectateurs, le spectacle vivant. Le présent ouvrage part à La recherche de ces gestes perdus. Entre les lignes des trois "Electre" d'Eschyle, Sophocle et Euripide, il décèle des gestes de différentes natures : jeu et danse du comédien ; actes de parole d'Electre qui prie, se lamente, jure, maudit ; figures stylistiques par lesquelles le poète donne corps au texte. Or ces différents "gestes" semblent se compléter, se répondre... Pour s'en assurer, il faut adopter une autre lecture : mobiliser, comme le public grec, l'ouïe et le regard.

01/2021

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Critique littéraire

La satire. Littératures française et anglaise

En raison de sa visée morale et militante, la satire n'est guère considérée comme une catégorie esthétique : on y voit surtout une critique moqueuse, voire féroce, dirigée contre des personnes réelles ou contre des cibles stéréotypées. Or, dès les années cinquante, des théoriciens anglo-saxons ont contesté cette perspective naïve et simplificatrice pour s'intéresser à l'aspect littéraire de la satire. Selon eux, la causticité du satiriste résulte d'une stratégie rhétorique et la représentation du monde satirique relève d'une esthétique de la déformation et de la dégradation. Dans la vision satirique, toutes les hiérarchies se brouillent, s'inversent, se nivellent. La satire se complaît dans le bas corporel, affectionne le monstrueux, lève tous les tabous. C'est pourquoi l'imaginaire lui a donné comme emblème le satyre lubrique à la parole acerbe. Cette créature capricieuse illustre aussi l'instabilité propre à l'écriture satirique, qui, contrairement aux idées reçues, subvertit les catégories logiques, idéologiques et littéraires. Cet ouvrage porte sur deux domaines, français et anglais, pour appliquer les théories anglo-saxonnes à la littérature qui les a fait naître ainsi qu'aux textes français. Il étudie l'esthétique satirique dans des œuvres qui ne sont pas toujours considérées comme des satires, puisque la satire, de nature protéiforme et parasitaire, se loge dans tous les cadres et dans tous les genres. La première partie examine les origines rituelles et magiques de l'esprit satirique et leurs survivances littéraires ; la deuxième retrace l'histoire du genre versifié en France et en Angleterre ; la troisième explore le mode de représentation satirique dans les littératures des deux pays.

11/2000

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Histoire de France

Fabrication d'un collabo. Le cas Joseph Laporte, 1892-1944

4 octobre 1944, Tribunal militaire du Tarn. Le commissaire du gouvernement se lève et s'adresse à un certain Joseph Laporte : " Vous avez cinq fois mérité la mort, je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pouvoir vous faire fusiller cinq fois. " Le lendemain, les journaux titrent sur la condamnation à mort du capitaine Laporte, officier de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme, " traître à sa Patrie, collaborateur de la Gestapo, espion, négrier des patriotes ". Qui est cet inconnu ? Qu'a-t-il fait pour mériter " cinq fois " la mort ? Cette biographie repose sur la découverte d'archives privées inédites permettant de suivre les traces d'un " homme ordinaire ", né à la fin du XIXe siècle, fasciné par le nazisme. Pour comprendre comment ce modeste cultivateur en est arrivé là, Philippe Secondy replonge dans une époque déchirée par les guerres mondiales et coloniales. Confronté à l'horreur des combats dès août 1914, Joseph Laporte se découvre une vocation qui vire à l'obsession... Désormais, le goût âcre de la guerre ne le quittera plus. Nostalgique du front, il s'engage dans l'armée coloniale. S'ensuit une croisade sinistre en Afrique équatoriale française où l'officier laisse libre cours à ses instincts violents pour mater les " dissidents " aux peaux noires. De retour sur son sol natal à l'aube des années 1930, Laporte met son expérience militaire au service d'Hitler. Ce qui l'entraîne sur le front de l'Est, à l'assaut du " paradis des Soviets ", avant d'être associé en France à la bataille que les nazis espèrent finale.

09/2019

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Actualité et médias

Tunis connection. Enquête sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali

Le 14 janvier 2011, Ben Ali fuyait la Tunisie, qu'il avait gouverné d'une main de fer pendant vingt-trois ans. Le pays venait de faire sa révolution, premier acte du printemps arabe. Le monde entier salue alors la quête pour la " dignité " du peuple tunisien. La France officielle, elle, reste pétrifiée et défend jusqu'au bout le dictateur. Comment expliquer que jusqu'à la fin, et au plus haut sommet de l'Etat, la France ait affiché son plus total soutien au dictateur ? Telle est la question à laquelle ont voulu répondre Lenaig Bredoux et Mathieu Magnaudeix, qui ont enquêté des deux côtés de la Méditerranée. Et le résultat de leur travail est édifiant : à droite comme à gauche, on ne compte plus les responsables politiques et diplomates qui ont tissé des liens étroits avec la dictature de Carthage, les entreprises françaises qui ont prospéré grâce à leurs liens avec la mafia de Tunis. Quant aux médias et aux intellectuels jusqu'au monde de la culture, ils sont nombreux ceux qui se sont fait les apôtres du régime de Ben Ali. Il faut dire que certains hôtels de luxe de Tunis sont particulièrement accueillants. Corruption et affairisme, réseaux politiques, liens d'amitiés : depuis la révolution, les langues se délient, ceux qui, en Tunisie, vivaient dans la peur acceptent aujourd'hui de parler. Bref, le voile trop longtemps jeté sur les complicités de l'ancienne puissance coloniale se lève peu à peu. Ce livre révèle que la France s'est compromise au-delà de ce qu'on pouvait imaginer. Et qu'elle fait tout aujourd'hui pour continuer à jouer un rôle en coulisses.

01/2012

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Romans historiques

Le quintet de l'Islam Tome 2 : Le livre de Saladin

Le livre de Saladin. Depuis que le sultan du Caire et de Damas, Salah al-Din, a pris la décision de déloger les croisés de Jérusalem, l'érudit juif Ibn Yakoub rédige la geste de la reconquête. Dans le secret des palais, sous les tentes des campements ou dans la poussière des routes, il rend compte de l'intelligence stratégique, du courage et de la générosité de celui qui en 1187 entrera dans la Ville sainte. Mais le souhait du mémorialiste est aussi de brosser le portrait du jeune Kurde devenu monarque : il recueille ses souvenirs, les confronte aux confidences de ses proches, et notamment du vieux serviteur Chadhi, dont la version du roman de formation du sultan, entre frasques et dépucelage, est nettement plus décapante... Au fil des années, Ibn Yakoub lève le voile sur le quotidien de la cour : les érudits paillards y lutinent les jeunes scribes tandis qu'au harem les favorites du sultan filent entre elles le parfait amour, la sultane Jamila suit la troupe habillée en homme, quand elle ne se consacre pas à l'écriture de traités subversifs... Secrets licencieux, rivalités politiques, petites histoires mêlées à la grande histoire donnent chair à ces personnages dont le point de vue bouscule notre vision occidentale des événements qui ont marqué le Moyen Age : et c'est bien le propos de Tariq Ali que de confronter, dans son Quintet de l'islam, la tradition arabe a la tradition chrétienne. Après Un sultan à Palerme, évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle (Sabine Wespieser éditeur, 2006). Il a été traduit dans de nombreuses langues, y compris l'hébreu.

02/2008

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Littérature étrangère

Comme au cinéma

Quand Irene Sandle, une jeune bibliothécaire dont le mari aviateur est mort à la guerre, quitte Wellington en 1952 avec sa petite fille, Jessie, pour aller travailler dans les champs de tabac, elle espère un nouveau départ. Mais l'homme prévenant et doux qu'elle rencontre sur la plantation disparaît accidentellement, et le choix de la raison s'impose : sa décision d'épouser en deuxièmes noces le gérant de l'exploitation, l'inquiétant Jock Pawson, pèsera sur toute la descendance d'Irene, bien après sa disparition précoce en 1963. Si Jessie, dix-huit ans au moment du décès de sa mère, a déjà fui le domicile familial, les trois enfants Pawson subissent eux la désastreuse influence de leur marâtre. Chacun à sa manière, les quatre membres de la fratrie essayent d'avancer dans la vie : Belinda, la cadette, finira par épouser l'étudiant météorologue avec qui elle a eu un enfant, encore adolescente. Devenue cinéaste, c'est elle qui, au fil des années, se préoccupera des deux puînés, dont les tentatives d'échapper à un destin contraire s'avéreront plus chaotiques. Les accompagnant sur plus d'un demi-siècle, Fiona Kidman suggère, avec sa subtilité coutumière, la complexité de ses personnages, lève le voile des apparences, effleure de lourds secrets de famille, et nous conduit avec maestria dans les arcanes d'une société des antipodes en pleine mutation. Après Le Livre des secrets, la grande dame des lettres néo-zélandaises nous livre encore une éblouissante saga, où les femmes, fortes et attachantes, menant de front combats intimes et politiques, donnent matière à d'inoubliables portraits.

05/2019

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Romans historiques

Le cimetière des oubliés

« Daniel avait la vision de plus en plus trouble. Heureusement qu'il s'était souvenu des histoires de son père, la Résistance, l'ancien bras droit de Mémé Battisti, la fuite à Londres via le Portugal... Maurice Saban, une légende selon son père... Il n'osait plus regarder sa blessure depuis une demi-heure. Il avait d'abord senti le liquide visqueux s'écouler en premier dans son entrejambe pour ensuite glisser le long de ses cuisses. Depuis quelques kilomètres, il ne sentait plus rien, même plus son pied sur l'accélérateur. Curieusement, il n'avait jamais eu mal, même au moment de l'impact. Tout s'était bien passé jusque-là : la petite secrétaire de l'ambassade à Paris qu'il lève dans un bar. La fille qui boit trop et qui raconte sa vie pour se faire mousser. Elle est témoin d'un trafic régulier de diamants. Le sentiment qu'il pouvait faire seul le coup de sa vie ! La possibilité de recouper les informations avec Michel, son frère aîné, installé sur place en Afrique du Sud depuis quelques années. » Un trésor de guerre de 1870, la Résistance, un braquage de diamants en 1968, les arcanes de l'aéronautique... Autant de pièces qui viennent dessiner le puzzle aussi riche que complexe d'une fresque familiale pas comme les autres. D'hier à aujourd'hui, entre la France, la Nouvelle-Calédonie et la Chine, Jean-Luc Monceaux joue avec les genres et les destins d'une galerie de personnages finement croqués pour donner naissance à un roman hybride, à mi-chemin entre l'épopée historique, la chronique et le thriller : un cocktail surprenant et accrocheur.

10/2016

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Littérature française

La couleur de l'aube

La couleur de l'aube. Angélique se lève tous les matins la première, dans la petite maison des faubourgs de Port-au-Prince qu'elle partage avec sa mère, sa sœur Joyeuse, et son jeune frère Fignolé. Dans l'aube grise de février, l'inquiétude l'étreint : Fignolé n'est pas rentré et toute la nuit les tirs n'ont cessé de gronder au loin... Angélique la sage est une fille soumise, une sœur exemplaire, une femme de trente ans en apparence résignée. Sa famille, le fils qu'elle a eu par accident, les malades de l'hôpital, constituent son unique horizon. Joyeuse, la belle, la sensuelle, n'a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et d'une vie meilleure, malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements qui sont lot quotidien. Epaulées par leur mère, figure protectrice et pivot du foyer, à l'image de ses chères divinités vaudou, les deux femmes tentent de retrouver la trace du jeune homme. Au fil de la journée et de leur enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux visages du même désespoir, dessinent de la ville une géographie apocalyptique. Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s'est perdu dans les méandres d'une impossible lutte, dans les hasards du désordre absolu. Yanick Lahens, en dépeignant avec une remarquable économie de moyens le destin d'une famille hélas ordinaire, construit l'allégorie d'un pays où la monstruosité voudrait se faire loi. Mais son livre est poignant parce qu'à chaque page sourd la révolte et éclate la volonté de vivre.

11/2008

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Psychologie, psychanalyse

Le double déni de grossesse. Corps, psyché et gestation

Comment et pourquoi une femme peut-elle ignorer qu'elle est enceinte pendant quelques mois ou jusqu'à son accouchement ? Comment un foetus peut-il se développer correctement dans le ventre de sa mère sans que cette dernière sache qu'elle est enceinte ? Ce déni de grossesse, mécanisme de défense contre l'angoisse, est-il toujours levé dès la naissance de l'enfant ? Peut-il être suivi d'un déni d'enfant ? Ce sujet est à la fois fascinant et dérangeant. Le déni, mot souvent employé dans le langage populaire, n'est pour autant pas considéré comme une pathologie en France. Il est souvent difficile d'admettre que l'on ne puisse pas voir une réalité visible et pourtant il n'est pas rare (grossesse, annonce de maladie grave...). Ce sujet, mal connu car il touche au sacré et sur lequel il existe peu d'ouvrages psychanalytiques, entraîne aussi des amalgames : déni de grossesse et néonaticides sont souvent associés (meurtre d'un nouveau-né de moins de vingt-quatre heures) alors que, dans les faits, il n'en est rien. Le "double" déni de grossesse l'est à plusieurs titres : dans le déni de grossesse, c'est l'unité corps et esprit qui se préserve contre une angoisse : corps et esprit sont étroitement associés. Ces femmes ne dénient pas seules leur grossesse, elles ont une histoire, un conjoint, une famille. De plus, le monde médical est souvent dans le déni de ce déni, même si cela tend à évoluer très favorablement. Reconnaître ce déni serait reconnaître l'interaction et le pouvoir de l'esprit sur le corps ou, plus précisément, de la psyché sur le corps.

01/2021

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Histoire internationale

"Le Caïman" s'est tu pour de bon. L'histoire de Diomba Mara

Il était une fois, dans l'histoire de la République de Guinée et dans celle du "pays des 15 jours de marche" (le pays kouranko), un homme qui fut si puissant que les "maîtres de la parole" le surnommèrent "le Caïman", ce qui pourrait être traduit par "le redoutable". Il est de ces hommes dont on dit "Je ne l'ai pas vu de mes yeux ; mais, néanmoins, j'ai entendu parler de lui." Cet homme, pourtant illettré, s'est forgé une respectabilité, une renommée, en dominant, à sa façon, son temps - un temps étalé sur cinquante-neuf ans, entre la période coloniale (1934-1958) et celle de l'indépendance du pays (1958-1993). Né vers 1914 à Douya, Diomba Mara se mit, volontairement, au service de l'armée coloniale française, devenant ainsi un tirailleur sénégalais. Puis, il devint garde de cercle, et enfin garde républicain à l'indépendance nationale. Retraité, il vivra encore pendant vingt-quatre années, dans sa région, Kissidougou (ou "terre du Salut"). Fort sérieux dans l'exécution des ordres reçus, défenseur chevronné de la discipline comme clé de tout succès, il fut fort apprécié de ses chefs hiérarchiques, y compris les colons blancs. Il était aussi détenteur de pouvoirs "mystiques" qui ont fait de lui, de son temps, un des hommes, les plus sollicités par ses compatriotes. En effet, il guérissait certaines "maladies africaines", conjurait les mauvais sorts, prédisait l'avenir, etc. Ce livre lève le voile sur les deux vies, militaire et civile, de cet homme ("le Caïman"), dont la mort fut ressentie comme une perte douloureuse et irréparable. Pour sa communauté. Pour ses nombreux "protégés". Pour la République de Guinée.

01/2016

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Actualité médiatique France

C'était les Bogdanoff

Unis jusqu'à leur dernier souffle, les plus célèbres jumeaux du PAF français sont décédés à six jours d'intervalle. Hommes de télévision, figures de la jet set, ils ont fasciné durant quarante ans. Leur disparition a suscité une émotion considérable. Parue en janvier 2019 et mise à jour, voici la seule biographie consacrée au fascinant duo. Depuis leur apparition à la télévision en combinaison argentée dans " Temps X ", en 1979, ils étaient devenus des personnages familiers du PAF. Inclassables, déroutants, semblant tout droit sortis de la quatrième dimension, Igor et Grichka Bogdanoff fascinaient ou agaçaient, mais ils ne laissaient pas indifférent. Leur carrière ponctuée de scandales est une étrange odyssée qui commence dans un château médiéval et se poursuit sur les pas de... Roland Barthes. Etat civil, diplômes, réseaux : le duo se crée une nébuleuse impénétrable. Leur QI fabuleux, leurs dons exceptionnels, leur métamorphose physique sont - et resteront - autant de mystères qu'ils savaient entretenir. Phénomènes de librairie, ces vulgarisateurs étaient toutefois mal vus de la communauté scientifi que, qui dénonce à l'époque leurs thèses aussi surprenantes que leur look. Sous des dehors romanesques, ces jumeaux avaient l'art de s'inviter dans les sphères du pouvoir et de la jet set. Car la galaxie des " Bogda " s'étendait de Luc Ferry à Carla Bruni, en passant par Cyril Hanouna et Jacques Attali... jusqu'au couple Macron. L'enquête de Maud Guillaumin, qui a recueilli de nombreux témoignages inédits, lève le voile sur l'histoire personnelle et l'enfance des deux frères, disparus à quelques jours d'intervalle, dont cette biographie, la première qui leur soit consacrée, décrypte les ressorts cachés et les univers parallèles.

02/2022